OLIVIA RUIZ — QUATRE PRISES DE CONFIANCE – INTERVIEW | OLIVIA RUIZ : CHOCOLAT SHOW! | DVD 2 → CHOCOLAT SHOW ! · (2007)
Artiste : Olivia Ruiz
DVD 2 - LES BONUS
Les bombons
QUATRE PRISES DE CONFIANCE
Écrit par Didier Varrod
Filmé par Thierry Gautier
Quatre prises de confiance
(ou Star activiste II)
le doc de Didier Varrod
Un film de Didier Verrod
Réalisé par Thierry Gautier
Une production : Program33
Interview et voix off : Didier Varrod
Réalisation : Thierry Gautier
Chef opérateur : Thomas Letellier
Assistant opérateur : Xavier Delamalmaison
Images additionnelles : Thierry Gautier
Ingénieur du son : Matthieu Joly
Régisseur : Pierre François Ducrocq
Maquillage : Frédéric Marin
Direction artistique & post production : Caleb Krivoshey
Étalonnage : Matthieu Toullet
Mixage : Christophe Daubrée
Production exécutive : Fabrice Coat, Michel Soavone
Administration de production : Dominique Lemarchand, Günes Akdora
Remerciements
Chiquito & Jean-Noël
Mathias Malzieu
Cécile Marquès
Robin Canac
Denis Barthes & Jean-Paul Roy
Alain Cluzeau
Laurent Balandras
DVD 2
OLIVIA RUIZ
Cholat show !
Quatre prises de confiance
(ou star activiste II)
le doc de Didier Verrod
Album : Cholat show !
2 DVD
PCM Stéréo
DTS 5.1
Dolby Digital 5.1
EDV 1035 DIV 526
Durée : 46:34
Artiste : Olivia Ruiz
DVD 2 - LES BONUS
Les bombons
QUATRE PRISES DE CONFIANCE
Écrit par Didier Varrod
Filmé par Thierry Gautier
Quatre prises de confiance
(ou Star activiste II)
le doc de Didier Varrod
Un film de Didier Verrod
Réalisé par Thierry Gautier
Une production : Program33
Interview et voix off : Didier Varrod
Réalisation : Thierry Gautier
Chef opérateur : Thomas Letellier
Assistant opérateur : Xavier Delamalmaison
Images additionnelles : Thierry Gautier
Ingénieur du son : Matthieu Joly
Régisseur : Pierre François Ducrocq
Maquillage : Frédéric Marin
Direction artistique & post production : Caleb Krivoshey
Étalonnage : Matthieu Toullet
Mixage : Christophe Daubrée
Production exécutive : Fabrice Coat, Michel Soavone
Administration de production : Dominique Lemarchand, Günes Akdora
Remerciements
Chiquito & Jean-Noël
Mathias Malzieu
Cécile Marquès
Robin Canac
Denis Barthes & Jean-Paul Roy
Alain Cluzeau
Laurent Balandras
DVD 2
OLIVIA RUIZ
Cholat show !
Quatre prises de confiance
(ou star activiste II)
le doc de Didier Verrod
Album : Cholat show !
2 DVD
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Dolby Digital 5.1
EDV 1035 DIV 526
Durée : 46:34
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MusiqueTranscription
00:00 Approchée, approchée chante-t-elle dans le tango du qui ? Qui ? Olivia Ruiz, enfant
00:14 de la balle, pure héroïne d'une vie qui devrait faire école. 2006-2007, une année
00:19 où l'école de la Ruiz est devenue un modèle du genre. Il est loin le temps de la vie de
00:22 château. En échappée solitaire puis collective, Olivia Ruiz a fini par vivre ses rêves plutôt
00:27 que de rêver sa vie. Près d'un million d'albums au compteur, il était temps de fêter ce
00:31 disque de diamant par ce qui est sa raison d'être, une série de quatre concerts au
00:36 Cirque d'hiver de Paris pour revenir à l'origine du monde. Le cirque, la piste, la boîte à
00:40 musique, la chanteuse se met en situation permanente de mise à mort dans l'arène.
00:44 Métaphore ancestrale peut-être ? Alors quatre soirs entourés de toute sa famille, ces salles
00:49 timbants qu'à elle deviennent les gens du voyage. Comment vous raconter ce spectacle
00:53 comme le point final du premier chapitre de la Ruiz Attitude ? Les coulisses, les offres,
00:58 ce que vous n'avez jamais vu dans la construction d'un concert, tout cela ne lui ressemblait
01:01 pas. Voici l'histoire de ce spectacle, une conversation en quatre temps, un clap, une
01:07 caméra, dix minutes de pellicule chaque jour pour tout se dire ou presque. Le bonus, Olivia
01:12 en image cinéma. Le malus, impossible de couper la conversation au montage. Mieux que
01:17 de la télé-réalité, ce que vous allez voir maintenant s'appelle la vraie vie ou l'histoire
01:21 d'une vraie gonzesse qui fait de son cirque un moment de vérité. La piste à l'étoile
01:25 a pris un nouveau visage, celui d'Olivia Ruiz. Alors tu connais un petit peu le principe
01:30 de ce qui va nous unir pendant ces quatre jours. On va se donner rendez-vous tous les
01:35 jours à la même heure, même endroit évidemment, dans ce beau cirque où tu vas chanter tous
01:43 les soirs et on va se faire une interview avec une caméra super 16.
01:48 Je vais être une actrice de cinéma.
01:51 C'est mon premier tournage au cinéma.
02:00 Ah toi aussi.
02:02 Thomas, t'es bon ? moteur demandé.
02:05 Ça tourne.
02:11 Ça y est.
02:14 Olivia, nous sommes au cirque d'hiver. C'est toi qui as choisi cet endroit ?
02:17 C'est moi qui ai choisi cet endroit, tout à fait. C'est vrai que je cherchais une
02:20 salle un peu qui m'amène déjà sa chaleur et son âme parce qu'après 190 concerts,
02:28 pour reconcevoir tout un spectacle dans sa totalité, avec un décor, avec tout ça,
02:33 c'est juste hyper difficile quand on est épuisé. Et je me suis dit que c'était
02:38 le lieu qui allait m'apporter la matière à reconstruire les choses. Et effectivement,
02:42 quand t'es là dedans, ça se passe. Les dorures, le rouge et le velours et ce bleu
02:51 nuit, c'est un coquin. C'est une boîte à musique. Ça me paraissait être le lien
02:59 de toute évidence avec tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, avec mon côté
03:03 saltimbanque et cabaret. Et ça me paraissait boucler une boucle.
03:08 D'où vient cette fascination pour les enfants de la balle, le cirque, tout ce qui est circulaire,
03:14 la boîte à musique de "Je traine des pieds". Il y a un truc qui te poursuit.
03:18 Mais c'est vrai, c'est vrai. Je ne sais pas. C'est sûr que j'aime les choses rondes
03:24 en général. J'aime les femmes de Botero. J'aime la rondeur. C'est vrai que c'est
03:32 quelque chose qui enveloppe. C'est quelque chose dans lequel on se sent cocouné,
03:38 qui est rassurant. Je crois qu'il y a ce truc-là. Et le côté saltimbanque, je pense
03:43 que le café n'y est pas pour rien, c'est sûr, parce que j'ai vu défiler tous les
03:46 potes de mon père et tous les potes de tous les projets de mon père, sans arrêt,
03:50 en train de venir faire les cons et en amenant avec eux cette sensation de liberté
03:55 permanente et où on avait l'impression que leur vie, c'était génial.
03:59 On taillait la route, on faisait les cons entre potes. Je ne voyais pas bien les mauvais
04:05 côtés qu'il pouvait y avoir à cette vie-là. Il y en a forcément, mais c'est ça.
04:11 On n'a pas de chaîne. Et ça se rattache encore à ces frêles et d'Amia dont je parle
04:18 souvent. On n'a besoin de rien. Et on propose ce qu'on a et ça plaît, ça ne plaît pas,
04:25 mais rien à foutre. - Alors il y a le côté aussi, sans faire de la psychanalyse de bavard,
04:29 mais fosse aux lions. Évidemment, il y a des animaux ici. Tu sais qu'il y a quelques
04:33 animaux qui restent. Ça te plaît aussi, cette image-là, de te jeter dans la fosse
04:38 aux lions, parfois même d'être de dos, puisqu'il y a des gens qui vont contempler
04:43 plutôt tes fesses plutôt que ton joli minois. - Oui, mais comme je l'ai revu...
04:47 - Et tu es angoissée par ça. - Oui, je te dis, je suis angoissée par
04:50 surtout la proximité des premiers rangs. Et en même temps, c'est vrai que je cours
04:55 après cette mise en danger permanente et je vais toujours me foutre dans des projets
04:59 où je vais risquer de me casser la gueule et de me retrouver dans des situations pas possibles.
05:04 C'est un truc, sans y réfléchir, qui est quelque chose que je fais tout le temps.
05:11 Pourquoi, comment, j'en sais rien. Mais c'est vrai que... Parce que peut-être, j'ai réalisé
05:17 que c'est dans ces moments-là qu'on se transcende, dans ces moments où on ne sait plus quoi.
05:22 Et où c'est panique à bord. Et peut-être que je me suis rendue compte que c'est ça
05:26 qui marchait sur moi pour aller plus loin. - Alors par rapport à l'Olympia, ici, c'est quoi ?
05:33 C'est une autre consécration d'être au Cirque d'hiver quand on sait que, d'abord, c'est un lieu mythique
05:39 aussi qui est lié à un nom du spectacle, Bouglione aussi, comme il y avait Cocatrix pour l'Olympia.
05:44 - Tout à fait. - Puis il y a quand même des spectacles mythiques, Dijelin, par exemple,
05:48 qui a fait, je pense, un de ses plus beaux spectacles ici. Didoni. - Bien sûr, oui.
05:52 - Enfin, tu vois, il y a quand même des choses fortes ici. - Par rapport à l'Olympia, je sais pas.
05:58 C'est vrai qu'on en fait un tel monde de l'Olympia. On en fait un tel truc de...
06:04 Moi, j'avais envie de l'appréhender comme une scène normale et pas de me foutre cette pression
06:08 sur les épaules de "attention, t'es à l'Olympia, c'est énorme". J'avais envie d'y aller en me disant
06:14 "je profite de la beauté du lieu et on verra". Ça n'a rien à voir au niveau du rapport avec le public,
06:18 je pense, j'imagine. Il y a une distance à l'Olympia. C'est le vrai truc, au contraire, du musical
06:26 où il n'y a pas la proximité et le contact presque physique qu'il y a là.
06:33 Donc je sais pas la différence, je te la dirai demain.
06:38 C'est quoi ton angoisse principale à une heure de ta balance ? La balance, c'est la répétition avec les musiciens.
06:45 Il y a forcément les morceaux qu'on monte exprès pour l'occasion. Il y a forcément les angoisses
06:53 que je ressens de mes équipes. Olivier, à la lumière, il a vachement la pression,
06:58 c'est un challenge énorme pour lui au niveau du son. Alors là, c'est même pas un challenge,
07:03 c'est un bordel sans nom. Là, il faut savoir qu'ici, ça fait une caisse de résonance.
07:10 Donc quand tu chantes, ta voix et ton son qui part et qui s'envole, tu sais pas où.
07:16 Tu as le côté maladie psychosomatique de la chanteuse avec la voix qui s'en va à quelques heures du spectacle ?
07:22 Tu vois, l'Olympia, ça ne me l'a pas fait. Au Bataclan non plus. Ah si, au Bataclan, j'étais malade.
07:28 Et là, non, j'ai perdu ma voix. Alors, est-ce que c'est le côté psychosomatique ou est-ce que c'est que je me suis
07:33 bousillée au Cirque Royale à Bruxelles il y a deux jours ? Parce que c'était pareil, il y avait un son hyper douloureux
07:41 et qu'en plus, je me faisais une joie parce que Bruxelles, le public est génial, hyper chaleureux et tout
07:47 et que d'un coup, j'ai voulu donner quitte à me bousiller. Donc ouais, il y a certainement une partie de psychosomatique
07:57 dans tout ça, forcément. Il y aura tes parents ce soir ? Il y a mes parents pour les trois premiers soirs,
08:03 il y a mon petit frère aussi. Ouais, ça a un sens particulier pour eux, le Cirque d'hiver ?
08:08 Je sais pas si le lieu a un sens particulier parce qu'en fait, ils ne l'ont pas encore découvert.
08:12 Donc je crois qu'ils vont prendre une grosse gifle en arrivant et en voyant le lieu et qu'ils n'imaginent pas du tout
08:19 ce à quoi ça peut ressembler. Mon petit frère devrait arriver d'une minute à l'autre, mon père aussi.
08:25 Ouais, je crois que c'est plus... C'est pas l'histoire du lieu, c'est juste la magie du décor et le vécu que transportent
08:35 les murs sans qu'ils soient nommés, sans qu'ils soient... Il y a quelque chose, moi j'y crois en le souvenir de la pierre
08:45 et de la matière, beaucoup. Ouais, les lieux qui parlent, ça t'y crois ? C'est pas un pipot, c'est pas un cliché ?
08:53 Tu sens des trucs là ? Mais ouais, complètement. Qu'est-ce que tu sens là ? C'est vrai que j'ai tendance à sentir de l'agitation
09:01 même hier quand il n'y avait plus rien. Et que tout le monde était parti et que je suis venue faire mon dernier petit tour.
09:08 J'avais l'impression que ça s'agitait, que c'était vivant et qu'il y avait du bordel alors qu'il restait plus que moi
09:15 comme une coconne en bas sur la piste. Tu sais qu'il y a des oiseaux aussi ? Ouais, tu m'as dit ça tout à l'heure,
09:22 qu'il y avait des oiseaux qui passaient quelques fois. Bah oui, on va voir ça. Alors qu'est-ce que tu vas faire là ?
09:28 Je ne sais pas combien il nous reste de minutes. Alors, trois ! Qu'est-ce que tu vas faire juste après qu'on ait fini cette interview,
09:35 que la bobine s'arrête ? Alors je vais aller faire la balance moi, toute seule. Ensuite je vais la faire avec mon papa et Guy,
09:42 mon tonton de cœur qui est l'oncle de Franck. C'est ça un drôle de moment la balance avec ton papa, la répétition avec ton papa ?
09:48 Oui, c'est toujours bizarre. Ce n'est pas comme avec quelqu'un d'autre forcément parce qu'il n'y a pas de barrière entre nous.
09:56 Donc c'est à la fois plus violent et plus beau. Et donc ça peut être aussi, voilà, je n'ai rien à ajouter.
10:06 Il n'était pas question que ton papa ne soit pas là. À chaque fois, il est là, présent.
10:09 Mais ni ma maman. Et c'est vrai que le seul regret, c'est que mes quatre grands-parents n'aient pas la possibilité aujourd'hui de venir là.
10:18 Je leur ai fait préparer deux jolis disques de diamants à chaque couple de grands-parents. Et c'est dommage qu'ils ne puissent pas venir le recevoir ici.
10:26 C'est mon seul truc. Je crois qu'ils vont m'habiter tous les quatre là.
10:30 Tu réalises qu'aujourd'hui tu es la chanteuse qui vend le plus de disques et que tu es justement celle qui a réussi cette performance
10:37 d'être disque de diamants, plus de 800 000 exemplaires vendus. Tu réalises que tu as un statut particulier aujourd'hui ou vraiment pas ?
10:44 Non, je n'arrive pas bien à imprimer. En même temps, je crois que ça c'est encore du Olivia Blanc, tout craché.
10:53 Blanc, c'est ton nom.
10:54 Oui. C'est-à-dire, je refuse le succès parce que je veux m'en protéger et que j'ai une méfiance atroce de tous ces travers.
11:04 Je préfère rester celle qui, dans sa tête, continue à faire la trimarde, à porter des valises qui pèsent une tonne,
11:11 que me laisser imprégner par tout ce qui se passe autour parce que ça me panique un peu.
11:18 C'est-à-dire que tu es la patronne du cirque ? Encore ? Là, tu es la patronne du cirque plutôt qu'Olivia Ruiz, meilleure vente de disques de l'année.
11:25 Oui, là, je suis laborieuse. Même hier, c'était à temps. Je vois tout le monde et je reçois les désidératas et les soucis de tout le monde.
11:34 Comment on adapte ça ? Parce que si on fait ça, ça gêne machin. Et pour la captation, ça va gêner ça. Donc non, là, je suis dans le…
11:43 Je suis ma petite fourmi ouvrière.
11:46 Tu te vois bien comme chef d'une petite entreprise, comme disait Bachung.
11:50 D'artisanat, mais à fond, complètement. J'ai l'impression de ça.
11:55 Maîtresse, un petit peu, tu les conduis, tu les mates tous tes garçons ? Parce que tu n'as quasiment que des garçons autour de toi.
12:01 Oui, j'ai un côté assez autoritaire parce qu'ils ont toute la beauté de leur jeunesse.
12:08 C'est des chiens fous, ils ont toujours plein d'idées et tout ça.
12:11 Et en même temps, il faut cadrer et recentrer pour obtenir le meilleur et pas les trucs les plus pénibles.
12:21 Alors oui, des fois, je gueule pour la concentration. Oui, des fois, je gueule pour des trucs.
12:25 Et en même temps, je suis aussi une vraie mère juive avec eux.
12:29 Je m'inquiète toujours de savoir comment ils sont, comment ça se passe dans leur vie.
12:35 Est-ce qu'ils s'inquiètent à l'heure qu'il est de savoir comment ça va dans ta vie aujourd'hui ?
12:39 Non, je crois que vraiment, à part Cécile, c'est la seule qui a conscience de mes faiblesses et de cette hyper-émotivité.
12:52 Deuxième jour. Moteur.
12:57 Compteur.
13:00 Moteur.
13:04 Le compteur.
13:08 Le compteur.
13:09 Olivia, moi, hier en arrivant, je me suis dit, il y a quelque chose qui a fondamentalement changé chez elle, même depuis l'Olympia.
13:17 C'est que ce qui avant était problème technique, dans l'ensemble, ça te déstructurait et tu te diluais un petit peu.
13:27 Et qu'aujourd'hui, ça te structure.
13:29 Non, non.
13:31 C'est la seule chose que j'ai eue.
13:33 En fait, je pense que quand t'es arrivée, c'était un moment où il y avait tellement de trucs qui avaient foiré de tous les côtés,
13:40 que ça en devenait drôle et que j'en étais à un point où je me disais, bon, allez, c'est bon, tu y es, tu y es.
13:49 Allons-y, amuse-toi avec ça.
13:51 N'essaye pas de la jouer, tout va bien.
13:52 Les gens voient que ça merde de partout.
13:54 Prends-les à partie, dis-leur, c'est beau, mais vous voyez comment j'en suis.
13:59 Et du coup, je me suis dit, autant nous amuser, perdu pour perdu, allons-y.
14:08 J'en étais là.
14:09 C'est une affaire de circonstances plus que d'évolution profonde de ce que tu es.
14:14 Tu n'as pas l'impression quand même que tu es en train de bouger.
14:16 Si, que j'ai progressé par rapport à ça.
14:18 Mais si, bien sûr.
14:19 Évidemment que maintenant, les accidents, j'arrive à rebondir dessus, alors qu'avant, j'étais en panique.
14:24 Parce que toi, tu me connais depuis mes premiers pas.
14:30 Et que c'est sûr qu'à la maroquinerie...
14:33 Alors hier, je suis rentrée sur scène quand même, j'avais le micro éteint.
14:36 J'ai fait approcher, approcher, rien, une fois.
14:39 Et approcher, approcher, rien.
14:41 Et là, je regarde, ils avaient oublié de m'allumer le micro.
14:44 Donc là, je commence à avoir envie de retourner derrière, mettre un coup de poing.
14:48 Tout le monde en vient me foutre de ma gueule.
14:51 Et sinon, j'ai enchaîné le truc, mais vraiment, n'importe comment.
14:54 J'étais déconcentrée, et en même temps, avec le sourire de...
14:58 "Allez, c'est la merde, on y va, quoi."
15:01 Donc oui, certainement, j'ai progressé par rapport à ça.
15:03 Les situations difficiles, je sais les gérer.
15:05 Un mec dans le public qui me balance un à poil, je vais le mettre en boîte, ça va faire marrer tout le monde.
15:10 Alors qu'il y a un moment où j'aurais pu me dire...
15:14 Peut-être que c'est que je suis plus sereine, juste moi, en tant qu'être humain, tout court, et plus sûre de moi.
15:20 Et que ça participe à ça.
15:22 - Alors l'autre réflexion que je me suis faite, j'ai demandé d'ailleurs à Michèle, qui était à côté de moi,
15:28 est-ce qu'elle a été dans le public ? Est-ce qu'elle s'est baladée dans le public ?
15:31 Parce que pour moi, spontanément, ce cirque, cette configuration, faisait qu'à un moment donné, tu allais...
15:37 - Oui, sauf que là, on avait une contrainte lumière.
15:40 Toute la lumière n'avait pas été réglée.
15:42 Donc si j'allais dans le public, à part les gens dont j'allais être proche,
15:46 tous les autres allaient me perdre.
15:48 Donc ça c'est quelque chose qui va démarrer ce soir, maintenant que tout est calé au niveau lumière.
15:52 - Oui. Et est-ce que c'est obligatoire en même temps ?
15:55 Ou est-ce que c'est pas un peu cliché, finalement, la chanteuse qui va aller dans...
15:58 - Mais complètement !
15:59 - Tu me demandais, si c'était pas toi qui avais dit "on va pas non plus..."
16:01 - Ouais, mais moi je me méfie aussi du côté "pouet-pouet, tra-la-la",
16:05 mais je me dis que je le sentirai, s'il y a un bon moment pour le faire, ou s'il n'y en a pas, quoi.
16:09 Je te dis pas que je vais le faire ce soir, je te dis qu'en tout cas ce soir, je m'en laisse la possibilité.
16:14 Et peut-être oui, je me dirais "ah non, c'est too much, laisse tomber".
16:17 Je sais pas. Je sais pas.
16:19 - Alors il y a une autre chose qui est très forte et que l'on sent,
16:23 c'est que tu es un peu partagée, en fait, entre la fille qui a envie d'y aller à la rock'n'roll attitude,
16:32 parce que t'es rock, de toute façon, même si tu fais une chanson cabaret, tu vas la faire rock'n'roll,
16:36 et le fait d'être interprète.
16:38 Est-ce que ce lieu te montre encore plus l'opposition qu'il y a chez toi entre l'interprète et le rock'n'roll ?
16:46 - Tout à fait. C'est vrai que là, je termine une tournée de salles, debout et de zénith.
16:51 Et en fait, c'est vrai qu'après la première expérience, je me suis dit, dans mon état d'esprit d'aujourd'hui,
16:57 dans ma façon de me sentir bien sur scène et les raisons pour lesquelles je me sens bien,
17:02 on n'est pas cohérents avec un cirque d'hiver aujourd'hui.
17:06 Parce que moi, aujourd'hui, j'ai besoin de sentir l'énergie des gens, d'aller les chauffer.
17:12 Je suis dans. Mais peut-être pas demain, tu vois ce que je veux dire.
17:15 Et peut-être il y a six mois, ça aurait été génial.
17:17 Mais effectivement, et c'est ce que je racontais au public sur un des zéniths,
17:21 en rentrant sur scène, c'était le dernier, donc je ne sais plus où c'était.
17:24 Et je me suis dit, je leur ai dit, putain, qu'est-ce qu'on est snob à toujours dire,
17:30 ouais, les petites salles, la chaleur des petites salles, machin, et moi, j'ai dit,
17:34 j'ai été l'exemple type de ça, j'ai honte maintenant que je vous ai,
17:38 que je sais que c'est le dernier zénith, j'ai super les boules,
17:40 parce que c'est complètement différent et que oui, c'est des lieux froids.
17:43 Et oui, c'était pas de me la péter que de dire que c'est des lieux quand même tout de béton
17:47 qui t'amènent rien. Et en même temps, on était arrivé à un certain niveau,
17:51 au niveau du rodage et de notre présence sur scène, qui faisait que la chaleur du public
17:56 et notre présence permettaient d'avoir besoin de rien du tout et d'oublier
18:03 la froideur du béton sur tous les concerts, parce que la masse d'énergie qui te vient
18:09 en pleine tranche, les murs, tu les as oubliés au bout de deux morceaux.
18:13 Ben là, voilà, il faut que je me réadapte à de très beaux murs qui amènent quelque chose
18:18 mais qui coupent une partie de l'échange d'énergie avec le public.
18:22 Et c'est vrai que je me sens pas sur ce mode-là en ce moment.
18:25 Donc...
18:27 - C'est intéressant en même temps, parce que...
18:29 - Mais c'est des périodes aussi de vie.
18:31 - C'est tout ce qui te traverse.
18:33 - Ouais.
18:34 - Et en même temps, t'as pas l'impression, quand tu fais un morceau a cappella...
18:38 - J'adore !
18:39 - T'es pas plus Pidgey Harvey que quand tu fais un morceau qui balance ?
18:44 - Je sais pas... Je me pose pas trop la question. Et en plus, Pidgey Harvey, je connais pas hyper bien.
18:53 Je sais pas... Prends Batty Smith plutôt, je préfère, moi, tu sais.
18:57 - Ouais.
18:58 - Et puis, un peu, des fois... Alors... Non, je sais pas.
19:02 Oui, peut-être, sur un Malagueña et sur un Mayard belongs to Daddy,
19:06 justement, le côté "c'est comme ça, tu prends, tu laisses, mais je t'emmerde"
19:12 existe peut-être encore plus profondément que sur un Goûtez-moi, où c'est "tu m'as fait du mal, mais regarde..."
19:19 Oui, peut-être, c'est le côté le plus brut du spectacle qui est le côté le plus rock'n'roll, peut-être, ouais.
19:27 - Mais ça, c'est pas une interrogation que tu as sur toi-même, ce spectacle, comme les autres ?
19:32 T'es de pas mieux te connaître et à savoir ce que tu dois choisir ou est-ce que tu n'as pas à choisir ?
19:37 - Non. Je n'ai pas à choisir et ça, j'y tiens. J'ai pas envie de choisir entre quoi que ce soit,
19:43 parce que c'est ça qui me permet de garder ma liberté intacte.
19:47 Le fait de brouiller les pistes, qu'on puisse pas dire "elle fait de la chanson française à la machin",
19:51 ni "c'est pas une rockeuse non plus, mais c'est pas juste une interprète de chanson réaliste".
19:57 Et ça, c'est un truc que je veux conserver jusqu'à peut-être 40 ou 50 ballets, où je me dirais "bon, là, t'es installée, là".
20:03 Là, t'as plus de soucis à te faire, pour rien. Et même si tu fais un album folk et que dans 6 mois t'en fais un punk,
20:11 de toute façon, tu vas pas dérouter les gens parce qu'ils savent que t'en fais qu'à ta tête.
20:16 Mais je crois qu'il va falloir quelques années encore et que pendant ces années-là, je arriverai à conserver ma liberté
20:22 en brouillant les pistes sur un classement ou une catégorie dans laquelle on pourrait et dans laquelle on voudrait,
20:31 parce que ça, c'est le grand truc de tout le monde, me ranger. Et moi, ça, ça m'emmerde.
20:35 Et c'est bien pour ça que, déjà, sur "J'aime pas l'amour", je me plongeais dans plein de trucs.
20:41 Je suis tout ça à la fois, comme tout le monde. Je suis des choses qui se confrontent et des choses qui sont pas en accord.
20:48 Et je veux pas me priver de tous les trucs qui me font plaisir et pas me laisser enfermer dans quoi que ce soit.
20:57 - Ce non-choix, c'est vraiment ta liberté, en fait. - Ah ouais ?
21:00 - C'est incroyable, ça. Parce qu'en fait, là, t'es singulière, pour le coup, parce que tu réponds à aucun schéma.
21:06 - C'est ça qui m'intéresse. - Et c'est la scène qui t'a amené ça, plutôt que le studio, quand t'es avec Clivo, Mathias, etc. ?
21:14 T'as l'impression que vraiment, c'est la scène qui a déterminé ce non-choix qui fait qu'à la fin, tu peux chanter avec ton père, reprendre les classiques ?
21:21 - Non, parce que déjà, sur l'album de "J'aime pas l'amour", ça existait, ce truc-là.
21:25 Et tout le monde me disait "mais c'est quoi, là ? On a un morceau électro, un morceau..." Bah ouais. C'est ça.
21:32 Il y a des incohérences. Bah oui, c'est un premier album, il y a des incohérences. Et oui, il y a des choses moins abouties que d'autres.
21:38 Et oui, on a... Bah voilà. C'est un premier album avec ses forces et ses faiblesses, donc non.
21:42 Non, puisque même déjà, à l'époque, on m'a posé ces problèmes de cohésion, cohérence de son, et moi, je voulais pas me les poser.
21:50 Et par contre, Mathias et Alain ont renforcé ce truc-là. Ils m'ont vraiment permis de me conforter dans l'idée que
21:59 si j'ai pas envie de faire un choix, je le fais pas. Et je fais comme j'ai envie. Et si je fais comme j'ai envie, je serai bien.
22:04 Et effectivement, c'est ça qui marche sur moi. Sur d'autres, peut-être pas. Sur d'autres, il faut un choix bien établi pour arriver à obtenir quelque chose.
22:12 Moi, il faut me laisser faire ma vie. Et s'il faut un morceau de Yeyeyez enchaîné avec un trad flamenco et re-enchaîné avec une chanson réaliste,
22:22 il faut prendre comme ça ou laisser. Mais moi, je me préférais de rien.
22:30 Alors juste, il reste même pas une minute. On est le deuxième jour. Il va y avoir un changement de cette liste. Le spectacle va...
22:36 C'est la merde !
22:37 Et qu'est-ce que tu pourrais dire juste sur toi que tu ne savais pas hier ?
22:41 Qu'est-ce que je savais pas hier sur moi et que j'ai appris ? Non, rien de spécial.
22:47 Si, j'ai réussi à pas me miner. Je me suis pas foutue en l'air et je me suis dit, bon, ça a merdé de partout, ça craint,
22:57 tu vas pas les gueuler sur tout le monde et tu vas pas te culpabiliser. C'est fini, demain est un autre jour, basta.
23:03 Ça veut dire que t'as bien dormi, quoi, presque. T'es partie contente d'ici.
23:06 Presque bien dormie et en tout cas, à la fin du concert, je me suis dit, on se prend pas la tête, demain est un autre jour.
23:12 Génial.
23:15 Bon, ben écoute, génial, alors. On verra après ce soir si c'est génial.
23:19 La thérapie continue demain.
23:20 La thérapie continue ce soir. Déjà, la suite.
23:25 Mais c'est intéressant, hein. C'est intéressant parce que ça soulève...
23:28 Ouais, ça serait bien passé, hein, ça serait fait chier, en fait.
23:30 Non, non, mais ça soulève plein de choses qui sont de plus en plus fortes chez toi, quoi, je pense. Tu vois ?
23:37 Je me rends pas compte de ce que je raconte, sur le coup.
23:41 Tu vas t'en rendre compte après, tu vas dire, putain...
23:43 Ouais, putain, j'en dis des conneries.
23:48 On est tous prêts ? Olivia, troisième jour.
23:51 Yeah.
23:55 Moteur demandé.
23:59 En forfait, hein.
24:00 Hey !
24:01 Voilà. Olivia, troisième jour.
24:04 Il était pas mal, celui-là.
24:06 Alors Olivia, moi j'étais pas là hier soir. Alors est-ce que tu peux raconter un petit peu, après cette réunion de crise hier après-midi, changement de set-list, qu'est-ce qui s'est passé hier, pour toi, de ton point de vue ?
24:17 C'était mieux. C'était mieux. J'étais dix fois plus pétrifiée en entrant parce qu'on a commencé par malague, hein, qui est un truc très vocal et très senti.
24:26 Donc ça tremblait un peu. Et en même temps, cette fébrilité a pas desservi l'ambiance générale qui avait été posée.
24:34 Et j'ai eu l'impression qu'on arrivait avec plus de force, avec un morceau très typé comme Malagueña.
24:41 Donc ton intuition était bonne, finalement ?
24:43 Oui, je crois.
24:44 Ça veut dire que l'intuition de la chanteuse est toujours la bonne.
24:46 Écoute, ça se vérifie souvent, mais au point que je compte un peu trop sur cette intuition, au niveau des gens que je rencontre, au niveau de pas mal de choses.
24:53 Et que c'est comme tout, tu peux avoir une intuition, même si elle est fiable, quelquefois elle est à côté et elle est pas du tout bonne.
25:01 Donc j'ai eu l'impression que ça allait. En même temps, je te dis, cette angoisse, ça fait qu'il y a eu des pingues un peu à droite à gauche.
25:07 Moi, au niveau de la voix, c'était un peu fébrile, mais c'est peut-être ça qui a mené un truc pas mal.
25:13 Et on est allé crescendo au lieu d'envoyer des morceaux bien rock'n'roll pour amener les gens vers nous dès le début.
25:20 Ce que je vais encore changer aujourd'hui, par contre, même si ça a pas mal marché hier, parce qu'il y a les Noirdaises et qu'il y a des nouveaux invités.
25:28 Donc non, je me sens mieux aujourd'hui. Hier, c'était mieux déjà.
25:34 Pourquoi cette envie de toujours changer ? Tu pourrais très bien te dire "hier c'était bien et aujourd'hui on va améliorer dans ce bien".
25:42 Toi, il faut quand même que tu bouscules tous les jours un petit peu.
25:45 Oui, je sais pas quoi te dire. Effectivement, c'est peut-être ce dont on parlait l'autre fois, de la mise en danger.
25:58 Et pourtant, non, je crois pas. Je pense qu'il y a toujours mieux à faire de toute façon.
26:01 Même quand t'es dans un spectacle où tu te dis "mais là, c'était mortel", il y a toujours mieux à faire.
26:05 C'est un truc... Donc il faut continuer à chercher et tu peux trouver mieux, tu peux trouver pire aussi.
26:13 Mais au moins, tu t'es donné le mal de chercher à aboutir encore un peu plus le spectacle. Donc on verra.
26:22 C'est vrai que t'as oublié "Mathia", "Sierra". Raconte-nous comment ça se passe.
26:28 Je suis rentrée, j'étais comme ça, tout mal à gaine. Et ça me rappelait un sale épisode de ma carrière où je faisais une balance comme ça
26:36 et où j'avais eu des réflexions d'un sonorisateur très crado. Et je tremblais comme une feuille.
26:44 Tous les premiers morceaux, je tremblais. J'ai rien réussi à avaler de toute la journée hier.
26:48 Donc je crois que c'est ça aussi qui m'a mis dans un drôle d'état. J'avais tellement le ventre serré.
26:52 C'est marrant ça, parce que ça se voyait pas. On avait l'impression que t'étais concentrée à changer les choses,
26:59 à vouloir que ça se passe mieux que la veille. Mais on te sentait pas...
27:02 Ouais, mais je crois que justement, j'étais tellement machin que j'en ai oublié de manger machin.
27:08 Et carrément, 4e morceau, j'avais des crampes de la dalle qui me tiraillaient le ventre. C'est trop bizarre.
27:14 Et donc j'étais toute fébrile et tellement concentrée que j'ai zappé un morceau. Comme ça m'arrive assez régulièrement en même temps.
27:24 Donc Mathia s'est dit "Mais alors, me zappe, machin". Et tout de suite, dès que je me suis rendue compte, j'ai dit à Cécile
27:30 "Bon, I need a child, remplace la petite voleuse". Quand je suis montée là-haut faire la petite valse avec Franck,
27:35 j'ai dit à Jean-Marc, le relais entre nous et le sonorisateur retour, "Putain, on vire la petite valse, on fait ça".
27:42 Mais ça s'est fait hyper à l'arrache. Ensuite, j'avais peur que Mathia soit pas revenu, que l'info lui soit pas arrivée,
27:47 et que je l'annonce et qu'il y ait personne. C'était un truc, un bordel. Mais en même temps, j'ai expliqué aux gens.
27:56 J'ai fait une belle connerie, tellement je suis dans le speed, à la fois hyper concentrée et à la fois déboussolée.
28:06 Les gens se marraient. J'ai dit "Peut-être qu'il va faire la gueule, il faut que vous le chauffiez grave pour qu'il arrive jusqu'à nous".
28:12 En me disant "Bon, s'il n'est pas près derrière, il aura le temps des applaudissements pour venir".
28:18 Et il est arrivé et il a fait un truc magique, comme d'habitude.
28:22 Alors évidemment, j'ai envie de te poser la question, comment tu checks cette relation avec Mathias ?
28:28 Nous sommes le troisième jour, on peut en parler peut-être, entre celui qui partage ta vie et en même temps,
28:33 celui qui a un regard sur ton répertoire, qui a aussi amené une cohérence, une cohésion dans tout ce que tu fais.
28:41 Tout à fait, je crois que...
28:42 Comment tu fais pour arriver à séparer tout ce qui se passe dans ton petit cœur de ce qui se passe sur la scène et dans ta vie artistique ?
28:50 Ce n'est pas séparer, c'est tout mélanger, je ne te dis pas le bordel.
28:55 C'est vrai que quand tu as une passion commune, c'est comme avec mon père, tu n'as envie que de parler de ça.
29:02 Finalement, tu n'as pas trop de pudeur par rapport à ça, à faire partager tes sentiments, ton bonheur et ta famille aux gens, au public aussi.
29:12 Non, mais c'est que j'en suis tellement fière.
29:15 Si après, je ne parle pas de ma relation privée, jamais, et en même temps, je ne peux pas cacher aux gens que c'est vraiment le regard de Mathias et le regard d'Alain,
29:27 les deux mélangés qui ont fait que moi, comme dit Alain Clouseau, j'ai pris un 95 de tour de poitrine et je me suis mise à mesure 1m80 du jour au lendemain
29:37 parce que leur regard sur moi, du papa réalisateur qui a l'expérience et qui te regarde avec, pas de l'admiration, mais avec de la confiance
29:52 en se disant on a quelqu'un de bien et si elle le comprenait, on avancerait peut-être un peu mieux.
29:58 Et c'est vrai que Mathias, je ne peux pas le cacher, il m'a révélé dans le sens où il a changé le regard que j'avais sur moi en ayant un joli regard, lui, sur moi.
30:12 Alors lui, il est très amoureux et très fan aussi de ce que tu es et de ce que tu fais.
30:18 Est-ce que par moment, tu te dis je pourrais vivre demain avec un charpentier ou quelqu'un qui n'a rien à voir avec ce cirque ?
30:28 Je ne sais pas. Oui. Honnêtement, oui je pense. Je ne sais pas, je ne m'imagine pas avec quelqu'un d'autre.
30:39 C'est ce que tu veux que je te dise, j'ai du mal. C'est quelque chose qui est là et qui va tout seul.
30:46 Donc je ne me pose pas la question, vraiment. Mais je m'imagine de toute façon, je sais qu'avec la vie que j'ai, je ne sais pas de quoi sera fait demain
30:57 et que c'est des complications multiples au niveau privé justement, autant familial qu'amoureux.
31:03 Donc c'est vrai que moi je suis assez au jour le jour et je me dis bon, quoi qu'il arrive, il faudra continuer à tracer.
31:11 Je ne me laisse pas trop parasiter par les choses négatives et par contre, je me sers des choses positives pour me nourrir.
31:20 De la même façon, est-ce que tu peux imaginer un spectacle important sans ton père sur scène avec toi ?
31:27 Non, je lui dois trop pour...
31:31 Ça c'est dingue quand même, ce que tu dis, je lui dois trop.
31:34 Oui mais je serais une pauvre quiche qui ne saurait rester écouter que des merdes.
31:40 Moi de là d'où je viens, si je n'avais pas eu mon père, j'aurais une culture musicale zéro, je pense, vraiment.
31:50 Mais j'imagine qu'il y a d'autres artistes qui sont dans le même cas que toi et qui n'ont pas cette "dette" envers leur papa ou leur maman.
31:57 Mais moi j'ai une dette envers tous les gens qui m'apportent quelque chose.
32:01 Ça vient d'où ça, ce côté de vouloir rendre absolument à ceux qui t'ont donné ?
32:09 Je ne sais pas, je ne saurais pas te dire, c'est juste normal non ?
32:17 Quand tu reçois quelque chose, tu as envie de rendre foisson parce que tu sais que la générosité ce n'est pas quelque chose qui est donné à tout le monde.
32:25 C'est rare quand même dans la chanson, on le sait un peu chacun pour sa gueule et que les artistes, comme dirait Jeanne Moreau, "parlez moins de moi, il n'y a que ça qui m'intéresse".
32:38 En fait c'est ça.
32:40 C'est pas elle qui l'a écrite mais c'est Guy Béart. C'est une chanson de Guy Béart mais précisément, on a le sentiment que jusqu'au bout...
32:47 J'existe que par l'échange. Je ne me sens pas d'exister autrement qu'à travers l'échange et le partage de toute ma vie de A à Z.
32:56 Oui mais c'est un devoir chez toi, on a le sentiment que c'est un devoir.
32:59 Si demain on te disait "il faut que tu fasses le Zénith sans ton père", ça serait presque impossible.
33:05 Non, je le ferais quand même, ça c'est sûr, t'inquiète. Mais je serais triste de ne pas partager ça avec lui.
33:15 Oui, tu trouverais un moyen de le faire quand même.
33:17 Je pense que c'est plus la notion de partage même que le reste. Oui, je trouverais toujours une solution de le faire, ça c'est sûr.
33:23 Là il part ce soir, demain à 9h du mat' il a 30 élèves au conservatoire pour la préparation à leur brevet de je sais pas quoi et il est là ce soir.
33:33 Demain à 9h du mat' il sera à Perpignan en train de bosser. Donc tout est possible.
33:37 Alors il nous reste 30 secondes, une minute à peu près. Ce soir c'est le premier soir de la captation aussi.
33:44 Est-ce que ça met une pression supplémentaire ou comme hier tu vas me dire "je vais l'oublier, je vais essayer de l'oublier".
33:50 Non, je vais vraiment essayer de l'oublier, je vais vraiment essayer de ne pas penser à ça.
33:53 Je vais me concentrer sur le set et le public, le plaisir d'avoir mes invités. Non, non, je vais vraiment essayer de zapper ça.
34:01 Mais c'est important, c'est ton premier DVD.
34:03 Oui, mais je crois que le fait d'essayer de le zapper c'est la meilleure façon de rendre les choses telles qu'elles sont en général.
34:12 Qu'est-ce que tu as envie que les gens qui t'aiment, qui t'ont fait confiance, qui ont acheté ton album par centaines de milliers voient dans ce DVD ?
34:20 Elle a toujours envie de se dépasser pour continuer à nous faire plaisir, elle ne s'arrête pas à reproduire les morceaux sur scène.
34:26 Elle est généreuse, qu'on reçoive ou qu'on ne reçoive pas, elle se donne du mal.
34:31 L'effet que ça me fait quand je vois quelqu'un qui n'a rien à voir avec moi, type une Diam's ou je ne sais pas quoi, et où je repars, et où je me dis "putain, total respect".
34:39 Parce que la meuf elle transpire, il y a des gens qui trouvent ça naze.
34:42 Moi c'est important de transpirer pour moi et ça veut dire quelque chose sur scène de transpirer.
34:47 Ça veut dire "je suis à vous pour quelques minutes ou quelques heures".
34:52 Tu dois t'enlever la caméra.
34:54 Olivia, c'est le dernier jour au Cirque d'Hiver.
35:09 Ça aussi c'est quelque chose d'assez nouveau, il y a des artistes qui font une semaine, dix jours à l'Olympia, qui restent cinq jours au Zénith, etc.
35:18 Le fait d'être sur la durée, dans un endroit, c'est la première fois.
35:23 Et est-ce que c'est maintenant, pour la suite, puisqu'on va aussi parler du futur, ce que tu auras envie d'entreprendre pour faire grandir un spectacle en même temps qu'une aventure artistique précise, c'est-à-dire une nouvelle scène ?
35:38 Effectivement, je pense que pour la prochaine tournée, pour le prochain disque, j'aimerais bien investir en un endroit comme ça.
35:45 Mais peut-être pas en fin de tournée, parce que c'est vrai que se confronter à des lieux différents en fin de tournée, c'est quelque chose d'assez riche aussi.
35:54 Moi, j'aime bien, j'ai beaucoup apprécié justement de te réveiller dans le tourbus, complètement dans le coltar, d'ouvrir les yeux.
36:01 Alors où je suis déjà aujourd'hui, tu tires ton petit rideau et tu vois le Zénith de Rouen, je ne sais pas quoi.
36:08 Et ce déséquilibre qu'il y a entre un spectacle très carré et un lieu que tu découvres quelques heures avant de l'investir complètement, j'aime bien aussi en fait.
36:22 Mais je pense que pour commencer une tournée, ça doit être assez génial, ou pour la terminer, quand c'est un lieu à l'opposé de ceux sur lesquels on a travaillé pendant les 200 concerts.
36:33 Là, tu te sens chez toi en ce quatrième jour, dans ce cirque d'hiver. Est-ce que tu peux nous dire aujourd'hui quel est ton sentiment sur ce choix que tu as fait ?
36:42 Si c'était finalement la bonne idée et est-ce que tu te sens bien ?
36:46 Je ne sais pas si j'ai le recul nécessaire pour dire si c'était la bonne idée ou pas, mais en tout cas, je m'y sens bien aujourd'hui, je m'y sens plus chez moi.
36:54 J'ai réussi à prendre mes marques dans l'espace et je me sens beaucoup plus à l'aise.
37:02 Hier, j'ai réussi à oublier complètement la présence des caméras.
37:07 Aujourd'hui, je ne sais pas si je vais y arriver aussi facilement parce que je suis vraiment wraquée.
37:12 On en est au cinquième concert de la semaine.
37:15 Là, tu es fatiguée ?
37:17 Oui, je suis fatiguée.
37:18 Qu'est-ce que ça veut dire quand on est fatiguée et qu'on doit faire deux heures de show ?
37:23 Quand j'ai deux ou trois vertèbres déplacés et la voix bien raide, ça veut dire qu'on va proposer une autre forme d'art.
37:34 Tu vis sur des réserves ou sur un miracle ?
37:37 Ça fait six mois que je vis sur des réserves, mais non.
37:42 En général, on pense par une énergie, c'est des intentions différentes, juste une façon de mener les choses différentes.
37:48 Je pense que ce soir, déjà, ça va être plus lâché parce que nous, on a envie de profiter juste pour nous
37:56 et de prendre le temps de savourer les dernières minutes dans le lieu.
38:01 Donc, peut-être que je vais plus raconter ma vie ce soir.
38:04 Peut-être que je vais me perdre un peu plus dans des blablas improvisés.
38:09 En tout cas, j'ai envie de ça.
38:11 En tout cas, j'ai envie de profiter de chaque seconde qui reste ici et de me dire que je ne me prends pas la tête,
38:18 qu'on n'est pas au Cirque d'hiver, qu'il n'y a pas la captation, que c'est un concert.
38:26 Souvent, c'est ça. Je me dis, ce soir, on est à la faire témasser ou à Koustou, je les flots.
38:32 Et comme ça, d'un coup, tu apprends des choses super bien, tu te sens hyper à l'aise.
38:38 Il n'y a plus mes parents, il n'y a plus la famille.
38:42 Donc, ça va être complètement différent.
38:45 Ça veut dire quoi, ça ? Il n'y a plus mes parents, il n'y a plus ma famille avec ce petit sourire ?
38:49 Ce n'est pas pareil.
38:51 Oui, mais ça veut dire quoi, ce n'est pas pareil ?
38:53 Je ne sais pas. Je ne vais peut-être pas me lâcher un peu plus, mais en tout cas…
38:57 À part dire plus de putain ?
38:59 Voilà. Peut-être que je vais pouvoir dire plein de merde et plein de putain, des trucs que j'adore.
39:04 Non, pas ça.
39:06 Il y a ce regard-là, en moi.
39:09 Je n'ai pas l'angoisse de me dire, putain, papa et guide, en quoi je les embarque là ?
39:14 C'est hyper dur d'arriver au milieu d'un concert comme ils ont fait.
39:19 Donc, j'avais un peu leur angoisse aussi.
39:21 Je me disais, oh là là, pourvu qu'ils soient bien, qu'ils vivent bien le moment.
39:26 Là, je n'ai plus d'angoisse pour rien ni pour personne.
39:30 J'ai juste la mienne, donc ça va.
39:32 Un peu celle de Mathias qui va venir chanter et qui panique aussi.
39:37 Je crois que je vais être plus détendue.
39:40 Enfin, j'espère. J'en sais rien, mais j'espère.
39:43 Olivia, il nous reste quelques minutes de bobine.
39:47 J'ai vraiment envie de te demander si tu as profité sincèrement, réellement,
39:53 de ce succès incroyable qui est le tien aujourd'hui.
39:57 Est-ce que quand tu étais dans ta chambre avec les posters de Noir Désir
40:02 et que tu rêvais de faire ce métier, tu réalisais qu'un jour,
40:07 tu serais non seulement la matrone d'une petite entreprise,
40:11 mais aussi une vendeuse de disques reconnue, aimée, adorée même parfois ?
40:18 Alors, c'est sûr que je n'ai pas pris conscience encore de tout ce qui se passe.
40:22 Et en même temps, comme je te le disais, ça m'est égal.
40:24 C'est pas grave. Peut-être que j'en profite un peu moins.
40:27 Mais parce que ce n'est pas ça l'important.
40:29 Ce n'est pas bien de profiter des choses magnifiques, du bonheur ?
40:32 Mais si, c'est bien. Mais j'en profite.
40:34 Hier, je me suis laissée dépasser à la fin du concert,
40:36 quand tout le monde est re-rentré.
40:38 J'ai été submergée par l'émotion.
40:40 Il m'a fallu quelques minutes pour m'en remettre.
40:42 Et d'un coup, là, je me le prenais dans la gueule.
40:44 C'est ton premier live et qui se déplace pour toi,
40:47 gracieusement, pour tes "beaux yeux", entre guillemets.
40:50 Tu as la famille, tu as Denis et Jean-Paul,
40:53 tu as Christian des "têtes raides".
40:55 Il y a tous les gens avec qui j'ai eu des collaborations fortes.
41:02 Mon Franck, mon cousin Steph.
41:04 D'un coup, hier, quand ils sont tous re-rentrés sur scène,
41:06 là, j'ai pris conscience de la chance que j'avais.
41:08 Et surtout du fait que, quelque chose qu'on me reproche souvent,
41:13 c'est de ne trouver ma satisfaction que dans le bonheur des autres.
41:16 Et après tout, chacun sa merde.
41:21 Si moi, je me sens bien comme ça, c'est peut-être dangereux,
41:26 mais c'est comme ça que je me sens bien.
41:30 Et il me faut voir les gens que j'aime heureux,
41:32 pour moi-même, être super bien.
41:34 Et là, quand je les ai vu re-rentrer super bien et heureux,
41:38 heureux d'être là, je me suis dit, bon, voilà, c'est tout ce qu'il fallait.
41:42 Après, je me suis amusée.
41:44 Moi, hier, je me suis amusée, j'ai profité.
41:47 J'étais très concentrée, mais je me suis amusée, j'étais heureuse.
41:53 Cécile était en larmes en sortant aussi,
41:56 de se dire, regarde, après quatre ans, où on en est.
41:59 Donc, non, non, j'ai aimé.
42:01 -Alors, après quatre ans, où on en est,
42:03 moi, je veux quand même que tu me dises, ces quatre ans-là,
42:06 finalement, sur la balance, ça pèse quoi dans ta petite vie encore,
42:11 qui est toute petite, t'es encore un bout de chou, quoi.
42:13 T'as encore plein de parcours à accomplir.
42:16 C'est quoi, ces quatre ans dans la vie d'Olivia Ruiz ?
42:20 -Des fois, j'ai l'impression que déjà, aujourd'hui, j'ai vécu trois vies différentes.
42:25 Quand je me rappelle, quand je faisais du bal, c'était sur trois années aussi.
42:30 C'est des choses fortes, c'est un vécu particulier.
42:33 J'ai l'impression que je suis dans la continuité,
42:35 que je suis toujours laborieuse
42:37 et que je suis toujours vachement dans la construction de quelque chose
42:42 et que j'avance, quoi.
42:44 Ça représente quatre années super belles,
42:48 parce que des vrais paliers franchis.
42:50 J'espère que j'ai encore des tonnes de paliers à franchir,
42:52 parce que le jour où j'ai l'impression que j'arrive plus à passer un cap,
42:55 j'arrêterai sûrement, donc ce serait con.
42:58 Et voilà.
43:01 Et juste, c'est que le début, quoi.
43:03 C'est que le début.
43:04 Moi, j'ai la rage, je termine une tournée, je suis crevée.
43:07 Et si je m'écoutais, je ferais remonter une tournée Astérix
43:12 pour le mois prochain, tu vois.
43:14 Donc, voilà, j'ai juste envie, quoi.
43:17 J'ai juste envie d'y aller, quoi.
43:20 Et de trouver des nouveaux axes de création,
43:23 de qu'est-ce que je vais faire sur le prochain disque.
43:26 J'ai faim, là, déjà, tu vois.
43:28 C'est presque fini et je sens que j'ai déjà la dalle qui monte.
43:32 Tu sais que ça, c'est ma grande théorie.
43:33 Les vrais artistes, c'est ceux qui ont toujours faim.
43:35 Ouais, mais il faut arrêter de se la péter aussi.
43:39 Et moi, j'arrête de me la péter, je ne suis pas invincible.
43:42 J'ai un corps qui me dit stop.
43:44 Donc, je vais faire un vrai stop où je vais juste écrire.
43:48 Et on va voir si je finis en dépression totale
43:52 ou si ça va plutôt bien.
43:54 Ouais.
43:55 Surprise.
43:56 Le fait d'être aujourd'hui la chanteuse numéro un en France,
44:01 ça fait peur.
44:03 C'est justement…
44:05 Tu prends ça comme un…
44:06 Non pas comme un acquis,
44:07 mais comme une trouille supplémentaire pour avancer et te mettre en danger.
44:10 Mais non, parce que je te dis, pour moi, je ne suis pas…
44:12 Il n'y a pas de ça.
44:14 Il n'y a pas de chanteuse numéro un, il n'y a pas de machin.
44:17 J'ai eu du bol sur ce disque.
44:18 C'est vrai, ça ?
44:19 Qu'est-ce qu'on sait ?
44:20 C'est vrai ?
44:21 C'est vrai ?
44:22 Sincèrement ?
44:23 C'est profondément vrai.
44:24 Je suis consciente que j'ai franchi un cap dans ma vie.
44:27 Et ça, c'est tout ce que j'attendais de tout ça.
44:29 Après, qu'est-ce qu'on sait, quoi ?
44:32 Qu'est-ce que…
44:33 Aujourd'hui, on peut dresser un bilan de ce qui vient de se passer,
44:35 mais qu'est-ce qu'on peut dire de demain ?
44:37 Si je fais 50 000 sur le prochain, moi, ce qui me rassure,
44:41 et ce qui fait que je n'ai pas peur,
44:42 c'est que je sais que sur les concerts, j'ai fidélisé un public.
44:46 Et ça, ça fait que je suis hyper sereine.
44:48 Et honnêtement, je n'ai pas peur, quoi.
44:51 Parce que c'est ça pour tout le monde, et ce sera ça pour moi aussi.
44:54 Un jour, oui, un jour, non.
44:55 Et c'est le jeu.
44:56 Et je le sais.
44:57 Et ça ne me fout pas du tout la trouille.
44:59 Sans déconner, hein ?
45:01 Ouais.
45:02 Donc tu peux te retrouver demain…
45:04 Demain, vendre 50 000 albums, je m'en fous.
45:06 Je sais que je remplirai au moins des salles de 500.
45:09 Parce que quand même, surtout les gens qui sont venus me voir,
45:12 il y en a trop qui sont partis avec le sourire
45:14 pour qu'ils ne reviennent pas au moins sur la prochaine tournée.
45:16 Après, si sur la prochaine tournée, j'arrive pas à tenir la scène,
45:20 et que je n'en sais rien, quel drame pourrait arriver…
45:24 Mais non, ce qui est pris n'est plus à prendre, tu vois.
45:29 Donc moi, je suis au jour le jour.
45:32 Ça me va, tout ce qui s'est passé, et le reste, on verra.
45:36 C'est presque plus pour mon entourage,
45:38 qui a tellement rêvé sur tout ce qui s'est passé,
45:41 et qui croit tellement en l'avenir, que je m'inquiète un peu.
45:44 Moi, pour faire du rad avec ma Cécile accordée en voix,
45:51 je t'assure que ça me foutrait le sourire quand même, franchement.
45:57 Et après, faut pas déconner, ce qu'on disait,
46:00 quand t'as des moyens, tu t'amuses dix fois plus.
46:03 Quand t'as du pognon pour habiller tes musiciens,
46:06 pour faire des décors, pour réfléchir et accomplir toutes les idées que t'as,
46:11 et pouvoir les réaliser, notamment ces magnifiques lampes,
46:15 qui sont des poubelles Ikea, 10 euros chacune qu'on a découpées,
46:19 tu vois, je pourrais les faire quand même, presque.
46:25 - Merci Olivia. - Merci.
46:28 - Je sais pas tous les thèmes et tous les liens dans la vidéo.
46:31 - C'est ça, c'est ça. - C'est ça, c'est ça.
46:32 *Bruit de coup de feu*