Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur la situation à Pau, et plus précisément sur celui du quartier de la Négresse, où le tribunal administratif de Pau doit examiner aujourd'hui le recours d’une association qui demande un changement de nom du quartier.
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00:00 Pascal Praud sur Europe 1.
00:02 - Abiaritz, faut-il débaptiser le quartier de la négresse ?
00:05 Le tribunal administratif de Pau doit examiner aujourd'hui le recours d'une association qui demande le changement du nom de ce quartier.
00:11 Elle estime que ce nom revient à promouvoir sur l'espace public des clichés racistes
00:15 et des clivages sexistes. Des habitants défendent ce nom par habitude.
00:19 Alors vous avez effectivement deux mondes qui s'opposent, une tradition
00:22 et puis un mot qui n'est plus aujourd'hui dans le langage courant.
00:26 Personne ne qualifierait une femme noire de négresse.
00:31 Personne. Parce qu'effectivement c'est péjoratif bien évidemment d'utiliser ce terme-là.
00:37 Nous sommes avec Carfa Dialo qui est président de l'association Mémoire et Partage.
00:41 Bonjour M. Dialo.
00:43 - Bonjour M. Praud.
00:45 - Vous habitez où ? Vous êtes où M. Dialo, à Toulouse ?
00:48 Abiaritz ?
00:48 - Non, je suis bordelais, j'habite à Bordeaux
00:52 et puis je suis là sur l'autoroute qui me ramène donc à Abiaritz, à Pau
00:58 pour assister à cette audience.
01:00 - Oui parce que l'association que vous présidez a déposé un recours il y a trois ans
01:04 pour changer le nom de ce quartier qui pourrait selon elle
01:07 retrouver sa dénomination basque d'Arosta, ce qui veut dire poussière,
01:11 antérieure aux délibérations municipales de 1861 puis 1986 en faveur du mot négresse.
01:17 Évidemment ce mot, plus personne, je le disais M. Dialo, ne l'emploie aujourd'hui.
01:24 - Absolument, vous êtes très bien renseigné M. Praud.
01:27 Cette question est une question qui pose véritablement la question de l'espace public.
01:32 L'espace public c'est à la fois un espace de combat mais aussi de création,
01:36 c'est un espace démocratique, c'est un commun que nous avons à partager.
01:40 Nous sommes tous ériqués, souvent involontaires, de dénominations, de pratiques, de cultures,
01:48 de ce que certains peuvent assimiler comme des traditions
01:51 et il nous appartient aujourd'hui de les interroger.
01:53 Il y a, je crois dans toutes les grandes villes maintenant du monde,
01:56 une interrogation sur l'environnement, sur ce qui nous entoure.
01:59 Est-ce que c'est éthique ? Est-ce que ça respecte la dignité des personnes ?
02:03 Est-ce que ça respecte le vivant ?
02:04 Donc nous on se situe dans cette réflexion globale pour dire qu'effectivement
02:08 un quartier porte ce nom qui est non seulement péjoratif mais raciste et sexiste,
02:14 qu'il y ait des établissements commerciaux qui mettent sur leur devanture ce nom,
02:19 qu'on ait une signalisation dans la ville où partout où vous passez vous avez la naigresse,
02:23 qu'on ait des représentations caricaturales sur l'espace public
02:26 des femmes noires stéréotypées avec les lèvres, les pus, dégoulinantes de rouges,
02:32 ce sont des choses qui sont inadmissibles dans la France aujourd'hui.
02:35 - C'est vrai que quand j'étais enfant par exemple on pouvait manger des têtes de nègres
02:41 et que ça a disparu fort heureusement.
02:43 Il y avait également un dessert qui s'appelait le nègre en chemise,
02:46 un nègre en chemise c'était un dessert avec de la chantilly,
02:50 il y avait de la chantilly et du chocolat, on en était là.
02:54 Je ne vous parle même pas de yabon, badania, etc.
02:56 Et je crois qu'il y a encore dans les années 80 un petit biscuit qui s'appelait bamboula.
03:03 - Oui c'est vrai, oui oui.
03:06 - Mais c'est absolument incroyable, il y a 30 ans c'était je crois lui qui commercialisait,
03:11 ça nous paraît complètement fou, d'avoir des petits gâteaux secs,
03:15 des petits gâteaux qui s'appelaient bamboula.
03:17 - Oui tout à fait monsieur Proulx, vous savez,
03:21 c'est vraiment la critique de la domination et des privilèges.
03:26 Comment appelait-on les femmes il y a deux ou trois siècles ?
03:29 Comment appelait-on même les homosexuels il y a 40 ou 50 ans en France ?
03:35 Comment appelait-on les gens différents ou les gens pauvres ?
03:38 Il y avait tout un ensemble de langage, de mépris.
03:42 - Qui a changé effectivement.
03:43 On marque une pause monsieur Diallo et Emmanuel va vous apporter la contradiction.
03:47 Dans une seconde Emmanuel habite Biarritz,
03:50 elle est fondatrice de l'association Biarritz de Demain,
03:53 donc elle nous dira ce qu'elle pense de cela.
03:56 Monsieur Guénec, pas de page Facebook aujourd'hui ?
04:01 - Si, si, si, j'arrive, je vais me réveiller à la deuxième heure.
04:04 Je vais tout doucement.
04:05 - Parce qu'il y a un sujet qui vous intéressera sans doute directement.
04:09 - Allez, c'est pour moi.
04:10 - Sommes-nous devenus des feignants ?
04:11 - Ah bah allez !
04:12 - Ah bah ça, j'ai sa chanson.
04:14 - Allez !
04:14 - C'est sa chanson ça.
04:17 - Et voler c'est pas beau, demander la charité.
04:24 - C'est un message dissimulé, non ?
04:26 - On ne peut pas faire chaque jour que moi je vis,
04:31 on me demande de quoi je vis.
04:34 - Non là, on a perdu.
04:35 - Je suis fier de moi, et j'espère devenir meilleur.
04:41 - Vous étiez sans nostalgie ?
04:42 - Ah mais Julien Therrien, qu'est-ce qu'il y a ?
04:45 - Vous étiez sans nostalgie ?
04:47 - Mais écoutez, écoutez Charly.
04:49 Donc, sommes-nous devenus des feignants d'ailleurs,
04:52 on dit pas feignants, des feignants.
04:53 - Feignants, bien sûr.
04:54 - Vous connaissez les rois fainéants ?
04:56 - Alors non, mais je connais pas les rois non plus.
04:58 Mais dites-moi, dites-moi.
04:59 - Vous connaissez les rois mâches quand même ?
05:01 - En Galilée ?
05:02 - Ouais.
05:03 - Les Français travaillent donc moins que les autres Européens
05:05 selon une dernière étude, 1668 heures par an.
05:09 Donc vous en êtes bien loin, monsieur Bobouk,
05:12 puisque vous arrivez généralement après les autres
05:14 et vous partez avant.
05:16 C'est la durée qu'il y a d'études d'entraînement chaque année.
05:19 - Mais arrêtez avec ça !
05:20 - Mais oui, mais attendez, vous êtes au dernier arrivé le matin.
05:22 - Mais non, c'est pas vrai !
05:24 - Mais non !
05:24 - C'est pas vrai peut-être ?
05:25 - Si, j'atteste.
05:26 Moi qui suis le premier arrivé, il arrive bien après.
05:28 - Vous savez quoi, je peux tout dire.
05:30 Fabrice Laffitte, vous savez pourquoi il arrive en premier ?
05:31 - Non.
05:32 - Pour profiter du petit déjeuner.
05:34 Il arrive ici à 6 heures alors qu'il se met à travailler à 11 heures.
05:37 Non mais attendez, pour manger des pains au chocolat.
05:40 - Et quelques fois le petit déjeuner, il est 6h30, j'attends.
05:42 - Non mais...
05:43 - Horrible ! Profiteur du système.
05:45 - Mais je crois que, moi on m'a dit, pire que ça,
05:48 c'est qu'il en met dans ses poches et il va les vendre dehors.
05:52 - Entre 6h et 8h à 6h.
05:54 - Il peut ouvrir une boulangerie.
05:56 - Sur le boulevard à côté.
05:58 - Il vend la boulangerie d'Europe 1 sous le trottoir.
06:02 - Sous le manteau !
06:03 - Exactement ce que je trouve quand même...
06:05 - Un petit peu limite.
06:06 - Il fait un petit peu d'argent.
06:07 - Pour payer ses platines.
06:08 - Bah oui, je suis âgé avec ma petite retraite.
06:10 - Bon...
06:12 - On fait pas parking-pause ?
06:14 - Si, si, si, ça fait 5 minutes déjà.
06:16 11h13h, c'est Pascal Praud et vous serez en raffin.
06:18 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
06:22 - Europe 1.
06:24 - Pascal Praud et vous.
06:26 - Et vous réagissez au 01 80 20 39 21 sur Europe 1.
06:28 - J'ai l'impression que Géraldine, vous ne connaissiez pas ce petit biscuit de la marque Saint-Michel
06:32 qu'ils appelaient "Bamboula".
06:34 - Oui, c'était un biscuit qui a terminé d'être commercialisé en 94.
06:40 Donc il n'y a pas si longtemps que ça.
06:42 - Donc c'est hier.
06:44 - Et je m'en souviens en fait.
06:46 - C'est un biscuit au chocolat.
06:48 - Oui, tout à fait.
06:50 - Avec cette référence, telle qu'elle était utilisée à l'époque.
06:54 Alors Emmanuel est avec nous. Bonjour Emmanuel, vous habitez Biarritz ?
06:56 - Bonjour Pascal Praud, exactement.
06:58 - Vous êtes fondatrice de l'association Biarritz de Demain.
07:00 Et peut-être souhaitez-vous apporter la contradiction à monsieur Diallo,
07:04 puisque vous, vous êtes pour garder ce quartier nommé tel qu'il est depuis de nombreuses années,
07:12 c'est-à-dire le quartier de la négresse.
07:14 - Écoutez, j'ai écouté l'homédie du père Diallo.
07:18 En effet, chaque fois que la population à Biarritz a été consultée,
07:22 parce que nous avons été consultés,
07:24 les Biarrots ont toujours refusé de changer de nom.
07:26 Alors il faut arrêter de vouloir importer un conflit là où il n'y en a pas, monsieur Praud.
07:30 Pour les Biarrots, ce nom est complètement vidé de toute substance raciste.
07:34 Ça fait partie de l'identité de Biarritz, d'identité du quartier.
07:38 D'ailleurs, à l'époque, quand Biarritz avait deux gares,
07:40 la gare de ce quartier s'appelait Biarritz la négresse.
07:42 Ça faisait partie du langage courant et ça ne posait aucun problème.
07:46 Et moi, je pense que ce n'est pas des arrêtés de justice qui vont défaire les usages des Biarrots.
07:52 Et d'ailleurs, vous parlez de ce nom la négresse.
07:54 Sur ce terme-là, moi, je préfère plutôt me référer à un grand poète qui a marqué notre histoire,
08:00 à un grand académicien qui a réhabilité le mot négritude,
08:04 je parle de Léopold Sédar Senghor ou même d'Aimé Césaire,
08:08 plutôt que les théories woke qui ont été justement présentées par M. Diallo.
08:14 Alors, il faut vraiment arrêter de vouloir déconstruire l'histoire.
08:18 Je pense que M. Diallo fait de la politique politicienne, c'est un militant, il est élu écologiste.
08:23 - Emmanuel, si vous me permettez, moi, j'essaie toujours d'être le plus honnête possible
08:28 et au plus près de ce que je pense.
08:30 Je suis journaliste, comme vous le savez,
08:32 je parle dans la journée quand même quelques minutes et parfois quelques heures.
08:36 Jamais, jamais, vous entendez bien, je n'utiliserai le mot "nègre" ou "négresse"
08:42 pour qualifier aujourd'hui un noir.
08:44 Jamais, jamais, Emmanuel, le monde a changé.
08:47 Vous parlez d'Aimé Césaire, je l'entends, vous parlez de Léopold Senghor, je l'entends également.
08:55 Mais je sais que, de la même manière qu'il y a des choses qui ont changé,
08:59 on ne le percevait peut-être pas,
09:02 le "blackface" qui était pratique courante il y a quelques années,
09:06 effectivement, aujourd'hui, il n'est plus admis.
09:09 De la même manière, il y avait un célèbre sketch dont on a parlé 50 000 fois
09:12 de Michel Olleb, on ne l'admet plus aujourd'hui.
09:16 C'est-à-dire que la société, comment dire,
09:20 ce qui pouvait être admis dans la société il y a 20 ou 30 ans,
09:24 mais sur plein de sujets d'ailleurs, c'est vrai aussi,
09:26 sur le rapport aux femmes, sur le rapport aux homosexuels,
09:30 la société change, Emmanuel.
09:32 Vous en convenez ?
09:34 - Mais Monsieur Boulle, c'est pas en déboulonnant des statues ?
09:37 - Vous ne pouvez pas me faire un procès en wauquiste ?
09:39 Non mais moi, pardonnez-moi, je ne déboulonne aucune statue.
09:44 Par exemple, je n'irai pas faire de procès à Colbert avec des lunettes de 2023.
09:50 Vous voyez, je suis tous au "fouac", je suis tous au "fouac" pour tout vous dire.
09:53 Je mets en perspective, de la même manière que je n'irai pas faire à Napoléon,
09:56 le procès de l'esclavage ou de misogynie,
09:59 parce que je pense que ça n'a pas de sens.
10:01 En revanche, dans l'espace public, je peux comprendre,
10:05 je ne dis pas que j'ai une position définitive,
10:08 mais je peux comprendre que le mot "négresse" pour qualifier une place,
10:13 forcément, ça peut poser problème.
10:20 Voilà, ça peut poser problème.
10:22 - Moi je pense que combattre le racisme est un combat important,
10:26 mais ce n'est pas en débaptisant un quartier, en déboulonnant des statues,
10:29 en réécrivant l'histoire.
10:30 - Ce n'est pas déboulonner les statues,
10:32 ce n'est pas réécrire non plus l'histoire, si vous me permettez.
10:34 Justement, je pense que c'est encore autre chose.
10:37 C'est pour ça que tous ces sujets sont nuancés.
10:40 Ce n'est pas déboulonner une statue,
10:42 ce n'est pas réécrire non plus, me semble-t-il, l'histoire.
10:45 - Je sais qu'en 2023, ces sujets sont à la mode,
10:48 mais moi je pense qu'il faut arrêter qu'on soit dans la repentance permanente.
10:51 - Mais ce n'est pas la repentance non plus !
10:53 - On la demande qu'aux Occidentaux, monsieur Paul !
10:55 - Ce n'est pas la repentance non plus !
10:57 En fait, je vais vous dire, Emmanuel, vos arguments,
10:59 ce qui m'ennuie dans ce que vous dites,
11:01 c'est que vos arguments me font plutôt penser qu'il faut débaptiser ce quartier,
11:06 parce que derrière vos arguments, je vois autre chose.
11:09 Je trouve que vous ne vous défendez pas très bien, en fait,
11:11 si vous me permettez, Emmanuel, pour défendre.
11:15 La seule chose que vous pourriez dire, c'est effectivement,
11:19 c'est une tradition locale.
11:22 Bon, ça, à la limite, je peux l'entendre.
11:24 Il est 11h59, on est très en retard,
11:26 mais c'est passionnant, monsieur Diallo et Emmanuel,
11:29 restez avec nous, la pause, on revient tout de suite.
11:31 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
11:34 rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud et moi.
11:37 - Merci, Émilie. Je vais remercier également monsieur Diallo,
11:41 qui était avec nous. Je rappelle que le tribunal de Pau doit se prononcer.
11:44 C'est aujourd'hui le tribunal administratif ?
11:46 - Je suis toujours avec vous, monsieur Praud.
11:50 - Oui, vous êtes toujours avec nous, et j'allais vous dire au revoir,
11:52 et vous remercier surtout, mais le tribunal administratif de Pau...
11:55 - Alors oui, j'ai été un peu interpellé par votre invité, madame Emmanuel.
11:59 C'était pour dire que j'ai beaucoup apprécié la conclusion que vous avez faite,
12:02 l'analyse que vous avez faite du mode de vie conjugal de madame la ministre,
12:06 que j'encourage et que je félicite.
12:09 On est exactement au cœur du sujet, c'est-à-dire des gens à qui,
12:12 hier, on se permettait de dénommer de la façon la plus idiote,
12:15 la plus pire qu'ils soient, et qui aujourd'hui, je crois, méritent du respect.
12:20 C'est pour ça que nous avons fait ce recours administratif.
12:22 On a vu comment, grâce à cette action-là,
12:25 bien des établissements du Pays basque ont évolué sur le sujet.
12:28 Et contrairement à ce que pensent Emmanuel,
12:31 Aimé Césaire et Léopold Sénard-Senghorn,
12:33 lorsqu'ils créaient ce mouvement de la négritude,
12:35 ils disaient quoi ? Ils disaient ce mot "nègre" que vous avez jeté dans la boue,
12:39 nous allons nous en parer et nous en faire un manteau de majesté et dignité.
12:42 - C'est entendu, et je voulais vous remercier,
12:44 mais comme nous avons évoqué le sujet avant midi,
12:47 et ce qui arrive sur l'antenne à l'instant,
12:50 nous parlerons donc de la possibilité de débaptiser le quartier de la négresse,
12:54 qui est un quartier de Biarritz.
12:56 Le tribunal administratif de Pau doit examiner aujourd'hui ce recours,
12:59 et c'est pour ça que M. Carfa Diallo,
13:01 qui est président de l'association Mémoire et Partage, intervenait.
13:04 Et c'est pour ça qu'Emmanuel intervenait également,
13:07 qui était d'une sensibilité et d'une position différentes.
13:10 Merci Emmanuel également.
13:12 - Merci à vous.
13:13 Écoutez, je pense juste qu'il faut respecter l'avis des personnes concernées,
13:16 il faut respecter l'avis des biarrots,
13:18 des gens qui n'habitent pas à Biarritz,
13:20 qui se prennent pour des procureurs.
13:22 - Et chacun a pu apporter ses arguments,
13:26 et c'est vrai que l'argument que vous avez donné est important,
13:29 c'est que lorsque les biarrots ont été consultés,
13:32 ils ont souhaité que ce mot "quartier de la négresse" perdure.
13:36 Il est 12h09, on va parler de la biodiversité.
13:39 Le gouvernement a présenté la stratégie nationale de biodiversité.
13:42 Nous sommes avec Sarah El Haïry,
13:45 qui est la secrétaire d'état chargée de la biodiversité.
13:48 Et puis elle nous parlera peut-être de Nantes, parce qu'elle vient de Nantes.
13:50 Et à Nantes même, le sapin de Noël est bleu, figurez-vous.
13:55 Sur la célèbre place Gralin, le sapin de Noël n'est même plus vert.
13:59 Mon Dieu !
14:00 Et tous ceux qui sont à Nantes en ce moment déplorent
14:03 cette tristesse de cette ville où il n'y a plus une illumination.
14:08 - Il n'y a pas un esprit de Noël.
14:10 - D'ailleurs, la maire Joana Rolland nous a privés de l'esprit de Noël,
14:13 qui est pourtant un moment important,
14:15 quelle que soit d'ailleurs sa confession, sa croyance,
14:18 ce n'est pas le sujet.
14:19 Le sujet essentiel, c'est quoi ?
14:20 C'est des traditions, des moments de retrouvailles,
14:22 c'est de la douceur,
14:23 c'est des moments où parfois les grands-parents accompagnent les petits-enfants
14:26 pour aller visiter le marché de Noël,
14:28 et puis acheter parfois les cadeaux des parents eux-mêmes.
14:30 Et dans le fond, on est privés de ça.
14:32 J'étais ce week-end, un peu comme la tradition le veut,
14:36 dans le centre-ville, et c'était triste.
14:39 - Vous êtes une opposante politique à Mme Joana Rolland,
14:42 vous étiez élue sur la liste municipale.
14:45 - Exactement.
14:46 Moi, je suis dans l'opposition de la mairie de Nantes.
14:50 On a plusieurs fois présenté des listes,
14:53 mais le sujet n'est même pas sur majorité ou opposition.
14:56 Vous savez, la question de Noël ou de l'esprit de Noël,
14:59 ce n'est même pas un sujet de droite, de gauche, du centre.
15:01 C'est un moment à partager,
15:03 et privé pour des raisons idéologiques,
15:06 les Nantais de ce moment.
15:07 C'est gravissime, c'est triste,
15:09 et encore une fois, ma ville, je ne l'ai pas reconnue ce week-end.
15:12 Alors heureusement qu'il y avait les commerçants
15:14 qui ont décoré un peu les vitrines,
15:16 pour apporter un peu de chaleur.
15:17 Et encore une fois, à trop vouloir mettre de l'idéologie partout,
15:20 eh bien on fracture et on clive.
15:22 Attention.
15:23 - La pause, c'est vous qui le dites,
15:25 ce n'est pas moi exceptionnellement qui ai dit du mal de Nantes,
15:27 parce qu'après je me fais rattraper par Mme Rolland
15:30 sur les réseaux sociaux.
15:31 Elle peut d'ailleurs, Mme Rolland, si elle souhaite,
15:33 bien évidemment réagir.
15:35 Moi je l'ai interrogée, plus exactement,
15:38 j'ai souhaité l'interroger de nombreuses fois,
15:40 mais elle ne souhaite pas nous répondre.
15:42 Il est 12h11, à tout de suite.
15:44 - Et pour réagir avec Pascal Praud,
15:45 justement, vous composez ce numéro.
15:47 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.