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Ce jeudi 7 décembre dans la matinale, France Inter vous propose une édition événement de 9 à 10 heures en public et en direct, en partenariat avec l'Atelier 2tonnes. Objectif : réfléchir ensemble à des solutions pour atteindre l'objectif carbone des Accords de Paris d'ici 2050.

Dans le cadre de la COP28 qui se tient actuellement à Dubaï, quatre-vingts secondes sur la matinale spéciale, en direct et en public, que nous vous proposons jeudi avec Léa Salamé. Voici le point de départ : pour atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris et limiter la hausse de la température bien en deçà de 2° d’ici la fin du siècle, il est essentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de passer à 2 tonnes de CO2 par an et par habitant d’ici 2050. Or, aujourd’hui, un Français émet en moyenne 9,5 tonnes de CO2 par an. Comment passer de 9,5 tonnes à deux tonnes ? Telle est la question et le challenge.

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Transcription
00:00 Il est 9h06.
00:02 Avec France Inter, Onstey Cardone, Léa Salamé, Nicolas Demorand.
00:09 Et c'est une émission inédite que nous vous proposons ce matin, chers auditeurs, chers auditrices,
00:16 une expérience interactive pour passer à l'action face aux changements climatiques.
00:21 Nous sommes en direct et en public au studio 104 de la Maison de la radio.
00:26 Il y a beaucoup de monde là, il est plein là.
00:28 Et on est heureux que vous soyez là ce matin.
00:31 Alors que les pays sont en pleine négociation à la COP28 de Dubaï,
00:35 le défi du changement climatique est au cœur de l'actualité.
00:39 L'accord de Paris a fixé, Léa, un objectif, limiter la hausse de la température en deçà des 2°C d'ici la fin du siècle.
00:48 Oui, bon, c'est pas gagné, vous le savez tous, sauf qu'il n'y a pas de fatalité.
00:52 C'est un peu le maître mot de l'émission de ce matin, de cette émission spéciale.
00:56 On va tous se retrousser les manches pour y arriver.
00:59 On doit réduire nos émissions de gaz à effet de serre,
01:01 et notamment passer à 2 tonnes équivalentes de CO2 par an et par habitant d'ici 2050.
01:07 2 tonnes !
01:08 C'est-à-dire que chacun d'entre nous doit descendre à 2 tonnes par an de CO2.
01:13 On en est très loin.
01:14 Même Gérard Larcher !
01:15 Oui, même Gérard Larcher, Charline.
01:17 C'est bien simple.
01:18 En France, aujourd'hui, on est en moyenne à 9,5 tonnes de CO2 par an et par habitant.
01:23 Donc on doit passer de 9,5...
01:25 Oui, vous êtes beaucoup plus, Daniel.
01:27 On doit passer de 9,5 à 2 tonnes par an en 2050,
01:31 c'est-à-dire diviser par 5 ces émissions.
01:33 Comment faire ?
01:34 C'est la question qu'on pose ce matin.
01:36 On la pose très vite.
01:37 Et surtout, on va aller tout de suite sur les solutions.
01:39 Voilà, donc se retrousser les manches,
01:41 agir ensemble pour essayer de relever le défi,
01:44 en nous projetant dans le futur.
01:46 Le temps va passer très vite, puisque dans trois quarts d'heure,
01:49 à 9h50, on sera en 2050.
01:53 On va tout vous expliquer, mais en gros,
01:55 il va falloir qu'on prenne les bonnes décisions pour baisser notre empreinte carbone.
01:58 Et nous avons quatre personnalités qui ont accepté de jouer le jeu ce matin avec nous en direct.
02:02 Vous pouvez les applaudir.
02:03 Zabou Bretman, réalisatrice, metteur en scène qu'on adore.
02:07 Elle est avec nous ce soir.
02:09 Elle va jouer avec Daniel Morin, voix bien connue de France Inter.
02:14 Le slammer le plus connu de France, Grand Corps Malade, est avec nous ce soir, mesdames et messieurs.
02:22 Pourquoi on est le matin ?
02:25 Vous avez dit ce soir.
02:28 Ah oui, ce soir. Pardon.
02:30 C'est la télé, la radio, parfois ça se combine mal.
02:33 Grand Corps Malade est avec nous, et également Charline Vanhoenacker,
02:37 mesdames et messieurs, qui a accepté de jouer avec eux.
02:39 C'est le gouvernement, on va vous dire tout ça dans un moment.
02:42 Vous allez, tous les quatre, constituer deux équipes.
02:45 Daniel et Zabou, vous serez les citoyens.
02:49 Vous allez devoir choisir des actions individuelles à mettre en œuvre pour réduire votre empreinte carbone.
02:55 Vous, Charline et Grand Corps Malade, vous êtes l'exécutif, le gouvernement,
03:02 dans le couple exécutif, qui est président, qui est Premier ministre.
03:06 Je suis présidente, et par 49-3, j'ai décidé que Grand Corps Malade serait mon Premier ministre.
03:11 Voilà, donc nous tenons l'exécutif.
03:13 Vous avez accepté d'être Premier ministre, de Charline.
03:15 J'ai quasiment exigé qu'elle soit présidente.
03:17 Ah oui, vous voulez carrément lui...
03:19 À la charge mentale, tout sur moi.
03:21 Non mais une présidente en France, ce serait une bonne nouvelle.
03:25 Qu'en pensent les citoyens de ce couple exécutif ?
03:27 J'ai pas voté pour eux, je sens que ça va chier à mon place.
03:31 Grand Corps Malade, juste d'un mot, vous venez de sortir un nouvel album,
03:34 qui s'appelle "Reflet", qui est déjà dans les meilleures ventes.
03:36 Il y a une chanson, "2083", qui est une lettre imaginaire que vous adresse votre petit-fils,
03:42 qui sera en 2083, pour vous pousser à agir et vous dire "bouge-toi",
03:47 en gros, votre petit-fils dans cette chanson.
03:49 Oui, c'est ça. L'album s'appelle "Reflet" parce que ça parle un peu des reflets de notre époque.
03:53 Et à notre époque, c'est difficile d'imaginer de parler de notre monde sans parler de l'enjeu climatique.
03:58 Donc j'ai imaginé ce truc-là, que mon petit-fils m'écrie et me raconte le monde qu'il connaît, lui, en 2083.
04:05 Et je me suis un peu renseigné sur les deux premiers couplets pour raconter comment...
04:09 C'est quoi ce monde ? Les villes qui disparaissent sous les eaux, les villes qui disparaissent sous le sable,
04:14 les guerres climatiques, la température, les pics à 60 degrés, etc.
04:19 Et moi, je lui réponds, au bout de ces deux couplets, dans le troisième couplet,
04:22 je lui réponds "en fait, tout ce que tu me racontes là, en 2023, en vrai, on savait un petit peu que ça allait être comme ça".
04:28 Et pourtant, on n'a pas fait grand-chose.
04:30 Et vous, Zabou Bretman, vous préparez une mise en scène de "Zazie dans le métro", de "Keno",
04:34 en comédie musicale qui sera en tournée à partir de mars prochain.
04:38 Vous êtes fille d'écolos des années 70.
04:40 En tant que metteuse en scène, vous êtes confrontée, par exemple, à la question des décors, des costumes, des déchets.
04:45 Comment vous prenez en compte la question écologique dans votre travail de tous les jours ?
04:49 Ça dépend de quel travail il s'agit, parce que j'en fais plusieurs.
04:54 Mais quand c'est de la mise en scène, effectivement, la question des décors, la question des costumes, se pose, par exemple.
05:00 Il y a eu toute une période dans les années 80, les décors étaient construits,
05:03 et trois semaines plus tard ou quatre semaines plus tard, étaient envoyés à la benne.
05:07 C'est encore le cas aujourd'hui, mais il y a un autre problème, c'est celui de conserver les décors,
05:12 de les filer à des compagnies qu'ont pas de ronds.
05:14 Mais la difficulté, c'est qu'il faut les garder quelque part.
05:17 Et pour les garder quelque part, il faut un hangar, il faut un endroit.
05:20 Et on n'arrive plus du tout à trouver la solution pour faire baisser cette empreinte-là.
05:28 Alors justement, Zabou, "Grand corps malade", Charlene, Danielle Morin, est-ce que vous êtes prêtes à jouer ?
05:32 On y va, chers publics du Studio 104.
05:34 Vous aussi, vous vous êtes pas levés pour rien, vous allez jouer, grâce à M. Nicolas Stoufflet,
05:39 qui est avec nous ce soir, le jeu des 1000 euros, qui cartonne à la radio et à la télé.
05:45 Eh oui, parce que ça, vous l'avez lancé sur France 3, et c'est un gros carton.
05:49 Qu'on arrête de me dire ce matin dans le cadre, c'est pas grave si je me plante, les amis.
05:54 Bonjour Nicolas, et dites-nous d'alors, quel va être votre rôle ce matin ?
05:58 Alors on va impliquer des auditeurs présents dans cette salle.
06:02 Ils vont eux-mêmes essayer de faire baisser leur bilan carbone,
06:05 en prenant très concrètement une décision dans leur vie, chacun sur un thème,
06:10 donc alimentation, énergie, transport, consommation de biens.
06:15 Donc je vais me promener d'un rang à l'autre, tendre le micro,
06:18 mais cette fois-ci, je ne ferai pas gagner 1000 euros.
06:21 Non, on ne gagne pas d'argent dans ce jeu, malheureusement.
06:24 Mais bon, on gagne la planète, c'est bien, on fait du bien.
06:27 C'est encore mieux.
06:28 C'est parti, on commence.
06:30 Avec France Inter, on se décarbone.
06:33 Et on commence par un tour individuel.
06:39 Zabou Bredman et Daniel Morin, ce sera d'abord sur le contenu de vos assiettes,
06:46 parce qu'aujourd'hui, un quart des émissions de gaz à effet de serre en France
06:49 vient de ce que nous mangeons.
06:51 Changer notre alimentation, c'est donc un des premiers leviers d'action possibles
06:56 pour réduire notre empreinte carbone.
06:58 Alors qu'êtes-vous prêt à changer dans vos comportements alimentaires ?
07:02 Clotilde Cohen-Jardin, vous êtes avec nous ce matin.
07:05 Bonjour à vous, vous êtes animatrice pour l'atelier 2 tonnes,
07:09 vous êtes membre du conseil d'administration de l'association 2 tonnes.
07:12 C'est grâce à vous qu'on est là ce matin et qu'on fait cette émission spéciale,
07:16 c'est-à-dire comment on fait pour arriver tous aux 2 tonnes en 2050.
07:20 Alors sur l'alimentation, vous allez proposer les options possibles.
07:24 Quelles sont les 4 options ?
07:25 Vous les proposez à Daniel Morin, à Zabou Bredman,
07:27 et ils vont choisir 2 solutions.
07:30 Tout à fait.
07:31 Donc on a la première action proposée,
07:33 réduire sa consommation de viande à 2 fois par semaine.
07:36 C'est pas la meilleure.
07:38 La seconde, remplacer la viande rouge par de la viande blanche ou du poisson.
07:41 Et puis quoi encore ?
07:43 Acheter des produits locaux et de saison.
07:46 Si tu veux.
07:47 Cuisiner plus et réduire ses déchets alimentaires et emballages.
07:50 Tiens, c'est pour toi Zabou.
07:51 Donc c'est 4 exemples d'actions qu'on peut prendre sur l'alimentation.
07:55 Alors choisissez-vous quoi à partir de là ?
07:58 Il faut à partir de là que vous choisissiez 2 des 4 pistes,
08:02 2 des 4 hypothèses possibles.
08:05 Même si on fait déjà certaines choses, c'est ça ?
08:08 Tout à fait.
08:09 Il faut le faire encore plus.
08:10 Ah bon ?
08:11 Mais alors si je réduis à 2 fois par semaine,
08:14 toi tu peux... voilà.
08:15 Daniel c'est pour toi.
08:16 Vous pouvez choisir les mêmes actions tous les 2, c'est possible.
08:19 Alors est-ce que c'est vraiment mal de manger de la viande rouge, souvent ?
08:22 Expliquez-moi Madame, Docteur, Professeur.
08:24 Je vous propose d'essayer de discuter entre vous et de choisir.
08:27 Et Raphaël nous donnera plus d'informations juste après.
08:30 Moi je cuisine plus de toute façon et je réduis déjà mes déchets alimentaires et emballages.
08:34 D'accord, je ne fais rien de tout ça.
08:35 Tu ne fais rien de tout ça ?
08:36 Est-ce que tu achètes des produits locaux ?
08:38 Daniel, est-ce que tu achètes des produits locaux et de saison ?
08:40 Ou est-ce que tu achètes des trucs pas du tout de saison ?
08:42 Non, non, moi je suis pour les circuits courts, Monoprix est à 2 minutes de chez moi.
08:46 Alors Daniel, qu'est-ce que vous choisissez ? Est-ce que vous réduisez ?
08:49 Il faut quand même dire aux auditeurs que vous êtes celui qui mange le plus de viande à l'heure actuelle.
08:53 Dans les avions en plus, il ne peut plus la manger en avion.
08:56 C'est vrai, je mange beaucoup de viande mais en même temps je travaille énormément, j'ai besoin de protéines.
09:02 Alors choisissez, vous choisissez quoi ?
09:04 Allez, je m'engage, moins de viande.
09:07 Moins de viande, réduire sa consommation de viande à 2 fois par semaine au lieu de là, 4 fois par semaine.
09:12 Tous les jours.
09:13 Non, pas tous les jours, disons 7 fois par semaine.
09:18 Zabou ?
09:19 Alors moi qu'est-ce que je vais réduire ? Parce que moi je suis quand même pas trop mal sur ces trucs-là.
09:22 T'es pas géniale non plus.
09:24 Non, dis donc, s'il te plaît.
09:26 Moi je pense que ça serait plutôt, il faut que je me concentre sur les produits locaux et de saison.
09:31 Voilà, alors chacun a choisi son orientation dans le public maintenant.
09:35 Nicolas ?
09:36 Oui Léa, je suis avec Clara, je vais m'approcher d'elle, elle est assise ici.
09:41 Clara, bonjour.
09:44 Oui, bonjour.
09:45 Alors Clara, où habitez-vous ?
09:47 Putot.
09:48 Putot, dans les Hauts-de-Seine. Vous travaillez à Paris peut-être ?
09:51 Oui.
09:52 Expliquez-moi, vous travaillez dans le domaine commercial, vous vendez des mobiliers de bureaux ?
09:57 Absolument, une entreprise qui fabrique en France des meubles de bureaux.
10:00 Vous consommez de la viande, comme Daniel. Viande rouge, viande blanche, combien de fois par semaine ?
10:06 Viande rouge et blanche et je dirais que je mange des protéines tous les jours.
10:10 Votre bilan carbone, lorsque vous avez passé le test, est de 7 tonnes 15, donc il y a encore une marge de progression.
10:18 Quelle action individuelle avez-vous choisie, Clara, pour faire baisser cette empreinte carbone en matière d'alimentation ?
10:26 Alors déjà, je pense qu'on pourrait choisir de la viande de meilleure qualité, et du coup en manger moins mais mieux,
10:33 viser cette chose-là, et ensuite essayer d'aller chez des producteurs ou des artisans locaux qui permettent d'éviter
10:40 d'avoir des produits qui ont fait trop de kilomètres ou qui sont trop emballés.
10:43 Est-ce que vous envisagez plus de protéines végétales dans votre alimentation ? C'est déjà le cas un peu ?
10:48 C'est un petit peu le cas et il faudrait essayer de mettre plus de lentilles, de riz, des choses qui remplacent des protéines animales.
10:57 Et aller au marché, parce que, Clara, on va conclure à ce sujet avec vous. Vous luttez contre les emballages ?
11:03 J'essaye d'aller au marché pour éviter les emballages et d'avoir des produits bruts, plus sains, et qu'on cuisine,
11:10 simplement qu'on transforme nous-mêmes et ça permet d'avoir une meilleure alimentation et aussi de favoriser l'économie locale.
11:16 Donc pas de jambon sous plastique, pas de pommes comme je l'ai vu dans des barquets de plastique avec du cellophane dessus ?
11:21 Exactement, voilà.
11:23 Merci Clara.
11:24 Et merci Nicolas. Alors on va demander à Clotilde Cohen du Jardin de l'atelier d'automne, ce que les engagements de Zabou et Daniel ont comme impact sur leur empreinte carbone.
11:41 Posons d'ailleurs, on a oublié de le faire pour commencer, leur impact sur leur empreinte carbone de départ.
11:50 Genre leur impact sur la fin du monde un peu, non ?
11:52 Voilà, on peut le formuler comme ça.
11:54 Alors Daniel, mon rang commence par vous.
11:56 Non parce que vous avez, avant de venir, vous avez calculé votre empreinte carbone, vous avez dit combien vous mangez de viande, si vous prenez la voiture, si vous prenez l'avion.
12:04 Et alors on a les chiffres, donc Daniel, c'est pas bon mais c'est plutôt mieux que Zabou, donc vous avez une empreinte carbone de, vous savez votre chiffre ?
12:12 Oui je sais mon chiffre, oui.
12:13 C'est quoi ?
12:14 C'est assez infont.
12:16 13,71.
12:18 13,71 tonnes de CO2 par an, je rappelle que la moyenne française est aujourd'hui de 9,5 tonnes par an.
12:25 Je savais qu'il était lourd.
12:26 Voilà, et alors, non mais bon, c'est principalement à cause de la viande, et alors Zabou, je suis désolée de vous le dire, mais de tout le monde ici, vous avez la pire empreinte carbone.
12:35 Bien sûr.
12:36 Voilà, vous êtes à combien ?
12:37 Je suis à 15,52.
12:40 Oui, pourquoi ?
12:41 Je ne sais pas.
12:43 Je sais très bien. Pourquoi ? Parce que le reste n'est pas trop mal, mais il y a une chose qui me fout dedans, évidemment, et qui fout un peu tout le monde dedans, c'est l'avion.
12:54 Je vais voir ma fille qui habite aux Etats-Unis et je suis aussi moitié canadienne, donc je vais aussi au Canada.
12:59 Voilà, et votre petit-fils.
13:01 Et votre petit-fils. Alors Clotilde, dites-nous, là on est à 15 et à 13, est-ce qu'ils ont un peu baissé en prenant leurs deux engagements, est-ce qu'ils ont un peu baissé leur empreinte carbone, Daniel et Zabou ?
13:13 Alors tout à fait. Si je commence par Zabou Bretman, avec les engagements pris, il y a quand même un gain de une demi-tonne.
13:20 C'est quand même non négligeable.
13:22 Et alors Daniel, là on perd pratiquement deux tonnes sur ce tour sur l'alimentation.
13:29 Non, non, non, non, c'est génial. C'est-à-dire que si Daniel passe de la consommation de viande quotidienne à seulement deux fois par semaine, il baisse de deux tonnes.
13:43 Oui, madame et monsieur, vous avez entendu, deux tonnes, deux tonnes.
13:47 Alors on va demander à Raphaël Gerson de l'ADEME, qui est avec nous également, de nous expliquer ce qui se joue là sur la question des choix qui viennent d'être faits par Daniel et Zabou, et sur la question de l'alimentation, et de la viande notamment.
14:03 Oui, bonjour à tous. Alors effectivement, l'alimentation c'est un poste d'émission très important. Il faut savoir qu'un quart des émissions de gaz à effet de serre provient de nos assiettes.
14:11 Donc les questions étaient très pertinentes et vous avez vu l'impact que ça a eu tout de suite.
14:16 En fait, pour comprendre cet impact, il faut prendre en compte l'ensemble du cycle de vie de notre alimentation, c'est-à-dire du champ à nos assiettes.
14:23 Et pour les végétaux, le chemin du champ à l'assiette, il est beaucoup plus court que pour la viande.
14:27 Pour la viande, on rajoute des étapes. On doit produire des végétaux pour ensuite nourrir le bétail.
14:33 Ensuite, on va devoir transporter et transformer les animaux en alimentation.
14:37 Et puis ces pièces de viande qu'on aura transformées, elles intègrent un circuit de transport et de distribution qui est réfrigéré, qui est énergivore.
14:45 Il faut savoir que 40% de la consommation d'énergie du secteur de la distribution, il vient de nos rayons réfrigérés.
14:50 Donc effectivement, quand on prend des décisions comme ça, on a un fort impact parce qu'un repas végétarien, ça émet en moyenne un demi-kilo.
14:57 Alors qu'un repas de volaille, c'est trois fois plus, c'est un kilo cinq. Et un repas de viande rouge, désolé Daniel, c'est quinze fois plus, autour de sept kilos.
15:04 Quinze fois plus de CO2 pour un repas avec de la viande rouge que pour un repas végétarien.
15:11 Pourquoi la viande rouge, ça émet autant et pourquoi est-ce qu'il vaut mieux remplacer la viande rouge par la viande blanche ?
15:17 Alors, il vaut mieux remplacer la viande rouge par la viande blanche parce que malheureusement, nos ruminants, ils ont deux défauts.
15:26 C'est pas leur faute, mais ils émettent des gaz à effet de serre pendant leur digestion.
15:30 Et puis, ils sont gourmands. Donc, pour produire une protéine de bœuf, il faut dix protéines végétales.
15:36 Alors qu'il en faut seulement cinq pour produire une protéine de porc et seulement trois pour produire une protéine de volaille.
15:42 Et vous entendez le compte à rebours, le tic-tac.
15:46 Avec France Inter, on se décarbone.
15:50 2030. Le Gonde, nous sommes en 2030. Dans une demi-heure à 9h50, nous serons en 2050.
16:00 Objectif, maintenir le réchauffement sous les deux degrés. Deuxième round donc, à 9h22.
16:06 Nous sommes en 2030 et cette fois-ci, c'est au tour de Grand Corps Malade et de Charline Vanhoenacker de jouer.
16:13 Vous êtes notre couple exécutif, Madame la Présidente, Monsieur le Premier Ministre, à vous donc.
16:20 Voilà, vous allez devoir prendre des décisions politiques qui concernent l'énergie.
16:23 C'est le deuxième grand thème après l'alimentation.
16:26 L'énergie, c'est un secteur qui génère aussi beaucoup de CO2.
16:29 Ce sont des décisions qui ne sont pas individuelles comme Zabou et Daniel.
16:33 Vous, vous êtes le Président de la République et le Premier Ministre.
16:37 Et donc, ça aura un impact sur nous tous, la décision que vous prendrez sur l'énergie.
16:42 Clotilde, quelles sont les quatre actions que Madame la Présidente et Monsieur le Premier Ministre
16:47 peuvent prendre en 2030 pour faire baisser notre empreinte carbone ?
16:51 Alors, première action, réduire la consommation d'énergie de l'industrie.
16:56 Deuxième action, lancer un grand plan de rénovation thermique des bâtiments publics et privés.
17:01 Troisième action, relocaliser la production industrielle.
17:05 Et quatrième exemple d'action, réduire les émissions liées aux transports de marchandises.
17:09 Eh bien, nous sommes aux pouvoirs, donc nous l'avons déjà fait, tout ça, n'est-ce pas ?
17:14 Vous venez d'arriver en 2030, vous venez d'arriver au pouvoir.
17:17 Alors, quelles décisions vous prenez ?
17:19 Alors, Monsieur le Premier Ministre ?
17:21 Moi, Madame la Présidente, je pense que lancer un grand plan de rénovation thermique
17:24 sur les bâtiments publics et privés, j'ai lu quelque part que ça, c'était très important.
17:29 Je suis d'accord avec vous. Je propose même de lancer un grenel.
17:32 Un grenel de la rénovation thermique, d'en faire la priorité de notre quinquennat.
17:38 Très bien, donc. Une première priorité, la rénovation thermique des bâtiments.
17:43 Deuxième chantier ?
17:45 Monsieur le Premier Ministre, montrez que vous servez à quelque chose
17:47 et suggérez-moi une deuxième proposition.
17:50 Madame la Présidente, est-ce qu'on relocaliserait pas un peu la production industrielle ?
17:56 C'est exactement ce que je pensais. Je pense qu'on est en phase.
17:58 Consommer un peu français.
17:59 Tout à fait. Et là, je propose un grand plan Marshall
18:01 pour relocaliser la production industrielle, car il faut réformer ce pays, bien sûr, et c'est là.
18:07 C'est un peu la grande cause nationale de votre quinquennat, Charlie Pelléminé.
18:11 Exactement. Madame Salamé, ne m'interrompez pas, je ne vous ai pas interrompu. Merci.
18:15 Alors, poursuivre.
18:17 Et du côté du public, Nicolas Stoufflet, qu'en est-il ? Dites-nous.
18:21 Je suis avec Michel. Bonjour Michel.
18:23 Bonjour.
18:24 Vous venez de Bretagne. Merci d'être avec nous. Vous habitez près de Nantes, Vigneux de Bretagne, c'est ça ?
18:28 Oui, si Nantes est en Bretagne. Oui, oui, tout à fait.
18:31 Ah ben, votre commune s'appelle Vigneux de Bretagne, dans tous les cas.
18:33 Ça, c'est indiscutable. C'est un autre débat, Michel, mais intéressant.
18:37 Vous avez une empreinte carbone de 8,58 tonnes, c'est précis.
18:42 Je viens de la découvrir, oui.
18:44 Oui, parce que vous avez passé le test. Déjà, vous êtes dans une maison individuelle, un appartement ?
18:48 Une maison individuelle.
18:50 Est-ce que c'est une passoire thermique ?
18:52 Non, pas du tout, pas du tout.
18:54 J'ai la chance d'habiter dans la ceinture verte de Nantes, où il y a beaucoup d'arbres,
18:57 et je coupe une partie de mes arbres pour me chauffer.
19:00 Vous bûchronnez vous-même, ce qui fait des économies de salle de sport par ailleurs.
19:04 Ça fait des économies, c'est amicalement, c'est formidable,
19:07 et j'ai calculé que je consomme que le quart du volume de bois qui pousse dans mes bois.
19:12 C'est bien, Michel, mais il faut aller encore plus loin.
19:15 Quelle décision avez-vous prise ?
19:17 Nicolas, vous pouvez pas arrêter de parler à Michel comme un débile, s'il vous plaît ?
19:20 Michel est avec nous.
19:22 Ce serait gentil pour la bataille.
19:24 Daniel Morin, Michel va vous donner des conseils pour votre propre habitation.
19:29 Écoutez, Michel, vu votre emprunt de carbone, écoutez.
19:33 Vous avez pris, Michel, une décision ?
19:35 Oui, j'ai pris une décision, lien classique, de mettre des panneaux solaires
19:39 pour réduire la consommation électrique et produire.
19:42 Ça va se faire bientôt ?
19:44 Oui, ça va se faire en février.
19:46 L'objectif étant l'autonomie.
19:48 Oui, avec ça, et grâce à ces bois et à ces panneaux,
19:52 je serai totalement autonome sur le plan énergétique.
19:54 Peut-être pas pour les voyages longs, longs cours quand même.
19:57 Mais pour la maison, en tous les cas. Merci, Michel.
20:00 Merci, Nicolas.
20:02 C'est le moment de regarder les scores de Charline Vanhoenacker,
20:05 Madame la Présidente, et de son Premier ministre, grand corps malade.
20:09 Alors, je rappelle les deux décisions qu'ils ont prises en 2030.
20:15 C'est le grand plan de rénovation thermique des bâtiments publics et privés
20:19 et la relocalisation de la production industrielle en France.
20:22 Combien ça nous fait baisser notre empreinte carbone, ma chère Clotilde ?
20:25 Eh bien, à l'échelle de la France, puisqu'on a une simulation qui permet un peu d'estimer
20:28 ce que ça ferait à l'échelle de la France, on baisse de 1,75 tonne,
20:32 l'empreinte moyenne de la France. Donc c'est énorme.
20:35 Et la bonne nouvelle aussi, c'est que des empreintes nationales
20:38 font aussi baisser les empreintes individuelles,
20:40 puisque les décisions s'appliquent à tout le monde.
20:42 Et donc, Daniel Morin perd presque encore 1,5 tonne,
20:46 sur ce tour sans avoir rien fait, et 1 tonne pour Zabou Bretman.
20:51 Dites merci à votre gouvernement et à votre exécutif, s'il vous plaît.
20:55 Attendez, ça aussi c'est colossal.
20:58 Donc là, si on est parti de... Daniel, on était parti à 13 tonnes,
21:01 là aujourd'hui, t'as déjà perdu 2 tonnes en mangeant moins de viande,
21:05 et grâce aux décisions du gouvernement, 1 tonne supplémentaire.
21:09 On est à 10 tonnes.
21:10 J'ai envie de dire que je n'ai pas perdu ma matinée.
21:12 Alors que ça fait 5 minutes que je suis au pouvoir.
21:14 5 minutes, imaginez en 10 ans.
21:16 Ah bah oui.
21:17 Ah oui, tu projettes sur deux quinquennats.
21:20 Au minimum, comme tout le monde.
21:22 Raphaël Gerson, plan de rénovation thermique des bâtiments,
21:26 relocalisation de la production industrielle, deux leviers cruciaux ?
21:31 Deux leviers cruciaux, parce que comme vient de le dire Clotilde,
21:33 les actions collectives, elles permettent de renforcer et de massifier nos actions individuelles.
21:39 Donc quand le gouvernement prend la décision de rénover massivement les bâtiments,
21:44 ça nous permet, à nous utilisateurs de ces bâtiments,
21:47 de réduire notre empreinte en faisant des économies d'énergie qui peuvent aller jusqu'à 50%.
21:52 Et en ce qui concerne l'industrie, c'est pareil.
21:54 Quand le gouvernement choisit de réduire la consommation d'énergie de l'industrie,
21:57 dont la moitié est d'origine fossile,
21:59 de localiser la production industrielle et donc de bénéficier d'une électricité décarbonée et renouvelable,
22:05 comme on a la chance d'en avoir en France,
22:06 et de réduire les émissions liées au transport de marchandises,
22:09 grâce à ces décisions collectives, notre consommation de services et de biens issus de l'industrie,
22:15 si elle reste stable, elle sera moins carbonée.
22:18 Parce qu'il faut faire attention à ne pas tomber dans l'effet rebond,
22:21 parce que si ça nous pousse à consommer davantage,
22:23 on finira à terme par perdre les bénéfices de l'efficacité énergétique.
22:26 - Grand corps malade, dans cette chanson de votre nouvel album "Reflet",
22:30 dans la chanson 2083 où votre petit-fils vous écrit,
22:32 vous écrivez "J'ai toujours pas compris ce que font les grandes ce monde.
22:35 Chaque conférence sur le climat est un terrible échec.
22:37 Aucun G20 n'aboutit à des mesures profondes.
22:41 Ils y vont en jet privé et se torchent avec les rapports du GIEC."
22:45 C'est ça l'impression que vous avez ?
22:47 Alors qu'on est en plein COP28 ?
22:50 - Oui, bien sûr, c'est pas la première.
22:52 La COP, ils se sont réunis un paquet de fois depuis pas mal d'années,
22:56 et à chaque fois, ils ressortent pas grand-chose de ces grands rendez-vous.
22:59 Pourtant, il y a les grands de ce monde, les plus intelligents,
23:01 ceux qui ont le pouvoir de décider de belles choses,
23:04 et c'est vrai qu'il n'y a rien qui change,
23:05 alors qu'on va tout droit vers cette catastrophe-là, que tout le monde le sait.
23:09 C'est vrai que, d'un point de vue très candid, très naïf,
23:12 on se dit "mais pourquoi ils ne changent pas les choses,
23:14 puisqu'ils ont le pouvoir de le faire ?"
23:16 Alors bien sûr, c'est compliqué,
23:17 on sait qu'il faut se mettre d'accord entre les pays,
23:19 entre les pays émergents,
23:20 qui disent "oui mais vous, ça fait un siècle que vous polluez comme des porcs,
23:23 alors pourquoi nous, maintenant, on devrait le faire ?"
23:25 Et puis évidemment, on sait le poids des lobbys,
23:27 on a vu qu'à la COP28, il y a encore 2500 accrédités
23:30 qui viennent directement des lobbys pétroliers, etc.
23:33 Donc, tant que c'est eux qui mènent les débats,
23:35 évidemment, on se demande comment ils vont prendre les bonnes décisions.
23:37 Mais en tout cas, j'espère me tromper.
23:39 - Vous suivez l'actu, dites donc !
23:41 - J'essaye, j'essaye.
23:42 - C'est-à-dire que vous ne faites pas qu'écrire des chansons.
23:44 - Je suis quand même le Premier ministre de Charline.
23:46 - Oui, vous êtes le Premier ministre de Charline.
23:48 Vous l'avez bien choisi, votre Premier ministre Charline.
23:50 - Merci. En plus, je suis belge, donc je suis élue en France,
23:52 c'est quand même un peu compliqué.
23:54 - Donc...
23:55 - Avec France Inter, on se décarbone.
23:58 - Voilà, si vous nous rejoignez,
24:03 bienvenue dans cette émission spéciale.
24:05 On est en direct, en public, du studio 104.
24:08 Jusqu'à 10h, on joue pour réduire notre empreinte carbone
24:13 et tenter d'atteindre les objectifs de l'accord Paris-Paris en 2050.
24:17 Le temps presse, il est 9h30, nous sommes en 2035
24:21 et nous allons aborder maintenant, Léa, la question des transports.
24:24 Elle est cruciale.
24:25 - Oui, et cette question, elle est souvent tendue
24:27 quand on parle de transition écologique.
24:29 Dans votre manche, on est de retour avec notre diode citoyen,
24:32 Zabou Bretman et Daniel Morin.
24:34 Et là, il va falloir changer vos habitudes de transport.
24:36 Et on a bien vu, ma chère Zabou, que vous, c'est effectivement le problème.
24:39 C'est-à-dire que vous étiez à un peu plus de 15 tonnes de CO2 par an.
24:43 Je dirais que votre problème, c'est votre fille, en fait.
24:46 - Oh non !
24:48 - Non, je plaisante.
24:49 Mais comme elle habite aux Etats-Unis et que vous voulez aller la voir,
24:51 et voir votre petit-fils, qui est tout à fait compréhensible,
24:54 alors que vous prenez le métro, alors que vous mangez moins de viande,
24:59 alors que vous cuisinez et vous consommez local,
25:01 donc vous faites à peu près tout bien,
25:03 et pourtant vous avez la plus forte empreinte carbone à cause de cet avion.
25:07 Quelles sont les quatre propositions clôtiles
25:09 que Zabou et Daniel Morin vont tenter de prendre ce matin ?
25:13 - Alors, la première qu'on leur propose, c'est voyager deux fois plus proche,
25:17 ou bien deux fois moins souvent, ou éventuellement de rester deux fois plus longtemps.
25:21 - Ou de rompre avec votre fille, quoi.
25:23 - Ou de rompre avec ma fille, ou d'apprendre la natation mieux.
25:26 (Rires)
25:29 - La seconde, faire du covoiturage un trajet sur deux.
25:33 La troisième, utiliser les transports publics un trajet sur cinq.
25:37 Et enfin, acheter une voiture électrique légère si je dois renouveler mon véhicule.
25:42 - Alors, vous choisissez quoi ?
25:44 - Alors, le problème de l'avion, c'est que j'ai une fille en Thaïlande,
25:48 et moi je suis obligé de...
25:50 - De faire n'importe quoi !
25:52 - Pour ce qui est du covoiturage, me retrouver avec un inconnu dans une voiture, non.
25:56 Les transports en commun, avec le retour du Covid...
25:58 - Pas du tout !
26:00 Allez, un véhicule électrique, est-ce que ça change la donne, s'il vous plaît ?
26:05 Madame, une bonne réponse.
26:06 - Attends, elle va me donner dans un instant.
26:07 Vous, vous choisissez la voiture électrique.
26:09 Ils abouquent l'élection, vous choisissez.
26:11 - Alors, moi, je réponds juste à l'idée de rester plus longtemps sur place.
26:14 Non, à cause de mon travail, car je ne peux pas être actrice en télétravail.
26:18 C'est un tout petit peu plus difficile, surtout au théâtre.
26:21 Ensuite, ça va être un peu compliqué d'y aller moins souvent,
26:25 pour ne pas voir le petit grandir.
26:27 On partage, cela dit.
26:29 Ma fille vient aussi, et puis voir ma famille au Québec.
26:33 Donc, effectivement, c'est extrêmement compliqué.
26:35 Je ne vois pas, sur l'avion, je n'arrive pas à trouver de solution.
26:40 - L'alternative, oui.
26:41 - Pas vraiment.
26:42 - Vous choisissez quoi, du coup ?
26:43 - Je ne sais pas.
26:44 Je fais les transports en public, toujours les transports en commun.
26:48 Le covoiturage, non, mais je n'utilise pas la bagnole, donc voilà.
26:52 - Vous avez une de bagnole ?
26:53 - Une voiture électrique, peut-être.
26:54 - Donc, ils prennent la même action ?
26:56 - Une voiture électrique.
26:57 - Une voiture électrique.
26:58 - Tous les deux, ils changent leur voiture.
26:59 - Et si je viens de chercher une voiture électrique, on peut en avoir deux.
27:02 - Et vous pouvez faire du covoiturage.
27:04 - Un covoiturage avec Daniel en voiture électrique.
27:06 - Nicolas Stoufflet, vous êtes avec qui dans le public ?
27:08 - Je suis avec Camille. Bonjour Camille.
27:10 - Bonjour.
27:11 - Vous habitez Paris XV, et vous êtes dans le même cas de figure que Zabou, Camille.
27:16 - Oui, en fait, mes parents habitent à La Réunion.
27:18 Donc, effectivement, pour aller les voir, je dois prendre l'avion.
27:21 - Vous êtes à 7,6 tonnes.
27:23 C'est votre bilan en carbone.
27:25 Comment faire avec la famille ?
27:27 On a de la famille à La Réunion.
27:29 Comment faire ? Il y a des compromis, il va y avoir des tensions.
27:31 Est-ce que vous avez concrètement pris une décision déjà ?
27:34 Parce que c'est vrai qu'un voyage par an à La Réunion, ça plombe votre bilan.
27:40 - Oui, effectivement.
27:41 Mais contrairement à Zabou, j'ai un travail qui peut me permettre de faire du télétravail.
27:45 Donc, je peux peut-être négocier avec mon entreprise pour rester plus longtemps à La Réunion.
27:50 - Et avec la famille ?
27:52 - Peut-être aussi faire un compromis avec eux.
27:54 Y aller peut-être une fois tous les deux ans ou un peu plus.
27:58 C'est aussi une question de sensibilisation par rapport à mes parents.
28:03 - Donc, on est en pleine négociation famille ?
28:05 - Voilà. C'est un peu source de conflit, on va dire.
28:08 - Ah oui, carrément.
28:09 - Un peu, quand même.
28:10 - Merci Camille.
28:11 - Merci Nicolas.
28:12 Clotilde, donnez-nous donc maintenant, avec les décisions, les engagements pris par Zabou et Daniel,
28:19 donnez-nous leur empreinte carbone.
28:22 - Alors, Zabou, avec les décisions prises, vous diminuez quand même de 150 kg, votre empreinte carbone.
28:30 - C'est pas top, toi ?
28:32 - C'est quand même toujours ça de gagner.
28:34 - 150 kg, là, on est sur la tonne.
28:36 - Toute émission est gagnée, c'est positif.
28:38 Daniel, vous aviez une empreinte plus forte sur la voiture et donc vous perdez encore une tonne, quasiment.
28:45 - Vous n'êtes plus qu'à 9 tonnes, Daniel.
28:47 - Je me sens un peu mince, presque.
28:49 - 71.
28:50 - Ah oui, c'est ça, c'est-à-dire que la différence, parce que les deux ont pris la même décision,
28:53 c'est-à-dire basculer en voiture électrique, sauf que Zabou l'utilise très rarement,
28:57 alors que vous, vous l'utilisez tous les jours, donc vous baissez beaucoup plus votre empreinte carbone.
29:01 Raphaël Gerson de l'ADEME, expliquez-nous l'impact des décisions de changer la voiture, de passer à l'électrique.
29:07 - Le secteur des transports, c'est clairement le secteur le plus émetteur de CO2, 30% de nos émissions.
29:15 On parle toujours de la voiture électrique, moi j'aimerais rappeler que 4 leviers sont disponibles pour décarboner notre façon de nous déplacer.
29:23 D'abord c'est de réduire nos déplacements, c'est l'action que vous n'avez pas choisie,
29:27 mais de voyager deux fois plus proche ou bien deux fois moins souvent.
29:30 Et l'auditrice téléspectatrice réussit à avoir 7,6 tonnes en voyageant une fois par an,
29:37 parce qu'elle en a fait un projet familial, parce qu'elle reste plus souvent sur place.
29:40 - Elle réduit de combien ?
29:42 - Le sien ne réduit pas, mais elle part de 7,6 tonnes alors qu'elle voyage une fois par an à la Réunion.
29:47 C'est ça que Camille nous a dit.
29:49 C'est quand même possible quand on en fait un projet familial,
29:52 quand on se dit au lieu de 2 tonnes par an, on va faire 10 tonnes en 5 ans.
29:56 On commence à lisser dans le temps et à en faire un projet familial.
29:59 Ce sont des solutions pour Zabou.
30:01 Un deuxième levier qui est fort, c'est faire ce qu'on appelle techniquement du report modal.
30:06 C'est remplacer quand c'est possible pour des distances courtes.
30:11 Les transports en voiture par la marche, le vélo ou les transports en commun.
30:14 Mais si on prend des transports en commun, on divise par 100 notre empreinte.
30:18 Ce sont des leviers très puissants.
30:20 Le troisième levier, c'est le levier que ne veut pas faire Daniel,
30:24 mais qui créerait pourtant du lien social, c'est de partager son véhicule.
30:27 On a un taux de remplissage de 1,08 à l'échelle nationale.
30:32 On est tout seul dans sa voiture.
30:34 Donc ça, très clairement, faire du covoiturage...
30:37 - On est bien dans la voiture tout seul, on est tranquille, on écoute la radio...
30:40 - Vous imaginez les gens qui doivent se farcir Daniel Morin dans la voiture le matin ?
30:45 - Se farcir pour parler des repas, très bien vu Léa Salamé !
30:48 - Alors, choisissez bien votre conducteur, mais en tout cas, vous pourrez réduire d'autant de passagers.
30:54 - Mais c'est la plus dure, le covoiturage. Soyons honnêtes.
30:59 - Et le dernier ?
31:01 - Bien sûr, la voiture électrique, mais là, il faut rappeler qu'on parle de voiture électrique légère.
31:06 Et qu'on parle de voiture électrique qui roule.
31:09 La vie de l'ADEME sur la voiture électrique, c'est deux chiffres.
31:11 C'est 100 000 km et c'est 60 kWh.
31:13 100 000 km, ça veut dire qu'il faut qu'elle ait roulé.
31:16 Il faut pour rentabiliser l'énergie nécessaire à sa construction.
31:20 Et cette énergie, elle sera d'autant plus grande que vous achetez plutôt un SUV électrique qu'une voiture légère.
31:25 Donc il faut que ça soit léger, avec une batterie de 60 kWh.
31:29 Donc on parle d'un petit véhicule électrique d'une tonne.
31:32 - Juste un mot sur l'avion. Parce qu'elle dit quand même quelque chose de très important Zabou Bretman.
31:37 Parce qu'on rigole, on rigole, mais il y a beaucoup de gens, dans votre cas Zabou,
31:40 qui ont soit de la famille, qui sont obligés de prendre l'avion puisqu'elle ne va pas aller aux Etats-Unis à la rame.
31:46 Et bon, moi je pense toujours à cette phrase de Jean-Marc Jancovici, qu'il avait dit à notre micro sur Inter.
31:52 L'idée des quatre vols par vie.
31:55 Comment elle fait, comment on fait pour quatre vols par vie ?
31:59 Comment ça peut être faisable ?
32:01 - Il n'y a que les riches qui volent. Il faut le dire aussi.
32:04 - Il n'y a que les riches qui volent.
32:06 C'est de moins en moins vrai.
32:08 - On va demander à Raphaël Gerson.
32:11 - Je suis désolée de vous dire, parfois l'avion est moins cher que le train qui vole dans quel sens ?
32:16 - Alors Raphaël Gerson.
32:18 - Je suis d'accord avec vous.
32:20 - Pour aller dans le sens de ce que dit monsieur dans le public,
32:28 les émissions sont proportionnelles au revenu.
32:31 Très clairement, les deux courbes sont linéaires.
32:34 Et on compare souvent l'aviation au numérique.
32:37 Parce que les deux sont responsables à l'échelle mondiale de 4% des émissions de gaz à effet de serre.
32:40 Sauf que le numérique, ça concerne tout le monde.
32:42 Alors que l'aviation concerne effectivement une minorité.
32:45 Maintenant, pour répondre à votre question Léa,
32:47 effectivement, l'année où vous faites un aller-retour Paris-New York à 1,4 tonnes,
32:52 ça va être compliqué de faire 2 tonnes cette même année,
32:55 en étant suffisamment sobre sur les autres postes.
32:58 - Ah, parce que Paris-New York, c'est 1,4 tonnes.
33:01 - Oui, un vol transatlantique, c'est ça.
33:03 - Je suis désolée Zabou.
33:05 - Non mais je sais, je le sais.
33:07 - En classé co, parce qu'en première, vous prenez deux fois plus de place, donc le ratio est pas le même.
33:10 - Avec la viande rouge en plus.
33:12 - Mais c'est pour ça que je dis, ne visez pas 2 tonnes par an,
33:15 par rapport à votre situation personnelle.
33:18 Lissez sur... Vous allez les émettre les 10 tonnes, mais lissez-les sur 5 ans.
33:22 Partagez-les avec votre fille, pour avoir une empreinte carbone plus équilibrée.
33:27 L'outil Nogest Climat de l'ADEME, qui permet de calculer son empreinte carbone,
33:31 que je vous encourage à faire, c'est possible de le faire en groupe.
33:36 Vous pouvez arriver à une moyenne de groupe qui va se rapprocher des 2 tonnes.
33:40 Et à partir de là, on peut commencer à se faire un projet,
33:43 et à voir ce qui est vraiment important pour nous,
33:46 et puis les autres postes de l'alimentation, etc.,
33:49 où on peut baisser pour compenser les émissions qu'on aura liées au transport.
33:53 - Et le télétravail ?
33:55 - Le télétravail, ça marche si on ne fait pas n'importe quoi.
34:00 Ça permet de baisser nos émissions, il y a une étude de l'ADEME sur ce sujet,
34:04 de 70% au niveau des transports.
34:07 Par contre, si entre midi et 2, on va au même endroit, voilà.
34:10 Et ça permet aussi de réduire les émissions liées au chauffage et à la consommation,
34:17 parce que chez nous, on va en consommer davantage,
34:20 mais du coup, on va en consommer beaucoup moins au bureau.
34:22 Donc on va peut-être augmenter de 5% chez nous, mais moins de 20% au bureau.
34:25 Mais bien sûr, il ne s'agit pas d'avoir des open spaces avec un pèlerin dedans,
34:28 qui sont chauffés comme d'habitude.
34:30 Il faut, encore une fois, baser.
34:32 - Avec France Inter, on se décarbone.
34:35 - 2045.
34:37 - Voilà, c'est l'heure de la dernière manche.
34:40 Nous sommes toujours en direct avec le public du studio 104 de la Maison de la Radio.
34:45 On en vient à la dernière partie.
34:48 On a essayé de réduire notre empreinte carbone dans le secteur de l'alimentation,
34:53 de l'énergie et des transports.
34:55 Des décisions individuelles et des décisions collectives ont été prises.
35:00 Et on va en venir maintenant à la consommation.
35:02 - Oui, c'est le quatrième secteur ce matin, le temps a filé.
35:05 Il est 9h40 en vrai, mais nous, nous sommes déjà en 2045.
35:10 La société a évolué, des lois ont été appliquées, les lois prises par vous,
35:14 Madame la Présidente et Monsieur le Premier ministre.
35:16 Depuis 2035, par exemple, dans l'Union Européenne,
35:19 les voitures neuves n'ont plus de moteur thermique, puisqu'on est en 2045.
35:23 La France a développé des RER dans ses grandes métropoles.
35:26 C'était la promesse d'Emmanuel Macron, on verra s'il le fait vraiment.
35:29 Et donc, l'empreinte carbone des Français a encore baissé.
35:32 Avant de lancer le dernier tour sur la consommation, Clotilde Cohen du Jardin,
35:35 pouvez-vous nous dire où on en est de l'empreinte carbone, là, en 2045 ?
35:41 Alors, en 2045, avec toutes les grandes mesures qu'ont pris nos gouvernements,
35:45 dont le gouvernement de Charline, nous sommes à 5,23 tonnes en moyenne par personne
35:50 pour la population.
35:52 D'accord.
35:53 Avant de démarrer ce dernier tour.
35:54 Donc on rappelle qu'en 2023, on était à 9,05 tonnes de moyenne par personne en France.
35:58 Aujourd'hui, en 2045, on est à ?
36:01 À 5,23 tonnes.
36:02 Quel bon bilan !
36:04 Non mais c'est déjà pas mal !
36:05 C'est déjà très bien, on est presque divisé par deux déjà.
36:08 Et il nous reste encore une série d'exemples d'actions pour aller encore plus bas.
36:11 Oui, ça c'est le verre à moitié plein, c'est qu'on a déjà quasiment divisé par deux.
36:15 Sauf que si notre objectif c'est d'arriver aux 2 tonnes par personne et par an en 2050,
36:20 il nous reste 5 ans pour y arriver.
36:21 Il nous reste 5 ans, mais c'est pas binaire.
36:23 C'est-à-dire que si on finit à 5 tonnes même, versus 2 tonnes,
36:26 c'est quand même beaucoup mieux que d'être resté à environ 10 tonnes par personne, par habitant.
36:30 Et donc maintenant, le gouvernement doit prendre des décisions sur la consommation,
36:36 un pacte sur les achats des Français, leur manière de s'habiller, de se divertir.
36:41 Clotilde va vous proposer des choix, des alternatives.
36:46 2050 approche, alors attention, faites les bons choix.
36:50 Clotilde, 4 actions possibles.
36:52 4 actions possibles sur la consommation générale.
36:54 La première, généraliser l'économie circulaire et favoriser le développement des magasins de seconde main
36:59 et des ateliers de réparation.
37:01 La seconde, privilégier les produits importés bas carbone et aider à la décarbonation des autres pays.
37:07 Oui, j'avais appris ça à l'ENA déjà, je me rappelle.
37:09 Sensibiliser massivement et inciter à mettre en place des bonnes pratiques
37:14 sur la mutualisation, le gaspillage alimentaire.
37:17 Et la quatrième, renforcer la réglementation et taxer les pratiques les plus carbonées
37:21 pour les individus et les entreprises.
37:23 J'adore ça, réglementer.
37:25 Oh, ça me fait des trucs dans le bas du dos.
37:27 Alors, monsieur le Premier ministre, grand corps malade.
37:29 Vous avez 3 actions à prendre.
37:31 On a droit à 3.
37:33 Alors, on s'est concerté sur une première, n'est-ce pas ?
37:35 On s'est concerté, c'est elle qui a choisi, c'est la présidente.
37:37 Allez-y, allez-y, madame la présidente.
37:39 Alors, généraliser l'économie circulaire, favoriser le développement des magasins de seconde main.
37:44 C'est-à-dire, moi, je dirais, créer un choc d'économie circulaire, si vous êtes bien d'accord.
37:48 J'adore, j'adore ce...
37:50 Ne me flattez pas.
37:51 Alors, monsieur le Premier ministre, je vous propose une deuxième,
37:53 comme ça au moins vous aurez fait une action.
37:55 3 sur 4. Sensibiliser massivement et inciter à mettre en place des bonnes pratiques.
37:59 Mais au-delà de sensibiliser, plus sérieusement,
38:01 est-ce que ce serait pas mieux, madame la présidente, de légiférer ?
38:04 C'est-à-dire sensibiliser, faire des campagnes de pub, c'est bien.
38:06 Mais est-ce qu'on peut pas contraindre un peu plus les pratiques de nos citoyens ?
38:11 J'ai confiance en nos citoyens.
38:13 On va commencer par sensibiliser, on va pas les brusquer.
38:15 Et puis après, craque dedans si ça nous plaît pas.
38:18 Et donc la troisième option, c'est réglementer, quoi.
38:20 Moi, j'aurais dit privilégier les produits importés bas carbone.
38:24 C'est-à-dire qu'il faut enfourcher le tigre de cette mesure
38:28 pour aider la décarbonation des autres pays aussi, voyez-vous.
38:32 Enfourchons le tigre. Nicolas Stoufflet, vous êtes avec un auditeur dans le studio 104.
38:37 Qu'est-ce qu'il choisit ?
38:38 Oui, Nicolas, je suis avec Johan. Bonjour Johan.
38:40 Johan, il a une particularité, il était avec nous, mais en fait il habite Barcelone, en Espagne.
38:44 Je sais pas s'il est venu en train.
38:46 En train, en train.
38:47 En train, très bien.
38:48 Il est venu avec ses enfants, Nicolas. Vous pouvez bien dire qu'il est venu avec ses enfants, qui sont dans la salle.
38:53 Il est venu en famille, en effet, Johan.
38:56 Alors, la consommation, vous avez déjà engagé, vous avez déjà pris des décisions pour réduire votre empreinte carbone, qui est de 7,10.
39:04 Vous voulez aller plus loin en matière de consommation de biens.
39:07 Alors, effectivement, on essaye d'aller plus loin.
39:10 Ça commence déjà par acheter moins.
39:12 On s'aperçoit qu'on a rarement besoin d'acheter à nouveau.
39:15 Donc, on achète moins.
39:16 Et quand on doit acheter, on passe beaucoup par des plateformes de seconde main ou des brocantes.
39:21 Et on s'aperçoit que ça marche bien.
39:23 On peut trouver à peu près tout ce qu'on veut.
39:25 Et en matière d'habillement, et vous avez des enfants, est-ce que le seconde main, c'est quelque chose qui les séduit ?
39:30 Alors, le seconde main, c'est…
39:33 Par exemple, pour moi, j'ai un pantalon acheté sur une plateforme online de seconde main et des chaussures achetées sur une brocante.
39:38 Oui, c'est top, d'ailleurs.
39:39 Mais, merci.
39:40 Mais par contre, c'est vrai qu'on n'est pas toujours parfait.
39:44 J'ai une fille qui est adolescente, qui aime bien la mode.
39:47 Et on va faire des courses avec elle.
39:48 Donc, on essaye… Il y a une petite partie d'éducation aussi.
39:51 Mais on essaye de faire du mieux possible, en fait.
39:54 Tu as quand même 14 enfants, Johan. Il faudra peut-être en faire un petit peu moins.
39:57 Parce que là, des violents carbones tu suis tout le monde.
39:59 Grosse discussion à table, alors, en famille.
40:01 Un dernier mot, Johan.
40:02 Les écrans, alors.
40:04 Est-ce qu'on change les téléphones le moins souvent possible, par exemple ?
40:07 Vous arrivez à faire passer ce message ?
40:09 Vous allez y arriver avec vos enfants, nombreux ?
40:11 Alors, déjà pour le petit, il n'a pas encore d'écran, bien qu'il pousse très fort.
40:15 Donc, voilà, un problème de moins.
40:16 Et pour la grande, effectivement, par exemple, elle a cassé son écran il n'y a pas très longtemps.
40:20 Et pour l'instant, elle utilise…
40:22 Oui, on le voit, l'écran cassé. C'est très tendance.
40:24 Elle utilise un téléphone avec un écran cassé.
40:26 Et on le changera certainement. Mais on prend le temps.
40:29 On repousse les chiances.
40:31 Merci, Johan.
40:32 Et merci à vous, Nicolas.
40:34 Alors, Raphaël Gerson, reprenons quelques éléments sur le fait de favoriser le développement des magasins de seconde main,
40:44 les ateliers de réparation. Là, on a un vrai levier.
40:47 Oui, on a un vrai levier parce que ça permet de réduire l'empreinte carbone de nos biens de consommation de façon significative
40:54 en allongeant leur durée de vie et donc en rentabilisant toute l'étape de production qui est très énergivore.
41:01 Si je prends l'exemple d'un lave-linge qui dure deux ans, il aura émis 300 kg de CO2, soit 150 kg par an.
41:09 Sur dix ans, il aura émis 450 kg de CO2.
41:13 Donc, vous avez divisé l'empreinte parce que ça fait 45 kg par an.
41:17 Donc, vous avez divisé l'empreinte par trois.
41:19 Je n'ai pas compris, moi.
41:21 C'est quoi l'histoire du lave-linge ? Réexpliquez.
41:23 En fait, un lave-linge...
41:24 On est des rapaces.
41:26 Non, pas du tout.
41:28 Un lave-linge, c'est vrai pour tous les appareils électroménagers ou numériques.
41:33 L'empreinte de la production de ces appareils est significative.
41:38 Et ensuite, il y a l'empreinte liée à l'usage de ces appareils.
41:41 Et donc, forcément, en allongeant leur durée de vie, vous lissez leur impact carbone sur beaucoup plus d'années
41:48 que si vous allez, au bout de deux ans, en racheter un nouveau.
41:51 Et sur un jean de seconde main ?
41:53 Un jean de seconde main, chaque jean, c'est 25 kg de CO2 évité.
41:57 Il y a un petit t-shirt en coton ? On est à combien ?
42:01 On est plutôt autour de 7.
42:03 Mais en France, on s'en achète un par personne par mois.
42:06 Dis donc, je le note.
42:07 Un t-shirt par mois, on s'achète ?
42:09 Un t-shirt par mois, on s'achète ?
42:11 Par personne, en moyenne.
42:12 Donc, c'est pour ça qu'il faut envisager la seconde main, la réparation, l'allongement de la durée de vie,
42:17 s'acheter des bons basiques qui tiennent.
42:20 Clotilde, les décisions qu'ils ont prises, la Présidente et le Premier ministre, ça a fait baisser de combien ?
42:26 Alors, attention, parce que ça va être notre résultat final.
42:29 Ah, c'est le résultat final ? Alors mettez-nous le gong !
42:32 Mettez-nous le gong !
42:33 Attendez, ça va arriver.
42:35 Oui, on joue le bilan carbone du gong et des écrans, je ne vous explique pas.
42:38 Gong et nous !
42:40 Avec France Inter, on se décarbone.
42:43 2050.
42:45 Eh oui.
42:46 Voilà, on y est.
42:47 Il est 9h48 et nous sommes en 2050.
42:49 Et je suis toujours au pouvoir avec Grand Corps Malade.
42:51 Vous êtes toujours au pouvoir depuis 27 ans, Charline.
42:55 Vous êtes au pouvoir avec Grand Corps Malade.
42:57 J'ai eu une patate, hein, Grand Corps !
42:58 La réforme institutionnelle, là, ça a été quelque chose.
43:01 Là, c'est la Corée du Nord.
43:03 Non, c'est Coutine. Charline Coutine.
43:05 Voilà.
43:06 Ça fait 27 ans, donc je rappelle à nos auditeurs, si vous le prenez en direct,
43:11 si vous le prenez maintenant, on est en direct dans le studio 104 de France Inter.
43:15 On a commencé l'émission en 2023 et on essaye tous de baisser notre empreinte carbone.
43:21 Donc, Daniel Morin a déjà pas mal baissé sa empreinte carbone,
43:24 parce qu'il est passé de 13 tonnes consommées par an de CO2 à 9 tonnes.
43:29 Maintenant, ça fait 50 minutes qu'on joue Clotilde Cohen du Jardin.
43:34 Est-ce qu'on a été bon ? On est en 2050.
43:37 Est-ce qu'entre les décisions prises par Zabou Bretman et Daniel Morin
43:41 au niveau des citoyens et celles prises au niveau du couple exécutif du gouvernement
43:45 de Charline Vanhoenacker, la présidente, et du Premier ministre, Grand Corps Malade,
43:49 est-ce qu'on a fait sensiblement baisser notre empreinte carbone ?
43:52 Alors, je vais pas faire durer le suspense, mais c'est quand même plutôt pas mal.
43:55 En quelques minutes, finalement, on a joué pendant largement moins d'une heure
43:58 et avec quelques exemples d'actions, il y en a plein d'autres.
44:02 Nos deux invités ont tous les deux baissé leur empreinte carbone de 50%.
44:07 - Oh là là là là ! Ça s'applaudit, non, quand même ?
44:10 - Ça s'applaudit. Et alors ?
44:12 - Attendez. Ça veut dire que Zabou... Donnez des chiffres.
44:15 Zabou, qui était en 2023 à plus de 15 tonnes, elle est à 8,75 tonnes.
44:23 - Oh, je sais pas. Bah si, c'est bien. C'est vrai, ce que je fais bien.
44:26 - Bah oui, c'est vrai, Zabou. - Quand même, on parle que des trucs que je fais pas bien.
44:29 - Mais surtout, en lançant une dynamique sociale aussi avec un gouvernement
44:34 qui prend des actions fortes et qui agit au niveau collectif,
44:37 la population française est en moyenne à 4,4 tonnes par an.
44:43 - Oh là là là ! - Pas 2 tonnes, c'est dur, hein ?
44:45 - Bah oui, c'est dur, c'est vrai. Elle a raison, Zabou. On n'y est pas à 2 tonnes.
44:48 - On n'y est pas du tout à 2 tonnes, alors.
44:50 - On a réduit de plus de 50%. On est presque à 60% de réduction des gaz à essence.
44:54 - Donc le message, pour être maintenant sérieux, c'est quoi ?
44:57 C'est qu'on peut baisser sensiblement, que l'objectif des 2 tonnes par personne et par an en 2050,
45:06 on va pas les atteindre. C'est ce que vous nous dites, mais qu'il faut pas déprimer pour autant.
45:10 - Alors, premièrement, on est sur un jeu et on l'a mis qu'à un nombre très limité d'actions.
45:14 Il y en a plein de choses. L'atelier habituellement se joue en 3 heures avec plusieurs thématiques.
45:19 On alterne plus de choses, donc là c'était vraiment une version spéciale inédite pour France Inter.
45:23 - Mais il y a des gens qui arrivent aux 2 tonnes à la fin ?
45:25 - Individuellement, il y a des gens qui arrivent aux 2 tonnes à la fin, tout à fait.
45:28 Et surtout, encore une fois, peut-être que si l'objectif paraît fort, concentre-nous sur la trajectoire.
45:34 Il faut réduire, et il faut réduire vite, maintenant.
45:37 Et si l'objectif final peut faire peur ou se paraît un peu loin, concentre-nous sur la trajectoire,
45:45 sur la réduction actuelle des émissions, et on verra bien en plus où ça va nous emmener.
45:50 - On peut y arriver, Raphaël Gerson ?
45:52 - On peut y arriver ou on peut s'en approcher.
45:54 Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que chaque demi-degré, il sera bon à prendre.
45:59 Entre un monde à 1,5°C, 2°C, ou 2,5°C, 3°C, voire plus de 3°C, ça n'a rien à voir.
46:06 C'est la comparaison que fait souvent François Gemmene,
46:08 mais votre température du corps à 37°C, c'est un corps en bonne santé.
46:12 Au-delà de 40°C, le pronostic vital est engagé.
46:15 Donc en 3, 4°C, on est passé d'un état de bonne santé à un état de mort clinique.
46:20 Et c'est pareil pour la planète.
46:21 Donc chaque demi-degré va être bon à prendre.
46:24 Et là, ce que vous avez réussi à faire ce matin, c'est quand même assez significatif.
46:28 Après, on s'est amusé ce matin, mais il ne faut pas perdre de vue que c'est des changements profonds
46:33 de nos modes de vie, de notre façon de consommer, de notre façon de produire.
46:37 Et donc c'est une transition qui met du temps, et c'est pour ça qu'il faut l'enclencher dès maintenant.
46:40 - Alors Clotilde, vous avez donné le score de Zabou qui est passé de quasiment 16 en 2023 à 8 en 2050.
46:48 Daniel Morin partait d'un peu plus de 13. Il arrive à combien à la fin ?
46:52 - À 6 tonnes.
46:53 - Ah dis donc !
46:55 - Oh la vache, c'est tout mince !
46:57 - Alors ?
46:58 - C'est ce modèle que vous êtes pour nous, mon cher Daniel.
47:01 Je ne pensais pas dire ça, mais vous êtes un peu mon modèle ce matin.
47:04 - Je m'en prends, Léa.
47:05 - Il fait du 36, maintenant.
47:06 Est-ce que vous avez calculé l'empreinte carbone de Charline Vanhoenacker et de Grand Corps Malade ?
47:10 - J'ai pas avec l'évolution.
47:11 Donc on peut rester sur la moyenne de la population.
47:14 A priori, on va dire que notre exécutif représente la population et qu'on pourrait être à 4,4 tonnes en moyenne en 2050.
47:21 - Donc c'est possible.
47:22 - C'est possible, c'est réjouissant.
47:23 - Et jouez avec le gouvernement la prochaine fois.
47:26 Invitez les ministres, jouez avec eux.
47:29 - On a travaillé avec les Gopi Kami Mystérielles et ils ont participé à la toute petite émission.
47:33 - Et c'était quoi leur empreinte carbone ? Vous allez pas le dire ? Vous gardez ça secret ?
47:38 - Surtout que je ne les connais pas tous par cœur.
47:41 - Nous non plus.
47:42 - Vous avez des petites archives, non ?
47:44 - Non mais les berlines avec les Harry Mottard et Clotilde.
47:47 - Cette association 2 tonnes, tous les auditeurs qui nous écoutent ce matin, tous ceux qui sont là aussi dans le Studio 104,
47:53 ils peuvent tous aller faire le test.
47:55 Comment on fait ? Moi j'ai envie de le faire, je vais vous le dire.
47:58 Moi personnellement j'ai envie de le faire.
48:00 Est-ce qu'il faut 3 heures pour le faire vraiment ou on peut le faire plus vite sur Internet ?
48:04 - Il y a deux choses.
48:05 Il y a calculer son empreinte carbone et dans ce cas-là vous avez plusieurs calculateurs qui existent
48:08 dont celui de 2 tonnes ou celui de nos gestes climat que Raphaël mentionnait qui est celui de l'ADEME.
48:13 Et après l'atelier 2 tonnes en fait c'est un atelier où l'empreinte carbone c'est vraiment le point de départ
48:19 et l'idée après c'est de réfléchir à un groupe de 10-15 personnes
48:22 comment je construis un scénario de transition pour la France.
48:24 Donc on a une échelle individuelle, on va prendre des actions,
48:27 on en a donné quelques exemples mais il y en a plein d'autres
48:29 et on va prendre aussi des actions collectives et là on fait aussi des mises en situation
48:33 pour se mettre en position de décideur et se demander comment...
48:35 - Et ça on peut s'inscrire sur Internet si on veut participer ?
48:37 - Oui, on peut s'inscrire sur le site de 2 tonnes, donc le chiffre 2 tonnes, to2nes.org
48:41 et il y a des ateliers partout en France, on a une communauté de 7000 animateurs et animatrices.
48:45 - Je savais que ça va exploser là. Bon courage !
48:47 - Oui on leur a dit qu'il va falloir planifier des ateliers
48:51 et il y en a en ligne aussi si jamais il n'y en a pas juste à côté de chez vous.
48:54 - Raphaël Gerson, vous l'avez dit, on a joué ce matin mais il y a des choix,
48:58 des changements de mode de vie qu'il va falloir faire
49:01 qui posent la question de l'acceptabilité sociale.
49:05 Est-ce que vous croyez que nous sommes prêts à changer nos habitudes,
49:11 parfois très profondément ?
49:13 - Oui, je crois beaucoup à la sensibilisation parce que la transition écologique
49:18 ce n'est pas évident, c'est systémique, on ne sait pas toujours par quel bout le prendre.
49:21 Et pour ça, puisqu'on parle de sites à consulter,
49:24 moi je vous encourage bien sûr à 2 tonnes, bien sûr à nogesteclimat.fr,
49:28 je vous encourage aussi à aller sur le site de l'ADEME Academy,
49:31 academy.ademe.fr, où il y a vraiment une possibilité de monter en connaissances,
49:36 en compétences sur le sujet, et il y a même un site dédié pour les jeunes
49:39 qui s'appelle mtater.fr, pour comprendre les enjeux de la transition écologique
49:46 et donc finalement, comprendre pourquoi ces changements sont nécessaires
49:50 et voir que ces changements, ils sont possibles,
49:52 et ce n'est pas que du renoncement, c'est aussi...
49:55 - Et ce n'est pas que foutu, c'est ça aussi.
49:57 - Oui, et c'est aussi à terme bénéfique pour la santé bénéfique.
50:01 - Alors, oui.
50:02 - Non, non, non, il peut y avoir un bonheur là-dedans, dans ce chemin-là.
50:06 - Un bonheur dans les 2 tonnes.
50:08 - Non, mais quand on demande les préoccupations de 1er ordre des Français,
50:14 c'est toujours sécurité, santé, ensuite c'est le pouvoir d'achat,
50:19 parfois le pouvoir d'achat est même devant, et puis après il y a la transition écologique.
50:23 Les 3 vont ensemble, il faut juste changer notre rapport au temps.
50:26 - Un mot chacun pour terminer, merci à tous les 4 d'avoir joué.
50:29 Qu'est-ce que ça vous a inspiré ce jeu ? Qu'est-ce que ça vous a inspiré Zabou ?
50:32 D'abord merci d'avoir accepté de jouer avec nous et nous dire la vérité.
50:35 - Ah bah oui, parce que j'aurais pu tricher.
50:37 - Ah bah oui, vous auriez pu tricher, vous auriez pu dire
50:39 "je ne vais qu'une fois tous les 10 ans aux Etats-Unis voir ma fille".
50:42 - Mais c'est pas intéressant pour ce qu'on est en train de faire là.
50:45 - Qu'est-ce que ça vous inspire alors ?
50:47 - Ce qui est terrible, c'est que je le sais, j'ai des parents qui étaient écolos,
50:51 on était en 70, ils me disaient déjà, je savais tellement de choses,
50:55 ils prévoyaient tellement de choses, on savait, on savait déjà,
50:59 en 70 ils savaient déjà.
51:01 Donc je ne peux être qu'extrêmement concernée avec cette espèce d'inquiétude permanente
51:07 de me dire "merde, mon empreinte carbone elle est pas terrible quoi".
51:10 Je le sais, de toute façon, en faisant le test.
51:12 - Et bah on compose. Et là la bonne nouvelle c'est que vous êtes descendu à 8.
51:15 - Bah c'est ça. - Vous êtes descendu à 8. Grand corps malade.
51:17 Qu'est-ce que ça vous inspire ce jeu ?
51:18 - Je trouve ça très très bien, malheureusement tous les français ne sont pas comme les parents de Zabou
51:22 et ne sont pas écolos depuis les années 70.
51:24 Donc il y a encore beaucoup de gens qui doutent de tout ça,
51:27 il y a pas mal encore de sceptiques et je pense que continuer de sensibiliser
51:31 ce genre d'action, les ateliers de tonnes etc.
51:33 Bah il faut continuer. Je pense qu'il y a une génération qui arrive
51:35 qui est beaucoup plus lucide que nous là-dessus et tant mieux.
51:39 Mais il n'y a pas que des jeunes, il y a encore plein de gens qui consomment trop
51:42 et qui consomment mal, donc continuons.
51:44 - Un mot chacun, Charline ?
51:45 - Moi je suis... ça a augmenté mes connaissances, par exemple sur les services,
51:49 j'ai de très bons résultats parce que je suis écolo depuis 30 ans sur les transports,
51:52 le logement, l'alimentation, mais les services, par exemple les sorties,
51:55 boire des coups ou aller au théâtre ou au cinéma etc.
51:58 j'explose le... et ça je m'en suis rendu compte et je ne le savais pas,
52:01 donc je vous encourage à faire ce test.
52:02 - Et ça se voit ?
52:03 - Ça se voit, merci.
52:04 - Daniel, d'un mot ?
52:05 - Arrêtez de boire.
52:06 - J'ai trouvé ça hyper positif, comme quoi on peut agir sans faire trop d'efforts,
52:09 mais pour que ça marche vraiment, là je rebondirai sur ce que disait
52:11 Grand Corps Malade tout à l'heure, sensibiliser c'est bien,
52:14 mais légiférer je pense que ce sera beaucoup plus efficace,
52:16 beaucoup plus rapidement.
52:17 - Je rappelle juste, merci à tous les 4 d'avoir participé à cet atelier,
52:21 merci Raphaël et merci Clotilde, merci à vous qui êtes venus dans le studio 104.
52:25 Le nouvel album de Grand Corps Malade s'appelle "Reflet"
52:28 et écoutez particulièrement la chanson "2083",
52:31 il vient juste de sortir à sa cartonne déjà.
52:33 - Oui merci.
52:34 - Et Zabo, on attend de vous voir dans cette mise en scène de "Zazie dans le métro"
52:38 de Raymond Queneau en comédie musicale qui sera tournée à partir de mars prochain.
52:42 - Vous pouvez y aller dans le métro !
52:43 - Bah oui, dans le métro !
52:44 - Il est en grève !
52:45 - Et merci au public du 104 d'être venus ce matin.
52:50 Les infos à suivre sur Inter.

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