Sandrine Bonnaire, actrice et réalisatrice, était l'invitée de BFM Story ce vendredi soir sur BFMTV.
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00:00 Voilà, vous dites qu'il n'y avait pas de papier toilette, que votre mère ne marchait quasiment plus ou plusieurs fois,
00:08 la carafe d'eau était posée à l'autre bout de la pièce, impossible pour elle de se servir.
00:13 Ces exemples-là, vous en avez plein. Vous dites aussi que vous avez pu rassembler ces éléments au fil des mois.
00:19 Vous avez mené votre enquête, d'une certaine manière ?
00:25 Oui, je peux dire ça. C'est très épuisant, je vous avoue, et très douloureux.
00:31 Oui, j'ai rassemblé plein d'éléments, et puis je pense que je ne suis pas au bout d'obtenir encore des choses.
00:41 Et puis j'ai mes deux sœurs qui sont témoins, et nous avons un groupe WhatsApp-maman,
00:49 on avait appelé maman et on communiquait tous en fonction de ce qui se passait dans cette EHPAD.
00:57 Et voilà, et c'était "ah, il s'est encore passé telle chose, telle chose".
01:03 Et elles ont alerté la directrice, moi aussi j'ai eu une conversation avec la directrice.
01:10 Et qu'est-ce qu'elles vous ont répondu ? Qu'est-ce qu'elles vous ont répondu ?
01:14 Alors, c'est compliqué parce qu'il y a à la fois un vrai souci,
01:21 qui est la manière dont les gens, enfin le peu de moyens qu'il y a pour bien travailler,
01:30 les sous-effectifs, tous ces choses-là, voilà, manque de personnel, tout ça, j'en suis très consciente.
01:36 Mais à l'intérieur de ça, il y a aussi des gens qui sont négligents.
01:43 Et je sais que ma mère a eu affaire à certains soignants qui étaient négligents,
01:50 et une directrice qui ne... comment dire...
01:56 - Réagissait pas ? - Réagissait pas, voilà.
01:58 Est-ce que vous avez l'impression qu'ils étaient négligents parce que...
02:02 - Alors, ils n'étaient pas tous. - Pas tous, évidemment.
02:04 Mais ceux auxquels vous avez été confrontés, parce que justement, il n'y avait pas assez de monde,
02:10 pas assez d'effectifs ? Comment vous l'expliquez ?
02:15 Alors, je l'explique, et nous en parlions tout à l'heure.
02:18 Je pense qu'effectivement, être en sous-effectif veut dire aller vite,
02:27 puisque vous avez trois aides-soignants pour 90 résidents, et il faut aller vite.
02:35 Donc on donne la douche à ces personnes, et on les agite dans tous les sens.
02:42 Ça leur fait mal, ce sont des gens qui sont vulnérables.
02:44 Donc il y a ça, il y a le problème de la nourriture, par exemple.
02:48 Ma mère ne voulait pas, même ça c'est scandaleux, c'est la nourriture qui était fournie par...
02:56 C'était la même nourriture que l'hôpital de cette région.
03:00 Donc ma mère n'aimait pas manger cette... Je les ai vus les plateaux, c'est vrai que c'était pas du tout alléchant.
03:06 Donc mes sœurs lui préparaient des repas, on lui avait mis un petit frigo,
03:12 et puis la demande était qu'on lui fasse réchauffer ses plats.
03:17 Et ce n'était pas fait. Ce n'était pas fait.
03:20 Il y avait des gens qui ne le faisaient pas, et d'autres qui voulaient bien le faire, mais qui n'avaient pas le temps de le faire.
03:27 Et donc, parce que le micro-ondes est au fond du couloir,
03:32 alors on a réussi à faire en sorte qu'elle puisse avoir un micro-ondes dans sa chambre,
03:38 sauf que ça n'a rien changé, c'est-à-dire qu'on ne la faisait pas manger.
03:43 On ne lui réchauffait pas ses plats ?