Clara de BORT
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00:00 Antoine Van Dendrich, il est 8h - 10, nous sommes en plein cœur d'une période où les virus saisonniers reviennent.
00:06 Grippe, Covid, bronchiolite.
00:08 Est-ce que vous êtes fait vacciné d'ailleurs ? Venez nous le dire.
00:10 02 38 53 25 25, vous êtes nos témoins de l'actu.
00:14 Vous pouvez participer à l'émission en direct dès maintenant par téléphone.
00:17 Et dites-nous surtout si vous avez des craintes face aux capacités de nos hôpitaux à tenir le coup surtout cet hiver.
00:23 Et nous accueillons ce matin Clara Debor, vous êtes la directrice de l'agence régionale de santé en centre-ville de Loire.
00:29 Bonjour Madame. Bonjour à tous.
00:30 Alors on va commencer avec cette épidémie de bronchiolite.
00:34 La région centre-valle de Loire est passée début novembre en phase épidémique.
00:38 C'est une des dix régions. Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?
00:42 Cela signifie qu'un nombre croissant de petits enfants sont touchés par la bronchiolite.
00:47 Vous savez la bronchiolite c'est un virus qui revient tous les ans.
00:50 L'année dernière l'épidémie était très forte.
00:53 C'est un virus qui chez les adultes et chez les enfants plus âgés passe presque inaperçu.
00:58 Parfois c'est un rhume, parfois c'est même rien du tout.
01:00 Mais il est très facilement transmissible.
01:03 Et pour les petits bébés de moins de deux ans, parfois ça peut amener des situations
01:08 qui inquiètent suffisamment les parents pour les conduire à l'hôpital.
01:11 Même si tous les passages aux urgences pour bronchiolite ne sont pas tous pertinents,
01:15 mais parfois la respiration du petit bébé est tellement inquiétante que les parents arrivent à l'hôpital.
01:20 On estime que sur une année, une saison, un tiers des enfants de moins de deux ans sont touchés par la bronchiolite.
01:26 Donc c'est vraiment une maladie extrêmement fréquente.
01:28 Vous dites qu'elle était extrêmement forte l'année dernière.
01:31 Là où on en est actuellement cette année ?
01:33 L'année dernière elle a été très forte.
01:35 Elle n'avait jamais été aussi forte depuis de très nombreuses années.
01:37 Là cette année, il faut être très prudent parce qu'elle est peut-être aujourd'hui seulement plus tardive que l'année dernière.
01:43 C'est-à-dire peut-être qu'on n'a encore rien vu.
01:46 Mais elle a démarré et à la date égale, on est quand même moins sous pression.
01:51 On a, l'année dernière, la semaine que nous vivons, on était à 76 hospitalisations pour bronchiolite dans la région,
02:00 pour une semaine, après passage aux urgences.
02:02 Là, cette semaine, on est environ à 45.
02:04 Donc on voit quand même que c'est très différent.
02:06 Ça fait beaucoup une différence de 30 patients en une semaine.
02:10 C'est quand même beaucoup parce que c'est des patients qui peuvent rester relativement longtemps à l'hôpital.
02:16 Alors peut-être qu'elle sera moins forte.
02:18 Peut-être qu'elle est simplement plus tardive.
02:21 En tout cas, on a des espoirs quand même importants puisque nous avons bien démarré l'immunisation avec le médicament dont on a parlé plusieurs fois.
02:30 Justement, voilà, c'est le B.Fortus, ce traitement préventif qui a été mis en place à la mi-septembre.
02:35 Ce nouveau traitement, qu'en est-il des stocks actuellement ?
02:38 Alors les stocks, ça va mieux, mais ce sont des stocks qui sont réservés aux hôpitaux, c'est-à-dire aux maternités.
02:43 On a à peu près aujourd'hui, par rapport au nombre d'enfants qui sont nés depuis le mois de février,
02:49 on a environ 30% d'enfants qui ont été immunisés.
02:54 Alors on aimerait pouvoir immuniser davantage d'enfants parce qu'on sait qu'en ville, des parents le souhaiteraient.
03:00 Mais c'est la première année, on est vraiment sur un médicament pour lequel on n'imaginait pas qu'il y aurait une demande aussi importante.
03:07 Mais maintenant, la demande qui arrive à l'hôpital, elle est, semble-t-il, assez bien remplie et surtout, c'est plus fluide.
03:14 Les pharmaciens nous le disent dans les hôpitaux.
03:16 Avant, ils devaient se battre chaque semaine. Là, maintenant, c'est vraiment mieux installé.
03:20 Donc la situation est plus gérable.
03:22 Il y a eu des petits couacs au début, ce qui est normal pour un nouveau produit.
03:26 D'accord. Parce qu'en amont, c'est vrai que la demande a été sous-estimée.
03:29 La demande a été sous-estimée.
03:30 En fait, c'est une belle surprise que nous avons cette année d'une demande des parents,
03:35 qui sont des gens, bien sûr, très responsables, et aussi un engagement des professionnels
03:38 qui leur ont expliqué de façon très pédagogue, manifestement, l'intérêt de ce produit.
03:43 Vous pouvez nous rejoindre en direct dès maintenant, 02.38.53.2525.
03:48 Nous vous attendons.
03:49 Dites-nous par téléphone si vous craignez des difficultés dans nos hôpitaux cet hiver,
03:53 avec les virus et aussi, bien sûr Antoine, avec les pénuries de soignants.
03:57 Oui, et en ce moment, ont lieu les campagnes de vaccination, le Covid, la grippe, le coronavirus.
04:02 On n'en parlait presque plus trop ces derniers temps.
04:04 Est-ce que la population se fait encore vacciner ?
04:06 En tout cas, moi, je me suis fait vacciner.
04:08 Et j'ai fait vacciner mon bras gauche avec le Covid et mon bras droit avec la grippe.
04:12 Parce que je ne suis pourtant pas une personne la plus à risque, mais je n'aime pas être malade.
04:18 Et là, bientôt, l'épidémie de grippe va démarrer.
04:21 On sait que le Covid ne s'est pas arrêté.
04:24 On a eu une vague il y a quelques semaines, en fait.
04:27 Vous avez dû entendre autour de vous pas mal de gens qui l'avaient.
04:30 Ça semble un tout petit peu diminué, mais on sent bien que le Covid,
04:33 ce n'est vraiment pas encore une épidémie saisonnière.
04:35 En fait, il y en a un peu tout le temps.
04:37 Alors que la grippe, c'est vraiment saisonnier.
04:39 Et la grippe, elle n'a pas encore démarré, mais on le sait, tous les ans, ça arrive et ça va démarrer.
04:45 Donc, c'est maintenant qu'il faut se vacciner.
04:48 Parce qu'une fois que ça a démarré, on peut se dire c'est dommage,
04:52 j'avais prévu de me faire vacciner et puis c'est raté.
04:54 Je suis tombé malade avant d'y aller.
04:56 Je n'ai pas eu le temps, etc.
04:58 Franchement, dans les pharmacies, c'est très facile, c'est très rapide.
05:01 D'ailleurs, une mobilisation des pharmaciens absolument exemplaire, c'est rien du tout.
05:05 Ça ne fait pas mal.
05:06 La plupart des personnes éligibles ont reçu un petit papier dans leur boîte à lettres.
05:10 Si jamais ils ne l'ont pas reçu, ils peuvent le demander.
05:13 Les personnes de plus de 65, les personnes enceintes, les personnes en situation d'obésité,
05:17 les personnes qui travaillent auprès des personnes fragiles.
05:19 Mais même si vous n'êtes pas dans cette situation,
05:21 vous pouvez aussi acheter le vaccin à la pharmacie.
05:25 En tout cas, moi, c'est ce que j'ai fait parce que je préfère, moi, ne pas tomber malade.
05:29 En tout cas, gagner des chances de ne pas tomber malade.
05:31 J'ai horreur d'être malade.
05:32 Je suis de mauvais poil quand je suis malade.
05:34 Et j'ai horreur de tousser pendant des semaines parce que ce n'est pas simplement trois jours
05:38 où on a de la fièvre.
05:39 Je crois que personne n'aime être malade.
05:41 Et pourtant, chaque année, "Oh, ben, flûte alors, je suis encore tombée malade."
05:45 - C'est une double campagne de vaccination.
05:46 - C'est une double campagne.
05:48 On n'est pas obligé de faire les deux.
05:49 On peut faire les deux et en faisant les deux en même temps, on n'est pas moins bien.
05:53 C'est-à-dire, on peut continuer sa journée sans difficulté.
05:55 - On va aussi, Clara Debor, parler d'un autre sujet, c'est la situation des hôpitaux actuellement.
06:00 Quelle est la situation avant une période hivernale où on sait que c'est assez compliqué ?
06:05 - Les hôpitaux se préparent, bien sûr.
06:07 Ils feront tout pour être les mieux organisés possible.
06:10 On a renforcé les effectifs dans certains établissements, notamment l'hôpital de Clocheville
06:14 à Tours en prévision d'une épidémie saisonnière.
06:17 Mais ce n'est pas une raison pour s'en servir.
06:20 Donc, tout ce que les hôpitaux font comme efforts, c'est des efforts que font les personnels.
06:24 Donc, la vaccination, c'est à la fois un acte individuel, mais c'est aussi un acte de solidarité.
06:30 Et nous sommes tous responsables de notre système de santé.
06:34 Je crois d'ailleurs que les nouvelles générations sont moins consuméristes, je vais le dire,
06:39 que les populations précédentes et ont plus conscience du bien commun,
06:44 de la nature qui nous entoure et de l'offre sanitaire, par exemple, qui nous entoure.
06:49 Je pense que ça compte aussi de pouvoir dire aux gens,
06:52 c'est pas que notre hôpital est fragile, notre hôpital, il est responsable.
06:56 Soyons-le avec lui.
06:57 - Et sur les hôpitaux et les soignants, est-ce qu'on peut craindre une pénurie de soignants pour cet hiver ?
07:02 - Les soignants ne sont pas corvéables à merci.
07:04 Il y a des soignants qui ont arrêté de soigner parce qu'ils en avaient marre
07:07 d'être toujours corvéables à merci.
07:09 Donc, nous avons de plus en plus de soignants, heureusement, qui arrivent dans notre région
07:13 grâce à des efforts massifs de formation.
07:15 Mais ce sont des formations qui sont longues.
07:17 Et puis surtout, moi, je n'ai pas envie simplement de cramer des soignants.
07:19 Donc, on va faire le maximum, mais on leur doit aussi des conditions de travail
07:23 les plus acceptables possibles.
07:25 Ils ont des familles, ils ont des vies perso.
07:27 Et donc, on fait tous attention.
07:29 On évite de surconsommer.
07:31 On appelle son médecin traitant avant d'aller aux urgences.
07:33 Bref, on prend des actes et on arrête de me dire
07:37 "non, mais moi, je paye des impôts dont j'ai le droit d'aller à l'hôpital".
07:39 Non, c'est plus ça le 21e siècle.
07:42 On est solidaires.
07:43 On est solidaires de nos soignants et on fait tous un petit geste
07:46 pour la prévention et pour le soutien de notre hôpital.
07:48 - Juste une dernière question, c'est qu'il y a eu pas mal de plans blancs
07:52 qui ont été déclenchés dans les hôpitaux.
07:53 Est-ce qu'on peut craindre cela dans notre région, dans notre département ?
07:56 - On ne le craint pas.
07:57 Les hôpitaux se préparent si nécessaire en cas d'accident de car,
08:01 en cas de Jeux Olympiques, puisque ça va aussi beaucoup nous occuper
08:05 si jamais il y avait un problème, puisqu'on aura beaucoup plus d'habitants,
08:09 beaucoup plus de populations qui seront là.
08:10 Donc, les hôpitaux, c'est leur travail de se préparer.
08:13 Mais les personnels nous le disent, ils en ont marre que ce soit toujours la crise.
08:16 Donc, si on pouvait travailler un peu de façon calme sur des sujets de fond
08:21 et pas sans arrêt être en crise,
08:22 ça serait quand même mieux pour tout le monde.
08:24 Merci beaucoup à vous deux, bon début de journée !