Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 -Bonsoir à tous.
00:00:01 Ravis de vous retrouver en direct sur CNews
00:00:03 en ce jeudi soir.
00:00:04 "Soir Info" vous accompagne jusqu'à minuit
00:00:07 pour décrypter l'actualité.
00:00:08 Je vous fais les présentations du soir.
00:00:11 Le temps de saluer Maureen Vidal
00:00:12 pour l'essentiel à retenir de ce 7 décembre 2023.
00:00:15 Bonsoir, Maureen. -Bonsoir, Julien.
00:00:17 Bonsoir à tous. La flamme de l'espoir en Israël
00:00:20 avec le premier allumage des bougies de Hanouka,
00:00:23 de mois jour pour jour après l'attaque sanglante du Hamas.
00:00:26 A-t-elle à vivre en honneur aux otages
00:00:28 qui sont retenus dans la banque de Gaza ?
00:00:30 De nombreux Israéliens et familles
00:00:32 sont venus pour débuter la célébration
00:00:34 de cette fête juive de l'espoir.
00:00:36 La communauté juive de France sous haute protection
00:00:39 avec la fête de Hanouka qui débute ce soir.
00:00:41 Gérald Darmanin appelle à une extrême vigilance
00:00:44 au vu de la situation au Proche-Orient et en France.
00:00:47 Le ministre de l'Intérieur a déclaré
00:00:49 que tous les lieux de culte juif étaient placés
00:00:51 sous protection de la police et de la gendarmerie.
00:00:54 À Nice, un adolescent de 17 ans déferré
00:00:57 par un policier réserviste. Les faits se sont déroulés
00:00:59 dans un quartier à proximité du commissariat de l'Ariane.
00:01:02 Le policier en civil se trouvait à un arrêt de bus
00:01:05 lorsque plusieurs jeunes l'ont visé avec des mortiers.
00:01:08 Un choc émotionnel pour l'agent.
00:01:10 4 mineurs impliqués, 2 de 17 ans placés en garde à vue
00:01:13 et 2 de 12 ans en retenue pour 12h.
00:01:15 Enfin, tension entre la mairie de Paris et le gouvernement.
00:01:18 L'hôtel de ville souhaite baisser de 70 à 50 km/h
00:01:21 le périphérique parisien dès fin 2024.
00:01:23 Le ministre des Transports Clément Bonnet a affirmé
00:01:26 qu'il ne cédera pas cet abaissement à court terme,
00:01:29 le qualifiant de "mauvaise idée".
00:01:30 Le 1er adjoint au maire a déclaré que la municipalité
00:01:33 compte bien mettre en place cette mesure
00:01:36 malgré l'opposition du gouvernement.
00:01:38 -Merci, chère Maureen.
00:01:39 On vous retrouve dans une trentaine de minutes
00:01:42 pour un nouveau point actu.
00:01:43 Parmi nous, ce soir, pour évoquer l'actualité,
00:01:46 Karima Breg, de la rédaction de CNews.
00:01:48 Bonsoir, Karima. A vos côtés, Eric Tegner,
00:01:51 directeur de la rédaction de Livre Noir.
00:01:53 Bravo pour cette superbe veste.
00:01:55 Alexandre Devecchio est avec nous,
00:01:57 rédacteur en chef,
00:01:58 Ophi Garo, sobriété, élégance,
00:02:00 à votre image.
00:02:02 Philippe Guibert.
00:02:03 -Ca va ? -Sans commentaire.
00:02:05 -Ca vous va, Julien ? -Bonsoir.
00:02:06 C'est tout ce que je dirais.
00:02:08 Ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:02:12 Merci, Yohann Uzaé, d'être avec nous.
00:02:14 Journaliste à la rédaction politique.
00:02:16 Rien à dire, Yohann.
00:02:17 On va marquer une très courte pause,
00:02:20 se retrouver avec plus de sérieux,
00:02:22 et on va évoquer les sujets d'actualité.
00:02:24 Une image qui commence déjà à faire polémique.
00:02:27 Merci à nos confrères de Radio-Chalom,
00:02:29 d'ailleurs, de nous avoir fournis.
00:02:31 Le président de la République célèbre une cérémonie religieuse,
00:02:35 les premières bougies allumées de Chanukah
00:02:37 au Palais de l'Elysée.
00:02:39 Beaucoup sont choqués, notamment sur les réseaux sociaux.
00:02:42 On entendra les commentaires en plateau.
00:02:44 ...
00:02:48 -Chut.
00:02:49 -Nous sommes de retour sur le plateau de Soir Info.
00:02:52 Des invités un peu dissipés, mais ça va mieux.
00:02:55 Karim Abrik, Yohann Uzaé, Philippe Guibert,
00:02:57 Alexandre Devecu, Eric Tegner m'accompagnent.
00:03:00 C'était il y a deux mois, jour pour jour.
00:03:02 On retrouve bien sûr notre sérieux,
00:03:05 l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre dernier en Israël.
00:03:08 Les combats, deux mois après,
00:03:10 se poursuivent dans la bande de Gaza,
00:03:12 dans le sud, précisément,
00:03:13 inquiets de la situation humanitaire à Gaza.
00:03:16 Le secrétaire général de l'ONU a de nouveau appelé
00:03:19 pour un cessez-le-feu, déclenché même une procédure rare
00:03:22 pour attirer l'attention du Conseil de sécurité
00:03:25 de l'ONU, s'attirant les foudres d'Israël,
00:03:27 qui l'accusent de soutenir le Hamas.
00:03:29 L'avancée terrestre, elle, se poursuit pendant ce temps-là.
00:03:33 Résumé des dernières heures avec Camille Guédon.
00:03:35 -Les combats font rage dans le sud de la bande de Gaza.
00:03:39 Alors que l'armée israélienne poursuit son avancée
00:03:41 dans la ville de Hanyounès,
00:03:43 elle affirme avoir tué des terroristes du Hamas,
00:03:46 frappé des dizaines de cibles terroristes
00:03:49 et détruit environ 30 entrées de tunnels.
00:03:51 Benyamin Netanyahou a affirmé que Tsahal
00:03:53 encerclait la maison du chef du Hamas.
00:03:55 -J'ai dit que nos forces pouvaient atteindre
00:03:58 n'importe où dans la bande de Gaza.
00:04:00 Aujourd'hui, elles encerclent la maison de Sinwar.
00:04:03 Sa maison n'est peut-être pas sa forteresse
00:04:06 et il peut s'échapper, mais ce n'est qu'une question de temps
00:04:09 avant que nous l'attrapions.
00:04:11 -Hier, le secrétaire général de l'ONU,
00:04:13 Antonio Guterres, a de nouveau appelé
00:04:15 à un cessez-le-feu humanitaire.
00:04:17 Il signifie ces combats dans le sud de la bande de Gaza.
00:04:20 Les hôpitaux croulent sous les blessés.
00:04:23 L'hôpital Nasser de Hanyounès, submergé par l'afflux de blessés,
00:04:26 est à court de personnel et de fournitures.
00:04:29 -Le manque d'ambulances et de moyens de transport
00:04:31 rend cette période extrêmement difficile pour nous.
00:04:34 La situation est catastrophique dans tous les sens du terme.
00:04:37 Le manque de ressources médicales signifie
00:04:40 que nous ne pouvons pas soigner les blessés dans cet état.
00:04:43 -Selon l'ONU, depuis le début du conflit,
00:04:46 1,9 million de personnes ont été déplacées par la guerre
00:04:49 dans la bande de Gaza.
00:04:50 -Alexandre Devecchio, un premier commentaire.
00:04:53 Deux mois, jour pour jour, donc,
00:04:55 et à mesure que les bombardements se succèdent,
00:04:57 la communauté internationale, on le voit,
00:05:00 est de plus en plus préoccupée, Israël, par conséquent,
00:05:03 de plus en plus isolée.
00:05:04 -Oui, mais moi, je crois, comme Frédéric Ancel,
00:05:07 qui a fait quelques annonces,
00:05:09 qui a fait des annonces sur les territoires,
00:05:12 Frédéric Ancel, qui est géopolitologue spécialiste
00:05:15 de la région, qui a fait une interview pour Le Figaro,
00:05:18 deux mois après, et qui dit que cette fois,
00:05:20 Israël ira jusqu'au bout, car c'est existentiel pour eux.
00:05:23 Je crois que quand une nation, à part si elle est suicidaire,
00:05:27 ce qui peut arriver aujourd'hui à certains pays,
00:05:29 mais quand une nation est menacée d'un point de vue existentiel,
00:05:33 elle va jusqu'au bout et toutes les pressions internationales
00:05:37 ne servent à rien.
00:05:38 Ils ont un objectif, qui est l'anéantissement du Hamas.
00:05:41 L'anéantissement, peut-être qu'on s'exprime mal.
00:05:44 Il ne s'agit pas d'anéantir le Hamas en tant qu'idéologie,
00:05:47 car ça dépasse même la Banque de Gaza, l'idéologie du Hamas,
00:05:50 mais il s'agit d'anéantir ses capacités à nuire,
00:05:53 et là, Frédéric Ancel dit...
00:05:55 -Ca dépasse pas les frontières de Gaza, ça aussi ?
00:05:58 -C'est tout à fait... Non, mais il pense
00:06:00 qu'en tout cas, leur capacité de projection,
00:06:03 de terrorisme, leur capacité de nuisance,
00:06:05 sont tout à fait...
00:06:07 Il est tout à fait possible pour Israël
00:06:09 de les anéantir et de les éliminer,
00:06:11 et que tant que ce ne sera pas fait,
00:06:13 ils ne s'arrêteront pas.
00:06:15 On peut les comprendre,
00:06:16 parce que leur survie, je crois, est en jeu.
00:06:20 Il faut bien voir qu'il y a l'ESBOLA de l'autre côté,
00:06:23 et que de toute façon, s'ils s'arrêtent au milieu du Gaze,
00:06:26 c'est là où le terrorisme va se reconstruire,
00:06:29 si le terrorisme a les moyens de le faire,
00:06:31 car il y aura eu des morts pour rien.
00:06:33 Maintenant, ils sont engagés, et je pense que,
00:06:36 dans leur logique, c'est compréhensible
00:06:39 qu'ils soient engagés jusqu'au bout.
00:06:41 -Philippe Guibert, la sécurité d'Israël,
00:06:43 l'intégrité d'Israël n'est pas assurée à 100 %,
00:06:46 nos pays doivent continuer à soutenir ce combat,
00:06:48 bien que le Hamas joue très bien la guerre de l'information,
00:06:52 continue de nous fracturer aussi ?
00:06:54 -Oui, mais il me semble que le problème est pour Israël,
00:06:57 et accessoirement pour les Palestiniens,
00:07:00 qui sont sous les bombes.
00:07:01 Le problème est de savoir si cette menace existentielle
00:07:04 qui est réelle, le Hamas n'est pas en train
00:07:07 de gagner la partie, non pas militairement,
00:07:10 Alexandre l'a dit, j'entends tout ce qui a été dit
00:07:13 sur la destruction militaire, strictement militaire, du Hamas.
00:07:16 -Est-ce qu'Israël doit passer outre cette guerre de l'information ?
00:07:20 -Mais la défaite risque d'être politique.
00:07:23 C'est-à-dire que tout ce que disent les experts militaires,
00:07:26 les géopolitistes, disent que le Hamas gagne dans l'opinion,
00:07:30 non seulement des Palestiniens, mais dans l'opinion arabe.
00:07:33 Et donc, à court terme, Israël,
00:07:36 fait beaucoup de mal militairement au Hamas,
00:07:38 mais à moyen terme, cette guerre ne provoque-t-elle pas
00:07:42 un cycle infernal et sans fin, où il faudra...
00:07:45 où le Hamas aura gagné une aura et une puissance politique
00:07:48 qu'elle avait quand même beaucoup perdue
00:07:51 depuis quelques années, et que si elle gagne
00:07:54 sur le plan politique ce qu'elle a perdu sur le plan militaire,
00:07:58 ça sera à recommencer.
00:08:00 -Il y a vraiment un paradoxe, parce que ce que vous dites
00:08:03 est très vrai, mais en même temps, j'ai envie de dire,
00:08:06 si Israël s'arrête de combattre, si Israël tombe,
00:08:10 c'est toutes les démocraties occidentales
00:08:12 qui tombent avec elle ? -Non, je crois pas.
00:08:15 Je crois simplement qu'Israël n'a pas de solution politique.
00:08:19 On peut discuter à l'intérieur de la démocratie israélienne,
00:08:22 Netanyahou n'a jamais voulu de solution politique.
00:08:25 Mais le problème, c'est qu'il n'y a pas de solution politique
00:08:29 qui puisse se dessiner, et les Américains, les Français,
00:08:33 essayent de trouver une solution politique.
00:08:36 Il n'y en aura pas avec le Hamas, Philippe Guybert.
00:08:39 -Je ne dis pas avec le Hamas.
00:08:41 Si on ne retrouve pas un point d'accord avec la Jordanie
00:08:44 et l'Egypte, voire avec le Liban pour Israël,
00:08:47 la sécurité de court terme d'Israël sera peut-être renforcée
00:08:51 après cette intervention, mais à moyen terme,
00:08:54 aucun des problèmes ne sera résolu.
00:08:56 -On continue, Yvan El Zahry ?
00:08:58 -Philippe Guybert disait qu'Israël perd politiquement
00:09:01 auprès des pays arabes.
00:09:03 Mais connaissez-vous beaucoup de pays arabes
00:09:06 qui portaient Israël dans leur cœur avant le 7 octobre ?
00:09:09 -Il y avait des rapprochements ces dernières années.
00:09:12 -Il y avait des rapprochements, mais dans les pays arabo-musulmans,
00:09:16 il y a un antisémitisme latent qui ne date pas de l'aujourd'hui
00:09:20 et qui ne vient pas du 7 octobre.
00:09:22 De ce point de vue, Israël n'avait besoin de convaincre personne
00:09:26 auprès des dirigeants ou de la population de ces pays-là.
00:09:29 -Auprès des régimes et des dirigeants des pays arabes ?
00:09:32 La Jordanie et l'Egypte, avec qui la paix est signée,
00:09:35 les relations se sont détériorées.
00:09:38 Tous les pays normalisent leurs relations avec Israël.
00:09:41 -C'est d'ailleurs pour cela que le Hamas a choisi
00:09:44 de commettre cette attaque,
00:09:46 car il avait peur de ces rapprochements.
00:09:48 Mais au-delà de ça, quand on voit ces images,
00:09:51 les images à Gaza,
00:09:52 tout le monde est attristé, plus qu'attristé, même désolé.
00:09:56 On est consterné de voir ces images.
00:09:59 -Elles font mal à tout le monde.
00:10:01 -Tout le monde est consterné, sauf le Hamas,
00:10:03 qui ne se soucie pas des morts palestiniennes
00:10:06 et qui se sert des images des civils en détresse.
00:10:09 -La seule question à se poser est la suivante.
00:10:12 Qui est responsable de cette situation ?
00:10:14 Encore une fois, c'est le Hamas à 100 % qui est responsable.
00:10:18 -C'est Israël qui bombarde.
00:10:20 -A 100 %, Philippe.
00:10:21 -C'est Israël qui bombarde.
00:10:23 -Quand j'entends M. Gouterres dire qu'il faut un cessez-le-feu,
00:10:27 très bien, un cessez-le-feu,
00:10:29 est-ce que M. Gouterres a rappelé...
00:10:32 -Secrétaire général de l'ONU.
00:10:34 -Que le Hamas avait perpétré un attentat à Jérusalem
00:10:37 il y a quelques jours,
00:10:39 qu'il avait appelé à amplifier ces attentats,
00:10:41 qu'il avait appelé à la destruction d'Israël.
00:10:44 Israël ne peut pas cesser le feu quand la menace est croissante
00:10:48 et que la vie de ses populations est en jeu.
00:10:51 -Je voudrais que Eric dise un mot.
00:10:53 -Je ne peux pas dire que le Hamas est responsable à 100 %.
00:10:56 -Je me permets de ne pas être d'accord.
00:10:59 -Vous pouvez ne pas être d'accord.
00:11:01 -Au bout de deux mois de bombardement
00:11:03 et une catastrophe humanitaire,
00:11:05 Israël n'a aucune responsabilité.
00:11:08 -Eric Teignères, je voudrais qu'on avance sur ce 1er jour
00:11:11 de Hanoukka célébré en Israël.
00:11:13 -Au bout de deux mois, j'aimerais faire un parallèle
00:11:16 entre Israël et ce qui s'est passé pendant la guerre en Ukraine
00:11:20 avec la Russie.
00:11:21 On a vu plusieurs choses.
00:11:23 Il y a beaucoup plus de difficultés qu'on ne l'imaginait.
00:11:26 La Russie, on pensait que l'Ukraine allait être envahie
00:11:30 et que c'était la même chose sur Israël.
00:11:32 Concernant les services de renseignement,
00:11:35 on en a parlé tout à l'heure.
00:11:37 Sinouar, le chef du Hamas, disait ce matin
00:11:40 qu'ils avaient encerclé sa maison et qu'il n'était pas là.
00:11:43 C'est encore une faille du Mossad qu'on a connue
00:11:47 avec sa tata de 7 octobre.
00:11:48 Et enfin, la logique de la communication.
00:11:51 On est complètement embourbés par la question de Mariupol.
00:11:55 Ils étaient dans une logique de conquête.
00:11:57 Quand vous êtes dans une logique de conquête,
00:12:01 vous devez bombarder des factos.
00:12:03 Israël, c'est la même chose sur la bande de Gaza.
00:12:06 Mais je vais aller sur la même ligne que De Vecchio.
00:12:09 Ça veut dire que ça sera une guerre longue.
00:12:12 Mais quand Israël ira jusqu'au bout,
00:12:14 tout comme la Russie, on pensait qu'il n'irait pas jusqu'au bout.
00:12:19 - On a un peu l'impression qu'il manque toujours à l'appel.
00:12:22 Les familles oscillent entre cette volonté de les retrouver
00:12:26 et le désespoir de voir ces combats
00:12:29 qui ont repris une semaine.
00:12:31 Certaines familles se sont retrouvées ce soir à Tel Aviv
00:12:34 pour une cérémonie d'allumage.
00:12:37 C'est le 1er jour de la fête de Hanoukka.
00:12:39 Et l'allumage de la première bougie, comme le veut la tradition.
00:12:44 - Sur cette place de Tel Aviv,
00:12:46 qui désormais s'appelle la place des otages,
00:12:49 138 bougies ont été allumées pour ce 1er jour d'Hanoukka.
00:12:54 138 pour les 138 personnes
00:12:57 qui sont toujours retenues en otage dans la bande de Gaza.
00:13:01 Un moment très émouvant avec les familles de ces otages,
00:13:05 mais aussi avec leur soutien.
00:13:07 Je vous propose de les écouter.
00:13:09 - Les gens qui sont ici à Gaza sont des gens comme nous,
00:13:13 des humains. Nous les soutenons, eux et leur famille.
00:13:16 138 familles qui ne vivent plus, qui sont dans un enfer,
00:13:20 qui sont dans un enfer que tout le pays, je pense, ressent.
00:13:26 - Les familles avec lesquelles nous avons pu échanger
00:13:29 ne réclament qu'une seule chose, le retour des otages.
00:13:32 - Ce qui est terrible, c'est que ces mêmes familles,
00:13:35 qui ont vu il y a quelques jours d'autres familles
00:13:38 remplies de joie, retrouvées espoir, retrouvées leurs proches,
00:13:42 veulent évidemment, et c'est bien logique,
00:13:44 pour la même chose, forcément, ça pousse dans l'opinion publique
00:13:48 pour retrouver une nouvelle trêve humanitaire
00:13:50 le plus vite possible, que chacun puisse retrouver ses proches.
00:13:54 Il y a une pression sur le gouvernement
00:13:56 et sur Benyamin Netanyahou qui est extrême.
00:13:59 - La situation des otages, c'est un enfer
00:14:02 que ces familles vivent sur terre littéralement.
00:14:05 La situation est absolument atroce.
00:14:07 Quand on va regarder un jour dans les livres d'histoire,
00:14:10 ce 7 octobre, ce sera véritablement un traumatisme.
00:14:13 Ça va être là, évidemment, pour longtemps.
00:14:16 Et moi, ce qui me frappe, c'est à quel point aussi, disons,
00:14:19 cet éclatement, ce conflit a eu des répercussions
00:14:22 à l'international et est venu aussi un peu plus fracturer
00:14:25 d'autres pays et, je vous dirais, d'autres sociétés occidentales,
00:14:29 qu'on le voit aux États-Unis.
00:14:31 On voit à quel point ça a changé aussi.
00:14:33 Bon, historiquement, on voyait qu'il y avait toujours
00:14:36 l'appui inconditionnel, pratiquement, des États-Unis
00:14:39 envers Israël, et aujourd'hui, la situation est quand même
00:14:43 différente. Il faudra quand même analyser cette situation-là,
00:14:46 à quel point les élites... Il y a un tournant, on l'a vu
00:14:49 avec les universités.
00:14:50 - On l'a montré hier, on a montré cette longue séquence
00:14:53 hier sur CNews, hallucinante.
00:14:55 - Mais pas seulement dans les universités, il y a aussi
00:14:58 une pression sur les politiques.
00:14:59 Il y a même les États-Unis qui disent, bon, oui, on vous appuie,
00:15:03 mais on sent quand même qu'il y a un virage par rapport
00:15:05 à ce qu'on voyait pendant les années précédentes.
00:15:08 Alors ça, c'est très important.
00:15:10 Et peut-être, petit dernier mot là-dessus, sur le Hamas,
00:15:13 il y a une stratégie, encore une fois, il faudra se questionner
00:15:16 quelle était cette stratégie de ce massacre, cette attaque
00:15:19 terroriste du 7 octobre, parce qu'une partie de cette idée,
00:15:22 c'était de faire bouger les plaques tectoniques.
00:15:25 Peut-être qu'on ne parlait pas assez de ce conflit.
00:15:28 - Mais la haine du Juif était trop grande.
00:15:31 Et il a fallu se comporter comme des animaux et des barbares
00:15:34 parce que cette haine les envahit.
00:15:36 - Et cette haine, malheureusement, ça a des
00:15:39 répercussions ailleurs parce qu'on voit aussi qu'il y a
00:15:42 des réfugiés qui sont en train de se faire échapper
00:15:45 qu'aujourd'hui les Juifs.
00:15:46 C'est le 1er jour de Hanoukka, que l'on peut comparer
00:15:49 à la fête de Noël pour la communauté juive.
00:15:52 Pendant 8 jours, on allume une bougie chaque soir.
00:15:55 Première bougie allumée ce soir.
00:15:57 On verra qu'en France, cette fête est synonyme
00:15:59 de haute surveillance, de haute sécurité.
00:16:02 Je voudrais vous soumettre une image qu'on a découvert
00:16:05 tous ce soir, un peu éberluée, il faut le dire.
00:16:07 Emmanuel Macron à l'Elysée, c'était donc il y a quelques heures.
00:16:11 Emmanuel Macron qui allume, en compagnie
00:16:13 du grand rabbin de France Rahim Khorchia,
00:16:16 cette bougie de Hanoukka avec le grand rabbin de France
00:16:19 au sein même du palais de l'Elysée.
00:16:21 Yohann Uzay, un premier décryptage,
00:16:23 une image qui commence déjà à faire polémique
00:16:26 sur les réseaux sociaux, notamment.
00:16:28 - Je comprends bien ce qu'a voulu faire
00:16:30 le président de la République.
00:16:32 Il a voulu apporter son soutien à la communauté juive
00:16:35 qui est meurtrie depuis 2 mois, notamment la communauté française
00:16:39 qui est menacée, directement menacée
00:16:41 par un certain nombre de personnes sur notre sol.
00:16:44 Il a voulu apporter son soutien.
00:16:46 Il ne l'avait pas fait lors de la marche organisée...
00:16:49 - Je ne vais pas à la marche contre l'antisémitisme,
00:16:51 mais j'allume une bougie de Hanoukka à l'Elysée.
00:16:54 - Il a voulu manifester son soutien.
00:16:56 Je comprends bien le message.
00:16:58 Manifester son soutien, c'est important.
00:17:01 Néanmoins, je crois que c'est une erreur
00:17:03 d'avoir importé à l'Elysée directement une religion
00:17:07 parce que certains vont pouvoir dire...
00:17:09 Je me dis, par exemple,
00:17:10 est-ce que la France insoumise ne va pas se présenter
00:17:13 en partie complètement laïque ?
00:17:15 Ils vont dire que ceux qui sont laïcs,
00:17:18 c'est bien nous, alors qu'en réalité,
00:17:20 eux défendent...
00:17:21 - Il crée un précédent.
00:17:23 Il est en train de créer un précédent.
00:17:25 Je parle aux spécialistes que vous êtes.
00:17:27 Il n'y a jamais eu de cérémonie religieuse
00:17:30 au sein de l'Elysée dans l'histoire de la République.
00:17:33 C'est du jamais vu.
00:17:34 Les autres religions vont se dire
00:17:36 pourquoi nous, nous ne sommes pas reçus à l'Elysée
00:17:39 pour une cérémonie religieuse.
00:17:41 Et puis, encore une fois,
00:17:43 certains partis qui sont en réalité les défenseurs de l'islamisme
00:17:46 vont pouvoir se présenter en partie tout à fait laïque.
00:17:50 - Philippe Guybert, on va tous apporter un commentaire.
00:17:53 La 1re chose que je me suis dite en voyant ça,
00:17:56 c'est que je me suis dit 2 choses.
00:17:58 Il ne va pas contre l'antisémitisme,
00:18:00 mais il allume des bougies Tranouka à l'Elysée.
00:18:03 - Comme les fêtes de Noël approchent,
00:18:05 cette polémique revient,
00:18:06 tel un marronnier, comme on dit dans le jargon journalistique.
00:18:10 Les maires n'ont pas le droit de mettre des crèches
00:18:13 dans les mairies, mais le président célèbre une fête religieuse.
00:18:17 Faire un pas vers la communauté juive, c'est une bonne chose,
00:18:20 mais le contexte peut nous interpeller.
00:18:23 - Emmanuel Macron, je ne sais pas s'il est au courant,
00:18:26 est président d'une république laïque.
00:18:28 C'est dans l'article 1 de la Constitution
00:18:31 de la 5e République.
00:18:32 La laïcité, ça signifie la neutralité de l'Etat,
00:18:36 a fortiori, symboliquement, du chef de l'Etat
00:18:40 à l'égard des religions.
00:18:41 Donc, il sort complètement,
00:18:43 il sacrifie complètement l'esprit laïc
00:18:46 pour des raisons qu'on peut comprendre, par ailleurs.
00:18:49 C'est pas cette fête qui est en question,
00:18:51 évidemment, je le précise quand même,
00:18:54 mais il rentre dans une logique
00:18:56 où les pouvoirs publics du chef de l'Etat,
00:18:59 du plus grand élu de France jusqu'au président,
00:19:02 jusqu'au maire, comme vous le disiez,
00:19:04 vont pouvoir désormais considérer
00:19:06 que les crèches dans les mairies,
00:19:08 on voit pas vraiment ce qu'on va pouvoir leur reprocher.
00:19:11 Les mairies qui font des ruptures de jeûne,
00:19:14 je ne vois pas ce qu'on va pouvoir leur reprocher.
00:19:17 Donc, ce soir, Emmanuel Macron a rompu
00:19:19 avec l'esprit laïc qui est celui qui construit
00:19:22 fondamentalement la République française.
00:19:25 - Il est trop intelligent et trop attaché
00:19:27 aux valeurs de notre République
00:19:30 pour ne pas savoir ce qu'il fait ce soir.
00:19:32 - Mais Emmanuel Macron est un Américain.
00:19:34 - Ah bon ? Je croyais qu'il venait d'Amiens.
00:19:37 - Pardonnez-moi, je suis un peu en colère sur ce sujet,
00:19:40 tenant une certaine laïcité.
00:19:42 Il n'a jamais compris la France et ce qu'était que la laïcité.
00:19:46 Et donc, il a passé son temps à envoyer des signes
00:19:48 aux uns et aux autres sans jamais comprendre
00:19:51 ce qui fait la force de la République française.
00:19:54 On a résolu notre problème avec l'Eglise catholique
00:19:57 par la laïcité.
00:19:58 C'est un pays qui, aujourd'hui, n'est pas dominé
00:20:01 par une seule religion.
00:20:03 Il y a 30 % de catholiques croyants en France, aujourd'hui.
00:20:06 On a une religion musulmane, une religion juive,
00:20:09 il y a d'autres religions moins importantes.
00:20:12 Mais voilà, il y a une rupture
00:20:14 avec la laïcité que je trouve dramatique.
00:20:16 - Tour de table.
00:20:17 Alexandre de Vecchio, je disais,
00:20:20 il crée un précédent, et c'est ça qu'il faut retenir.
00:20:23 Il y aura un avant et un après, ce 7 décembre 2023,
00:20:26 où le palais de l'Elysée est devenu un lieu de...
00:20:29 Je vais dire un lieu de culte, mais un lieu
00:20:31 où l'on célèbre un culte.
00:20:33 - Oui, il va nourrir, en plus, avec ça,
00:20:36 le complotisme, exciter ceux qui sont déjà excités.
00:20:40 Il valait quand même mieux aller symboliquement
00:20:42 à la marche contre l'antisémitisme que faire ça.
00:20:45 - Les réactions politiques, ça va y aller.
00:20:48 - Il fait de la basse politique.
00:20:50 Ce dont ont besoin les Français juifs,
00:20:52 et d'ailleurs tous les Français aujourd'hui,
00:20:55 c'est une politique de sécurité,
00:20:57 qui combattent vraiment l'antisémitisme
00:21:00 sur le terrain.
00:21:01 C'est pas que Emmanuel Macron
00:21:03 flatte les représentants des institutions.
00:21:06 - Ils ont besoin de symboles.
00:21:07 - Ils ont besoin de symboles, mais pas comme ça.
00:21:10 Même à Imkorsia, qui est un peu moins intelligent.
00:21:13 - Le clientélisme depuis l'Elysée, c'est compliqué.
00:21:16 - Même à Imkorsia, qui est intelligent,
00:21:19 on aurait pas dû se préster à ce genre de choses.
00:21:21 - J'ai une voix dissonante.
00:21:23 - J'ai une voix dissonante.
00:21:25 J'en veux au président de la République
00:21:27 et j'en veux en partie aux représentants
00:21:30 de la communauté juive, qui ne représentent pas tous.
00:21:33 Emmanuel Macron a été élu en 2017.
00:21:35 - C'est le grand rabat de France.
00:21:37 - En pleine campagne, il y a Sarah Halimi
00:21:40 qui se fait défenestrer au cri de "Allahu akbar".
00:21:43 Silence des institutions juives de France
00:21:45 et du président de la République.
00:21:47 Les institutions reçoivent le président
00:21:50 au mémorial de la choix,
00:21:52 et Emmanuel Macron est au second tour
00:21:54 comme s'il y avait une menace fasciste.
00:21:56 Il y a une faute politique du gouvernement
00:21:59 et des institutions juives
00:22:01 qui n'ont pas protégé les Français juifs.
00:22:03 Il aurait fallu faire de la politique,
00:22:06 et pas ça. C'est de la politique,
00:22:08 mais politicienne et communautariste.
00:22:10 - Je suis surpris d'avoir entendu Eric Tegner marmonner.
00:22:13 - Je vais avoir le rôle de défendre Emmanuel Macron.
00:22:17 - C'est normal d'assister à une cérémonie religieuse ?
00:22:20 - Il y a des arguments incohérents.
00:22:22 En parlant du précédent, c'est ce qui fait
00:22:25 qu'Emmanuel Macron a choisi de ne pas se rendre
00:22:28 à la marche pour l'antisémitisme.
00:22:30 Les coulisses du Figaro expliquaient
00:22:32 que demain, lorsque les gens organiseraient
00:22:35 une manifestation contre l'islamophobie...
00:22:37 - C'est pas la même chose.
00:22:39 - Je parle de l'argumentation.
00:22:41 Il y avait un de vos pans qui disait
00:22:43 la peur du précédent, la peur d'animer le complotiste,
00:22:47 l'islamophobie.
00:22:48 - Il y a eu des présidents de la République
00:22:50 dans des manifestations.
00:22:52 Il n'y a jamais eu de moment religieux à l'église.
00:22:55 - La peur de ces éléments-là,
00:22:57 ça montre qu'on est aux prises d'une peur
00:23:00 d'une certaine population qui peut être en partie islamiste.
00:23:03 - Le deuxième élément...
00:23:05 - La peur n'était pas le central,
00:23:07 même si ça nourrit le complotiste.
00:23:10 Il ne faut jamais agir en fonction des complotistes.
00:23:13 Mais l'argument, c'est que c'est du communautarisme.
00:23:16 - Je suis gentil avec les institutions juives.
00:23:19 Ce n'est pas ce qu'on demande à un chef de l'Etat.
00:23:22 On demande de protéger ses concitoyens.
00:23:25 - On attend de la part d'Emmanuel Macron
00:23:27 à chaque fois un geste.
00:23:29 Evidemment qu'Emmanuel Macron...
00:23:31 - C'est pas le bon geste.
00:23:33 - J'ai une question à poser.
00:23:35 - Il y a beaucoup de Juifs français ce soir
00:23:37 qui sont choqués de cette image.
00:23:39 - La seule question qu'il pose,
00:23:41 c'est est-ce le grand rabbin qui l'a demandé ?
00:23:44 - Je me demande quel est l'état des relations.
00:23:47 - C'est eux qui demandent.
00:23:49 Et le coup de l'islam...
00:23:51 - Qu'est-ce que ça change ?
00:23:53 - Je pense qu'à un moment donné,
00:23:55 le coup des crèches...
00:23:56 Vous disiez que demain,
00:23:58 il y a des crèches dans les mairies.
00:24:00 - Vous n'avez rien compris à la laïcité.
00:24:03 - C'est bien d'avoir des crèches dans les mairies.
00:24:06 C'est bien d'avoir des crèches abéziées,
00:24:09 qui sont toujours attaquées.
00:24:11 - La laïcité, elle est...
00:24:13 - L'histoire des crèches,
00:24:14 c'est peut-être pas le bon exemple.
00:24:17 La crèche, est-ce qu'on est
00:24:19 dans le symbole culturel ou cultuel ?
00:24:21 La fête de Noël est devenue une fête culturelle.
00:24:24 Vous avez des musulmans et des Juifs en France
00:24:27 qui célèbrent Noël.
00:24:29 C'est devenu culturel.
00:24:30 - La crèche est un symbole religieux.
00:24:33 - Il est 22h30.
00:24:34 On va faire une micro-pause journal
00:24:36 auprès de Maureen Vidal.
00:24:38 Si vous avez encore un ou deux mots à dire,
00:24:41 on va avancer, il y a beaucoup de choses à dire.
00:24:44 22h30, l'actualité.
00:24:45 ...
00:24:51 - L'armée israélienne encercle la maison du chef du Hamas,
00:24:54 selon le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
00:24:57 Yaya Sinouar, considérée comme l'architecte
00:25:00 de l'attaque du 7 octobre en Israël,
00:25:02 selon les forces israéliennes,
00:25:04 qui mènent l'offensive contre le Hamas,
00:25:06 se cache dans les tunnels, sous Gaza.
00:25:09 A Nice, un adolescent de 17 ans déferré pour un guet-apens
00:25:12 sur un policier réserviste.
00:25:14 Les faits se sont déroulés mardi soir
00:25:16 dans un quartier à proximité du commissariat de l'Ariane.
00:25:20 Le policier en civil se trouvait un arrêt de bus
00:25:22 lorsque plusieurs jeunes l'ont visé avec des mortiers.
00:25:26 Un choc émotionnel important pour l'agent.
00:25:28 4 mineurs impliqués, 2 de 17 ans et 2 de 12 ans retenus.
00:25:31 Selon les premiers éléments de l'enquête,
00:25:34 le policier était attendu et visé dans un contexte
00:25:37 de la guerre. Tension entre la mairie de Paris
00:25:40 et le gouvernement. L'hôtel de Ville souhaite baisser
00:25:43 de 70 à 50 km/h le périphérique parisien
00:25:45 dès fin 2024. Le ministre des Transports,
00:25:48 Clément Beaune, a affirmé que l'Etat ne validera pas
00:25:51 cet abaissement à court terme.
00:25:53 Le premier adjoint au maire, Emmanuel Grégoire,
00:25:56 a déclaré que la municipalité compte bien mettre en place
00:25:59 cette mesure malgré l'opposition du gouvernement.
00:26:02 -A la fin de l'année 2024, nous ne validerons pas
00:26:05 le périph à 50 km/h. -Vous l'avez prévenu à Nidalgo.
00:26:08 -Vous l'avez dit, à Nidalgo ? Vous le dites ce matin.
00:26:11 -Je l'ai dit déjà publiquement, je ne l'ai pas caché.
00:26:14 C'est une décision qui doit être concertée.
00:26:17 -Vous aviez dit "vous doute". -Il doit être vu
00:26:19 avec les départements limitrophes, avec la Seine-Saint-Denis,
00:26:23 avec le Val-de-Marne, avec la région Elle-de-France.
00:26:26 Vous ne pouvez pas décider pour les autres
00:26:28 sans aucune concertation et dire "je suis pour la démocratie".
00:26:32 -Merci beaucoup, chère Maureen.
00:26:34 -C'est la fin du journal ? -Oui.
00:26:36 -On vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point.
00:26:39 J'étais en train de regarder ce qui se dit sur les réseaux sociaux
00:26:43 ces dernières secondes. L'un des premiers politiques majeurs
00:26:47 qui réagit sur X, c'est David Lissnar,
00:26:49 maire de Cannes, président de l'Association des maires de France.
00:26:53 On va revoir cette image d'Emmanuel Macron
00:26:55 qui célèbre le 1er soir de Hanoukka
00:26:57 avec le grand rabbin de France au Palais de l'Elysée.
00:27:01 Comment peut-on refuser, dit David Lissnar,
00:27:03 la marche civique contre l'antisémitisme
00:27:06 au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l'unité nationale
00:27:10 et célébrer une fête religieuse au sein du Palais présidentiel ?
00:27:13 C'est une première contraire à la laïcité.
00:27:16 Vous ne vous êtes pas exprimé sur ce sujet.
00:27:18 -Il a raison. -C'est le ton du plateau
00:27:21 ces dernières minutes, à l'exception d'Éric Tegner.
00:27:24 -Il va y avoir énormément de réactions
00:27:26 et d'incompréhensions.
00:27:28 Quand on regarde le principe de la laïcité,
00:27:30 qui est si cher en France,
00:27:32 où on ne veut pas donner l'impression
00:27:34 de favoriser une religion ou une communauté plutôt qu'une autre,
00:27:38 on n'attendait pas Emmanuel Macron là-dessus.
00:27:41 On ne l'attendait pas du tout.
00:27:43 C'est-à-dire qu'on l'attend sur, oui, un hommage, par exemple,
00:27:46 pour les Français qui ont été tués dans cette attaque terroriste.
00:27:50 On l'attend pour, oui, faire des efforts
00:27:52 et tout faire en son pouvoir pour essayer de libérer les otages.
00:27:56 On l'attend aussi pour vraiment créer un sentiment
00:28:00 d'unité nationale,
00:28:01 d'où le fait qu'il y avait des pressions
00:28:03 pour qu'il se rende à la marche
00:28:05 pour lutter contre l'antisémitisme,
00:28:08 parce qu'il y avait justement un message.
00:28:10 C'est une marche civique, c'est un principe de base.
00:28:13 On ne veut pas encourager la haine d'une communauté
00:28:16 ou de Français de différentes confessions religieuses.
00:28:20 Dans ce cas-ci, c'était la marche pour lutter
00:28:22 contre l'antisémitisme.
00:28:24 Alors, on ne l'attendait pas là.
00:28:26 On ne comprend pas.
00:28:27 On comprend qu'il ait envie, oui, de donner son appui et tout ça,
00:28:31 mais dans un contexte d'être à l'Élysée,
00:28:33 sincèrement, il y a une grande incompréhension ce soir.
00:28:36 - Un mot de... Je regarde sur les réseaux sociaux
00:28:39 ce qui se dit, le député PS Jérôme Gage,
00:28:41 à propos de cette image.
00:28:43 "A deux jours du 9 décembre, jour anniversaire de la loi 1905,
00:28:47 "je vais mettre les pieds dans le plat,
00:28:49 "aussi sympathique que ce soit.
00:28:51 "Ranoukka est une fête religieuse
00:28:53 "à laquelle aucun élu ne devrait participer
00:28:55 "comme toute manifestation religieuse."
00:28:58 - C'est pas vrai, les élus...
00:28:59 - Ils font le ramadan, ils font tout,
00:29:02 donc pourquoi pas à Ranoukka, mais à l'Élysée ?
00:29:05 - Comme Alexandre, justement.
00:29:07 - Non, les maires, etc., ça peut être...
00:29:10 - Si on veut lutter, c'est incroyable,
00:29:12 on a perdu tout esprit laïc.
00:29:14 L'idée qu'on ne mélange pas la politique et le religieux
00:29:17 est en train de ficher le compte complètement dans notre pays.
00:29:21 - C'est presque un scandale historique.
00:29:23 - Eric Anceau, qui est un grand historien,
00:29:26 notamment du 19e siècle,
00:29:27 dit que c'est une rupture avec 145 ans d'histoire.
00:29:30 - On est d'accord, mais c'est pas la même chose
00:29:33 d'y aller dans une cérémonie officielle...
00:29:37 - Yoann ?
00:29:39 - Je le ferai à l'Élysée,
00:29:40 mais il y en a beaucoup de sujets...
00:29:42 - Attendez, quand même.
00:29:44 J'ai dit que je trouvais que c'était une erreur
00:29:46 d'avoir organisé cela.
00:29:48 Néanmoins, ne parlons pas non plus de scandale.
00:29:50 Il ne s'agit pas de favoriser une religion par rapport à une autre.
00:29:54 - C'est d'autant plus stupide.
00:29:56 - C'est ce que donne à penser cette image.
00:29:58 - Il ne s'agit pas d'un scandale,
00:30:00 il ne s'agit pas de favoriser une religion par rapport à une autre.
00:30:04 Il s'agit d'afficher un soutien à une communauté
00:30:07 qui est aujourd'hui en très grande détresse...
00:30:10 - À les marcher contre l'antisémitisme.
00:30:12 - ...qui est menacée.
00:30:13 - On ne le fait pas par des gestes religieux.
00:30:16 - Je ne crois pas qu'il y ait une intention religieuse
00:30:19 de la part du peuple de l'Etat.
00:30:21 Là, véritablement, il y a un message de soutien
00:30:23 à la communauté juive.
00:30:25 - La République est laïque, Johan.
00:30:27 Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre ça.
00:30:29 Vous êtes au palais de l'Elysée.
00:30:31 - Mais reconnaissez que ça intervient
00:30:34 dans un contexte particulier.
00:30:35 - Il y aura d'autres.
00:30:37 - Il avait beaucoup d'autres occasions
00:30:39 de faire autrement pour exprimer son soutien à la communauté.
00:30:43 - On ne peut pas parler de faute politique.
00:30:45 C'est une maladresse qu'on habite.
00:30:47 Emmanuel Macron, en permanence,
00:30:49 il fait dire "je ne peux pas faire ça"
00:30:51 et la fois d'après, il fait beaucoup plus.
00:30:54 On est complètement habitués à ça.
00:30:56 L'objectif de nos discours, c'est de faire en sorte
00:30:59 de convaincre Emmanuel Macron pour qu'il fasse quelque chose.
00:31:02 - Chercher à faire oublier son absence,
00:31:05 c'est marrant. - Oui, mais tant mieux.
00:31:07 - Mais il fait le pire.
00:31:08 - Mais il fait le pire.
00:31:10 - Tout dernier mot, parce que là, on va avancer.
00:31:12 - Non, non, mais il fait le pire.
00:31:14 Il avait une multitude de possibilités
00:31:17 d'apporter son soutien à la communauté juive.
00:31:19 Évidemment que depuis le ratage de la manif
00:31:23 de lutte contre l'antisémitisme,
00:31:25 il pouvait faire ce geste,
00:31:27 mais surtout pas par un geste religieux.
00:31:29 Un président de la République porte la symbolique d'une République.
00:31:33 Donc, c'est 145 ans d'histoire de la République française
00:31:37 qui viennent d'être bien abîmées ce soir.
00:31:39 - Il faudrait juste qu'on voit si Martin Mazur en régie,
00:31:42 parce qu'on bouscule un peu les éléments,
00:31:45 le sondage sur la menace qui plane sur les Juifs de France.
00:31:48 - Il faut bien prendre conscience
00:31:50 de la boîte de Pandore ouverte ce soir.
00:31:53 Avec ça, avec ce geste présidentiel,
00:31:55 on a ouvert la boîte de Pandore.
00:31:57 - Il répond à cette inquiétude ce soir.
00:31:59 Philippe, regardez sur votre écran.
00:32:01 71 % des Français interrogés dans un sondage d'IFOP
00:32:04 dévoilé ces dernières heures pour le CRIF.
00:32:07 71 % des Français considèrent que l'augmentation des actes
00:32:10 antisémites représente une menace sérieuse
00:32:12 pour les Français de confession juive.
00:32:14 C'est à l'opinion qu'il s'adresse ce soir ?
00:32:17 - C'est évident et on est tous dans les 71 %, je pense,
00:32:20 sur ce plateau.
00:32:21 - On peut croire à la sérénité du président,
00:32:24 qu'il avait envie de montrer son soutien à la communauté juive.
00:32:27 Il aurait pu le faire aujourd'hui pour Anouka, envoyer un message,
00:32:31 mais c'est le symbole de cette cérémonie religieuse à l'Élysée
00:32:34 qui laisse une grande épopée.
00:32:36 - C'est une politique de gribouille de A à Z.
00:32:38 - Parlons de notre histoire.
00:32:40 - En même temps, Foussé et Roussel...
00:32:42 - J'espère qu'ils souhaiteront joyeux Noël.
00:32:45 - J'espère qu'ils souhaiteront joyeux Noël.
00:32:47 - Il y a un sapin de Noël à l'Élysée.
00:32:50 - Et puis, Eric, demain, tu peux avoir la rupture du jeûne à l'Élysée.
00:32:53 Pourquoi pas ?
00:32:55 - Juste, je veux dire...
00:32:56 - Je vous entends.
00:32:57 - Messieurs, dames, s'il vous plaît, parlez les uns après les autres.
00:33:01 - On ne peut pas les mettre sur le même plan.
00:33:03 L'Élysée, ce n'est pas une mairie.
00:33:05 Mais quand Ménard défend sa crèche, il explique aussi...
00:33:09 À un moment donné, on est d'abord un pays judéo-chrétien
00:33:12 avant d'être un pays judéo-chrétien musulman.
00:33:14 - Vous avez des églises dans toutes les villes et villages.
00:33:18 - C'est ça, votre patrimoine.
00:33:20 - J'ai l'impression que je suis le seul avec Philippe
00:33:23 d'être complètement relué de voir une cérémonie religieuse
00:33:26 au palais de l'Élysée.
00:33:27 - C'est pour ça que moi, je m'attends à...
00:33:30 - On a pensé différemment de vous, Philippe.
00:33:32 - Non, pardon, moi, c'est pas une question d'opinion.
00:33:35 - C'est pas une question.
00:33:37 - Parlez-en sur les autres.
00:33:38 - C'est pas une question d'opinion, là, Johan.
00:33:41 C'est une question de pratique constante
00:33:44 des chefs de l'Etat de la République française
00:33:46 depuis 35 ans. C'est Eric Conceau qui l'écrit.
00:33:49 - Il y a un moment donné,
00:33:50 il y a le contexte particulier.
00:33:52 - Vous croyez pas que... - Il y a toujours des contextes.
00:33:55 - Il n'y a pas toujours des massacres de 1 200 personnes.
00:33:58 - Il y avait 10 000 manières de le faire autrement.
00:34:01 Vraiment, je...
00:34:02 - Il ouvre une boîte de pandore.
00:34:04 - Cette image, je pensais pas qu'elle ouvrait autant parler.
00:34:07 - Demain, il y en aura pour trois jours.
00:34:10 - Il y en a pour trois jours de polémique.
00:34:12 S'il vous plaît, je vous en supplie,
00:34:14 n'hésitez pas à nous écouter,
00:34:16 pour les téléspectateurs, c'est insupportable.
00:34:19 Ca va faire parler à tout le week-end.
00:34:21 Un autre homme qui fait beaucoup parler,
00:34:23 notamment depuis le 7 octobre,
00:34:25 je retourne vers Johan Uzaï,
00:34:27 parce que cette interview est souvent pointée du doigt
00:34:30 depuis le 7 octobre, et l'attaque du Hamas
00:34:32 pour nourrir d'une certaine façon l'antisémitisme.
00:34:35 On parle de Jean-Luc Mélenchon,
00:34:37 qui a tenu à se défendre dans un entretien
00:34:40 publié ces dernières heures accordé à la revue "Orient 21".
00:34:44 Cette interview nous surprend.
00:34:46 - Jean-Luc Mélenchon réclame d'abord des sanctions
00:34:49 contre Israël, des sanctions économiques de l'UE,
00:34:52 car pour lui, l'action de Benyamin Netanyahou
00:34:54 contre les Gazaouis n'est pas légitime.
00:34:56 Ce n'est pas de la légitime défense,
00:34:59 mais un génocide, dit Jean-Luc Mélenchon.
00:35:01 Le leader de la France insoumise
00:35:03 estime que la situation entre la Palestine et Israël
00:35:06 est un conflit colonial,
00:35:08 un conflit de territoire et de frontières,
00:35:11 et non un conflit religieux.
00:35:13 Il estime que ce conflit va changer le cours du siècle.
00:35:17 À propos de son refus de qualifier le Hamas de groupe terroriste,
00:35:20 il s'explique de la manière suivante.
00:35:23 Il y a des actes terroristes,
00:35:24 des actes dont le but est de semer la terreur, la sidération,
00:35:28 pour séparer à jamais des protagonistes.
00:35:30 Ces actes terroristes sont punis comme crime de guerre
00:35:33 ou crime contre l'humanité.
00:35:35 Ils peuvent être jugés par la Cour pénale internationale.
00:35:38 La caractérisation "organisation terroriste",
00:35:41 c'est autre chose, dit Mélenchon.
00:35:43 Il dit que si nous menons une bataille contre le terrorisme,
00:35:46 nous sortons du cadre du droit,
00:35:48 car la thèse de la guerre au terrorisme
00:35:51 produit un clivage nullement secondaire.
00:35:53 C'est un clivage idéologique en vue d'un alignement politique.
00:35:57 Au bout de cette foi, il y a le centre de torture de Guantanamo,
00:36:00 les bombes au phosphore à Gaza, et ainsi de suite.
00:36:03 Le droit n'existe plus.
00:36:04 Tous les moyens sont légitimes dans la lutte du bien contre le mal.
00:36:08 En fait, Jean-Luc Mélenchon considère
00:36:11 que si on estime que le Hamas est un groupe terroriste,
00:36:14 ça revient à donner à Israël tous les moyens
00:36:17 pour lutter contre ce terrorisme
00:36:19 et donc de se départir du droit de la guerre.
00:36:24 Jean-Luc Mélenchon revient également sur son choix
00:36:27 d'utiliser le mot "camper"
00:36:29 à propos du voyage de Yael Bron-Pivet en Israël,
00:36:32 choix qui lui a valu des accusations d'antisémitisme.
00:36:35 Voilà ce qu'il dit.
00:36:37 "Je voulais souligner ma protestation
00:36:39 contre le caractère militaire de sa démarche.
00:36:42 "Dans ma génération, le campisme était un concept courant
00:36:45 "qui avait le sens d'un alignement sans faille
00:36:48 "à un des deux blocs, celui de l'Est ou celui de l'Ouest.
00:36:51 "Mais promis, dit-il, je vous consulterai la prochaine fois
00:36:55 "que le mot 'camp' pouvait être un vocable antisémite,
00:36:58 "ne l'a pas effleuré une seule seconde."
00:37:00 Enfin, le leader de la France insoumise
00:37:02 dit se sentir abandonné par la communauté juive
00:37:05 et fait mine de ne pas comprendre pourquoi.
00:37:08 "Nous sommes et serons toujours les premiers
00:37:10 "à lutter sans faiblesse contre l'extension du racisme
00:37:14 "parce qu'il mile l'unité populaire."
00:37:16 Historiquement, la communauté juive avait fait le choix
00:37:19 juste et judicieux de la gauche,
00:37:21 parce que c'est la gauche révolutionnaire de Robespierre
00:37:24 qui a donné la citoyenneté aux Juifs de l'ancien régime.
00:37:27 Nombre de nos glorieux dirigeants sont issus de cette communauté.
00:37:31 "J'encourage tout le monde à revenir
00:37:33 "à cette fraternité de combat."
00:37:36 Jean-Luc Mélenchon conclut en disant qu'il se sent abandonné
00:37:39 parce qu'il a défendu toute sa vie.
00:37:41 "Jamais nous n'avons manqué à notre devoir
00:37:44 "ni au principe qui le fonde."
00:37:46 -Jean-Luc Mélenchon, merci beaucoup,
00:37:48 se sent abandonné par la communauté juive.
00:37:51 Alexandre Devecchio, il fallait oser.
00:37:53 -Je sais pas quoi dire. -Et il l'a fait.
00:37:55 -J'ai presque envie de saluer l'artiste.
00:37:58 -Franchement, chapeau.
00:37:59 Chapeau bas.
00:38:00 -Oui, il y a une...
00:38:02 Il y a une espèce de culot qui est incroyable.
00:38:05 Il est venu chez Jean-Luc Mélenchon.
00:38:07 -Il n'a pas manqué à son devoir envers la communauté juive.
00:38:11 -Je crains qu'il sorte de cette affaire pas si abîmé que ça.
00:38:14 En réalité, il ne vise pas le pouvoir.
00:38:17 Il vise en partie le chaos.
00:38:18 Il vise aussi le second tour de la présidentielle.
00:38:22 Et soudé autour de lui, un groupe radicalisé,
00:38:24 c'est ce qu'il est en train de faire.
00:38:27 Je trouve que c'est ça qui est inquiétant.
00:38:30 Il n'a pas dévié une seconde de sa stratégie depuis le début.
00:38:34 Il aurait pu s'interroger, se dire "Est-ce que je fais mal ?"
00:38:37 "Est-ce que certaines critiques sont légitimes ?"
00:38:40 Pas du tout. On voit quelqu'un qui est extrêmement ferme
00:38:43 sur sa ligne politique et qui continue en espérant tirer les fouet.
00:38:47 -Philippe, d'une certaine façon, il plaide la naïveté
00:38:50 sur les accusations d'antisémitisme,
00:38:53 notamment sur le mot "campé".
00:38:55 -La naïveté de Jean-Luc Mélenchon est bien connue.
00:38:58 C'est un homme d'une grande naïveté depuis très longtemps.
00:39:01 Ce qui est intéressant, c'est que c'est la suite
00:39:04 de notre conversation précédente.
00:39:06 Jean-Luc Mélenchon a fait aussi un choix de nature colonialitariste.
00:39:10 Il a fait le choix d'être le représentant...
00:39:13 Je vais le dire très vite, c'est une généralisation abusive,
00:39:17 mais il a fait le choix d'être le candidat des banlieues.
00:39:20 Et c'est un choix politique, électoral,
00:39:23 où il se dit "Pour arriver au second tour de la présidentielle,
00:39:27 "il faut que je récupère encore plus de voix."
00:39:30 Il dit que comme les autres leaders de gauche sont nuls,
00:39:33 il serait le meilleur leader.
00:39:35 Au dernier moment, tous ces braves gens finiront par voter.
00:39:38 Je pense que ça ne marchera pas. -Moi, je pense que si.
00:39:41 -On peut en discuter, on n'est pas devins.
00:39:44 Mais il est dans une logique complètement communautariste,
00:39:48 qui est un des éléments qui contribuent
00:39:50 à casser la République laïque dans ce pays.
00:39:54 D'une certaine manière, Mélenchon a précédé Macron
00:39:57 dans une logique où on n'est plus tout à fait
00:40:00 dans une République laïque.
00:40:01 Et lui, qui était un grand laïc,
00:40:03 il était au Grand Orient de France,
00:40:06 il avait des positions sur le voile,
00:40:08 sur la laïcité, qui était extrêmement dure
00:40:11 il y a moins de dix ans.
00:40:12 Il y a très longtemps, il était un proche de Charb,
00:40:16 le patron de Charlie Hebdo,
00:40:17 assassiné en janvier 2015.
00:40:21 Donc lui aussi a fait un choix contre la République laïque,
00:40:24 contre l'esprit de la République laïque.
00:40:27 -On vous sent plein.
00:40:28 -Avant d'enchaîner un autre commentaire,
00:40:31 je veux juste qu'on voit deux chiffres
00:40:33 autour de Jean-Luc Mélenchon et de ses prises de parole.
00:40:37 D'abord, sur le fait de qualifier le Hamas
00:40:39 comme un mouvement de résistance,
00:40:42 ou l'attaque du 7 octobre comme un acte de résistance.
00:40:45 19 % des Français approuvent l'attitude
00:40:47 et les prises de position de Jean-Luc Mélenchon.
00:40:50 Quasiment un Français sur cinq approuve les propos
00:40:53 et les prises de position de Jean-Luc Mélenchon.
00:40:57 Vous pourriez y réagir.
00:40:58 49 % des Français le considèrent
00:41:00 comme un danger pour la démocratie.
00:41:03 C'est plus 10 points en un an.
00:41:04 Et quand même, 51 % des Français, si je compte à peu près bien,
00:41:08 ne considèrent pas Jean-Luc Mélenchon
00:41:11 comme un danger pour la démocratie.
00:41:13 -Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas l'enterrer.
00:41:16 -On n'enterre jamais personne en politique.
00:41:19 -Il avait été enterré quand il avait fait "La République, c'est moi".
00:41:23 Il est approché les 20 % en 2022.
00:41:25 Il a le mérite d'avoir une sorte de clarté,
00:41:27 de ligne politique qui est depuis le début.
00:41:30 -Entre 2017 et 2022, pardon, mais...
00:41:32 -Il s'est adapté à la population.
00:41:34 Ce que je trouve, d'un point de vue d'analyse politique,
00:41:38 c'est que ça a le mérite de clarifier.
00:41:40 Ce que vous disiez, c'est ce que défend Jérôme Fourquet,
00:41:44 qui est que 60 % des musulmans en 2022
00:41:46 ont voté pour Jean-Luc Mélenchon.
00:41:48 Derrière, il y a une massive abstention
00:41:50 et qu'il pense qu'il faut les mobiliser.
00:41:53 -Ceux qui ont voté.
00:41:54 -La force de Mélenchon repose sur le fait qu'il a conscience
00:41:58 que l'après-Macron sera difficile pour le camp central.
00:42:01 Sa force vient d'abord de l'échec et de l'effondrement du macronisme,
00:42:05 qui ne veut pas dire grand-chose. -Un mot d'Ioan ?
00:42:08 -Oui, parce que j'ai lu d'abord l'intégralité
00:42:11 de l'interview de Mélenchon,
00:42:13 qui n'accorde pas à n'importe quel journal.
00:42:16 Il accorde cette interview à un journal très pro-palestinien.
00:42:19 Les questions posées sont très orientées.
00:42:22 Le journaliste qui pose les questions est pro-Hamas,
00:42:25 mais il n'a pas d'affection particulière pour Israël.
00:42:28 C'est un euphémisme.
00:42:30 Il choisit le journal auquel il accorde cette interview.
00:42:33 Je regrette qu'il ne s'explique pas sur CNews,
00:42:35 parce que lui qui dit qu'il n'est pas antisémite
00:42:38 et qu'il ne comprend pas pourquoi la communauté juive lui en veut,
00:42:42 on lui aurait demandé pourquoi, à ce moment-là,
00:42:45 il a soutenu Jérémie Corbine, qui, rappelons-le,
00:42:48 a quand même salué, commémoré,
00:42:51 est allé déposer une couronne de fleurs
00:42:53 sur la tombe des terroristes
00:42:54 qui, durant les JO de Munich en 1972...
00:42:57 -Les Juifs de France auraient abandonné Jean-Luc Mélenchon.
00:43:00 -Assassiné 11 athlètes juifs.
00:43:02 Jean-Luc Mélenchon soutient cette personne.
00:43:05 On aurait demandé à lui pourquoi des députés de la France Insoumise
00:43:09 ont soutenu Mme Amimi,
00:43:10 qui est une terroriste, disons les choses clairement,
00:43:13 qui a promis que les Palestiniens allaient se venger d'Israël,
00:43:17 tuer les colons juifs...
00:43:19 -Parlez de la responsable du FPLP.
00:43:21 -Aller tuer les colons juifs et boire leur sang.
00:43:24 Une personne qui a dit "nous ferons pire"
00:43:26 que ce qu'a fait Hitler.
00:43:28 Des députés de la France Insoumise ont soutenu cette personne-là.
00:43:31 Il ne faut pas qu'il s'étonne de la perte de confiance
00:43:34 de la communauté juive.
00:43:36 Elle est plus que méritée.
00:43:37 -Il faut se rendre compte du pouvoir de nuisance qu'il a.
00:43:41 On a parlé d'Yael Browne il y a un instant
00:43:43 dans le résumé de cette interview.
00:43:45 On se rappelle plus récemment de l'affaire
00:43:48 où Yael vous rendait compte du pouvoir de nuisance
00:43:51 en un seul tweet, comme il est capable de faire
00:43:53 que vous vous retrouvez menacé.
00:43:55 Est-ce qu'il est un danger pour la société,
00:43:58 comme cette question est posée aux Français ?
00:44:01 -Si les Français sont désintéressés par la politique,
00:44:04 ils sont très largement influencés par Jean-Luc Mélenchon,
00:44:07 notamment sur TikTok et sur les réseaux de jeunes.
00:44:10 Dès qu'il fait un tweet, il y a 10 millions de vues.
00:44:13 Votre confrère du Figaro racontait que ce n'est pas lui qui tweete
00:44:17 et qu'il avait besoin d'un certain filtre.
00:44:19 -Imaginez s'il n'y avait pas de filtre.
00:44:21 -Ce qui veut dire qu'il réfléchit complètement.
00:44:24 Après, dans son interview,
00:44:26 je trouve intéressant qu'à une certaine époque,
00:44:29 les Juifs avaient choisi la gauche.
00:44:31 Il ne faut pas l'oublier, sans jeter les gens dans le volat.
00:44:34 Il y a certains Juifs de gauche qui, pendant des années,
00:44:37 ont été aveugles, notamment sur le danger de l'islamisme,
00:44:41 sur le danger de l'immigration,
00:44:43 sur l'importation d'un conflit israélo-panéphénique.
00:44:46 -Il y a deux Jean-Luc Mélenchon.
00:44:48 Peut-être que les Juifs qui se sont détournés de la gauche
00:44:51 et de Jean-Luc Mélenchon sont des Juifs qui adhérant
00:44:54 au Jean-Luc Mélenchon qu'on a connu jusqu'en 2017-2018,
00:44:57 qui n'est pas le même aujourd'hui.
00:44:59 Karima n'a pas dit un mot.
00:45:01 Philippe, je reviens vers vous.
00:45:02 -C'est-à-dire que la gauche, qu'on dit un peu traditionnelle,
00:45:06 c'est un peu foutu le camp aujourd'hui.
00:45:08 La gauche qui existe médiatiquement,
00:45:10 sur les réseaux sociaux, un peu partout,
00:45:13 c'est ces idées de gauche radicale,
00:45:15 ces idées de gauche woke.
00:45:17 Et Jean-Luc Mélenchon est parfaitement aligné
00:45:20 sur ses positions.
00:45:21 Là-dessus, je pense qu'il joue aussi de la stratégie
00:45:24 de communication du 21e siècle,
00:45:26 c'est-à-dire qu'il est dans la stratégie du bruit,
00:45:29 la stratégie vraiment où il attire l'attention...
00:45:32 -De la conflictualisation.
00:45:33 -La conflictualisation, le côté anti-système.
00:45:36 Justement, il est toujours présent, il est partout toujours,
00:45:39 et il sait que finalement, cette stratégie, ça lui va bien.
00:45:42 Il l'assume complètement.
00:45:44 Je suis d'accord avec vous, Alexandre,
00:45:46 je pense qu'il faut pas tout de suite penser
00:45:48 qu'il est de côté pour les prochaines élections,
00:45:51 c'est encore loin, mais pour l'instant,
00:45:53 c'est la stratégie de la visibilité.
00:45:55 -Un petit point technique, Julien,
00:45:57 c'est que la petite phrase pour lui, ça compte.
00:46:00 Par exemple, son livre qu'il a écrit,
00:46:02 où il a donné beaucoup d'attention dedans,
00:46:04 il en a vendu que 15 000.
00:46:05 Donc il a conscience également que ce sont d'abord
00:46:08 les petites phrases qui vont...
00:46:10 C'est vraiment rien, il est sur la même stratégie
00:46:12 que "Ceux qui mourront en vendent 100 000".
00:46:14 Là, il voit qu'il doit faire ce type de phrases
00:46:17 pour parler à une population jeune qui va pas lire
00:46:20 et qui va plutôt être ébahie par sa faculté à débattre.
00:46:23 -Jusqu'à il y a peu de temps,
00:46:24 et encore aujourd'hui pour beaucoup de politiques,
00:46:27 le cordon sanitaire, c'est autour du RN qu'il faut le tendre.
00:46:30 Est-ce que c'est autour de LFY et de Jean-Luc Mélenchon
00:46:33 qu'il faut créer un cordon sanitaire ?
00:46:35 -On a beaucoup dit qu'il a repris le rôle de Jean-Marie Le Pen
00:46:39 dans le scandale permanent.
00:46:41 Il y a un petit côté Trump de gauche.
00:46:43 -Cordon sanitaire autour de LFY ? Non, Philippe Guibert ?
00:46:46 -Oui, je pense que c'est une question
00:46:48 qui va se poser très rapidement,
00:46:50 qui se pose déjà à une bonne partie de la gauche.
00:46:52 Ils se disent qu'ils sont trop petits et pas assez forts
00:46:55 pour remonter la gauche.
00:46:57 Ils ont plus confiance en eux, chez les écologistes et les socialistes.
00:47:01 Ils avaient une occasion unique de reprendre le leadership à gauche
00:47:04 et ils l'ont pas saisi.
00:47:06 Mais c'est un Trump, c'est notre Trump.
00:47:08 Je trouve que la comparaison avec Trump est plus intéressante
00:47:11 que Jean-Marie Le Pen, car le rôle du tweet dans la communication
00:47:15 est tout à fait essentiel.
00:47:17 Et dernier point, quand on dit qu'il y a 49 % de gens
00:47:20 qui considèrent que c'est une menace pour la démocratie,
00:47:23 il y en a moins pour M.Le Pen. -Bien sûr.
00:47:25 -Il y a beaucoup de messages stratégiques.
00:47:28 -Vous me demandez une perche.
00:47:29 Dans la 2e partie, on va voir ce sondage
00:47:32 qui donne tous les moyens en vert.
00:47:34 L'année 2023 et l'année de la renaissance
00:47:36 sera publié par Le Monde.
00:47:38 Je dois envoyer la fume.
00:47:39 -Les chiffres sont intéressants.
00:47:41 Le chiffre de 19 %, moi, qui m'interpelle,
00:47:44 ça veut pas dire que c'est 19 % de votes.
00:47:46 -19 % qui approuvent les pistes d'opposition.
00:47:49 -C'est une bonne base pour débuter une campagne électorale.
00:47:53 -C'est l'heure de la pause.
00:47:54 On va se retrouver dans quelques instants
00:47:57 pour un nouveau "JT" avec Maureen Vidal
00:47:59 et se continuer de dérouler l'actualité jusqu'à minuit.
00:48:03 On reviendra sur le drame de Crépol,
00:48:05 où la copine de "Romance sur Isère"
00:48:07 a été l'invitée de Sonia Mabrouk.
00:48:09 Elle dénonce, contrairement à Elisabeth Borne,
00:48:12 l'insécurité réelle évoque le vécu des habitants
00:48:15 face à cette hyper-violence.
00:48:17 On en parle dans un instant.
00:48:18 On parlera de ce policier agressé par des gamins,
00:48:21 certains des 12 ans.
00:48:23 Ce sondage met l'ERN en position très favorable
00:48:25 pour cette année 2023. A tout de suite.
00:48:28 ...
00:48:30 Il est 23h.
00:48:31 Nous sommes de retour en direct sur CNews.
00:48:33 Merci de nous rejoindre.
00:48:35 La suite de "Soir Info", c'est d'abord le rappel de l'actualité.
00:48:39 ...
00:48:44 -La flamme de l'espoir en Israël
00:48:47 avec le premier allumage des bougies de Hanouka,
00:48:49 deux mois jour pour jour après l'attaque sanglante du Hamas.
00:48:53 A Tel Aviv, en honneur aux 138 otages
00:48:55 toujours détenus dans la banque de Gaza,
00:48:57 de nombreux Israéliens et familles d'otages
00:49:00 sont venus pour débuter la fête juive de l'espoir.
00:49:03 ...
00:49:05 -Les gens qui sont ici à Gaza sont des gens comme nous, des humains.
00:49:08 Nous les soutenons, eux et leurs familles.
00:49:11 -138 familles qui ne vivent plus, qui sont dans un enfer,
00:49:14 qui sont dans un enfer que tout le pays, je pense, ressent.
00:49:20 -Le ras-le-bol de la section rugby du Bordeaux Etudiants Club
00:49:25 avec la nouvelle arrivée de 35 caravanes
00:49:28 sur le parking de l'Université de Bordeaux,
00:49:30 déjà privée de ses terrains,
00:49:32 a été un des légendes du voyage depuis septembre.
00:49:35 La section de rugby craint de ne plus avoir accès
00:49:38 à ses vestiaires de remplacement.
00:49:39 Les locaux, déjà pillés à plusieurs reprises,
00:49:42 ont de nouveau subi des dégradations la semaine dernière.
00:49:45 Quatre ans de suspension ont été requis
00:49:48 par le parquet antidopage italien contre Paul Pogba.
00:49:51 Le champion du monde 2018 de la Juventus
00:49:53 avait été testé positif à la testostérone en août dernier.
00:49:56 Ce réquisitoire est conforme à la peine maximale
00:49:59 encourue par Paul Pogba selon le Code mondial antidopage.
00:50:02 La peine peut être réduite de moitié
00:50:04 si le Français démontre une non-intentionnalité.
00:50:07 -Merci, Maureen. On vous retrouve dans 30 minutes
00:50:10 pour un nouveau point actu.
00:50:11 A ceux qui nous rejoignent,
00:50:13 Alexandre Devey, Philippe Guibert, Eric Tegner,
00:50:16 Yoann Uzay, Karim Abrik, sont avec moi
00:50:18 pour débattre autour des thèmes d'actualité.
00:50:20 Le prochain thème, il nous emmène à le drame de Crépole,
00:50:24 qui n'en finit pas de secouer la société française.
00:50:27 Entretien croisé sur des médias différents ces dernières 24 heures.
00:50:30 On parle de sentiments de violence dans la France rurale,
00:50:33 dans les colonnes du Figaro.
00:50:35 Cher Alexandre Devey, qui, bien sûr,
00:50:37 s'était à paraître ce matin, la maire de Romain-sur-Isère,
00:50:41 menacée de mort, invitée de CNews ce matin,
00:50:43 elle dénonce ce mot de sentiment.
00:50:45 Elle évoque le vécu des habitants face à l'insécurité,
00:50:48 l'hyperviolence. La maire de Romain-sur-Isère,
00:50:51 sur notre antenne, 15 jours après le meurtre de Thomas
00:50:54 dans un bal à Crépole.
00:50:55 Maréliès Chevalier pour le résumé.
00:50:58 -La maire de Romain-sur-Isère
00:51:00 est en colère.
00:51:01 -Moi, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui s'engagent
00:51:04 et qui ont des responsabilités, mais je me permets de dire
00:51:07 que non, je ne peux pas entendre ce qui est dit
00:51:10 par madame la Première ministre.
00:51:12 Je dis juste une chose, c'est que l'insécurité,
00:51:15 ce n'est pas un ressenti, c'est une réalité vécue.
00:51:18 -En cause, les propos d'Elisabeth Borne,
00:51:20 la Première ministre, dans les colonnes du Figaro.
00:51:23 "Il y a un besoin évident d'autorité et une attente de sécurité
00:51:27 "pour les gens qui sont en colère. Je pense aux villes moyennes,
00:51:30 "aux campagnes, qui ne sont pas épargnées par ce sentiment
00:51:33 "que la violence augmente."
00:51:35 -Marie-Hélène Thauraval, maire de Romain-sur-Isère,
00:51:38 avait reçu le 29 novembre dernier des menaces de mort
00:51:41 et de décapitation. Suite à la mort du jeune Thomas à Crépole,
00:51:45 elle avait affirmé que la délinquance provenait
00:51:47 du trafic de drogue et de la radicalisation.
00:51:50 Elle avait également regretté que les prénoms des mises en examen
00:51:54 n'aient pas été dévoilés.
00:51:55 -On aspire à vivre paisiblement, mais qui, aujourd'hui,
00:51:58 ne le peuvent pas. Et ça, ça n'est plus acceptable.
00:52:01 -Ressentis ou réalité vécue,
00:52:03 selon le baromètre fiducial de la sécurité,
00:52:06 58 % des Français affirment se sentir souvent
00:52:09 en insécurité dans leur quotidien.
00:52:11 -La plupart des maires, au contraire,
00:52:13 de madame la Première ministre, Alexandre de Vecchio,
00:52:16 connaissent la réalité vécue par de nombreux Français.
00:52:20 -Oui, mais je ne comprends même pas.
00:52:22 C'est une faute politique incroyable.
00:52:24 La loi de l'interview a été relue,
00:52:26 donc ce n'est pas une erreur de langage dans la conversation.
00:52:29 Je ne sais pas, elle est socialiste.
00:52:31 En plus, elle a vu la campagne de Lionel Jospin.
00:52:34 Est-ce que ça lui a coûté de parler de sentiment d'insécurité ?
00:52:38 -Quelques jours après son mise à l'intérieur,
00:52:40 qui parle d'ensauvagement.
00:52:42 -Elle est quelque part physiquement impossible
00:52:45 de reconnaître le réel.
00:52:46 Sans doute, c'est plus grave que ça.
00:52:49 Ca veut dire qu'elle a décidé qu'elle ne ferait rien.
00:52:52 Ca veut dire que le gouvernement s'admet impuissant.
00:52:55 Quand on est impuissant, on préfère dire
00:52:57 que c'est le fruit de l'imagination des Français.
00:53:00 C'est très grave.
00:53:01 Le gouvernement nous dit officiellement
00:53:04 qu'il renonce à améliorer la vie des Français
00:53:06 sur le terrain de la sécurité.
00:53:08 -C'est terrible de mettre en parallèle, en perspective,
00:53:11 ce que dit Elisabeth Borne et les mots de la maire de Romain-sur-Isère.
00:53:15 Je voudrais qu'on revoie deux éléments,
00:53:18 avant de vous entendre.
00:53:19 Ce chiffre, d'abord, 58 % des Français,
00:53:22 près de 60 % de la population, répondent oui.
00:53:24 Nous sommes souvent dans cette insécurité,
00:53:28 dans notre quotidien.
00:53:30 Et là encore, les mots d'Elisabeth Borne,
00:53:32 qui parle de ce sentiment de violence dans la France.
00:53:35 Je propose à nos téléspectateurs de revoir ces quelques lignes.
00:53:39 On voit ce que dit la Première ministre.
00:53:41 Les atteintes aux personnes, ce sont des chiffres,
00:53:44 ce sont des statistiques du ministère de l'Intérieur,
00:53:47 qui sont en augmentation exponentielle depuis 4 ans.
00:53:50 C'est factuel.
00:53:51 La Première ministre n'a qu'à s'appuyer
00:53:54 sur les chiffres des ministères pour constater
00:53:56 qu'il n'y a pas de sentiment.
00:53:58 -De 2020 à 2024, il y a à peu près 4 000 tentatives d'homicide
00:54:02 et homicides, alors que les 4 années avant, c'était 2 000.
00:54:05 Il y a une multiplication par 2 des homicides
00:54:08 et des tentatives d'homicide.
00:54:10 Depuis les années 90, Alain Bauer l'a dit,
00:54:13 c'est une multiplication par 7 de ce qu'on appelle
00:54:16 la violence gratuite.
00:54:17 Depuis le mois de juin, on a compris, on l'a vu,
00:54:20 la violence a complètement dépassé le 93 au Marseille.
00:54:23 Elle s'est répandue sur l'ensemble du territoire lors des émeutes.
00:54:27 C'est ce qui présageait ce drame de Crépole,
00:54:29 car c'est la 1re fois que la cité de la monnaie de Romain Surizer
00:54:33 est tombée sous les radars.
00:54:34 Ce qui m'inquiète, c'est de se dire qu'Elisabeth Borne
00:54:38 n'est pas une porte-parole, c'est la Première ministre.
00:54:41 Tous les matins, elle reçoit des fiches du ministère.
00:54:44 - Olivier Véran appréciera le "seulement".
00:54:46 - C'est pas seulement Olivier Véran.
00:54:48 - C'est seulement porte-parole.
00:54:50 - Il a raison.
00:54:52 - Encore une fois, c'est l'illustration
00:54:54 des connexions de nos...
00:54:56 15 jours après le meurtre de Crépole,
00:54:58 quand on entend la mère de Romain Surizer,
00:55:01 quand on voit ce qui se passe dans notre pays,
00:55:03 on va parler de gamins dont certains avaient 12 ans
00:55:06 qui sont attaqués à un policier.
00:55:08 - C'est pas 15 jours après Crépole,
00:55:10 il y a eu le meurtre à la Tour Eiffel.
00:55:13 - Il y a eu un jour.
00:55:14 - Merci de le rappeler.
00:55:16 - Ça paraît incompréhensible.
00:55:17 On croirait entendre Eric Dupond-Moretti
00:55:20 quand il est arrivé au ministère de la Justice.
00:55:23 C'est incroyable.
00:55:24 Il faut lutter contre ce sentiment d'insécurité.
00:55:27 Là, c'est plus qu'une erreur, c'est une faute politique
00:55:30 de dire cela, parler de sentiment
00:55:32 quand on sait ce que vivent les Français
00:55:35 et quand on connaît la peur des Français
00:55:37 dans les grandes villes.
00:55:39 - Vous pensez que le chef de l'Etat a apprécié ces mots ?
00:55:42 - Il est sur cette ligne.
00:55:43 - Il parle de décivilisation.
00:55:45 - Quand Gérald Darmanin parle d'ensauvagement,
00:55:48 quand Emmanuel Macron parle de décivilisation,
00:55:51 ça montre quand même que les plus hauts responsables
00:55:54 de l'Etat ont conscience que la situation
00:55:56 est en train de gravement déraper dans notre pays.
00:55:59 Celle qui est en décalage, c'est Elisabeth Borne,
00:56:02 qui n'est pas sur la même ligne que celle du ministre de l'Intérieur.
00:56:06 Ça, on ne le découvre pas ce soir, ça date de toujours,
00:56:10 mais il y a aussi une différence avec le chef de l'Etat.
00:56:13 Sur un sujet aussi important que la sécurité,
00:56:15 l'une des préoccupations majeures des Français,
00:56:18 peut-être faut-il en tirer des conséquences.
00:56:21 - Les maires disent les choses directement,
00:56:24 alors que le dirigeant, au sommet de l'Etat,
00:56:26 Louvois, parle de réponse globale.
00:56:29 - C'est la caractéristique d'Emmanuel Macron,
00:56:31 ce ne sont pas des gens qui viennent du terrain.
00:56:34 - C'est de la techno pure.
00:56:36 - Après les émeutes, Emmanuel Macron avait annoncé
00:56:39 à Elisabeth Borne, et c'est fini, en proposition de subvention,
00:56:43 et les mineurs ont un statut toujours à part.
00:56:46 Donc je pense qu'Emmanuel Macron est sur cette ligne.
00:56:49 Ce principe d'ailleurs de décivilisation
00:56:51 qui est porté aujourd'hui par Jérôme Forquet,
00:56:54 il ne veut pas dire grand-chose.
00:56:56 D'un côté, il y aurait les gens civilisés,
00:56:59 et de l'autre, la barbarie.
00:57:00 Il y a un problème d'immigration en France
00:57:03 qui a importé de l'insécurité,
00:57:05 et c'est ce qui fait qu'il y a une accélération
00:57:08 de la délinquance et de la violence.
00:57:10 - Ne déformez pas ce que disait Jérôme Forquet,
00:57:13 qui ne réservait pas qu'à la population d'origine immigrée
00:57:17 le terme de décivilisation.
00:57:19 Je ne crois pas que ce soit une déconnexion des réalités
00:57:22 de la part d'Elisabeth Borne, qui a été préfète.
00:57:25 C'est un blocage idéologique.
00:57:27 C'est un blocage idéologique d'une certaine génération,
00:57:31 que je connais bien, de gens venus de la gauche,
00:57:34 et qui, sur ce sujet-là, ont le sentiment
00:57:36 que de parler d'insécurité de façon cash,
00:57:41 c'est faire le jeu du Rassemblement national.
00:57:44 Je connais ce mode de fonctionnement par coeur,
00:57:47 et donc, parce que sinon, c'est incompréhensible
00:57:50 qu'en 2023, comme l'a rappelé Alexandre,
00:57:53 20 ans après l'échec de Lionel Jospin
00:57:55 au premier tour de la présidentielle,
00:57:58 où la question du sentiment d'insécurité
00:58:00 avait été au coeur de la critique de la campagne de Jospin,
00:58:04 c'est incompréhensible.
00:58:06 Donc, c'est un blocage idéologique.
00:58:08 -Dans quelle direction va ce gouvernement ?
00:58:10 -Ce gouvernement n'a pas de direction.
00:58:13 -Jérôme Darmanin parle d'en sauvagement.
00:58:15 -Vous avez bien compris que ce gouvernement
00:58:18 n'a pas de direction, puisqu'il n'a pas de premier ministre.
00:58:21 Le chef, c'est Emmanuel Macron, et il, comme depuis 6 ans,
00:58:25 fluctue en fonction de ce qu'il juge,
00:58:27 être des opportunités politiques.
00:58:29 -Quel événement tragique les fera descendre de leur planète ?
00:58:34 -Tant que vous n'êtes pas touché personnellement...
00:58:37 -C'est des phrases de posture.
00:58:39 -Tant que vous n'êtes pas touché personnellement,
00:58:42 dans la tête de ces gens, ce ne sont que des mots,
00:58:44 il n'y a que des mots, M-O-T-S, là, pour le coup, des palabres.
00:58:48 -Mais dans la rédaction de l'entretien,
00:58:50 ça a dû venir comme un réflexe.
00:58:52 -Oui, c'est vrai.
00:58:54 -Si on dit "insécurité", on est trop droitier,
00:58:56 et on fait le jeu peut-être de Darmanin aussi,
00:58:59 et puis, en plus, on fait le jeu du RN.
00:59:01 -C'est leur obsession.
00:59:03 -Je crois qu'elle parle du sentiment
00:59:05 d'une augmentation de la violence dans les villes.
00:59:08 -La revue, je ne sais pas si on peut le réafficher.
00:59:11 -Sentiment d'augmentation de la violence.
00:59:13 -Éric Tegnay ou Karima, qui ne s'est pas exprimé longtemps là-dessus ?
00:59:17 Non, le texte de Mme Bordeaux.
00:59:19 -C'est pas juste un aveu d'impuissance,
00:59:23 je trouve que c'est un consentement à l'immobilisme.
00:59:27 C'est carrément d'annoncer ses couleurs
00:59:29 et de dire qu'on est dans un sentiment d'insécurité.
00:59:32 Ça fait en sorte qu'on n'a pas besoin d'agir.
00:59:34 -Je relis Karima, c'est bien clair.
00:59:36 "Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes,
00:59:39 "qui ne sont pas épargnées par ce sentiment
00:59:42 "que la violence augmente."
00:59:44 -Le début de la phrase est important aussi.
00:59:46 "Il y a un besoin évident d'autorité
00:59:48 "et une attente de sécurité sur tout le territoire."
00:59:51 Et après, et ensuite.
00:59:53 D'ailleurs, je vais vous faire une petite fleur sur le Figaro.
00:59:57 C'est un article que je lisais aujourd'hui.
00:59:59 C'est Ruben Rabinovitch, qui est psychanalyste
01:00:02 et qui est aussi coteur d'une note d'analyse
01:00:04 sur les émeutes urbaines pour la Fondation Jean-Jaurès.
01:00:08 Les émeutes urbaines qui se sont déroulées
01:00:10 au mois de juin dernier.
01:00:12 C'est intéressant d'avoir cet avis un peu psychanalytique
01:00:15 parce qu'il dit ceci.
01:00:17 "Un crime ou un délit commis qui n'est pas sanctionné
01:00:20 "à la hauteur de ce qu'il doit est psychiquement autorisé."
01:00:24 -Bien sûr.
01:00:25 -Pour un peu de jargon, pour les jeunes,
01:00:28 c'est finalement quand vous n'avez pas cette assurance,
01:00:31 cette certitude de la peine,
01:00:33 ça fait en sorte que, oui, vous vous sentez autorisé
01:00:36 à faire à peu près n'importe quoi.
01:00:38 Il n'y a plus ce qu'on appelle cette fameuse peur du gendarme.
01:00:41 Et en plus, vous ne craignez pas les conséquences.
01:00:43 Ça donne tout ce cycle de délinquance
01:00:46 qu'on n'arrive pas à briser.
01:00:47 Et ensuite, on a des déclarations,
01:00:49 comme on a eu aujourd'hui,
01:00:50 qui donnent le sentiment que le boulevard est ouvert.
01:00:53 -Ce qui fait mal au coeur à ces gens
01:00:55 qui sont confrontés quotidiennement
01:00:57 par cette peur de sortir de chez eux,
01:00:59 c'est le déséquilibre entre les faits et l'analyse des faits.
01:01:02 Il y a l'impression qu'on les piétine,
01:01:05 qu'on les humilie en parlant de sentiments.
01:01:07 -Bien sûr, et avec un manque de projection complet.
01:01:10 Je crois qu'Emmanuel Macron avait demandé des notes,
01:01:13 par exemple, à la direction générale de la police nationale
01:01:16 et à la gendarmerie sur les émeutes.
01:01:18 C'était une sorte de "satisfait cheat"
01:01:20 où ils disaient qu'ils avaient fait ce qu'il fallait
01:01:23 tout en ayant en tête que s'ils s'étaient allés plus loin,
01:01:26 qu'ils avaient un haut gradé de la sécurité.
01:01:28 Est-ce que demain, s'il y a de nouvelles émeutes,
01:01:31 on va y arriver ?
01:01:32 Il y a un travail dans les sphères de sécurité et du pouvoir
01:01:35 pour se projeter.
01:01:36 Il m'a dit qu'aujourd'hui, la seule chose qui les obsède,
01:01:39 c'est pas de nouvelles émeutes, pas une guerre civile,
01:01:42 c'est que Marine Le Pen soit élue en 2027.
01:01:44 Il faut que nos auditeurs le comprennent.
01:01:47 Quand Elisabeth Borne se positionne comme ça,
01:01:49 c'est parce que les 3 dernières semaines,
01:01:52 ils ont été dépassés, ils ne se sont pas prononcés
01:01:55 et ils sont perdus.
01:01:56 Quand les entend-on à nouveau ? Depuis l'article du Parisien.
01:01:59 Il a lancé la contre-offensive de la réécriture de Crépole.
01:02:02 Là-dessus, ils se sont dit qu'ils allaient mettre
01:02:05 de nouveaux marqueurs.
01:02:06 En 2027, ça va se jouer à gauche.
01:02:08 -On parlera des chiffres du RN de cette étude
01:02:11 qui montre à quel point le RN est en forme en 2023.
01:02:13 Cette obsession est immense au sein du gouvernement.
01:02:16 Ils sont obsédés.
01:02:18 La 1re chose qu'ils regardent quand les sondages paraissent,
01:02:21 c'est où en est le RN.
01:02:22 C'est avec ça qu'ils les intéressent.
01:02:24 Mais en parlant de sentiments,
01:02:26 c'est Thier qui aurait pu causer un nouveau drame.
01:02:29 Ca s'est passé à Nice, mardi soir, vers 19h,
01:02:32 un réserviste, un homme réserviste de la police nationale,
01:02:35 attend le bus pour rentrer chez lui.
01:02:37 Après son service, il veut rejoindre sa famille,
01:02:40 mais très vite, cet homme de 45 ans
01:02:42 est reconnu par des jeunes qui, pour certains,
01:02:45 ont à peine 12 ans.
01:02:46 Ils le prennent à partie.
01:02:48 La suite, résumée dans ce sujet avec Camille Guédon.
01:02:52 -Il est aux alentours de 19h15, mardi soir.
01:02:54 Un policier réserviste qui venait de quitter son service
01:02:57 est reconnu à cet arrêt de bus du quartier de l'Ariane, à Nice.
01:03:01 Un groupe d'individus le cible avec des mortiers d'artifice
01:03:04 en le visant au niveau des jambes.
01:03:06 Le policier n'a qu'à s'enfuir pour trouver refuge
01:03:09 dans le commissariat.
01:03:10 4 individus sont interpellés par la police.
01:03:13 Dans un communiqué de presse, Damien Martinelli,
01:03:16 procureur de la République, confirme que c'est un acte prémédité.
01:03:20 -Les éléments réunis permettaient d'envisager
01:03:22 que le policier était attendu par ce groupe
01:03:25 et visait en raison de sa qualité
01:03:27 dans un contexte d'interpellation intervenue.
01:03:29 -Je vois que le procureur de la République,
01:03:32 qui vient d'arriver d'ailleurs sur Nice,
01:03:34 évoque une tentative d'homicide.
01:03:36 Il a raison, car il s'agit d'une tentative d'homicide.
01:03:39 Quand un policier se fait, comme on dit dans notre langage,
01:03:43 "détroncher", ça veut dire identifier comme policier,
01:03:46 et qu'on lui lance des mortiers d'artifice à bout portant.
01:03:51 Ca s'appelle ni plus ni moins qu'une tentative d'homicide.
01:03:54 -Le policier visé par les mortiers d'artifice
01:03:57 n'a pas été blessé.
01:03:58 L'un des mineurs, âgé de 17 ans, est déféré ce jour
01:04:01 dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire
01:04:04 pour tentative d'homicide avec guet-à-pan
01:04:07 sur personne dépositaire de l'autorité publique.
01:04:09 Aucune infraction n'a été retenue contre les 3 autres mineurs.
01:04:13 -4 personnes, 2 âgées de 12 ans, placées en retenue pour 12 heures,
01:04:17 2 autres âgées de 17 ans, placées en garde à vue.
01:04:20 Un seul a été mis en examen aujourd'hui.
01:04:23 Les plus jeunes n'ont pas tiré au mortier,
01:04:26 mais il faisait partie de cette bande.
01:04:29 12 ans.
01:04:30 -On a une confirmation de plus que la culture de la violence
01:04:34 est en train de gagner des pans entiers de la jeunesse
01:04:37 et de plus en plus jeunes.
01:04:38 C'est ça, le grand défi auquel on est confrontés.
01:04:42 De ce point de vue-là, la maire de Romance-sur-Isère
01:04:45 disait une chose très intéressante.
01:04:47 Elle insistait, comme le font pas mal de gens,
01:04:50 sur l'imprégnation que peuvent donner les trafiquants de drogue,
01:04:53 qui eux-mêmes sont dans une ultra-violence.
01:04:56 On commente régulièrement leur règlement de compte
01:04:59 avec les morts à la clé presque tous les week-ends.
01:05:03 Mais dans les jeunes générations,
01:05:05 il y a cette contagion de la violence
01:05:07 et de la culture de la violence qui est de plus en plus forte
01:05:11 et qui va chercher des plus en plus jeunes.
01:05:13 Et ça, c'est le principal défi auquel on est confrontés
01:05:17 en matière d'insécurité aujourd'hui.
01:05:19 C'est qu'on a une part importante de la jeunesse des banlieues
01:05:24 qui est prise dans cette culture de la violence
01:05:27 et c'est à ça qu'il faut qu'on puisse répondre de façon précise.
01:05:31 Une jeunesse où le port du couteau est devenu une banalité.
01:05:35 -C'est l'histoire d'une jeunesse qui nous échappe.
01:05:38 -C'est vraiment de la décibilisation.
01:05:40 C'est une culture dans laquelle on ne règle
01:05:42 les rapports interpersonnels que par la force et par la violence.
01:05:46 -Ca nous échappe, parce qu'on a décidé que ça allait nous échapper,
01:05:50 mais ça pourrait très bien ne pas nous échapper.
01:05:53 -C'est pas si facile.
01:05:54 -Ce garçon, cet enfant de 12 ans,
01:05:56 qui a voulu agresser un policier à 12 ans,
01:05:59 évidemment, il est ressorti libre.
01:06:01 On ne va pas le mettre en prison, ce n'est pas le problème.
01:06:04 Mais si on veut qu'à 12 ans,
01:06:06 il comprenne que ce qu'il a fait est grave,
01:06:09 il faut qu'il y ait une sanction, une peine.
01:06:11 Pas le mettre en prison, mais une peine pour qu'il comprenne
01:06:14 qu'il ne faut pas recommencer.
01:06:16 -Le procurat a pris ses responsabilités.
01:06:19 Si on régie, on peut me renvoyer l'intitulé de la mise en examen,
01:06:23 mais c'est quelque chose de...
01:06:25 Les tenants sont très sérieux.
01:06:27 -L'enfant de 12 ans n'est pas mis en examen.
01:06:30 -Son implication n'est pas avérée.
01:06:32 La justice fait son travail.
01:06:34 Il y a une bande d'une vingtaine de jeunes
01:06:36 qui a couru après ce monsieur.
01:06:38 -Il y avait des gamins de 12 ans.
01:06:40 L'enquête ne montre pas que ces jeunes de 12 ans
01:06:43 ont pris le mortier pour tirer sur ce camp,
01:06:45 bien même s'il faisait partie de cette foule qui a poursuivi l'homme.
01:06:49 -Il faisait partie de la foule, mais s'il ne recommence pas,
01:06:53 il faut une sanction pour qu'il comprenne.
01:06:55 A 12 ans, ces enfants, ces gamins,
01:06:57 sont encore récupérables.
01:06:59 Quand on arrive à 17, 18, 20 ans,
01:07:01 à force de délinquance, de récidive,
01:07:03 on est plus récupérables.
01:07:05 C'est l'âge de leur faire comprendre
01:07:08 qu'il faut rentrer dans le droit chemin
01:07:10 et mener une vie en société, une vie normale.
01:07:12 A 12 ans, on peut le faire.
01:07:14 Mais si on ne fait rien,
01:07:16 s'il n'y a pas de peine, ils recommenceront,
01:07:18 ils récidiveront et un jour, ils iront en prison.
01:07:21 Ce qu'ils feront sera de plus en plus grave.
01:07:24 -Et ne pas les sanctionner à hauteur du geste.
01:07:26 Là encore, ce sont les pédopsychiatres
01:07:29 qui en parlent.
01:07:30 Je pense à Maurice Berger, le plus éminent d'entre eux.
01:07:33 C'est "Non-assistance à personne en danger".
01:07:36 Si vous ne sanctionnez pas fermement
01:07:38 dès la 1re incartade,
01:07:39 vous créez ce sentiment d'impunité.
01:07:41 C'est ce que vient de résumer Yohan.
01:07:43 -La loi les protège.
01:07:45 Aujourd'hui, la majorité pénale est à 18 ans.
01:07:47 Beaucoup proposaient qu'elle soit rabaissée à 16 ans.
01:07:50 Je veux mettre un chiffre en avance.
01:07:53 Pendant les émeutes, sur 3500 interpellations,
01:07:55 il y en a 800 qui avaient entre 13 et 15 ans.
01:07:58 80 % ont été condamnés sur des mesures éducatives
01:08:01 ou de contrôle judiciaire.
01:08:02 Derrière, ça n'a aucun impact.
01:08:05 D'ailleurs, ils sont utilisés dans tous les trafics de drogue.
01:08:08 Les chouffes, beaucoup sont utilisés.
01:08:10 Ce sont des mineurs,
01:08:11 car ils savent qu'ils sont protégés.
01:08:13 -Le procurant n'a pas tremblé.
01:08:15 "Mise en examen pour un chef de tentative d'homicide
01:08:18 "avec guet-apens sur personne dépositaire
01:08:21 "de l'autorité publique."
01:08:22 Donc là, l'intitulé de la mise en examen est très fort.
01:08:26 Il faudrait peut-être que ça se généralise
01:08:28 pour qu'on avance.
01:08:29 Mais si on veut ce fameux choc d'autorité,
01:08:32 il faut une réponse ferme.
01:08:34 -On en sortira pas.
01:08:35 -On est rendu...
01:08:36 C'est plus des hobbies d'aller jouer au bowling.
01:08:39 C'est des jeunes qui décident que leur activité de la journée,
01:08:43 c'est de s'en prendre à un policier.
01:08:45 On marche sur la tête.
01:08:46 -Je rappelle que c'est un réserviste.
01:08:48 C'est quelqu'un qui fait ça à côté d'une vie professionnelle
01:08:52 et privée, qu'il était en civil, qu'il attendait le bus.
01:08:55 Il a été repéré, reconnu.
01:08:57 Voilà, il y a une démarche.
01:08:58 -Moi, je m'inquiète.
01:09:00 C'est une partie de la jeunesse, pas toute la jeunesse.
01:09:03 -Bien sûr.
01:09:04 -Mais quand même, de voir cette ultra-violence,
01:09:08 cette attirance envers ce genre d'activité justement violente.
01:09:13 On a parlé aussi de la question du trafic de la drogue.
01:09:16 C'est ça qu'il faut interroger aussi.
01:09:18 Comment se fait-il que c'est possible aujourd'hui,
01:09:21 comment se fait-il qu'on en voit à chaque semaine,
01:09:24 comment se fait-il qu'on voit des jeunes
01:09:26 qui se promènent avec des armes, des couteaux,
01:09:29 qui se rendent à des fêtes de village avec des couteaux.
01:09:32 Sur la question de la délinquance,
01:09:34 sur cette certitude de la peine, après une fois,
01:09:37 comme vous l'avez dit, c'est pas d'envoyer les gens en prison,
01:09:40 mais il faut qu'il y ait une conséquence.
01:09:42 Et manifestement, ça ne va pas de soi.
01:09:44 -Une autre chose, quand même, parce qu'à 12 ans,
01:09:47 on dit souvent qui est responsable.
01:09:49 -Les parents à 12 ans.
01:09:50 -A 12 ans, il n'y a rien d'autre à dire.
01:09:53 Il y a une seule responsabilité, 12 ans, c'est les parents.
01:09:56 Rien d'autre.
01:09:57 -Exactement.
01:09:58 -Et la réponse pénale doit aussi viser les parents.
01:10:01 -On pense à la responsabilité, à quel point on doit les pénaliser
01:10:05 quand ce sont des gamins de 12 ans.
01:10:07 Il n'y a que les parents qui sont responsables.
01:10:09 -Il faut voir s'ils bénéficient de la solidarité nationale
01:10:12 pour leurs enfants, en termes de logements sociaux,
01:10:15 d'allocations, il ne faut pas hésiter à sévir.
01:10:18 Il faut qu'ils aient des comptes à rendre.
01:10:20 Il ne faut pas mettre les enfants en prison,
01:10:23 mais avec des centres éducatifs fermés,
01:10:25 on pourrait se donner les moyens d'en créer en France.
01:10:28 Il y a, je pense, des réponses.
01:10:30 Il y a une absence de volonté politique
01:10:32 et, finalement, on baisse les bras face à l'ensauvagement du pays.
01:10:38 Je crois que c'est le cas.
01:10:40 Il y a tout à refonder, et la justice notamment,
01:10:44 mais ça passera par une volonté politique
01:10:47 de reprendre la main sur la justice en changeant les lois,
01:10:52 en faisant en sorte que les juges appliquent les lois.
01:10:55 Il va falloir se pencher sur ces dossiers sérieusement.
01:10:58 -Encore un mot ?
01:10:59 -Vos auditeurs doivent savoir que si les juges appliquent la loi,
01:11:03 ils sont très fermes.
01:11:04 -Nous avons des auditeurs, des téléspectateurs.
01:11:07 -Pardonnez-moi, mais...
01:11:08 -Il n'y a pas de mal.
01:11:10 -L'excuse de minorité va diviser par deux les peines.
01:11:13 -Oui, mais il est évident qu'il faut revoir la politique pénale.
01:11:17 -Soyons très clairs et factuels, parce que c'est important.
01:11:20 Il n'y a pas de mineur de 12 ans inquiété par la justice.
01:11:24 -17 ans. -Il y a un seul mineur
01:11:25 qui a été mis en examen.
01:11:27 Il a 17 ans, puisque l'enquête a montré,
01:11:29 et nous n'y étions pas,
01:11:31 que même si c'était une bande de plusieurs jeunes,
01:11:34 dont des mineurs de 12 ans, ceux qui ont tiré sur ce policier
01:11:37 ou celui, puisqu'il n'y en a qu'un,
01:11:39 a 17 ans, mais on est passé à côté du drame.
01:11:43 Il a été touché aux jambes.
01:11:45 Bien heureusement, il a même...
01:11:47 Ce qui est fou, c'est que cet homme qui a été interrogé,
01:11:50 il dit qu'il reste déterminé à rester réserviste de la police.
01:11:55 C'est un monsieur qui a bien du courage
01:11:57 et qui a vraiment la vocation chevillée au corps.
01:12:00 Pour vouloir retourner sur le terrain
01:12:02 après avoir vécu un truc pareil,
01:12:04 être fait courser par une bande de jeunes,
01:12:06 et être attaqué au mortier, il a manqué,
01:12:09 peut-être, de mourir, de perdre un bras, un oeil,
01:12:12 il est passé à côté de quelque chose de très grave.
01:12:15 On salue le courage de cet homme qui veut retourner sur le terrain.
01:12:18 -Il y a beaucoup de policiers, d'ailleurs,
01:12:21 qui vivent à 50 minutes de la ville,
01:12:23 est-ce que c'est hors de question ?
01:12:25 -Le symbole de fait que ce soit un réserviste,
01:12:27 il y a encore un symbole en plus.
01:12:29 Il a une vie ailleurs, d'autres priorités,
01:12:32 il donne de son temps pour aider la police nationale
01:12:35 quelques heures par an,
01:12:36 et il se retrouve coursé par une bande de jeunes.
01:12:39 Voilà ce qu'on pouvait dire.
01:12:41 On suivra le dossier de cette mise en examen
01:12:43 après cette agression du policier à Nice.
01:12:47 Si vous n'étiez pas avec nous,
01:12:49 il y a une image qui va faire parler
01:12:51 beaucoup ces prochains jours qu'on a montrés dans "Le 22h"
01:12:54 et qu'on voulait vous montrer si vous nous rejoignez.
01:12:57 C'est la fête de Hanoukka, l'équivalent de Noël
01:13:00 pour la communauté juive qui commence aujourd'hui.
01:13:03 Nous avons tous été assez surpris de voir cette image.
01:13:07 Ce soir, le président de la République française
01:13:11 a allumé et accueilli le grand rabbin de France
01:13:14 au sein du palais de l'Elysée pour allumer cette première bougie.
01:13:18 C'est un jour de table.
01:13:19 Au fur et à mesure que la discussion a passé,
01:13:22 les réactions politiques n'ont pas manqué d'intervenir.
01:13:25 Je vais laisser à la régie le soin de les faire défiler.
01:13:28 On va les lire ensemble.
01:13:30 David Lysnard, tout à l'heure. David Assouline, d'abord.
01:13:33 Sénateur PS, si je ne m'abuse.
01:13:35 Ce président navigue à vue, sans principe ni ligne de conduite.
01:13:38 La République l'attendait pour manifester
01:13:41 contre l'antisémitisme.
01:13:42 L'antisémitisme, il n'était pas là, laïque.
01:13:45 Elle ne l'attendait pas pour une fête religieuse à l'Elysée.
01:13:48 Autre réaction.
01:13:49 La régime dira quand on aura fait le tour des réactions.
01:13:53 Comment peut-on refuser de participer
01:13:55 à une marche civique contre l'antisémitisme ?
01:13:57 Motif incongru et follacieux de la sauvegarde de l'unité nationale.
01:14:01 Célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel,
01:14:04 à ma connaissance, c'est une première.
01:14:07 Contraire à la laïcité, dit le maire de Cannes.
01:14:09 Adrien Quatennens, député de la France insoumise.
01:14:12 Ce soir, le palais de l'Elysée est devenu un lieu de culte.
01:14:15 La laïcité continue.
01:14:18 Ironise le député LFI.
01:14:21 Jérôme Guedj, député PS.
01:14:24 "A 2 jours du 9 décembre, anniversaire de la loi 1905,
01:14:27 "je vais mettre les pieds dans le plat."
01:14:29 Hanouka est une fête religieuse
01:14:31 à laquelle aucun élu ne devrait participer
01:14:34 comme toute manifestation religieuse.
01:14:36 On a fait le tour en Régie ?
01:14:37 Un dernier, Thomas Portes, lui aussi député LFI.
01:14:41 La laïcité est ce soir piétinée
01:14:44 par le monarque présidentiel.
01:14:46 Honteux pour le député LFI.
01:14:48 Quels que soient les bords politiques,
01:14:50 les mots ne sont pas les mêmes, la forme non,
01:14:53 le fond est le même pour tout le monde.
01:14:55 -Absolument, c'est une rupture symbolique
01:14:58 dans l'histoire de la République.
01:14:59 Je répète ce que je disais.
01:15:01 La République, ce n'est pas que le fait
01:15:03 qu'il y ait un président et pas un roi.
01:15:06 Il y a toute une symbolique, particulièrement en France.
01:15:09 La République s'est construite sur la laïcité.
01:15:12 Elle consiste dans une séparation
01:15:14 du politique de l'Etat et des religions.
01:15:16 De toucher à ça, c'est entrer dans une autre logique,
01:15:19 beaucoup plus à l'anglo-saxonne,
01:15:21 du dialogue interreligieux,
01:15:23 où on envoie des signes à toutes les fêtes religieuses
01:15:26 et on va voir toutes les religions.
01:15:28 On passe d'un cadre où on s'adresse
01:15:31 à des citoyens français,
01:15:32 quelles que soient leurs origines,
01:15:34 leurs religions, leurs caractéristiques,
01:15:37 on passe à une logique où on s'adresse à des communautés.
01:15:41 C'est un changement symbolique,
01:15:42 c'est une rupture symbolique très lourde
01:15:45 que le président de la République a inaugurée ce soir.
01:15:49 -C'est pas une réaction polistique,
01:15:51 mais médiatique.
01:15:52 La République laïque ne reconnaît... Pardon ?
01:15:56 -Je disais qu'elle avait raison.
01:15:58 -Je l'ai pas encore lue, mais la République laïque
01:16:01 ne reconnaît aucun culte, c'est la laïcité.
01:16:04 Les Juifs ont besoin qu'on renforce la laïcité,
01:16:07 pas d'un moment religieux à l'Elysée
01:16:09 qui l'affaiblit et va relancer la compétition religieuse.
01:16:12 -C'est ça, la répétition.
01:16:14 -Elle a tout dit, Caroline Fauras.
01:16:16 C'est le culte le plus intelligent qu'on ait lu.
01:16:19 -C'est pour ça que je réagissais rapidement
01:16:21 en disant que je suis pas d'accord avec Caroline Fauras,
01:16:25 mais souvent, sur la laïcité, je peux l'être.
01:16:27 Elle pose bien le problème.
01:16:29 On va avoir une compétition communautariste par la suite.
01:16:33 -Il a créé un précédent.
01:16:34 C'est pour les gens qui n'étaient pas avec nous.
01:16:37 -Exactement, il crée un précédent.
01:16:39 Je crois que ça témoigne de quelqu'un
01:16:42 qui n'a pas bien compris le cadre républicain
01:16:44 depuis le début, mais ça témoigne d'une forme de cynisme.
01:16:48 Le président de la République, ce qu'on lui demande,
01:16:51 c'est d'agir et de protéger les Français.
01:16:53 Or, depuis que l'antisémitisme monte,
01:16:56 et ça date pas du 7 octobre, en réalité,
01:16:58 il a quasiment rien fait, le président de la République.
01:17:01 Il n'a même pas été capable de se rendre à la marche.
01:17:04 Il se dit "Bon, je vais faire un peu de clientélisme
01:17:07 "et donc j'invite les représentants
01:17:10 "des institutions juives de France à l'Elysée".
01:17:12 C'est une politique vraiment de bas étage, j'ai envie de dire.
01:17:17 -Je vais citer Jean-Sébastien Ferjou,
01:17:19 qui est un habitué de ce plateau et qui tweet énormément.
01:17:22 "Ne pas marcher contre l'antisémitisme
01:17:25 "pour ne pas choisir un camp, mais fêter Hanouka à l'Elysée.
01:17:28 "Le sens des priorités, dit Jean-Sébastien."
01:17:31 Avec 3 points de suspension.
01:17:33 -Vous êtes le seul à défendre le chef de l'Etat.
01:17:35 Est-ce que l'heure qui a passé vous a remis les idées à l'endroit ?
01:17:39 -Non, je disais tout simplement que je pensais pas
01:17:42 qu'il fallait dire que c'était une faute politique,
01:17:45 qu'il fallait avoir conscience que certains arguments
01:17:48 ne tenaient pas, que ça ne crée pas un précédent
01:17:51 sur la religion musulmane, parce que la France est un pays judéo-chrétien.
01:17:55 Ce que je voulais juste mettre en avant,
01:17:57 c'est que j'attends de voir aussi si c'est lui qui a souhaité faire ça
01:18:01 ou c'est le grand rabbin de France qui l'a demandé.
01:18:04 Ça fait longtemps qu'on attend un geste.
01:18:06 Il sait pas quoi faire, il est à côté de la plaque.
01:18:09 Il finit par être plus radical alors qu'avant, il voulait être modéré.
01:18:13 On fait que de se dire depuis 2 mois
01:18:15 qu'une des priorités, c'est de commencer par soutenir Israël.
01:18:19 Là, il le fait maladroitement, mais on est habitués.
01:18:22 -Mais pas Israël, en plus !
01:18:23 Il ne s'agit pas d'Israël, ne mélangeons pas tout !
01:18:26 -C'est quand même... -Il ne s'agit pas d'Israël.
01:18:29 -C'est le message qu'il veut envoyer,
01:18:31 le fait d'un point de vue politique.
01:18:33 -Non, il veut envoyer, c'est encore pire,
01:18:36 un message aux Juifs qui sont victimes
01:18:38 de l'antisémitisme en France.
01:18:40 Ça n'a rien à voir avec Israël.
01:18:42 On peut être juif et en désaccord avec une partie de la politique.
01:18:46 -Dernière réaction politique,
01:18:47 avant de donner la place à Maureen pour le journal.
01:18:51 Caroline Delga, présidente de la région Occitanie, PS.
01:18:54 L'Elysée n'est pas un lieu de culte.
01:18:56 C'est un mauvais signal envoyé par l'Etat.
01:18:59 On ne transige pas avec la laïcité.
01:19:01 Ce commun est précieux, mais fragile.
01:19:03 On pourrait prendre une réaction politique,
01:19:05 elle donnerait-on de toutes les autres ?
01:19:08 -C'est la même qui veut interdire les crèches.
01:19:11 -C'est cohérent. -C'est cohérent, oui.
01:19:13 En l'occurrence, elle est cohérente.
01:19:15 -Vous n'avez pas compris la laïcité.
01:19:18 -Faisons juste attention,
01:19:19 de ne pas être, selon moi, dans le même camp
01:19:22 que cette gauche laïque, qui est complètement cohérente,
01:19:25 mais qui, demain, au nom d'une laïcité
01:19:28 ne comprend pas non plus, elle va vouloir interdire
01:19:30 les crèches ou certains symboles liés à la fête de Noël.
01:19:33 -Non, c'est pas ça.
01:19:35 -Je suis désolé, mais il est 23h31 déjà.
01:19:37 On reprendra un petit mois après le JT,
01:19:39 parce que je sens que ce débat fait énormément parler.
01:19:43 On peut en parler pendant 3 jours, mais il nous reste 20 minutes.
01:19:46 Vous vous débrouillez pour le reste.
01:19:49 Morène Vidal, l'actualité.
01:19:50 On se retrouve dans 2 minutes.
01:19:52 Musique de tension
01:19:54 ...
01:19:56 -Vous en parliez à l'instant, Julien.
01:19:58 Emmanuel Macron a reçu à l'Elysée le grand rabbin de France,
01:20:02 Reim Korsia, à l'occasion de l'allumage
01:20:04 de la première bougie de Chanukah, ou fête des Lumières juives,
01:20:07 autour d'une prière.
01:20:09 Le grand rabbin de France a ouvert cet événement à l'Elysée,
01:20:12 une fête d'une durée de 8 jours.
01:20:14 2 mois après les attaques du Hamas en Israël
01:20:17 et la destruction de nombreux kiboutz,
01:20:19 les habitants de Béry espèrent retrouver leur vie
01:20:22 et leurs habitations rapidement,
01:20:24 malgré le traumatisme et les images gravées
01:20:26 de la violence du Hamas le 7 octobre,
01:20:29 qui a incendié le kiboutz presque intégralement.
01:20:32 Ecoutez les habitants.
01:20:33 -C'est très effrayant.
01:20:35 C'est très inquiétant.
01:20:37 Ils ont bouleversé notre vie.
01:20:40 Nous devrons tout recommencer à zéro.
01:20:42 ...
01:20:46 Nous espérons, et c'est mon rêve, revenir à Béry,
01:20:49 mais cela va prendre du temps.
01:20:51 -Ce que nous faisons actuellement dans la bande de Gaza
01:20:54 leur a fait suffisamment de mal pour qu'ils comprennent
01:20:57 qu'ils ont commis une terrible erreur en nous faisant du mal.
01:21:01 Et je prie pour que le retour à Béry se produise.
01:21:04 -Un agriculteur de l'Oise condamné a versé plus de 100 000 euros
01:21:07 de dommages et intérêts à des riverains
01:21:10 se plaignant du bruit et de l'odeur de ces vaches.
01:21:12 La cour de cassation a rejeté le pourvoi de Vincent Ferchouère
01:21:16 au coeur d'une bataille judiciaire depuis plus de 10 ans.
01:21:19 En mars 2022, la cour d'appel d'Amiens a confirmé
01:21:22 la condamnation prononcée par le tribunal de Beauvais
01:21:25 reconnaissant les nuisances olfactives et sonores
01:21:28 du hangar abritant une stabulation.
01:21:31 -Merci beaucoup, Maureen.
01:21:32 On va revoir une dernière fois cette image à l'Elysée
01:21:35 puisque nos débatteurs du soir sont acharnés sur le sujet.
01:21:39 Le grand rabbin de France reçu au palais de l'Elysée,
01:21:42 la République française laïque,
01:21:44 qui est dans son lieu le plus symbolique
01:21:47 de cette République laïque, reçoit un grand rabbin
01:21:50 et une cérémonie religieuse autour du chef de l'Etat.
01:21:53 Philippe, vous vouliez... -C'était juste pour vous répondre
01:21:56 d'un mot, parce que c'est un débat intéressant.
01:21:59 La France est un pays chrétien,
01:22:01 parce qu'on dit "jusqu'aux chrétiens",
01:22:04 mais c'est un pays chrétien et qui a été à dominante catholique
01:22:07 pendant l'essentiel de son histoire.
01:22:10 Mais politiquement, ce n'est pas un pays chrétien,
01:22:13 c'est une République laïque.
01:22:15 C'est l'histoire de la France,
01:22:17 qui commence avant la Révolution française,
01:22:20 de construire une autonomie, une indépendance,
01:22:22 une séparation entre le politique et l'Etat
01:22:25 et la religion dominante, et plus généralement les religions.
01:22:29 C'est le fond d'identité française, la laïcité.
01:22:32 -Tout dernier mot, Eric Tegner.
01:22:34 -Je partage votre avis sur la laïcité et tous ces éléments.
01:22:37 La seule chose que je critique,
01:22:39 c'est ce réflexe que vous avez eu au départ,
01:22:42 l'heure dernière, de se dire
01:22:44 "Attention, derrière les musulmans, ils vont demander la même chose."
01:22:48 C'est cette peur permanente de ce que les musulmans vont demander.
01:22:52 C'est la même peur qu'Emmanuel Macron n'a pas voulu
01:22:55 aller à la marche contre l'antisémitisme,
01:22:57 sinon il se sentait obligé d'aller à la marche contre l'islamophobie.
01:23:01 Quand il y a ce type de débat,
01:23:03 on ne doit pas être enfermé dans la peur
01:23:05 qu'un jour, des musulmans demandent ça.
01:23:08 Il faut affirmer qu'il y a une prédominance.
01:23:11 -La lutte contre l'antisémitisme,
01:23:13 c'est une lutte qui devrait transcender
01:23:15 les clivages et les appartenances communautaires.
01:23:18 Dire "je ne me rends pas à la marche contre l'antisémitisme"
01:23:22 pour respecter chaque camp,
01:23:24 ça veut dire que le président respecte aussi
01:23:26 le camp des antisémites.
01:23:28 Ca n'a absolument rien à voir
01:23:30 avec le fait d'être dans une fête religieuse.
01:23:33 En plus, c'est un vrai raccordé.
01:23:35 C'est le président de l'archipel français,
01:23:37 il en a pris acte et il picore à droite, à gauche,
01:23:41 pour essayer de nous protéger tous.
01:23:43 -On a fait le tour de ce sujet.
01:23:44 Vous avez trois jours pour en discuter.
01:23:47 -On revient demain. -Vous savez,
01:23:49 le direct, c'est quasiment 24/24,
01:23:51 donc on va en parler.
01:23:52 Vous êtes toujours les bienvenus.
01:23:54 La normalisation du FN devenu RN se confirme,
01:23:58 cher Johan.
01:23:59 Une étude annuelle publiée par Le Monde
01:24:02 dit beaucoup sur ce qui est devenu
01:24:05 le parti politique de Marine Le Pen.
01:24:07 -La normalisation du FN, puis RN,
01:24:09 engagée par Marine Le Pen en 2011,
01:24:11 lorsqu'elle succède à son père,
01:24:13 porte ses fruits,
01:24:15 traison d'une stratégie payante,
01:24:17 ajoutée au fait qu'E. Zemmour l'a aidée
01:24:19 à être perçue comme moins extrême,
01:24:21 que la France insoumise l'a aidée à être perçue
01:24:24 comme plus sérieuse et plus crédible.
01:24:27 Vous obtenez les résultats de cette enquête
01:24:29 publiée par Le Monde.
01:24:31 La proportion de Français qui se disent en désaccord
01:24:34 avec les idées du RN
01:24:35 est de 54 %, le chiffre le plus bas
01:24:38 depuis le début du baromètre, en 1984.
01:24:40 Depuis 40 ans, donc,
01:24:42 jamais autant de Français n'ont adhéré
01:24:44 aux thèses du Rassemblement national.
01:24:47 Le journal Le Monde nous apprend également
01:24:49 que pour la première fois,
01:24:51 les Français sont de plus en plus nombreux
01:24:54 à considérer que le RN ne représente pas
01:24:56 un danger pour la démocratie.
01:24:58 45 %, plutôt que l'inverse,
01:25:00 qui considère, donc 41 %, considère que le RN
01:25:03 est un danger.
01:25:04 -Les courbes se croisent.
01:25:06 -Les courbes se croisent, qu'il y a une inversion.
01:25:09 La part de ceux la présentant comme un danger
01:25:13 a même reculé de 17 points moins,
01:25:15 17 points par rapport à 2018.
01:25:19 Pour la première fois encore,
01:25:21 les Français sont plus nombreux à considérer le RN
01:25:24 comme un parti pouvant participer
01:25:26 à un gouvernement.
01:25:27 43 %, c'est 3 points de plus en un an.
01:25:30 Et enfin, une majorité de Français,
01:25:33 51 %, considère le RN
01:25:35 comme la principale force d'opposition,
01:25:38 loin devant la NUPES, à seulement 20 %.
01:25:41 Le RN gagne 11 points,
01:25:44 plus 11 points concernant le fait
01:25:46 qu'il s'agisse d'un parti de gouvernement.
01:25:49 Quand on incarne le principal parti d'opposition
01:25:52 dans le système politique,
01:25:53 ça signifie qu'on incarne également l'alternance.
01:25:56 -Des chiffres, là encore,
01:25:59 qui peuvent faire réagir.
01:26:01 -Le commentaire, le pari est en passe d'être réussi.
01:26:04 Chibre, reste à savoir
01:26:06 si l'ultime plafond de verre de la présidentielle
01:26:10 sera franchi par Marine Le Pen.
01:26:12 -Ca envoie à la personnalité de Marine Le Pen
01:26:16 et à sa capacité à incarner une présidente de la République.
01:26:19 Mais sur le reste, le pari est largement gagné.
01:26:22 Ca prolonge la discussion sur Mélenchon.
01:26:25 Là, les courbes se croient.
01:26:27 Pour une majorité de gens,
01:26:29 le RN n'est plus un danger pour la démocratie,
01:26:32 alors que pour Jean-Luc Mélenchon,
01:26:34 ça augmente fortement.
01:26:35 Plus de gens pensent que Mélenchon est un danger
01:26:38 pour la démocratie que le RN.
01:26:40 -C'est dingue. -C'est ça qu'on vit.
01:26:42 -Qui l'eut cru, il y a 2-3 ans ?
01:26:44 -On fait une émission historique ce soir,
01:26:47 on ne parle que de rupture historique.
01:26:49 Mais franchement, c'est un changement majeur
01:26:52 dans la vie politique française
01:26:54 où Mélenchon a récupéré la figure du repoussoir.
01:26:57 -Dernier chiffre à vous donner.
01:26:59 Regardez la part des Français qui estiment
01:27:01 que Marine Le Pen ferait une bonne présidente de la République.
01:27:05 Il va s'afficher, je crois, qu'on est à...
01:27:07 34 %, voilà.
01:27:09 -C'est pas beaucoup, quand même.
01:27:11 -Un tiers des Français estime
01:27:13 qu'elle ferait une bonne présidente de la République.
01:27:16 -C'est pour comparer avec les autres.
01:27:18 C'est pas sûr que les autres performent davantage.
01:27:21 -C'est un chiffre élevé. -Moi aussi.
01:27:23 -Je crois que le...
01:27:24 Si vous voulez, si le plafond de verre perdure,
01:27:27 il y a un moment où c'est plus parce que les gens pensent
01:27:30 qu'elle est fasciste.
01:27:32 Il y a peut-être des gens qui votent Nupes,
01:27:34 mais ceux-là sont irrécupérables, j'ai envie de dire.
01:27:37 -Pour le vote Le Pen.
01:27:38 -Pour le vote Le Pen.
01:27:40 -Irrécupérables pour le vote Le Pen.
01:27:42 -Ca signifie que...
01:27:43 -Je crois que la peur des Français...
01:27:46 -On est nombreux.
01:27:47 -Ce chiffre a augmenté de 7 points.
01:27:49 -Déjà depuis la dernière élection et même celle d'avant,
01:27:52 la peur des Français vient pas de la manoeuvre fasciste
01:27:56 ou antisémite.
01:27:57 -Peut-être pour les 66 % qui restent.
01:27:59 -Moi, je crois pas.
01:28:00 Je crois qu'il vient de la crédibilité
01:28:03 et de toute une partie des Français qui sont pour le statu quo,
01:28:06 qui veulent pas de changement, je pense notamment aux retraités,
01:28:10 qui veulent finir leur jour, qui ont peur économiquement.
01:28:13 Je pense que là où Marine Le Pen doit lever
01:28:16 des derniers doutes, c'est pas forcément
01:28:18 sur le fait qu'elle est raciste ou pas.
01:28:20 Les gens de Bonnefoy ont compris qu'elle ne l'était pas,
01:28:24 sur sa capacité à gouverner.
01:28:25 Là où c'est moins difficile pour elle,
01:28:28 c'est que les autres ont aussi démontré
01:28:30 leur incapacité à gouverner.
01:28:32 Donc les gens vont finir par tenter l'expérience.
01:28:35 -Yohann, puis Eric Teckner.
01:28:36 -Ce que dit Alexandre de Vecchio est juste.
01:28:39 La stratégie de Marine Le Pen, maintenant, en vue de 2017,
01:28:42 consiste à aller chercher ses retraités
01:28:45 et les milieux économiques qu'elle soigne beaucoup en ce moment,
01:28:49 qu'elle soigne depuis plusieurs années,
01:28:51 mais qu'elle soigne particulièrement
01:28:53 dans les élections présidentielles.
01:28:55 On considère au RN que si on arrive à rassurer cet électorat,
01:28:59 qui aime la stabilité, qui n'aime pas trop le changement,
01:29:02 si on arrive à récupérer au RN l'électorat des retraités,
01:29:05 on considère qu'élection présidentielle est gagnable.
01:29:09 -Le passé, c'est le passé. Eric Teckner.
01:29:11 -Je vais être un peu taquin.
01:29:13 Si vous regardez bien, vous voyez qu'il est républicain,
01:29:16 il fait +1 à 4 %.
01:29:18 On imagine que ça aurait dû être -3, -4,
01:29:20 mais non, ça veut dire...
01:29:22 -Peut-être qu'il y a les voix de ces 4 %
01:29:24 qui sont allés chercher cette union des droites
01:29:27 voulue par beaucoup,
01:29:28 qui ferait peut-être que le plate-fond vert éclate.
01:29:32 -Ça veut dire que LR,
01:29:33 qui ne veut pas parler au RN,
01:29:35 qui dit qu'il a un parti de gouvernement,
01:29:37 Marine Le Pen, non.
01:29:38 C'est elle qui l'incarne.
01:29:40 Sur les patrons...
01:29:41 -Vous auriez pu être taquin avec la NUPES.
01:29:44 -On en parle depuis le début.
01:29:45 Marine Le Pen cherche à séduire les milieux économiques.
01:29:49 Récemment, on l'aurait vu dîner devant d'autres journalistes
01:29:53 avec l'ancien patron d'AXA,
01:29:54 qui était l'ancien patron de l'Institut de Montaigne,
01:29:58 qui dirigeait... -On l'a pas vérifié.
01:30:00 -C'était dans la lettre A que c'était sorti.
01:30:03 -J'ai pas cette information.
01:30:05 Je vous laisse le dire, mais je n'en sais rien.
01:30:08 -La présidente de Gilles Le Berc,
01:30:10 qui, à une époque, voyait des patrons,
01:30:12 mais ces patrons se cachaient.
01:30:14 C'était dans un restaurant.
01:30:16 Ils ne se cachaient plus.
01:30:18 -C'est la dédiabolisation.
01:30:19 -Les Français détestent les patrons.
01:30:22 Ils aiment bien se dire que derrière,
01:30:24 elle sera soutenue, que ça va suivre et dérouler.
01:30:27 -Carine Mabryck.
01:30:29 -On voit, quand on regarde les sondages,
01:30:31 c'est une vraie petite révolution,
01:30:33 effectivement, depuis une dizaine d'années
01:30:36 par rapport au positionnement envers le RN.
01:30:39 On voit que pour une grande partie des Français,
01:30:42 cette stratégie de dédiabolisation a fonctionné,
01:30:46 mais on voit que la stratégie des oppositions
01:30:48 est restée la même.
01:30:50 On est toujours...
01:30:51 Ça revient toujours en boucle sur le fait, justement,
01:30:55 de taquer extrême droite et tout ça.
01:30:57 Quand on voit qu'il y a, par exemple,
01:30:59 certaines manifestations d'ultra-droite,
01:31:02 je pense que les oppositions vont vraiment sauter
01:31:05 sur l'occasion pour essayer de toujours réactiver,
01:31:08 si vous voulez, cet imaginaire du FN,
01:31:10 en fait, pour toujours ramener Marine Le Pen
01:31:13 au passé, aux origines aussi
01:31:16 de la création du parti de son père.
01:31:18 Et ça, donc, la stratégie n'a pas changé pour les oppositions,
01:31:22 bien que ça a changé pour les électeurs,
01:31:24 à tout le moins, leur perception du parti.
01:31:27 -On le disait tout à l'heure,
01:31:29 quand on parlait du chef de l'État,
01:31:31 Philippe, et je regarde Yoann en disant aussi,
01:31:34 c'est vrai que l'exécutif, la première chose qu'il regarde
01:31:37 lorsque les sondages sortent, c'est les points que glanent
01:31:41 les électeurs, et je n'ai pas douté,
01:31:43 ce sondage fait très mal à l'exécutif,
01:31:45 et pendant 3 ans, il n'y aura qu'une seule question
01:31:48 au sommet de l'État, c'est qui va pouvoir rivaliser
01:31:51 avec Marine Le Pen ? C'est ça, la seule question
01:31:54 qui les intéresse aujourd'hui. -C'est pas normal, par ailleurs,
01:31:57 de se poser cette question-là. -Vous pouvez aussi vous préoccuper
01:32:01 de ce qui se passe en France et d'arrêter de parler
01:32:04 de sentiments d'insécurité. Pardon, je ne sais pas
01:32:07 si je caricature, parce que la phrase qu'on commande
01:32:10 dans cette stratégie politique, quand elle parle
01:32:12 de sentiments d'insécurité, c'est une contre-attaque
01:32:15 contre le RN. -Le seul moyen,
01:32:17 il est peut-être trop tard... -Philippe, pardon,
01:32:20 vous prenez la suite. -Pardon, je veux juste
01:32:23 très vite, de faire baisser le RN, c'est de s'attaquer
01:32:26 aux causes de la montée du RN, et pas de faire comme si
01:32:29 ces causes n'existaient pas. Ils ne sont irrécupérables,
01:32:32 eux aussi, d'une certaine manière, à jamais,
01:32:35 ils ne changent leur stratégie. Ils traitent Marine Le Pen
01:32:38 comme une cause qui la font monter, en réalité.
01:32:41 -Emmanuel Macron doit avoir l'obsession
01:32:43 que sa successeur, en l'occurrence,
01:32:45 soit Marine Le Pen. C'est-à-dire que c'est un destin
01:32:48 un peu à l'Obama, à toute proportion gardée.
01:32:51 Obama a fait deux mandats, et c'est Trump qui était lié
01:32:54 à la suite, et lui sortira de l'Elysée
01:32:56 pour accueillir Marine Le Pen au moment de la passation du pouvoir.
01:33:00 -Ce serait l'image du siècle. -Ca doit être un des cauchemars
01:33:03 d'Emmanuel Macron, parce que vous restez dans l'histoire
01:33:07 comme celui qui a passé la main...
01:33:09 J'ai terminé de jeter un coup de foudre.
01:33:11 ...à Marine Le Pen.
01:33:13 Ce que vous disiez sur le retraité est fondamental.
01:33:16 C'est les retraités qui font l'élection en France,
01:33:19 et notamment les retraités "de droite",
01:33:21 qui ont voté massivement pour Emmanuel Macron en 2022.
01:33:24 C'est l'électorat le plus important,
01:33:27 et c'est l'électorat qui a le plus voté pour Emmanuel Macron.
01:33:30 C'est là que ça se joue, et c'est là que se joue la présidence.
01:33:34 -Un mot sur cette image d'Emmanuel Macron,
01:33:36 éventuellement accueillant Marine Le Pen à l'Elysée.
01:33:39 -On n'en est pas là, je me permets de le dire.
01:33:42 -Non, bien sûr. -C'est très loin.
01:33:44 -Non, c'est très loin. -C'est la politique fiction totale.
01:33:47 -Évidemment, mais on pose quand même la question
01:33:50 à ses conseillers, et les conseillers...
01:33:52 -Qu'est-ce que ça donnerait ? -Les conseillers répondent
01:33:55 que ça ne serait pas de la responsabilité
01:33:58 du président de la République si Marine Le Pen est élue,
01:34:01 car le président ne participera pas à la campagne.
01:34:04 -Ah, d'accord. -Le candidat, face à elle,
01:34:06 était mauvais. -Et d'ailleurs...
01:34:08 -Déjà, on bédouine Emmanuel Macron de toute responsabilité.
01:34:12 -Vous avez vu comme ils sont obsédés ?
01:34:14 Vous avez vu comme ils sont obsédés ?
01:34:16 -Je crois qu'Emmanuel Macron... -C'est terminé, Alexandre.
01:34:19 -Borne peut être obsédé, mais Macron s'en fout,
01:34:22 et il serait même heureux que Marine Le Pen lui succède
01:34:25 en se disant "je suis jeune, ce sera plus facile pour moi
01:34:29 "de revenir, après, je serai le seul à l'avoir battu deux fois".
01:34:32 -Il y a ce cynisme-là chez Macron, donc je ne pense pas du tout
01:34:36 que ça l'obsède. -Il sait, mais c'est pas impossible.
01:34:39 -Alexandre de Vecchio aussi. -C'est confirmé
01:34:41 dans un article du Monde. Là où je me suis trompé,
01:34:44 c'est que le dîner de Castres, c'est Henri Proglio,
01:34:47 l'ancien patron de EDF. -Ah oui, EDF.
01:34:49 -Ils avaient pu s'afficher au Laurent,
01:34:51 c'est un restaurant devant tout le monde,
01:34:54 et ça, c'est quelque chose qui n'arrivait pas avant.
01:34:57 -J'aurais bien gardé 2 minutes. Je sais pas si vous avez entendu,
01:35:01 mais il y a une info qui m'a halluciné,
01:35:03 c'est l'agriculteur de l'Oise qui a été condamné à verser
01:35:06 plus de 100 000 euros de dommages et intérêts à des riverains
01:35:09 qui se plaignaient du bruit et de l'odeur de ces vaches.
01:35:12 La Cour a rejeté le pourvoi.
01:35:14 En mars 2022, la Cour d'Amiens a confirmé la condamnation
01:35:17 prononcée par le tribunal, reconnaissant les nuisances
01:35:21 olfactives et sonores du hangar qui abritent les vaches.
01:35:24 J'aurais bien aimé avoir une ou deux réactions.
01:35:27 C'est les urbains qui envahissent les campagnes.
01:35:30 -C'est hallucinant. Et d'avoir 100 000 euros de dommages et intérêts
01:35:33 parce que les vaches semblent trop mauvaises
01:35:36 pour les bobos qui habitent aux alentours.
01:35:38 C'est pas grave, on en parlera peut-être un autre jour.
01:35:42 Merci d'avoir été à mes côtés. Vous avez été très bons ce soir.
01:35:45 Franchement, excellente émission. Merci à Martin Mazur,
01:35:48 merci à Maxime Ferre, qui nous a accompagnés ce soir,
01:35:51 Coralie de Le Place, qui a été très précieuse.
01:35:54 C'est à partir de demain, avec Olivier Kérenfleck,
01:35:57 vous pourrez participer à cette émission "Soir info".
01:36:00 Je vous souhaite un très bon week-end,
01:36:02 une joyeuse fête de Hanoukka à tous nos amis juifs de France.
01:36:06 Bonne nuit. L'édition de la nuit est à suivre.
01:36:09 ...