Le journaliste Radouan Kourak révèle dans « Morandini Live » être menacé à cause de ses prises de position: « Je suis arabe, de droite et j’aime la France. Ce qui ne rentre pas dans les cases de certains ! » - Regardez
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00:00 11h35 sur CNews, merci d'être en direct avec nous et je voulais pour poursuivre cette émission parler avec un jeune journaliste qui s'appelle Radouane Kourak
00:09 qui est journaliste et rédacteur en chef à Opinion International et c'est un journaliste qui est menacé, alors vous voyez le titre est un peu provoquant forcément
00:17 mais c'est vrai que c'est ce qu'il dit lui, il dit "je suis arabe, de droite, patriote" et ça ne rentre pas dans le logiciel.
00:22 Bonjour Radouane, merci d'être en direct avec nous et c'est vrai que ça m'a interpellé votre discours sur les réseaux sociaux.
00:29 D'abord, vous êtes menacé, quel type de menaces vous avez ?
00:33 Écoutez, je reçois tout type de menaces. En France, on a une problématique, dès lors que l'on dénonce des vérités, que l'on est un journaliste plutôt classé à droite, vous recevez de facto des menaces.
00:42 Si on rajoute à cela le fait que vous soyez d'origine arabe, ça n'arrange en rien. Moi je pense très souvent à mon ami l'imam Hassan Salgoumi qui reçoit les mêmes menaces que moi.
00:52 Très régulièrement, on nous insulte de traîtres, de collaboreurs, des insultes finalement qui sont racistes.
00:59 Il n'y a pas besoin d'être sociologue pour voir d'où émanent ces menaces. Il suffit de cliquer sur le profil de ces personnes, c'est systématiquement le même profil.
01:08 Soit des militants ou des proches de la France insoumise, soit des gens qui eux-mêmes ont les mêmes origines que moi.
01:14 Mais qu'est-ce qui ne colle pas, alors excusez-moi mais j'emploie vos mots volontairement, au moins tout le monde va comprendre,
01:19 qu'est-ce qui ne colle pas entre arabe, de droite et patriote ? Moi je ne vois pas où est le problème.
01:23 Pour moi il n'y a aucun problème, j'en marque pour une majorité de français, il n'y a d'ailleurs aucun problème.
01:28 Il y a un problème uniquement pour les personnes ayant les mêmes origines que moi.
01:33 Pour ces personnes-là, être arabe, être de droite, être patriote et être passionnément français, ce qui est mon cas, c'est être un traître.
01:42 C'est trahir, je ne sais pas, ses confrères arabes, trahir son origine ethnique, son origine sociale.
01:49 Mais moi j'ai toujours été très très clair, j'ai grandi dans le territoire de Belfort, je suis originaire de Belfort, je suis français, profondément français.
01:56 Mais je pense à Genébel Rajoui, à l'imam Chalgoumi, on est des milliers dans ce cas en France à recevoir ce type de menace.
02:05 Et il y a une autre chose qui est dramatique, aujourd'hui le business électoral de certains partis de la France insoumise,
02:10 c'est précisément de renvoyer systématiquement les gens à leurs origines, c'est eux les réels racistes,
02:15 en disant aux gens "ne vous assimilez pas, ne vous émancipez pas, n'oubliez pas d'où vous venez, vous êtes français, mais vous êtes algériens, vous êtes marocains".
02:24 Ils mettent systématiquement les gens dans des cages et leurs militants, ces gens-là, après reviennent à la charge contre des gens comme moi.
02:31 Mais Radon, c'est intéressant ce que vous dites, parce que vous dites "moi, voilà, j'ai grandi en France, je suis français de toute façon, et on me renvoie à mes origines".
02:39 Et ça, c'est vrai que c'est quelque chose. Alors, quand c'est la droite qui fait ça, on dit "oh là là, mais c'est de l'extrême droite parce que ça renvoie sans arrêt les gens aux origines".
02:46 En plus, je vous remarque, excusez-moi de vous interrompre, mais la droite ne m'a jamais renvoyé à mes origines.
02:52 La droite, jamais la droite ne m'a renvoyé à mes origines.
02:55 Ça, systématiquement, ça émane de militants de gauche ou d'extrême gauche.
03:01 Je n'ai jamais reçu de menaces, au contraire, j'ai reçu des messages de soutien de militants reconquêtes, d'élus les républicains, même d'élus du Rassemblement National,
03:10 durant tout le week-end. Je n'ai jamais de ma vie reçu d'attaque raciste, tout un jour, pour une seule raison, la France est certainement le pays le moins raciste du monde.
03:18 Je le dis systématiquement. C'est des groupes qui n'aiment pas notre pays, qui pourtant vivent dans un pays qui leur a tout donné la France,
03:26 qui ne supportent pas le fait qu'une personne qui leur ressemble en ait pleinement conscience et défendent des valeurs patriotes.
03:32 Moi, j'ai décidé d'être journaliste. Journaliste, c'était un métier passion. J'ai voulu être journaliste pour raconter le monde dans lequel on vit.
03:39 Excusez-moi, ce qu'il s'est passé à Crépole est une attaque raciste. J'en ai profité pour pointer une problématique.
03:46 Dans une vingtaine de pays du monde, il y a des statistiques ethniques. En France, nous n'avons pas de statistiques ethniques au prétexte que ce serait raciste, que ce serait discriminatoire.
03:54 Dès lors, s'en est suivie une vague des raids numériques.
03:59 – Mais en fait, votre problème, c'est quoi ? Il vous reproche de vous appeler Radouane ?
04:04 – Il me reproche de m'appeler Radouane et de dire que je suis fier d'être français, je suis passionnément français.
04:09 – Mais c'est… Enfin, c'est… Eric Revelle, en plus, vous êtes journaliste, vous avez dirigé des rédactions, etc.
04:14 Quand vous entendez Radouane, c'est sûr… – Mais en fait, je connais très bien Eric, on en a déjà parlé.
04:18 – C'est sur Alice, quand même, ce qui arrive à Radouane. Quand même, on lui reproche.
04:21 Parce qu'il s'appelle Radouane, il ne peut pas aimer la France, il ne peut pas être de droite, il ne peut pas être patriote.
04:25 – Mais Radouane a très bien résumé la situation, c'est-à-dire qu'on a un parti politique, pour ne pas le nommer, qui s'appelle El-Efi,
04:30 qui a décidé de faire de son terrain de chasse électorale les communautés musulmanes au sens large.
04:37 Bon, c'est un pari politique, que fait Jean-Luc Mélenchon depuis très longtemps.
04:40 Il veut incarner le territoire des cités ou le territoire de communautés.
04:46 Et donc, tout ce qui ne rentre pas dans ce cadre-là, et quand on est patriote, ça veut dire qu'en fait, on aime la France,
04:52 et on a plus d'amour pour le pays qu'on a de haine ou de ressentiment.
04:56 Mais précisément, ce que El-Efi entretient chez une partie d'électorat qu'il vise, c'est le ressentiment et la haine de la France.
05:03 Donc, évidemment, mon cher Radouane, vous ne rentrez pas dans la grille de lecture de El-Efi.
05:07 C'est scandaleux, mais c'est tout bête, j'allais dire.
05:11 – C'est une faille dans leur logiciel intellectuel.
05:14 – Mais évidemment, alors maintenant, il faut continuer, évidemment, à dire ce que vous avez envie de dire,
05:20 parce qu'on parlait de liberté d'expression tout à l'heure.
05:22 Si dans un pays comme le nôtre, celui des Lumières, des journalistes,
05:25 qui ne rentrent pas dans le cadre, non pas de l'ordre de s'exprimer,
05:27 ça veut dire que décidément, on est plus malade que je ne l'imaginais.
05:30 Et évidemment, on vous dit aussi "courage", parce que c'est une chose de dire "continuez à défendre votre liberté d'expression",
05:37 c'en est une autre d'être menacé, comme vous l'êtes, par des gens qui, à mon avis, devraient rendre des comptes à la justice.
05:45 – Radouane, vous l'avez dit, vous avez grandi en France, vous avez été élevé en France,
05:51 et on vous renvoie finalement à des origines auxquelles vous n'avez aucun lien.
05:56 Parce que, je suppose que vous n'avez pas vos études, vous les avez faites en France, vous avez grandi en France, donc vous n'avez pas...
06:01 – Jean-Marc, je vais même aller plus loin. Je dois tout à la France.
06:04 Je dois tout à la France. Je n'ai que des factures, que des comptes à rendre à la France.
06:08 La France m'a tout donné. Je suis né en France. J'ai été à l'école de la République.
06:13 Je suis finalement le fruit d'un métissage. Ma mère est française depuis plusieurs générations.
06:18 Mon père est d'origine algérienne, il a été naturalisé entre-temps.
06:21 Mon père m'a inculqué de vraies valeurs, les valeurs du travail et les valeurs de l'amour de la France.
06:25 Il faut être reconnaissant. La France m'a tout donné. Je dois tout à la France.
06:29 Et je suis français. Mais pour illustrer simplement le propos d'Éric et ce que vous disiez précédemment, Jean-Marc,
06:35 il y a un autre problème. Ces gens-là, en réalité, ces gens qui, aujourd'hui, m'envoient des menaces,
06:41 menacent les journalistes, ont un problème avec moi.
06:44 Mais ils ont un problème, ils ont un problème finalement avec tout ce qui ne leur ressemble pas.
06:48 On va aller plus loin. Moi, j'ai été un journaliste particulièrement actif
06:52 durant les émeutes qui ont suivi la mort de Naël à Nanterre.
06:56 Je vais vous dire un truc, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
06:59 il y a eu pas mal d'agressions de journalistes, de vols de journalistes qui se sont fait piller, qui se sont fait voler à la cité Picasso.
07:05 Et bien, vous savez quoi ? Je suis le seul journaliste qui se sent là, à la cité Picasso,
07:09 qui n'a pas été agressé, qui n'a pas été volé. Et je pense que je dois ça à mon faciès.
07:14 Capitaine Moreau, vous vouliez parler à Radouane.
07:17 Jean-Marc, il est absolument remarquable et il a raison sur toute la ligne.
07:20 Comme l'imam Chalgoumi, un homme absolument remarquable.
07:23 Mais j'ai envie de vous dire, ils sont extrêmement nombreux comme lui.
07:26 Être fier d'être français, apporter notre identité, nos valeurs,
07:30 à résulter de la méritocratie républicaine, ils sont extrêmement nombreux.
07:34 Qui c'est qui ne s'oppose à nous ? C'est une minorité.
07:38 Alors on l'entend, bien entendu, et ceux qui se colportent, cette minorité, la France Insoumise,
07:43 cette directrice du CNRS, M. Cohen, font un mal considérable.
07:49 L'immense majorité chrétien, musulman, français, juif, fier d'être français,
07:55 eux représentent la majorité silencieuse qui commence à parler de plus en plus.
07:59 De la même manière, je ferai un parallèle avec l'intervention de Mme Thauraval tout à l'heure,
08:02 100 personnes dans le quartier de la Monet qui pourrissent l'existence de 4 000 et d'une ville de 35 000 habitants.
08:09 On parle de 100 personnes qui pourrissent l'existence de dizaines de milliers de personnes.
08:15 Mais vous voyez, Radouane, il a le courage de parler et je suis d'accord avec vous,
08:19 ils sont des milliers, ils sont des millions comme lui, voire des millions.
08:23 Des millions comme lui, vous avez raison de me reprendre là-dessus, Radouane.
08:26 Ils sont des millions, mais ils ont peur. La preuve, vous, vous êtes menacé.
08:29 Et c'est ça qui est terrible. C'est qu'en fait, on entend les petits...
08:32 Ils ne sont pas nombreux, ils sont très très loin d'être majoritaires.
08:39 Et ceux comme vous, mais moi j'adore vous entendre dire "j'aime la France",
08:43 j'adore vous entendre dire "je dois tout à la France".
08:46 - Mais je suis passionné en France. - Mais oui, mais c'est fabuleux d'entendre ça.
08:50 Vous aviez un mot à dire, M. Assassin.
08:52 - Oui, je voulais réagir sur plusieurs points.
08:54 Déjà, il ne faut pas être sensible à ces insultes.
08:57 - Oui, mais c'est facile à dire, on s'en fait prendre.
08:59 - Jean-Marc, regardez, moi justement, je vais vous dire de quoi je parle.
09:04 Je suis un bon pouba, malheureusement je suis de gauche,
09:07 et je me fais insulter, et je vais vous dire une chose,
09:10 on me traite, moi, d'antipatriote, parce que j'ai le malheur,
09:14 parfois, d'avoir un propos qui ne va pas dans le sens,
09:16 et je ne suis pas la France insoumise.
09:18 Donc, là-dessus, il faut se blinder là-dessus.
09:22 Et après, la chose c'est que, dès qu'on sort des cases préétablies,
09:27 dès qu'on sort des cases dans lesquelles on veut nous enfermer,
09:30 effectivement, vous allez vous faire insulter.
09:33 Je connais très bien Hassan Chalgoumi, qui est un ami.
09:36 Hassan, on lui reproche d'être proche du Kriff,
09:39 on lui reproche d'être l'imam des juifs,
09:41 mais évidemment qu'il en prend plein la tronche,
09:43 et qu'il est menacé en permanence, encore une fois, je le connais très bien.
09:46 Et il continue sa route.
09:48 Et vous avez raison sur une chose,
09:50 c'est qu'il faut absolument qu'il y ait une voix républicaine
09:55 de la part des Arabes ou des musulmans qui héméhage,
09:59 parce que c'est ça qui nous fera sortir de l'impasse où on est.
10:03 - Merci, merci Radouane, en tout cas, c'était super.