Le sénateur accusé d'avoir drogué une députée à son insu a été testé positif

  • l’année dernière
Accusé d'avoir drogué une députée sans son consentement, le sénateur "Horizons" de Loire-Atlantique a été placé en garde à vue. L'élue dit avoir passé la soirée chez lui et avoir subitement eu des sueurs froides.
Transcript
00:00 - Oui, les investigations se poursuivent pour tenter de comprendre ce qui s'est passé cette fameuse soirée du 14 novembre, c'est-à-dire mardi dernier.
00:07 Selon le récit de cette députée, elle s'est retrouvée au domicile du sénateur. Ils avaient prévu de dîner ensemble parce qu'ils sont amis depuis une dizaine d'années.
00:16 Mais selon elle, il a eu un comportement étrange ce soir-là. Il lui a proposé à plusieurs reprises de l'alcool, allant préparer les verres seul dans sa cuisine.
00:26 Et puis voilà, il a essayé de tamiser la lumière, il l'a regardée avec insistance et elle s'est étonnée de ce comportement.
00:33 Et après avoir bu un verre, une vingtaine de minutes après, elle a commencé à se sentir mal. Elle a décrit des sueurs froides, un cœur qui s'emballe.
00:41 Et elle n'a rien osé dire à ce sénateur parce qu'elle avait peur. En tout cas, c'est ce qu'elle a décrit lors de ses premières auditions aux enquêteurs.
00:47 Elle a préféré s'en aller, elle a commandé un taxi, elle s'est enfuie, on va dire. Et elle a rejoint l'Assemblée nationale où elle a tout de suite fait état
00:54 de sa situation à deux collègues qui ont prévenu les pompiers. Elle a été hospitalisée et effectivement, dans son sang, on a découvert des traces d'ecstasie.
01:03 Les enquêteurs de la police ont embrayé dès le lendemain avec une perquisition chez Joël Guiriot, ce sénateur de Loire-Atlantique.
01:11 Et lors de cette perquisition, ils ont trouvé un petit sachet contenant de la poudre. Cette poudre se révélant être de l'ecstasie.
01:17 Ce qu'on peut ajouter aujourd'hui sur toute cette affaire, c'est que les investigations se poursuivent. D'une part, il y a eu un dépistage effectué sur le sénateur,
01:27 dépistage qui a mis en évidence la présence dans son sang de plusieurs drogues, de cocaïne, d'amphétamine, de méthadone, de cannabis, de MDMA.
01:35 Un cocktail important, effectivement. Un cocktail important sans qu'on en connaisse la teneur. Il faudra voir aussi si c'était dans des taux importants.
01:44 Lui se défend de tout ça, en tout cas par la voix de son avocat.
01:48 Justement, on va détailler un peu ce qu'a dit son avocat. Est-ce qu'il s'est exprimé sur le fond de cette affaire ?
01:54 Non, il ne veut pas s'exprimer sur le fond. D'ailleurs, il déplore que cette affaire ait été médiatisée, que le nom de son client ait été jeté en pâture dans les médias,
02:02 alors que le nom de cette députée reste pour le moment confidentiel. Il ne veut pas s'exprimer sur le fond.
02:07 Mais ce qu'il indique, c'est que nous sommes fort loin de l'interprétation scabreuse que l'on peut déduire à la lecture des premiers articles de presse.
02:15 L'honneur de Joël Guerriot sera rétabli. Voilà, ça c'est ce qu'il indique dans un premier temps.
02:20 Et puis, suite à la confrontation qui s'est déroulée aujourd'hui, il estime que cette confrontation a permis à son client, au sénateur,
02:27 de confirmer avec force sa version des faits, qui ne permet pas à ce stade de l'enquête de caractériser une quelconque infraction.
02:34 La garde à vue, elle continue à l'heure où on se parle ?
02:37 À l'heure où on se parle, la garde à vue est toujours en cours. Elle peut durer jusqu'à 18 heures.
02:41 Ensuite, ce sera au parquet de Paris de prendre une orientation, peut-être l'ouverture d'une information judiciaire,
02:46 si elle estime que l'affaire est complexe et qu'un juge indépendant doit être nommé pour mener ses investigations.
02:52 Pour l'instant, le sénateur a été placé en garde à vue pour administration d'une substance nuisible à son insu,
03:00 en vue de commettre un fait de viol ou d'agression sexuelle, sachant qu'on se base là-dessus, notamment sur les déclarations de la plaignante,
03:06 qui l'a expliqué aux enquêteurs. Elle a dit "si je lui avais fait état de mon mal-être, peut-être aurait-il voulu que je reste chez lui
03:14 et j'aurais eu peur qu'il n'abuse de moi", alors que dans ses propos, il n'y avait aucune ambiguïté sur leur relation jusqu'ici.

Recommandée