Enterrement, colère, réactions des suspects : des proches de Thomas témoignent dans TPMP

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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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00:00 -On ressent beaucoup de haine.
00:01 C'est horrible, une affaire comme ça.
00:04 C'est inadmissible, ça ne devrait pas exister,
00:07 ça ne devrait pas arriver.
00:08 On a bien senti que...
00:10 Ces jeunes étaient venus là pour...
00:13 Pour tuer, en fait.
00:15 Et ils avaient des couteaux, c'est clair.
00:17 C'est clair. Donc c'est vrai que...
00:19 On ressent, ouais, de la haine, vraiment de la haine.
00:23 -Catherine, je vous sens aussi émue et énervée,
00:26 ce que j'ai vu quand vous êtes arrivée.
00:28 -Oui.
00:30 A tout vous dire, en fait,
00:32 jusqu'à 15h, on savait pas qu'on venait.
00:34 -Ouais, c'est vrai. -Jusqu'à 15h, quand même.
00:37 Et finalement, on est allées, ce matin, aux obsèques,
00:41 on est allées à la marche blanche.
00:44 On a trouvé que les gens étaient très dignes.
00:47 À aucun moment, il y a eu des débordements.
00:50 Je pense qu'il faut le préciser,
00:52 parce que, comme vous avez dit,
00:54 il y a plein de faits divers.
00:56 Et les faits divers,
00:58 des fois, les gens se vengent sur n'importe quoi,
01:01 font des débordements. Là, il n'y en a pas eu.
01:03 Et surtout, ce que je tiens à préciser,
01:06 c'est que, que ce soit la marche blanche
01:08 ou l'enterrement de ce matin,
01:10 s'il y avait une dignité parfaite,
01:12 c'est-à-dire pas un bruit.
01:14 On était presque 1 000, ce matin,
01:17 et on entendait les mouches voler.
01:19 Franchement, c'est...
01:20 Et ça, c'est... c'est un peu dur.
01:22 Alors on est allées aussi
01:24 au cimetière,
01:26 parce qu'on a suivi la famille.
01:28 Et puis, au moment de se rassembler,
01:31 on était dans une salle des fêtes.
01:33 On a communiqué avec les parents
01:36 et on a dit qu'on avait pris une décision
01:38 et finalement, on veut aller sur place.
01:41 On nous a dit oui, on vous a appelés
01:43 et on nous a envoyé les billets.
01:45 Le temps de prendre un sac,
01:47 et nous voilà maintenant,
01:49 et on vient d'arriver, là, il y a 5 minutes.
01:52 -Pourquoi vous avez pris la décision
01:54 de venir ?
01:55 Qu'est-ce que vous...
01:56 -Moi, c'est les jeunes.
01:58 Tous les jeunes, quand je les ai vus souffrir comme ça,
02:01 avoir le courage aussi de porter le cercueil.
02:03 Et puis, il y a quand même des jeunes qui étaient là-bas.
02:06 Ils étaient au bal, ils ont échappé,
02:09 d'autres qui devaient partir, d'autres qui sont restés.
02:12 Il y a eu plein d'événements comme ça
02:14 qui fait que, finalement, ils étaient là
02:16 et ils ont participé à la bagarre aussi, quand même.
02:20 -C'était quoi ?
02:21 Thomas, est-ce que pour nous parler de Thomas,
02:24 c'était Thomas, Catherine et Jackie ?
02:27 -Jackie, vas-y.
02:28 -Jackie.
02:29 -Thomas, Thomas...
02:31 -On l'a vu grandir.
02:32 -Oui, on l'a vu grandir.
02:34 C'est un gamin très, très, très gentil,
02:37 très, très...
02:38 Très jovial.
02:40 -Sans histoire.
02:42 -Il aimait faire la fête, il aimait...
02:44 -Mais faire du sport.
02:45 -Sourire, voilà.
02:47 Un sportif, un sportif, déjà, donc, voilà.
02:49 Il aimait les copains,
02:51 toujours être avec les copains, faire la fête,
02:54 très joyeux.
02:55 Et puis c'est un petit qui était...
02:57 Il était capitaine de son équipe de rugby,
03:00 c'est pas pour rien.
03:01 Être capitaine d'une équipe de sport,
03:03 c'est pour une raison bien précise.
03:05 Il était toujours là pour calmer les esprits de tout le monde.
03:09 Il y avait une friction entre joueurs.
03:11 Il allait voir ses copains dire "arrêtez, faut pas faire".
03:14 Malheureusement, c'est tombé sur lui.
03:17 Il le méritait pas.
03:18 -J'aimerais savoir votre première réaction
03:21 à la réaction de Catherine et de Jackie
03:23 quand vous avez appris le drame.
03:25 -C'est dans d'autres circonstances,
03:28 pour nous aussi.
03:29 Notre fille est hospitalisée.
03:31 Et quand on est arrivés pour la voir,
03:33 elle dit "je sais pas comment vous dire ça,
03:36 "mais je viens de recevoir une photo".
03:38 Et je pense qu'il s'agit de Thomas.
03:40 Et quand elle nous a montré la photo,
03:42 voilà, c'était...
03:44 On l'a pris vraiment...
03:47 Donc, depuis dimanche, c'est très compliqué.
03:50 -Quand on vous raconte l'histoire, ce qui s'est passé,
03:53 et ces jeunes qui sont venus dans le seul but
03:56 de...
03:58 Avec des couteaux, essayer de planter des gars,
04:00 on va pas tourner autour du pot. -Je m'en prends.
04:03 -C'est quoi, la réaction ?
04:05 Parce que nous, ici, par exemple, je vous le dis,
04:08 on s'est dit...
04:09 On a eu un sentiment, vraiment,
04:11 on s'est dit, de haine et de colère incroyable,
04:14 parce qu'on se dit "c'est pas possible,
04:17 "il se passe des choses, c'est devenu n'importe quoi,
04:20 "des jeunes de 16 ans qui viennent avec des couteaux,
04:23 "alors que c'était une fête où tout se passait bien."
04:25 C'était quoi, votre réaction ?
04:27 -Bah, sur le moment, c'est vrai qu'on a du mal à y croire.
04:32 Puis après, petit à petit, on apprend des choses.
04:36 Finalement, son frère y était,
04:38 et qu'il a voulu porter secours.
04:41 Il en a pris plein, le pauvre.
04:42 Vous vous rendez compte, la culpabilité pour le gamin ?
04:46 -Pour son grand frère, on a parlé.
04:48 -C'est pas son grand frère, c'est le deuxième.
04:50 Il a un plus grand frère, et c'est lui qui est au milieu.
04:54 La première chose qu'il a dit à ses parents,
04:57 "j'ai pas pu le sauver."
04:59 -Vous vous rendez compte ?
05:00 -Vous appelez...
05:02 -Jacquy et Catherine, je sais qu'il y a beaucoup de jeunes
05:05 qui n'osent pas témoigner, parce qu'ils seraient encore menacés.
05:09 -En tout cas, ils doivent avoir peur.
05:11 On le sait pas. -C'est incroyable.
05:13 -La peur existe.
05:14 -Vous vous rendez compte ? -Oui, hantement.
05:17 C'est affreux.
05:18 C'est affreux de vivre comme ça, avec une peur,
05:21 quand t'es jeune.
05:22 On se dit, maintenant, on se demande...
05:25 Pourtant, nous, on est dans la Drôme,
05:27 la Drôme, c'est quand même rural, c'est assez rural.
05:30 Un petit village, on voit ça.
05:32 Les jeunes ont l'habitude de faire la fête,
05:34 ils se rassemblent tous.
05:36 C'est très convivial, très sympa.
05:38 Et là, il y a des choses...
05:40 -Vous détestez que les médias parlent de rixes et de bagarres.
05:43 On a entendu des gens toujours les mêmes.
05:46 Les amis de Gilles, notamment, qui parlent de rixes.
05:49 Non, mais je rigole.
05:50 Là, Gilles, je vous taquine un peu,
05:53 mais c'est vrai qu'on a vu des gens d'extrême-gauche
05:56 qui parlaient de rixes, qui veulent pas absolument
05:59 parler d'expédition punitive.
06:01 Moi, c'est comme ça que je définirais ce qui s'est passé.
06:04 -Expect, hein. -Il n'y a pas de rixes.
06:06 Une rixes, voilà, on est d'accord.
06:08 -C'est pas deux bandes qui s'affrontent.
06:11 -C'est des jeunes qui viennent juste pour punir
06:14 et faire une expédition punitive et peut-être tuer
06:16 des personnes qui étaient dans une fête.
06:19 Je sais, qu'est-ce qui vous énerve ?
06:21 Comme moi, vous êtes énervé quand les gens disent "rixes".
06:24 C'est quoi ? C'est n'importe quoi.
06:26 -C'est n'importe quoi, oui, complètement.
06:29 Ce n'est pas du tout une rixes.
06:31 Les jeunes qui étaient dans le bal,
06:33 ils n'avaient aucune envie de faire de mauvaises intentions.
06:36 Ils étaient là pour s'amuser, pour faire la fête.
06:39 Les autres sont bien arrivés dans un motif bien précis.
06:42 -Quand vous entendez le mot "rixes",
06:44 vous qui êtes proche de la famille,
06:46 quand j'entends ça, je me dis,
06:48 on marche sur la tête dans ce pays.
06:50 Certaines personnes ne se rendent pas compte
06:53 de ce qu'elles peuvent dire dans les médias.
06:56 Euh...
06:57 Qu'est-ce que vous dites, Catherine ?
06:59 Je sens vraiment que ça vous énerve comme nous,
07:02 que ça vous touche.
07:03 -Oui, oui, oui.
07:04 Après, que ce soit de la manière
07:06 dont on parle ou où on place les mots,
07:08 l'essentiel, c'est que...
07:10 Il y a eu ce drame et...
07:12 Bon, après, peut-être qu'il y a des gens
07:15 qui vont reprendre tout ça, mais non,
07:17 ce qu'il faut se dire, c'est que c'est un drame
07:20 et quelle que soit la manière dont c'est présenté,
07:23 le drame, il est là, en fait.
07:25 -J'ai un message incroyable qui vient d'arriver,
07:28 qui me dit...
07:29 Je voulais juste dire à la famille
07:31 que je leur souhaite beaucoup de courage.
07:33 La vie n'est pas juste.
07:35 C'est la maman de Lola qui m'envoie,
07:37 rappelée du drame de Lola, qui m'envoie ce message.
07:40 Et vous vous rendez compte, quand elle voit...
07:42 -Oui. -Elle nous regarde.
07:44 Elle nous regarde, la maman de Lola.
07:46 Je pense très fort à elle, bien entendu,
07:49 et tous les jours, elle le sait.
07:50 Et voilà, j'essaie de...
07:52 On espère pouvoir la...
07:54 Voilà, l'aider un jour,
07:55 parce qu'elle est dans un état lamentable.
07:58 La maman de Lola, quand elle vous voit,
08:00 elle doit se dire "On m'avait dit,
08:02 "on a entendu, on va tout faire pour que ça ne se reproduise pas."
08:06 C'est pas le même drame, mais...
08:08 Elle comprend la détresse, bien sûr, des proches, des parents.
08:12 -Bien sûr. -Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
08:14 c'est...
08:15 Je vous dis, en faisant cette émission,
08:18 toutes les semaines, on se dit
08:20 "Il ne faut pas que ça recommence."
08:23 Et on voit des personnes qui viennent parler,
08:26 qui disent "On va tout faire pour que ça ne se reproduise plus,
08:30 "il n'y ait plus de drame."
08:31 On a eu le professeur, on a eu Lola, on a eu Thomas,
08:35 on a eu...
08:36 On a des disparitions tous les jours incroyables.
08:39 On a plein d'affaires qui sont encore en cours
08:42 et qui ne sont pas résolues.
08:44 Et c'est vrai que...
08:45 Vous n'êtes pas dit dans quel monde on vit,
08:47 vous qui êtes dans un village tranquille ?
08:50 -Si. Vous vous rendez compte, les organisateurs ?
08:53 -Oui.
08:54 La culpabilité, vous vous rendez compte ?
08:56 -Qui va organiser quelque chose dans la gromme ?
08:59 -Vous vous rendez compte ?
09:01 La prochaine fête, quand il y a une fête,
09:03 c'est un événement, c'est...
09:05 Je sais que, comme vous l'avez dit,
09:07 Thomas, il aimait être avec ses potes.
09:09 Aujourd'hui, qui va organiser ?
09:11 -Mon mari organise régulièrement les manifestations.
09:14 Il est président d'un club.
09:15 -Vous n'allez rien faire ?
09:17 -Non, on ne peut plus rien faire.
09:19 On a peur, on a la peur.
09:20 On sait très bien que toutes les manifestations,
09:23 on prend des risques, on prend beaucoup de risques.
09:26 En tant qu'organisateur, après, ce serait compliqué.
09:29 Voilà, le souci de la culpabilité.
09:31 -C'est malheureux.
09:33 -C'est toujours un prétexte.
09:34 -Il y a ce drame, mais il y a l'après.
09:37 Ils ne se rendent pas compte, ces jeunes, du mal qu'ils font.
09:40 Aujourd'hui, on en est où ?
09:42 7 personnes ont été interpellées.
09:44 -Quand vous parliez de peur des jeunes,
09:46 effectivement, il y a une peur des représailles.
09:49 C'est pour ça que plein de jeunes ont été entendus par la police.
09:52 Il y a eu 120 auditions.
09:54 Ils n'osent pas témoigner, dire leur amour de Thomas
09:57 à visage découvert, parce que des suspects
09:59 restent à identifier et à arrêter.
10:02 C'est une grosse peur, scandaleuse, mais réelle,
10:04 de proche de Thomas pour témoigner.
10:06 Par rapport à l'enquête, les interpellations
10:09 ont été rapides, en deux vagues.
10:11 Trois mineurs et des jeunes majeurs ont été arrêtés,
10:14 autant en garde à vue. C'est plus compliqué.
10:17 Les gardes à vue peuvent durer 96 heures,
10:19 car c'est tentative de meurtre en bande organisée.
10:22 Pour le moment, celui qui est, de l'avis des enquêteurs,
10:25 présenté comme l'auteur présumé,
10:27 reconnaît avoir été sur les lieux,
10:29 mais ne peut pas être l'auteur du coup de couteau.
10:32 Les enquêteurs tentent de les faire parler.
10:34 Les neuf gardes à vue sont dans des endroits différents
10:38 de la Drôme et organisent parfois des confrontations
10:41 pour voir les contradictions dans les déclarations.
10:44 Pour le moment, ils sont tous assez fermes
10:46 pour minimiser chacun son rôle dans ce qui s'est passé.
10:49 Celui qui est l'auteur présumé, il aurait 20 ans,
10:52 il a déjà deux condamnations pour recel de vol et port d'armes,
10:56 et il venait d'être condamné à l'interdiction
10:59 de porter une arme blanche.
11:01 Et le voilà avec une lame de 25 cm.
11:03 -Possible. -Toute la question.
11:05 -C'est incroyable. -C'est incroyable.
11:07 -Voilà.
11:08 Où est la justice ?
11:11 -C'est ça. -Oui, la justice.
11:13 -C'est quoi, ça ?
11:14 -Et encore, je le dis, la police a encore bien fait son travail.
11:18 -Très vite. -Ils sont interpellés très vite.
11:20 -Heureusement. -Oui, mais heureusement.
11:23 Mais qu'est-ce qu'on...
11:24 Nous, on attend avec impatience, bien entendu,
11:27 le jugement et on a des présumés.
11:29 -D'abord, des mises en examen.
11:31 On espère qu'elles seront mises en examen.
11:34 Et si jamais il y avait une mise en examen
11:36 pour meurtre en bande organisée,
11:38 il y a des circonstances aggravantes
11:40 qui sont bande organisée et le fait que Thomas soit mineur,
11:44 et là, les peines pour un majeur pourraient être la perpétuité.
11:48 Reste à savoir quels seront les chefs.
11:50 -Je suis pas étonné.
11:51 -C'est tout à fait normal.
11:53 -Thomas et ses parents... -Ils ont pris perpétuité.
11:56 -Bien sûr. -Ils s'en remettront jamais.
11:59 Le frère de Thomas, il s'en remettra jamais.
12:01 Lui, toute sa vie, il a pas besoin d'être en prison
12:04 pour vivre une vie d'enfer.
12:06 Parce que lui, toute sa vie, il pensera à ça,
12:09 et toute sa famille, et le village.
12:11 Je pense à tous les gens du village.
12:13 Ca doit être un traumatisme énorme.
12:15 Quand vous habitez dans un petit village
12:18 et qu'il y a un enfant du village,
12:20 vous vivez un tel drame,
12:21 vous vous rendez compte, même l'ambiance dans le village ?
12:25 Elle sera pas la même pendant énormément de temps.
12:28 Et donc, quand vous me dites qu'ils risquent la perpétuité,
12:32 c'est moi, mais... -C'est tout à fait normal.
12:35 -Je suis pas étonné.
12:36 En plus, ils ont pris la fuite, probablement,
12:39 pour se cacher en Espagne.
12:40 -Ils sont d'abord revenus là où ils habitaient,
12:43 ils ont pris conscience, ils ne savaient pas ce qui était arrivé
12:47 à Thomas, ils ont su qu'il était mort,
12:49 ils ont pris la fuite vers l'Espagne,
12:51 ou le Maghreb.
12:52 Ils ont pris des chambres d'hôtel à Toulouse,
12:55 mais très vite, ils ont été filés,
12:57 les enquêteurs ont été rapides, ils sont partis dans deux voitures,
13:01 le GIGN a été alerté, les a interceptés.
13:03 Les interpellations ont été très vite.
13:06 Après, déterminer la responsabilité exacte de chacun
13:09 dans la bagarre, dans cette expédition punitive,
13:12 pour le moment, c'est un peu plus difficile.
13:15 -Catherine et Elisaquie,
13:16 vous avez un mot de la fin sur cette affaire ?
13:19 -Le seul mot, je pense qu'il faut...
13:21 Et ça peut se le ressentir,
13:23 de toutes les personnes qu'on a rencontrées aujourd'hui
13:26 et hier à la Manche blanche aussi,
13:28 ils veulent tous dire "Thomas,
13:30 "il faut que ça cesse, il faut que ça se termine."
13:33 -Plus jamais ça.
13:34 -Le message qu'on nous a demandé de passer, c'est "Thomas,
13:37 plus jamais ça."
13:38 -On pense à tous les gens du village qui vous regardent.
13:41 -On le fait aussi, surtout, pour les jeunes.
13:44 -Exactement, tous les jeunes qui nous regardent.
13:47 -Je sais pas ce qu'on leur laisse.
13:49 Ils ont passé par le Covid, ils s'amusent,
13:51 ils commencent à s'amuser. -Exactement.
13:54 N'importe quoi. -Voilà.
13:55 -Vous vous rendez compte ? Je pense, moi,
13:58 aux agresseurs de Thomas.
13:59 Franchement, est-ce qu'à un moment, ils se disent pas
14:02 "On a foutu la vie ?". -Ils n'en ont rien à foutre.
14:05 -C'est pas possible.
14:07 -Ils sont les sauveurs,
14:08 il faut être memnoné, il faut dire les choses.
14:11 -Une seule chose, c'est l'impunité.
14:13 Il y a une impunité, une vie vaut plus rien.
14:16 On sait qu'on n'en a plus rien à foutre.
14:18 Tu prends 10 mois de prison avec sourcils,
14:20 tu peux plus rentrer dans des fêtes avec des couteaux,
14:24 et vouloir te sauver en Espagne.
14:26 On attend les éléments de l'enquête.
14:28 Je les fous tous au placard.
14:30 Pourquoi vous voulez vous sauver ?
14:32 Une vie vaut plus rien.
14:33 Tous les soirs, on est là, on parle,
14:36 et tout ça, c'est dramatique, on pleure.
14:38 Après, on est abattus, on est dévastés.
14:41 -C'est une impunité de fou.
14:42 -On aimerait plus jamais ça.
14:44 -Ca arrivera toujours.
14:45 -Il faut des sanctions exemplaires.
14:48 -Il faut des sanctions exemplaires.
14:50 -Ils ont peur, Cyril, de faire des fêtes.
14:52 La peur, il faut qu'elle change de camp.
14:55 C'est pas à eux d'avoir peur de faire une fête.
14:58 C'est au mec qui doit se dire,
15:00 "Si je poignarde un mec comme ça, ça rigole plus."
15:03 Il y a d'autres pays où tu poignardes pas les gens comme ça.
15:06 On fait ce qu'on veut en France.
15:08 Mais le problème, c'est que maintenant,
15:10 t'entends des témoignages où les gens te disent,
15:13 "On fait plus de fêtes."
15:15 Comment ça, on fait plus de fêtes ?
15:17 C'est lunaire.
15:18 -Ils ont gâché la vie de tout le monde.
15:21 -T'as peur de tout, tu gâches la vie de tout le monde.
15:24 On est en train de faire des garde-à-vue.
15:26 On sait pas qui c'est que...
15:28 -Le problème qu'on a,
15:30 si je peux se terminer là-dessus,
15:32 c'est qu'on n'a pas de peine exemplaire.
15:34 Je suis désolé de vous dire ça.
15:36 Mais les affaires durent trop longtemps.
15:39 Je sais qu'on va me dire qu'il veut que la justice aille plus vite.
15:43 Eric Dupond-Moretti va parler de moi la semaine prochaine.
15:46 -On veut pas que ça aille plus vite.
15:48 On a marre de l'impunité.
15:50 Une vie, c'est une vie.
15:51 -Pas de laxis.
15:53 -Prenez vos temps.
15:54 -Et je le redis,
15:55 la police fait très bien son travail.
15:57 Je suis désolé. Merci.
15:59 [Musique]

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