Cyrille Tupin, directeur générale d'Abionyx
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00:00 C'est le 6/9 France-Globe Occitanie.
00:02 Nous sommes le jeudi 7 décembre 2023, 7h17, c'est l'écho d'ici.
00:06 Toulouse innove en matière aéronautique, vous le savez, spatiale,
00:09 mais aussi dans ce qu'on appelle les biotech,
00:11 ces start-up qui misent sur la santé, sur le vivant.
00:13 Alexandra Lagarde, vous êtes avec le patron d'Abionics à Balma.
00:16 Avec Cyril Tupin, bonjour.
00:19 Merci d'être là avec nous.
00:20 Peut-être pour commencer, on va partir du début.
00:23 Ça ressemble à quoi travailler dans une biotech ?
00:26 C'est quoi Abionics à Balma ?
00:27 Travailler dans une biotech, c'est passionnant
00:29 parce qu'on est dans les métiers de la santé.
00:31 Notre objectif, c'est toujours d'aider les patients,
00:35 parce qu'on est là pour ça.
00:36 Aujourd'hui, Abionics, c'est une société biotech,
00:39 et on développe ce qu'on appelle un biomédicament.
00:41 Un biomédicament, c'est une copie de la nature.
00:44 C'est quelque chose comme pour l'insuline,
00:46 avec l'objectif de restaurer une fonctionnalité
00:49 que les gens n'ont pas, parce que malheureusement,
00:51 cette protéine est trop basse, pour une raison ou une autre,
00:53 soit génétique, soit à cause d'une pathologie particulière.
00:58 Et c'est ce qui fait la différence entre un biomédicament et un médicament peut-être ?
01:01 Exactement. L'aspirine, ce n'est pas naturel.
01:05 Aujourd'hui, un biomédicament, c'est naturel.
01:07 Et donc nous, on a fait un focus sur la troisième protéine
01:12 qui est la plus amontante dans le corps humain,
01:14 et qui a des particularités très intéressantes
01:16 pour aider les patients, et en l'occurrence les gens,
01:19 lorsqu'ils ont des infections, à pouvoir récupérer plus rapidement.
01:22 Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
01:23 Vous travaillez sur la septicémie, je crois, c'est ça ?
01:25 Exactement. Aujourd'hui, la septicémie, c'est quoi ?
01:28 C'est la troisième cause de mortalité au monde.
01:30 Selon l'OMS, ce sera la seconde cause de mortalité au monde d'ici 10 à 20 ans.
01:34 Et donc vous avez à peu près 600 000 personnes en France
01:36 qui vont décéder à cause de ça chaque année.
01:37 C'est-à-dire qu'on est en Occitanie, c'est une ville comme Montauban,
01:40 ou comme Narbonne, chaque année malheureusement.
01:42 Et donc aujourd'hui, nous, on développe ça pour des gens
01:45 qui arrivent en soins intensifs, qui ont un choc sceptique,
01:48 et qui vont avoir cette protéine qui est complètement effondrée.
01:50 Et donc on vient normaliser ce niveau de protéines
01:53 pour les aider à récupérer.
01:54 Et on a annoncé des résultats cliniques récemment
01:56 où on a amélioré non seulement la survie des patients,
01:59 mais en plus, on a permis à ces patients-là
02:02 de sortir plus rapidement de réanimation.
02:04 Et dès le début, vous avez commencé à travailler sur sept protéines en particulier.
02:08 Comment vous en êtes venu à la septicémie ?
02:09 Alors moi, j'ai repris la direction de la société en fin 2019.
02:12 Nous étions deux. Nous sommes aujourd'hui 65.
02:14 Voilà, grosse croissance.
02:16 Nous sommes aujourd'hui 65 avec un site à Nice.
02:18 Et en fait, c'est une société, on a récupéré tous les actifs
02:21 d'une société qui s'appelait Serenis Thérapeutics
02:23 et qui avait développé ce qu'on appelait le bon cholestérol à l'époque.
02:25 Et donc nous, nous l'avons repositionné comme ça arrive parfois.
02:28 C'est le bon cholestérol, juste pour qu'on suive, c'est-à-dire ?
02:31 Le bon cholestérol, en fait, c'est que si vous faites une prise de sang,
02:34 certaines fois, vous allez mesurer ce qu'on appelle les HDL.
02:36 Et en fait, c'est un transporteur qui permet d'éliminer
02:39 de votre corps les lipides et notamment tous les lipides toxiques.
02:42 D'accord, et donc du coup, vous avez développé d'abord ça,
02:44 puis ensuite sur la septicémie.
02:46 Exactement.
02:47 Et on voit ça aussi en effet financier.
02:48 Vous êtes coté en bourse, je crois ?
02:50 On est coté en bourse, effectivement.
02:51 On est coté sur le marché Euronext,
02:53 donc assez coté depuis 2015.
02:55 Et ça veut dire quoi, concrètement ?
02:57 Ça veut dire que vous allez encore vous agrandir ?
02:59 Ça veut dire qu'on va continuer notre développement,
03:01 comme depuis fin 2019.
03:03 Et on va encore continuer à la fois d'aider les patients
03:06 dans les maladies orphelines,
03:07 puisqu'on traite aussi des maladies orphelines.
03:09 Et en plus de ça, on va continuer la prochaine étude clinique
03:12 dans la phase 3, ce qu'on appelle dans notre jargon,
03:14 c'est-à-dire juste avant le marché pour le sepsis.
03:18 D'accord.
03:19 Est-ce qu'on peut dire qu'il y a un savoir-faire,
03:21 un écosystème qui est propre ici à Toulouse
03:23 autour des biomédicaments ?
03:25 Est-ce que c'est quand même propre un peu à la région toulousaine ?
03:28 Alors, on a une particularité,
03:30 c'est que historiquement, il faut savoir que les stents
03:32 ont été développés sur Toulouse.
03:34 Donc ce qu'on vient mettre dans les artères,
03:35 peut-être en rappel quand on fait un infarctus ou ce genre de choses.
03:38 Absolument, les petits ressorts qu'on vient mettre.
03:41 Et donc, historiquement, Toulouse a toujours été très en avant
03:45 au niveau santé.
03:46 Et puis, de plus en plus, vous avez des gens qui viennent
03:48 et qui développent des sociétés.
03:49 Et nous, par exemple, fin 2019, on a pris le pari
03:52 de relocaliser toute notre production
03:54 et de relocaliser la production avec un partenaire sur Toulouse
03:56 qui, à l'époque, était justement créé
03:58 et qui s'appelle GTP BioWays.
04:00 Et donc, vous faites tout ici à Toulouse ?
04:02 Nous, on fait absolument...
04:03 De bout en bout ?
04:04 Pas de bout en bout, mais toutes les parties stratégiques
04:06 et les parties importantes, absolument.
04:07 Et ça veut dire, et ensuite, vous produisez pour qui ?
04:09 Les hôpitaux, les laboratoires, c'est pour qui ?
04:11 Alors nous, aujourd'hui, c'est un produit d'hôpitaux.
04:13 Donc, on fabrique...
04:15 Pour le CHU de Purpan, par exemple ?
04:16 Pour le CHU de Purpan, et qui ont travail, bien évidemment.
04:18 Aujourd'hui, entre le CHU de Purpan et Rangueil,
04:20 il y a quand même beaucoup de choses qui sont possibles.
04:22 Et puis, il y a des équipes médicales
04:24 qui sont très reconnues au niveau international.
04:27 Et notamment, on a travaillé avec l'hôpital de Rangueil.
04:30 On a plusieurs publications avec eux.
04:32 Bon, et bien, on suivra ça de près.
04:33 En tout cas, merci beaucoup.
04:34 Je rappelle, Cyril Tupin, vous êtes le patron d'Abionics à Balmain,
04:37 donc dans les biomédics, à Man.
04:38 J'ai un code ici, merci.