B'INSPIRED - L’entrepreneuriat pour le bonheur des autres

  • l’année dernière
Abdelaali El Badaoui est un homme au parcours atypique. Il n’a ni brevet ni bac, et pourtant il a connu mille vies professionnelles. Aujourd’hui, il murmure à l’oreille des dirigeants du CAC 40 et des politiques. Son secret : l’engagement ! Concrètement, il permet à 1,5 million de personnes précaires d’accéder à la santé et à des femmes de trouver des lieux d’accueil lorsqu’elles sont en difficulté. Abdelaali El Badaoui a reçu le prix du citoyen européen par le Parlement Européen et est Fellow Ashoka 2022.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:02 [Sonnerie de téléphone]
00:04 J'ai le très grand plaisir d'accueillir
00:06 un bel ami, Elba Davis.
00:08 Autodidacte géniale,
00:10 sa ténacité et sa passion pour l'âme sociale
00:12 nous menaient à fonder
00:14 Bollier Sauter, qui vise à innover
00:16 dans le domaine médical et réduire
00:18 les inégalités de santé.
00:20 Son parcours est un magnifique témoignage
00:22 de l'importance de la persévérance
00:24 et de l'entrepreneuriat
00:26 au service du bien-être humain.
00:28 As-tu une histoire passionnante
00:30 qui signifie que ton gars
00:32 est aussi passionné ?
00:34 Oui, je pense,
00:36 déjà merci, bonjour à toi Virginie,
00:38 je pense déjà
00:40 à l'éducation de nos parents,
00:42 ce qu'ils nous ont apporté,
00:44 mais aussi la succession
00:46 de différentes situations de vie,
00:48 des parcours de vie, des accidents
00:50 qui ont fait aujourd'hui
00:52 ce que nous sommes devenus et ce que je suis devenu,
00:54 ce qui permet aujourd'hui
00:56 de transformer positivement la société.
00:58 Il y a une réalité,
01:02 c'est que souvent un échec, on le voit comme
01:04 quelque chose d'extrêmement difficile à vivre.
01:06 Moi j'ai décidé de
01:08 vivre des échecs, mais surtout
01:10 d'en faire en sorte
01:12 de les transformer en solutions,
01:14 en effet extrêmement positives pour la société,
01:16 pour moi-même, mais aussi surtout
01:18 pour la société et pour le commun,
01:20 parce que c'est éminemment important
01:22 d'être utile aux gens, d'être en priorité
01:24 utile à celles et ceux qui en ont le plus besoin.
01:26 - Par contre tu parles d'échecs,
01:28 mais tu as connu un échec personnel dans le lien avec la société ?
01:30 - Oui, tout à fait, un accident de vie,
01:32 j'ai eu un accident qui a fait
01:34 que j'ai été brûlé à près de 70%
01:36 de la surface de mon corps.
01:38 Tout de suite j'ai compris la question des inégalités sociales,
01:40 mon père a été touché d'amiante et de silicose
01:42 comme beaucoup de travailleurs émigrés,
01:44 et c'était transformer cela
01:46 en solution plutôt qu'en colère.
01:48 - Et tu as, parmi
01:52 les professions que tu as exercées,
01:54 exercé la fonction d'homme de ménage en EHPAD,
01:56 d'infirmière libérale.
01:58 En quoi c'est l'expérience
02:00 pour aujourd'hui,
02:02 aider pour ce parcours
02:04 qui est quand même très exceptionnel ?
02:06 - Oui, j'ai effectivement
02:08 commencé en tant qu'homme de ménage
02:10 pendant près de 7 ans, auxiliaire de vie
02:12 à l'hôpital et dans plusieurs structures
02:14 de soins de santé.
02:16 J'ai beaucoup appris, vraiment,
02:18 au travers de ce métier, parce que
02:20 la femme ou l'homme de ménage
02:22 prend plus de temps auprès
02:24 des personnes malades.
02:26 Parce que le temps
02:28 de s'occuper de la chambre,
02:30 on prend 10, 15, 20 minutes,
02:32 voire 30, et on discute
02:34 avec le malade, et donc on prend le temps d'écouter
02:36 le patient.
02:38 Et ça, ça a été vraiment hyper enrichissant
02:40 et extrêmement constructeur
02:42 dans ce que je suis devenu pour devenir infirmier par la suite
02:44 et reprendre des études.
02:46 - C'est-à-dire que ça t'a apporté de plus ?
02:48 - Ça m'a apporté une forme
02:50 1) de compréhension
02:52 des problématiques
02:54 que vivent les gens, que vivent les patients
02:56 et puis surtout
02:58 une forme d'humilité.
03:00 Une humilité qui est pour moi éminemment importante
03:02 dans notre travail.
03:04 Je crois que
03:06 celles et ceux qui sont les moins visibles,
03:08 les femmes de ménage, sont
03:10 aussi celles qui apportent une valeur
03:12 ajoutée à notre société. Et donc c'est comme ça
03:14 que moi j'ai compris les choses
03:16 et donc c'est ce que j'essaie de transcrire dans mon travail.
03:18 - C'est-à-dire, quelle valeur ajoutée apporte-t-elle ?
03:20 - Comment ?
03:22 - Quelle valeur ajoutée ?
03:24 - La valeur ajoutée de l'aide,
03:26 du soutien, de l'écoute,
03:28 de la bien-traitance,
03:30 de la bienveillance à l'égard des gens.
03:32 Et ça, ça a été éminemment fondateur
03:34 pour mon métier
03:36 et pour aussi l'organisation que je porte.
03:38 - Et quelle est d'après toi
03:40 la solution pour lutter
03:42 contre les inégalités sociales ?
03:44 - La solution,
03:46 elle passe déjà par faire en sorte
03:48 que les gens qui sont
03:50 touchés par les inégalités sociales,
03:52 ils sont vus plutôt comme une solution,
03:54 plutôt qu'un problème,
03:56 plutôt qu'une solution. Capaciter
03:58 les gens, leur permettre
04:00 d'être utiles eux-mêmes et de se dire
04:02 "comment je peux comprendre la santé, ma santé ?"
04:04 Et donc pour lutter contre
04:06 les inégalités sociales de santé, il faut
04:08 déjà prendre en compte un chiffre.
04:10 Il y a près de 10 ans d'écart d'espérance de vie entre
04:12 ouvriers et cadres sup en France.
04:14 Et donc c'est ce millefeuille
04:16 d'inégalités sociales qui amène les gens
04:18 à être en situation de vulnérabilité sanitaire.
04:20 Et puis aussi,
04:22 je pense qu'il faut aussi prendre le temps d'écouter
04:24 et de faire en sorte d'embarquer
04:26 celles et ceux qui font déjà des choses sur le terrain,
04:28 essayer de leur donner des outils,
04:30 les informer, les former pour pouvoir être
04:32 acteur de leur santé.
04:34 - Il me semble
04:36 avoir entendu dans une interview
04:38 à laquelle tu répondais que les femmes
04:40 aussi pouvaient être une solution.
04:42 - Elles sont surtout la solution.
04:44 La question des inégalités sociales,
04:46 c'est elles qui aujourd'hui sont en première ligne
04:48 des inégalités sociales, les femmes.
04:50 - C'est-à-dire ? - Elles portent le poids de la vie,
04:52 elles portent la vie et elles sont, pour moi,
04:54 les solutions aux inégalités sociales.
04:56 C'est pour ça qu'on a décidé de créer
04:58 des programmes comme le programme
05:00 "Femmes ressources" où elles ont des ressources
05:02 et on transforme ces femmes en ressources
05:04 dans leur territoire où elles peuvent
05:06 être acteurs de la santé,
05:08 d'ambassadrices en santé et bien d'autres choses.
05:10 Pour nous, c'est une vraie valeur ajoutée
05:12 qu'on essaie d'ailleurs de transformer
05:14 en solution de droit commun. On discute avec l'État
05:16 qui aujourd'hui finance, contribue
05:18 avec les partenaires privés
05:20 à déployer nos dispositifs de droit commun
05:22 portés par les femmes.
05:24 - Aujourd'hui, tu as la tête de plusieurs
05:26 associations, Polysantère,
05:28 Climat, Cool,
05:30 Café des femmes et tu t'attaques
05:32 à tous les angles morts des politiques
05:34 sociales. Comment expliques-tu
05:36 ta réussite ?
05:38 - La réussite, elle ne vient pas de moi
05:40 à titre personnel, la réussite, elle vient d'un collectif.
05:42 Elle vient de plusieurs personnes
05:44 qui se sont agrégées
05:46 au projet et qui ont réussi à vraiment
05:48 être à l'écoute et surtout
05:50 avoir la confiance pour pouvoir transformer
05:52 ce projet. Moi, je pense à mes collaborateurs
05:54 et mes collaboratrices mais je pense aussi à toutes
05:56 celles et ceux qui ont contribué
05:58 de près ou de loin au projet,
06:00 que ce soit des partenaires privés, des partenaires
06:02 étatiques mais aussi
06:04 parfois même des gens qui nous ont
06:06 mis des bâtons dans les roues.
06:08 En vrai, ils ont été utiles au projet
06:10 et ça, je crois que c'est important de le dire.
06:12 - Pourquoi ?
06:14 - C'est important de le dire parce que
06:16 résoudre les inégalités sociales, c'est une question de commun,
06:18 c'est une question d'humanité
06:20 et je pense sincèrement qu'il y a
06:22 du bien même chez les gens qui te veulent
06:24 du mal et donc pour moi, c'est aussi ça
06:26 la force, c'est comment
06:28 intimement je suis convaincu que
06:30 individuellement on peut y arriver pour arriver à quelque chose de collectif
06:32 en termes de force
06:34 et de solution. - Et comment fais-tu
06:36 Thomas pour trouver les personnes qui
06:38 t'accompagnent sur ce projet ?
06:40 - Je pense que c'est prendre le temps d'écouter
06:42 les besoins, ce qu'elles veulent apporter au projet,
06:44 c'est pas le projet, c'est d'abord qu'est-ce que toi
06:46 tu as envie d'apporter à titre individuel
06:48 et il y a une réalité, c'est que souvent
06:50 moi quand je parle à des futurs collaborateurs
06:52 ou collaborateures ou partenaires, je leur dis
06:54 "mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Qu'est-ce que vous êtes en capacité
06:56 de faire ? Et qu'est-ce que vous savez faire ? "
06:58 J'impose pas le projet
07:00 mais je dis comment toi tu peux
07:02 vraiment avoir une valeur ajoutée au projet
07:04 et ça c'est pour moi éminemment important dans un projet.
07:06 - Magnifique. - Considérer les autres.
07:08 - Et tu te développes
07:10 également un international
07:12 c'est-à-dire, si je comprends bien
07:14 que tu as mis en place
07:16 un système, une stratégie
07:18 qui se duplique.
07:20 - Oui bien sûr, en fait tous les projets que je porte
07:22 ou qu'on porte ensemble avec l'équipe
07:24 ils sont simples, impactants et duplicables.
07:26 Peu importe dans le territoire
07:28 où on va, dans le monde ou dans la ville
07:30 où on va, le pays où on va.
07:32 Ce qu'il y a c'est qu'on a une recette
07:34 assez particulière, c'est qu'on prend le temps
07:36 avec celles et ceux qui sont sur le terrain.
07:38 Qui sont localement installés
07:40 impliqués et c'est avec elles
07:42 qu'on concerte et la concertation
07:44 elle est éminemment importante, c'est-à-dire
07:46 comprendre leurs besoins, leurs réussites
07:48 parce qu'il y a une réalité, vous pouvez
07:50 venir vouloir être utile aux gens
07:52 et au contraire vous pouvez hyper
07:54 vulnérabiliser vos publics.
07:56 - Et d'ailleurs, comment ça veut dire
07:58 hyper vulnérabiliser ?
08:00 - Vous pouvez avoir une action sociale pour des gens
08:02 qui en ont besoin et vous pouvez déstabiliser
08:04 un écosystème qui est déjà bien installé
08:06 qui est déjà
08:08 fort et donc l'enjeu
08:10 pour nous c'est justement d'arriver
08:12 dans des lieux où on ne vient pas déstabiliser
08:14 mais renforcer, voire transformer
08:16 avec eux un projet beaucoup plus pérenne
08:18 dans le temps long.
08:20 D'ailleurs nous on a une méthode O
08:22 c'est des actions sucre rapide
08:24 qui vont créer la confiance comme un dispositif
08:26 comme Plus Belle la vue, qui est un dispositif d'accès aux lunettes
08:28 qu'on a mis en place.
08:30 - Vous pouvez m'en dire un petit peu plus ?
08:32 - Oui bien sûr, par exemple à Marseille
08:34 il y a à peu près 600 personnes il y a quelques jours
08:36 qu'on a permis d'avoir
08:38 accès à des lunettes
08:40 et une consultation avec un partenaire qui est OneSight
08:42 la fondation des Cilors et donc avec elle
08:44 on a identifié mais aussi
08:46 les acteurs de proximité, les acteurs
08:48 sociaux, on a identifié un certain nombre
08:50 de bénéficiaires qui n'avaient pas de droit
08:52 et donc on a permis à ces personnes-là d'avoir
08:54 une consultation au phtalmo et un appareil
08:56 à gens lunettes et donc ça c'est une action rapide.
08:58 Ça crée la confiance et avec ça on peut
09:00 transformer le projet en sucre lent
09:02 et donc on crée des lieux de vie
09:04 comme le café des femmes, les centres de santé
09:06 participatifs, tout ça avec une volonté
09:08 très claire d'avoir une réponse
09:10 de droit commun. - Donc c'est ça ta recette ?
09:12 C'est d'abord des sucres
09:14 rapides puis des sucres lents ?
09:16 - Exactement, les deux sont complémentaires
09:18 et les deux vont avec. - D'accord.
09:20 Et il y a
09:22 des spécificités
09:24 sur les pays ?
09:26 - Les spécificités
09:28 elles sont d'un point de vue
09:30 politique, économique,
09:32 sociale, parfois
09:34 historique, donc nous on vient jamais pour
09:36 dire on a la solution, on vient juste d'abord
09:38 comprendre parce que eux-mêmes ils ont déjà proposé
09:40 des solutions parce qu'ils sont enrichissants aussi
09:42 en termes de solutions pour d'autres pays
09:44 donc on vient voir quelles sont leurs forces
09:46 et comment on renforce leurs forces
09:48 et comment ça permet en fait de
09:50 transformer les projets, donc oui il y a
09:52 forcément des spécificités par territoire, par pays
09:54 il y a la langue, il y a aussi
09:56 beaucoup d'autres choses, les aspects culturels, les
09:58 habitudes de vie, sociale
10:00 et économique et donc tout ça c'est une
10:02 vision pour nous qui est de cartographier
10:04 tout cela pour les mettre autour de la table.
10:06 - Et comment vous faites ?
10:08 Combien de temps ça prend ?
10:10 - Ça peut prendre du temps
10:12 et d'ailleurs c'est toujours ce qu'on dit, c'est
10:14 prendre le temps qu'il faut pour réussir
10:16 le projet, parfois ça va très vite
10:18 parfois ça met plus de temps
10:20 et surtout ça met
10:22 du temps
10:24 parfois mais avec une réponse
10:26 qui va être beaucoup plus
10:28 impactante sur le territoire et ça c'est
10:30 éminemment important, prendre le temps
10:32 d'écouter les gens c'est vraiment une
10:34 force assez forte.
10:36 - Et parmi tous les projets que tu as
10:38 développés, quel est le dernier
10:40 projet de toi le plus fier ?
10:42 - Bah en fait on est fiers
10:44 de tous les projets.
10:46 - Il n'y en a pas un à Réjean ?
10:48 - Ouais
10:50 effectivement là il y a
10:52 en ce moment Banlieue Climat qui est en train de
10:54 grandir aussi, il y a Banlieue School aussi qui est en train de sortir
10:56 du lot donc vraiment tous les
10:58 projets sont hyper impactants,
11:00 le Café des Femmes, le centre de santé qu'on est en train
11:02 de déployer, c'est toutes des
11:04 réussites à leur niveau
11:06 et moi je suis très fier surtout de mes équipes
11:08 qui portent ce projet à bras le corps
11:10 et puis surtout des soutiens
11:12 économiques et des soutiens politiques
11:14 étatiques, des administrations
11:16 qui nous aident et qui nous font confiance
11:18 pour transformer nos projets en droit commun.
11:20 - Et au niveau des
11:22 entreprises, qu'est-ce que vous
11:24 pourriez leur apporter en termes
11:26 de compétences, de connaissances ?
11:28 - On le fait un peu déjà avec des acteurs
11:30 économiques et des acteurs privés,
11:32 pour ne pas citer par exemple
11:34 des grands groupes avec qui on discute,
11:36 avec qui on apporte des valeurs ajoutées sur la question
11:38 sociale, on essaye de vraiment
11:40 transformer aussi
11:42 la dimension de réflexion du COMEX,
11:44 donc on discute avec des COMEX, on vient présenter
11:46 les initiatives auprès des COMEX
11:48 et des dirigeants, des top managers
11:50 sur ces enjeux sociaux qui aujourd'hui nous tiennent
11:52 à cœur et donc
11:54 je crois surtout que l'ambition,
11:56 c'est surtout de leur faire entendre que
11:58 la réponse, elle peut aussi venir
12:00 d'en bas et elle ne vient pas surtout
12:02 d'en haut et donc c'est comment
12:04 il y a une vision ascendante et pas
12:06 forcément que descendante pour répondre aux enjeux sociaux
12:08 dans notre pays et puis dans notre monde.
12:10 - Donc c'est ça en fait,
12:12 que tu murmures
12:14 à l'oreille de toutes ces personnes
12:16 aujourd'hui ?
12:18 Ou que tu murmures d'autres secrets aussi ?
12:20 - Effectivement, j'essaye de vraiment
12:22 faire en sorte que les décideurs
12:24 politiques, les chefs d'État avec qui je discute
12:26 dans le monde, mais aussi les acteurs
12:28 économiques avec lesquels je parle,
12:30 les patrons, etc., en leur disant
12:32 en réalité, pour réussir
12:34 la transformation aujourd'hui
12:36 d'une action qui sera
12:38 beaucoup plus humaine et beaucoup plus proche des gens
12:40 les plus vulnérables, ayez l'humilité
12:42 de prendre en compte justement
12:44 ces personnes avec leur vulnérabilité,
12:46 mais surtout leur force, parce que c'est ce que nous disons,
12:48 dans leur force, dans leur vulnérabilité,
12:50 il y a des grandes forces et c'est ça en fait
12:52 l'enjeu aujourd'hui que je murmure
12:54 et bien d'autres choses.
12:56 - Merci beaucoup pour cette magnifique
12:58 vidéo de l'École de l'Entrepreneuriat Social.
13:00 - Merci beaucoup.
13:02 (rires)

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