Les parents et frères et soeurs d'Estelle Mouzin ont témoigné ce mercredi matin devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Monique Olivier a réaffirmé ne pas savoir où est enterré le corps de la petite fille de 9 ans, disparue le 9 janvier 2003.
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00:00 Oui, beaucoup d'émotions, vous le disiez, beaucoup de pudeur.
00:02 Et cette famille qui a voulu nous raconter aussi qui était Estelle,
00:05 parce qu'on a tous en tête cette photo avec cette petite fille,
00:09 les cheveux attachés, qui nous fixe de ses grands yeux,
00:12 avec son pull-over rouge, une photo qui a été placardée
00:15 un peu partout au moment de sa disparition.
00:17 Mais Estelle, c'était surtout une petite fille pleine de vie
00:19 et c'est ça qu'ont voulu raconter ses proches.
00:22 Il y a Lucie, sa grande sœur, dont une lettre a été lue à l'audience
00:26 qui raconte une enfant tendre et caline qui aimait faire rire
00:29 ses camarades qui étaient bavardes.
00:32 Une petite fille avec des grands yeux verts et des tâches dorées.
00:35 "Vous nous avez arraché, Estelle", dit sa grande sœur.
00:39 "En quelques minutes", raconte Lucie Mouzin.
00:41 "J'ai été catapultée dans l'épicentre d'un tremblement de terre".
00:45 Il y a aussi les demi-frères et sœurs par alliance d'Estelle
00:47 qui se sont succédés à la barre.
00:49 Il y a par exemple Yann qui raconte "J'avais 11 ans quand on a pris ma sœur.
00:54 Vous nous avez privés de la joie de notre famille".
00:57 Et puis il y a aussi la demi-sœur d'Estelle qui s'appelle aussi Estelle.
01:00 Même prénom, même âge, dit-elle.
01:02 "J'ai grandi en collant des affiches sur des arrêts de bus".
01:06 "On a tous été un peu cabossés par l'omniprésence du vide", Estelle raconte.
01:10 "Aujourd'hui, je ne vis plus avec ma sœur, je vis avec une ombre".
01:13 Alors on les a rencontrés hier à la pause de déjeuner,
01:16 ces demi-frères et sœurs.
01:17 Ils n'avaient jamais parlé jusqu'à présent.
01:19 Je vous propose de les écouter.
01:22 C'est une horreur totale tout ce qu'on peut entendre pendant ce procès
01:25 et les sévices qu'on peut faire à des jeunes filles.
01:27 Mais finalement, dire que c'est des monstres,
01:32 c'est finalement que ça les protège d'une certaine forme.
01:34 C'est des êtres humains, c'est des êtres humains comme nous,
01:37 c'est des gens qui ont fait des choix.
01:38 C'est un grand vide, on nous a arraché un membre de notre famille.
01:40 Effectivement, pendant 20 ans, on a du vide.
01:43 Et le fait de ne pas savoir, ça crée vraiment un trou béant.
01:47 On a été confrontés, nous, à l'horreur humaine.
01:49 Donc il a fallu se protéger et se reconstruire.
01:52 Tous ont raconté l'angoisse au moment de la disparition,
01:57 l'absence, le vide qui s'installe,
01:59 cette culpabilité aussi qui s'infiltre chez tous les membres de la famille
02:02 et surtout le supplice, la torture de ne pas savoir pendant des années.
02:06 C'est ça vraiment qui est ressorti hier de cette longue matinée d'audience
02:10 qui a été bouleversante.