7mn chrono avec Pierre-Jean Rochette

  • il y a 5 mois
Sénateur de la Loire

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00:00 [Musique]
00:15 Bienvenue dans 7 minutes chrono.
00:17 Chaque jour, on donne la parole aux personnalités de la Loire.
00:20 7 minutes pour comprendre, connaître les projets qui animent notre territoire.
00:25 Bonjour Pierre-Jean Rochette.
00:26 Bonjour Alice.
00:27 Vous êtes sénateur de la Loire.
00:28 Alors vous, quand vous avez été élu en 2023,
00:30 vous vouliez que la ruralité ait une place plus importante au Sénat.
00:35 Alors depuis 6 mois, est-ce que vous avez pu aborder quelques points à ce sujet ?
00:39 Bien entendu, mais la ruralité c'est aussi mon histoire personnelle.
00:42 Moi j'ai toujours vécu en ruralité, c'est mon quotidien.
00:45 Donc j'avais en effet envie de porter cette parole de la ruralité
00:49 sans vouloir en avoir le monopole ni l'exclusivité.
00:52 Ça ne me confère pas des droits sur mes collègues.
00:55 Mais effectivement, c'est aussi une partie de ma vie.
00:58 Et donc oui, j'oeuvre au quotidien au Sénat pour faire parler la ruralité.
01:02 Alors quels sont vos principaux objectifs en tant que sénateur
01:05 pour représenter justement cette ruralité de la Loire ?
01:08 Mais la ruralité, si vous voulez, elle a plusieurs prismes.
01:11 On peut la défendre par des textes très précis qui concernent uniquement les zones rurales.
01:15 Et puis on peut aussi la voir sous différentes formes dans des textes plus généraux.
01:19 Quand on parle de sécurité, quand on parle d'économie,
01:22 la ruralité a aussi sa place dans ces textes qui s'appliquent sur tout le territoire national.
01:27 Quelles sont les préoccupations principales des habitants du territoire
01:30 quand vous croisez ces personnes en zone rurale, par exemple ?
01:33 Qu'est-ce qu'on vous demande ? Qu'est-ce qu'on vous dit ?
01:36 Il y a des thématiques très particulières liées à la ruralité,
01:39 typiquement la mobilité, l'économie, le retour de l'économie en ruralité, l'agriculture.
01:44 On a entendu le mouvement de grogne des agriculteurs qui était tout à fait légitime.
01:48 Et je crois qu'il y a eu un moment cette explosion,
01:50 cette volonté de se faire entendre et de pousser le monde politique à répondre à ces attentes-là.
01:56 Et puis il y a aussi des textes, comme je vous le disais, beaucoup plus généraux.
02:00 Quand on parle de sécurité, il y a aussi une attente sécuritaire
02:04 et de réponse sécuritaire dans le monde rural.
02:07 Est-ce que vous pouvez nous parler des projets législatifs que vous comptez initier
02:11 ou auxquels vous comptez contribuer un peu plus concrètement ?
02:13 Qu'est-ce que vous pouvez faire au Sénat ?
02:15 En sept minutes, ça va être compliqué.
02:16 Mais par exemple, on va déposer une proposition de loi sur l'eau
02:20 pour que la question du transfert de l'eau aux communautés de communes,
02:24 qui va être obligatoire en 2025, soit peut-être un petit peu allégée
02:28 et permette des adaptations un petit peu plus polymorphes aux territoires ruraux.
02:32 Donc ça, par exemple, ça va concerner directement nos agriculteurs ?
02:35 C'est que pour la ruralité et que pour le monde agricole, typiquement.
02:38 Mais après, on pourra en parler pendant des heures,
02:40 parce que, comme je vous le disais, la ruralité,
02:42 elle est dans tous les textes qu'on traite au Sénat.
02:45 Il y a aussi le problème de la désertification des services publics dans les zones rurales.
02:49 On le voit notamment dans la Loire, dans certaines communes.
02:53 Quelles sont les mesures concrètes que vous préconisez pour lutter contre ça ?
02:56 Bien entendu, la place des communes est importante.
02:59 Et par le prisme des communes, on arrive à conserver
03:03 une partie importante des services publics.
03:05 Donc, notre priorité, c'est renforcer l'échelon communal,
03:10 faire en sorte qu'il ait les moyens de ses ambitions.
03:13 Parce qu'en réalité, donner des compétences aux uns et aux autres,
03:17 s'il n'y a pas les financements derrière, ça ne sert à rien.
03:20 Donc, des communes fortes avec des communes indépendantes financièrement,
03:25 et là, on a déjà une partie de la réponse au sujet des services publics.
03:30 En quoi la coopération avec d'autres sénateurs est-elle essentielle
03:34 pour défendre les intérêts des zones rurales ?
03:36 Est-ce que vous avez des confrères qui rencontrent
03:38 les mêmes problématiques que vous sur leur propre territoire ?
03:40 Bien entendu. Alors, moi, je suis dans un tout petit groupe
03:42 qui est le groupe des indépendants. C'était l'engagement que j'avais pris
03:45 lors de ma campagne. Et dans le groupe des indépendants,
03:48 les sénateurs qui sont avec moi dans ce groupe sont ultra majoritairement
03:53 issus de la ruralité. Très peu viennent de zones urbaines.
03:57 Mais le Sénat, c'est aussi savoir travailler en équipe.
04:00 Et avec mes collègues sénateurs de la Loire, nous travaillons
04:03 parfaitement en équipe et en bonne entente pour défendre
04:06 les projets ligériens. C'est ça aussi le Sénat.
04:09 Et c'est aussi, je crois, ce que veulent les élus que nous représentons
04:12 et les Français, nos concitoyens. C'est-à-dire que les querelles politiques,
04:16 ils n'en ont pas vraiment envie. Tout ça, ça fait partie
04:19 de l'ancienne politique, je crois. Aujourd'hui, on a besoin
04:22 de défendre des intérêts communs, des dossiers qui représentent
04:26 un intérêt général en équipe. Et c'est ce que nous faisons,
04:30 je dirais, dans l'équipe sénatoriale ligérienne,
04:32 de manière tout à fait œcuménique, quels que soient nos courants de pensée.
04:37 Alors, on bataille parfois sur des sujets beaucoup plus généraux.
04:43 Quand on a des textes liés à l'économie, liés à la sécurité,
04:45 là, on n'est pas du tout d'accord les uns et les autres.
04:48 Mais quand il s'agit de défendre les dossiers ligériens,
04:50 on se retrouve avec nos collègues sénateurs.
04:52 Mener ces objectifs en équipe, c'est ce que vous faisiez aussi
04:56 quand vous étiez maire de Boin-sur-Lignon, juste avant.
04:58 Est-ce que vous avez gardé un œil sur ce qui passe sur votre commune ?
05:01 Oui, c'était ma volonté de ne pas cumuler les mandats,
05:03 de garder juste un pied à Boin en tant que conseiller municipal.
05:07 C'est ce que je fais aujourd'hui.
05:09 Mais bien entendu, mon mandat de sénateur, c'est un mandat à temps plein.
05:12 C'est pour ça que je n'ai pas voulu cumuler avec un autre mandat,
05:15 conseiller départemental ou conseiller régional.
05:17 Donc, je suis encore ce qui se passe à Boin,
05:20 mais je suis un petit peu plus loin, c'est une évidence.
05:23 Ça ne vous manque pas d'être dans des projets un petit peu plus concrets
05:27 et beaucoup plus proches des habitants ?
05:30 Si, c'est effectivement une excellente question,
05:33 parce qu'effectivement, l'échelon de la commune-le-maire,
05:36 c'est le mandat de la décision, c'est le mandat de la pensée.
05:39 On réfléchit à un projet et c'est le mandat de l'action quand on le réalise.
05:42 Donc, ça, c'est vrai que je l'ai perdu.
05:44 Par contre, le mandat de sénateur, c'est un mandat qui nous oblige
05:48 à avoir une vision plus globale, surtout.
05:50 Et l'intérêt, c'est d'avoir connu les deux, justement,
05:53 pour ne pas prendre des décisions.
05:55 C'est important de commencer par un petit mandat, si je puis dire.
05:59 C'est indispensable de partir de la base,
06:01 de connaître ce que sont les difficultés d'un maire,
06:04 d'un conseil municipal, des difficultés financières
06:07 et dans la réalisation aussi des projets,
06:09 qui sont souvent des difficultés aussi administratives.
06:11 Le temps presse un peu, Pierre-Jean Rochette.
06:13 Un mot quand même sur les élections européennes qui arrivent, début juin.
06:16 Quel regard vous portez sur ce scrutin ?
06:19 Un regard pas si surpris que ça des sondages qu'on nous annonce,
06:23 parce que les Français, comme je vous le disais,
06:26 depuis le 21 avril 2002,
06:30 on s'est retrouvé avec un deuxième tour,
06:32 Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen,
06:34 avaient passé un message très fort.
06:36 Ils veulent le retour de l'ordre, de la sécurité, de la justice.
06:39 Et depuis, je considère que les présidents qui se sont succédés,
06:42 qu'ils soient de droite ou de gauche, moi, je n'en ai rien à faire.
06:45 Je ne suis pas dans un parti politique,
06:47 contrairement à ce qu'on a bien voulu me coller,
06:49 n'ont pas fait le boulot sur ces thématiques-là.
06:51 Ils ont eu leur réussite, ces présidents de la République,
06:53 sur différentes thématiques, sur la culture, l'économie,
06:56 mais sur cet axe précis de la sécurité, de l'ordre et de la justice,
07:01 ils n'ont pas répondu à la demande.
07:03 Donc, on ne peut pas être surpris aujourd'hui
07:05 de la montée forte du Front National,
07:07 sachant qu'on n'a pas répondu à la demande de nos concitoyens.
07:10 Le phénomène du Rassemblement national
07:12 disparaîtra le jour où on aura répondu
07:14 au sujet sécuritaire et de justice.
07:17 Alors, après, il faut mettre aussi en corrélation
07:20 le fait qu'il n'y a pas de solution facile,
07:22 et que les solutions parfois proposées
07:25 par les partis un petit peu dits d'extrême
07:28 sont des solutions faciles qui ne sont pas simples à mettre en place,
07:31 et parfois même impossibles.
07:33 Mais tant que les partis politiques majoritaires
07:37 n'auront pas répondu à cette demande-là,
07:39 le Rassemblement national continuera à progresser.
07:41 Donc, c'est une évidence.
07:42 Pour moi, ce n'est pas une vraie surprise aujourd'hui.
07:44 Vous n'êtes pas surpris, mais est-ce que ça vous inquiète
07:47 ou est-ce que vous l'acceptez ?
07:49 Moi, personnellement, ça fait très longtemps que je le vois venir,
07:51 parce que quand on est connecté au terrain
07:53 et quand on parle avec les gens,
07:55 on voit bien qu'il y a ce basculement.
07:57 Mais d'un autre côté, on peut aussi comprendre,
07:59 parce qu'il y a une certaine lassitude de l'attente de réponse.
08:04 Moi, je ne suis pas particulièrement inquiet,
08:06 parce que je pense que si on prend les bonnes décisions,
08:09 les partis "traditionnels",
08:11 les partis plus, on va dire,
08:15 de centre-droite ou de centre-gauche,
08:17 ou de droite, peu importe,
08:19 arriveront à retrouver leurs électeurs.
08:24 Mais il faut répondre à cette attente forte de sécurité et de justice.
08:28 – C'est entendu, merci beaucoup Pierre-Jean Rochette.
08:30 – Avec plaisir, merci Alice.
08:32 – Nous avons donc dépassé même les 7 minutes.
08:34 – Ce n'est pas grave.
08:36 – Merci, je vous dis à très bientôt pour un nouveau 7 minutes chrono.
08:39 [Musique]

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