• il y a 5 mois
Après Karim Rissouli présentateur sur France 5, c'est le journaliste Mohamed Bouhafsi qui a décidé de communiquer autour des messages racistes qu'il reçoit depuis plusieurs jours. Hier dans Morandini Live, la journaliste de CNews Christine Kelly expliquait que quand elle avait été victime de ce types de messages et avait été menacée de décapitation, personne ne s'était ému et personne ne l'avait soutenue.

Mais dans le cas de Karim Rissouli, par exemple, tous les médias se mettent en branle et même l'AFP en fait une dépêche, "mais lui est du bon côté" a-t-elle précisé. Si besoin été, la journaliste a bien sûr condamné fermement les messages racistes reçus par ces journalistes mais s'est étonnée de la différence de traitement médiatique.

Hier donc c'est le chronique de France 5, Mohamed Bouhafsi qui a partagé sur son compte Instagram, des messages racistes qui lui avaient été directement adressés : « Rentrez chez vous » « Bientôt, c’est la fin de la France pour les bougnoules comme toi » « Sale arabe ».

Le soir même sur France 5, dans "C à vous", il a expliqué :

"J’en ai vécu auparavant des messages avant le 9 juin. Un message par mois, toutes les trois à quatre semaines. Là c’est quatre, cinq messages par jour. Et c’est assez désagréable. Pour vos proches, je pense à ma maman et à ma sœur et on se dit : pourquoi ?
J'en ai assez d'être essentialisé en fonction» de mon prénom ou de ma prétendue origine ou de ma prétendue religion. Si on me disait “Mohamed, vos sujets sont nuls”, ça ne me dérangerait pas. Qui connait ma vie ? Qui connait ma religion ? Qu'on n’accepte pas mes propos, mes sujets peut-être, mais qu'on arrête de me ramener à ce côté rebeu, musulman, arabe.

Qu'on arrête de me traiter de bougnoul, de bicot... Je suis un Français, journaliste, citoyen, c'est tout et rien d'autre. C'est bouleversant de se dire qu'on se bat tous les jours pour fédérer les gens, et de se manger ça au quotidien. On n'est pas fait pour ça et on ne se lève pas le matin pour ça."

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Transcription
00:00Et cette parole, elle n'existait pas lors de la présidentielle 2022 que j'ai eu la chance de suivre pour cet avouement.
00:04J'avais jamais vécu ça. J'en ai vécu, auparavant, le 9 juin, un message par mois, un message tous les 3-4 semaines.
00:10Là, c'est 4-5 messages par jour. Et c'est assez désagréable. Et c'est désagréable aussi pour nos proches qu'on reçoive.
00:15Je pense notamment à ma maman et à ma sœur. Et on se dit « Mais pourquoi ? ». Voilà. Pourquoi ?
00:21Ça dit quelque chose du climat et des craintes qu'on peut avoir au soir du 8 juillet prochain.
00:26Mais surtout, je voudrais juste dire un truc. J'aimerais bien qu'on arrête de m'essentialiser en fonction de mon prénom ou de mon nom
00:32ou de ma prétendue origine ou de ma prétendue religion. J'aimerais bien qu'on... Si on me disait par exemple « Vos sujets, Mohamed, sont nuls »,
00:38ça ne me dérangerait pas, en fait. Je l'accepterais. Mais j'en ai marre qu'on me dise « T'es un bico, t'es un musulman, t'es un salarable ».
00:43Qui connaît ma vie, en fait ? Qui sait, le soir, quand j'entre à la maison, quelles sont mes valeurs, quelles sont mes origines,
00:50quelles sont ma religion, en fait ? J'aimerais bien qu'on se dise, qu'on l'essentialise en tant que journaliste français
00:55qui vit en France depuis l'âge de trois semaines, un mois, et qu'on arrête de me dire « T'es un sale bougnou, t'es un sale bico, t'es un sale musulman,
01:01t'es un sale un tel, un tel ». Juste qu'on me dise « T'es un journaliste », et qu'on n'accepte pas tes valeurs, qu'on n'accepte pas tes propos, tes sujets,
01:07peut-être, mais qu'on arrête de me ramener à ce côté rebeu, musulman, arabe, bico. Je suis un Français, journaliste, citoyen, c'est tout.
01:16Et rien d'autre. Et en fait, c'est assez bouleversant de se dire qu'on se bat tous les jours pour fédérer les gens et de se manger ça au quotidien.
01:23Et on n'est pas fait pour ça, et on ne se lève pas le matin pour ça.

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