Corentin Le Guen, le rugby dans un fauteuil - Rugby - Jour de compet'
Pour ce septième épisode de « Jour de compet' », nous avons suivi le défenseur de l'équipe de France de rugby-fauteuil, Corentin Le Guen, qui disputait fin octobre à Paris la Coupe Internationale, dernier grand rendez-vous avec les Jeux Olympiques.
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00:00 On peut penser qu'un accident de rugby peut nous dégoûter du rugby, pas forcément.
00:07 Je suis content d'avoir découvert le rugby fauteuil, qui pour moi est un sport hyper
00:12 complet et super impressionnant.
00:14 Il est en rotation tes max ? Oui.
00:32 Descends en fond de l'épaule.
00:34 Putain c'est chaud.
00:36 Ça descend pas des max.
00:40 Je m'appelle Corentin Legouen, j'ai 29 ans et je joue en équipe de France de rugby
00:47 fauteuil depuis 2015 à un poste de défenseur.
00:50 Comment je suis venu au rugby fauteuil ? Ça a été assez simple et assez rapide.
00:54 J'ai eu un accident de rugby en 2009, alors que je venais d'intégrer le Pôle Espoir
01:00 à Dijon.
01:01 Un an et quelques après, j'ai découvert le rugby fauteuil par l'intermédiaire de
01:05 Didier Rethier, qui m'a présenté Adrien Chalmin, qui était à l'époque capitaine
01:10 de l'équipe de France de rugby fauteuil.
01:11 Il a eu un accident de rugby quand il était plus jeune également.
01:14 En match de poule, ça fait quoi, quart de mif ?
01:17 Et là, il fait ses noms.
01:20 Tu le sens pas ? Ouais, je crois.
01:24 Ce matin avec Ben, on a essayé de soulager quelques tensions que j'ai dans les épaules.
01:30 En étant en fauteuil, on travaille uniquement sur les bras et les épaules, donc on a très
01:35 vite des tensions qui peuvent s'accumuler, qui peuvent nous handicaper et nous rendre
01:40 un peu moins performants sur le terrain.
01:42 Il faut savoir qu'un fauteuil, qui coûte très cher en plus, qui coûte à peu près
01:47 10 000-15 000 euros, pèse environ 20 kg.
01:51 Avec nos handicaps qui sont assez lourds, 20 kg en plus de notre poids, c'est quand
01:54 même assez compliqué.
01:55 Donc il y a énormément de préparation physique en amont.
01:58 Ben a bien bossé et on espère que ça portera ses fruits.
02:02 [Musique]
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02:06 [Musique]
02:34 C'est vrai que la sollicitation commence à se faire sentir et franchement on en est
02:40 super heureux parce qu'on est persuadés que ce sport mérite d'être connu.
02:46 On a également un coeur de montrer que malgré le fait qu'on ait des handicaps
02:53 assez lourds, on peut faire un sport de contact sans se blesser, on peut voyager,
02:58 on peut vraiment faire énormément de choses.
03:01 [Musique]
03:11 La force de l'équipe de France c'est surtout de réussir à se concentrer dans les
03:14 meilleurs moments et dans les moments opportuns. On arrive tous à gérer
03:19 correctement sans se mettre trop de pression. On aime bien
03:23 regarder les matchs qui sont avant nous. Ce matin il y avait Canada - Australie.
03:26 Gros gros match d'ailleurs, les Canadiens sont très forts, les Australiens aussi.
03:29 Je pense que c'est hyper important de pouvoir les analyser.
03:36 [Brouhaha]
03:43 [Brouhaha]
03:46 Tu as filé les cordes pour l'instant ?
03:54 Non merci.
03:56 Bon appétit.
03:59 On est au milieu.
04:02 [Bruit de bain]
04:12 L'équipe de France c'est une équipe qui est très soudée, on est tous plus ou moins
04:17 potes. Ça se retrouve sur le terrain quand un joueur fait une erreur,
04:21 on n'est pas là à lui mettre des tirs et au contraire on s'encourage. Même quand
04:26 il y a des joueurs qui jouent beaucoup moins que d'autres, les mecs sur le banc
04:29 sont extra, ils nous poussent à fond et c'est important d'avoir une super
04:33 ambiance pour pouvoir avoir un super niveau.
04:37 Ça va ? Parfait.
04:43 On se met par deux ou pas ?
04:48 [Bruit de bain]
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05:14 [Bruit de bain]
05:17 [Bruit de bain]
05:20 A titre perso, la Coupe Internationale pour moi c'est la dernière grande répétition
05:24 avant les Jeux. Ça représente un gros tournoi en France, chose qu'on a très
05:30 rarement. Le dernier gros tournoi qu'on a eu c'était les Champions d'Europe en
05:33 2022, qu'on gagne ici même à la Halle Carpentier. Donc on espère que cette salle
05:38 va nous porter bonheur. Moi j'ai intégré l'équipe de France
05:42 en 2015, j'ai participé aux Jeux de Rio en 2016, aux Jeux de Tokyo en 2020, enfin 2021
05:47 à cause du Covid. J'espère être sélectionné pour mes
05:49 troisième jeu à Paris. L'équipe de France est qualifiée, les sélections ne sont
05:53 pas encore faites, mais l'équipe sera à Paris. Il n'y a pas de coupe, mais on va
05:59 essayer de ramener la plus belle médaille à la maison.
06:03 [Musique]
06:09 [Musique]
06:35 Premier match, un match important contre les Etats-Unis. Je vais juste parler un
06:40 petit peu des tactiques. Donc on va commencer avec Seb, John, Coco, Cédric.
06:46 J'ai fait le discours quelques fois et ça reste comme ça, pas de stress.
06:52 Pas de stress du tout. On les a battus trois fois de suite,
06:56 maintenant ça sera la quatrième fois. On va les battre, c'est notre terrain.
07:01 Ok. Allez les gars.
07:06 [Applaudissements]
07:08 [Musique]
07:15 Quand on parle de rugby fauteuil, il ne faut pas trop imaginer le même sport.
07:19 Il y a pas mal de différences. Pour faire assez simple, le rugby fauteuil se joue à
07:22 quatre contre quatre sur un terrain de basket avec une balle de volleyball.
07:25 Comme on a des handicaps assez lourds, pour pouvoir jouer, on doit être touché à
07:29 trois membres au minimum. Donc deux jambes, un bras ou deux bras, une jambe au minimum.
07:34 Et en fait c'est un mélange de plusieurs sports. On retrouve un peu de basket, un peu
07:38 de football américain dans la façon de jouer, un petit peu de hockey, etc.
07:42 Il faut savoir qu'il y a très très peu de similitudes avec le rugby qu'on peut
07:46 connaître. Il n'y a pas de mêlée, il n'y a pas de transformation, il n'y a pas de
07:49 touche. Un essai vaut un point et ça ressemble un petit peu au handball également.
07:54 Allez Sébastien Verdun à l'entre-deux. Allez, impossible n'est pas français, les
08:00 Bleus, double champion d'Europe en titre, sont face à l'un de leurs plus grands défis.
08:04 Ils affrontent les Etats-Unis, numéro un mondiaux. C'est parfait pour ce jogé un
08:08 peu moins d'un an des Jeux Paralympiques. Sarah Adams qui transmet son ballon.
08:12 L'égalisation américaine. Sébastien Verdun qui enchaîne vraiment.
08:16 Chaka Hawki qui est parti. Il y a un homme pour le couvrir.
08:20 Une solution, bien joué en arrière, Jonathan Iverna.
08:26 Corentin Le Gouet qui dit sur photo qu'il faut faire bloc. Et c'est Iverna qui va les
08:37 conclure à l'opposé. Et là il y va tout seul, Clayton Brackett.
08:42 Il va regarder le chrono me semble-t-il.
08:45 Allez, allez, allez, il faut y croire.
08:50 Évidemment là, le temps qui joue contre les Français.
08:53 Ah là là, j'arrive plus à respirer là. Allez les gars.
08:56 Alors qu'il reste 25 secondes à jouer. Allez pourquoi pas Jonathan Iverna.
08:59 En plus, oh ! Voilà !
09:02 On peut les applaudir les Français qui échouent finalement à deux points des Américains.
09:07 Les numéro un mondiaux qui s'imposent 53-51 face aux Français.
09:12 Qui ont bien résisté quelques erreurs dont les Américains ont bien profité.
09:17 Je pense que c'est ce qui fait qu'on perd ce match. Le manque de lucidité.
09:21 Après, on fait une grosse fin de match. On était à -5 il me semble. On revient à -2.
09:26 Il ne faut pas oublier que les États-Unis sont vice-championnes paralympiques.
09:29 Et vice-championnes du monde également.
09:31 Le principal c'est que j'ai essayé de tout tenir sur le terrain.
09:34 À la fin du match j'étais un petit peu en hypo, j'avais besoin d'un peu de sucre.
09:37 Ça m'a fait du bien. Mais on va se ressaisir. On a match demain à 9h contre la Nouvelle-Zélande.
09:43 Donc on va essayer de bien récupérer et bien dormir pour être en forme demain.
09:48 À nous de tout donner maintenant, demain matin, pour essayer de garder espoir.
09:52 [Musique]