Depuis la cité Pablo Picasso à Nanterre, plusieurs milliers de personnes ont défilé lors d'une marche blanche en hommage à Nahel, cet adolescent de 17 ans tué mardi par un policier.
Partis vers 14h00 du quartier Pablo Picasso, où vivait Nahel, les manifestants sont arrivés vers 16H00 près de la préfecture et de la place Mandela, où l'adolescent est mort mardi matin. Ils y ont observé une minute de silence.
Au coeur du cortège, la mère de Nahel avançait assise sur une camionnette blanche, près de proches du garçon et d'Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières.
Autour du véhicule, les manifestants scandaient en coeur "Police assassins", "Justice pour Nahel" et "La République tue nos enfants".
Sur le trottoir bondé, une femme pousse un landau auquel est accroché un écriteau: "Repose en paix Nahel".
Pour Ritchy, un jeune étudiant parisien de 19 ans, le message est clair : «plus jamais on veut que cela se reproduise, plus jamais un enfant, un jeune doit trouver la mort sous les balles ou les coups de la police.»
«Depuis 2017 et la loi sur le refus d'obtempérer, le nombre de meurtres n'a cessé d'exploser», souligne l'étudiant.
Près d'un abribus tagué en rouge "La police tue" et "RIP Nahel", plusieurs adolescentes, téléphone en main, filment la foule.
Ni lui ni son ami Rayane, 17 ans, ne s'étonnent de voir des voitures brûler et des feux d'artifice tirés depuis deux nuits dans les rues de leurs quartiers.
"Les gens en ont marre, les générations passent et c'est toujours la même chose. En 2005, je n'étais pas né, mais qu'est-ce qui a changé ?", interroge Ayoub.
Des échauffourées ont éclaté en fin de manifestation, avec des tirs de feux d'artifice et lancers de projectiles, auxquels la police a répliqué par des jets de gaz lacrymogènes. Plusieurs feux ont été allumés aux abords de la préfecture et des voitures incendiées.
Plusieurs autres villes de France ont connu, comme Nanterre, des incidents la nuit dernière. Des écoles, médiathèques et commissariats ont été visés, ainsi que des bus en région parisienne.
Peu avant la marche, Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine, a estimé devant la presse que "la colère est légitime mais ce qui est en train de se passer ne l'est pas", évoquant une "situation extrêmement tendue".
"C'est toute l'Île-de-France qui a cramé", remarque Rayane, en maillot de foot, le cheveu court. Il ajoute: "Evidemment, brûler des voitures ne va pas faire revenir Nahel. Mais il faut entendre la colère."
Partis vers 14h00 du quartier Pablo Picasso, où vivait Nahel, les manifestants sont arrivés vers 16H00 près de la préfecture et de la place Mandela, où l'adolescent est mort mardi matin. Ils y ont observé une minute de silence.
Au coeur du cortège, la mère de Nahel avançait assise sur une camionnette blanche, près de proches du garçon et d'Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières.
Autour du véhicule, les manifestants scandaient en coeur "Police assassins", "Justice pour Nahel" et "La République tue nos enfants".
Sur le trottoir bondé, une femme pousse un landau auquel est accroché un écriteau: "Repose en paix Nahel".
Pour Ritchy, un jeune étudiant parisien de 19 ans, le message est clair : «plus jamais on veut que cela se reproduise, plus jamais un enfant, un jeune doit trouver la mort sous les balles ou les coups de la police.»
«Depuis 2017 et la loi sur le refus d'obtempérer, le nombre de meurtres n'a cessé d'exploser», souligne l'étudiant.
Près d'un abribus tagué en rouge "La police tue" et "RIP Nahel", plusieurs adolescentes, téléphone en main, filment la foule.
Ni lui ni son ami Rayane, 17 ans, ne s'étonnent de voir des voitures brûler et des feux d'artifice tirés depuis deux nuits dans les rues de leurs quartiers.
"Les gens en ont marre, les générations passent et c'est toujours la même chose. En 2005, je n'étais pas né, mais qu'est-ce qui a changé ?", interroge Ayoub.
Des échauffourées ont éclaté en fin de manifestation, avec des tirs de feux d'artifice et lancers de projectiles, auxquels la police a répliqué par des jets de gaz lacrymogènes. Plusieurs feux ont été allumés aux abords de la préfecture et des voitures incendiées.
Plusieurs autres villes de France ont connu, comme Nanterre, des incidents la nuit dernière. Des écoles, médiathèques et commissariats ont été visés, ainsi que des bus en région parisienne.
Peu avant la marche, Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine, a estimé devant la presse que "la colère est légitime mais ce qui est en train de se passer ne l'est pas", évoquant une "situation extrêmement tendue".
"C'est toute l'Île-de-France qui a cramé", remarque Rayane, en maillot de foot, le cheveu court. Il ajoute: "Evidemment, brûler des voitures ne va pas faire revenir Nahel. Mais il faut entendre la colère."
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00:00 La détresse qu'il y a dans les quartiers populaires depuis des décennies,
00:02 ce n'est pas nouveau, elle date d'une urgence sociale qui est absolue.
00:04 Et il faut la régler par des politiques sociales
00:06 et non pas par une répression toujours plus féroce.
00:08 Justice pour Naël ! Justice pour Naël !
00:19 Le message principal, c'est que plus jamais on ne veut que ça ne se reproduise.
00:22 Plus jamais on ne veut qu'un enfant, qu'un jeune de mon âge, moi j'en ai 19,
00:25 se retrouve mort sous les coups ou sous les balles de la police.
00:28 Depuis 2017, il faut savoir qu'il y a une loi
00:31 qui donne un peu la présomption de légitime défense absolue
00:34 aux flics dans le cadre des refus d'obtempérer.
00:36 Et la première victime de cela, ça a été Angelo Garan.
00:39 Angelo Garan, il était cigane comme moi,
00:41 et il a été tué par une unité du GIGN en 2017.
00:44 Et la justice avait blanchi ces meurtriers en se servant notamment
00:47 de cet article mis en place par Valse et Cazeneuve en 2017, donc on n'oublie pas.
00:51 Et c'est depuis notamment ce texte que le nombre de meurtres
00:53 dans le cadre de pseudo refus d'obtempérer ne cesse d'exploser.
00:56 Donc voilà ce qu'on est venu dénoncer aujourd'hui.
00:58 On demande la justice et nous ne serons sans aucune concession.
01:01 Et aujourd'hui, ce qui se passe, on fait beaucoup de bruit.
01:02 Il y a beaucoup d'indignation autour des émeutes.
01:04 Les émeutes, aujourd'hui, c'est le cri de colère.
01:05 C'est l'expression d'une rage pour tout un tas de jeunes
01:08 qui se retrouvent victimes de racisme, pour tout un tas de jeunes
01:10 qui se retrouvent abandonnés depuis des décennies dans les quartiers populaires.
01:13 On doit l'écouter. C'est légitime.
01:14 Et il n'y a aucun appel au calme qui se vaut.
01:16 Aujourd'hui, le seul appel qui se vaut, c'est l'appel à la justice.
01:19 Et tant que nous n'aurons pas la justice,
01:21 tant que Naël n'aura pas la justice,
01:22 tant que sa famille n'aura pas la justice,
01:24 tant qu'il n'y aura pas de disposition pour éviter
01:26 que plus aucun jeune ne meure dans les quartiers populaires,
01:28 eh bien nous serons là, mobilisés, debout pour obtenir la justice.
01:31 Justice pour Naël ! Justice pour Naël !
01:34 Justice pour Naël ! Justice pour Naël !
01:38 C'est de toujours ramener ces jeunes de quartier à leurs origines.
01:42 Au fait qu'ils soient des racailles, non.
01:44 Moi, je suis désolée, je suis issue des quartiers populaires.
01:46 Aujourd'hui, je suis cadre et j'en suis fière.
01:48 Et il y a beaucoup de profils comme ça dans les quartiers.
01:50 Le petit Naël, il n'a rien demandé.
01:52 Et moi, je demande aussi en tant qu'élu,
01:54 et je demande à tous les élus de sortir de leur carcan politique
01:58 et vraiment de venir avec le peuple.
02:00 Oubliez un petit peu vos écharpes.
02:02 Naël, c'était notre fils à tous, c'était notre frère,
02:05 ça peut être notre petit frère, notre petit enfant.
02:07 Aujourd'hui, ils ont tué Naël, demain, ils peuvent tuer notre enfant.
02:10 Tous, tous, tous !
02:11 Pas de peur, pas de justice !
02:15 Il faut se rappeler qu'en 1983, la marche des beurres
02:18 avait commencé par l'assassinat d'un jeune
02:22 dans un quartier de Marseille par un policier.
02:27 Et elle a été...
02:31 J'ai marché également à Nanterre parce qu'à la même période,
02:35 il y a eu Abdel Ndiye Ghemia, un gamin de nos cités,
02:40 qui a été également tué.
02:43 J'avais beaucoup de colère à l'époque.
02:46 Je me suis dit que les choses allaient évoluer.
02:48 Mais je vois que rien n'évolue et qu'on est toujours considérés
02:53 comme des citoyens de seconde zone.
02:55 On n'a pas à avoir peur de notre police.
02:59 C'est aberrant dans une démocratie d'avoir peur de sa police.
03:03 Il y a un mot de vie, un mot de vie facile dit !
03:06 J'espère que ce drame va servir à quelque chose,
03:11 qui va faire bouger les choses,
03:13 parce qu'il y a deux problèmes dans la société,
03:17 c'est que l'IGPN, la police des polices,
03:20 elle dépend du mystère de l'intérieur.
03:22 Donc on demande aux policiers de juger d'autres policiers.
03:25 Ça, ça ne peut pas fonctionner.
03:27 Il faudrait un organe indépendant comme ça se fait en Angleterre,
03:30 au Danemark ou en Belgique, par exemple.
03:32 Et deuxièmement, il y a une frange non négligeable de policiers
03:36 qui sont à l'extrême droite.
03:38 C'est une réalité, ça a été prouvé.
03:40 Donc je pense que pour redonner la confiance
03:42 entre les citoyens et les policiers,
03:43 il faudrait supprimer ces policiers de la police nationale,
03:48 parce qu'ils n'ont pas leur place dans la police.
03:50 Je le répète, la majorité des policiers sont professionnels intègres.
03:53 Moi-même, j'ai été contrôlé plusieurs fois par la police,
03:56 ça s'est très bien passé.
03:57 Un jeune homme de 17 ans est mort, abattu,
04:01 froidement, pour un refus d'obtempérer.
04:03 J'ai moi-même 24 ans, j'ai moi-même des cousins,
04:06 et j'en ai marre que des frères meurent tous les jours
04:11 pour des délits pareils.
04:14 Personne ne doit choisir qui doit mourir ou qui doit vivre en France,
04:17 et certainement pas les forces de police qui tuent.
04:19 Sans vidéo, il ne se serait rien passé,
04:21 c'est pas la première bavure et c'est certainement pas la dernière.
04:24 Malheureusement, ça fait 15 ans que Zia et Bouned sont décédés.
04:29 Il n'y avait pas de vidéo et à l'époque, on l'avait compris,
04:31 et 15 ans après, c'est toujours pareil.
04:33 On n'oublie pas, on pardonnera et on pardonnera jamais.
04:35 Police partout, justice nulle part !
04:39 C'est monstrueux ce qui se passe, c'est un assassinat,
04:43 et ce n'est pas le premier du fait de la police.
04:46 Je suis venue aussi parce que le sujet du bac philo de cette année,
04:51 je suis prof de philo, un des trois sujets du bac philo,
04:54 c'était vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?
04:59 Donc c'est en phase avec l'actualité tragique malheureusement.
05:04 Justice ! Justice ! Justice ! Justice ! Justice !