Rencontre avec Olivier Marchal co-réalisateur de la série Pax Massilia, à découvrir à partir du 6 décembre sur Netflix.
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00:00 Je pense que c'est dû au succès du film dans le monde.
00:11 Donc, Netflix, ils ont voulu réexploiter un peu l'image de Marseille et le principe
00:17 de la guerre des gangs avec des flics un petit peu hors normes.
00:21 C'est comme ça qu'on a décidé d'en faire une série qui s'inspirait du film
00:26 et qui n'est pas la suite du film, ni le reflet du film.
00:29 C'est une ville où moi je me sens bien en tant que citoyen.
00:37 C'est une ville où j'ai, comme je le disais tout à l'heure, j'ai décidé de
00:40 m'installer.
00:41 J'ai appris que je faisais partie des néo-marseillais.
00:44 C'est une ville où j'ai beaucoup tourné.
00:45 J'ai tourné trois longs métrages ici, la série, puis j'ai fait comme acteur,
00:50 j'ai tourné trois ou quatre films aussi.
00:52 Donc c'est une ville que je connais bien, que j'ai connue aussi quand j'étais
00:55 flic, donc que j'ai connue sous différentes facettes.
00:58 J'ai beaucoup de copains installés ici.
01:00 Je connais beaucoup de restaurateurs, de commerçants.
01:02 Ma copine Claire André, qui a fait le casting, habite ici.
01:07 Donc c'est une ville où je me sens bien.
01:09 Et la saveur, c'est vrai qu'il suffit, on est filmé, d'être là à cette heure-ci.
01:16 Vous n'avez pas ce charme qui se dégage au-dessus des toits, comme ça on s'y sent.
01:22 Voilà, moi je suis comme un oiseau, on est un peu suspendu au-dessus des toits, dans
01:28 cette lumière magnifique et tout.
01:30 C'est vraiment une ville que j'adore.
01:32 On a introduit dedans quelques anecdotes que nous avaient racontées nos potes flics
01:40 de la BRB de Marseille et tout ça, notamment l'histoire qui arrive sans rien dévoiler
01:45 au petit Bacary.
01:46 On a trouvé ça tellement outrancier comme façon de faire et tout qu'on a voulu en
01:53 parler un peu dans la série.
01:55 On est dans le grand banditisme, on est dans les règlements de compte qui sont habituels,
02:04 mais pas qu'à Marseille, à Paris, à Lyon, Grenoble, Nantes, Avignon, toutes ces villes
02:12 sont aussi des villes où il se passe beaucoup de choses.
02:14 Ce n'est pas que Marseille qui est associée à la violence, c'est un peu dans toutes
02:19 les grandes villes.
02:20 Il se trouve que Marseille, après, ce que je voulais c'était montrer aussi à Marseille
02:24 que les Marseillais n'ont peut-être pas trop l'habitude de voir.
02:27 Nous on a eu un excellent accueil.
02:33 Franchement, je ne le dis pas pour si ça s'était passé moyennement, je leur ai dit
02:36 "bon, bah bouf, on n'y retournera pas".
02:38 Là franchement, on les a intégrés au tournage.
02:41 Ils ont même travaillé à la sécurité.
02:44 Il y en a qui ont changé leur propre rôle.
02:47 C'est clair, André qui a fait le casting, qui est allé chercher du casting sauvage
02:52 aussi.
02:53 Moi, je voulais qu'il y ait beaucoup d'acteurs avec l'accent marseillais.
02:55 J'y tenais beaucoup parce que la série représente aussi que les couleurs soient
03:01 aussi l'accent, que ça fait partie de Marseille, cet accent particulier.
03:04 Je pense que c'est ce qui donne aussi un peu l'originalité à la série.
03:09 C'est qu'on a respecté les codes.
03:12 Il a un léger accent.
03:18 Mais Toufique, il est des Cartier.
03:20 Il vous l'a dit, il est né.
03:21 Mais le problème, il a fait le conservatoire national à Paris.
03:26 Il l'a perdu un peu parce que c'est vrai que moi j'avais l'accent bordelais quand
03:30 je suis arrivé à Paris.
03:31 Et quand j'ai commencé à faire des cours de théâtre, c'est vrai que le prof de théâtre
03:34 nous demandait de perdre l'accent.
03:36 Et Toufique, vous savez, c'est un acteur, il faut de mieux.
03:42 On m'avait dit, Toufique, tu vas voir, c'est un mec, il est né à Marseille, il va reprendre
03:49 l'accent facilement.
03:50 Il n'a pas travaillé.
03:51 Toufique a dit, ce n'est pas du cinéma.
03:53 Il m'a dit, tu sais, la télé, je m'en fous un peu.
03:54 Je fais ça pour l'argent.
03:55 Je veux avoir un petit garçon, j'ai besoin d'argent.
03:57 J'ai la nostalgie de ces voyous que moi je connaissais, qui étaient des anciens.
04:11 Ce qui nous séparait, c'était comme je l'ai dit dans un film, c'est juste la carte.
04:15 Après, les façons de faire, les endroits qu'on fréquentait, les filles qu'on fréquentait,
04:20 les établissements de nuit, les restaurants.
04:23 Parfois, on se mélangeait.
04:25 Ils n'ont pas les mêmes codes que nous.
04:27 Vous n'êtes pas toujours très à l'aise avec certains, mais il y en a beaucoup qui
04:33 sont des mecs super sympas.
04:34 Là, maintenant, j'ai la nostalgie de ça.
04:37 Aujourd'hui, c'est vrai que c'est ce qui m'attriste le plus, c'est que ça devient
04:44 des tueurs à gage à 15, 16 ans.
04:45 Pour moi, c'est terriblement choquant.
04:49 C'est le manque de conscience, le manque de civisme, de considération qu'ils ont
04:57 pour la vie humaine.
04:58 Alors qu'à l'époque, les anciens, avant de tirer sur des flics ou déjà de se buter
05:02 entre eux, il fallait qu'il s'en passe quand même des choses.
05:05 Avant qu'ils n'en arrivent, c'était les règlements de compte, c'était les mecs
05:09 de 35, 40 ans au minimum.
05:11 Il n'y avait pas de gamins qui tombaient de 18 ans, 19 ans, 20 ans, juste pour de la
05:16 calme.
05:17 La vie, c'est juste pour ça.
05:19 On a envie de dire, c'est juste pour ça.
05:22 Ça me fait chagrin, ça me bouleverse qu'on en soit là.
05:26 Mais la solution, je ne l'ai pas.
05:27 Là, je refends quand même un peu l'art.
05:33 Le prochain, c'est un long métrage parce que c'est la suite de 36, 20 ans plus tard.
05:37 Donc là, il y a un vrai buzz parce que j'ai envie de parler de ce qu'est devenu la police
05:42 quand il y a eu le 36 en 2004.
05:44 Là, on va montrer le 36, le bastion en 2024 sur une histoire de tueur de flics où je
05:51 parle des problèmes de la police et où j'actualise beaucoup tout ce qui s'est passé, les débordements,
05:57 les dérapages, les trucs.
05:58 Donc, j'aborde ces sujets.
06:00 Donc, ça me permet de parler.
06:02 Donc là, ça m'intéresse.
06:04 Après, évidemment que j'ai envie de faire autre chose.
06:07 J'ai envie de faire autre chose que du polar.
06:09 Comédie, pas forcément, mais comédie dramatique.
06:16 Oui, là, j'ai un projet sur l'adaptation d'une pièce américaine sur l'histoire d'une
06:21 famille.
06:22 C'est un week-end en famille avec des règlements de compte.
06:25 Ça n'a rien du tout.
06:26 Il n'y a pas de flics dedans.
06:27 Il n'y a rien.
06:28 C'est eux.
06:29 Et puis, j'ai d'autres projets comme ça.
06:32 J'ai une comédie policière que j'ai commencé à écrire, mais que je ne réaliserai pas
06:36 forcément.
06:37 Peut-être pour jouer dedans ou en tout cas l'écrire déjà.
06:41 Voilà l'histoire avec un chien policier.
06:44 On est tiré d'une histoire vraie qui est très drôle et qui est à l'étude en ce
06:49 moment aussi.
06:50 Voilà, j'ai des choses comme ça.
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