Malik Oussekine. une nouvelle plaque commémorative « qui dit tout »

  • l’année dernière
Une nouvelle plaque commémorative a été dévoilée en hommage à Malik Oussekine, étudiant frappé à mort par deux policiers en 1986, en marge d'une manifestation étudiante.

Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, alors que des milliers d'étudiants manifestent contre le projet de loi Devaquet, deux policiers s'acharnent sur un jeune étudiant, dans le quartier latin à Paris. Malik décèdera de ses blessures et reste un symbole important des victimes des violences policières.

Cette année, la Mairie de Paris a inauguré, en présence de la famille de Malik Oussekine, une nouvelle plaque commémorative qui a été posée au 20 rue Monsieur le Prince, sur la façade de l'immeuble devant lequel le jeune étudiant fut tué.

« Plus de 30 ans pour faire changer ce qui est écrit sur la plaque, c'est formidable car tout d'un coup le texte dit tout », nous explique le réalisateur Rachid Bouchareb.

« Si Malik Oussekine a été frappé avec une telle rage par deux policiers, c'est parce qu'il avait une tête qui manifestement, évoquait à ces policiers, des hommes et des femmes que l'on peut frapper jusqu à les tuer », souligne le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.

« Même si je n'étais pas née en 1986, j'étais là en 2023 pour Nahel et je continuerai à lutter contre le racisme et soutenir les victimes d'agressions.», déclare Alison, jeune militante à SOS Racisme.

Pour Dany Terbèche, le cousin de Malik Oussekine, l'hommage est particulièrement émouvant : « Merci à tous d'être à nos côtés, ça fait chaud au cœur...»

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Transcription
00:00 plus de 30 ans de pression pour essayer de faire changer ce qui est écrit sur la plaque
00:07 qui est ici là, c'est formidable.
00:09 Moi je trouve là de le voir parce que l'année dernière c'était pas là.
00:12 Et tout d'un coup le texte dit tout.
00:14 A la mémoire de Malik Oussékin, étudiant âgé de 22 ans, frappé à mort par deux policiers.
00:26 Nous n'avons plus une plaque qui est foulée au pied parce qu'il y a une plaque qui a
00:30 été mise en place en 2006 qui était d'ailleurs un moment important dans la construction de
00:34 la mémoire et dans la mémoire de cet acte pour pouvoir travailler autour des questions
00:40 des violences policières, autour de la question du racisme.
00:42 Et nous avons demandé, la famille de Malik Oussékin, SOS Racisme et la mairie de Paris
00:50 en a été immédiatement d'accord de voir comment on pouvait faire en sorte que la plaque
00:54 soit mise contre le mur du lieu où il est décédé et comment le texte pouvait être
01:00 revu de telle sorte à ce qu'on comprenne ce qui s'était passé.
01:04 Et c'est pour cela que sur la plaque figure désormais que Malik Oussékin a été frappé
01:08 à mort par deux policiers puisque c'est ce qui s'est passé et ce que la plaque précédente
01:14 ne disait pas.
01:15 C'est une question aussi de clarté, non pas pour stigmatiser, non pas pour être dans
01:22 l'agressivité mais pour dire ce qu'est le réel et pour pouvoir travailler sur des
01:28 réalités qui malheureusement restent parfois présentes en termes de violences policières
01:33 et en termes de racisme dans notre société qui peut coûter la vie à des gens.
01:38 Parce que si Malik Oussékin a été frappé avec une telle rage dans cette nuit du 5
01:43 au 6 décembre 1986 par deux policiers, on ne peut pas ignorer que c'est parce qu'il
01:48 s'appelait Malik et qu'il avait une tête qui manifestement évoquait à ses policiers
01:53 des hommes et des femmes que l'on peut frapper jusqu'à les tuer.
01:56 Le racisme c'est toujours une violence, un délit et parfois c'est la mort.
02:02 C'est vrai qu'en 1986 malheureusement ou heureusement je n'étais pas née mais ça
02:07 reste quand même en tant que militante antiraciste une figure importante dans le militantisme
02:14 au quotidien, on en parle beaucoup à SOS Racisme, on fait beaucoup d'interventions,
02:18 on essaie de parler de lui au maximum pour que sa mémoire reste dans les mémoires justement.
02:22 Donc même si je n'étais pas là en 1986, en 2023 j'étais là pour Naël et je continuerai
02:28 à être là et à lutter contre le racisme et à soutenir toutes les victimes qui subissent
02:34 ce genre d'agression.
02:35 Plus de 30 ans de pression pour essayer de faire changer ce qui est écrit sur la plaque
02:48 qui est ici là, c'est formidable moi je trouve, là de le voir parce que l'année dernière
02:53 c'était pas là et tout d'un coup le texte dit tout.
02:56 Autant d'années pour que tout d'un coup la vérité de ce qui s'est passé ce 6 décembre
03:02 soit sur ce mur, quel chemin ! En tout cas bravo pour Dany, sa famille, tous ceux qui
03:09 l'entourent et tous ceux qui ont poussé pour arriver à ce résultat.
03:12 C'est émouvant pour nous parce que qui sommes nous ? Moi je ne suis pas un mec hyper connu
03:19 dans le monde, je ne suis pas une personnalité et ils rendent du respect à des gens comme
03:23 mon cousin, comme moi, de voir des amis comme Rachid qui se déplacent, moi je trouve ça
03:29 émouvant, je peux que les remercier, je n'ai pas d'autre possibilité de les remercier
03:34 mais de leur dire oui merci parce qu'ils sont à nos côtés et ça, ça fait chaud
03:38 au cœur.
03:39 Il y a des moments dans l'histoire de la société, dans l'histoire de France où
03:47 on a des pics comme ça, de montées qui sont dues aux politiques pour moi et puis à tous
03:53 ces débats qui sont toujours dirigés et des sujets qu'on propose à la population
03:58 en permanence, répétitif et puis aujourd'hui on mélange migrant et immigré et enfant
04:05 démigré de longue date, ce débat qui est ouvert par certaines personnes, ils sont aussi
04:12 complètement ignares.
04:13 L'ignorance, il a complètement raison, la bêtise d'ignorance, la manipulation,
04:22 je rejoins complètement Rachid sur ce sujet là, c'est tout à fait ça.
04:25 Des pots de gerbe de monsieur Danny Terbesh au nom de la famille Ousekine.
04:32 Merci.
04:34 Merci.
04:35 Merci à tous !
04:37 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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