Emmanuel Macron dénonce une décentralisation « cul par-dessus tête » : qu'en pensez-vous ?

  • l’année dernière
Avec Elisabeth Lévy et Alexis Poulin

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2023-11-23##
Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.
00:04 - 8h25, qui a dit "réveillez-vous" et "la décentralisation est un système cul par-dessus tête" ?
00:10 - Bah oui, vous êtes étonné, Elisabeth Lévis et Emmanuel Macron.
00:14 "Réveillez-vous" devant les chefs d'entreprise et puis hier devant les maires,
00:18 "la décentralisation est un système cul par-dessus tête".
00:21 - Non mais "réveillez-vous", j'avais entendu.
00:23 - Oui, oui.
00:24 - C'est les petites phrases à chaque fois, c'est les petites phrases d'Emmanuel Macron,
00:28 on sait pas trop ce qu'il veut dire.
00:30 Il faut ensuite aller consulter les conseillers de l'Elysée pour savoir quel est le sens caché derrière ces mots.
00:37 Pour le "réveillez-vous", c'était un peu "bon bah allez, bougez-vous, moi j'ai fait ce qu'il fallait,
00:41 on est à 7% de chômage, c'est toujours un peu... faites le boulot quoi, moi j'ai fait ce qu'il fallait".
00:48 Pour la décentralisation, je pense qu'il voulait critiquer la façon dont c'est fait aujourd'hui,
00:51 mais avec la tambouille sur les impôts locaux, c'est compliqué pour les mairies de s'y retrouver.
00:59 Donc il y a un peu un côté "je me dédouane systématiquement des politiques que j'ai pu faire,
01:05 et c'est à vous de faire la suite" avec un petit côté "provoque" qui est toujours là.
01:11 - Et puis un côté un peu énervant dans ce "réveillez-vous",
01:15 du genre "allez vas-y mon petit gars, prends des risques, allez, c'est donc crête à boîte".
01:21 - Oui, ce qui est vraiment très énervant parce qu'en plus,
01:24 je pense que si on veut réveiller les chefs d'entreprise,
01:27 il faudrait peut-être tout de même se rendre compte que beaucoup sont écrasés par la fiscalité, les charges, etc.
01:33 - Plus d'énergie. - C'est quand même ça, l'énergie,
01:36 et que la politique d'Emmanuel Macron n'est pas responsable de tout, mais qu'elle n'y est pas pour rien.
01:41 - Alors, maintenant on vient sur la décentralisation. - Je peux dire un mot sur la décentralisation ?
01:45 - Moi, je suis un peu d'accord avec le fait que tout ça, au nom de bons sentiments et de slogans,
01:51 "rapprochez la décision du citoyen, pas d'un copain", a été fait n'importe comment.
01:56 C'est-à-dire qu'on a créé, au niveau notamment régional, des baronies qui nous coûtent un poignet en dingue,
02:03 voilà, je cherchais l'expression macronienne,
02:06 qui ont créé des petits rois-de-lai, mais qui en réalité n'ont pas réellement démocratisé le fonctionnement de la vie publique.
02:13 Moi, je dis qu'il y a deux niveaux qui sont très importants, c'est le département et les mairies, les communes.
02:22 Or, ces communes, on leur demande un nombre croissant de choses, ce sont les élus à portée de baffe,
02:28 mais ils n'ont jamais les moyens correspondants, et l'affaire de la taxe d'habitation, je vous passe la parole Alexis,
02:35 est juste, j'essaye de trouver une expression polie, je ne la trouve pas, alors je vais me taire.
02:40 - Oui, c'est ça, c'est-à-dire se plaindre des effets de ces politiques et dire que c'est la faute finalement des responsables français,
02:46 soit d'entreprise, soit les élus locaux, qui ne font pas le boulot, c'est trop facile en fait.
02:53 - Mais surtout qu'Emmanuel Macron, il est quand même au pouvoir depuis six ans,
02:57 donc s'il veut une décentralisation réelle et audacieuse, comme il le dit, dans l'année qui vient,
03:03 pourquoi il ne l'a pas mis en place au début ? Et comment d'ailleurs ?
03:07 Parce que c'est bien beau de dire "oui c'est un système cul-par-dessus-tête", oui, sauf qu'avant il était même aussi à Bercy Emmanuel Macron,
03:14 donc il peut peut-être agir quoi, Elisabeth Lévy, non ? Ou alors c'est trop compliqué, on n'y arrive pas, pour faire quoi en fait ?
03:21 - Depuis combien de temps on parle de ce mille-feuille administratif ? Encore une fois, j'aurais aimé qu'on ait le temps de discuter de ça,
03:30 je ne connais pas très bien le sujet, mais je crois que les syndicats, les regroupements de communes,
03:35 - Les communautés de communes. - Les communautés de communes, ça a des bons aspects d'appréciation à la maire,
03:40 mais pas que, c'est aussi encore un niveau de pouvoir, un niveau d'administration,
03:47 donc il y a vraiment ce mille-feuille dont je crois Emmanuel Macron était le pourfendeur,
03:52 sur lequel il n'a rien fait, ce n'est plus un mille-feuille, c'est un coup d'Allemagne.
03:56 - Non mais c'est vrai, on a mis une administration territoriale où chacun veut intervenir sur des sujets,
04:03 et donc parfois c'est conquisté, c'est plus compliqué pour pouvoir prendre des décisions,
04:10 c'est le problème des normes, c'est suradministré par endroits, d'autres ne vont pas suffisamment,
04:19 il devrait y avoir un peu plus d'administration et de décision.
04:22 - J'ai lu dans le JDD que le code de l'environnement qui date de 2000 a été modifié plus de 800 fois.
04:28 - Oui mais on a des choses là avec le logement notamment, les passoires thermiques,
04:33 où on va arriver à des aberrations, où les centres-villes sont impossibles à louer.
04:39 Il y a à la fois un amour technocratique en France qui crée de la norme pour occuper des fonctionnaires et des technocrates,
04:46 et puis derrière il y a le problème d'échelle, c'est-à-dire qu'entre la région, le département, la ville,
04:52 parfois vous avez le même établissement scolaire qui ne sait pas à qui parler pour savoir ce qu'on fait,
04:57 et pourtant on a une fuite, maintenant il serait temps de faire quelque chose pour la fuite.
05:00 Il y a un côté un peu tintin au pied des soviets.
05:02 - Vous allez avoir les ZFE, c'est-à-dire que, un dernier mot, on va demander aux maires d'appliquer des mesures impopulaires qu'ils n'ont pas décidées,
05:11 et après on va dire "ah bah dis donc, c'est vraiment énervant les pauvres, ils se font agresser à ce sujet-là, c'est pas légitime".
05:18 - Merci Elisabeth Lévy et Alexis Poulin, vous pourrez commenter et réagir justement aussi, 0826-300-300.
05:24 Après Michel-Edouard Leclerc, qui est l'invité dans un instant de Jean-Jacques Bourdin,
05:30 tiens, la question de l'UFC que choisir tout à l'heure, il y en a qui en ont profité quand même de la crise, et qui en profitent aussi.
05:37 Il y a des intermédiaires, sans doute, qui se sucrent un petit peu.
05:40 08h31, c'est Jean-Jacques Bourdin dans un instant.

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