Jean-Marie Périer

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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Jean-Marie Périer, photographe, pour son nouveau livre "Mes nuits blanches" paru le 2 novembre dernier.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 Culture Média, 9h-11h sur Europe 1 et ce matin, Thomas Hill, vous recevez le photographe Jean-Marie Perrier.
00:07 Et c'est l'heure de dresser votre portrait sonore.
00:09 Jean-Marie Perrier, des petits sons qui vous rappelleront quelques grands souvenirs.
00:12 Voici le premier.
00:13 Si vous aimez les chansons modernes, n'oubliez pas qu'il existe une émission qui s'appelle "Salut les copains"
00:24 et qui est faite spécialement pour vous.
00:26 Tous les jours sur Europe 1, écoutez-la et faites-la écouter par tous vos copains.
00:32 Vous entendrez vos chanteurs favoris, vous entendrez par exemple, tous les jours, Johnny.
00:36 Les gens m'appellent, les gens des jeunes.
00:41 Tous les jours, ça rigole pas.
00:43 "Mes Nuits Blanches", ça commence à Europe 1 en 1957 par une photo que vous n'avez pas prise vous-même
00:48 puisqu'on vous y voit aux côtés de l'homme de radio Daniel Filippacchi.
00:52 Il vous a embauché à 16 ans comme assistant, il vous emmenait partout, il vous a pris sous son aile.
00:58 Qu'est-ce qu'il vous a appris Daniel Filippacchi ?
01:00 Oh, il m'a appris surtout à ne pas penser comme les autres.
01:03 Puisque la première phrase qu'il m'a dit c'est "l'avenir appartient aux gens qui se lèvent tard", c'est déjà bien.
01:09 Ensuite, c'est quelqu'un de très très important, d'ailleurs je vous signale que c'est quelqu'un d'extrêmement important dans cette radio.
01:15 Bien sûr.
01:16 Puisque c'est en fait le style, c'est lui qui l'invente et je vous signale.
01:20 Le style européen, oui.
01:21 Je regrette une fois de plus, à chaque fois que je viens chez Europe, je le dis, je regrette qu'il n'y ait pas un studio à son nom ici.
01:26 Ah.
01:27 Bah oui, c'est honteux. C'est lui qui a fait démarrer le style.
01:31 Il faudrait renommer ce studio Coluche, alors, mais c'est compliqué de choisir.
01:34 Non, mais on fait passer le message, il y a d'autres studios.
01:36 Je ne suis pas sûr qu'il passe, parce que je l'ai dit au moins dix fois.
01:40 On va le répéter une fois de plus.
01:42 Et alors, Daniel Filippacchi qui dans les années 50 envoyait quand même des photos à Paris Match par pigeon voyageur.
01:48 Vous m'en racontez cette histoire.
01:49 Oui, c'était parce qu'il était photographe.
01:52 Il se levait entre 53 et 55, je ne sais plus.
01:54 C'est quand ils attendaient sur l'île Dieu, ils attendaient la mort de...
02:01 Ah putain, j'ai oublié son nom.
02:04 On va regarder, on va regarder.
02:06 C'est affreux parce que je n'ai aucune mémoire.
02:08 Alors ça, c'est un truc qui est très étonnant, parce que tout le monde dit "ah, vous avez une mémoire formidable".
02:11 J'en ai aucune.
02:13 C'est pour ça que vous écrivez.
02:14 Vous avez tellement de souvenirs.
02:15 Non, c'est pour ça que je regrette infiniment...
02:18 Oui, oui, le président.
02:21 Non, mais c'est pour ça que je regrette infiniment de ne pas avoir fait ça quand j'étais jeune.
02:25 En fait, les moumies devraient tenir un journal.
02:28 Parce que c'est ça le plus important.
02:30 Je ne comprends pas que le ministre de l'éducation n'oblige pas ça.
02:34 C'est le plus beau cadeau qu'on peut faire.
02:36 Le soir, on met quoi ? Deux, trois...
02:39 Si, c'était l'enterrement de Pétain, non ?
02:41 Oui, Pétain.
02:42 Voilà, tout simplement.
02:43 Ah oui, mais vous comprenez...
02:45 Et donc, il envoyait les photos par pigeon voyageur ?
02:48 Ils attendaient, avec des journalistes, pendant des semaines, que Pétain claque.
02:53 Et ils en avaient marre de photographier sa femme.
02:56 Et effectivement, le seul moyen qu'ils avaient à l'époque d'envoyer des photos au journal, c'était par pigeon voyageur.
03:03 Incroyable.
03:04 Et alors, il y a Johnny Hallyday aussi, qui est évidemment présent dans votre livre.
03:07 Vous racontez, page 18, qu'il avait explosé une Ferrari California le matin même où il l'avait reçue.
03:12 C'était un fou du volant.
03:14 On lui avait retiré le permis.
03:16 Et un jour, vous avez même frôlé la mort ensemble.
03:18 Ah oui, dans une Lamborghini Miura.
03:20 Ça, c'est un drôle de truc aussi.
03:22 Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:23 C'est un truc qui...
03:24 D'abord, c'est une espèce de sarcophage sur roulette qui roule, qui marche à 240.
03:31 Et donc, on était partis de Saint-Tropez la nuit après un spectacle, une soirée, je sais plus.
03:36 Mais enfin, à 2h du matin, il me dit "Maintenant, on va à Tarbes".
03:39 Je ne sais pas si vous voyez, à l'époque, il n'y a pas de... C'est des nouilles, hein, là.
03:43 Et on part à 2h du matin, il fonce.
03:46 Mais alors, je n'ai jamais vu ça de ma vie.
03:48 Et bien sûr, à 7h du matin, il y a une fluite d'huile hypothétique et on rentre à 140 dans un arbre.
03:55 Donc, j'ai failli mourir, surtout voir Johnny mourir.
04:00 Vous aviez tous les deux un peu le sentiment, de toute façon, que vous alliez mourir avant 30 ans.
04:04 Ah bah oui, ça me sent...
04:05 D'ailleurs, ça me semble même pratiquement une bonne idée.
04:07 Parce que finalement, être vieux, ça n'a aucun intérêt.
04:10 C'est vrai, ça n'a aucun intérêt d'être vieux.
04:12 Aucun. Alors là, je vous assure.
04:13 Ne croyez pas ce qu'il y a marqué dans les journaux, c'est que des conneries.
04:17 Allez, un extrait, suivant musique.
04:19 "Heart" de Timmy Yuro.
04:30 Cette chanson, elle représente un souvenir très précis avec François Zardier.
04:34 Est-ce que vous l'avez encore en mémoire ?
04:35 Ah oui, absolument.
04:36 Racontez-nous.
04:37 C'est la première fois qu'on s'est touché la main, disons.
04:40 J'étais dans ma voiture, je l'avais raccompagnée.
04:43 Et bon, on était quand même deux gens très très jeunes.
04:48 Et puis aussi, cette impression incroyable d'être en face de quelqu'un qui était d'une très grande beauté,
04:54 qui ne le savait pas, ce qu'on ne peut pas faire plus séduisant.
04:57 Et aussi, l'idée qu'on avait eu deux enfances totalement différentes.
05:05 Elle était partie de rien, vraiment.
05:07 Moi, j'avais été très gâté.
05:09 Donc ce jour-là, je lui ai embrassé la main et il y avait cette chanson derrière.
05:15 Donc la chanson, je m'en souviens.
05:17 François Zardier, elle est évidemment très présente dans votre livre.
05:19 On la voit en pas moins de 15 photos, des photos magnifiques.
05:22 Vous avez vécu une histoire d'amour pendant quatre ans avec elle.
05:25 Depuis, vous dites qu'elle est votre meilleure amie, Jean-Marie Perrier.
05:29 Comment elle va aujourd'hui ?
05:30 Comme vous savez, pas bien.
05:32 Mais elle lutte.
05:34 C'est infernal, ça fait quand même 20 piges que ça dure.
05:37 Vous avez rencontré l'homme qui vous a remplacé dans sa vie.
05:42 Non seulement vous avez rencontré Jacques Dutronc,
05:52 mais vous avez même eu un coup de foudre pour Jacques Dutronc.
05:55 Vous êtes devenus très amis.
05:56 C'était deux ans, je crois, après qu'on s'était séparés.
05:58 François Zardier m'a dit "J'ai rencontré quelqu'un, je veux forcément le connaître
06:03 parce que je ne peux pas ne pas aimer la personne qu'elle aime."
06:06 Donc, je l'ai rencontré et effectivement, je suis tombé.
06:09 Mais vraiment, il était tellement différent des autres, tellement différent,
06:14 parce que tous, ils étaient américanisés avec des noms étrangers,
06:18 Dick Rivers, bon.
06:20 Et tout à coup, lui, ils appelaient Dutronc.
06:22 C'était génial.
06:23 En plus, il était en cravate et il était le plus insolent de tous.
06:27 Avec un talent pour improviser des fêtes en toutes circonstances.
06:31 - C'est ce que j'ai pu rigoler, en faisant des avions.
06:33 Enfin, vous racontez des histoires incroyables.
06:35 - Ah oui, ça, dans les avions, on a fait des pas mal, oui.
06:38 - Vous dites qu'il était capable de transformer, enfin de rendre tout le monde fou, en fait.
06:41 - Bah, ici, il serait ici, je peux vous dire que dans les années 60,
06:45 à la fin, il y en aurait une de vous deux, les filles,
06:48 là, qui serait debout avec une casserole sur la tête.
06:50 - C'est ça, oui.
06:52 - Je ne sais pas comment il se débrouillait, mais il rendait tout le monde absolument cinglé.
06:56 Et dans un avion, je l'ai vu faire.
06:58 On était entre Bombay et Ceylan.
07:01 Moi, je me réveille et l'avion était devenu fou.
07:04 - C'est-à-dire quoi ?
07:06 - C'est-à-dire qu'il y avait des gens qui dansaient sur les sièges,
07:08 il y avait le steward qui avait mis son slip sur la tête.
07:11 - Ça, ce serait 7 ans de nappes.
07:13 - Le coffre-steward.
07:15 - Ça fait partie des très belles anecdotes dans "Mes Nuits Blanches",
07:18 le bouquin de Jean-Marie Perrier.

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