L’antenne du canal 21 de la TNT, dont le budget ne lui permet pas d’avoir de grandes compétitions internationales, a fait le pari de miser sur des épreuves moins prestigieuses et des sports peu médiatiques mais où les Français brillent souvent. Et le succès est au rendez-vous.
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00:00 Votre invité média Céline Baillard-Court dirige le pôle télé du groupe L'Équipe.
00:04 En clair, il est le patron de la chaîne du même nom, le canal 21 de la TNT.
00:08 Une chaîne qui fête ses 25 ans.
00:10 Bonjour Jérôme Saporito.
00:11 Bonjour Céline.
00:12 C'était l'équipe 21 à sa création en 1998, puis l'équipe TV au moment de son passage sur la TNT.
00:18 Maintenant c'est l'équipe tout court.
00:19 Comment vous la définissez cette chaîne aujourd'hui ?
00:22 C'est une chaîne de feel good de sport.
00:25 Moi j'aime bien l'esprit feel good parce que je me dis toujours à la fin de la journée
00:29 qu'on n'a sauvé aucune vie.
00:31 On parle passionnément de sport, on a une équipe de passionnés.
00:34 Et donc on doit transmettre cette passion à travers des moments forts de sport.
00:38 Parfois ils sont tristes, ils peuvent être tristes, mais souvent ils sont joyeux.
00:41 Donc nous on doit être dans cette idée-là d'avoir ce côté feel good.
00:45 Et ça marche très bien.
00:46 L'équipe a gagné plus de 40% d'audience en 5 ans.
00:49 Médiamétrie a calculé en novembre 1,6% de part d'audience.
00:52 Mois de novembre historique pour l'équipe.
00:55 Pourtant vous n'avez pas la coupe du monde de foot, ni celle de rugby,
00:58 pas le Tour de France, pas Roland-Garros, pas les JO.
01:01 Finalement les sports de niche ou peu médiatisés ont un public plus large qu'on ne l'imaginait ?
01:06 Oui parce qu'on a le biathlon, on a le triathlon, on a le tennis de table, on a beaucoup de football.
01:11 Oui alors les sports de niche, mais quand vous avez par exemple tous les week-ends,
01:16 jusqu'à la fin mars, on va être à la montagne.
01:18 Samedi ou dimanche vous allumez la télé, le canal 21, vous allez avoir 9 heures de montagne
01:22 entre du freestyle, du biathlon, du ski ce week-end à Val d'Isère.
01:25 Donc là on n'est pas vraiment dans le sport de niche.
01:27 On a juste fait ce pas de côté d'essayer d'ouvrir les chakras autour du sport.
01:32 Ce n'est pas juste du foot, du rugby ou de la Formule 1.
01:36 On va un peu plus loin et ça c'est notre mission et on adore ça.
01:39 Et vous avez choisi aussi des sports où les Français brillent. Ça, ça aide ?
01:43 Ça fait partie toujours de ce qu'on recherche.
01:46 C'est-à-dire qu'il faut absolument qu'un Français joue quelque chose.
01:50 On est toujours cocardier. On est français et on est fier de l'être.
01:57 Et donc placer le Français, ça ne veut pas dire qu'il doit tout gagner.
02:00 Ça veut dire qu'on doit placer le Français par rapport à l'autre.
02:03 On a annoncé le renouvellement des 24 heures du Mans.
02:06 L'année prochaine, Alpine revient en force.
02:08 Nous, ça va être notre histoire. Est-ce que Alpine peut aller battre Toyota ou Ferrari ?
02:12 Quand on est une chaîne de sport, qui de plus est gratuite, accessible à tous,
02:16 ce n'est pas terriblement frustrant de ne pas pouvoir diffuser les JO de Paris l'été prochain ?
02:20 C'est France Télé qui a les droits pour le gratuit.
02:22 Ils sont en clair et donc c'est très bien.
02:24 Nous, notre travail, ça va être d'acculturer les Français.
02:27 On a 7 mois avant les Jeux et il y a plein de sportifs et sportives qui vont représenter la France
02:32 qu'on va découvrir sur la chaîne L'Équipe et qui, j'espère, vont briller à partir du 26 juillet.
02:36 Vous êtes une rampe de lancement pour France Télé finalement ?
02:39 Oui, et c'est chouette de se dire ça. On a une mission.
02:42 J'ai entendu la ministre des Sports parler de l'année 2024, ça doit être l'année du sport,
02:47 le sport grande cause nationale. Nous, on s'inscrit là-dedans, on fait la promotion du sport,
02:51 la promotion des JO et puis après on regardera France Télé ou Eurosport pendant 17 jours.
02:56 Mais vous n'avez pas essayé de dealer avec France Télé pour qu'il vous donne ou revende quelques épreuves ?
03:02 Les Jeux Olympiques, ça ne fait pas partie de notre modèle économique.
03:05 Vous parlez de succès, je pense que le succès vient aussi du fait qu'on sait exactement qui on est,
03:09 où on doit se placer. On ne regarde pas avec aigreur ou jalousie les grosses chaînes
03:14 qui ont des budgets vraiment beaucoup plus conséquents.
03:16 Vous, vous êtes petit ?
03:17 Oui, mais on est ambitieux et on s'installe. Vous avez dit 1,6% de part de marché.
03:22 Le premier jour, on a été en clair, on a fait 0,1%. Vous voyez le chemin parcouru.
03:25 Grosse progression. Vous avez dit que L'Équipe avait renouvelé les droits de 24 heures du Mans jusqu'en 2025.
03:31 Il y aura aussi bientôt le rallye Dakar, vous venez de racheter les droits.
03:34 Pourquoi vous êtes-vous positionné sur cette course qui n'est plus vraiment en tendance ?
03:38 Elle n'a plus l'aura des années 80 ou 90.
03:40 On va essayer de lui redonner son aura dont vous parlez.
03:43 Ça reste une aventure humaine, ça reste le meilleur d'eux.
03:46 Moi ce qui m'intéresse c'est quand il y a le meilleur d'eux.
03:49 On est dans les rallye Reds et là c'est le meilleur du rallye Reds.
03:52 Et vous avez toujours la même histoire.
03:54 Sébastien Loeb ou Peter Hantzell vont-ils réussir à gagner son premier Dakar ?
04:00 On est dans des paysages fantastiques, ça va être en hiver, on va être sous la couette,
04:04 on va passer du Dakar au Biathlon.
04:06 Pour moi c'est un grand écart qui est fantastique en termes d'expérience télévisuelle.
04:10 Mais comment ça va se passer ? On va suivre la course en direct ?
04:12 Non, ça c'est très compliqué parce qu'ils sont sur 600 km.
04:15 Donc ça on n'y est pas encore, mais en tout cas on va redonner cet esprit d'urgence à regarder
04:20 parce qu'on va faire de midi à 14h les arrivées en direct.
04:23 Donc on va suivre Sébastien Loeb, lui encore, ou Stéphane Peter Hantzell,
04:26 passer la ligne et savoir est-ce qu'ils sont devant ou est-ce qu'ils sont derrière,
04:29 parce que c'est du chronométrage.
04:31 Sur quel droit vous lorgnez désormais ?
04:33 J'aimerais bien vous répondre, on se creuse la tête sans arrêt pour se dire qu'est-ce qu'on pourrait aller chercher.
04:40 Le Dakar, ça fait 8 mois que je discute avec les organisateurs parce que c'était une course qui est patrimoniale,
04:47 qui est vraiment dans... Vous avez parlé des années 80, moi je me rappelle de la 5,
04:51 où je regardais le Paris-Dakar à l'époque.
04:54 Donc ça, ça fait partie de ce qu'on cherche.
04:57 Après vous dire ce qui nous intéressera, je suis bien incapable de vous répondre.
05:01 Peut-être qu'un jour on aura du tennis et ça me ferait plaisir d'avoir un peu de tennis.
05:04 Vous n'en avez pas du tout pour l'instant ?
05:05 Non, on n'a jamais eu l'occasion, ça arrivera peut-être un jour.
05:08 Vous n'êtes pas qu'un robinet à compétition sur la chaîne équipe,
05:11 il y a aussi des émissions en direct, 3 par jour.
05:13 Ça c'est essentiel quand on voit que des plateformes de streaming sont désormais en compétition
05:18 avec les chaînes de télé pour avoir des droits sportifs, les talk-shows,
05:20 c'est comme ça que vous pouvez vous différencier ?
05:22 C'est essentiel en deux points.
05:24 D'un point de vue économique, parce que ça nous donne notre motel et notre puissance et notre force.
05:28 Et puis c'est essentiel aussi parce qu'on est une chaîne d'incarnant.
05:32 Aux équipes, je leur dis, vous êtes une chaîne de talent.
05:35 On présente des talents, on a nombreux talents et de cette façon-là, on les montre à l'antenne.
05:41 Ces taux que sont là pour donner aussi de l'humeur, de l'humour parfois, d'avoir ce côté feel good.
05:46 Parce que je ne veux pas que ce soit un robinet à images, la chaîne équipe,
05:48 on doit retrouver des caractères, des personnages qu'on aime ou parfois qu'on déteste.
05:53 Mais être une chaîne 100% sport et gratuite, ça peut le rester longtemps encore avec la concurrence des plateformes ?
06:00 Oui, parce que les plateformes vont toujours s'intéresser à ce qu'il y a de meilleur.
06:04 Nous, on va être peut-être dans ce qu'on a juste en dessous.
06:06 Mais là-dessus, on a diffusé 63 sports l'année dernière.
06:10 On ne pensait pas qu'on serait capable de ça.
06:12 Et maintenant, on va plus loin.
06:14 Vous êtes gentil, vous m'invitez pour les 25 ans de la chaîne,
06:17 mais depuis 6 mois, 1 an, on parle de bouquets de chaînes.
06:20 On va créer 2 chaînes numériques.
06:22 Vous avez 2 500 heures de sport sur la chaîne équipe et 2 500 heures sur le site et l'application.
06:27 L'équipe Live 1 et l'équipe Live 2.
06:29 Tout ça, c'est gratuit.
06:31 C'est notre mission par rapport aux plateformes dont vous parlez.
06:33 Une dernière question, Jérôme Sapporito, vous allez fêter lundi à l'antenne les 25 ans de la chaîne
06:39 pour revoir les meilleurs moments de ces 25 dernières années.
06:42 Votre meilleur moment à vous ? Vous n'êtes pas là depuis 25 ans.
06:46 Je suis arrivé au bout de 6 mois.
06:48 La dernière course de Martin Fourcade.
06:51 Pour nous, le biathlon, c'est extrêmement important.
06:55 Martin Fourcade, quand il a décidé d'arrêter, suive sa dernière course.
06:59 En plus, il l'a gagné.
07:00 Pour nous, ça a été vraiment un très beau moment à vivre.
07:02 On vous en souhaite encore 25 ans de bons moments pour la chaîne et l'équipe.
07:06 Merci d'être venu, Jérôme Sapporito.
07:08 Et merci Céline Baiderco.
07:09 Rappelons que ce rendez-vous lundi à 21h05 sur la chaîne,
07:13 l'équipe pour un prime spécial 25e anniversaire.