100% Sénat - UNCCAS : rencontres des solidarités des outre-mer

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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans 100% Sénat.
00:13 Les territoires ultramarins sont touchés par la pauvreté 5 à 10 fois plus que l'hexagone,
00:18 ce sont les mots de la maire de Saint-Denis de La Réunion.
00:21 Pour se faire entendre, les élus et professionnels des CCAS ultramarins joignent leurs forces.
00:27 Près de 400 d'entre eux ont participé à un congrès organisé
00:31 par l'Union Nationale des Centres Communaux d'Action Sociale.
00:35 Je vous propose de suivre leurs échanges.
00:38 Mesdames, Messieurs, bonjour, soyez toutes et tous les bienvenus sur la chaîne publique Sénat.
00:42 Je suis Laurent Payette et j'ai le plaisir de vous accueillir ici sur le territoire de l'île de La Réunion
00:48 dans le cadre de ces rencontres des solidarités outre-mer
00:52 avec cette première table ronde qui va débuter.
00:55 Une table ronde qui s'intitule « Quels enjeux et défis de la cohésion sociale outre-mer ? »
01:02 et j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui à mes côtés Madame Érika Barège.
01:07 Vous êtes maire de Saint-Denis de La Réunion et vice-présidente de l'UNCAS. Bonjour.
01:14 Monsieur Luc Carvounas, président de l'UNCAS. C'est un plaisir de vous recevoir.
01:20 Monsieur Patrick Cannaire, sénateur du Nord, président d'honneur de l'UNCAS. Mes respects, Monsieur le sénateur.
01:27 Sabrina Roger, vous êtes conseillère départementale de Guadeloupe.
01:31 Madame, c'est également un grand plaisir de vous recevoir ici, chez nous, à La Réunion.
01:37 Et enfin, Thierry Sébéloé, directeur des Affaires Générales, de la Communication
01:43 et de la Coopération au pôle Prévention Solidarité Santé à la Collectivité Territoriale de Guyane.
01:49 Merci, Monsieur, d'avoir fait le déplacement.
01:53 On va commencer avec cette première question pour vous, Monsieur Carvounas, si vous me le permettez.
01:59 Les micros sont juste devant.
02:02 Tout d'abord, est-ce que vous pouvez nous rappeler le rôle de l'UNCAS dans un premier temps
02:07 et dans un second temps, la politique que vous menez au sein de cette instance
02:12 avec vos différents collaborateurs en termes d'urgence sociale ?
02:17 Alors, l'UNCAS, c'est une vieille maison qui a bientôt 100 ans,
02:22 ce que nous fêterons notre centenaire en 2026, qui a pris ses racines dans le Nord, cher Patrick.
02:27 À l'époque, on appelait ça le Bureau des Affaires Sociales.
02:29 Et aujourd'hui, voire le Bureau de Bienfaisance, soit raison.
02:34 Et aujourd'hui, l'Union nationale regroupe à peu près 80% du territoire français ultramarin.
02:42 Et nous essayons de fédérer et de pouvoir aussi former les agents des CCS,
02:49 puisque nous sommes centre de formation, et surtout de mener une action d'ordre national.
02:54 Alors, ça veut dire quoi, une action d'ordre national ?
02:56 C'est d'abord de pouvoir organiser le partage des bonnes pratiques.
03:00 C'est exactement ce que nous sommes en train de faire ici, à La Réunion,
03:04 parce qu'on leur a compris, sur les sujets qui sont les nôtres,
03:08 il y aurait été à l'unicasse sur la société du bienveillir, sur le logement,
03:13 sur l'alimentation, sur la santé mentale,
03:16 sur toutes ces questions qui sont extrêmement prégnantes pour nous.
03:19 Même si les sujets sont les mêmes dans les territoires ultramarins,
03:24 ils sont différents d'un territoire à l'autre.
03:26 Le territoire de la Martinique, en 2050,
03:29 est un territoire qui sera, à l'Insee le dit, extrêmement vieillissant.
03:32 Ce n'est pas le cas de tous les territoires.
03:34 Il y a des sujets qui sont différents, comme je l'ai rappelé.
03:38 Et donc, c'est tout cela qui fait que nous essayons
03:42 de pouvoir nous rassembler pour essayer d'apporter des réponses plus globales.
03:47 Ensuite, notre rôle comme Union nationale, c'est aussi d'alerter.
03:51 Il y a quelques mois maintenant,
03:54 le Conseil d'Etat nous auditionnait sur le fameux kilomètre,
03:59 le premier kilomètre et le dernier kilomètre du service public.
04:01 Là aussi, on se rend bien compte que cette question-là n'est pas la même
04:05 quand on est en Guyane où 20% du territoire n'est pas ouvert par Internet,
04:09 par exemple, et j'en passe pour les déplacements.
04:13 Ce sujet n'est pas le même sur l'accès à l'eau à Mayotte.
04:16 Et donc, nous, nous avons essayé de faire en sorte que,
04:20 lors de cette audition, on puisse mieux comprendre les singularités,
04:24 les problématiques que vivent nos territoires ultramarins.
04:27 De la même manière, lorsque la Cour des comptes dit que,
04:32 malgré les budgets alloués pour les territoires ultramarins,
04:36 il y a une sous-application des budgets qui ne sont pas tous utilisés,
04:41 ça nous pose question et nous essayons là aussi d'y apporter des réponses.
04:45 Enfin, récemment, le CESE a fait un rapport et dans ce rapport,
04:51 alors que nous sommes réunis pour traiter toutes les questions
04:54 et les problématiques ultramarines, nous dit quoi ?
04:57 Il nous dit que l'investissement en France par habitant en Hexagone
05:01 est de 178 euros quand il n'est que de 116 euros dans les territoires ultramarins.
05:06 Ça ne peut pas continuer comme cela.
05:08 Donc, vous voyez, nous alertons sur ces questions-là
05:12 et puis surtout, après, nous allons proposer.
05:14 Et proposer, c'est notamment de pouvoir construire,
05:17 dans les trois jours de nos débats, un manifeste des territoires ultramarins
05:21 avec des propositions concrètes pour ces territoires,
05:23 pour le quotidien de ces 3 millions d'habitants,
05:26 pour que nous puissions, nous, cette vieille association de maires
05:31 qu'est l'Unicas, pouvoir faire du lobbying politique
05:33 dans le cadre du Parlement du nom cumul
05:35 et de pouvoir, ce que nous avons commencé à faire
05:37 avec les différents ministres, dire notamment que nous souhaiterions
05:41 peut-être une agence indépendante ultramarine
05:44 qui contrôle l'application de la loi.
05:46 Il ne suffit pas de prendre des lois pour les territoires ultramarins,
05:48 il faut les décrets derrière.
05:50 On a parlé, à l'ouverture de nos travaux,
05:54 c'est Éric Abarach qui le disait,
05:55 d'une plateforme d'échange des bonnes pratiques.
05:57 Peut-être que cette agence pourrait le faire aussi,
06:00 comme elle pourrait homogénéiser
06:02 les différentes analyses des besoins sociaux.
06:04 Donc, il y a de quoi innover pour mieux partager.
06:08 Et puis, nous, nous essaierons, dans le cadre du Congrès des maires,
06:14 de rencontrer les différents ministres,
06:16 Madame Faure, Monsieur Vigier,
06:18 pour finalement donner de suite à ces échanges,
06:22 parce que cette cohésion sociale pour demain ne peut exister
06:26 que si tous les acteurs,
06:28 Etats, collectivités, associations,
06:32 les CCAS, qui sont la deuxième jambe, finalement,
06:35 quand on parlait du couple maire-préfet,
06:38 derrière le maire, dans la crise sanitaire qu'a été la Covid,
06:41 dans les crises écologiques et environnementales,
06:44 dans la crise humanitaire, comme avec l'accueil des Ukrainiens,
06:48 ou dans la crise sociale et économique aujourd'hui,
06:50 qui est en première ligne ?
06:52 C'est toujours le maire-président de CCAS.
06:54 Et donc, il faut à la fois que l'UNICA soit reconnue comme telle
06:57 pour ce qu'il apporte,
06:59 mais il faut aussi que, de ces trois jours,
07:01 nous puissions commencer à avancer de manière concrète.
07:05 Il ne suffit pas des aides exceptionnelles ou d'urgence.
07:09 Ça a son utilité,
07:11 mais ça ne peut pas être que ça, la seule réponse.
07:13 Et je crois que nous allons essayer d'avancer
07:16 avec tous nos amis ici présents.
07:19 Vous avez parlé d'une certaine forme de manque de reconnaissance.
07:22 On va y revenir, et nos invités ne manqueront pas
07:25 de réagir et de rebondir.
07:26 Mais juste avant de continuer,
07:28 je vous propose de regarder une courte intervention
07:31 de M. Philippe Vigier, ministre délégué chargé des Outre-mer.
07:34 Il a tenu à s'exprimer à propos de cet événement.
07:37 Regardez.
07:39 Dans quelques jours, un rendez-vous très important
07:41 aura lieu pour les communes et les collectivités d'Outre-mer.
07:45 Moi, qui ai été un élu local pendant de longues années,
07:48 je sais le rôle, je sais l'engagement,
07:51 je sais la volonté de tous les élus qui, au quotidien,
07:54 sont en fait au dernier kilomètre
07:56 et sont ceux qui font en sorte qu'il y ait de l'action publique
07:59 pour nos concitoyens.
08:01 Action publique dans toutes les dimensions,
08:03 que ce soit l'éducation, que ce soit la santé,
08:05 que ce soit le sport, que ce soit le développement économique,
08:07 que ce soit la lutte contre la pauvreté,
08:09 que ce soit le soutien scolaire.
08:11 Bref, il n'y a pas un domaine,
08:13 en passant par celui de la sécurité, du lien social,
08:15 de la biensociatie, de la culture et du sport,
08:18 il n'y a pas un seul domaine
08:20 où les communes et les collectivités n'interviennent pas.
08:22 Alors, je vous souhaite de très beaux travaux.
08:24 Je ne serai malheureusement pas disponible
08:26 pour venir à votre rencontre,
08:28 mais on aura certainement toute possibilité de se retrouver,
08:31 peut-être avec l'association des maires de France dans l'Hexagone,
08:34 peut-être lors des rendez-vous du SIOM,
08:36 qu'on appelle le Comité interministériel aux Outre-mer.
08:39 Ce sont 72 ambitions affichées dans un document
08:42 qui a été réalisé dans une co-construction
08:45 entre les territoires, les élus et bien sûr l'ensemble du gouvernement.
08:48 Sachez que je suis très engagé pour les Outre-mer.
08:51 J'ai besoin de vous, j'ai confiance en vous.
08:53 Alors, très beaux travaux.
08:55 Une intervention qui met l'accent sur le sens des responsabilités,
08:58 vous l'avez à constater,
09:00 avant de poursuivre une réaction, peut-être, monsieur Karbounas ?
09:03 Je veux déjà remercier le ministre pour son intervention ce matin,
09:06 mais je retiens le mot co-construction.
09:08 C'est d'ailleurs ce qu'a dit madame la première ministre
09:11 lors du Conseil interministériel aux Outre-mer en juillet dernier,
09:14 lorsqu'elle a fait ses 72 propositions.
09:17 D'ailleurs, la délégation ultramarine au Sénat s'en était félicitée.
09:21 Mais j'espère qu'on sera vraiment dans cette co-construction
09:24 parce qu'une forme de verticalité sur un sujet aussi capital,
09:28 sur des problèmes aussi prégnants
09:30 que ceux que rencontrent nos territoires ultramarins,
09:32 il faut effectivement co-construire.
09:34 Donc moi, j'ai une nature à croire ce que l'on me dit.
09:37 Donc dès la semaine prochaine, nous serons, je l'espère,
09:40 au Congrès des maires dans cette co-construction.
09:42 Qu'est-ce qui vous rend aussi méfiant ?
09:45 Alors je ne suis pas méfiant.
09:47 Je regarde juste que l'on nous a souvent, d'ailleurs,
09:50 parlé de co-construction ces derniers mois,
09:54 force est de constater, notamment à l'occasion de la loi sur les retraites,
09:57 qu'il n'y a eu aucune co-construction.
09:59 Donc je ne suis pas méfiant.
10:01 Je regarde, je suis un responsable politique aussi
10:04 avant d'être le président de l'UNCAS.
10:07 Donc je regarde ce qui se pratique,
10:09 dans le seum au 17ème 49.3.
10:12 On ne peut pas dire que le débat est l'ADN aujourd'hui de ce gouvernement.
10:16 Merci, monsieur Carvounas.
10:19 Madame Barreges, monsieur le ministre délégué a parlé du SIOM,
10:24 le comité interministériel des Outre-mer.
10:26 Que peut-on espérer de mieux pour la réunion à l'issue de ce comité ?
10:33 Je ne sais pas.
10:42 Non, honnêtement, le SIOM, moi j'en ai fait,
10:47 ce sont des exercices qui sont utiles.
10:52 Mais c'est un exercice qui est dans un format interministériel.
10:57 Donc chaque ministre a été rencontré,
11:01 on lui a proposé des mesures, il regarde son budget.
11:04 Donc on est quand même dans une démarche un peu macro,
11:09 une vision d'équilibre un peu national sur les budgets,
11:13 sur les intérêts de tel ou tel portefeuille.
11:16 Alors évidemment, il y aura quelques mesures qui vont sortir du SIOM.
11:20 Mais les mesures qui nous concernent, par exemple,
11:25 sur les sujets, nous, qui nous concernent aujourd'hui,
11:28 de mémoire, il ne me semble pas qu'il y ait eu
11:31 une consultation de proximité telle que nous la faisons aujourd'hui
11:37 pour essayer de comprendre les difficultés
11:40 et la complexité des choses pour pouvoir remonter
11:44 une ou deux mesures importantes
11:47 qui soit va vers la singularité, soit vers l'égalité républicaine.
11:53 Donc c'est pour ça que je suis très interrogative,
11:57 pour ne pas dire plus, par rapport à un sujet comme la grande pauvreté.
12:02 Qu'est-ce qui peut sortir du SIOM sur la grande pauvreté ?
12:07 Pour les Outre-mer ? Je ne sais pas.
12:11 Je ne sais pas, parce que ça ne se règle pas.
12:14 Il y a une mesure, par exemple, du rattrapage
12:18 des prestations sociales sur Mayotte.
12:21 Voilà. C'est dans la loi égalité réelle
12:25 que j'ai portée en tant que ministre.
12:27 Mais il fallait des décrets d'application.
12:30 Il y en a eu quelques-uns, mais il n'y a pas eu tous les décrets.
12:34 Il pourrait y avoir une accélération, par exemple,
12:37 des prestations sociales sur Mayotte, sortie du SIOM.
12:42 Voilà une mesure, par exemple. Est-ce que ça va sortir ?
12:45 On ne sait pas.
12:47 Est-ce que sur la lutte contre la grande pauvreté,
12:50 il y aura une mesure particulière pour accompagner les CCAS
12:55 sur leur structuration, par exemple, avoir des budgets
12:58 qui nous permettraient d'embaucher du personnel spécialisé,
13:03 assistante sociale, psychologue, etc.
13:07 Je crois que non.
13:10 Je n'ai pas entendu ces mesures.
13:13 Et ce sont des mesures très structurelles.
13:16 Mais pour pouvoir, sortie du SIOM, avoir des mesures
13:20 telles que celles-là, il y a un sujet de méthode.
13:23 C'est ce que disait tout à l'heure Luc.
13:25 La co-construction, on peut avoir le mot,
13:28 mais après, il faut le faire.
13:30 Et puis, il faut venir vers les gens.
13:32 Il faut passer du temps, 3 jours d'écoute.
13:34 Au bout de 3 jours, on n'aura pas fait le tour de tout.
13:37 On aura, je l'espère, fait le tour de l'essentiel
13:40 pour pouvoir écrire tout ça, remonter,
13:43 et peut-être pour le prochain SIOM, cette fois,
13:48 dire qu'il y a telle ou telle mesure co-construite
13:52 sur le territoire, sur les territoires,
13:55 et nous, on aura peut-être un ordre de priorité.
13:58 Là, peut-être que la réponse sera différente
14:01 de celle que je vous donne là.
14:03 Oui, alors avant de passer la parole à votre camarade,
14:06 on a parlé du SIOM.
14:08 Parlons un peu de ce congrès, de cette rencontre,
14:11 des solidarités.
14:12 Vous venez de le dire,
14:14 rares sont les fois où on part consulter les CCAS,
14:18 on part consulter les citoyens.
14:20 Ce fameux travail de co-construction,
14:23 puisque ce terme est à la mode aujourd'hui,
14:25 vous êtes en train de le réaliser aujourd'hui à La Réunion ?
14:28 Oui, on est en train de le réaliser grâce à l'UNCAS,
14:32 grâce au président qui a dit oui,
14:36 parce que c'est une gageure quand même.
14:38 Parce que quand on fait une consultation un peu citoyenne
14:44 des CCAS comme ça dans tous les Outre-mer,
14:47 il faut d'abord qu'il y ait la mobilisation,
14:50 c'est-à-dire que c'est pour ça qu'on est très touchés
14:52 d'avoir toutes ces personnes.
14:54 C'est parce qu'à la base, il y a une confiance
14:57 et une crédibilité et une légitimité dans le travail
15:00 que nous avons souhaité engager.
15:03 Et ça, c'est fort.
15:05 Et ça nous oblige, du coup,
15:07 parce que ça nous oblige à avoir un sérieux
15:10 dans ce que nous allons rédiger
15:12 et une constance dans le travail de défense
15:15 de ce que nous allons co-construire ensemble.
15:18 Et donc, il n'est pas facile,
15:21 et c'est peut-être pour ça que ça n'est pas si courant,
15:24 d'avoir des démarches de co-construction
15:27 ou alors on en fait un gadget de communication politique
15:31 ou alors on en fait un vrai sujet de politique publique
15:36 et de crédibilité de la promesse républicaine.
15:40 C'est ce que nous souhaitons faire.
15:42 Je pense qu'il faut avoir un discours très franc,
15:45 ne pas promettre qu'on fait tout en 2 ans, en 1 an.
15:50 Tout ne dépend pas de nous.
15:52 Ça dépend d'une réalité politique nationale,
15:56 voire européenne, voire mondiale.
15:58 Ça dépend de ce que nous pourrons tenir comme énergie
16:02 sur du moyen et long terme.
16:05 Mais en même temps, si dès le départ,
16:09 nous sentons l'énergie d'y croire et de pouvoir faire,
16:13 moi, je suis absolument convaincue,
16:16 pour l'avoir fait un petit peu sur quelques travaux
16:19 en étant député, ministre ou maire,
16:22 je suis convaincue que les gens, les citoyens,
16:28 que ce soit avec une casquette professionnelle ou pas,
16:32 les gens ont envie de ça.
16:34 Les gens désirent de la réussite.
16:37 Et c'est nous qui devons impulser les éléments
16:41 qui transforment un peu le désespoir en réussite.
16:45 C'est ça, la démocratie participative.
16:47 C'est ça, la co-construction.
16:49 On peut mettre les mots qu'on veut,
16:51 mais surtout de produire quelque chose.
16:54 Et nous, on est sur le terrain.
16:56 C'est ça qui est fantastique, c'est à dire ce qu'on produit.
16:59 On a besoin de sentir que ça se réalise presque immédiatement.
17:04 Et quand ça se réalise immédiatement, on le sait, nous,
17:07 en fin de journée, on se dit qu'est ce qu'on a fait aujourd'hui?
17:11 Et quand on a sauvé 3K, qu'on a répondu 2K,
17:16 qu'on a solutionné les choses,
17:19 on sait à quoi on sert.
17:21 Et donc, il y a du sens dans ce que nous faisons.
17:24 Et quand il y a du sens, il y a de la reconnaissance.
17:26 Et quand il y a de la reconnaissance, il y a l'envie d'aller plus loin.
17:29 C'est tout ça, la co-construction pour moi.
17:31 Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question.
17:33 Parfaitement, parfaitement bien.
17:36 Merci, Madame Barreges.
17:38 Ça me permet justement aussi de faire cette transition
17:42 sur ce fameux désir de réussite.
17:45 Madame Roger, je vais vous poser aussi la même question.
17:50 On profite aussi pour saluer les téléspectateurs des Outre-mer
17:54 et de l'Hexagone qui nous suivent grâce à ce débat sur public Sénat.
18:00 Quels sont les besoins les plus urgents en matière de politique sociale en Guadeloupe?
18:07 J'aimerais qu'on parle un peu de votre territoire, s'il vous plaît.
18:10 Alors, je crois qu'on a en Guadeloupe la chance d'avoir une population
18:16 qui est animée par l'envie de réussir, l'envie d'avancer,
18:19 l'envie d'ouvrir le champ d'horizon pour nos enfants.
18:24 Et on a aussi des élus qui sont engagés dans cette dynamique là.
18:30 Notre Guadeloupe, elle a des critères qui sont très proches
18:35 de toutes les collectivités d'Outre-mer.
18:37 On a un passé qui nous rapproche, qui a construit une identité aussi
18:44 qui fait qu'effectivement, nous sommes souvent dans une dynamique économique
18:51 qui résulte d'une histoire coloniale mono-économique.
18:57 Nous avons aussi des jeunes dont l'ouverture, les possibilités,
19:03 en tout cas qui leur sont offertes aujourd'hui en termes d'éducation,
19:06 en termes d'offres professionnelles, se limitent,
19:10 ou en tout cas sont souvent ouvertes vers des administrations.
19:13 Nous avons en Guadeloupe une société qui se construit encore,
19:18 mais avec une dynamique, en tout cas une envie d'avancer,
19:22 d'aller vraiment plus loin.
19:24 Donc je ne reviendrai pas sur tout ce qui est critères sociaux,
19:29 puisque ce sont exactement les mêmes que ce qui a été décrit tout à l'heure
19:32 pour la réunion par Monsieur le préfet, par Madame la ministre.
19:35 Mais nous avons des élus, nous avons des politiques, des administratifs
19:39 qui sont dans une démarche d'avancer, d'ouvrir le champ des possibles
19:42 pour nos populations et surtout de lutter mieux
19:45 contre ces caractéristiques qui sont les nôtres.
19:48 C'est aussi peut-être l'enjeu de ce congrès,
19:51 tenter de dessiner une direction commune, une trajectoire commune
19:56 et essayer au final d'identifier peut-être des besoins communs
20:01 sur tous les territoires d'Outre-mer.
20:03 Des besoins communs en termes de développement,
20:07 de développement de l'accompagnement social.
20:10 On ne doit pas se leurrer quand on a une société
20:13 où effectivement on a des disparités qui sont tellement énormes
20:17 en termes de géographie, en termes d'offres de soins,
20:21 en termes d'offres éducatives aussi.
20:24 Forcément, la population, elle vivra ses échecs
20:29 de façon plus ou moins passionnée.
20:33 Il n'y a qu'à voir toutes les situations conflictuelles
20:36 que nous avons traversées récemment dans nos différentes régions.
20:40 Mais voilà, la société, elle continue à construire en plus
20:45 avec des réseaux particulièrement dynamiques.
20:47 On a une présidente de l'UNCAS, de l'UDCAS,
20:52 qui n'arrête pas de nous rappeler combien est-ce qu'il est important
20:55 de mailler l'accompagnement que nous mettons en place
21:00 sur nos territoires et de faire en sorte que sur l'ensemble
21:03 de la Guadeloupe, qui est un territoire archipelagique,
21:06 avec une double insularité pour beaucoup de nos concitoyens,
21:11 il est important d'offrir le même type d'accompagnement social,
21:14 d'offrir le même type d'offres de soins,
21:17 d'offrir le même type de développement éducatif,
21:20 de faire en sorte qu'un jeune qui vit à la désirade
21:23 puisse aussi avoir accès à des cours de piano,
21:27 avoir accès à des voyages scolaires, avoir accès à du soutien,
21:32 de façon à ce que demain, nous puissions...
21:35 En tout cas, dans cette dynamique qui nous anime,
21:39 on est persuadés que l'éducation sera quand même
21:42 le plus fort élément qui nous permettra de lutter contre la pauvreté.
21:49 On ne pourra pas sortir nos territoires de ces situations
21:52 qui sont les nôtres si on ne prévoit pas dès aujourd'hui
21:55 des solutions ambitieuses pour nos enfants,
21:58 leur faire savoir qu'il y a d'autres solutions
22:02 que ce qui nous est proposé.
22:04 Il faut être innovant, il faut aller voir ce qui se fait ailleurs,
22:07 et pour ça, il faut que nous puissions mieux les accompagner
22:09 dans nos différentes démarches.
22:11 Je vous remercie. Je vous invite à passer le micro
22:14 à votre collègue, monsieur Sebelwe.
22:16 On va parler de la Guyane, maintenant.
22:20 Est-ce que c'est évident, tous les jours,
22:25 de parler de cohésion sociale en Guyane ?
22:29 C'est très difficile.
22:31 Nous sommes un département, une collectivité particulière.
22:36 Si vous permettez, j'aimerais bien en parler,
22:40 parce qu'on a donné beaucoup de chiffres aujourd'hui.
22:43 C'est vrai que, contrairement à...
22:45 J'aurais aimé être aussi optimiste que la Guadeloupe,
22:48 et que la Réunion, mais malheureusement,
22:51 notre territoire s'appauvrit.
22:55 Il faut dire les choses. On va avoir la langue de bois.
22:59 Nous avons une population très jeune,
23:02 50 % de moins de 25 ans.
23:04 Nous avons une population qui s'accroît,
23:08 mais à une vitesse phénoménale,
23:11 plus de 2,12 % par an,
23:14 entre 0,3 % sur l'hexagone.
23:17 Nous avons...
23:19 Pour vous donner un ordre d'idée,
23:22 en 6 ans, nous avons 32 000 personnes supplémentaires,
23:26 alors que la population avoisine maintenant les 300 000.
23:29 10 % en 6 ans qui est arrivé sur le territoire.
23:32 C'est vrai que nous avons une croissance démographique importante,
23:35 mais nous avons aussi des arrivées massives
23:38 de personnes de l'extérieur.
23:40 Donc nous avons une forte population.
23:43 Un tiers de la population, par exemple, est d'origine étrangère.
23:46 Je ne sais pas si vous conceptualisez un petit peu.
23:50 Un tiers.
23:52 Nous avons, par exemple, 40 638 personnes étrangères de séjour.
23:57 34 000 personnes qui bénéficient de l'aide médicale d'Etat.
24:02 Je ne veux pas donner beaucoup de chiffres,
24:05 mais en tout cas, on note que la situation ne s'améliore pas
24:08 parce que nous avons, depuis, par exemple, 2019,
24:13 et là, c'est très visible,
24:15 nous avons une nouvelle population qui arrive,
24:18 en plus des populations d'origine haïtienne,
24:21 brésilienne et surnamienne.
24:23 Nous avons des Syriens, on va dire, entre guillemets,
24:29 parce qu'il n'y a pas que des Syriens,
24:31 il y a des Afghans, il y a des Marocains,
24:33 qui arrivent en nombre dans une stratégie
24:36 de retourner après sur l'Hexagone,
24:39 mais je suis persuadé que ces populations resteront.
24:42 Mais bon, toujours est-il que les demandes d'asile en Guyane
24:48 croissent, mais de manière exponentielle.
24:52 Alors, on a beaucoup parlé de pauvreté.
24:55 Nous avons des ménages en Guyane qui sont de grande taille.
25:00 Un ménage sur trois a plus de six personnes sous son toit.
25:11 Alors, bien sûr, ça a des conséquences importantes
25:14 pour nous qui gérons l'action sociale au titre
25:19 de la collectivité territoriale, parce que vous savez
25:22 que nous cumulons les fonctions d'une région
25:24 et d'un département, notamment pour tous les enfants
25:28 que nous confions dans le cadre de l'ASE,
25:32 l'aide sociale à l'enfance.
25:35 Alors, je parlais de 50% de la population est pauvre en Guyane.
25:41 Ça représente à peu près 125 000 personnes,
25:45 ce qui est énorme. Et malheureusement,
25:48 comme je vous disais, la situation ne s'améliore pas.
25:51 Alors, je pourrais donner beaucoup de chiffres,
25:54 comme tout à l'heure mes collègues l'ont fait,
25:57 mais nous avons besoin vraiment d'un...
26:02 Je ne sais pas si c'est un plan Marshall.
26:05 Ce n'est pas des sous, mais je crois qu'il y a peut-être
26:08 du côté de la législation à revoir, à faire un petit point aussi.
26:13 Éviter que des flots de personnes supplémentaires arrivent,
26:18 ce serait déjà une bonne chose, parce que nous sommes obligés
26:21 tout le temps de construire des écoles, des collèges, des lycées.
26:24 Et on n'arrête pas. Alors, je ne vous parle même pas
26:27 du fait que le territoire de la Guyane soit très vaste
26:31 et que nous devions intervenir, même la ministre l'a dit.
26:35 Par exemple, Maripasoula, ces jours-ci,
26:38 c'est pratiquement impossible d'y aller,
26:41 parce que l'avion, nous avons un petit souci
26:44 avec la dédication de services publics,
26:47 donc on ne peut pas y aller facilement.
26:50 Le fleuve, on est en pleine sécheresse, donc les fleuves,
26:53 on ne peut pas y aller. Donc, pour vous donner un exemple,
26:56 nous avons toute une partie de l'intérieur de la Guyane
26:59 qui n'est pas accessible ces jours-ci, difficilement accessible.
27:02 Alors, je ne parle même pas des services publics.
27:05 Alors, ça ne nous empêche pas, nous, d'intervenir.
27:08 Et j'aurai l'occasion de préciser tout à l'heure,
27:11 la collectivité intervient quand même.
27:14 - On va parler durant cette journée aussi des spécificités
27:17 sur le territoire de Mayotte. On compare souvent
27:20 le territoire de la Guyane avec le territoire de Mayotte.
27:23 Pour quelles raisons ?
27:26 - On a une population similaire.
27:29 Le nombre de personnes qui arrivent massivement
27:32 sur le territoire d'origine étrangère,
27:35 je crois que ces deux facteurs-là nous rapprochent énormément.
27:38 Et puis, la pauvreté, il faut dire les choses.
27:41 On a une grande pauvreté. Et comme je vous disais,
27:44 la situation ne s'améliore pas. On aurait aimé être optimiste,
27:47 mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
27:50 - Vous attendez quoi de ces rencontres-là aujourd'hui ?
27:53 - Je ne sais pas. Comme disait Mme Barrette,
27:56 déjà, parce que les chiffres existent,
27:59 on connaît les chiffres.
28:02 Donc vraiment, il faut un sursaut de l'Etat,
28:05 un sursaut de... Parce que les acteurs,
28:08 ils interviennent déjà au quotidien.
28:11 Bien sûr, on va partager nos secrets,
28:14 on va dire nos missions, nos fonctionnements.
28:17 Mais honnêtement, à part faire bouger les choses,
28:20 au niveau de l'Etat, au niveau de la législation,
28:23 au niveau des finances, malheureusement,
28:26 rattraper le retard, je ne vois pas trop quoi faire.
28:29 - Une politique de rattrapage.
28:32 Mme Barrette, je vous redonne la parole juste après.
28:35 Mais juste avant, j'aimerais interroger M. le sénateur,
28:38 M. Cannaire, sur cette question
28:41 "Comment faire pour se faire entendre
28:44 au sommet de l'Etat ?"
28:47 - Question à 100 balles, ça.
28:50 Mais je vous préviens, mesdames et messieurs,
28:53 j'ai eu l'autorisation du président Carvouna,
28:56 je vais taper.
28:59 C'est important d'avoir des discours policés.
29:02 Mes collègues ont raison de l'avoir,
29:05 mais moi, je suis parlementaire
29:08 et je voudrais vous faire part de mon ras-le-bol
29:11 sur la situation aujourd'hui.
29:14 Et ça répondra en partie à votre question.
29:17 Tout d'abord, je voudrais saluer le public Sénat.
29:20 Je suis sénateur, ça peut être utile de saluer
29:23 la chaîne du Sénat pour d'autres passages dans l'avenir.
29:26 Je remercie cette belle chaîne qui est formidable
29:29 et qui donne beaucoup d'ailleurs de place aux Outre-mer.
29:32 C'est important quand on voit, malheureusement,
29:35 le massacre qui a consisté à supprimer France O,
29:38 qui était un outil important pour la France.
29:41 C'était un outil formidable de valorisation
29:44 des richesses de l'Outre-mer dans une logique
29:47 qui n'était pas condescendante, mais qui était une logique
29:50 de défense territoriale, et je le regrette profondément.
29:53 Le service public n'a pas été à la hauteur
29:56 de sa mission en la matière.
29:59 (Applaudissements)
30:02 Je ne vous rappellerai pas à quelle période ça a été supprimé,
30:05 mais chacun y trouvera ses petits en la matière.
30:08 Je voulais vous dire... Ce matin, j'ai écouté
30:11 Antenne Réunion en me levant,
30:14 et j'ai été outré par,
30:17 non pas l'intervention de James Blatto,
30:20 qui est un ami, qui est le président
30:23 de la Fédération de gymnastique,
30:26 président national de la Fédération de gymnastique,
30:29 vous l'avez peut-être entendu les uns et les autres,
30:32 mais James Blatto dénonçait une situation totalement anormale.
30:35 Nous sommes à quelques mois des Jeux olympiques.
30:38 Ministre des Sports un jour, ministre des Sports toujours.
30:41 J'ai porté pour les Outre-mer avec Georges Polangevin,
30:44 et tu l'as poursuivi, ma chère Erika,
30:47 un plan de rattrapage, déjà à l'époque,
30:50 pour les équipements sportifs ultramarins.
30:53 Ce qu'on appelait injustement par rapport à Georges
30:56 et d'autres ministres, le plan Cannaire.
30:59 Ce plan, c'était 20 millions d'euros,
31:02 10 millions de ministères de l'Outre-mer,
31:05 10 millions de ministères des Sports,
31:08 20 millions d'euros par an pendant 4 ans,
31:11 abondés à hauteur de 20 millions aussi tous les ans
31:14 par les collectivités départementales et régionales.
31:17 Ca faisait donc 160 millions d'euros en 4 ans.
31:20 C'était ce qu'on pouvait mettre au minimum sur la table
31:23 pour permettre de former nos jeunes.
31:26 Nous étions en 2016.
31:29 Former des jeunes pour qu'ils puissent être
31:32 nos futurs médaillés olympiques en 2024.
31:35 Nous savions déjà à l'époque que la France
31:38 avait de très bonnes chances d'obtenir les JO
31:41 qui ont été délivrés, vous le savez, en 2017.
31:44 Plan de rattrapage qui, la 1re année en 2017,
31:47 a été consommée à 95 %,
31:50 ce qui montre la pertinence de ce plan.
31:53 2018, nous avons eu un plan
31:56 de 12 millions.
31:59 Aujourd'hui, nous sommes sur un rythme de 5 millions par an
32:02 pour les équipements sportifs ultramarins.
32:05 Ce matin, James Blatto, président de la Fédération de gymnastique,
32:08 qui était venu repérer peut-être de futurs médaillés
32:11 parmi les jeunes réunionnais,
32:14 disait que c'était quand même triste.
32:17 Il y a plusieurs centaines de jeunes réunionnais
32:20 qui ne peuvent pas accéder à l'équipement sportif.
32:23 Il y a plusieurs centaines de jeunes réunionnais
32:26 qui ne peuvent pas accéder à la gymnastique
32:29 parce qu'il manque d'équipement.
32:32 Mesdames et messieurs, mes chers amis, mes chers collègues,
32:35 c'est honteux de considérer aujourd'hui,
32:38 à quelques mois des JO, que nous sommes toujours
32:41 en défaillance par rapport aux équipements sportifs
32:44 capables de créer, et c'est le thème de notre table ronde,
32:47 de la cohésion sociale.
32:50 C'est le thème de la mobilisation et de soft power,
32:53 comme je pouvais le dire à l'époque où j'étais ministre.
32:56 Donc voilà la situation, monsieur Payet.
32:59 C'est pour moi un cri de colère que je lance aujourd'hui,
33:02 et je pourrais multiplier les exemples
33:05 sur bien d'autres sujets.
33:08 Donc aujourd'hui, quand vous me posez la question
33:11 "Mais qu'est-ce qu'on peut faire pour que la parole passe ?",
33:14 mesdames et messieurs, je ne vous demande pas
33:17 d'emporter un gilet jaune
33:20 ou d'une autre couleur,
33:23 mais il y a une forme de colère rentrée
33:26 aujourd'hui qui parfois s'exprime,
33:29 nous sommes ici au Chaudron, le ministre de la ville
33:32 que j'ai été, c'est ce que veut dire le Chaudron
33:35 en termes de politique de la ville.
33:38 Donc je suis intimement convaincu que nos réunions,
33:41 et je remercie Luc Carvounas et Erika,
33:44 parce que faire cette rencontre,
33:47 c'est l'ancien président de l'UNCAS qui le dit,
33:50 devant plus de 300 personnes, je crois,
33:53 mais presque 400, c'est formidable,
33:56 et c'est le travail que j'ai pu initier,
33:59 qu'a continué Joël Martineau, que tu poursuis avec Brio,
34:02 mon cher Luc, qui se traduit.
34:05 Mais il faut que ce travail de consultation
34:08 aboutisse à de l'action.
34:11 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:14 Je crois que c'est ce que je veux dire.
34:17 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:20 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:23 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:26 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:29 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:32 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:35 Et je crois que c'est ce que je veux dire.
34:38 -Merci de m'applaudir, mais merci d'agir surtout,
34:41 c'est encore plus important.
34:44 Et ce cri-là, moi, j'espère que nous puissions le partager.
34:47 Ces rencontres de Lucas sont un moyen,
34:50 un moment qui nous permettra de faire remonter
34:53 auprès de M. Vigier, qui, effectivement,
34:56 a envoyé un message sympathique.
34:59 J'aurais préféré, comme toi, je pense,
35:02 l'interpeller ici, sur place.
35:05 Nous aurons l'occasion de lui dire dans quelques jours,
35:08 dans le cadre du Congrès des maires.
35:11 Mais vraiment, mesdames et messieurs,
35:14 aujourd'hui, le moment est venu, encore une fois,
35:17 pour nous, représentants des CSS,
35:20 représentants de la cohésion sociale,
35:23 de la solidarité nationale, de dire que nous ne voulons pas
35:26 de la charité pour l'outre-mer, nous voulons de la reconnaissance
35:29 de cette richesse potentielle.
35:32 Et je pense que le pacte républicain, la promesse républicaine
35:35 ne se limite pas à l'hexagone, elle doit dépasser l'hexagone.
35:38 Et toutes les occasions, comme ce matin,
35:41 c'est une manière de faire passer un message au M. Payet
35:44 pour revenir à votre 1re question.
35:47 -Je vous remercie, M. le sénateur. Mme Barreges,
35:50 est-ce que vous êtes d'accord avec M. Caner
35:53 quand il dit qu'il y a cette colère qui gronde
35:56 et qu'il faut à tout prix apaiser, justement,
35:59 les esprits en étant dans l'action ?
36:02 Il parle aussi de cette fameuse politique de rattrapage
36:05 en disant que les territoires d'outre-mer,
36:08 on a l'impression que pendant des années et des années,
36:11 qu'on a toujours été que ça, peut-être pas que ça, mais ça aussi.
36:14 Quel est votre regard là-dessus ?
36:17 -Ce n'est pas un regard uniforme.
36:20 Je vais partir d'un principe général et puis voir un peu
36:23 les spécificités.
36:26 D'abord, je voudrais revenir, peut-être que ça va illustrer le propos,
36:29 entre la comparaison que vous aviez faite
36:32 entre Mayotte et la Guyane.
36:35 La Guyane fait partie des 4 vieilles colonies de 1946.
36:41 Et Mayotte est un nouveau département depuis 2011.
36:45 Et les deux, sensiblement, sont identiques.
36:48 -C'est ça, oui.
36:51 -Il y en a un qui est tout jeune et l'autre qui est vieux.
36:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
36:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:39 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:42 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:45 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:48 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:51 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
37:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:39 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:42 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:45 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:48 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:51 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
38:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:39 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:42 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:45 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:48 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:51 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
39:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:39 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:42 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:45 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:48 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:51 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
40:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:39 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:42 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:45 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:48 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:51 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
41:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:39 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:42 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:45 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:48 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:51 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:54 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
42:57 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:00 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:03 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:06 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:09 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:12 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:15 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:18 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:21 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:24 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:27 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:30 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:33 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:36 Et puis, il y a un qui est vieux et l'autre qui est vieux.
43:39 Alors, s'il n'y a pas de différence, on se dit finalement,
43:42 on a affaire à qui en face de nous ?
43:45 Moi, je vais vous le dire, depuis une lente évolution,
43:48 depuis maintenant plusieurs années, pas propre ni à ce gouvernement
43:51 ni à celui d'avant du dernier quinquennat,
43:54 depuis maintenant trop longtemps, on a laissé les sujets cruciaux,
43:57 ceux qui concernent aujourd'hui 3 millions de nos compatriotes
44:00 dans ces territoires ultramarins,
44:03 gérés par les tableaux Excel de Bercy.
44:06 Quand on interpelle le ministre des Comptes publics,
44:09 comme je l'ai fait il y a quelques jours,
44:12 il me dit "Mais Luc, où on va trouver l'argent ?"
44:15 Je lui dis "Mais monsieur le ministre, c'est toi qui gouverne."
44:18 À un moment donné, il y a des choix politiques qui sont faits.
44:21 Quand on supprime la taxe d'habitation,
44:24 que l'on doit chaque année, ce sont des dizaines de milliards
44:27 que l'Etat doit verser aux collectivités,
44:30 et personne n'est content. Vous croyez que ces dizaines de milliards
44:33 ne pourraient pas être tournés vers les territoires ultramarins ?
44:36 Prochainement, il y aura un autre cadeau fait aux entreprises.
44:39 La suppression de la cotisation de la valeur ajoutée aux entreprises,
44:42 la CVAE, encore des dizaines de milliards d'euros.
44:45 Ça ne pourrait pas aller vers les territoires ultramarins ?
44:48 Alors, pour répondre à monsieur, et lui donner un peu d'optimisme,
44:51 qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
44:54 On est en train de faire que l'on va parler d'une seule voie,
44:57 parce que face à cette technostructure, c'est la vente à la découpe.
45:00 On prend la Guyane d'un côté,
45:03 on prend la Martinique de l'autre, on essaye de saupoudrer,
45:06 et ça ne répond pas finalement à quelque chose
45:09 qui ressemble à un programme cadre pluriannuel d'investissement.
45:14 Voilà, donc ces trois jours vont permettre de dire stop.
45:20 Ces trois jours vont permettre d'avoir de nouveaux réseaux
45:23 que nous allons constituer, d'être une force.
45:26 Et pour conclure, moi je suis très inquiet.
45:29 Il y a 24 heures, le Secours catholique sortait son rapport sur la Grande Provauté.
45:34 Elle ne fait que progresser.
45:37 Elle progresse en hexagone, et on le voit, nous les présidents, maires de CCS,
45:40 on voit ces nouveaux publics qui poussent la porte de nos CCS,
45:43 que l'on ne voyait pas jusqu'à présent,
45:46 des seniors, des jeunes retraités, des étudiants, des salariés.
45:49 Et donc, qu'est-ce qui se passe pour nos CCS ?
45:52 Et bien, il nous faut créer encore plus d'aides,
45:55 d'aides alimentaires, d'aides au logement.
45:58 Mais alors, pour le coup, nos collectivités, dans des budgets contraints,
46:01 que doivent-elles faire à chaque budget ?
46:04 Voter une subvention supérieure d'une année sur l'autre pour aider les CCS.
46:09 C'est ça, la réalité.
46:11 Et quand je parle de pauvreté en hexagone,
46:14 dans les territoires outre-mer, c'est deux et demi pour la Réunion.
46:17 Erika, tu le rappelais. Donc qu'est-ce qu'on fait ?
46:20 Vous savez, Président, sans vous interrompre,
46:23 moi, je n'ai aucune envie d'être aussi pessimiste dans cette approche.
46:26 Je finis et je vous laisse la parole.
46:28 Et donc, qu'est-ce qu'on fait ?
46:30 Et bien, il n'y a pas du tout de pessimisme dans mon propos,
46:33 chers collègues. Il y a juste un constat.
46:36 Et le constat, c'est que si on ne se rassemble pas tous ensemble,
46:40 dans le cadre de nos travaux et de ce réseau qui va se constituer,
46:43 pour porter une voix tous ensemble sur les mêmes sujets
46:46 qui sont les nôtres, mais avec des différences
46:49 quand on parle du logement, de la santé.
46:52 Le CHU, qui a vu enfin son coefficient géographique à Saint-Denis
46:56 revalorisé alors que ça faisait 11 ans que ça n'avait pas eu lieu,
46:59 alors que le CHU à Saint-Denis est le seul dans l'Océan Indien.
47:03 Ça a réussi. Mais ce que nous allons construire ensemble,
47:06 c'est ce grand programme pluriannuel pour qu'enfin,
47:10 avec beaucoup d'optimisme, nous puissions tous avancer.
47:14 Je vous passe la parole.
47:16 La Bouina Roger, je rappelle que vous êtes la départementale de Boitier.
47:19 Et s'il y a une chose qui est sûre, c'est que nos territoires
47:22 ne sont pas aidés, ne sont pas aidés d'un point de vue
47:25 déjà de l'éloignement géographique. Tout coûte deux fois, trois fois,
47:28 quatre fois plus cher qu'en métropole. C'est une réalité.
47:32 Nous ne sommes pas aidés du fait du nombre de bénéficiaires
47:35 d'aides sociaux qu'il peut y avoir dans nos collectivités.
47:38 Quand le département a presque un tiers de son budget
47:41 à payer des prestations sociales,
47:46 forcément l'insertion qu'il y aurait autour et toutes les aides,
47:50 tout ce qui pourrait permettre à nos bénéficiaires d'augmenter
47:53 en assurance, en compétences, etc. passe forcément à côté
47:59 parce que nous n'avons pas toujours les bons budgets qu'il faut pour le faire.
48:02 Par contre, et ça, ce sont des constats que tout le monde maîtrise.
48:06 C'est pour ça qu'à la limite, je n'ai même pas envie
48:08 que nous prenions trop de temps sur ces constats.
48:11 Nous les connaissons presque tous. Par contre, le SIOM,
48:14 il est né d'une rencontre, d'une signature à la Martini
48:17 qu'il y a quelques mois auparavant, des lieux volontaires
48:19 pour mieux faire entendre les besoins des collectivités d'outre-mer.
48:23 Et cette rencontre que nous avons aujourd'hui, pour moi,
48:26 c'est la même chose. Nous avons des acteurs de terrain
48:29 que sont nos séquences. Ce sont les portes ouvertes
48:31 de l'aide sociale sur les territoires à Bémao, en Guadeloupe.
48:35 Forcément, le premier endroit où une personne ira, c'est dans les séquences.
48:40 Malheureusement, quand on est dans les séquences,
48:42 nous n'avons pas forcément les aides. Là, au mois de décembre,
48:45 c'est fini, on ne peut plus aider personne parce que nous n'avons plus le budget,
48:49 parce qu'il y a les crises qui sont passées, qui fait que les bons alimentaires,
48:54 les repas solidaires, c'est tout a augmenté. Nous n'avons plus les budgets.
48:58 Il nous faudra trouver comment, ici et aujourd'hui, mieux accompagner
49:02 nos séquences financièrement. Déjà, il nous faudra aussi trouver
49:05 comment faire en sorte que nos associations qui sont nos autres associations
49:09 qui sont sur le terrain puissent bénéficier des aides des fonds européens,
49:13 parce qu'il y en a dans ces plans-là. Il y a des aides, malheureusement,
49:16 qui sont fermées aux associations parce qu'elles n'ont pas les moyens
49:19 d'avoir l'avance nécessaire pour être bénéficiaire des fonds européens.
49:26 Il nous faudra trouver comment mettre en place des plans territoriaux éducatifs
49:30 pour faire en sorte que nous ne soyons plus à dire que nous sommes des chômeurs,
49:34 que nos jeunes sont diplômés, mais ne trouvent pas d'emploi
49:37 parce qu'il n'y a pas d'opportunité sur le territoire.
49:40 Mais il nous faudra faire en sorte que nos jeunes, dès le plus jeune âge,
49:43 aient une vision différente du monde de l'emploi, parce qu'effectivement,
49:46 ça évolue et nous devons préparer nos territoires à ces choses-là.
49:50 Et c'est vraiment ce que moi, j'attends de ces rencontres,
49:53 parce que le constat, il est clair. Nous le partageons tous et nous le connaissons.
49:57 Mais nous qui sommes ensemble sur le territoire, nous qui sommes des acteurs
50:00 de terrain, quelles sont nos solutions? Comment les partager?
50:04 Comment les mettre en commun et surtout, comment faire en sorte que de ces propositions-là
50:08 naissent des évolutions nationales à ce moment-là, effectivement,
50:12 mais qui nous permettraient de faire avancer nos territoires?
50:15 Juste avant de vous donner la parole,
50:21 quand on dit que bien souvent, il y a des propositions,
50:27 il y a des réflexions qui viennent de l'hexagone et qui ne sont manifestement
50:32 pas en adéquation avec les besoins réels du territoire de la Guyane, notamment.
50:39 Oui, je ne peux que m'associer à tout ce qui a été dit.
50:44 Il y a vraiment un fossé entre notre réalité et la prise en compte de notre réalité.
50:51 Je ne sais pas trop quoi dire là-dessus, mais il faut vraiment qu'il y ait une prise de conscience
50:56 et qu'on aille au-delà du simple constat,
51:01 qu'on puisse vraiment trouver une solution qui est une vraie solution.
51:06 Très bien. Il nous reste. Merci beaucoup. Il nous reste 10 minutes d'échange.
51:09 Monsieur le sénateur. Oui, je crois que c'est bien qu'on passe sur un temps interactif.
51:15 Non pas qu'on ne veut pas vous valoriser, monsieur Payet, mais si on peut s'interpeller entre nous,
51:19 c'est très bien comme cela. 80% des besoins des citoyens ultramarins
51:28 sont couverts par de l'importation. 80%.
51:32 Ce qui veut dire qu'on n'a pas la capacité de la production locale qui permettrait non seulement de créer de la richesse,
51:37 donc peut-être de moins peser sur les CSAS par voie de conséquence,
51:40 parce que les CSAS, mon cher président, nous sommes le dernier maillon de la chaîne de solidarité
51:46 avec le secteur associatif que je tiens à saluer.
51:49 Et donc, s'il y a des configurations plus lourdes sur un plan arithmétique pour les CSAS ultramarins,
51:56 c'est parce qu'à un moment donné, la situation économique est plus difficile sur ces départements et ces régions ultramarines et collectivités ultramarines.
52:07 Moi, je suis un homme du Nord. J'ai vu comment l'État et le gouvernement actuel, je tiens à le saluer,
52:15 sont capables de créer les conditions d'un bon rattrapage et d'une équité territoriale.
52:22 Je pense au Dunkerquois. Vous l'avez peut-être vu. Dunkerquois, vieille région industrielle, nombreux sites et véseaux,
52:29 un grand port, mais aussi de grandes difficultés.
52:32 Et le gouvernement, de manière très volontariste, et j'en suis très heureux pour ma région, pour mon département,
52:37 pour cette zone du Dunkerquois, a décidé de créer ce qu'on appelle des gigafactories,
52:43 c'est-à-dire notamment des créations d'usines extraordinairement importantes, notamment pour la fabrication de batteries.
52:50 Des milliers d'emplois vont être créés, des milliers de logements vont être créés, de la richesse va être assumée.
52:56 On va créer deux EPR sur le site de Gravelines, donc centrale nucléaire la plus importante d'Europe occidentale.
53:04 Très bien. Donc quand il y a une volonté, il y a un chemin selon la formule consacrée.
53:09 Moi, je pense qu'il faut que ce type de volonté existe aussi.
53:14 Tout à l'heure, je disais que nos concitoyens ultramarins ne veulent pas de charité.
53:20 Ils veulent montrer qu'ils sont capables d'eux. Mais pour cela, l'État doit être solidaire dans une logique d'équité,
53:26 non pas d'égalité, d'équité donnée plus à ceux qui ont moins. Ce constat là, il faut l'assumer.
53:32 J'ai appartenu à un gouvernement avec Érika qui n'a pas tout fait.
53:35 Loin de là, il y a eu une prise de conscience traduite par la loi égalité réelle que tu as porté, ma chère Érika.
53:42 Et on a l'impression que depuis maintenant plusieurs années, on est sur une forme de stagnation.
53:48 On constate, mais on n'agit pas assez. Et toutes les occasions comme ce congrès entre guillemets de l'UNCAS pour les Outre-mer doivent être le moyen de porter une parole,
54:02 comme le congrès des maires la semaine prochaine. Mon cher mon cher Luc. Donc, oui, nous avons une responsabilité collective.
54:09 Les collègues ultramarins très nombreux ici présents, mais aussi les collègues hexagonaux. D'ailleurs, je connais tous ensemble.
54:19 On est sur la même barque des territoires ultramarins qui vont mal. C'est la France qui va mal. C'est la République qui n'est pas à la hauteur de son ambition.
54:29 Et ça se traduit dans les urnes. Chers amis, moi, j'ai regardé les chiffres des présidentielles à la Réunion.
54:35 Vous avez peut être oublié comment la Martinique, comment Guadeloupe. Qu'est ce qui s'est passé au premier tour à la Réunion?
54:43 Le premier gagnant, c'est qui? L'abstention. 45% d'abstention à l'élection présidentielle au premier tour. 45%. Et quels sont les deux gagnants?
54:55 Jean-Luc Mélenchon, 40%, Marine Le Pen, 20%. Et deuxième tour, Marine Le Pen, 60% à la Réunion. Et c'est pire en Martinique et c'est pire pour ce qui me concerne en Guadeloupe.
55:08 Je le dis à un moment donné. Nos concitoyens ne se trompent pas quand ils votent pour Le Pen ou pour Mélenchon.
55:17 Ils protestent, ils protestent. Et si nous n'entendons pas cette protestation par des réponses républicaines, je vous le dis.
55:27 Les Outre-mer montreront un chemin que j'ai toujours combattu dans ma vie politique. Je ne le souhaite pas.
55:32 Naturellement, et les CSAS ont leur place dans la promesse républicaine. Il nous reste cinq minutes.
55:37 Monsieur Carvounas, on n'est pas là pour enfoncer des portes ouvertes. Évidemment que les constats, nous les avons tous.
55:43 Évidemment, chacun dans nos territoires. Ce qu'on est en train de faire, c'est une mise en commun. Je le dis, je le répéter de nos problématiques comme de nos bonnes pratiques.
55:52 Parce que ce n'est qu'en étant tous ensemble que nous allons pouvoir faire avancer les choses. Évidemment, nous ferons des propositions qui voudront être très concrètes.
56:01 Et on voit depuis ce matin commencer déjà un petit bouillonnement de ces propositions qui pourraient être apportées, annoncées vendredi prochain.
56:11 Mais c'est vrai qu'il y a cette vieille expression qui dit l'argent, c'est le nerf de la guerre. L'argent, c'est le nerf de la guerre.
56:19 Et effectivement, nous savons tous qu'il n'y a pas d'argent magique. J'écoutais Madame qui disait, comme l'a rappelé Eric. Il y a des enveloppes européennes à aller chercher.
56:30 Et c'est vrai quand j'étais à la Guadeloupe en Guadeloupe au mois de janvier dernier, j'ai eu l'occasion de rencontrer Harry Chalut, le président de la région, qui me disait.
56:40 Mais moi, j'ai pas le bon véhicule. Mes entreprises, les associations, j'ai pas forcément le bon véhicule pour aller chercher ces fonds européens.
56:48 Pourquoi j'en parle? Parce que nous l'avons fait une casse. Nous l'avons fait à deux reprises avec Mayotte. La première fois, c'était pour installer les CCS de Mayotte.
56:57 Et la deuxième fois, c'était pour former les agents de ces CCS de Mayotte que nous avons même fait venir en immersion dans les CCS en Hexagone pour là encore du reporting, du partage de bonnes expériences.
57:10 Sauf que ce portage, parce qu'il est question de portage que notre vieille association de maires a pu faire. C'est plus de 900 000 euros. Nous sommes mi-novembre.
57:20 Le programme s'est clôturé au mois de janvier. Et aujourd'hui, l'Unica s'attend toujours à la préfecture de Mayotte, le go pour nous déstocker cette somme qui est très conséquente.
57:30 Donc, je me dis que qui peut faire ça? En fait, qui peut non seulement faire le portage pendant plusieurs mois et ensuite attendre des pouvoirs publics?
57:39 Finalement, le remboursement de ce que nous avons avancé dans le cadre des fonds européens, ça pose question.
57:44 Et ça aussi, si on veut aider les territoires ultramarins, ça doit être le fruit de notre réflexion dans ces trois jours pour essayer un peu de titiller nos pouvoirs publics.
57:54 Finalement, pour nous accompagner, nous, on veut faire plus et mieux et sans le gouvernement, sans l'Etat, on ne fera rien.
58:02 Parce qu'encore une fois, nous sommes les CSS. Nous sommes la deuxième jambe de ce couple préfémaire. Et derrière le mot mère et les lettres du mot mère compose le verbe aimer.
58:16 Nous, on aime les gens, les CSS. On aime nos concitoyens, mais il nous faut nous donner les moyens. Et c'est aussi l'objet de ces travaux.
58:25 C'est pas du dire il n'y a qu'à faut qu'on, pour une fois, ça, c'est pas faire de la politique, pas être responsable.
58:30 C'est de serrer les problèmes, d'essayer de les séquencer pour faire une réponse globale et ensuite d'aller chercher les moyens là où ils existent.
58:37 Parce que ce sera ma conclusion. Il y a de l'argent, peut être pas d'argent magique, mais il y a de l'argent.
58:42 Et ça, ça s'appelle des choix politiques. Si l'Unicas peut aider à faire ses choix politiques, alors on aura avancé à partir d'ici.
58:49 Les échanges que vous venez de suivre donneront lieu à un manifeste présenté lors du prochain congrès des maires.
58:56 Voilà 100% Sénat, c'est terminé. Je vous souhaite une très belle journée sur les chaînes parlementaires.
59:02 [Musique]

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