Deux France face à face : «Je ne choisis pas mon camp», affirme Robert Ménard

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Transcript

00:00 -A l'inverse, Eric Dupond-Moretti, qui va reprendre de la vigueur

00:03 dans son combat contre le RN après sa relaxe hier,

00:06 il dit que c'est le RN qui oppose la France rurale,

00:09 tranquille, catholique et blanche à la France des Mohamed,

00:12 Mouloud et Rachid, et il accuse le RN d'être le carburant

00:15 de ces rassemblements d'ultra-droite.

00:17 -Attendez, c'est une caricature.

00:20 D'abord, ils disent pas ça,

00:21 et ensuite, il y a de vrais problèmes.

00:24 Moi, je rentre dans des prisons, comme maire,

00:26 je vais dans les prisons,

00:28 et si, dans les prisons,

00:30 les gens, les musulmans,

00:33 soient hyper majoritaires, tout le monde le sait.

00:36 Il vaut mieux le dire,

00:38 essayer de trouver une explication à cette situation

00:41 que le cacher et laisser entendre

00:43 que parce que tu serais musulman, tu serais un délinquant en puissance,

00:47 ce qui est une monstruosité, de dire ça.

00:51 Mais de ne pas regarder les faits tels qu'ils sont,

00:54 c'est alimenter tout ce discours-là.

00:57 -Ce serait une forme d'insulte à l'intelligence des Français.

01:00 Certains imaginent que les Français

01:02 vont se transformer en une masse raciste et brutale

01:06 qui va se venger.

01:07 -C'est les mêmes qui, à l'extrême-gauche,

01:09 flattent un espèce d'antisémitisme

01:12 parce qu'ils pensent que tous les gens dans les banlieues

01:15 sont antisémites.

01:16 C'est du mépris à l'Etat.

01:18 -Vous avez parlé des rassemblements

01:20 des militants d'ultra-droite qui ont suscité une avalanche

01:23 de réactions et de condamnations.

01:25 C'est une menace réelle.

01:27 Il faut s'en saisir.

01:28 Ou est-ce que ce sont des oseaux

01:30 et que c'est une tentative de diversion ?

01:33 -D'abord, c'est une forme de petit con,

01:35 pardon de l'expression, dont un certain nombre

01:38 sont des petits néonazis.

01:39 J'en connais un certain nombre, je sais d'où ça vient,

01:42 et qu'il n'y a pas longtemps un doute.

01:45 Je n'ai rien de commun avec ça.

01:47 Si, quand j'entends, puisque vous faites allusion,

01:50 c'est à Marion Maréchal, je pense à elle,

01:53 que vous faites... -Elle a dit des oseaux.

01:55 -Voilà, des oseaux.

01:57 Si c'est pour diminuer leur responsabilité,

01:59 il ne faut pas.

02:00 Si, évidemment, elle veut dire qu'il y a des gens à gauche

02:04 qui sont trop contents de les avoir comme ça, à la main,

02:07 pour, comment dire, diminuer ce qui s'est passé,

02:10 l'intensité de ce qui s'est passé autour de la mort de Thomas,

02:14 elle a raison.

02:15 Pourquoi on est obligés de choisir son camp ?

02:18 Je ne choisis pas mon camp entre les uns et les autres.

02:21 -On vous entend avec intérêt et attention

02:23 sur Europe 1 et CNews ce matin,

02:25 c'est que vous vous dites

02:27 que vous n'avez pas à choisir votre camp,

02:29 votre fait divers, en fonction de la lecture idéologique.

02:32 C'est ce que vous constatez ? -Je le constate tout le temps.

02:36 Je le constate tout le temps.

02:37 Peut-être que les maires, comme on est forcés

02:40 de donner des réponses au jour le jour,

02:42 on ne rentre pas dans ce débat-là.

02:44 Je ne vais pas trouver des excuses.

02:46 Je ne trouve aucune excuse, évidemment,

02:49 à ceux qui ont tué le petit Thomas, aucune.

02:52 Je dis qu'il faut dire qui ils sont,

02:54 il faudra aller jusqu'au bout,

02:56 mais je ne vais pas trouver le quart d'un dixième d'excuses

02:59 à un certain nombre de crétins,

03:01 patentés, qui, plus est, pour un certain nombre d'entre eux,

03:05 dangereux, qui, eux, profitent de cette situation

03:08 pour aller foutre un souk dans un certain nombre de quartiers.

03:11 Je ne prends pas en otage toute la population musulmane

03:14 des quartiers difficiles.

03:16 Vous pouvez tenir un discours idéologique aussi foufureux

03:20 quand vous n'êtes pas en responsabilité.

03:22 Je suis dans une ville, madame,

03:24 où les 2/3 des enfants sont d'origine immigrée.

03:27 -Vous avez l'air en colère.

03:28 -Je suis en colère à propos de ces gens

03:31 qui font de la politique sur le dos des gens,

03:33 de part et d'autre.

03:35 M. Dupont-Moretti, je ne lui pardonne pas ces propos-là,

03:38 car il est trop intelligent, trop cultivé,

03:41 trop de talent, c'est un type brillant.

03:43 -Quel est son objectif ?

03:45 -Je ne sais pas. On dirait qu'il s'est bloqué il y a 50 ans,

03:48 mais il ne voit pas qu'il y a plus de problèmes qu'il y a 50 ans.

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