Pascal Praud et vous - «Avoir un cancer quand on s'appelle Florent Pagny, ce n'est pas la même chose», estime un auditeur

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00:00 - Bonjour Pascal. - Et merci d'être avec nous. Mathieu, vous êtes chef d'entreprise, vous avez 55 ans et vous souffrez d'un cancer ?
00:05 - Oui, un cancer dépisté juste avant le dernier stade que ce soit métastasé, donc un cancer très agressif
00:14 qui m'a donc demandé beaucoup de traitements et beaucoup de soins
00:17 pendant un an et demi. Puis là on a redécouvert un début de récidive, je suis obligé d'y repasser, d'y retourner, un peu comme Florent Pagny
00:25 qui a connu 8 fois rechute, donc moi c'est ma deuxième.
00:28 Tout ça pour dire qu'il a de la chance, Florent Pagny, dans un sens, c'est qu'il a un cadre de vie,
00:35 un confort de vie qui aide sûrement à supporter
00:39 les traitements qui sont lourds, qui sont pénibles. Je ne sais pas, pour vous donner un exemple, Pascal, pour que les gens comprennent un petit peu
00:45 ce que c'est que quelqu'un lambda comme moi qui doit faire des traitements,
00:48 par exemple pour le cancer de la prostate, c'est deux mois et demi de rayons, ça veut dire tous les jours,
00:53 à 7h30 du matin, à l'hôpital public, faire la queue devant la machine des rayons, devant 10, 15, 20 personnes,
00:59 avec la vessie pleine, pardon du détail, mais c'est important parce qu'ils sont obligés de vous tirer dessus avec la vessie pleine pour combattre les cellules cancéreuses.
01:07 Je ne pense pas que Florent Pagny soit passé par là, je ne pense pas. Je pense qu'il a eu la chance de pouvoir aller dans une clinique privée,
01:12 de choisir ses horaires, de ne pas prendre les transports publics et ça, ça change beaucoup les choses.
01:18 De façon importante à vivre quand on est tout seul face à son cancer, d'avoir un petit peu de confort et de choses agréables à vie,
01:29 parce que ce que j'ai vécu pendant deux mois et demi, c'est dur, c'est très dur.
01:32 Après on passe aussi, moi j'ai eu de l'hormonothérapie, donc c'est le mot élégant pour dire c'est une castration chimique,
01:39 parce qu'il faut vous couper la testostérone quand vous avez le cancer de la prostate.
01:43 C'est pareil, vous devez aller à l'hôpital, faire les injections.
01:45 Je pense que quand on s'appelle Florent Pagny, on peut demander à une infirmière de venir à domicile, il a les moyens pour ça, et tant mieux pour lui.
01:53 Ça aide énormément à supporter toute la difficulté qu'entraînent ces traitements et ces remèdes.
02:02 Et puis je pense aussi à Bernard Tapie, le pauvre feu Bernard Tapie.
02:06 Vous voyez quand on s'appelle Bernard Tapie, on a la chance aussi de pouvoir essayer des nouveaux protocoles, ce qui est absolument exceptionnel.
02:13 Moi, quand mon cancérologue m'a dit "on va faire ça monsieur", je lui ai pas dit "attendez, moi ça me convient pas,
02:17 ce que vous me décrivez en effet secondaire c'est tellement terrible, vous pouvez pas me proposer une solution plus douce, plus..."
02:22 Il m'a dit "non, c'est ça ou rien".
02:24 Bon, mais quand on s'appelle Bernard Tapie, on peut essayer d'autres traitements, d'autres choses.
02:29 Et puis on bénéficie des dernières technologies, moi j'ai bénéficié d'un machine qui est en service depuis très longtemps,
02:35 c'est pas forcément les dernières technologies les plus douces, les plus faciles à supporter.
02:39 Donc voilà, je veux pas faire pleurer dans les chemières, mais je veux simplement bien faire comprendre qu'avoir un cancer,
02:45 et quand on est personne lambda comme moi, ou avoir un cancer et qu'on s'appelle Patrick Sébastien, Florent Pagny ou Bernard Tapie,
02:50 ce n'est pas du tout la même chose. Pas du tout la même chose.

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