Olivier Marchal, l’ex-flic devenu réalisateur, signe un nouveau polar marseillais, bien rythmé et interprété, en ligne ce 6 décembre sur Netflix.
De passage à Marseille le 29 novembre pour présenter sa série en avant-première au public, Olivier Marchal s'est confié à La Provence sur cette ville dont il est tombé amoureux.
De passage à Marseille le 29 novembre pour présenter sa série en avant-première au public, Olivier Marchal s'est confié à La Provence sur cette ville dont il est tombé amoureux.
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Court métrageTranscription
00:00 J'ai pas envie de faire passer un message en disant "attention Marseille, ville violente"
00:03 Pas du tout.
00:04 Le rôle de la police c'est quoi ?
00:10 Sauver et sanctionner.
00:12 C'est celui qui donne la sanction.
00:15 Lui aussi il faut le recadrer quand il part en vrille.
00:20 Marseille s'impose à pas mal de réalisateurs qui aiment la belle image on va dire.
00:28 Moi c'est une ville que j'aime, je m'y installe quoi à partir de décembre.
00:30 Y'a encore un parisien vous allez dire qu'il s'installe à Marseille.
00:33 Mais moi je suis plus marseillais que parisien et je suis pour l'OM.
00:36 Donc on peut le dire.
00:37 J'avais lu qu'un peintre très connu qui était le meilleur ami d'Ernest Hemingway,
00:41 on disait de sa peinture, elle respirait la sueur et elle ressemblait à un éclat de rire.
00:45 Et je trouve que Marseille, ça transpire, ça rigole, ça vit, ça bouge, ça sent la cuisine,
00:51 ça sent les saveurs de toutes les cultures qui sont ici, dans les couleurs, dans l'architecture,
00:57 dans la façon de vivre des gens.
00:59 Je trouve qu'il y a un bien vivre ensemble à Marseille.
01:01 Et après évidemment, là c'est le réalisateur qui parle, vous pouvez regarder ça.
01:06 Vous faites une scène à deux, ici un dialogue entre deux personnages,
01:11 vous avez ça derrière, vous avez tout compris.
01:13 Bien sûr les Marseillais vont certainement m'en vouloir en disant
01:22 "Ouais il me serrait sur Marseille encore, ça canarde".
01:25 On ne peut pas avoir de Polar sans action et sans effusion de sang on va dire.
01:28 Après évidemment c'est sur fond de Marseille,
01:30 mais moi je trouve que la violence elle est partout présente dans le monde,
01:34 pas qu'à Marseille.
01:35 Moi je me suis servi de Marseille graphiquement quoi.
01:37 Après l'histoire, à Paris il y a autant de violence si ce n'est plus qu'à Marseille,
01:42 sauf qu'on n'en parle pas parce que c'est la capitale.
01:44 Vous voyez une histoire par exemple comme Pax Nacilia,
01:47 moi je suis bordelais, j'aurais adoré tourner à Bordeaux,
01:49 mais à Bordeaux ça ne passe pas.
01:50 Bordeaux est une ville bourgeoise,
01:52 Marseille s'est construite sur toute cette légende du grand banditisme,
01:56 des guérinés, le Belge, Jackie LeMath,
01:58 donc Marseille est quand même associée aussi à l'histoire du banditisme
02:02 et ça nourrit aussi l'histoire qu'on raconte, tout simplement.
02:05 Je n'ai forcé aucun trait,
02:15 j'étais même en dessous de la réalité de certaines affaires.
02:17 Je sais, je suis allé au pot de départ de mon copain à la BRB,
02:20 qui était l'un de tous les filles qui nous ont raconté
02:22 les affaires qu'ils venaient de traiter dans les six derniers mois,
02:24 je vous assure qu'on est en dessous.
02:25 Là aujourd'hui, ce qui est un peu dramatique,
02:27 c'est que ça touche les gamins à partir de 14-15 ans,
02:31 les mecs deviennent des tueurs à gage.
02:33 Moi c'est ça que je trouve grave,
02:34 les règlements de comptes et tout, que j'avais à traiter dans les années 80,
02:38 c'est les mecs qui avaient 40-50 ans qui se flinguaient.
02:41 Là ce n'était pas des mômes de 15-16 ans qui se serrent dessus.
02:44 C'est ça qui est grave,
02:45 ce que je trouve c'est qu'ils n'ont pas la conscience
02:47 de la gravité de leurs actes
02:49 et c'est une violence qui existe malheureusement aujourd'hui.
02:51 Il faut en parler.
02:51 Après encore une fois,
02:52 je n'ai pas envie de faire passer un message en disant
02:54 "Attention Marseille, ville violente".
02:56 Pas du tout.
02:57 On avait un repéreur marseillais qui habite à l'Esta,
03:09 qui est né et qui a grandi là-bas,
03:10 qui nous a trouvé tous les décors.
03:12 On a cherché à filmer Marseille,
03:14 à donner aussi une belle image graphique de Marseille.
03:17 Alors évidemment on a filmé aussi les quartiers,
03:19 mais dans les quartiers on a été ultra bien reçus.
03:23 Moi je me suis fait plein de copains dans les quartiers,
03:25 on les a intégrés aussi au tournage,
03:26 on leur a fait jouer leur propre rôle.
03:28 Je ne pense pas que quand on voit des séries comme Gomorrah,
03:31 Dernier jour à Milan par exemple,
03:33 ça ne nous empêche pas d'aller à Milan
03:35 et d'avoir envie de visiter l'Italie,
03:36 vous voyez ce que je veux dire.
03:37 Mais bon, puis c'est bien pour Marseille,
03:39 vous allez être vu dans 125 pays dans le monde.
03:41 On va dire "Ah putain c'est comme ça Marseille,
03:43 on vient, on n'y va pas".
03:44 C'est ça ?
03:45 Non, pas du tout.
03:46 [Musique]
03:48 Hé, lâche-la !
03:49 [Musique]
03:51 Si je dois te foutre au trou pour arrêter cette guerre,
03:53 je le ferai.
03:54 Si je tombe, tu tombes avec moi.