Vincent Dedienne est à l'affiche du film "Je ne suis pas un héros" (en salles le 22 novembre 2023). L'occasion de revenir avec lui sur son amour des actrices, sur Muriel Robin et sur... Le Maillon faible.
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00:00 Ah ! Vous êtes les maillons faibles. Au revoir.
00:03 Bon, je vais vous dire la vérité.
00:05 Il est avec moi.
00:08 Pourquoi t'es venu avec un serveur ?
00:10 Non, il travaille dans le cabinet.
00:11 Regardez.
00:12 J'en ai marre de tous ces connards avec leurs thunes de merde.
00:16 C'est moi qui m'occupe de l'affaire.
00:17 Hein ?
00:18 C'est pas moi personnellement, mais c'est le cabinet.
00:21 Ah, dommage.
00:22 La meilleure maman au cinéma, Isabelle Nanty ou Catherine Deneuve ?
00:27 Il faudrait rajouter ou Nathalie Baye ou Nicole Garcia ou Dominique Valadier.
00:32 C'est vrai que je suis un fils gâté au cinéma.
00:34 Ses premiers moments sont précieux pour le chercheur.
00:36 Sans le savoir...
00:38 Oh, mais elles sont mignonnes les deux.
00:39 ... ils nouent des liens.
00:40 Alors, votre fils a disparu.
00:43 Et vous dites qu'il est chez les...
00:45 - Autopies. - Les Autopies.
00:47 Mon goût du cinéma...
00:48 S'il n'y avait pas les actrices, ça me ferait chier de faire du cinéma.
00:52 Et d'en voir, en fait.
00:53 J'ai toujours trouvé ça plus épatant d'être actrice qu'acteur.
00:55 Mais je répondrai évidemment pas à cette question.
00:57 Car je ne veux pas de polémiques.
00:59 Mais par contre, c'est les deux plus belles blondes du cinéma.
01:02 On a le droit de le dire.
01:03 On parle toujours des yeux bleus polaires d'Isabelle Adjani.
01:06 Mais les plus beaux yeux du cinéma européen, c'est Isabelle Nanty.
01:09 Je suis allé chez le médecin.
01:10 Il m'a diagnostiqué un cancer.
01:12 Je te trouve très courageux, Louis.
01:14 C'est bien ça. Tout va bien.
01:17 - Comment ça ? - Je suis désolé de vous avoir inquiété.
01:19 C'est dommage, c'est grâce à ça que t'as eu une promotion.
01:22 Tes parents s'aiment parce que t'as un cancer.
01:25 Et t'as pécho une meuf parce que t'as un cancer.
01:27 Louis, lâche ou héros ?
01:30 Il n'y a que le cinéma, globalement, pour nous faire croire
01:33 qu'on est quelque chose ou quelque chose d'autre.
01:36 En fait, dans la vie, on fait toujours, tous les jours, l'expérience
01:39 qu'on est tout et son contraire.
01:40 On est toujours ambiguë, on est toujours paradoxaux.
01:42 Et c'est ce qui m'a plu dans le scénario.
01:44 C'est que je retrouvais dans le scénario
01:45 des choses qui existent, que je trouve, que je sens exister dans la vie.
01:50 Je ne sais pas si tu comprends ce mot "malade" en vrai.
01:51 Alors oui, je pense qu'il comprend parce qu'il vient juste de débuter une gémiothérapie.
01:55 N'est-ce pas ?
01:56 Petit à petit, il s'enferme dans ce mensonge
02:01 parce que le mensonge le submerge et qu'en fait, il a tout intérêt à mentir.
02:05 Parce que lui, au fin fond de ce mensonge, il y a sa vérité à lui,
02:08 même intrinsèque, fondamentale, qui naît.
02:12 Il s'affirme et enfin, il naît au monde et il choisit la personne
02:16 qui veut être ce qu'il n'avait jamais choisi jusqu'alors.
02:21 Muriel Robin !
02:23 Ah ouais, ça...
02:25 C'est de l'amour absolu, inconditionnel et définitif.
02:28 Elle a tout déclenché dans ma vie.
02:30 Si il n'y avait pas eu Muriel Robin, je n'aurais pas découvert ce que c'est que le spectacle.
02:32 Je n'aurais pas découvert l'humour.
02:33 Je n'aurais pas découvert le théâtre.
02:35 Je n'aurais pas découvert...
02:36 Vous voyez, en domino, je n'aurais pas découvert la littérature.
02:39 Non, mais tout ça, c'est grâce à Muriel Robin.
02:41 Il y a quelque chose de l'ordre du désir, de sexuel, consciemment ou inconsciemment.
02:45 Donc, ça veut dire que si on est homosexuel, on n'est pas désirable.
02:49 On n'est pas pénétrable.
02:50 Et quand on n'est pas pénétrable dans cette société, et dans le cinéma,
02:54 on ne vaut rien.
02:56 Moi, j'ai deux choses à dire.
02:57 C'est que d'abord, dans ce qu'a dit Muriel, moi, j'entends beaucoup qu'elle parle des femmes.
03:01 Je ne peux pas dire que je suis
03:04 victime d'homophobie au cinéma, pas du tout.
03:06 Mais je suis un garçon et je ne suis pas une fille.
03:09 Comme d'habitude, ce n'est pas la même chose pour une femme que pour un homme.
03:11 C'est plus difficile pour une actrice homosexuelle que pour un acteur homosexuel
03:14 parce qu'elle a parlé du phénomène de désir.
03:18 Regardez, est-ce que vous pouvez me citer une jeune actrice aujourd'hui
03:21 qui débute, qui démarre et qui ne soit pas sexy ?
03:24 Ce n'est pas vrai.
03:25 C'est quand même, on est encore dans cette fantasmagorie là.
03:28 Sur 12 films que j'ai dû faire, j'ai fait un rôle d'homosexuel.
03:31 Oui, le personnage de Louis, il est trimbalé entre Géraldine Nakache
03:35 et Clémence Poésie, qui ne sont pas les plus vilaines des actrices françaises.
03:40 Ah, vous êtes le maillon faible.
03:43 Au revoir.
03:44 You are the weakest link. Goodbye.
03:46 Je sais le dire dans toutes les langues, mais je ne le présenterai pas.
03:49 C'est faux.
03:51 Comme j'adore ce programme et que c'est les 25 ans que je suis un peu fan de ce truc,
03:54 je me suis dit tiens, je pourrais faire deux émissions exceptionnelles du Maillon Faible
03:57 comme ça, pour rigoler, comme c'est à moitié,
03:59 ça réunit deux de mes passions qui sont et le spectacle et le jeu.
04:02 Et en fait, on était en train de discuter du fait de le faire.
04:05 Et un journaliste a fait fuiter ça dans Var Matin ou je ne sais pas quoi,
04:08 sur les réseaux sociaux.
04:10 Tout le monde s'en est emparé.
04:11 Tout le monde a dit, il fait une nouvelle carrière d'animateur de jeu.
04:15 Ce n'était pas du tout le propos.
04:16 Moi, je voulais en faire deux.
04:18 Du coup, je n'ai plus eu envie de le faire.
04:20 Du coup, c'est mort dans l'oeuf à cause d'une fuite sur les réseaux sociaux.
04:23 Les planches, un plateau ciné ou un plateau télé ?
04:26 Non, les planches.
04:27 Les planches, le cinéma, je n'en ai jamais rêvé.
04:30 Il n'y a pas une seconde où on s'ennuie au théâtre
04:32 parce qu'on est toujours en train de progresser.
04:34 On est toujours en train de s'améliorer.
04:35 On est toujours en train de chercher à être meilleur.
04:37 On a affaire à des...
04:38 On a forcément davantage qu'au cinéma affaire à des gens qui
04:41 qui pratiquent un sport collectif.
04:44 Or, au cinéma, on rencontre des gens plus individuels.
04:47 Après, quand on reçoit un bon scénario et quand on joue des bons dialogues,
04:51 là, franchement, c'est vraiment...
04:52 Là, ce n'est pas parce que c'est de la promo, mais c'est vraiment le cas.
04:54 Et là, en plus, avec des bons partenaires,
04:56 c'est un parc d'attraction, un tournage comme ça.
04:59 Diriger ou être dirigé ?
05:01 Je cherche... Vous ne lui dites pas, elle n'est pas là, mais je cherche...
05:04 Géraldine Nakache, elle se fait toute une montagne du théâtre.
05:09 Elle serait extraordinaire,
05:10 parce que pour moi, c'est une des plus grandes actrices qu'on ait en France.
05:13 Et je voudrais absolument lui trouver quelque chose et la mettre en scène au théâtre.
05:16 Mais il faut que je trouve quoi ?
05:18 Et ça, ça me plairait beaucoup, parce que j'ai adoré le faire pour Camille Chamoux,
05:21 par exemple. Mais être dirigé, c'est le bonheur absolu.
05:23 Enfin, ça dépend, en fait.
05:24 Ça peut être tout et son contraire, être dirigé.
05:27 Quand on a affaire à un branc
05:30 ou à quelqu'un qui...
05:33 Ou à une flemmasse, ou à une flemmarde, c'est l'enfer.
05:37 Et puis, quand on est brillamment dirigé, comme là,
05:40 je l'ai été par Alain Françon, par exemple.
05:43 C'est fou comme ça fait progresser.
05:45 Là, le chapeau de paille d'Isalie que je suis en train de jouer en ce moment,
05:48 j'aurais pu ne jamais le jouer, le spectacle.
05:49 Si on m'avait dit on ne fait que le répéter, c'est un cours.
05:52 J'aurais pu faire des répétitions pendant un an et ne jamais jouer,
05:57 parce que c'était un plaisir et une leçon tous les jours.
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