Canal Plus, 04/03/1990 :
- Jingle
- Flash (Aude Moracchini)
- Jingle
- "Mon Zénith à Moi" (Michel Denisot), incluant une page de publicités
A noter :
- Michel Denisot reçoit Michel Charasse, le truculent ministre délégué au budget.
- Le comédien Jean Carmet intervient à la table de Michel Charasse en fin d'émission.
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A noter :
- Michel Denisot reçoit Michel Charasse, le truculent ministre délégué au budget.
- Le comédien Jean Carmet intervient à la table de Michel Charasse en fin d'émission.
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00:00:00 [Musique]
00:00:19 [Bruits de machine à tour]
00:00:23 Ça a duré toute la journée, ils ont tout essayé hier à Bucarest pour faire tomber une statue de Lénine.
00:00:28 Dernier recours, une grue géante et l'attaque de l'irréductible avec une masse de béton.
00:00:33 Rien à faire, la statue est restée debout devant un public de plus en plus nombreux,
00:00:37 venu voir ce dernier communiste indéboulonnable.
00:00:40 [Bruits de machine à tour]
00:00:48 Bonjour, en Union soviétique, les Slaves font aujourd'hui l'expérience du vote démocratique.
00:00:52 Dans les républiques de Russie, de Biélorussie et d'Ukraine,
00:00:55 ils élisent les représentants de leurs soviets locaux.
00:00:59 Et pour la première fois, ils ont le choix, avec beaucoup de candidatures non communistes.
00:01:04 Les électeurs votent pour désigner le soviet de leur arrondissement,
00:01:07 le soviet de leur ville et le congrès des députés du peuple qui lui-même élira le soviet suprême.
00:01:12 Vous avez vu là, successivement, Yeltsin et Gorbatchev accomplir leur devoir civique.
00:01:17 Et puis de nouveaux incidents, signalés dans la province soviétique d'Ouzbékistan.
00:01:20 Le ministère de l'Intérieur parle d'affrontements interethniques qui ont fait des victimes.
00:01:25 Un grand pas pour les conservateurs israéliens,
00:01:29 qui accepteraient de rencontrer une délégation palestinienne.
00:01:32 Le premier ministre Yitzhak Shamir a réuni hier, dans sa résidence,
00:01:36 tous les ministres de son parti.
00:01:38 La plupart se sont déclarés favorables à une négociation avec des représentants des territoires occupés.
00:01:43 Une rencontre voulue par les américains, qui l'ont inclue dans le plan Becker.
00:01:47 Shamir doit donner sa réponse définitive demain.
00:01:50 En France, arrivé d'Alexandre Dubček, président de l'Assemblée tchécoslovaque, héros du printemps de Prague,
00:01:56 il rencontrera demain François Mitterrand.
00:01:58 Et puis le suspense au sein du parti socialiste, avec le vote aujourd'hui des fédérations.
00:02:02 Selon les premières estimations, les motions Fabius et Jospin se serrent de près, avec chacune 28% des mandats.
00:02:09 La motion Roca recueillerait, elle, environ 25%.
00:02:13 En sport, une confirmation hier soir sur Canal+, le talent du boxeur américain Mark Breland,
00:02:19 vainqueur de l'anglais Llyol Honnigan.
00:02:21 Il conserve sa couronne de champion du monde des super welters, Stéphane Desvergy.
00:02:26 Combat à sens unique hier soir à Londres, entre Mark Breland, de face en culotte blanche, et Lloyd Honnigan.
00:02:32 Après avoir envoyé 5 fois au tapis le britannique, Mark Breland conserve à 26 ans, sans difficulté,
00:02:38 son titre de champion du monde WBA des poids welters.
00:02:42 Dans cette troisième reprise, Breland inflige une véritable correction à celui qui, il y a 3 ans, détrônait Donald Curry.
00:02:51 Acculé dans les cordes, Honnigan a hier soir terriblement déçu.
00:02:55 Il ne s'est en fait jamais remis d'un direct du gauche à la face encaissée au premier round.
00:03:01 L'arbitre panaméen, Julio Alvarano, attendra pourtant le dernier moment pour mettre un terme au calvaire du britannique.
00:03:08 C'est la quatrième fois que l'ancien champion olympique défend victorieusement sa couronne mondiale des poids welters.
00:03:13 Doté d'un terrible punch, Mark Breland, à son meilleur niveau, a enfin confirmé sa réputation de boxeur surdoué.
00:03:20 En football, 28e journée de championnat hier. En première division, à noter surtout la grande défaite du leader, Bordeaux, battu par Cannes 3 à 0.
00:03:31 Victoire à domicile de Caen, Brest, Toulon, et surtout de Montpellier face à Nice.
00:03:36 Au classement, Bordeaux conserve la tête avec 4 points d'avance sur Marseille.
00:03:40 Marseille qui compte cependant 2 matchs de retard en bas de tableau, Mulhouse, Racing Paris 1 et Nice.
00:03:46 En deuxième division, groupe A, à noter la surprenante défaite du leader, Rennes, face à Abbeville.
00:03:52 Valenciennes a battu le Havre 1 à 0.
00:03:55 Et puis dans le groupe B, Nancy a fait un nouveau pas vers la première division en battant Nîmes 2 à 1.
00:04:01 A noter la victoire du Red Star sur Guegnon.
00:04:05 On termine avec la météo de cet après-midi. Catherine Aquilina nous prévoit du beau temps.
00:04:12 Et oui, cet après-midi, le beau temps persiste sur tout le pays.
00:04:24 Les nuages de la matinée présents sur le nord et conséquence de la dépression qui stationne sur la Scandinavie
00:04:29 continueront leur course dans le ciel français laissant toutefois une place assez confortable au soleil.
00:04:35 Ce qui nous donne pour la carte de cet après-midi, un ensoleillement massif sur les régions qui se situent dans les 2/3 sud du pays
00:04:42 et quelques passages nuageux au nord d'une ligne qui rejoint la Bretagne à l'Alsace.
00:04:46 Autrement, le vent soufflera sur les côtes de la Manche à environ 30 km/h et de la côte d'Azur à la Corse vite à s'enregistrer 50 km/h.
00:04:53 Les températures restent stationnaires, elles varieront entre 7 et 11 degrés pour le nord et entre 8 et 12 degrés pour le sud.
00:05:00 Près de la Méditerranée, elles atteindront 15 degrés.
00:05:04 Tout de suite, Montsénit à moi, Michel Deniseau reçoit Michel Charas. Bon dimanche.
00:05:19 [Musique]
00:05:31 Un seul mot, Brotel.
00:05:32 Jovial et sympathique.
00:05:34 Une certaine brutalité dans ses expressions.
00:05:36 C'est un bon vivant.
00:05:37 Choquant, provocant.
00:05:39 L'épicier du gouvernement.
00:05:40 Très sympathique et paraît-il encore plus grossier dans ses services qu'il ne peut l'être en public.
00:05:47 C'est quand même quelqu'un qui nous pique du fric.
00:05:49 Très spontané.
00:05:50 Très original pour un ministre du budget.
00:05:53 Ah ouais, là il est beau avec ce Brotel quand je le vois.
00:05:55 Eh, il est très gentil, si on a besoin d'un service, il est là tout de suite.
00:05:59 C'est un bon vivant, quoi.
00:06:00 Il est dynamique.
00:06:01 Énergique, il a son franc-parler. Je ne le connais pas, mais enfin, je le trouve bien.
00:06:05 Il dit ce qu'il pense, il a un peu tout, quoi.
00:06:07 Quelqu'un d'énergie et quelqu'un qui fait plein de bonnes choses pour sa commune.
00:06:12 Il est cool.
00:06:13 C'est mon patron, alors un homme parfait.
00:06:15 Un bon franc-parler, un bon Auvergnac, quoi.
00:06:18 Voilà, Michel Charas, bonjour.
00:06:39 C'est plus tôt et c'est la première fois que vous nous recevez que moi qui vous reçois,
00:06:43 parce que nous sommes chez vous à Puy-Guillaume.
00:06:45 On va y revenir dans un instant.
00:06:47 Une réaction sur le micro-trottoir ?
00:06:49 Je les trouve tous très sympathiques.
00:06:51 Vous voulez que je dise.
00:06:53 Et j'en profite pour dire que je suis ravi de vous accueillir en Auvergne.
00:06:56 Bien. Est-ce que vous vivez actuellement, vous êtes ministre du budget,
00:06:59 autrement dit, vous êtes l'une des personnes les plus puissantes de France.
00:07:01 Oh là là.
00:07:02 Si.
00:07:03 Ah, c'est ce qu'on croit.
00:07:04 Mais c'est la vérité.
00:07:05 Mais on me prend mes sous.
00:07:07 Mais c'est vous qui distribuez les sous.
00:07:08 Oui, mais on me prend beaucoup.
00:07:09 Vous êtes l'un des plus puissantes du gouvernement, en tout cas.
00:07:12 Un ministre comme d'autres.
00:07:14 Est-ce que c'est la plus belle période de votre vie que vous vivez actuellement ?
00:07:17 Non. Je ne dirais pas ça.
00:07:20 D'abord, on ne peut pas savoir si c'est la plus belle quand on ne les a pas toutes passées.
00:07:23 Non, mais jusqu'à maintenant.
00:07:24 Jusqu'à maintenant.
00:07:25 Quand on est au soir de la vie.
00:07:26 Deuxièmement, je pourrais juger cette période que quand elle sera terminée.
00:07:30 Troisièmement, j'ai eu d'autres bons moments.
00:07:35 J'en ai aujourd'hui, j'en ai des moins bons,
00:07:37 mais j'en ai eu d'autres avant sans être au gouvernement.
00:07:39 Heureusement, d'ailleurs.
00:07:40 Et le fait d'avoir beaucoup de pouvoir, c'est quelque chose dont vous pourrez vous passer un jour ?
00:07:46 Non, mais c'est une fausse idée de dire que le ministre du Budget a beaucoup de pouvoir.
00:07:49 Le ministre du Budget, il appelle l'attention du gouvernement, du Premier ministre,
00:07:52 sur les contraintes des finances publiques.
00:07:54 Mais ce n'est pas lui qui prend toutes les décisions.
00:07:57 Il prend des décisions d'exécution, il ne prend pas des décisions d'orientation.
00:08:00 Et moi, je travaille à partir des directives qui me sont données par le Premier ministre,
00:08:04 éventuellement par le Président de la République, en tout cas des arbitrages du Premier ministre.
00:08:07 Donc, ce n'est pas une puissance formidable.
00:08:10 Simplement, ce en quoi on peut considérer que le ministre du Budget est un peu "favorisé" par rapport à ses collègues,
00:08:16 c'est que moi, j'ai l'ensemble des renseignements sur ce qui se passe dans tous les ministères,
00:08:20 puisque j'ai la charge de suivre l'intégralité des budgets de tous les ministères.
00:08:24 Ce qui n'est pas le cas de mon collègue de l'Agriculture qui ne sait pas ce qui se passe à l'équipement,
00:08:28 de mon collègue de l'Équipement qui ne sait pas ce qui se passe à l'Éducation Nationale,
00:08:31 de mon collègue de l'Éducation Nationale qui ne sait pas ce qui se passe à l'Environnement, etc.
00:08:34 Donc moi, j'ai un rassemblement d'informations qui fait que, effectivement, je suis un peu privilégié par rapport à mes collègues.
00:08:40 Alors, nous parlons très très peu, si ce n'est pas du tout, de politique dans cette émission.
00:08:43 Alors, voilà déjà Georges Walensky qui est installé dans votre bureau, le bureau ministériel depuis Guillaume ici,
00:08:48 et qui fait référence à votre vocabulaire.
00:08:51 C'est vrai que vous avez un langage très direct, très spontané, comme le dit Georges là.
00:08:56 Est-ce que vous parlez réellement au chef de l'État ou au Premier ministre en disant "merde, putain" ?
00:09:01 Non mais d'abord, je ne dis pas comme ça des gros mots par plaisir de les dire.
00:09:06 Je parle un langage qui est le langage courant.
00:09:09 C'est-à-dire celui que vous entendez quand vous n'êtes pas à la radio et à la télévision.
00:09:12 Bon, ici vous êtes à la télévision, à la radio, pas vous particulièrement Canal+
00:09:16 mais vous êtes aseptisé, il faut être attention.
00:09:19 Moi, je connais des journalistes qui me tutoient à la ville et qui me voient à l'écran.
00:09:23 Pourquoi on ne se dit "répétez-vous" ? On me dit "ah bah oui, d'accord, mais ça ne se fait pas".
00:09:26 Bon, pourquoi ça ne se fait pas ? Ça ne se fait pas.
00:09:28 Donc moi, je parle le langage que parlent les gens au bistrot, au bureau, à l'usine, avec leurs collègues, avec leurs copains.
00:09:34 Il y en a qui disent "merde", il y en a qui ne le disent jamais, il y en a qui le disent un peu, il y en a qui le disent beaucoup.
00:09:38 Moi, j'ai un langage plutôt imagé. Je trouve d'ailleurs que c'est un bon moyen pour se faire comprendre.
00:09:42 Vous avez l'accent Auvergnat quand vous arrivez ici. Je vous vois depuis hier ici.
00:09:47 Et quand l'émission commence, vous avez moins l'accent Auvergnat que quand vous êtes au milieu de vos amis.
00:09:50 Oh non, c'est comme pur hasard.
00:09:52 On va retrouver de vos amis tout à l'heure.
00:09:54 On va visiter la région, votre canton, en commençant par Châtelledon, donc première image.
00:09:59 Qui est le chef-lieu de canton.
00:10:00 Qui est le chef-lieu de canton, vous êtes conseiller général, vous êtes maire depuis Guillaume, qu'on va découvrir aussi.
00:10:03 Qui est dans le canton de Châtelledon.
00:10:04 Voilà, Châtelledon, où il y a une très très bonne minerale.
00:10:06 Exactement, la serre Gentale.
00:10:08 Sans vasenne.
00:10:09 Oui, exactement. Ça, c'est le château de Pierre Laval, ça c'est les Maisons du Moyen-Âge.
00:10:13 Ou ce sont les Maisons du Moyen-Âge, parce que je parle quand même français correctement en général.
00:10:17 Ça c'est le Beffrois.
00:10:19 Châtelledon est un bourg très ancien, qui est beaucoup classé et qui a beaucoup d'allure.
00:10:25 Ça c'est Puy-Guillaume, qui est la principale commune du canton, mais pas son chef-lieu.
00:10:29 Et la rue principale commerçante, Verdome, qui est la troisième verglue industrielle de France,
00:10:34 qui fabrique des bouteilles et qui appartient au groupe Perrier.
00:10:36 Oui, donc qui refait des bouteilles.
00:10:38 Qui refait des bouteilles, ce qui me permet de trouver des bouteilles fabriquées à Puy-Guillaume dans le monde entier.
00:10:42 L'autre jour j'étais outre-mer, je regardais le cul des bouteilles pour voir s'il y avait bien marqué PG,
00:10:45 elles avaient été faites ici.
00:10:47 Stade de foot ?
00:10:48 Le stade, oui.
00:10:49 Ça c'est une guinguette bistrot.
00:10:51 Et là c'est l'endroit où vous habitez, Terre-Ville ?
00:10:53 C'est le village où j'habite.
00:10:55 Lieu dit, la maison.
00:10:59 Ça c'est ma modeste maison.
00:11:04 C'est Daniel et Michel Schmaltz.
00:11:07 Coup d'œil dans le frigo.
00:11:13 Oui, vous voyez qu'il n'y a pas grand chose.
00:11:15 Ça veut dire qu'on évite de mettre des choses là-dedans, on les met ailleurs.
00:11:17 Ça a l'air bon quand même.
00:11:18 Ça veut dire que le jambon et les saucissons sont dans un coffre à cendres fait pour ça.
00:11:21 C'est la manger où nous rejoindrons tout à l'heure pas mal de vos amis.
00:11:25 L'endroit où nous sommes, le salon.
00:11:27 Oui.
00:11:28 Vous ne vivez pas dans un grand luxe ?
00:11:32 Non, c'est une maison ancienne qu'on a rénovée depuis 10 ans, petit bout par petit bout, qui est très grande.
00:11:38 Qui paraît plus petite vu de l'extérieur qu'elle ne l'est en réalité, elle est grande.
00:11:43 Comme je ne suis pas très fortuné, on fait ça avec ma femme petit à petit.
00:11:47 Ce n'est pas simple.
00:11:49 Les célèbres bretelles sur lesquelles on a déjà beaucoup parlé.
00:11:51 Particulièrement parce qu'il y en a d'autres ailleurs.
00:11:53 Je suppose que vous avez tout mis sur le lit.
00:11:55 Et là vous êtes là le week-end ?
00:11:59 Je suis là en principe vendredi, samedi, dimanche et lundi matin.
00:12:02 Quoique le lundi matin je suis souvent au conseil général à Clermont-Ferrand.
00:12:05 Je pars plutôt vers 9-10h pour prendre ensuite l'avion de 13h pour Paris.
00:12:11 Vous pratiquez beaucoup de sport ?
00:12:13 En dehors de la marche, aucun.
00:12:16 A la fois parce que je n'ai pas beaucoup de temps et puis je m'intéresse à quelques sports, mais je n'en pratique pas.
00:12:22 Ça ce sont des dossiers ?
00:12:23 Ça c'est mes archives au grenier, il y en a beaucoup.
00:12:25 Vous conservez beaucoup de choses ?
00:12:26 Je signale quand même pour les téléspectateurs intéressés que la maison est sous surveillance permanente et que ce n'est pas la peine qu'ils viennent me piquer mes papiers.
00:12:34 Combien gagnez-vous par mois ?
00:12:38 Parce que là on va remplir notre feuille d'euros.
00:12:40 Combien je gagne par mois ?
00:12:41 Comme ministre, je reçois par mois un salaire, déduction faite des cotisations de retraite que je continue à verser comme ancien sénateur,
00:12:52 puisque quand on est parlementaire on a le droit de continuer à verser, qui fait, vous ne direz pas 10 francs près, mais 38 700 francs et quelques par mois.
00:13:00 D'accord. Et vous payez combien d'impôts ?
00:13:02 C'est ce que je gagne comme ministre.
00:13:04 J'ai en plus une indemnité de maire qui est égale à la moitié de ce que je devrais toucher, puisque je n'ai pas voulu prendre la totalité,
00:13:09 donc un peu plus de 2 050 francs par mois, quelque chose comme ça.
00:13:12 Et au conseil général, comme vice-président du conseil général, avec des charges particulières de réunion de bureau et de réunion de commission plus fréquentes,
00:13:18 j'ai une indemnité mensuelle de l'ordre de 8 000 et 9 000 francs par mois, mais sur lesquelles le parti socialiste m'en ponctionne un bon peu.
00:13:27 Vous payez combien ?
00:13:29 L'indemnité de maire, l'indemnité de conseil général n'est pas imposable, l'indemnité ministérielle est imposable, sous réserve de 7 000 et quelques francs par mois,
00:13:36 qui sont représentatifs de frais qui ne sont pas imposables.
00:13:38 D'accord. Et votre femme travaille ?
00:13:40 Ma femme travaille, elle est enseignante, et Lionel Jospin a bien voulu la détacher auprès de moi, puisqu'elle m'aide à mon secrétariat personnel.
00:13:49 Elle est institutrice, enseignante, et elle gagne à peu près 8 500 francs par mois comme institutrice, plus une prime de cabinet qu'elle touche,
00:13:56 comme tous les membres de mon cabinet, de l'ordre de 2 000 francs.
00:13:58 Lorsqu'on est chez vous pendant 48 heures, on a l'impression que vous ne vivez pas comme un ministre, enfin, vous vivez comme si vous n'étiez pas ministre à vie, quoi.
00:14:05 Écoutez, c'est pas un ministère, ici, c'est une maison, c'est une maison à la campagne, c'est ma maison, c'est l'endroit où j'ai mes affaires, où j'ai ma vie, où j'ai ma famille,
00:14:13 où j'ai les miens, donc une partie des miens, parce que les autres sont plutôt sur thermoférant, mais donc c'est pas un ministère, ici.
00:14:20 Vous êtes très économe ?
00:14:22 Non, je suis regardant, j'aime pas gaspiller, parce qu'ici, en Auvergne, il n'y en a pas radin, contrairement à ce qu'on croit, économe, oui, radin, non.
00:14:33 En fait, on connaît en Auvergne le prix de l'argent et la difficulté qu'on a pour le gagner parce que c'est une terre rude, alors on fait attention.
00:14:41 Et vos parents fabriquaient des billets de banque à la Banque de France, à Clermont-Ferrand ?
00:14:44 Exactement, à Chamalières, où je suis né, et mon grand-père aussi, parce que c'était presque une dynastie.
00:14:51 Quelles sont les personnalités les plus célèbres nées à Chamalières ?
00:14:54 Nées à Chamalières ? Je crois qu'à Chamalières, il n'y a pas de personnalité née à Chamalières, parce que la personnalité à laquelle vous pensez peut-être n'est pas née à Chamalières.
00:15:02 Et sa famille habitait Clermont-Ferrand, il est né en Allemagne, parce que par les hasards de la carrière de son père, président jusqu'à Destin, donc je sais pas ce qui est né à Chamalières.
00:15:09 Je peux vous dire que dans le département, il y a eu Blaise Pascal, qui est né à Clermont-Ferrand, Michel de l'Hospital, qui est né quelque part du côté de Rion, Emmanuel Chabrier à Amber, le compositeur, mais à Chamalières, je sais pas, le maire de Chamalières m'avait voulu voir beaucoup.
00:15:23 Alors, le premier extrait de film qu'on va voir, vous n'allez pas beaucoup au cinéma, surtout depuis que vous êtes ministre, je pense.
00:15:28 Oui, lâche.
00:15:29 Je vous ai vu une fois, c'était pour Manche-Clou, à une projection.
00:15:31 Voilà, et à une projection privée en plus.
00:15:32 C'est le seul film que vous ayez vu depuis deux ou trois ans.
00:15:34 La Traversée de Paris avec Gabin, Bourville et De Funès, un film de Claude Autant-Lara. Vous me direz pourquoi vous l'avez choisi après qu'on l'ait regardé.
00:15:41 D'accord.
00:15:42 Monsieur Grand-Gilles, je m'en remets à votre honnêteté. Et pour le reste, à la grâce de Dieu.
00:15:48 Mais pensez à ce que j'ai fait pour vous. Tenez, un petit paquet de gouloises là pour le trajet. Il en manque que deux.
00:15:53 Et il lui donne des cigarettes, maintenant.
00:15:55 Oh !
00:15:57 Qu'est-ce qu'il y a encore ?
00:15:58 Rien, mais c'est plus lourd que je ne pensais. Je crois qu'il va me falloir 2000 francs de plus.
00:16:04 C'est sérieux ?
00:16:05 Comment si c'est sérieux ?
00:16:07 Rien du tout, vous m'entendez ? Rien du tout.
00:16:09 Je vais 2000 francs, au nom de Dieu, Jean-Mier. Jean-Mier, 2000 francs.
00:16:15 Rien du tout. Je lui casse la gueule.
00:16:17 Jean-Mier, je veux 2000 francs, Jean-Mier, car un sacré paillement.
00:16:22 Oui, oui, on le sait. Plus un franc, plus un sou.
00:16:25 Mais laissez-moi le 200.
00:16:27 Jean-Mier, Jean-Mier, Jean-Mier, Jean-Mier, Jean-Mier.
00:16:37 Mais madame, vous n'êtes pas fou ? On vous entend partout.
00:16:40 Non, c'est rien, c'est rien, ça s'arrange.
00:16:41 Monsieur Jean-Mier.
00:16:43 Le film existe en cassette vidéo, donc La Traversée de Paris, c'est produit par René Château.
00:16:47 Je vous l'offre, parce que je sais que vous avez amené le scope.
00:16:49 Ah, merci, merci beaucoup.
00:16:51 Vous trouvez ça désopilant ?
00:16:53 Non, d'abord, je trouve que ce sont trois monstres sacrés.
00:16:56 Et puis surtout, cette scène est extraordinaire, parce qu'elle fait partie de ce que les Français ont oublié de la dernière guerre.
00:17:06 On a oublié que la dernière guerre comportait un certain nombre de caractéristiques,
00:17:10 au point d'employer aujourd'hui un vocabulaire qui ne correspond plus à rien.
00:17:12 Moi, je suis intervenu un jour en direct sur une chaîne de télévision,
00:17:15 qui était la une, je crois, dans une émission, où un chanteur connu s'exprimait et traitait les services fiscaux de Gestapo.
00:17:22 Alors que s'il était passé entre les mains de la Gestapo, à l'époque de la Gestapo,
00:17:26 le pauvre n'aurait certainement pas eu la chance de venir expliquer ce qui lui était arrivé ensuite à la télévision.
00:17:30 Donc je me suis dit, les mots perdent un peu leur sens.
00:17:33 En ce qui concerne la période de la dernière guerre, le souvenir s'estompe beaucoup.
00:17:36 Sauf, bien entendu, de la part de ceux qui ont fait de la résistance, qui ont été combattants,
00:17:40 qui ont été collaborateurs, parce que ça existe aussi, malheureusement.
00:17:43 Et quand vous parlez aux Français moyens, qu'est-ce que ça vous rappelle, la dernière guerre ?
00:17:49 La prérection immédiate, c'est, pour 70% des cas, on crevait de faim.
00:17:55 C'est-à-dire que les libertés, le nazisme, le fascisme, tout ce qui pouvait exister, tout ce qui a fait l'Holocauste, tout ça,
00:18:03 non, la bouffe. Et on bouffait pas.
00:18:06 Et je pense que ce film raconte que, à l'occasion des activités de bouffe,
00:18:11 il y avait aussi toutes les lâchetés possibles à travers le marché noir.
00:18:14 Je trouve cette scène fantastique, vous comprenez, c'est trois Lascars,
00:18:17 avec ce tépichier voyou qui vient de tuer un cochon dans des conditions clandestines,
00:18:22 parce qu'il faut voir ce film, malheureusement, il y a longtemps qu'on n'a pas vu repasser à la télévision,
00:18:26 mais il faut voir l'histoire, quoi, c'est fantastique.
00:18:28 Alors, on va voir maintenant ce que vous aimez comme musique.
00:18:31 Voilà, "Je suis un homme de dossier", dit Georges Wolinsky, "Les 5 pour 5", "Jambon cru", etc., etc.
00:18:36 On parlera de la cuisine avernière tout à l'heure aussi.
00:18:38 Ce que vous aimez, c'est ça, regardez, c'est "Rondo Veneziano".
00:18:41 C'est une musique que vous écoutez régulièrement.
00:18:42 J'écoute quand je peux, je la trouve agréable.
00:18:45 [Musique]
00:18:47 [Musique]
00:18:50 [Musique]
00:18:52 [Musique]
00:19:02 [Musique]
00:19:12 [Musique]
00:19:14 [Musique]
00:19:23 Alors, ce que vous appréciez dans le "Rondo Veneziano", c'est aussi une certaine forme d'élégance,
00:19:36 la propreté des musiciens.
00:19:37 Vous n'aimez pas les rockers.
00:19:39 Les rockers ?
00:19:41 Si, si, bien sûr, mais je veux dire, je trouve que ça montre qu'on peut faire aussi des groupes qui ressemblent à autre chose.
00:19:46 Et puis, il faut tout, tous les genres, mais je trouve que ça a une certaine douceur et ça repose.
00:19:52 Alors, on va marquer une première pause dans cette émission et une première pause de publicité.
00:19:58 Donc, nous sommes à Puguillo, en direct chez Michel Charras, ministre du budget.
00:20:02 Et on va se retrouver avec une question qui est posée par le président du CIGAC,
00:20:05 qui est un club de journalistes amateurs de cigares et il est de Canel+.
00:20:09 C'est Philippe Gildas.
00:20:11 Très bien.
00:20:14 [Musique]
00:20:16 Candia sera partenaire officielle des Jeux Olympiques d'hiver de 1992
00:20:26 et aussi fournisseur des champions de bobsleigh pour les Jeux suivants.
00:20:30 Avec son lait naturellement riche en calcium, Candia fait des générations de champions.
00:20:35 - Pour mon visage, j'ai fait un choix. Nivea Visage. Des produits vraiment efficaces.
00:20:44 Pour mes yeux, la douceur. Des maquilles en doux pour les yeux.
00:20:49 Pour mon teint, la fraîcheur. Emulsion nettoyante à l'eau.
00:20:56 Et parce que l'activité me rend belle, crème fluide active.
00:21:00 Nivea Visage. La beauté au sérieux.
00:21:08 - Ah mon pauvre vieux. Je me demande comment t'as pas craqué avec la vie qu'on mène.
00:21:15 Heureusement qu'on a homo liquide tous les deux. À la tienne.
00:21:19 - Homo liquide. Plus fort contre les tâches. Plus tendre avec le linge.
00:21:23 En quelle forme. Allez viens, le devoir nous appelle.
00:21:27 Electricien, mécanicien, électronicien, informaticien, fusilier marin, pilote d'aéronautique.
00:21:42 La Marine Nationale. Ses 35 métiers.
00:21:49 35 métiers pour aller loin.
00:21:53 Le meilleur c'est moi.
00:21:57 C'est le plus rapide.
00:22:00 C'est le plus agile. C'est le plus malin.
00:22:04 Déjà là.
00:22:09 À New York, le roi c'est Spike.
00:22:12 Le meilleur c'est moi.
00:22:15 C'est le plus rapide.
00:22:18 C'est le plus agile. C'est le plus malin.
00:22:22 À New York, le roi c'est Spike.
00:22:26 C'est le plus rapide. C'est le plus agile. C'est le plus malin.
00:22:31 Encore toi.
00:22:34 À New York, le roi c'est Spike.
00:22:37 Citroën AX, le roi c'est elle.
00:22:41 Zéro degré. Rouge ou blanc. Le même plaisir sans l'alcool.
00:22:47 Zéro degré.
00:22:50 Zéro degré. Rouge ou blanc. Le même plaisir sans l'alcool.
00:22:55 Zéro degré. Rouge ou blanc. Le même plaisir sans l'alcool.
00:22:59 Monsieur le ministre, tout le monde sait que vous êtes un gros fumeur de gros cigares.
00:23:04 Or, les Havans, on les trouve de plus en plus difficilement en France.
00:23:08 Les Cubains prétendant que vous les taxez abusivement.
00:23:12 Alors, puisque vous fumez toujours, question, vous allez les acheter en Suisse ?
00:23:17 Voilà votre cave à cigares.
00:23:20 Oui. Bien, bonjour Philippe Gildas.
00:23:23 Nous avons participé effectivement à un banquet l'année dernière où les journalistes m'avaient remis le prix de...
00:23:27 Cigares en chocolat.
00:23:30 Non, mais on me pose la question, puisque depuis qu'il y a une pénurie de Havans en France,
00:23:33 je reçois un peu de courrier au ministère en disant "Vous êtes le patron de la Seita, c'est de votre faute, etc."
00:23:37 En premier, on sait, pas de ma faute, il y a un problème avec les Cubains qui dépassent.
00:23:41 Moi, je ne demanderais qu'à vendre ces produits, la Seita aussi bien entendu.
00:23:45 La deuxième chose, c'est que je ne souffre pas de pénurie parce que...
00:23:49 Mes amis, depuis très longtemps, ont compris deux choses.
00:23:53 C'est que j'aimais les bretelles et que j'aimais les cigares.
00:23:56 Et tout le monde m'offre des bretelles et des cigares.
00:23:59 Et vous avez une boîte ici qui m'a été adressée pour Noël, ou pour le 1er janvier, peu importe,
00:24:04 par un ami qui est en Suisse, effectivement, mais je n'ai pas été le chercher, c'est lui qui me l'a envoyée,
00:24:09 qui est M. Gérard, qui a établi une très belle boutique qui cherche à concurrencer Davidoff à l'Hôtel Hilton à Genève,
00:24:14 et qui m'a dit, pour Noël, voilà, ou pour le 1er janvier, avec mes bons voeux, voilà une belle boîte de cigares.
00:24:18 - Vous aviez envisagé d'arrêter de fumer, je crois, parce que vous fumez beaucoup.
00:24:21 - Je fume beaucoup. Enfin, je préférerais pas le dire parce que ma femme écoute, elle est pas loin.
00:24:24 J'essaye de lui mentir un peu en disant que je fume moins qu'avant, mais enfin, je fume toujours beaucoup trop.
00:24:28 Et je m'étais dit, si le président se représente en 88 et s'il est réélu, je ne fumerai plus.
00:24:34 Et j'ai dû tenir une semaine parce que peu de temps après, il y a eu les élections législatives,
00:24:38 puis j'ai été nommé ministre avec...
00:24:40 - Sinon, en général, vous tenez vos promesses ?
00:24:42 - Je tiens toujours mes promesses.
00:24:45 - Qui a le plus d'influence sur vous dans la vie ?
00:24:47 - À quel point de vue ?
00:24:49 - Dans votre vie personnelle.
00:24:51 - Ah, dans ma vie personnelle ou dans ma vie ministérielle ?
00:24:53 - Dans votre vie personnelle.
00:24:55 - Dans ma vie personnelle, j'écoute ma femme, bien entendu,
00:24:59 qui n'hésite pas à me donner son avis, quelquefois même d'une façon un peu abrupte, n'est-ce pas ?
00:25:05 Mais des amis qui me sont chers, qui de temps en temps me donnent leur avis,
00:25:12 même si je ne les consulte pas, n'est-ce pas ?
00:25:16 - Parce que parfois on a le sentiment que vous avez des formules tellement fortes
00:25:20 qu'il y a une agence de pub derrière vous...
00:25:22 - Ah non, j'ai absolument aucun conseiller en communication, je ne pratique pas ce genre de choses.
00:25:25 Je n'y crois pas d'ailleurs à ça.
00:25:26 Je m'excuse auprès de mes amis qui sont conseillers en communication,
00:25:28 j'en connais un certain nombre, je ne crois pas beaucoup à ça.
00:25:31 - Même pour être élu président de la République ?
00:25:33 - Je ne sais pas, je n'ai pas été candidat aux élections présidentielles.
00:25:36 Contrairement à ce qu'on croit, je n'ai pas de politique de gestion de mon image.
00:25:41 C'est une légende, on dit "ah il gère son image d'une façon formidable,
00:25:45 j'ai collègues ministres qui me disent "mais comment tu le fais ?" etc.
00:25:47 Je fais ce que je ne fais pas.
00:25:49 C'est la première fois que je suis à Canal+, je ne suis jamais allé à la 5, je ne suis jamais allé à la 6,
00:25:54 je ne suis allé une fois à la 3 depuis que je suis ministre, depuis 18 mois, 19 mois.
00:25:58 Je ne suis jamais allé sur la 2, je ne suis jamais allé 3-4 fois sur la 1,
00:26:01 je ne suis jamais allé sur RMC, jamais allé sur RTL,
00:26:07 je suis allé une fois sur France Inter, 3-4 fois sur Europe 1.
00:26:10 - Votre radio préférée c'est Tata Lulu ?
00:26:12 - Ah non, c'est Tata Lulu, c'est une radio locale, une vraie radio locale,
00:26:16 au sens radio locale du terme, c'est-à-dire une radio de village,
00:26:19 qui s'est créée ici à 7 ou 8 km d'ici, à Lusilla.
00:26:22 Ce sont des amis, d'ailleurs des copains qui ont fait ça, c'est assez folklorique.
00:26:25 Mais ça c'est la vraie radio locale.
00:26:27 - Alors on va voir une image de télévision, il y en a plusieurs que vous avez choisies.
00:26:30 La première c'était le 10 mai 81, à 19h59'30,
00:26:35 et la soirée électorale était présentée, vous vous en souvenez bien, je crois,
00:26:38 par Jean-Pierre Elkabbach et Étienne Mougette.
00:26:41 - Eh bien nous sommes donc dimanche 10 mai 1981,
00:26:45 le deuxième tour de l'élection présidentielle,
00:26:47 nous vivons ensemble un moment décisif, dans quelques secondes, effectivement...
00:26:53 - 15 secondes, 25 secondes, pardon, 27.
00:26:56 - ...à l'heure, dans quelques secondes, vous allez connaître le nom du président de la République.
00:27:02 Dans tous les états-majors, un peu partout, dans tous les foyers, on attend ce résultat.
00:27:07 Effectivement, vous l'aurez à l'heure précise.
00:27:10 - 10 secondes.
00:27:12 5, 4, 3, 2, 1.
00:27:19 - François Mitterrand est élu président de la République.
00:27:24 - Répétons donc, estimation Cédecian et Houellebulle,
00:27:27 M. François Mitterrand est élu président de la République,
00:27:30 51,7%, Valéry Giscard d'Estaing, 48,3%.
00:27:37 - Cette soirée-là, vous étiez où ?
00:27:40 - Ah, j'étais à Puy-Guillaume. J'étais à Puy-Guillaume,
00:27:43 j'avais la chance de connaître, parce que je faisais partie de l'équipe du président déjà à l'époque,
00:27:48 de l'équipe de campagne, j'étais avec Pierre Bérégovoy, Rudsol Ferrino,
00:27:51 j'étais resté dans mon bureau à l'Assemblée nationale, à l'époque j'étais secrétaire de groupe,
00:27:54 mais j'étais maire de Puy-Guillaume, j'avais présidé mon bureau de vote, j'avais fait mon dépouillement,
00:27:58 j'avais connu pratiquement les résultats à la fourchette vers 18h30,
00:28:02 comme tous les journalistes de France, mais vous savez que jusqu'à 20h on ne peut rien dire,
00:28:05 donc j'avais rien dit, j'avais gardé le silence même y compris ici,
00:28:08 sauf pour quelques très proches à qui j'avais dit "c'est bon".
00:28:10 Je pensais d'ailleurs depuis le premier tour que c'était bon,
00:28:13 mais il fallait quand même attendre le vote lui-même.
00:28:16 Et donc bien que j'aie connu le résultat à une heure et demie avant le reste de la France,
00:28:21 comme un certain nombre de gens de l'entourage du président et comme le président lui-même,
00:28:25 c'est la seule fois je crois que j'ai pleuré à 20h, à la vue de cette image.
00:28:32 Vous voyez ce truc découpé sur l'écran qui était d'ailleurs une belle technique de télévision déjà en 80,
00:28:37 parce que ça fait déjà longtemps, presque 10 ans, 9 ans,
00:28:40 et j'ai trouvé très émouvant et je crois qu'il y avait beaucoup de Français qui étaient émus.
00:28:44 Est-ce que sous cette apparence parfois un petit peu abrupte...
00:28:47 Plus de 51,7.
00:28:48 Est-ce que sous cette apparence un petit peu abrupte, vous êtes d'une grande sensibilité ?
00:28:52 Plutôt oui, plutôt.
00:28:54 Mais il ne faut pas...
00:28:56 Vous savez quand on exerce les responsabilités qui sont les miennes, il faut être un peu dur.
00:29:02 Et c'est un rôle de composition ?
00:29:03 Et ce n'est pas drôle.
00:29:05 Oui ? Parfois vous aimeriez faire autre chose ?
00:29:08 Parfois j'aimerais faire plaisir, plus souvent.
00:29:11 D'abord je préfère faire plaisir que faire de la peine.
00:29:14 J'essaye de ne pas en faire.
00:29:16 Quand j'en fais c'est souvent d'ailleurs disproportionné avec ce que j'aurais voulu faire.
00:29:21 Et puis bon, mais qu'est-ce que vous voulez ?
00:29:24 J'aime bien mes collègues du gouvernement, les ministres,
00:29:27 quelles que soient nos sensibilités, nos tendances personnelles, nos croyances,
00:29:31 sont tous des amis, on forme une équipe autour du Premier ministre.
00:29:34 Pensez bien que quand telle ou telle vient me voir pour me demander quelque chose,
00:29:39 un rallonge de crédit ou autre, si je ne peux pas la lui donner, ça me rend triste.
00:29:43 D'autant plus qu'ils ont souvent de bons arguments.
00:29:45 Quelle est la qualité que vous appréciez le plus chez François Mitterrand ?
00:29:49 C'est difficile de dire ça, parce qu'il en a beaucoup.
00:29:53 Mais je crois que, outre ses qualités d'homme d'État, ses qualités personnelles,
00:30:03 il a une grande fidélité à ses amitiés et une grande rigueur sur les convictions.
00:30:08 Et en plus, le courage de les afficher.
00:30:11 Vous savez, lorsqu'au mois d'avril 1981, il a dit à la face de toute la France
00:30:18 qu'il était pour la suppression de la peine de mort, alors qu'il était candidat aux élections,
00:30:22 et qu'on savait que la majorité des Français n'était pas plutôt de ce bord-là,
00:30:28 moi-même je m'interrogeais à l'époque, j'ai trouvé ça très courageux.
00:30:34 Et je dois dire d'ailleurs que c'est quelque chose qui me plaît beaucoup,
00:30:38 parce que moi aussi je prends des positions, même si je sais qu'elles sont à contre-courant,
00:30:42 mais ça, ça m'a conforté dans l'idée qu'on doit toujours dire ce qu'on pense et dire la vérité aux gens.
00:30:47 Vous avez beaucoup d'influence sur lui ?
00:30:50 Personne n'a de l'influence sur lui.
00:30:54 On ne peut pas répondre à une question pareille.
00:30:56 Chacun de ceux qui sont ses collaborateurs lui donne les avis et les conseils qu'il souhaite, qu'il sollicite.
00:31:02 Après il prend ses décisions.
00:31:04 Mais personne ne peut dire...
00:31:06 Mais vous êtes assez écouté par lui ?
00:31:08 Non, pas plus que d'autres, ni moins que d'autres.
00:31:11 Personne ne peut dire "il a fait ça parce que je lui ai conseillé".
00:31:15 Notre avis est un élément dans un puzzle dont il a seul la maîtrise.
00:31:20 On va voir maintenant des images de l'attentat qui visent soit des chefs d'État, soit le chef de l'Église Jean-Paul II.
00:31:25 On va commencer par l'attentat de Kennedy.
00:31:27 Ça sent le chou.
00:31:29 C'est pour tout à l'heure.
00:31:32 Ces images d'attentat, ça veut dire quoi pour vous ce choix ?
00:31:36 Je trouve que c'est quelque chose d'affreux parce que je suis un démocrate sincère, profond.
00:31:40 Je crois vraiment au suffrage universel.
00:31:42 Et je crois que ça c'est la démonstration qu'il existe dans le monde des gens qui peuvent vouloir tuer la démocratie et l'expression du suffrage universel en s'en prenant aux dirigeants politiques et en particulier aux chefs d'État.
00:31:55 Ça c'est l'assassinat de Kennedy qui est un président élu au suffrage direct.
00:31:59 Même s'il y a un système un peu compliqué, ça c'est la tentative d'assassinat contre Reagan qui est également président élu au suffrage direct.
00:32:07 Et après, j'avais demandé qu'on sélectionne les vues en 1981 de l'attentat contre le pape Jean-Paul II.
00:32:13 Je crois qu'on devrait les voir après si vous avez retrouvé ce que je vous avais demandé.
00:32:18 Qui est aussi un chef d'État élu.
00:32:20 C'est vrai.
00:32:21 C'est même le premier du monde qui soit élu, puisque depuis le Moyen-Âge et même avant, les conciles successifs, malgré des péripéties des fois curieuses, il y a un pape un jour qui s'est élu tout seul.
00:32:32 Mais enfin bon, il y a quand même le principe de l'élection.
00:32:34 Un chef de l'Église est élu.
00:32:36 C'est le seul monarque élu.
00:32:38 Quels sont vos rapports avec l'Église, vos rapports personnels ?
00:32:40 Ah, moi je ne crois pas.
00:32:42 Je n'ai aucune religion.
00:32:44 Je les laisse faire.
00:32:46 Je ne crois pas.
00:32:48 On vous prête une phrase aussi sur la crise des vocations.
00:32:53 Vous avez dit il y a de moins en moins de prêtres parce qu'ils ne peuvent pas se reproduire entre eux.
00:32:56 C'est vrai, le célibat, ils ne se reproduisent pas.
00:32:58 Ce qui n'est pas le même problème chez les protestants, parce que là ils peuvent se marier, donc je pense qu'ils ont moins de problèmes de pasteur.
00:33:04 Alors le coup du permis de conduire, vous vous êtes fait avoir arrêté disons sur le périphérique en roulant à 120 km/h.
00:33:10 129 à l'heure, d'abord ce qu'on m'a dit, cinémomètre.
00:33:13 Donc vous avez, je pense que beaucoup d'élus se font sauter leur contravention ou dans ces cas-là ont le moyen de ne pas se faire sucrer le permis de conduire.
00:33:22 En tout cas, vous, on l'a su, vous avez eu 8 jours de suspension.
00:33:25 Ce jour-là, il y avait des photographes.
00:33:27 Ça peut être interprété de deux façons.
00:33:29 C'est un bel exemple, c'est vrai, de dire je n'utilise pas ce passe-droit.
00:33:33 Mais en même temps, on se dit c'est peut-être un petit peu démagogique parce qu'il a un chauffeur, finalement, c'est moins gênant que quand il s'arrive un VRP.
00:33:39 Écoutez, moi, je vais vous dire, mes collaborateurs à Paris, mes collaborateurs à Puguio, ma femme qui est à mon secrétariat ici avec mes deux collaboratrices,
00:33:47 savent que je ne fais jamais sauter de contraventions.
00:33:51 Quand il m'arrive d'en avoir pour stationnement, ça m'arrive quelques fois à Paris, je les paye.
00:33:56 Ma secrétaire de Paris, si elle était là, vous dirait que j'envoie un coursier au bureau de tabac acheter le timbre avec mes sous et je paye le timbre.
00:34:02 Bon.
00:34:03 Le jour où ça m'est arrivé cette histoire, j'ai dit il faut me traiter comme tout le monde.
00:34:07 Ce qui me paraît bizarre, d'ailleurs, c'est qu'on ait trouvé ça extraordinaire.
00:34:11 Parce que dans les pays du nord de l'Europe, où il y a d'autres traditions démocratiques, en Suède, en Norvège, en Finlande, en Hollande, au Danemark,
00:34:21 je crois que les ministres ont une autre... enfin l'opinion publique voit les ministres d'une autre manière et mon geste aurait été totalement banal.
00:34:29 C'est-à-dire qu'on aurait dit bon, c'est très bien, on le traite normalement. Il ne manquerait plus que ça qu'on le traite normalement.
00:34:33 Alors là, on se dit comment ? Mais il a demandé, etc.
00:34:36 Je suis détendu en disant vous avez eu que 8 jours, c'est pas suffisant.
00:34:38 J'ai eu que 8 jours parce que la commission de suspension du permis de Paris a décidé de me mettre 8 jours.
00:34:42 Et qu'on m'a dit que c'était le tarif habituel.
00:34:44 Il y a des gens qui m'ont dit non, c'est pas le tarif.
00:34:46 Moi, je me suis fait prendre sur une route à tel endroit. J'ai eu 3 mois, j'ai eu 6 mois, 15 jours ou 3 semaines.
00:34:51 Moi, je n'ai fait aucune démarche. J'ai demandé qu'on me traite comme tout le monde.
00:34:55 Et pendant la période où mon permis a été suspendu, dans la journée, je me déplace très peu.
00:34:59 J'avais une voiture de fonction, tout le monde le sait.
00:35:01 Je pourrais la garder. Je ne la garde pas. Je pourrais aller au taxi. Point.
00:35:03 Je suis même rentré un soir en métro parce que ça m'énervait d'attendre un taxi.
00:35:07 - Ça coûte combien le ticket de métro ?
00:35:09 - Je ne me rappelle plus parce que j'avais acheté un carnet.
00:35:11 Alors, je ne sais pas. Tiens, il y a un filtre qui se casse la figure.
00:35:15 J'avais acheté un carnet complet parce que ça coûte moins cher quand même.
00:35:19 J'ai donné le lendemain le carnet à un de mes huissiers du ministère parce que lui, il prend le métro.
00:35:23 - Alors, on va voir des images d'embouteillage. Ça, ça vous agace ?
00:35:27 Vous trouvez que ceux qui sont dedans, c'est de leur faute ?
00:35:29 - C'est le sommet de l'ânerie. Non, ce n'est pas de leur faute.
00:35:32 Mais je veux dire, est-ce que la société ne pourrait pas être organisée pour nous préserver de ça ?
00:35:39 Et plus on donne aux gens de conseil en disant "étalez vos départs, changez vos dates de départ, faites attention, etc.",
00:35:45 plus ils vont se fourrer là-dedans.
00:35:47 Alors moi, je dois dire que ça ne m'est jamais arrivé et que je veille à ce que ça ne m'arrive pas
00:35:51 parce que je trouve ça incroyable, quoi. Quelle bêtise.
00:35:55 - C'est-à-dire que vous partez pas en même temps que les autres ?
00:35:58 - Non, au fait, je pars pas. Le problème, c'est réglé.
00:36:01 Mais enfin, je comprends très bien qu'il y en ait qui soient pressés de partir
00:36:03 parce qu'ils ont des vies pas drôles, parce que l'attrait des vacances, c'est le changement d'air.
00:36:07 Les gamins sont là, on veut s'en aller.
00:36:08 Mais de là à aller tous se fourrer au même endroit, le même jour, à la même heure
00:36:12 et perdre une journée entière alors que finalement, en décalant d'une journée le lendemain,
00:36:17 on ne perd pas vraiment une journée. Vous voyez ?
00:36:19 Et au moins, on roule, ce qui est quand même moins agressant que d'être planté là et d'attendre,
00:36:22 en plein soleil, il fait chaud, il y a le gamin qui pleure, la belle-mère qui râle, etc. Enfin, c'est affreux.
00:36:26 - Alors, on va retrouver quelques-uns de vos amis dans un instant dans la salle à manger qui est à côté.
00:36:30 Nouvelle pause de pub et on va se retrouver avec une question surprise
00:36:33 qui vous est posée par une habitante depuis Guillaume,
00:36:36 que vous connaissez, je pense, qui est agricultrice, qui fait des fromages de chèvre
00:36:40 et qui s'appelle Mme Lemire.
00:36:42 - Ah, mais c'est ma voisine ! - Voilà.
00:36:44 - Ah, mais qui habite juste au-dessus, là.
00:36:47 - Blanc ? - Très blanc.
00:36:50 - Émail ? - Diamant.
00:36:53 Dandy Fritz, émail diamant, la magie du blanc.
00:36:56 Ce jour-là, Dime portait un nouveau voile lycra d'une transparence extrême.
00:37:02 Lorsque soudain...
00:37:05 Voile de Dime, si fin, si résistant qu'on n'y résiste pas.
00:37:10 ♪ ♪ ♪
00:37:16 ♪ ♪ ♪
00:37:21 ♪ Quand il a nuité ♪
00:37:23 ♪ Quand il a nuité ♪
00:37:26 ♪ C'est cela la nuit ♪
00:37:27 Voile de Dime, si fin, si résistant qu'on n'y résiste pas.
00:37:31 ♪ The hottest summer is cool with you ♪
00:37:37 ♪ With you, I feel just like in dreams with you ♪
00:37:42 L'haleine légère coule, vous aide à rester frais.
00:37:48 Vos étés n'en seront que plus doux.
00:37:51 - Alain Fleloup, êtes-vous d'accord quand on vous appelle
00:37:55 le troubillon de l'optique, l'enfant terrible des opticiens ?
00:37:57 - Oui. - Vous allez innover sur le marché des lentilles ?
00:37:59 - Oui. - Remplacer les optomologistes ?
00:38:01 - Non. - Vous créez le grand train lentille-bassette ?
00:38:03 - Oui. - Vous tenez une ordonnance ?
00:38:05 - Oui. - Est-il vrai que pour 105 francs par mois,
00:38:07 les lentilles et les produits d'entretien sont fournis ?
00:38:09 - Oui. - Leur remplacement si on les abîme ?
00:38:11 - Oui. - Si la vue change aussi ?
00:38:13 - Oui. - Des lentilles neuves ?
00:38:14 - Oui. - Et on arrête quand on veut ?
00:38:16 - Oui. - C'est génial !
00:38:18 - C'est génial ! - Non, c'est utile.
00:38:20 Gillette lance le rasoir capable de sentir chaque nuance de votre visage.
00:38:27 ♪ Gillette, la perfection masculine ♪
00:38:32 L'extraordinaire Gillette Sensor, le nouveau système de rasage Gillette.
00:38:36 Ces deux lames montées individuellement sur des ressorts étonnamment sensibles
00:38:40 détectent en permanence chaque détail de votre visage et s'y adaptent automatiquement.
00:38:44 Pour un rasage parfait, plus près, plus doux, plus sûr, nouveau Gillette Sensor.
00:38:48 ♪ Gillette, la perfection masculine ♪
00:38:53 Petit et raffiné, Y10 de l'ancien, c'est la voiture des villes.
00:39:00 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:02 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:04 Zéro degré, le même plaisir sans l'alcool, zéro degré.
00:39:06 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:08 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:10 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:12 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:14 ♪ Petit et raffiné, c'est la voiture des villes ♪
00:39:16 Bonjour, vous êtes maire d'un village en Auvergne
00:39:21 et j'aimerais savoir quelle est votre position vis-à-vis des mouvements écologistes
00:39:27 et si vous seriez prêt à prendre dans le conseil municipal des écologistes purs et durs
00:39:36 et à travailler avec eux la main dans la main ?
00:39:39 Très bien, je suis surpris de voir ma voisine, qui fait de très bons fromages de chèvre,
00:39:45 qui me pose ce genre de questions parce qu'elle ne l'a jamais posé en dehors de la télévision,
00:39:48 mais c'est très bien.
00:39:49 Peut-être que vous l'intimidez ?
00:39:50 Non, on se le donnerait.
00:39:51 Premièrement, les mouvements écologistes, bon, il faut qu'ils existent,
00:39:55 ils ont leur rôle, ils ont leur place.
00:39:57 Ils ont d'ailleurs appelé souvent l'attention sur des problèmes importants
00:40:01 et ils ont réveillé un peu l'opinion publique et puis surtout les pouvoirs publics
00:40:05 à un certain nombre de réalités.
00:40:07 Alors, est-ce que je prendrais les écologistes dans mon conseil municipal ?
00:40:10 D'abord, écoutez, vous avez parcouru Puguilhome,
00:40:13 vous avez vu, ce n'est quand même pas une commune polluée,
00:40:15 où l'environnement est affreux,
00:40:17 donc on n'a pas une menace écologiste, enfin une menace pour l'écologie, je veux dire.
00:40:22 Ça, c'est la première chose.
00:40:23 Deuxième chose, ce que dit Mme Lemire, elle dit, est-ce qu'on prendrait un écologiste pur et dur ?
00:40:27 Un écologiste, oui, pur et dur, non.
00:40:29 Parce que s'il est pur et dur, il n'est qu'écologiste.
00:40:32 Alors moi, j'ai besoin de conseillers municipaux,
00:40:34 qui soient écologistes, qui s'occupent des chemins.
00:40:37 Non, mais s'il est écologiste pur et dur, ça veut dire qu'il n'est qu'écologiste.
00:40:42 Donc, que tous ces raisonnements seront écologistes ou écologiques,
00:40:47 alors qu'on a besoin d'un conseil municipal.
00:40:49 Et un conseil municipal, ça s'occupe de chemins, ça s'occupe des écoles,
00:40:53 ça s'occupe du foyer logement de personnes âgées, ça s'occupe d'un tas de choses.
00:40:56 Vous êtes d'accord avec ce qu'a dit Brice Lalonde ces derniers temps
00:40:58 sur les stations de sport d'hiver où il fallait différer les départs
00:41:00 et sur les agriculteurs responsables de la pollution de l'eau ?
00:41:03 Écoute, je n'ai pas suivi de très près, il m'excusera,
00:41:06 les déclarations de Brice Lalonde pour la bonne impression que lorsqu'il s'est exprimé, j'étais Outre-mer.
00:41:10 Je ne sais pas ce qu'il a dit sur les stations de sport d'hiver,
00:41:13 sur les agriculteurs, je crois qu'il a dit qu'ils employaient un peu trop de produits chimiques.
00:41:16 Ah, peut-être regarder de ce côté-là aussi, pas seulement.
00:41:21 Je crois qu'Henri Nallet n'était pas très content parce qu'il a trouvé qu'il avait exagéré,
00:41:24 mais on emploie trop de produits chimiques dans la vie courante,
00:41:27 pas seulement les agriculteurs, tout le monde.
00:41:29 Alors on va voir maintenant, on attend déjà que Maillot qui est sur la route,
00:41:31 il a présenté l'Oreillon-Coin à France 1-R ce matin, il va certainement arriver,
00:41:34 il doit se poser à Clermont-Ferrand à l'heure qu'il est, c'est à 20 minutes d'IC.
00:41:37 Ce n'est pas à l'heure qu'il est, parce qu'il est dans la salle de culture.
00:41:39 Il a dû se poser déjà. Donc on va voir Gaston Deferre à l'Oreillon-Coin.
00:41:42 Gaston Deferre, c'est avec François Mitterrand la personne qui a le plus compté dans votre vie politique.
00:41:46 Il a beaucoup compté. Il compte toujours.
00:41:50 Et donc c'était Gaston Deferre qui racontait comment il avait provoqué un adversaire politique en duel.
00:41:56 Il a fait trois duels dans sa carrière politique.
00:41:58 Et vous étiez témoin de ce duel.
00:42:00 Un dans lequel le type s'est dégonflé et deux de vrais duels.
00:42:02 Et j'ai été témoin, pas du duel, mais de la mise en œuvre de l'opération,
00:42:07 parce que c'était en 68 et c'était assez drôle.
00:42:10 Et donc il a raconté ça ensuite à l'Oreillon-Coin.
00:42:12 Oui.
00:42:13 Je vais vous dire, encore, je ne sais pas si je devrais le dire ça.
00:42:17 Allez, allez.
00:42:18 Il devait se marier.
00:42:19 Ah.
00:42:20 Le lendemain.
00:42:21 Et il avait deux ministres comme témoin.
00:42:26 Et moi, ça m'amusait de l'empêcher de se marier.
00:42:30 Alors, vous imaginez où je visais.
00:42:35 Oh.
00:42:36 Seulement, il est beaucoup plus grand que moi.
00:42:47 Il a des bras très longs.
00:42:50 Et alors, quand je me penchais pour atteindre mon objectif,
00:42:54 j'avais son épée dans les yeux.
00:42:57 Alors, je me disais quand même, ça serait bête de me faire crever un œil pour lui crever une.
00:43:02 Oui.
00:43:03 Voilà cet extrait.
00:43:08 Donc, nous sommes ici dans votre salle à manger.
00:43:09 Alors, on va présenter quelques-uns de vos amis qui sont là.
00:43:11 Ils sont presque tous au Verniat.
00:43:12 Il y a Catherine Alric qui est au Verniat.
00:43:15 Du Cantal.
00:43:16 Du Cantal, qui était une petite différence.
00:43:17 À la limite de l'Aveyron.
00:43:18 Guy Ligier, on va parler de Formule 1 dans un instant avec Guy Ligier,
00:43:21 qui est un de vos bons amis.
00:43:23 Votre épouse, donc, Danielle Charas, qui est au Verniat également.
00:43:27 Absolument.
00:43:28 Voilà.
00:43:29 Si elle n'avait pas été au Verniat, je ne l'aurais pas admise.
00:43:30 Et deux qui ne sont pas au Verniat, du Centre de la France Bourgogne, je ne sais pas si vous les connaissez.
00:43:33 Et Jean Carmet, que vous avez adopté.
00:43:36 Au Verniat d'honneur.
00:43:37 Au Verniat d'honneur.
00:43:38 Et on attend Jacques Maillot qui est d'au Verniat aussi.
00:43:39 Jean est au Verniat d'honneur.
00:43:40 Il y a un vrai lobby des auverniens.
00:43:42 Non, mais comme dans tous les terroirs qui sont un peu rudes,
00:43:45 comme c'est le cas du Cantal, comme c'est le cas un peu du Bourbonnet,
00:43:48 de la partie de la Salonne Bourbonnaise où Guy est installé aujourd'hui,
00:43:52 comme c'est sans doute un peu le cas de certaines parties du terroir de Jean,
00:43:58 on a tendance un peu à se serrer les coudes parce qu'on vient d'une région difficile.
00:44:01 Et que ça crée des liens de solidarité qui n'existent pas sur Paris.
00:44:05 Les parisiens qui sont nés à Paris sont des gens qui ne se connaissent pas,
00:44:09 qui ne se fréquentent pas, pas plus que ça je veux dire.
00:44:11 Et personne à Paris dit "Est-ce que vous êtes parisiens ?
00:44:13 Tiens, moi aussi, on fait partie d'une grande amicale qui sont les parisiens."
00:44:16 Mais je crois que particulièrement chez les auverniens,
00:44:19 il y a une fraternité qu'il n'y a pas dans les autres pays.
00:44:22 Il y a votre journal qui s'appelle "L'Auvergnat de Paris"
00:44:24 qui donne des nouvelles de chacun,
00:44:26 c'est-à-dire "Madame Untel avait la grippe, elle va mieux,
00:44:30 le fils de M. Untel a été recalé au permis de conduire,
00:44:33 Untel est en permission."
00:44:35 Et ça, ça existe toujours, et c'est formidable, je trouve ça totalement exemplaire.
00:44:39 Alors on va voir un extrait du "Chagrin et de la Pitié".
00:44:41 Ici, la perte de la résistance a été vécue d'une façon peut-être encore plus particulière.
00:44:45 On était à quelques kilomètres de Vichy, et en même temps il y avait une résistance...
00:44:49 Et Pierre Laval habitait Châtelden tous les soirs.
00:44:51 Il était chef du gouvernement, il venait coucher tous les soirs à Châtelden, à 3 km d'ici.
00:44:54 Donc extrait très précis du "Chagrin et de la Pitié", de deux hommes que vous connaissiez bien.
00:44:58 Ah oui, oui, absolument.
00:45:00 Ce sont des camarades socialistes.
00:45:02 Oh oui, donnez-le-nous d'abord, après on verra ce qu'il y a à faire.
00:45:06 Il faudrait surtout que ça mérite, et aujourd'hui...
00:45:10 C'est du vin rouge ?
00:45:12 Ah, c'est du vin rouge, aussi rouge que moi je suis.
00:45:15 Qu'est-ce qu'il y a eu dans cette cave, alors ?
00:45:19 Ah, dans cette cave, elle en avait toutes les couleurs.
00:45:22 C'est presque le début de la résistance d'Auvergne.
00:45:25 Et le soir que les premières armes sont arrivées, on est venus dans cette cave.
00:45:30 Je me rappelle qu'on chantait l'international.
00:45:33 Pourtant on n'est pas des communistes, seulement Pétain chantait la marseillaise,
00:45:37 nous autres on était bien obligés de chanter l'international.
00:45:40 Alors c'était pas très loin d'ici, cet endroit s'appelle Terre-Dieu, ce lieu-ci.
00:45:46 Est-ce que ça a un rapport avec le Blébé de Chaux ?
00:45:48 Ah non, pas du tout, même si les circonstances de la guerre ont fait que le président connaît bien cette maison,
00:45:55 où il a eu l'occasion de venir bien avant que j'en sois le propriétaire.
00:45:58 Non, non, ça s'appelle Terre-Dieu parce que, ici, c'était un endroit, d'après ce qu'on nous a dit,
00:46:04 où on faisait quelques pénitences ultimes avant de traverser le chemin qui est derrière
00:46:09 et de monter sur un pré en pente qui s'appelle la Pendrie, où on tendait les gens.
00:46:12 Mais ça, ça remonte à des histoires du Moyen-Âge.
00:46:15 Alors, Jean Carmé, comment l'avez-vous connu ?
00:46:17 Ah, Jean Carmé, je crois que je l'ai connu par Georges Conson, qui est au Nouvernard et qui est un de ses copains.
00:46:24 Oui, Georges Conson, enfin, je connais Conson depuis longtemps,
00:46:28 parce que c'est un auteur qui a été extrêmement généreux avec moi.
00:46:31 Il m'a permis de tourner le sucre, qu'il a écrit La Victoire en chantant, La Banquière et puis d'autres choses.
00:46:38 Et puis, il m'a donné cette espèce, il a confirmé en moi, cette espèce de sympathie que j'avais pour les Arvernes.
00:46:43 J'avais cette sympathie depuis extrêmement longtemps, puisque à Paris, quand j'étais jeune et souvent démuni,
00:46:50 il m'arrivait de manger la potée...
00:46:53 Qu'on va manger tout à l'heure.
00:46:54 Tout à l'heure, chez des bougnards, à qui je donnais de temps en temps un coup de main pour porter les margotins
00:46:59 et pour porter un sac de charbon.
00:47:02 Et j'ai toujours eu affaire à des gens extrêmement drôles, extrêmement généreux,
00:47:06 et à des gens, justement, c'est très, très bien, parce qu'on retrouve dans, je retrouve l'essence même du langage.
00:47:12 Ils avaient cette espèce de langage large, très imagé, et puis une...
00:47:16 Beaucoup d'imagination, c'était des types formidables, d'ailleurs.
00:47:19 On a vu dans la grande diaspora arverne, quand ils sont tous venus à Paris,
00:47:23 ils sont arrivés à pas raide comme des barres, hein, et puis ils ont fini patron de Chélipe,
00:47:28 ou de... Bah oui, c'est quand même ça, exactement, c'est ça.
00:47:31 Alors, on va voir un extrait, un extrait de film avec Jean Carmet, c'est un extrait de Dupont-Lajoie.
00:47:37 Ou Jean Abistro, d'ailleurs, on va dire pas...
00:47:39 - Tu vois un patron de Bistro ? - Oui.
00:47:41 - Face à les Arabes, alors on peut dire qu'ils nous ont gâché nos vacances.
00:47:44 - Les Arabes... Les Arabes, on leur a montré ce qu'on savait faire, tiens.
00:47:49 Au bout de nul.
00:47:51 Les fumiers, ils savaient, quoi, ils comprenaient que c'était...
00:47:55 Alors, on foutait une de ces branlées.
00:47:58 - Ils étaient combien ? - Une quinzaine.
00:48:01 - Et vous, vous étiez combien ? - On était trois, quatre, quoi.
00:48:04 - Trois, quatre ? Faut le faire. - Il faut le faire.
00:48:06 - Et vous, vous les avez vus cavaler ? Chier dans leur froc, les bicots.
00:48:10 On leur a foutu une volée, on leur a montré.
00:48:13 C'était nous, les patrons.
00:48:15 C'est vrai qu'en France, on est chez nous.
00:48:17 - Ah, non, non, non.
00:48:19 - Voilà, donc, c'est un film dur.
00:48:22 Là, on a vu un bref extrait.
00:48:24 Vous aimez ce genre de cinéma ?
00:48:26 - J'avais bien aimé, en tout cas, ce film-là.
00:48:28 Et j'avais trouvé... Enfin, Jean est toujours bon.
00:48:31 Les amis qui sont ici sont toujours bons, chacun dans leur spécialité.
00:48:33 Mais j'avais bien aimé ce film-là.
00:48:36 C'est pour ça que j'avais souhaité que vous retrouviez un extrait.
00:48:38 Et cet extrait est particulièrement dur.
00:48:40 - Oui, c'est la fin du film. - Et puis, on voit que tu mens bien, en plus.
00:48:43 - Oui, mais d'ailleurs, personne en a beaucoup hésité pour la fin de ce film.
00:48:46 On ne savait pas trop s'il fallait que je meure à la fin du film.
00:48:50 C'est moi qui avais décidé.
00:48:52 J'avais demandé à Boissé et à Curtelin, qui en est l'auteur,
00:48:55 j'avais demandé de mourir, parce que j'avais envie de mourir.
00:48:58 C'était la 1re fois que je mourrais à l'écran.
00:49:00 - Il est toujours bien de mourir quand on a fait une mauvaise action.
00:49:02 - Et puis après, tu peux le raconter, en plus. - Oui.
00:49:04 - C'est quand même un avantage.
00:49:06 - Qu'est-ce que vous avez comme point commun ? Vous êtes bon vivant, aussi, je crois.
00:49:09 - Je crois. Puis on s'aime bien. Moi, je le trouve authentique.
00:49:12 Je crois qu'on a le langage.
00:49:14 - Oui, bon, quand on dit tout à l'heure qu'il a un langage coloré,
00:49:17 je l'ai même entendu dire à Mme Charas, tu vois,
00:49:21 j'ai pas dit de gros mots depuis le début de l'émission.
00:49:24 - Ce qui est vrai, c'est vrai. - Oui, mais il les a...
00:49:28 - C'est comme un enfant qui dit, tu vois, maman, j'ai pas dit merde.
00:49:31 C'est une façon de dire merde. - Voilà, exactement.
00:49:34 - Quand ma mère m'engueulait parce que je disais des gros mots, aussi,
00:49:38 parce que j'ai été élevé assez rudement, aussi, avec un père haut en couleur.
00:49:41 - Et dans la religion. - Et dans la religion, aussi.
00:49:43 - Ah, plus. - Mais mon père... Ma mère était...
00:49:45 - On voit ce que ça donne.
00:49:47 - Elle était passionnement religieuse, mais mon père jurait.
00:49:50 Mon père, il avait des sapelets de suron tous les dimanches, d'ailleurs.
00:49:53 - C'est formidable. - Quand il perdait son bouton de fourgole.
00:49:56 - Mais c'est un homme de langage, aussi, en dehors de ça.
00:50:00 Et j'adore ça, moi, j'adore la parole. D'ailleurs, faut me la couper toujours.
00:50:04 - Ça va pas tarder, ça va pas tarder.
00:50:06 Juste un mot de politique, M. Achara, ce sera le seul dans cette émission,
00:50:10 sur l'histoire des fichiers informatisés, des renseignements généraux,
00:50:14 le décret, la marche arrière de Michel Rocard.
00:50:17 Ça fait la une de tous les quotidiens encore aujourd'hui.
00:50:19 - Écoute, moi, j'ai vu cette polémique, comme tout le monde, dans la presse,
00:50:21 puisque c'est le produit vendredi et samedi.
00:50:23 J'étais parti de Paris jeudi soir.
00:50:26 Et c'est un sujet sur lequel je suis pas directement compétent,
00:50:28 puisque j'ai pas été un des milices qui a été appelé à signer ces décrets.
00:50:32 Deux observations, simplement, très rapidement.
00:50:35 Personne, ni je crois en France, a nécessité d'assurer la sûreté intérieure et extérieure de l'État.
00:50:40 Et de protéger notre pays, on en a été quand même victime il y a peu de temps,
00:50:43 contre des monnaies terroristes, l'affaire du décédisme,
00:50:45 même si ça pète plus directement en France, c'est quand même quelque chose d'inquiétant.
00:50:49 Et je ne voudrais pas qu'on oublie que les renseignements généraux jouent un rôle dans ce domaine,
00:50:53 puisque c'est eux qui ont découvert en particulier la cache d'Action Directe,
00:50:56 qu'on n'avait pas trouvée, quelque part à un gui du côté de Chambord,
00:51:00 un endroit où ils nous arrivent d'aller dans des territoires de chasse.
00:51:03 C'est là-bas qu'on a découvert Action Directe, c'est les renseignements généraux qui l'ont trouvée.
00:51:07 La deuxième chose que je voudrais dire, c'est pour ça que je crois qu'il y a un malentendu.
00:51:10 Et Michel Rocart a bien fait de prendre la décision qu'il a prise.
00:51:13 On va discuter, on va présenter le texte, ce qu'on aurait peut-être pu faire avant,
00:51:16 mais bon, chacun peut faire des erreurs, et je n'incrimine pas Pierre Jox ni le directeur des renseignements généraux,
00:51:22 qui sont tous les deux des amis, je les connais bien.
00:51:25 En 1940, est-ce que Léon Blum, remplacé par Daladier, remplacé par Paul Reynaud,
00:51:34 avait fait des fichiers, informatisés ? Non !
00:51:37 Il n'y avait pas de fichiers, il n'y avait pas d'informatique.
00:51:39 Est-ce que ça empêchait les déportations ? Est-ce que ça empêchait les rafles ? Non !
00:51:45 Par conséquent, moi je pense qu'il ne faut pas se tromper d'adversaire là non plus,
00:51:49 et que tout doit être mis en œuvre pour que ceux qui veulent tuer la démocratie,
00:51:55 et qui n'ont pas eu besoin de ça en 1940 pour ça, soient poursuivis et empêchés.
00:52:03 Donc le fichier vous êtes pour ?
00:52:04 Non mais je crois que, à partir du moment où on est assuré que la CNIL apporte toutes les garanties,
00:52:09 où nous sommes un gouvernement démocratique,
00:52:11 où on sait quand même bien que ce gouvernement, et sans doute beaucoup d'autres,
00:52:15 ne sont pas là pour porter atteinte aux libertés fondamentales, je crois qu'il faut expliquer.
00:52:18 Alors, M. Le Rocard dit "il y a eu un malentendu", très bien !
00:52:21 Moi je crois qu'il y a eu un malentendu, il faut s'expliquer, il faut que le gouvernement s'explique,
00:52:24 il faut que le Premier Ministre et le Ministre compétent, qui est principalement ministre intérieur, s'expliquent.
00:52:28 La CNIL a déjà donné son explication. Bon ben voilà !
00:52:31 Mais je crois qu'il ne faut pas se tromper d'adversaire,
00:52:33 et que la défense de la liberté, ce n'est pas seulement l'angélisme.
00:52:38 Bien, on clôt cette parenthèse.
00:52:41 Et on n'a pas arrêté les gens d'Action Directe en reniflant dehors !
00:52:44 On ne les a pas pris à l'odeur !
00:52:47 Alors on va enchaîner avec la Formule 1, avec Guy Ligier.
00:52:50 Voilà Jacques Maillot !
00:52:52 Ah ben quand même !
00:52:54 On a passé déjà l'extrait de l'Oreille en Croix,
00:52:56 voilà Jacques Maillot, venez vous installer, on va vous trouver une chaise.
00:52:59 On va regarder quelques victoires de Guy Ligier.
00:53:01 Bonjour Jacques !
00:53:02 Guy ! On va revoir des victoires d'Éligier, il faut hélas remonter un petit peu dans le temps.
00:53:07 C'est vrai Michel, c'est des bons souvenirs.
00:53:10 Je voulais qu'on te les passe pour que ça t'incite un peu.
00:53:13 Qu'on a eu ensemble, c'est vrai.
00:53:15 La Formule 1 redémarre dans 8 jours,
00:53:17 alors on va voir quelques victoires avec Jacques Laffitte et Patrick Depayet.
00:53:21 Depayet qui est enterré pas loin d'ici d'ailleurs, à 15 km d'ici, devant la Verne.
00:53:26 L'Auvergnat.
00:53:27 L'Auvergnat aussi. Ça va Jacques ?
00:53:30 Et autour de Ligier, il y a une solidarité auvergnate aussi.
00:53:33 Tout à fait.
00:53:34 Tous mes amis sont effectivement en Auvergne.
00:53:37 Ou pas loin.
00:53:38 Pas loin exactement.
00:53:40 Lui est dans l'Allier, qui est quand même un morceau du territoire de la région Auvergne aujourd'hui,
00:53:45 bien que ce soit le Bourbonnet, la partie villaine, la province.
00:53:49 Et maintenant il s'est installé à l'Auvergne.
00:53:52 C'est des belles images.
00:53:53 Regarde un peu ça.
00:53:55 J'aimerais bien que ça revienne.
00:53:57 Comment ça se présente dans 8 jours ?
00:53:59 Ça se présente pas trop mal. La voiture marche pas mal.
00:54:03 Il manque 100 chevaux pour le moment.
00:54:05 Il faut les trouver. J'espère qu'on va les trouver.
00:54:07 C'est une question de moyens ?
00:54:09 C'est une question de moyens, de moteurs, de volonté.
00:54:12 De volonté peut-être de grandes entreprises françaises.
00:54:16 Mais je pense qu'il faut refaire ses preuves.
00:54:19 On est toujours remis en cause dans le sport Michel.
00:54:23 Quels seront vos sponsors principaux cette année ?
00:54:26 C'est toujours Gitane qui est toujours fidèle avec nous et le Loto depuis de nombreuses années.
00:54:31 Vous considérez que c'est l'écurie tricolore, l'écurie ligier Michel Charas ?
00:54:36 Je sais pas si c'est l'écurie tricolore.
00:54:38 En tout cas c'est l'écurie qui demeure et qui reste constamment l'écurie française.
00:54:42 Il y en a d'autres qui arrivent, qui repartent, qui se créent, qui se décraient.
00:54:47 Moi je crois surtout que compte tenu des milliards de téléspectateurs
00:54:52 qui suivent les Grands Prix de Formule 1 à travers le monde, à la télévision, tous les ans,
00:54:56 il est important que les couleurs françaises soient sur les circuits.
00:54:59 Et c'est la raison pour laquelle moi en dehors de l'amitié que je lui porte,
00:55:02 je soutiens les efforts qui peuvent être faits en Formule 1.
00:55:05 Si en plus cette Formule 1 est un peu, non seulement française, mais un peu auvergnate.
00:55:09 Si nous pouvions avoir de surcroît un moteur français, ce serait formidable.
00:55:15 On me reproche quelquefois de soutenir Guy Ligier.
00:55:18 Si la France disparaissait des écrans en Formule 1, ça serait pire encore.
00:55:21 Et on dirait qu'on est incapable de le faire.
00:55:23 Alors simplement ce qu'il faut c'est que nous essayons de lui donner les moyens nécessaires,
00:55:27 qu'il en trouve par lui-même.
00:55:29 Et il faut absolument qu'on redresse la situation à partir de cette année.
00:55:32 Quelles sont vos affinités avec Catherine Alric ?
00:55:34 Catherine, comment connaissez-vous Michel Charas ?
00:55:36 On s'est rencontrés au Festival de Cannes.
00:55:40 On s'est rencontrés à l'aéroport en repartant d'un Festival de Cannes
00:55:44 où vous alliez au Mont-Jean-Pas-de-Paris et vous, vous alliez à Milan.
00:55:47 Absolument.
00:55:48 Ou à Wattoura, je ne sais plus.
00:55:49 A Milan.
00:55:50 Non, il y a 2 ou 3 ans.
00:55:51 Il y a 3 ans, c'est ça.
00:55:52 Et on a parlé de l'Auvergne.
00:55:53 Exactement.
00:55:54 Et là on a commencé.
00:55:55 Elle m'a dit, je plante des arbres, je mets des poissons dans les tanges.
00:55:59 Et donc ça a commencé, l'amitié a commencé à ce moment-là.
00:56:02 Voilà.
00:56:03 Sur un terrain d'antarctique.
00:56:04 On a se promis de se revoir, de se refaire signe, etc.
00:56:05 C'est le cas aujourd'hui.
00:56:06 Oui, mais alors ça fait au moins 6 mois qu'on ne s'est pas vus.
00:56:08 Et on s'appelle de temps en temps pour se dire bonjour, mais ça fait bien.
00:56:10 C'est ça qui est bien, parce que je trouve qu'il y a une fidélité chez Michel qui est extraordinaire.
00:56:13 C'est-à-dire qu'on ne peut pas se voir pendant un mois ou deux.
00:56:15 Il passe un petit coup de fil en vous demandant si ça va, ce que vous faites.
00:56:18 Et puis c'est tout. Il n'y a pas de problème, il est toujours présent.
00:56:21 Que ça aille bien, que ça aille pas bien, il est là.
00:56:23 Et si vous lui cachez par exemple que vous avez peut-être des problèmes en ce moment, avec votre métier, etc.
00:56:28 Vous ne voulez pas lui dire, mais il le devine.
00:56:30 C'est-à-dire qu'il a quelque chose comme ça.
00:56:32 Pour ses amis, il a une attention, il remarque les choses, il est attentif.
00:56:36 Ce qui est très rare, je trouve.
00:56:37 Madame Charas, quelle est votre vie quotidienne actuellement ?
00:56:43 Moi j'ai une vie très simple, puisque je suis tout le temps à Puguillon.
00:56:47 Je travaille les matins à la mairie, où je reçois un peu les gens de Puguillon.
00:56:52 Mon secrétariat de ministre, pas la mairie.
00:56:54 Je ne m'occupe pas du tout des affaires de la mairie.
00:56:58 Parce que j'ai laissé un peu mon métier d'institutrice, puisque j'étais institutrice avant à Puguillon également.
00:57:03 Comment vous vous êtes connue ?
00:57:04 Alors nous nous sommes connues grâce au curé de Puguillon.
00:57:08 En plus !
00:57:09 Ça c'est le bouquet !
00:57:10 C'est vrai !
00:57:12 Un jour vous allez être le curé !
00:57:14 Exactement, et moi également.
00:57:17 On ne peut pas fréquenter l'église et fréquenter la fête du curé, c'est une chose différente.
00:57:21 J'étais là, j'étais là.
00:57:22 C'est un méchoui, j'étais là.
00:57:23 En plus faire sa fête au curé, c'est pas désagréable.
00:57:25 Voilà, et c'est là, oui, en fait, quand j'ai connu, moi je ne le connaissais pas, je n'habitais pas la commune.
00:57:29 Vous n'étiez pas institutrice à Puguillon ?
00:57:30 J'étais pas institutrice ici.
00:57:31 Vous étiez à côté ?
00:57:32 J'étais chez Jean Chaud à Mons.
00:57:34 Dans un cité ?
00:57:35 Chez un bouilleur de crues qui faisait la très bonne nioule que vous avez goûtée tout à l'heure.
00:57:38 La séduction a fonctionné tout de suite ?
00:57:40 Tout de suite, non, enfin, on s'est connus là, puis les choses s'en sont suivies.
00:57:46 Bien, alors on va maintenant regarder un extrait des Restos du Coeur, parce qu'on sait le rôle que vous jouez auprès des Restos du Coeur depuis quelques années maintenant.
00:57:53 Il y a eu ce qu'on appelle la loi Coluche, mais qu'on aurait pu aussi bien appeler la loi Charas.
00:57:57 On aurait pu l'appeler la loi Mitterrand aussi, parce que le président avait beaucoup incité pour que cette disposition que réclamait Coluche soit adoptée.
00:58:03 On va donc voir ce qui se passe dans un Resto du Coeur, je crois, à Marseille.
00:58:07 Les Restos du Coeur commencent maintenant à être rodés.
00:58:13 Coluche avait dit "on sert tout le monde", et quand on s'est aperçu qu'il y avait pas mal d'abus, on s'est dit à Marseille, qui a été la première ville en France qui a mis des contrôles sur pied,
00:58:26 qu'un repas qui partait en resquilleurs, c'était un repas de moins pour quelqu'un qui en avait besoin.
00:58:30 Ce qui est le plus important, autant que le repas que prend la personne quand elle sort de chez nous, c'est la poignée de main et le premier regard qui comptent autant que les denrées qu'elles vont amener à la maison.
00:58:42 On va terminer avec un mot de Jacques Maillot, donc, qui nous a rejoint. Comment pourriez-vous définir votre compatriote Michel Charas ?
00:58:49 C'est un homme qui a du coeur, qui a du punch, du peps, et qui, comme le disait Catherine Alric, est d'une grande fidélité en amitié.
00:58:57 Et je crois que ça, c'est toute l'Auvergne, qui est un homme authentique.
00:59:01 Vous vous embêtez à Paris quand on voit comment vous avez passé chez l'Auvergne.
00:59:04 Je me fais des chalités.
00:59:05 À Paris, vous devez vous ennuyer comme un ramord.
00:59:07 À Paris, je travaille, et puis, je rentre dès que je peux.
00:59:13 On va terminer, parce que vous avez été relativement sérieux, c'est vrai, dans cette émission, par une histoire drôle.
00:59:19 Quelle est celle que vous racontez régulièrement à la fin des banquets de Puguillo ?
00:59:22 Non, ce n'est pas celle que je raconte régulièrement à la fin des banquets de Puguillo, mais c'est une histoire que j'ai lue il y a quelques jours, dans le bouquin...
00:59:27 Vous venez voir, c'est marrant.
00:59:29 Dans un bouquin qui s'appelle "Cartel", qui a été écrit par Suliser, et qui a eu la gentillesse de m'envoyer.
00:59:33 C'est un bouquin très dur sur le trafic de drogue, le blanchiment de la drogue.
00:59:36 Et il y a une histoire comme ça, drôle, au milieu.
00:59:38 C'est l'histoire d'une petite souris qui cherche à sortir de son trou, et qui écoute pour savoir si le chat est dans les parages.
00:59:45 Alors, elle passe à peine le nez par le trou, et à ce moment-là, elle entend un aboiement.
00:59:49 Alors, elle se dit "Pas de problème, le chien est là, comme le chien et le chat ne peuvent pas se voir, je peux sortir, il ne m'arrivera rien."
00:59:55 Alors, elle sort tranquillement du trou, et à ce moment-là, tac ! La griffe du chat lui tombe dessus, et le chat lui dit "De l'avantage d'être bilingue."
01:00:03 Merci, la semaine prochaine, c'est Hippolyte Girardot qui fera son zenith, ensuite il y aura Anne Emon, Jean-Pierre Papin, et très bientôt, Jean Carmet.
01:00:12 Merci de votre accueil.
01:00:14 Maintenant, on va la poter.
01:00:16 *Musique d'outro*