L'invité de 7h45
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00:00 C'est votre chef Nicolas Crozal, il s'agit de Pascal Roche, rédacteur en chef de France Bleu L'Or Océan.
00:05 Bonjour Pascal Roche, on va se vous voyez, ça va faire drôle.
00:07 France Bleu et toutes les chaînes de Radio France jouent la transparence aujourd'hui sur la manière dont on travaille,
00:11 dont on cherche des infos, on les traite, pourquoi on les choisit,
00:14 pourquoi on prend tel sujet pas tel autre, quelles sont nos méthodes pour vous offrir chaque jour vos infos locales.
00:19 Vous êtes vous Pascal, un peu le pilote de cette aventure collective, construire tous les jours la matinale du lendemain
00:25 et les rendez-vous d'infos de la journée.
00:26 Alors si on prend le menu du jour, comment on en est arrivé là ?
00:30 On en est arrivé là en organisant tout d'abord une conférence de rédaction,
00:34 ça c'est commun à toutes les rédactions, qu'elles soient presse écrite, télévision, radio et dans le monde entier.
00:39 La journée commence par la conférence de rédaction, c'est l'acte fondateur de la journée.
00:44 À 9h15 ?
00:45 Tout se passe là, 9h10 même chez nous, tout se passe là.
00:48 C'est-à-dire que quand on arrive en conférence de rédaction, on se dit,
00:52 "ben tiens, quelles histoires on va raconter demain matin ?"
00:56 Alors ça peut vous paraître bizarre d'entendre le mot "histoire" mais c'est bien ça en fait.
01:00 On raconte des histoires à la radio et ces histoires ce sont les vôtres,
01:03 ce sont les histoires d'ouvriers qui s'inquiètent pour la fermeture d'une usine,
01:07 d'agriculteurs qui s'inquiètent de la baisse des cours du port ce matin par exemple,
01:12 c'est l'histoire d'habitants de Vendée qui sont encore privés de téléphone 10 jours après le passage de tempête.
01:17 Vous voyez, c'est tout un tas d'histoires comme ça que l'on va analyser pour voir si on peut les traiter,
01:24 si on a le temps, si on a les moyens, si on peut y aller, si c'est le bon moment,
01:28 parce que tout ça, ça rentre en compte effectivement aussi dans le traitement de l'info.
01:31 Des histoires qui sont réelles, qui ne sont pas fictives, c'est la différence quand on dit qu'on raconte des histoires.
01:36 Mais alors des fois on est obligé de changer notre fusil d'épaule parce que tout n'est pas simple,
01:39 c'est pas parce qu'on décide de faire tel reportage à 9h ou d'avoir tel invité le lendemain à 9h15
01:43 qu'on l'a et on a une obligation quand même de résultat.
01:46 - Exactement, mais vous voyez, pas plus tard qu'hier, quand on s'est décidé d'aller faire un sujet sur ces agents d'Orange
01:53 qui continuent de travailler parce qu'il y a encore 600 poteaux à terre dans le département de la Vendée
01:57 qui privent de téléphone des habitants, on s'est dit "Ah bah tiens, et si on regardait un autre aspect de la tempête,
02:05 si on faisait le bilan des arbres qui sont tombés ou qui ont été fragilisés dans les forêts domaniales de nos deux départements,
02:11 Loire-Atlantique et Vendée, on a essayé de joindre l'Office National des Forêts,
02:15 je ne vous cache pas qu'on essaye depuis déjà plusieurs fois.
02:17 - C'est une idée qu'on a mais on n'arrive pas à la réaliser.
02:19 - Et pourtant on aimerait bien en parler parce que les forêts, vous auditeurs, auditrices, vous y allez, vous promenez en hiver, à toute saison,
02:27 on voudrait savoir si elles sont fragilisées, si l'hiver n'est pas encore arrivé, donc s'il va se passer des choses encore cet hiver,
02:33 si des périmètres vont être par exemple créés dans certains secteurs plus ou moins fragilisés.
02:38 Et ce sujet-là, on l'a lancé et il n'est pas retombé comme on dit.
02:42 - Alors ça ce sont des sujets qu'on peut diffuser un jour ou le lendemain en fonction, parce qu'ils restent d'actualité.
02:47 On a aussi des figures imposées qui sont les événements qui ont lieu,
02:50 imposés pas par une puissance qui nous imposerait de traiter tel sujet, on est bien d'accord.
02:55 Mais par contre, par exemple, Josso Guerriot...
02:58 - Ça non, mais je rebondis d'ailleurs sur ce que vous venez de dire, c'est très important et c'est fondamental.
03:02 Le service public, il est libre et indépendant, ça c'est vraiment, il faut le rappeler, c'est-à-dire qu'on le subit et c'est la vérité.
03:10 Pour le coup, je peux en témoigner, aucune pression, aucune pression...
03:14 - Sauf celle consommée nous-mêmes d'être à votre service, au service de nos auditeurs.
03:17 - Sauf celle consommée... - Non mais pas le service à vous Pascal Roche, le service de nos auditeurs.
03:21 - On ne subit aucune pression.
03:25 Alors parfois, quand on parle de notre métier, les gens ont du mal à comprendre ça ou à le croire.
03:32 Je peux vous dire que c'est la vérité, la seule pression qu'on va subir c'est la pression du temps,
03:36 la pression d'être au bon moment, au bon endroit et c'est vrai que comme vous dites, cette pression, c'est nous qui nous la mettons.
03:41 Et dans les figures imposées, tout simplement, il y a ce qui est écrit dans l'actualité.
03:44 Un match de foot, il est écrit, il est écrit qu'il sera soit un vendredi soir, soit un dimanche à 15h.
03:49 Donc ça, ça fait un procès, un grand procès qui arrive devant la cour d'assises, il est écrit.
03:54 Donc il faudra qu'on trouve les moyens de le couvrir.
03:57 - Et l'imprévu ? - Alors l'imprévu, s'il s'invite, j'ai vu jeudi soir dernier,
04:03 l'information tombe vraiment en toute fin de journée, donc là il faut réagir, il faut savoir,
04:08 déjà, alors comme on dit, et ça aussi c'est un des grands principes, il faut savoir vérifier l'information.
04:13 Parfois c'est très compliqué, c'est très compliqué et on a la chance aussi dans ce groupe Radio France
04:18 de disposer de rédactions de chaînes nationales qui peuvent nous donner un coup de main,
04:21 comme nous, on peut leur donner un coup de main quand il se passe quelque chose ici localement.
04:25 - Alors on a beaucoup parlé de radio, mais évidemment tout ça, ça trouve sa déclinaison sur les mêmes principes,
04:29 sur francebleu.fr et sur l'application.
04:31 - Oui, et parce qu'aujourd'hui la radio elle est aussi, c'est un média global, d'ailleurs si vous nous regardez là à la télévision,
04:37 c'est que vous vous rendez bien compte que c'est un média global, la radio c'est de l'image et c'est aussi du web,
04:42 France Bleu L'Océan d'ailleurs est puissant sur le web, et ce travail là il faut le faire,
04:47 et alors il nous oblige à encore plus de rigueur ce travail là sur le web, parce que jusqu'à présent,
04:52 les vieux briscards qui commencent à être un peu vieux, on disait bon la radio finalement c'est que du vent,
04:57 les paroles passent, et depuis qu'on écrit aussi, depuis que la radio écrit,
05:03 et ils ont raison d'ailleurs, les auditeurs sont nombreux, les auditeurs mais pas uniquement les auditeurs,
05:09 les auditrices, parfois ça ne plaît pas ce qu'on va raconter, là où on met le doigt,
05:14 et on nous le fait sentir, mais sans aucune pression encore une fois,
05:18 on nous le fait sentir, et c'est pas pour ça qu'on retire l'article internet de notre page web.
05:22 - Évidemment, évidemment.