Crépol : Sandrine Rousseau accuse Éric Zemmour de «souffler sur les braises» en instrumentalisant la mort de Thomas, l'interrogeant sur sa volonté de provoquer des «ratonnades»

  • l’année dernière
La députée écologiste Sandrine Rousseau accuse Éric Zemmour de «souffler sur les braises» en instrumentalisant la mort du jeune Thomas dans la Drôme, l'interrogeant sur sa volonté de provoquer des «ratonnades». «Qu'est-ce que vous voulez? Vous voulez qu'il y ait des victimes? (...) Vous voulez qu'il y ait des ratonnades? C'est ça que vous voulez en fait? C'est ça que vous cherchez?», a questionné la députée de Paris sur Sud Radio.

Elle épinglait ainsi la position politique adoptée par l'extrême droite pour qui Thomas, 16 ans, tué à l'arme blanche samedi dans une fête de village, a été victime du «djihad du quotidien» et d'un «racisme anti-blanc».

Neuf personnes dont celui qui est soupçonné d'avoir donné les coups mortels, ont été arrêtées. Aucune identité n'a été révélée, le parquet se contentant de signaler que ce dernier habitait dans le centre de Romans-sur-Isère et non dans une cité. Interrogée sur la motivation «raciste» de l'extrême droite, Sandrine Rousseau a répondu: «manifestement, puisqu'ils ont désigné les coupables (...) les bandes des quartiers (avec) derrière l'idée que c'était des gens, probablement des Arabes ou je ne sais pas».

Elle a accusé plus largement l'extrême droite d'«attiser l'idée que nous serions menacés par une islamisation». «C'est faux», a-t-elle ajouté, «le ressort de la haine, c'est de considérer que sur la base d'un fait, d'une personne ou d'un groupe de personnes, toute la supposée communauté serait en soutien ou complice de cette personne».

«Ceux que je vois aujourd'hui mener la guerre civile, c'est ceux qui attisent ça, c'est Zemmour aujourd'hui qui souffle sur les braises», a-t-elle déploré.

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Transcription
00:00 - Vous entendez Éric Zemmour dire "nous vivons une islamisation de la France"
00:04 C'est ce que dit d'ailleurs Gerd Wilders qui a gagné les élections aux Pays-Bas.
00:08 - Oui, c'est ce que... - Même discours !
00:10 - Oui, et... - Que répondez-vous ?
00:12 - Je réponds que c'est faux. Je réponds que c'est faux.
00:15 Je réponds que dire ça, c'est attiser la haine des uns contre les autres.
00:21 C'est attiser l'idée que nous serions menacés par une islamisation. C'est faux.
00:26 Il y a des musulmans en France qui ne sont par ailleurs pas dans une islamisation,
00:32 qui sont juste musulmans et qui pratiquent leur religion comme d'autres personnes pratiquent d'autres religions.
00:39 Et en fait, le ressort de la haine, c'est de considérer que sur la base d'un fait,
00:49 d'une personne ou d'un groupe de personnes,
00:51 eh bien toute la supposée communauté serait en soutien ou complice de cette personne.
00:59 Ça n'est pas vrai. Ça n'est pas vrai.
01:01 Et c'est ça les amalgames qui nous conduisent vers l'extrême droite, vers la haine, vers la violence.
01:06 Donc en fait, là, s'il y a des personnes qui se rendent coupables de choses...
01:09 - Et qui nous conduisent vers une forme de guerre civile ?
01:11 Je vais volontairement... Je suis un peu... Je vais loin quand j'emploie ces termes-là.
01:15 - Non mais... - Mais est-ce qu'il y a une volonté ? Selon vous ?
01:19 - Ce que je vois aujourd'hui mener la guerre civile, c'est ceux qui attisent ça.
01:27 C'est Zemmour aujourd'hui qui souffle sur des braises. - Qui nous conduit à la guerre civile.
01:32 - Qui souffle sur des braises.
01:36 Encore une fois, nous sommes... Si je vous dis par exemple cette phrase,
01:42 "Ce matin j'ai bu un café et j'ai mangé un abricot parce que j'avais besoin de sucre."
01:46 Dans cette phrase, il y a trois mots arabes. Vous le saviez ?
01:50 Non, parce qu'en fait nous sommes dans une société qui a toujours été ouverte
01:54 à l'influence de différentes cultures. Et que c'est profondément ça la France.
01:59 C'est profondément ça la France. Et qu'on n'est pas une espèce d'île,
02:04 au plein milieu de l'océan Atlantique ou de l'océan Pacifique,
02:08 qui serait isolée du reste du monde.
02:11 L'histoire de la France, c'est une histoire de porosité à plein de cultures,
02:16 à plein de mouvements de population. Et que c'est profondément notre histoire.

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