Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a détaillé ce mardi ses mesures pour rehausser le niveau des élèves à l’école primaire, au collège et au lycée, avec une priorité donnée au français et aux mathématiques.
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00:00 Je m'adresse à vous depuis un collège qui,
00:02 avec des origines sociales très diverses,
00:04 notamment des familles modestes,
00:06 a vu ses résultats des évaluations d'entrée
00:08 de 6e progresser de façon spectaculaire depuis 2017,
00:12 signe que ce que nous faisons à l'école primaire
00:14 commence véritablement à porter ses fruits,
00:16 et ses résultats en 4e,
00:18 qui sont supérieurs à la moyenne nationale.
00:21 Ce que je veux avec ce choc des savoirs,
00:23 c'est que chaque collège de France
00:25 puisse demain connaître la même trajectoire
00:27 que ce collège Charles-Péguy.
00:28 Le 13 novembre, j'ai voulu faire la transparence totale
00:31 sur le résultat des évaluations nationales.
00:34 Avec un double enseignement,
00:36 tout d'abord, la génération 2017 progresse,
00:39 et ce, dans l'ensemble des académies.
00:41 Aujourd'hui, en 6e, la génération 2017,
00:44 qui fut la première à bénéficier
00:46 de la transformation de notre école,
00:47 voulue par le président de la République.
00:49 Ces résultats ne sont donc pas le fruit du hasard,
00:52 mais de l'investissement massif
00:53 qu'on a consenti pour les obtenir.
00:56 Mais ces évaluations nous apportent aussi
00:58 un autre enseignement.
00:59 Le collège ne parvient plus à élever suffisamment
01:02 le niveau de nos élèves.
01:04 Et aujourd'hui, ce matin, les résultats PISA
01:06 qui nous parviennent ne font qu'appuyer ce constat.
01:09 Les résultats de PISA sont, eux aussi, très clairs.
01:11 Oui, il y a un problème au collège,
01:13 et notamment en mathématiques.
01:14 Mais je le dis très fermement.
01:16 Avec cette nouvelle édition de PISA,
01:18 ce n'est pas la politique éducative
01:20 menée au primaire depuis 2017
01:22 par les gouvernements qui se sont succédés
01:24 depuis l'élection du président de la République,
01:26 qui est remise en question.
01:27 Car cette génération PISA 2022,
01:29 celle qui a passé le test l'an dernier,
01:32 c'est la dernière à ne pas avoir bénéficié
01:34 du renforcement massif des moyens à l'école primaire.
01:37 Elle avait déjà terminé son école primaire
01:39 au moment de l'élection du président de la République.
01:41 Mon objectif est très clair.
01:43 Refuser le déni
01:45 et lutter contre le risque de fracture scolaire.
01:48 Ce risque de fracture scolaire
01:49 qui est tout autant une fracture sociale,
01:52 une fracture territoriale
01:54 ou une fracture de confiance entre les Français et leur école.
01:58 Je me sens un devoir de vérité vis-à-vis des Français,
02:01 notamment en ce qui concerne le niveau de nos élèves.
02:04 Il y a là une vraie urgence nationale.
02:07 Je le dis, nous devons impérativement
02:08 élever le niveau de nos élèves, de tous nos élèves.
02:11 Et donc, je veux être très clair et très ferme,
02:13 nous devons la vérité à nos élèves et à leurs parents.
02:17 La vérité des notes, la vérité sur leur niveau,
02:21 la vérité sur les examens, comme le brevet,
02:23 la vérité sur ce qui les attend dans l'enseignement supérieur
02:25 ou dans la vie professionnelle.
02:26 Et donc, nous devons être plus exigeants.
02:29 Être plus exigeants,
02:31 c'est assumer de demander plus à nos élèves.
02:33 Être plus exigeants, c'est pouvoir dire que, oui,
02:36 l'école doit être synonyme d'effort.
02:38 Être plus exigeants,
02:40 c'est aussi faire confiance aux professeurs
02:42 et rétablir leur autorité pédagogique,
02:44 car eux seuls connaissent le vrai niveau de nos élèves.
02:47 Le 1er pilier de ce choc des savoirs,
02:49 c'est la création d'une vraie primaire des fondamentaux.
02:53 Premier changement, les nouveaux programmes
02:54 entreront en vigueur dès la rentrée 2024.
02:57 L'ensemble du socle commun sera revu,
03:00 et dès la rentrée prochaine, les élèves de maternelle,
03:02 de CP, de CE1 et de CE2
03:04 étudieront avec ces nouveaux programmes.
03:07 Pour le reste des classes, soit le CM1 et le CM2,
03:10 les nouveaux programmes entreront en vigueur à la rentrée 2025.
03:13 Par ailleurs, nous poursuivrons et amplifierons
03:15 l'effort de formation des professeurs des écoles,
03:18 notamment dans le cadre des plans français et mathématiques,
03:20 qui donnent des résultats.
03:22 Déjà, 200 000 professeurs des écoles ont été formés
03:25 à travers ces nouveaux plans de formation.
03:26 C'est celui de l'accompagnement et du redoublement.
03:29 Je sais combien cette question est importante,
03:32 ce qu'elle emporte d'histoires humaines,
03:34 de trajectoires personnelles, d'estime de soi.
03:37 La question du redoublement devenu tabou
03:39 mérite d'être clarifiée et d'être tranchée.
03:42 Bien aujourd'hui, je viens la clarifier et la trancher
03:45 avec un principe simple,
03:47 la décision appartient aux enseignants.
03:50 C'est pourquoi les professeurs auront désormais
03:52 le dernier mot en matière de redoublement.
03:54 Je prendrai un décret au début de l'année 2024
03:56 pour modifier le Code de l'éducation en ce sens.
03:59 J'assume préférer choisir que subir.
04:02 Et donc la France sera le premier pays au monde
04:05 à mettre à disposition et à généraliser
04:07 un outil fondé sur l'IA à tous les élèves d'une classe d'âge.
04:11 Cet outil s'appelle MIA Seconde.
04:13 Il a été constitué à partir de l'expérience
04:16 de chercheurs, d'enseignants.
04:18 Il est un outil souverain,
04:20 propriété du ministère de l'Education nationale
04:23 et de la Jeunesse.
04:24 C'est 20 000 exercices en français, en mathématiques,
04:27 un algorithme qui permet vraiment de s'adapter
04:29 au niveau de chaque élève et surtout de le faire progresser.
04:31 C'est un outil qui aura vocation à être utilisé à la maison,
04:34 mais il y aura la possibilité pour les enseignants,
04:36 s'ils le souhaitent, de contrôler ce qui est fait
04:38 par les élèves et de s'en saisir s'ils le souhaitent.
04:41 Encore une fois, beaucoup d'enseignants
04:42 se sont déjà saisis d'outils.
04:45 Il permettra, je le crois, de contribuer
04:46 à l'élévation du niveau.
04:48 Un examen qui a du sens, c'est aussi un examen
04:50 qui a des conséquences.
04:51 Qui peut croire, notamment les élèves,
04:54 dans la crédibilité d'un examen auquel on peut échouer
04:57 et pourtant passer au niveau supérieur ?
04:59 Car je le dis de façon très directe,
05:01 quand on échoue au brevet,
05:02 cela signifie qu'on n'a pas le niveau pour entrer au lycée.
05:05 Dire cela, c'est dire la vérité aux élèves,
05:08 la vérité à leur famille, et c'est donc les respecter.
05:11 Et cela, les professeurs le savent très bien.
05:13 C'est pour cela que je souhaite faire du brevet
05:15 un véritable examen d'entrée au lycée.
05:17 Concrètement, un élève qui échoue au brevet
05:18 ne pourra pas entrer dans la foulée au lycée,
05:20 comme c'est pourtant le cas aujourd'hui.
05:22 Il ne fera cependant pas un redoublement identique
05:25 à l'année précédente,
05:26 ce qui n'a souvent, et surtout à cet âge-là,
05:28 pas beaucoup de sens,
05:30 mais il fera une classe prépa-lycée.
05:32 L'objectif est clair,
05:34 réussir sa transition entre le collège et le lycée,
05:36 là où beaucoup se jouent encore.
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