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NewsTranscription
00:00 Dans l'actualité, David Lissnar au dîner du CRIF hier, c'est le conseil représentatif des institutions juives de France,
00:05 le Premier ministre Gabriel Attal a dénoncé l'antisémitisme qui explose en notre pays,
00:10 366 faits au premier trimestre, et Gabriel Attal s'en est pris à la France insoumise,
00:15 il a dit qu'il avait honte de ce qui y est dit.
00:18 Il s'en est pris aussi, le Premier ministre, à l'antisémitisme de l'autre côté de l'échiquier,
00:22 en affirmant que Jordane Bardella a dénoncé tardivement l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
00:27 Est-ce que vous voyez vous aussi les mêmes causes de l'antisémitisme en France ?
00:31 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cet antisémitisme, il explose.
00:34 Ce qui a été frappant après le 7 octobre, avant même la réplique d'Israël,
00:38 qui a pu servir de prétexte, ou pas d'ailleurs,
00:40 c'est qu'au lieu d'avoir de la compassion pour les Juifs qui avaient été victimes d'un pogrom,
00:46 ce qu'on a vécu de pire depuis la Seconde Guerre mondiale,
00:50 il y a eu une explosion des actes antisémites,
00:52 c'est-à-dire qu'il y avait un antisémitisme latent,
00:54 pas simplement en France, partout dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons.
00:58 Et que ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que le racisme et l'antisémitisme,
01:02 qui sont des objections, comme tout racisme,
01:04 parce que c'est traité l'autre, le jugé, non pas pour ce qu'il fait, mais pour ce qu'il est,
01:08 explosent notamment dans des univers qui sont plutôt d'extrême-gauche.
01:14 C'est une réalité factuelle.
01:16 Il y a eu un glissement d'un antisémitisme historique,
01:19 qui était au XXe siècle, notamment à l'extrême-droite,
01:22 vers l'extrême-gauche.
01:24 C'est une réalité, et qui devient explosive dans un contexte,
01:28 avec ce mot pompeux d'intersectionnalité,
01:30 où il y a une surenchère des victimisations,
01:33 et la population juive en est souvent la victime,
01:37 précisément de cette victimisation.
01:38 C'est tout le paradoxe de l'inversion victimaire.
01:40 C'est ce cocktail qu'on est en train de voir dans nos universités.
01:43 Est-ce que vous estimez qu'il y a un effet de loupe,
01:44 et que ce sont des minorités dans certaines de nos universités,
01:47 comme à Sciences Po Paris,
01:48 ou alors au contraire, que les minorités peuvent faire l'histoire,
01:51 et qu'il faut y prendre garde ?
01:52 Vous avez anticipé ma réponse,
01:54 c'est-à-dire que l'histoire est faite de minorités actives.
01:56 Le plus grave, vous savez, c'est les majorités passives.
02:00 Voilà, c'est ça le plus grave dans l'histoire.
02:02 C'est qu'à un moment donné,
02:03 ceux qui ne sont pas capables de se lever contre l'antisémitisme,
02:07 c'est ceux qui seront aussi incapables de se lever
02:08 comme toute forme de racisme.
02:10 C'est ceux qui seront les premiers soumis,
02:12 et c'est ce qu'on a connu dans l'étrange défaite en 40.
02:15 Qui sont-ils ?
02:17 Tous ceux qui sont indifférents,
02:18 qui ne sont que dans la consommation,
02:20 qui s'imaginent que ça ne les touchera jamais,
02:22 ça ne les concerne pas.
02:24 Moi, vous savez, après l'attentat de Charlie,
02:26 je faisais partie de ceux qui disaient "Je suis Charlie",
02:28 alors que ce n'était pas un hebdo qui correspondait forcément.
02:31 Quand il y a eu le 7 octobre, moi, je ne suis pas juif,
02:33 mais j'avais envie de dire ce jour-là, je suis juif.
02:36 C'est cette crise du civisme,
02:39 cette crise de la démocratie,
02:40 cette crise de la civilisation
02:43 dans laquelle nous sommes tombés depuis une cinquantaine d'années,
02:46 ce n'est pas conceptuel, ce n'est pas abstrait,
02:48 et qui s'exprime,
02:49 c'est pourquoi il faut retrouver une espérance commune.
02:51 Et la politique doit être l'art de retrouver une espérance.
02:55 Vous nous avez tracé une sorte de généalogie historique
02:58 de l'antisémitisme, mais aujourd'hui, quelle forme prend-il ?
03:00 Quelle figure ? Dans quelles racines ?
03:02 Pour revenir à la question sur les universités,
03:04 il y a plusieurs univers.
03:05 Il y a l'univers intellectuel,
03:06 tous les azimutés qu'on trouve dans le wokisme, l'indigénisme.
03:09 Vous avez l'impression que plus on leur paye d'études,
03:11 plus ils sont azimutés, quoi.
03:13 Avec des théories d'extrême gauche,
03:16 économiques, sociales, et souvent antisémites.
03:19 Et vous l'avez aussi dans l'islamisme.
03:21 Donc, une des sources aussi de l'antisémitisme
03:23 aujourd'hui qui prospère,
03:25 c'est malheureusement une immigration musulmane non contrôlée
03:28 qui fait des écosystèmes,
03:29 et qui fait qu'il y a une espèce de doxa
03:31 qui met la pression sur la majorité
03:33 de nos compatriotes musulmans qui ne sont pas antisémites, etc.
03:35 Mais il y a un conformisme de l'antisémitisme
03:38 qui est en train de se développer
03:40 dans des universités, dans des écoles.
03:41 Je pense que c'est minoritaire,
03:43 et je crois qu'il faudrait aussi l'analyser.
03:45 À l'époque, la recherche d'enseignement supérieur
03:48 voulait dire qu'il fallait faire une étude sur l'islamo-gauchisme.
03:50 C'était fait laminé. Il n'y a rien eu du tout.
03:52 Il ne s'est rien passé, le CNR...
03:53 J'ai entendu le sénateur Henri Leroy qui a proposé cela.
03:56 Je crois que ça vaudrait le coup de faire une vraie enquête.
03:59 On en est encore là, M. Lister,
04:01 à analyser un coup. Vous avez raison.
04:02 D'abord, il faut partir de même diagnostic.
04:04 Il faut l'objectiver, mais pour moi, c'est très clair.
04:06 Il faut le combattre. Il y a des façons de le combattre.
04:08 Ça va prendre beaucoup de temps.
04:10 Il y a une façon immédiate, qui est une façon pénale.
04:12 C'est un acte délictuel, lourd et grave.
04:15 Il ne faut pas que la main tremble.
04:17 Deuxièmement, c'est le sursaut éducatif
04:20 qui va prendre des années pour rétablir la raison critique.
04:23 Hier, il y a eu les assises de lutte contre l'antisémitisme
04:26 lancées par la ministre Aurore Berger.
04:27 Mais effectivement, à côté de la justice,
04:29 comment mener une telle bataille ?
04:31 Comment s'attaquer au poison de l'antisémitisme ?
04:34 Effectivement, par la justice. On ne le répétera jamais assez.
04:37 On a un arsenal juridique qui fait plutôt honneur à la France
04:39 contre toutes les formes de racisme.
04:41 C'est ce qu'il faut rappeler aussi à nos compatriotes
04:43 qui s'estiment victimes d'islamophobie.
04:46 La France, elle sanctionne toutes les formes de racisme.
04:48 - "Islamophobie", pardonnez-moi. - Moi, je n'aime pas ce terme.
04:50 - Vous l'utilisez ? - Je l'utilise pour le dénoncer.
04:52 - C'est un faux semblant. - Il peut y avoir des formes...
04:54 En tout cas, il y a du racisme, du racisme anti-noir...
04:56 Mais quels sont les faits qui explosent ?
04:58 Ce sont les faits d'antisémitisme, évidemment.
05:01 C'est ceux-là qui explosent. C'est évident.
05:03 Deuxième élément, c'est effectivement dans l'éducation.
05:06 Vous savez, quand les pouvoirs publics sont ambiguës,
05:09 quand on ne soutient pas nos professeurs,
05:11 quand on laisse assassiner Dominique Bernard et Samuel Paty...
05:15 - On laisse assassiner ? - Oui.
05:17 En s'assassinant dans le sens où il y a un sens...
05:20 Il y a une telle bureaucratisation dans tous les domaines de l'action publique en France,
05:24 y compris dans l'éducation,
05:25 que lorsqu'il y a des signaux faibles ou des signaux forts,
05:27 il ne se passe rien en réalité.
05:29 On fait des numéros verts, on fait des e-mails, mais il ne se passe rien.
05:32 Et puis lorsqu'on dit qu'on va faire des cours de bienveillance,
05:34 c'est insupportable.
05:36 La meilleure école de la bonté,
05:37 qui est un mot plus joli que la bienveillance,
05:39 c'est celle de la raison critique.
05:41 Il faut rétablir véritablement une instruction rigoureuse du français,
05:46 des mathématiques qui nous apprennent la logique,
05:48 de la philosophie.
05:49 Apprendre à être dans la controverse
05:53 sans dénigrer celui qui porte une parole différente.
05:56 Ça s'appelle la raison critique.
05:57 C'est une des grandes inventions occidentales.
05:59 Et c'est ce qu'il nous faut rétablir.
06:01 Ça prendra dix ans.
06:02 Mais parallèlement à une politique ferme, impitoyable et froide
06:06 à l'égard de ceux qui nuisent, de ceux qui sont antisémites, etc.
06:09 rétablir, refaire de la France une grande puissance éducative et culturelle.