3 Questions à : Delphine BOCCHINO

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Delphine BOCCHINO

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Transcription
00:00A 7h32 sur France Bleu Orléans, on le rappelle pour vous qui venez de nous rejoindre, on parle du système judiciaire ce matin à l'antenne.
00:07Il n'est pas toujours simple à comprendre quand on n'est pas du milieu.
00:10Les procédures peuvent paraître obscures.
00:12Alors pour rendre la justice plus accessible, le palais de justice d'Orléans organise ce soir un procès fictif qui sera ouvert à tous, Marie d'Orsay.
00:20Et vous allez poser maintenant trois questions sur cette soirée à Delphine Bocchino, la chef du cabinet du procureur général en charge de l'organisation.
00:27D'ailleurs en charge de l'organisation de cet événement.
00:29Bonjour Delphine Bocchino.
00:30Bonjour.
00:31Alors expliquez-nous comment va s'organiser cette soirée un peu particulière ?
00:35Alors en fait on a fait un appel à candidature auprès de citoyens sur notre site internet, sur la presse.
00:42Et on a sélectionné 18 citoyens, kinés, professeurs, des personnes qui tiennent une chambre d'hôte.
00:50Pas du tout du milieu judiciaire.
00:52Pas du tout du milieu judiciaire.
00:53Qui vont du coup se mettre dans la peau des personnages.
00:55Qui vont être procureurs, avocats, présidents, accusés aussi.
01:01Et en fait ils ont été accompagnés pendant quatre sessions par des avocats, procureurs, juges.
01:08Pour les aider à incarner au mieux le rôle.
01:11Et par contre on leur avait préparé un petit scénario quand même parce qu'on ne s'improvise pas juge ou avocat.
01:16Alors le but c'est pas de montrer une pièce de théâtre de cours d'assises.
01:21C'est vraiment d'expliquer et ça a apporté ses fruits.
01:24Vous avez déjà fait cette expérience pendant deux ans ?
01:27Oui c'est ça. Alors ça apporte ses fruits.
01:29Parce qu'en effet l'idée n'est pas juste de donner un scénario et de jouer.
01:33On accompagne. Vraiment on accompagne.
01:35Pour incarner le rôle, pour comprendre la décision.
01:39Pour comprendre aussi le poids de ce que c'est qu'une décision.
01:42Parce que c'est toujours complexe de prendre une décision qui est à la fois équilibrée pour les intérêts de la société et pour les droits de l'accusé.
01:49Du coup pour ces 18 citoyens c'est l'occasion d'entendre le fonctionnement, de débattre.
01:54Et même eux quand ils jouent leur rôle, parfois ils ne sont pas forcément d'accord avec ce qu'ils disent.
01:59Mais quand ils le travaillent avec l'avocat général ou avec l'avocat de la défense,
02:03ils se rendent compte en fait que c'est un système qui permet d'avoir des échanges équilibrés.
02:09Et que c'est pas comme prendre une décision autour d'un café sur la culpabilité de quelqu'un.
02:13C'est plus complexe que ça.
02:15Pour que ce soit bien clair pour nos éditeurs, il y a le film « Sans armes, ni haine, ni violence » qui va être projeté.
02:20C'est le film de Jean-Paul Drouf qui raconte l'histoire d'Albert Spagliari, j'espère que je prononce bien.
02:26Qui est soupçonné d'être l'organisateur du casse du siècle à Nice.
02:29Et ensuite le procès, ça sera son procès aux assises, son procès évidemment fictif.
02:33L'idée c'est vraiment que les gens soient acteurs de la justice aussi, c'est ça l'idée derrière ce procès fictif ?
02:39C'est ça, parce qu'au-delà des 18 citoyens qu'on a choisis, les jurés populaires seront tirés au sort dans la salle, parmi le public.
02:50Pour eux ça va être aussi une immersion, et ils vont avoir la chance d'aller assister à un délibéré.
02:56Le délibéré c'est quand on prend la décision, qu'on échange, et c'est à 8 clos en général, c'est très secret.
03:01Et du coup pour eux c'est l'occasion d'entrer aussi dans ce processus de décision.
03:06Et on a fait le choix de ce film-là cette année, parce que les autres années on a fait des meurtres, des assassinats.
03:12Et on voulait aussi montrer que les assises, ça touchait pas qu'aux meurtres, ça touchait aussi aux gros braquages en banque d'organisés.
03:21Mais justement vous parlez des assises dans la vraie vie on va dire.
03:24Et forcément ils jugent plutôt les meurtres, ça peut être des affaires de viol parfois, des gros braquages.
03:29La plupart des citoyens à priori ne seront jamais confrontés heureusement à une cour d'assises.
03:34On n'est plus susceptible entre guillemets d'aller devant une cour correctionnelle, devant un tribunal correctionnel.
03:39Est-ce que ça ne serait pas peut-être plus judicieux d'organiser des procès fictifs de cour correctionnelle
03:44qui jugent des vols, des accidents, des choses comme ça ?
03:47Alors on peut le faire, mais il faut savoir en fait que les audiences, la plupart des audiences sont publiques.
03:53Donc on peut se rendre aux audiences.
03:55Une audience correctionnelle, un dossier peut durer une heure ou vingt minutes.
04:00Donc on peut plus facilement y accéder et y aller si on souhaite y aller.
04:04En revanche un procès d'assises, il dure en général sur trois, quatre jours.
04:08Donc là on fait un condensé sur une heure d'un procès d'assises.
04:12Ce qui permet aux gens de pouvoir voir un petit peu un condensé et de comprendre un peu mieux les acteurs.
04:18Et c'est vrai que quand même les assises pour nous c'est le grand procès avec vraiment tous les acteurs, avec toute la solennité.
04:24C'est celui que les gens ont en tête souvent parce que c'est celui qu'on voit dans les films.
04:27En tout cas le procès fictif de ce soir est complet.
04:29Mais il y en aura d'autres les prochaines années pour les Nuits du Droit.
04:32Merci beaucoup Zineau d'avoir été notre invitée ce matin.
04:35Je vous en prie, merci à vous.
04:36Bonne journée mesdames.
04:37Et dans la question du jour, on en reparlera avec vous.
04:39De l'autre côté de la télé et de la radio, est-ce que vous trouvez que la justice française est trop compliquée ?
04:43Est-ce que vous ne comprenez rien ?
04:44On voit ça dans 15 minutes sur France Bleu.

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