• l’année dernière
Après une longue éclipse, elle revient avec une série réjouissante aux accents autobiographiques sur Arte. L’occasion de se confier pour la première fois sur sa relation, à 14ans, avec le réalisateur Benoît Jacquot et sur les dérives du cinéma français.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:13 On parlait d'elle comme étant la nouvelle Adjani à l'époque
00:16 et qui quand même s'est d'une certaine manière fait briser les ailes par le monde du cinéma.
00:20 Elle a eu une grande carrière, elle a été nommée trois fois au César
00:23 mais c'est vrai que depuis dix ans, elle a disparu des écrans, en tout cas des écrans français.
00:28 [Musique]
00:34 C'est une série assez drôle avec beaucoup d'auto-dérision sur ce que c'est d'être une actrice en France
00:40 et au milieu de cette comédie, il y a des flashbacks assez sombres sur sa vie d'enfant actrice.
00:47 [Musique]
00:52 Même si le personnage dans la série s'appelle Eric, moi j'ai tout de suite fait le lien avec Benoît Jacot
00:57 et donc je lui en ai parlé lors de l'interview évidemment.
00:59 Et là j'ai senti vraiment beaucoup de difficulté à en parler de manière frontale.
01:04 En revanche, elle parle plus facilement du système de l'époque
01:09 qui tolérait qu'une enfant de 14 ans, de 15 ans, puisse avoir une histoire d'amour avec son réalisateur adulte.
01:16 Elle, elle dit que c'était une forme de culture en fait.
01:19 À l'époque, elle dit, on ne me posait jamais la question de savoir si j'étais d'accord ou pas
01:25 pour enlever mon pull, me mettre torse nu, embrasser le comédien.
01:29 En gros, c'est ce qu'elle dit, la vie des actrices ne comptait pas.
01:32 C'est vraiment le fait d'avoir eu une fille adolescente,
01:35 de voir sa fille au même âge qu'elle quand elle a commencé le cinéma, qui a été un électrochoc.
01:39 Et d'ailleurs, elle le dit, si un mec de 40 ans s'approche de ma fille, je le tue.
01:44 Elle met en garde beaucoup dans l'interview les jeunes filles, les jeunes acteurs, actrices
01:48 qui, sous couvert d'art, pourraient céder aux exigences non appropriées d'un réalisateur.
01:56 C'est vrai que Judith Gaudrech, quand elle parle de son exil à Los Angeles,
02:06 elle le voit vraiment comme une sorte d'échappée en fait.
02:09 Elle raconte qu'elle traverse à ce moment-là en France, une grande période de questionnement, de doute.
02:14 Elle part aux États-Unis pour un projet et en fait, elle savoure totalement l'anonymat.
02:20 Elle a l'impression qu'elle peut s'y réinventer.
02:22 Elle dit qu'elle a eu besoin de ce temps à l'étranger pour se reconstruire
02:26 et je pense peut-être aussi digérer son histoire et retrouver sa voix
02:31 et pouvoir revenir avec un projet, donc sa série qu'elle a écrite, qu'elle réalise, dans laquelle elle joue,
02:36 qui est vraiment un projet qu'elle a entièrement porté toute seule jusqu'à la recherche de financement.
02:41 Et puis là, elle a plein de projets. Apparemment, elle me dit qu'elle avait envie de faire des documentaires.
02:46 Elle a déjà écrit un nouveau long-métrage.
02:48 Ce qu'on peut lui souhaiter, c'est vraiment de s'épanouir en tant que réalisatrice, qu'actrice, que scénariste.
02:53 [Musique]

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