Le journaliste et écrivain Philippe Labro sur les 60 ans de la mort de John Fitzgerald Kennedy : «La police de Dallas n’était pas à la hauteur du problème. […] On a obtenu assez vite un nombre d’éléments qui ont prouvé selon moi, que c’était Lee Harvey Oswald qui avait tué le président. Je fais partie des gens qui croient qu’il n’y a pas de complot.»
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00:00 Je l'apprends sur le campus de Yale, effectivement, où je suis en train de travailler pour 5
00:03 Colonnes, et je vois arriver un garçon qui court, qui traverse le campus en hurlant quelque
00:07 chose que je ne comprends pas, et petit à petit on comprend ce qu'il dit, il dit "The
00:11 President has been shot", il répète ça comme une mantra "The President has been shot",
00:16 on a tiré sur le Président, c'est d'ailleurs le titre d'un de mes livres.
00:19 Et donc moi je laisse tout tomber, j'appelle François dont j'étais évidemment le reporter,
00:25 ils me disent "tu laisses tomber la télé, 5 Colonnes, tu fonces". Je prends la voiture,
00:30 je prends un avion le lendemain matin, j'arrive à Dallas samedi matin, je monte dans un taxi
00:35 pour m'emmener immédiatement au commissariat de police, et je dis au driver, au conducteur
00:41 "Dis donc quand même quelle tragédie", et il me répond avec son accent texan "It
00:45 was about time", ce qu'il voulait dire, il était grand temps, vous voyez l'atmosphère.
00:51 Donc j'arrive là-bas, commissariat de police, il y a 300 journalistes, toutes les télés
00:55 qui sont là, il n'y a que deux français d'ailleurs comme journalistes, ma chance
01:00 c'est que je suis sur le territoire, et il y a François Peloux, un membre de l'AFP.
01:04 Et là j'assiste à une sorte de confusion totale et en même temps d'amateurisme, parce
01:12 que par exemple, Oswald que je vois passer devant moi, puisqu'on est tous là, au rez-de-chaussée
01:17 à regarder Oswald qui descend de la cellule du premier étage, accompagné du capitaine
01:21 Wilfrids avec son nez tout rouge parce qu'il aimait beaucoup le bourbon, et je vois et
01:28 on voit à travers les cuits que quand il interroge Oswald, il n'y a pas de magnétophone,
01:33 il n'y a pas de secrétaire, il n'y a pas de prise de note, il est là, il parle comme
01:36 ça, ils sont avec l'assassin présumé du président des Etats-Unis, l'homme le plus
01:41 important du monde en ce moment, ce jeune homme de 24 ans qui d'ailleurs voulait être
01:46 le plus célèbre au monde, et j'assiste et j'observe un certain amateurisme et bien
01:51 entendu de la confusion, ce qui est normal, c'était un événement considérable, et
01:56 vous pensez bien que la police de Dallas n'était pas tout à fait à la hauteur du problème.
02:00 Néanmoins, on a obtenu assez vite un nombre d'éléments qui ont prouvé, selon moi, que
02:07 c'était Lee Orwell, Harvey Oswald, qui avait effectivement tué le président et personne
02:12 d'autre.
02:13 Il y a une partie des gens qui croient qu'il n'y a pas de complot, mon cher Romain.
02:17 Vous connaissez évidemment les journalistes par cœur, j'allais vous poser la question,
02:21 quelle est votre conviction 60 ans après ? Est-ce que c'est bien Lee Orwell ?
02:26 C'est bien lui.
02:27 C'est bien lui.
02:28 C'est bien lui.
02:28 [Musique]