Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean-Michel Fauvergue, Bruno Cautrès et Robert Ménard, Maire de Béziers.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-11-27##
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 Aujourd'hui on vit côte à côte et je le dis toujours, moi je crains que demain on vive face à face.
00:10 Europe jeunesse révolution !
00:13 Europe jeunesse révolution, slogan bien connu de l'ultra droite.
00:16 Effectivement le meurtre de Thomas, on a le sentiment qu'une mécanique extrêmement dangereuse peut s'installer en France.
00:24 Parce qu'il y a une France assez paisible et tranquille, qui commence à se sentir agressée.
00:29 Manifestation de plusieurs dizaines de membres de l'ultra droite, un cortège assez brillant.
00:34 Un bon musulman est un musulman mort, justice pour Thomas.
00:37 Cette ville de Crépole elle a d'abord été touchée par un meurtre, par un assassinat, parce qu'ils vivent de plus en plus chez eux.
00:42 Tous ces gouvernements qui défendent la France des cités contre la France de Thomas.
00:46 Maire de Lyon pendant 18 ans, Gérard Collomb s'était éteint samedi.
00:51 A l'âge de 76 ans, les propos tenus par l'ancien ministre de l'Intérieur lors de son départ fracassant du gouvernement, c'était en 2018.
00:57 Raisonne encore après l'attaque de Crépole par des délinquants issus de l'immigration et par les violences de l'extrême droite,
01:04 dans un quartier de Romain-sur-Isère, en représailles à la mort de Thomas Philippe.
01:09 - Oui, et faut-il entendre ces paroles qui ont 5 ans du ministre de l'Intérieur d'alors, Gérard Collomb, comme une prophétie ?
01:16 Est-ce que pour vous il y a aujourd'hui deux France irréconciliable ?
01:19 Est-ce qu'un gouvernement quel qu'il soit, a les moyens d'arrêter cette escalade et d'apaiser les tensions sur le territoire ?
01:26 Quoi que vous en pensiez, appelez-nous au 0826-300-300 et comme le disait Gérard Collomb,
01:31 sommes-nous désormais face à face en matière de violence ? Vous dites oui à 93%.
01:35 - Et notre invité du jour, Robert Ménard, était avec nous, maire de Béziers.
01:38 Bonsoir, merci d'être en direct sur Sud Radio. Juste avant de revenir vers vous, Robert Ménard, un petit tour de table avec vous, Philippe Bilger.
01:46 5 ans que cette phrase a été prononcée par Gérard Collomb et on y est, on y est toujours, surtout.
01:52 - En effet, il avait raison, mais si je vais essayer d'être rapide, Crépole, évidemment, c'est des violences collectives,
02:02 ce sont des affrontements pour un motif initialement dérisoire, c'est l'apparition, ou plutôt l'émergence de facteurs ethniques et culturels
02:13 qui créent un affrontement terrifiant, c'est ensuite la réaction de l'ultra-droite, c'est la volonté de dissimuler pendant quelque temps l'identité des gens qui ont agressé,
02:26 mais en définitive, Crépole, c'est là où je comprends la médiatisation, mais ça n'a pas commencé avec Crépole, ça dure depuis un certain temps,
02:38 tout ce qu'on constate, et donc, à la fois c'est infiniment grave, mais il aurait peut-être fallu s'en préoccuper beaucoup plus avant.
02:47 - Jean-Michel Fauvergue. - Exactement, il aurait fallu s'en préoccuper avant, et quand vous avez un ministre de l'Intérieur qui part,
02:53 et qui dit "j'ai peur qu'il ait la France deux blocs face à face", ça veut dire qu'à un certain moment, et paix à son âme...
03:02 - Ça fait peur que ça rappelle l'Espagne en 1936. - Il a peut-être pas fait son boulot aussi.
03:06 Quand vous avez un ministre Véran qui se rend plusieurs jours après sur un drame en disant "il peut y avoir un risque de basculement",
03:17 très bien de faire ce constat-là, mais il va falloir trouver des solutions, et les solutions c'est d'avoir le courage à un certain moment
03:25 d'arriver à travailler sur des solutions, et des solutions qui sont de réapprendre l'autorité, et aussi de la sanctionner, de sanctionner ces faits-là.
03:34 - Bruno Cotteres. - C'est sûr qu'on se rappelle tous de cette passation de pouvoir de Gérard Collomb,
03:40 non seulement parce qu'elle avait été compliquée, vous vous rappelez ? On le faisait un peu attendre,
03:45 il quitte le gouvernement dans des conditions qui ne sont pas optimales pour lui, et puis surtout cette phrase qui avait beaucoup marqué.
03:51 On se demandait à l'époque où il l'a prononcée, est-ce que c'est le ressentiment de quitter ses fonctions dans un contexte pas facile pour lui,
03:57 quel est le message qu'il voulait pincer ? Alors il faut faire un peu la part des choses.
04:01 Sans doute qu'il y a beaucoup de phénomènes qui marquent en profondeur, nous sommes tous horrifiés des avalanches de nouvelles que nous apprenons,
04:08 des crimes sordides, on est tous consternés en se demandant qu'arrive-t-il, qu'est-ce qui se passe dans le pays.
04:14 Par contre, je dirais qu'il faut être prudent sur la thèse de deux France qui se feraient blufferont, qui ne communiqueraient plus ensemble.
04:21 On a réalisé beaucoup d'enquêtes, on voit que le sentiment subjectif il est là, l'idée qu'effectivement on coexiste plus ensemble pacifiquement.
04:29 Par contre, il y a toujours l'aspiration à faire France ensemble, comme on dit qu'il existe beaucoup aussi dans l'opinion.
04:35 Robert Ménard, maire de Béziers, vous avez visiblement réussi à réconcilier en tout cas des populations à Béziers.
04:44 Avec des quartiers pas faciles, notamment la Devese.
04:47 Oui, pas facile parce que je fais attention à ne pas monter les uns contre les autres.
04:52 Mais en même temps, je me retrouve dans le quartier de la Devese, vous venez de le citer, 4500 habitants devant une poignée, 50, 100 jeunes qui te pourrissent la vie à longueur de temps.
05:05 Et la question que je me pose tous les jours, c'est comment on n'arrive pas à trouver une solution à ces 50 ou 100 gamins, parce que c'est des adolescents ou des mineurs,
05:18 qui tous les jours nous rendent la vie impossible.
05:22 Et d'abord, avant le "nous", aux gens de ce quartier-là.
05:25 Alors, plutôt que de se lamenter perpétuellement, je me dis qu'est-ce qu'on peut faire ?
05:29 D'abord, moi, il faut plus de police nationale.
05:32 Chez moi, on m'a promis 17 policiers il y a trois ans, ils sont deux de plus, ou ils sont passés les autres.
05:38 Il faut plus de pouvoir à la police municipale.
05:41 Je suis un maire qui a fait de gros efforts, vous savez, en termes de police municipale, mais il faut lui donner plus de pouvoir.
05:46 Plus de pouvoir !
05:47 Elle doit pouvoir demander des papiers d'identité à des espèces de petites crapules,
05:52 elle doit pouvoir faire ouvrir le coffre d'une voiture,
05:56 elle doit pouvoir accéder à un certain nombre de fichiers, par exemple, des voitures volées.
06:00 Je cite trois exemples qui sont impossibles pour la police municipale.
06:05 Il faut aussi, disons-le, moi je ne suis pas, il y a un ancien magistrat face à moi,
06:09 je ne suis pas de ceux qui pensent que tous les magistrats sont des laxistes, vous savez,
06:14 qui laissent tout passer, ce n'est pas vrai.
06:16 Dans les magistrats, c'est comme partout ailleurs, il y a des laxistes, il y en a un qui ne le sont absolument pas.
06:21 Mais encore faut-il, messieurs et madame, qui est des places de prison.
06:26 Qui est des places de prison !
06:28 Je vous rappelle qu'Emmanuel Macron, il avait promis en 2017 de construire, vous le savez,
06:35 il y a un magistrat qui est là et qui le savait à l'époque, il avait dit "on va faire 15 000 places de prison".
06:40 Elles sont où, les 15 000 places de prison ? Elles sont où ? Elles n'existent pas.
06:45 Or, moi je connais des magistrats qui ne choisissent pas des emprisonnements immédiats
06:50 parce qu'ils ne savent pas où on va mettre les gens qu'ils ont condamnés.
06:56 Et ensuite, pardon, vous l'avez tous dit, mais c'est quand même une évidence,
07:01 c'est que toute une partie de notre classe politique ne veut pas voir les choses telles qu'elles sont.
07:06 - Reste avec nous, Robert Ménard. C'est un problème de courage politique, on en parle depuis très longtemps.
07:13 - La faillite du courage est le déficit radical dans notre démocratie
07:20 et dans l'ensemble de nos comportements, si je peux aller au-delà de la politique.
07:25 Mais si vous le permettez, Cécile, j'aurais voulu poser une question à Robert Ménard.
07:31 Robert, est-ce que vous, sur les deux Frances, qui ne seraient pas conciliables,
07:39 vous êtes plutôt sur cette pente ou non ?
07:43 - Je suis dans un sentiment d'inquiétude. Pourquoi ?
07:47 Parce que j'ai le sentiment que plus les générations passent,
07:52 alors qu'on devrait, avec les générations qui passent, un sentiment d'empathie pour le pays qui vous reçoit
07:58 et qui est le vôtre, pardon, les papiers d'identité, ils sont là.
08:01 C'est exactement le contraire que je vis comme maire.
08:05 Plus les gens issus de l'immigration, parce qu'ils ont une bonne...
08:10 ils sont massivement, malheureusement, représentés dans les prisons,
08:15 dans les gens qu'on arrête régulièrement,
08:18 on l'a encore vu au moment des émeutes à la fin du mois de juin.
08:22 Alors que j'espérais, comme nous tous, sincèrement espérais,
08:25 qu'on arrive à faire que le sentiment d'appartenance soit plus important,
08:32 c'est exactement le contraire qui se produit.
08:36 Vous avez vu, il y a des sondages, 25-30% des jeunes musulmans
08:42 pensent que la charia passe avant les régimes de la République.
08:46 - Restez avec nous. - Vous imaginez ce que ça veut dire ?
08:49 - Jean-Michel Cauvert, vous me posez une question.
08:52 En ce qui concerne les prisons, vous avez tout à fait raison,
08:55 la majorité à laquelle j'appartenais avait promis 15 000 places de prison,
08:59 il y en a eu 3 000 de fait, espérons qu'il y en aura sur cette majorité-là.
09:04 Mais je rappelle quand même qu'avant, il y a 12 000 places qui avaient été promis par Hollande,
09:09 il y en a eu 3 000 de fait, et puis par Sarkozy, il y en avait 27 000 qui ont été promises,
09:13 et 3 000 de fait aussi. Donc ça semble être un chiffre que l'on retrouve à chaque fois.
09:18 Je voulais juste vous dire.
09:19 - Jean-Michel Fauvergne, je reviens sur un truc, tout le monde nous dit que ce sont des adolescents,
09:23 ce n'est pas la prison, c'est des maisons de correction qu'il faut.
09:25 - Oui, c'est des maisons d'éducation au milieu fermé, essentiellement, on est d'accord avec ça aussi.
09:31 La question que je voulais vous poser...
09:33 - Court, parce qu'on a beaucoup d'appels, et une réponse courte,
09:36 parce qu'on a beaucoup d'appels aux euro-163, - Vous sembliez fixer...
09:41 C'est surtout les multirécidivistes que vous visiez tout à l'heure dans votre discours ?
09:46 - Attendez, quand vous voyez des gamins, je ne sais pas adultes, majeurs ou pas majeurs,
09:52 qui sont condamnés 15, 17, 20 fois, les gens ne comprennent pas,
09:57 ne comprennent pas comment ils sont encore face à eux.
10:01 Et puis à la lenteur, attendez, encore une fois, je ne critique pas comme ça trop facilement,
10:06 et à la lenteur, entre le moment où il y a les délits et le moment où les gens sont condamnés,
10:11 quand il se passe des fois 18 mois, 30 mois, le voisin se dit "c'est ça l'impunité".
10:17 Même si je suis d'accord avec vous, ce n'est pas de l'impunité, mais il y a ce problème-là.
10:22 Je voudrais relever sur ce que vous avez dit, pardon madame, une minute,
10:25 moi je ne dis pas ça de M. Macron pour dire qu'avant ils étaient mieux que lui.
10:29 C'est même, même situation.
10:31 Aujourd'hui j'entends tout le temps les gens qui disent "oui, voir à droite, regardez,
10:35 on a eu 29, je ne sais pas combien, de lois sur l'immigration qui ont réglé,
10:39 mais c'était eux qui les votaient les lois sur l'immigration".
10:41 Je ne dis pas ça d'aujourd'hui, vous avez compris, pour essayer de blanchir la responsabilité de ceux avant.
10:47 Moi je suis désarmé par rapport à cette situation, mais j'en ai marre qu'on en parle,
10:52 je veux qu'on me donne les moyens, en particulier à ma police municipale,
10:56 de faire son boulot et de mieux le faire.
10:58 Alors 0826 300 300, on va revenir avec vous Bruno Cotteres dans un instant,
11:03 sur un mot que j'ai prononcé sur "réconcilier les populations"
11:06 et Eric de Bordeaux qui veut réagir.
11:08 Bonsoir Eric.
11:10 Oui, bonsoir à toutes et à tous.
11:13 Alors par rapport à ça, moi ce que je voudrais d'abord dire,
11:16 c'est que pourquoi parler de réconciliation ?
11:20 Je ne vois pas bien, je saisis pas bien.
11:22 Réconcilier, il faudrait qu'il y ait eu deux parties.
11:24 Non, il y a une partie, c'est des gens qui demandent qu'une chose,
11:28 c'est de vivre tranquillement, qui ont déjà assez de difficultés à l'heure actuelle
11:32 pour gagner leur vie, pour essayer de vivre à peu près décemment,
11:35 et en face vous avez toute une minorité, mais comme je dis,
11:40 on vit un petit peu à l'heure actuelle.
11:42 C'est ce que je vous disais, il y a deux parties.
11:45 Non mais il n'y a rien à réconcilier.
11:47 Disons qu'il y en a une qui n'est pas en colère.
11:50 Oui, mais voilà, et puis il y a une partie,
11:54 je veux dire, c'est des petits voyous, c'est des crapules,
11:57 c'est des misérables, ils n'ont rien à faire.
11:59 Et qu'est-ce que vous voulez réconcilier deux parties comme ça ?
12:03 Mais souvent ils se disent en colère contre la France, Eric.
12:05 Oui, mais il faut les mettre hors d'état de mire.
12:09 Voilà, le problème il est là.
12:11 Et après je veux rebondir sur un auditeur qui a tout à l'heure
12:14 qui avait laissé un message, en disant que la police est juste là
12:17 pour prendre des amendes et ainsi de suite.
12:19 Mais ce pauvre monsieur, il est bien gentil,
12:21 mais je n'ai pas vu la France du bon monde se lever
12:26 quand le fonctionnaire de police qui a passé plus de six mois en prison
12:30 pour le NAHEL qui a été présenté comme un ange.
12:32 - Quatre mois et demi. - Oui, quatre mois et demi, mais bon.
12:34 On a qu'à aller les faire à sa place.
12:36 Mais je n'ai pas vu la France se lever.
12:38 Chaque fois que la police est mise en cause,
12:40 je ne la vois pas se lever quand elle est maltraitée et tout ça.
12:43 Alors moi je suis même surpris que la police fasse encore finalement
12:48 le travail qu'elle fait à l'heure actuelle.
12:50 Bruno Cotteres avait entendu Eric.
12:52 - Et on le remercie d'ailleurs. - On le remercie les policiers.
12:54 Je voudrais rajouter une chose.
12:55 La maire de Romand a dit hier que depuis 2014, en neuf ans,
12:59 150 millions d'euros ont été mis dans le quartier de la Monnaie.
13:03 Qui deviennent les voyous qui ont commis le crime de Crépole.
13:06 Excusez-moi, est-ce que ce n'est pas beaucoup d'argent
13:08 pour des résultats absolument désastreux ?
13:11 - En tout cas c'est un quartier qui est bien nommé. - Oui, le quartier de la Monnaie.
13:14 - 150 millions d'euros. - Il n'y a peut-être pas des voyous dans ce quartier.
13:17 Non, mais c'est un quartier où pratiquement à priori
13:19 tous les commerces ont été brûlés lors des émeutes de l'été dernier.
13:22 Pour rebondir sur ce que disait l'auditeur Eric.
13:25 Un système démocratique, c'est un système où on n'élimine pas les gens.
13:32 On les juge lorsqu'ils ont franchi les limites de la loi.
13:36 On les juge de manière démocratique,
13:38 par une justice qui respecte un certain nombre de grands principes.
13:42 On propose des solutions, on enferme en prison si besoin est.
13:46 Et on propose surtout des solutions.
13:49 Ce sont des problèmes qui sont des problèmes d'une complexité absolument incroyable.
13:53 Et la difficulté c'est d'arriver à concilier l'explication de cette complexité
13:58 qui est au fond la seule perspective porteuse et intéressante.
14:03 Et en même temps de répondre aux demandes immédiates
14:06 qui est effectivement la consternation que prend tout le monde
14:10 lorsqu'on apprend que quelqu'un a été condamné, recondamné.
14:15 Et puis qu'à nouveau on le voit éventuellement commettre
14:18 ou des délits plus importants, voire des crimes.
14:20 Et c'est surtout ça que l'opinion ne tolère absolument plus.
14:23 - Allez 0826-300-300, l'opinion justement Céline de Bordeaux.
14:27 - Oui bonsoir.
14:29 Alors moi j'aurais juste des petites remarques.
14:33 Parce que ces jeunes là des cités etc.
14:36 qui nous en veulent comme si on avait buté la moitié de leur famille.
14:41 En fait on ne sait pas tellement que...
14:44 - Vous êtes calme Céline.
14:45 - Non mais c'est vrai.
14:46 Je veux dire au bout d'un moment la colère, ok.
14:49 Mais enfin on est quand même un pays hyper accueillant.
14:51 On met à leur disposition des structures de dingue.
14:53 Donc qu'ils aillent voir ailleurs en fait ce qui se passe.
14:56 Donc moi je me demande si une des solutions,
14:58 ça ne pourrait pas tant qu'on n'a pas de prison,
14:59 à les envoyer faire un petit stage dans leur pays d'origine.
15:02 Puisqu'ils ont tous des origines entre guillemets
15:04 plus ou moins du Maghreb ou d'Afrique.
15:06 Et de faire un partenariat avec ces pays là.
15:08 - Non, non pas tous.
15:09 - Pour...
15:10 - Oui allez-y.
15:11 - Oui enfin quand même un grand nombre.
15:13 Pour voir un petit peu comment ça se passerait s'ils vivaient là-bas.
15:16 Et peut-être que ça leur remettrait aussi les idées au clair
15:19 sur la chance qu'ils ont de vivre dans un pays comme le nôtre.
15:22 Alors il n'est peut-être pas parfait.
15:23 On n'est peut-être pas parfait.
15:24 Ils ne le sont pas non plus.
15:25 Mais à un moment donné, il faut un peu de bon sens.
15:28 Sur cette excuse de minorité, c'est pareil.
15:30 Je veux dire la plupart ok sont mineurs,
15:32 donc ils ne risquent rien.
15:33 Donc en fait c'est open bar.
15:35 Et bien il faut la faire sauter.
15:36 Puis à partir de 16 ans, ils vont en tôle.
15:38 Et puis on construit des prisons.
15:39 Et puis on renvoie ceux qui sont en situation irrégulière,
15:42 qui sont dans nos prisons et qui prennent des places
15:45 alors qu'ils pourraient faire leur peine chez eux.
15:47 Et à un moment donné, il faut être concret.
15:50 Après Céline, ils sont français.
15:52 Donc ils sont ici chez eux.
15:53 Oui, ils sont français.
15:54 Jean-Michel Fauvert voulait faire une remarque.
15:56 Ce que disait notamment sur l'adulté de la justice,
15:58 on a eu une amie commune,
15:59 une amie franco-marocaine dont la sœur est avocate au Maroc.
16:03 Un jeune franco-marocain était là,
16:05 son épris, un policier, il n'y a pas longtemps.
16:07 Il a pris cinq ans ferme.
16:09 Et le juge lui a dit "mais tu te crois en France ici ?
16:11 Dixite, une amie marocaine.
16:13 Franco-marocaine.
16:15 La problématique, elle vient de là.
16:16 C'est-à-dire que quand vous avez un État qui n'a plus les moyens d'être dur,
16:20 et le bras armé de l'État, contrairement à ce qu'on croit,
16:24 ce n'est pas la police ou la gendarmerie,
16:25 le bras armé de l'État, c'est la justice.
16:27 Et quand la justice n'est pas rendue,
16:28 il y a un vrai problème là-dessus.
16:29 Mais je voudrais dire la justice dans tous ses sens.
16:31 C'est-à-dire que la justice,
16:32 ce n'est pas seulement mettre en taule les gens.
16:34 Il y a des tas de trucs, il y a des amendes,
16:36 il y a des choses à faire.
16:38 Mais il faut le faire dès la première infraction.
16:41 L'exécution des peines est dès la première infraction.
16:44 Et rapidement.
16:45 Et c'est ce qu'on n'a pas chez nous.
16:47 C'est ça qu'il faut faire.
16:48 Le mot de la fin avec Robert Ménard, maire de Béziers.
16:51 Vous vous sentez seul face à ce qui se passe dans votre ville ?
16:56 Soutenu par le gouvernement ou pas assez ?
16:59 Dire que le gouvernement ne me soutient pas serait d'assez mauvais espoir.
17:04 On a un gouvernement qui ne fait en tout cas, à mon égard,
17:07 pas deux poids deux mesures, même si je ne suis pas proche de lui.
17:10 Mais je suis un peu, oui, esselé.
17:13 Parce que moi-même, j'ai du mal à imaginer des solutions.
17:17 J'écoute le débat et je me demande comment je peux régler ça concrètement.
17:21 Parce que moi, ce n'est pas un débat théorique, c'est un débat de tous les jours.
17:25 Tout à l'heure, vous disiez, Madame, vous parliez de maison de correction.
17:28 Or, ça apparaît comme un gros mot auprès d'un certain nombre de gens.
17:32 Mais est-ce qu'on n'a pas besoin, par rapport à un certain nombre de gens,
17:35 une minorité, une petite minorité ?
17:37 Mais encore une fois, ça suffit à rendre tout un quartier difficile.
17:40 Peut-être que c'est ça la réponse.
17:42 Moi, quand on me dit qu'il faut faire des débats,
17:44 il faut venir multiplier les militants associatifs,
17:51 les gentils animateurs socio-culturels,
17:54 honnêtement, ça me paraît dérisoire par rapport aux difficultés que je rencontre.
17:59 Mais en même temps, je ne veux pas montrer du doigt tout un tas de gens
18:03 en disant qu'il n'y a aucune solution.
18:05 Il faut trouver une solution.
18:07 Ça passe d'abord par quelque chose dans nos têtes.
18:11 J'en ai assez.
18:12 Chaque fois que je me retrouve, vous savez, dans des débats,
18:14 dans les préfectures, dans les sous-préfectures,
18:17 invités par des ministres et tout ça, c'est toujours une politique.
18:20 Alors, je ne vais pas dire la politique de l'excuse, mais toujours, quand même,
18:23 on a l'impression que tout est de notre faute
18:27 et que les efforts, c'est à nous de les faire.
18:29 Tout à l'heure, un de vos...
18:31 Ah, la liberté !
18:33 ...député disait que dans le quartier de la Monnaie,
18:35 c'était 150 millions d'euros qui avaient été dépensés
18:39 dans le cadre de la politique de l'État.
18:40 À Béziers, dans le quartier de la Devesse, vous le citiez, monsieur,
18:43 le quartier de la Devesse, donc le pas, et où j'ai passé ma jeunesse,
18:45 c'est presque 200 millions.
18:47 C'est le seul endroit où il y a tout un tas de services
18:50 qu'il n'y a pas dans les autres quartiers.
18:52 Alors qu'on arrête de m'expliquer que c'est que la pauvreté,
18:55 l'abandon ou je ne sais pas quoi qui explique ça.
18:58 Merci.
18:59 Qui veut mettre les gens devant leurs responsabilités.
19:01 Merci beaucoup Robert Ménard, maire de Béziers.
19:03 Vous restez avec nous. Dans un instant, Céline,
19:05 vous allez pouvoir jouer contre nos vraies voix du jour.
19:08 Au "Qui c'est qui ?" qu'il a dit.
19:10 Et là, la police ne peut rien faire.
19:12 Moi j'ai Philippe Bilger à la gueule.
19:14 J'ai pas de règle.
19:15 Alors là, lutte à mort.