L'Eco d'Ici avec Benoît Perrin, directeur général d'Easymile

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Transcript
00:00 Premier décembre, il est 7h17 ce matin, dans l'écho d'ici, vous recevez Clémence, le directeur général d'Easy Mile,
00:05 qui est constructeur toulousain de véhicules autonomes.
00:08 Oui, bonjour Benoît Perrin.
00:09 Bonjour.
00:09 Merci d'être avec nous ce matin. Easy Mile, c'est la première navette autonome en Europe à avoir roulé sur la voie publique sans conducteur,
00:15 et depuis moins d'un mois, c'est un tracteur autonome de marchandises qui est déployé sur l'aéroport Toulouse-Blagnac.
00:21 Racontez-nous.
00:23 Alors oui, c'est une première aussi qu'on fait à Toulouse-Blagnac, d'un tracteur de tracteur à bagages en fait,
00:28 donc qui vient automatiser les tracteurs à bagages sur les aéroports,
00:32 et qui tourne à Blagnac maintenant depuis un mois sans conducteur à bord, donc complètement autonome, ce qui est aussi une première européenne.
00:38 Et ça fonctionne ? Vous nous garantissez que la valise de Franz Massar qui prend l'avion ne va pas être trop secoue ?
00:42 Oui, ça fonctionne, ça fonctionne bien, et c'est une de nos destinations de croissance les plus importantes aujourd'hui,
00:47 qui est le transport logistique justement dans les usines ou dans les aéroports.
00:52 Parce qu'auparavant, il y avait des personnes qui conduisaient, c'est ça ?
00:56 Et donc c'est des métiers aujourd'hui sur lesquels on a beaucoup de mal à recruter,
00:59 ce ne sont pas des métiers qui sont forcément très intéressants, il y a un manque de chauffeurs important pour ces types d'engins,
01:05 que ce soit sur des usines ou des aéroports, avec des horaires qui sont souvent décalés.
01:12 Vous êtes en train de nous dire que vous ne volez pas d'emplois entre guillemets ?
01:15 Absolument.
01:16 Comment ça fonctionne ? C'est vraiment sûr ? C'est bardé de capteurs pour s'assurer que ça ne va renverser personne ?
01:22 Absolument, c'est la difficulté, c'est d'assurer une grande sécurité, donc c'est complètement sécurisé,
01:27 des capteurs dans tous les sens, une forte sécurité aussi de logiciel,
01:31 on s'appuie sur d'ailleurs des compétences qu'on trouve ici à Toulouse,
01:34 autour des Airbus, de Thalès, des ingénieurs qui sont sur la sécurité.
01:39 Et en parallèle de ça, il faut aussi une performance de conduite, une vitesse qui soit suffisante.
01:44 Donc c'est un peu la difficulté du métier d'arriver à une bonne performance de conduite tout le temps,
01:48 quand il fait beau, mais aussi quand il pleut, quand il y a du brouillard.
01:51 Comme aujourd'hui.
01:52 Et de la bonne sécurité.
01:53 Ça veut dire qu'il roule à combien ce tracteur au maximum ?
01:56 Il roule à entre 15 et 20 km/h le tracteur, qui est la vitesse limite sur l'aéroport d'ailleurs.
02:00 Isimel, c'est aussi le transport de passagers, avec un minibus autonome qui prend notamment des étudiants sur le campus de l'université Paul Sabatier.
02:07 Est-ce que là, ce sont des tests aussi, est-ce que ça fonctionne bien ?
02:11 Oui, ça fonctionne bien. Alors là, on est en expérimentation.
02:14 C'est le futur d'Isimel qui se construit peu à peu.
02:17 Le transport de passagers est bien sûr un peu plus compliqué que le transport de biens.
02:21 Pourquoi ?
02:22 Parce qu'on transporte des personnes, donc il faut assurer une très bonne qualité de service.
02:25 Les biens peuvent accepter d'avoir des stops de temps en temps.
02:28 Les passagers, ils aiment bien que tout soit très fluide.
02:31 Donc c'est un peu plus compliqué.
02:32 Les enjeux de sécurité aussi avec des personnes à bord sont plus importants.
02:35 Donc à Paul Sabatier, on apprend, on continue à faire progresser notre outil de véhicule de transport en collectif,
02:42 parce que nous on est spécialisé sur les navettes, sur le transport collectif.
02:45 Qu'est-ce que disent les étudiants par exemple ?
02:47 Généralement, tous les passagers, les étudiants, mais aussi plus globalement,
02:52 parce qu'on a fait plus de 300 tests dans le monde, donc on commence à avoir un bon retour.
02:56 Avec toutes les tranches d'âge, les personnes plus âgées aussi apprécient beaucoup le service,
03:00 puisqu'on vient compléter le service de transport en commun avec plus de fréquences.
03:04 Notamment quand il pleut, ça apporte beaucoup de fluidité dans le trafic.
03:09 Et les gens apprécient beaucoup le transport.
03:13 C'est quand même un transport qui est très doux, qui est très agréable.
03:15 Vous allez continuer cette expérimentation à Paul Sabatier jusqu'à quand ?
03:19 Je crois qu'il y en a encore pour au moins un an, un an et demi.
03:21 Vous avez fait aussi des tests à Pibra, en 2017, sur les allées Jules Guedde.
03:24 Est-ce que vous imaginez d'en faire d'autres ?
03:26 Et à terme, même peut-être, d'avoir des navettes autonomes en centre-ville de Toulouse, ou ça n'est pas le projet ?
03:30 Alors, pour l'instant, on va y aller très progressivement.
03:33 L'idée c'est plutôt d'abord de commencer un peu sur des sites privés, un peu comme l'université Paul Sabatier.
03:38 Aujourd'hui, on a déjà des sites comme des Center Park, ce genre de site fermé, sur lequel on est en train d'exploiter son commercial.
03:45 Puis, on va aller sur du périurbain, en connexion, par exemple, des parcs d'affaires, en connexion avec le transport en commun.
03:50 Et seulement après, on fera du centre-ville plus compliqué, comme celui de Toulouse.
03:53 Donc, je pense qu'on sera sur plusieurs années avant d'arriver à Toulouse, dans le centre-ville.
03:58 Mais il y a beaucoup d'opportunités avant cela, dans le périurbain.
04:01 Par exemple, dans la région toulousaine, vous avez des exemples à nous donner.
04:05 Je ne sais pas, le mythe ou justement Blagnac, aussi peut-être en transport de personnes.
04:09 On a des discussions en cours, qui sont...
04:12 Ou ça !
04:13 Donc, dans la région, avec des sites touristiques, des choses comme ça.
04:16 Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant, mais c'est des discussions qui sont en cours, en cours.
04:19 On parle du transport de passagers par Sénavet autonome.
04:22 Mais, Navia, un de vos concurrents directs, a été placé en redressement judiciaire.
04:26 Cela veut dire que, si je comprends bien, vous ne pouvez pas compter uniquement sur ce marché de transport de personnes.
04:32 Il vous faut aller plus vers la logistique, pour être viable.
04:35 Absolument. L'idée, c'est quand même que le véhicule autonome, c'est une technologie compliquée.
04:39 On voit bien que même les promesses qui ont été faites il y a quelques années, ont eu du mal à se concrétiser.
04:44 Aujourd'hui, chez E-Mail, on a vraiment ses deux pieds, à la fois du transport logistique et du transport de passagers.
04:49 Sachant que le transport de passagers, ça prend plus de temps.
04:51 On croit beaucoup sur la partie logistique.
04:54 D'abord, sur des usines. On a des accords avec BMW, avec Mercedes, avec les tracteurs John Deere, avec Toyota.
05:01 Le tracteur qu'on a à Blagnac est déjà déployé, pour le service commercial.
05:04 Après, il y aura les aéroports et les ports.
05:06 On est vraiment sur une croissance internationale autour de ça.
05:10 C'est ça, vraiment, l'actualité à court terme pour E-Mail.
05:12 Merci beaucoup, Benoît Perrin, directeur général d'E-Mail, constructeur de véhicules autonomes.
05:16 Vous employez 250 personnes, dont 200 à Toulouse et quelques-uns aux Etats-Unis, en Allemagne ou à Singapour.

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