Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur l'actualité.
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00:00 Et on termine en parlant de vin.
00:02 Tout à fait. Les Français en boivent de moins en moins,
00:05 moins 10% rien qu'en 2022.
00:07 La consommation de vin rouge a chuté de 40% en 5 ans.
00:10 Alors quel vin s'en sort ? Qu'est-ce qu'on achète encore aujourd'hui ?
00:14 Et pourquoi ? On va voir ça avec vous Emmanuel Lechypre.
00:16 L'étiquette, ça compte ?
00:18 Oui absolument. On a une étude que viennent de publier
00:22 les vignerons indépendants qui tiennent leur salon justement à la fin de la semaine
00:27 à Paris, Porte de Versailles. Et alors effectivement,
00:30 quand on cherche à acheter un vin, reconnaissez que c'est compliqué.
00:32 Brout, je ne sais pas comment vous faites quand vous vous retrouvez devant le rayon
00:35 avec toutes ces bouteilles.
00:36 Ça dépend chez qui je vais.
00:37 Alors ça dépend chez qui vous allez. Mais imaginez que vous êtes...
00:39 Alors vous avez certainement des très bons cavistes qui vous donnent des très bons conseils,
00:42 mais quand vous êtes par exemple dans une grande surface,
00:44 qu'est-ce qu'on fait ? C'est difficile.
00:46 Et donc le plus important, c'est l'étiquette.
00:48 Vous voulez dire la médaille d'or d'argent de Brout ?
00:51 Non, non, non, pas du tout. Ça les Français ont tendance à s'en méfier.
00:54 Mais par contre, ce qu'il y a sur l'étiquette,
00:57 et là, 70% des Français affirment que l'étiquette,
01:01 c'est déterminant quand ils font le choix d'un vin,
01:03 montre cette enquête des vignerons indépendants.
01:07 Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a une mode,
01:10 ça qui ne vous a pas échappé.
01:12 Vous savez, c'est la mode des étiquettes un peu farfelues, sympas,
01:15 avec plein de dessins, des jeux de mots, le "jaja, juju", les trucs comme ça.
01:19 Vous voyez, c'est ça.
01:20 - Parce que vous, vous achetez ça.
01:23 - La question, justement, qu'ont posé les vignerons indépendants,
01:26 c'est "Est-ce que ça marche, ces étiquettes ?
01:28 Est-ce que ça vous passionne ?"
01:29 Et finalement, il faut bien reconnaître que la victoire est quand même du côté de la tradition.
01:35 C'est-à-dire que quand vous regardez, finalement, les consommateurs,
01:39 il n'y a guère que les jeunes qui sont intéressés par ce genre d'étiquettes.
01:43 - Les jeunes qui boivent moins aujourd'hui.
01:44 - Alors, les jeunes, oui, les jeunes qui boivent moins aujourd'hui,
01:47 il y en a 6 sur 10 qui disent "Oui, ces étiquettes-là, ça nous intéresse,
01:50 ça nous amuse, on les regarde."
01:51 Mais attention, ils sont quand même extrêmement prudents.
01:53 C'est-à-dire que, en gros, c'est valable pour des vins qui valent moins de 10 euros
01:57 et qu'on amène chez les copains.
01:59 Parce que, par contre, dès qu'on arrive,
02:03 dès qu'on doit acheter une bouteille pour aller déjeuner en famille,
02:05 par exemple le dimanche, pour papa et maman,
02:07 "Non, là, on va acheter l'étiquette traditionnelle,
02:08 c'est-à-dire avec le dessin du château, le blason, etc."
02:13 Et donc, finalement, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup, beaucoup de traditions.
02:17 Par exemple, dès qu'on passe les 35 ans,
02:19 il n'y a que 9% des acheteurs de vins qui envisagent d'acheter un vin à plus de 20 euros
02:24 avec cette étiquette originale.
02:26 - Quand j'aurai 35 ans, je peux vous dire que je suis sûr que je le ferai comme ça.
02:29 - Bien sûr, vous arrêterez le coca.
02:30 - Donc les Français, ils sont très traditionnalistes,
02:32 y compris et notamment même ceux qui s'y connaissent.
02:35 Et alors, quand même, ce qui est passionnant,
02:36 c'est qu'il y a une deuxième enquête qui a été faite, là encore,
02:39 par les vignerons indépendants, ce qui se passe dans le vignoble.
02:42 Et il y a un contraste absolument saisissant.
02:44 - C'est beaucoup moins traditionnel, justement.
02:45 - Et c'est ça, entre cette tradition que souhaitent et que revendiquent les consommateurs
02:51 et ce qui se passe dans le vignoble,
02:53 puisque cette enquête qui a été faite auprès des vignerons indépendants,
02:56 alors c'est quand même 60% de la production nationale,
02:58 elle nous dit quoi ?
02:59 Elle nous dit qu'il n'y a que 85% d'entre eux qui sont engagés dans des démarches environnementales.
03:04 Près de la moitié sont déjà certifiés bio.
03:06 Vous avez la moitié des chefs d'exploitation qui ont moins de 50 ans,
03:09 donc l'image du vigneron un peu vieillissant, etc.,
03:12 elle est aujourd'hui balayée.
03:14 Un vigneron sur trois est une vigneronne.
03:17 On dit que c'est un métier qui n'est pas féminisé,
03:19 ce n'est pas vrai du tout.
03:20 Et un néo-vigneron ou néo-vigneronne sur trois,
03:23 ne vient pas du tout de la vigne, d'un milieu agricole, etc.
03:28 - Du coup, ça fait évoluer le vin aussi, la façon de le fabriquer et son goût.
03:31 - Il y a tout un tas, effectivement, de nouveaux vins,
03:33 avec un défi majeur pour toute cette industrie,
03:36 qui est la baisse du degré d'alcool.
03:39 C'est aujourd'hui ce que veulent les consommateurs.
03:41 C'est aujourd'hui ce que recherchent les producteurs de vin,
03:44 parce qu'il y a la contrainte climatique qui fait que ça a tendance à faire monter le degré.
03:48 En gros, pendant des décennies, le métier de vigneron a été essayé
03:51 de faire monter le degré en alcool dans les vins.
03:53 Et là, le grand défi des vignerons, ça va être d'essayer de le faire baisser.
03:57 Donc c'est un monde passionnant.
03:58 Et je rappelle, parce que là, on parle de vin,
04:00 on a l'impression qu'on parle de gastronomie, etc.
04:02 Deuxième excédent commercial français.
04:04 Deuxième excédent commercial français.
04:06 600 000 personnes qui travaillent dans la vigne sur tout le territoire.
04:09 Il n'y a que le service public qui emploie plus de gens en France sur les territoires.
04:12 Donc c'est un enjeu absolument majeur.
04:15 La bonne santé de notre vignoble.
04:17 Et quand on voit ces chiffres, on se dit finalement,
04:19 il y a de l'espoir que le vignoble français maintienne son rang dans le monde.
04:24 - Avec modération. - Avec modération, bien évidemment.
04:26 - Et tiens, j'en profite parce qu'il nous reste 30 secondes.
04:28 On sait pourquoi le vin rouge donne parfois mal à la tête.
04:30 Simplement, avec modération, au bout d'un verre ou deux.
04:32 - Mais non, c'est rouge sur blanc, blanc sur rouge.
04:34 - Non, alors ça, ça n'a rien à voir.
04:35 C'est ce que vous mangez avec le blanc et le rouge.
04:37 Tiens, ça, ce sera un bon truc à faire un jour, les histoires de proverbes.
04:40 Blanc sur rouge, si vous mangez des produits lactés.
04:42 - Rien ne bouge. - Bon, c'est pas grave.
04:44 - Rouge sur blanc. - En tout cas, selon une nouvelle étude,
04:46 ce ne serait ni la faute des tannins ni des sulfites,
04:49 comme on l'a beaucoup dit, mais de la quercitine.
04:51 - La quoi ? - La quercitine.
04:53 Un antioxydant naturel qui vient de la peau et des pépins.
04:55 Et donc, selon les chercheurs, la quercitine affecterait la façon dont notre corps réagit face à l'alcool.
05:00 Et alors, plus les raisins ont eu du soleil, plus ils ont de la quercitine.
05:03 - Moi, je ne prends pas de vin avec scarlatine, c'est pas ce que vous racontez.
05:05 - Et c'est pour ça que justement, il faut...
05:07 Tout le monde recherche des vins moins forts.
05:09 Mais alors, en fonction de ce qu'on mange, ça n'a pas le même effet, c'est ça ?
05:12 - Oui, blanc sur rouge, rouge sur blanc, c'est pas une question d'enchaînement de vins.
05:16 - On ne dit rien à la loyerette. - Moi, je continue.