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SportTranscription
00:00 D'habitude si calme, pourquoi les travées du stade Charletti sont ce soir-là plus animées
00:09 et plus garnies ?
00:10 Vous avez payé combien de billets ?
00:11 0€
00:12 0€
00:13 Une énorme somme de 0€
00:14 Bah rien du tout, c'est gratuit.
00:16 C'est monsieur qui a payé donc...
00:19 Qui a payé...
00:20 Rien du tout au final.
00:22 Voilà.
00:23 Pour la première fois en France, le Paris FC a lancé cette saison une opération gratuitée
00:28 pour tout le monde et pour tous les matchs à domicile en championnat de ces équipes
00:31 masculines et féminines.
00:33 Monsieur Dave, avancez sur les clichés qui sont livres s'il vous plaît.
00:36 Moi je pense que c'est une bonne chose.
00:37 Ça va peut-être redynamiser le stade, développer notamment tout ça, que ce soit les groupes
00:41 de supporters ou même l'équipe en général.
00:42 Je suis jamais venu au stade, je suis un peu les matchs, mais non, jamais eu l'occasion
00:46 de venir au stade.
00:47 J'ai regardé un peu les stats où ils disaient généralement c'est 4000 supporters.
00:50 J'espère que le stade il va être plein, qu'il va y avoir de l'ambiance et que ça va donner
00:53 envie de revenir.
00:54 Le point final d'un projet qui se façonne en coulisses et en toute discrétion depuis
01:00 le printemps dernier.
01:01 Il y a un sujet opérationnel pour le club, mieux remplir Charletti, c'est un de nos points
01:06 faibles encore.
01:07 Et puis il y a une réflexion un peu sociétale sur le football, le rendre accessible à tous
01:11 parce qu'on considère qu'aujourd'hui il y a des citoyens qui ont du mal à se nourrir,
01:15 qui ont du mal à se loger et bien souvent ce qu'ils font c'est de sacrifier les loisirs
01:18 et parmi les loisirs il n'y a pas que le cinéma, il y a aussi le football.
01:21 Donc c'est une opération aussi citoyenne et sociétale qu'on fait avec l'aide de sponsors
01:25 et de partenaires qui nous aident à la financer et à la rendre tenable sur le plan économique.
01:29 Face à Bastia, le Paris FC s'impose devant près de 7000 personnes contre 4000 en temps
01:36 normal.
01:37 Une augmentation significative mais bien loin encore de remplir les 19000 places du stade
01:42 Charletti.
01:45 Ce concept novateur a surpris les observateurs du marché économique du football, loin d'imaginer
01:54 une telle révolution.
01:55 On nous enseigne qu'il faut jouer sur la rareté dans un stade quitte à enfermer des parties
02:01 pour essayer d'en maximiser les revenus et là effectivement on est plutôt sur une stratégie
02:04 totalement inverse où on va sur l'ouverture totale avec la gratuité et la curiosité
02:08 elle tient au fait de savoir comment les clubs vont pouvoir finalement contrebalancer.
02:12 Cette révolution, un club l'a amorcé quelques mois plus tôt.
02:17 Le Fortuna Düsseldorf, club de deuxième division allemande, a rempli avec des billets
02:23 gratuits son aréna d'une capacité de 52 000 places.
02:26 Klaus Saloff, ancien joueur de l'Olympique de Marseille dans les années 80, aujourd'hui
02:34 directeur sportif du club, a presque été dépassé par l'engouement.
02:37 Quand on a vu la demande pour les tickets, ça c'était vraiment une très grande surprise
02:43 pour nous.
02:44 120 000 gens ont demandé des tickets en Italie, en Espagne, partout en Europe et même aux
02:51 Etats-Unis.
02:52 Ils ont parlé de ça et on a été vraiment sollicité de répondre et expliquer notre
02:57 idée.
02:58 Une réflexion qui a mûri en 2020, en pleine crise sanitaire.
03:02 Car même payant, le stade
03:32 du Fortuna peut soulever les foules.
03:34 Comme ce soir-là pour cette rencontre face aux voisins Schalke 04.
03:37 Un match à guichet fermé qui rapporte en billetterie environ 500 000 euros au club.
03:45 Alors où est l'intérêt de se priver d'une manne financière aussi importante ?
03:52 Le catering, l'omsat, c'est un 30 % plus élevé que dans un jeu normal.
03:58 Le mercandising, l'omsat, c'est un 50 % plus élevé que dans un jeu normal.
04:03 Bien sûr, on a aussi un intérêt économique.
04:05 Quand on met les tickets, on voit où sont les possibilités d'amortisation.
04:11 Pour le comprendre, il faut rencontrer les nouveaux sponsors.
04:15 C'est l'illustration de notre engagement avec le club de Fortuna 95.
04:20 C'est très récent, ça date de quelques semaines.
04:24 Avant cette opération gratuitée, cette banque nationale allemande n'avait jamais imaginé
04:29 rejoindre le Fortuna Düsseldorf.
04:31 Ils étaient un club local avec des valeurs familiales.
04:34 Mais en faisant ça, et en étant les pionniers d'ailleurs, ils se dotent d'une identité
04:38 du jour au lendemain.
04:39 Et quelque part, le concept grandit dans le cœur des citoyens de la région et plus
04:43 puisque maintenant ils ont un rayonnement national.
04:46 Ils ont réussi ce coup.
04:47 C'est pour ça qu'ils ont touché des partenaires nationaux et non plus des partenaires régionaux.
04:52 Retour à Paris au stade Charletti, où le PFC constate déjà les premiers effets de
04:59 son opération gratuitée.
05:00 Face à Bordeaux il y a 15 jours, le club réalise sa deuxième meilleure affluence
05:06 de son histoire avec près de 13 500 spectateurs.
05:09 Reste à présent à attirer de nouveaux sponsors.
05:12 On multiplie les rendez-vous là, ou avec des approches d'entreprise que nous n'avions
05:18 pas dans le passé, donc c'est très encourageant.
05:20 C'est l'opportunité d'avoir un discours différent, différenciant, qui nous permet
05:25 de proposer autre chose.
05:27 Donc grâce à ça, on a une écoute qui est un peu plus importante.
05:30 Selon nos informations, deux entreprises françaises d'envergure, dont une du CAC 40, devraient
05:35 rejoindre le club.
05:37 Signe que ce modèle économique pourrait bouleverser tout un système établi.
05:41 [Générique]