Seul dans un petit village alsacien depuis une rupture amoureuse six mois auparavant, Frank Beauvais raconte son quotidien de janvier à octobre 2016. Reclus, hormis lors de promenades très bénéfiques en forêt, il survit en revendant sur Internet disques, DVD et livres. Chaque jour, chaque nuit surtout, il trouve du réconfort dans le visionnage de trois, quatre ou cinq films. Le monde se rappelle à lui avec les échos de l'état d'urgence et des dérives sécuritaires, le souvenir d'un père détesté qui est venu mourir chez lui, par de courts voyage à Paris et à Lisbonne...
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Court métrageTranscription
00:00 J'aborde le début d'année avec un mélange confus d'appréhension, de dégoût et de peur.
00:11 Le pays, celui des journaux, des informations, celui des villes surtout, est toujours en état d'urgence.
00:17 Les tenants du pouvoir entretiennent leurs meilleurs alliés, la peur, à grand renfort de contrôles policiers, de surveillance militaire, de perquisitions.
00:26 À Strasbourg, comme sur l'ensemble du territoire, on a commencé à se mettre debout, la nuit, en réaction à la morgue d'un gouvernement qui n'a d'autre couleur que celle du capital.
00:36 Je suis intrigué par ces rassemblements citoyens et songe même, par moments, à aller y voir de plus près.
00:42 Mais je sais confusément que je n'y ai pas ma place et je sens la partie perdue d'avance.
00:47 Alors, je ferme les volets, j'éteins les lumières et je retourne à mon écran, le lieu des obsessions magnifiques où les mirages de la vie se teintent de sublimes.
00:57 Je ne vois plus de monde. Je ne vois plus le monde.
01:01 J'essaie de le penser à travers les films, les films seuls que je vois jour et nuit.
01:06 [Musique]