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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur la relaxe du Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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NewsTranscription
00:00 L'édito politique sur Rampin avec Luffy Garaud. Bonjour Alexis Brezel. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06 Alexis, Eric Dupond-Moretti a donc été blanchi hier par la Cour de justice de la République
00:10 du chef de prise illégale d'intérêt. Est-ce que c'est une victoire pour Emmanuel Macron ?
00:15 C'est d'abord une belle victoire pour Eric Dupond-Moretti lui-même qui sans cela aurait dû
00:20 consentir à une humiliante démission. C'est aussi une bouffée d'oxygène pour le gouvernement et la
00:24 majorité au moment où le sort d'Olivier Dussopt et de François Bayrou se joue aussi devant les
00:28 tribunaux. C'est enfin, vous avez raison, un soulagement pour Emmanuel Macron qui n'aura pas
00:33 chose qu'il déteste à remanier sous la pression. Mais cette décision de la CIGR est aussi et peut-être
00:39 plus encore un camouflet brutal pour les syndicats de magistrats. Vous savez l'USM censé être modéré,
00:46 le syndicat de la magistrature gauchisant, celui du mur des cons. Syndicats qui avec l'association
00:52 Anticor avaient porté plainte contre leur ministre en exercice et obtenu qu'il soit traîné devant
00:58 la cour de justice. C'est un camouflet pour le parquet général près la cour de cassation,
01:03 la plus haute institution judiciaire de France qui a porté l'accusation avec acharnement et
01:08 réclamé contre le garde des Sceaux la peine infamante d'un an de prison avec sursis. C'est
01:13 un camouflet pour le parquet national financier, ce monstre juridique inventé par François Hollande
01:18 pour détruire Nicolas Sarkozy et François Fillon qui, en s'affranchissant de toutes les règles,
01:24 s'est ensuite retourné contre ceux qui l'ont créé. C'est enfin un camouflet pour le tout-puissant
01:29 François Mollins, très haut magistrat aujourd'hui à la retraite, dont les débats ont montré qu'il
01:34 avait sciemment laissé son ministre s'enfoncer dans le piège pour mieux lui retirer le tapis
01:39 sous les pieds. Bref, cet relax, c'est la défaite en race campagne de tous ces magistrats qui au fond
01:47 n'avaient jamais accepté la nomination de l'avocat du Pomoréti et qui rêvaient de s'en débarrasser.
01:52 - Et est-ce que ça vous paraît, cette défaite du monde de la justice, est-ce que ça vous paraît
01:56 une bonne nouvelle, Alexis ? - Du point de vue de la démocratie, oui. Alors il s'agit pas ici de
02:00 défendre Eric de Pomoréti, on a parfaitement le droit de ne pas l'apprécier, de juger sévèrement
02:05 son bilan ministériel, sa mauvaise foi pétaradante ou les grosses ficelles de son antifascisme
02:11 tonitruant, mais, mais, n'en déplaise au bout de feu de LFI comme au justicier de Mediapart qui
02:18 voudrait renverser le système, il me semble que cette guerre de revanche menée depuis des années
02:23 par une justice politisée contre les politiques, tous les politiques, est profondément déstabilisante
02:29 pour la démocratie et j'ajouterais pour la justice elle-même. Avouez que cette procédure où des
02:36 syndicats de magistrats saisissent d'autres magistrats pour lancer une procédure instruite
02:40 par des magistrats, jugée en partie par des magistrats, mais enfin c'est lunaire ! Mais là, si
02:45 enfin si on n'est pas en situation d'hyper conflit d'intérêt, mais où est-on ? - Oui mais il faut tout de
02:49 même que les politiques, Alexis, puissent être jugés, ils ne sont pas au-dessus des lois. - Mais bien sûr, il
02:54 faut qu'ils puissent être jugés et punis, c'est le cas échéant. S'ils sont soupçonnés de
02:58 malhonnêteté, de vol, de corruption, ils doivent évidemment comparaître devant les tribunaux
03:02 judiciaires. Mais on n'a jamais rien à reprocher de tel à Éric Dupond-Moretti. On l'accusait d'avoir
03:08 ouvert une enquête contre des magistrats avec qui il avait eu maille à partir et qui n'ont d'ailleurs
03:12 subi aucune sanction. Mais ça c'est de la politique et Éric Moretti n'aurait dû en répondre que dans
03:17 le cadre de sa responsabilité politique, pas devant les juges. La grande différence entre les hommes
03:23 politiques et les juges, Dimitri, c'est que les premiers tirent leur légitimité de l'élection, ou
03:28 pour les ministres, de leur nomination par le président de la République élu. Alors que les
03:33 magistrats, eux, ont passé un concours. Ça leur donne une compétence, pas une légitimité. Et en
03:38 démocratie, il ne faudrait pas l'oublier, c'est au peuple, c'est-à-dire aux électeurs, que doit
03:44 revenir le dernier mot.
03:45 L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Alexis Brézet. La une du Figaro ce matin, c'est la COP 28,
03:50 c'est les enjeux cruciaux d'un sommet controversé. On en parlera en détail avec Olivier Delagarde
03:55 dans la revue de presse d'Europe 1 à 9h moins le quart.