• il y a 2 ans
Fatimata Sy, fondatrice du collectif de mères "Les Gilets roses" fustige les annonces du gouvernement sur les "parents défaillants".

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Transcription
00:00 En ce qui concerne les émeutes, environ un tiers des jeunes qui ont été interpellés par la police
00:03 étaient des garçons très jeunes, de moins de 18 ans,
00:06 et la majorité d'entre eux étaient issus de familles monoparentales où il n'y avait pas de père.
00:11 Et l'absence du père, c'est aussi ce que dit la ministre, est un problème.
00:15 Il faut que ces pères qui sont absents soient amenés à avoir un rôle.
00:19 Il y a une obligation de rôle dans l'éducation de leurs enfants.
00:22 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:23 Je suis d'accord parce que la majorité, il faut voir que nous on vit dans nos quartiers,
00:27 les parents, les papas ne sont pas là.
00:30 Ils sont voyagés, ils sont en Afrique, ils ne vivent pas avec la famille.
00:36 Donc les charges restent à la maman.
00:39 C'est elle qui va travailler, il faut savoir que maintenant les charges sociales, il n'y a plus d'aide.
00:45 Maintenant les familles, les parents vont travailler.
00:48 Les mamans monoparentales vont cumuler deux boulots deux fois
00:52 pour subvenir aux besoins de ces enfants.
00:56 Et parfois même, elle n'a pas le temps de les amener à l'école
01:00 ou de voir s'il y a des notes ou quoi que ce soit.
01:03 Pour accompagner ces enfants, elle ne peut pas.
01:05 C'est par rapport à son travail parce qu'elle a deux.
01:08 Et parfois même, c'est à des milliers de kilomètres de chez elle.
01:11 Elle fait deux heures pour aller travailler.
01:13 Et c'est le grand frère ou la grande soeur qui gère ces enfants.
01:19 Donc l'objectif c'est d'aider ces mères qui ont déjà trop de charges ?
01:21 D'aider, mais ça veut dire aider ces parents à travailler déjà à proximité.
01:27 Nous les mamans Gilets roses, on a toujours demandé d'employer les mamans d'être dans le quartier,
01:35 qui envahissent les terrains, qui travaillent à proximité de leur lieu de domicile.
01:43 Ça veut dire là, ils auront l'œil sur leurs enfants s'ils vont à l'école ou pas.
01:47 Là, l'État les accompagne.
01:49 Mais là déjà, on va condamner ces mamans-là parce que les papas, vous n'allez pas les trouver.
01:55 Même si on veut les aider, on veut condamner les papas, vous n'allez pas les trouver.
01:59 C'est les mamans que vous allez condamner.
02:01 Et si vous condamnez une maman, les jeunes voient que sa maman a été condamnée au travail d'intérêt général,
02:08 ou elle a une amende, les jeunes ne vont pas aimer ça.
02:11 Ils ne vont pas aimer ça, ça va aggraver la situation qu'autre chose.
02:15 Moi, je pense qu'il vaut mieux aider ces parents-là à trouver un travail à proximité de chez eux,
02:22 pour qu'elles aient un œil sur leurs enfants, pour vraiment éduquer leurs enfants selon leur tradition,
02:32 selon leur culture, comme je dis toujours, parce que la culture c'est important.
02:36 – La ministre veut sanctionner les pères qui abandonnent le domicile, justement,
02:40 vous en parliez tout à l'heure avec ça, vous êtes d'accord ?
02:44 – Les condamnés, oui, mais enfin, les condamnés sanctionnés,
02:48 mais il faut les trouver ces papas-là, parce que les papas,
02:51 on leur dit de payer la pension alimentaire, il y a 50% ou même plus, ils ne paient pas.
02:56 Ils ne sont pas condamnés pour autant. Et là, elle va faire comment ?
03:00 Moi, je pense que la solution c'est d'accompagner ces mères,
03:04 que vraiment, qu'on est plus dans les répressions qu'on soit dans la solution.
03:09 et nous les acteurs locaux, on est là pour vraiment trouver des solutions avec l'État.

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