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Le Salon Régal ouvre vendredi au MEETT, François Purseigle est notre invité. Professeur des universités en sociologie à l'Institut National Polytechnique de Toulouse, il dirige le département de Sciences économiques, sociales et de gestion de l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (INP-ENSAT) à Auzeville Tolosane.

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Transcription
00:00 7h21, le salon Régal, le salon de l'agriculture régionale, ouvre vendredi au midi jusqu'à dimanche.
00:05 On y sera d'ailleurs en direct un samedi à partir de 10h.
00:08 Et toute cette semaine, dans l'écho d'ici, on parle de nos agriculteurs Clémence.
00:12 Avec aujourd'hui un professeur des universités en sociologie.
00:14 Bonjour François Purcegle.
00:15 Bonjour.
00:16 Merci d'être avec nous ce matin.
00:17 On va tenter d'essayer de comprendre avec vous le monde agricole français et d'Occitanie
00:22 d'aujourd'hui.
00:23 Si je caricature, moi j'ai un peu l'impression qu'il y a deux mondes qui s'affrontent.
00:26 Il y a en gros les gros qui gagnent plutôt correctement leur vie et puis des petits qui
00:30 galèrent.
00:31 C'est caricaturel ?
00:32 Disons que c'est le problème majeur peut-être de l'agriculture française que d'être caricaturé
00:36 autour de deux figures finalement qui s'opposeraient.
00:38 Le petit paysan respectueux de l'environnement et puis le gros pollueur.
00:42 C'est quoi la réalité ?
00:43 En fait on a une recomposition des formes d'organisation du travail en agriculture autour
00:47 d'une agriculture familiale qui prédomine avec des agricultures de subsistance aussi
00:51 bien qu'ils font du surplace et des agricultures aux allures de firmes beaucoup plus entrepreneuriales.
00:56 C'est vrai qu'on assigne souvent aux agriculteurs et aux agricultures des images d'hier, des
01:01 images épinales et on s'interdit finalement de les penser comme des entreprises, comme
01:06 les autres et c'est bien ça aussi peut-être le drame des agriculteurs français.
01:09 Donc les agriculteurs aujourd'hui sont des entrepreneurs finalement et notamment en
01:13 Occitanie ?
01:14 Oui avec des logiques qui relèvent de l'artisanat, de logiques beaucoup plus patrimoniales ou
01:18 des logiques plus industrielles voire commerciales.
01:21 Donc finalement on a un secteur agricole qui se banalise dans la manière avec laquelle
01:26 il considère des stratégies d'entreprise qu'on pourrait retrouver dans d'autres secteurs
01:30 d'activité alors même qu'on les assigne finalement à des rôles, des fonctions qu'il
01:35 ne souhaite plus forcément tenir.
01:36 Emmanuel Macron vient à Toulouse aujourd'hui, alors certes il va parler industrie mais en
01:40 termes d'agriculture, est-ce que c'est un bon président des agriculteurs ?
01:43 Difficile de dire est-ce qu'on est bon ou pas bon, c'est très difficile comme secteur
01:47 à encadrer, à accompagner.
01:49 Aujourd'hui on a une profession agricole qui est très très éclatée, il est beaucoup
01:52 plus difficile pour les politiques publiques d'accompagner finalement des agriculteurs
01:56 qui relèvent davantage de politique sociale, d'autres de politique économique voire de
01:59 politique territoriale.
02:00 Donc c'est pas simple aujourd'hui de porter un projet politique pour les agriculteurs
02:05 français qui sont très éclatés.
02:06 Et quand on dit que certains agriculteurs vivent grâce aux aides, est-ce qu'on peut
02:11 dire qu'ils vivent sous perfusion ? Ils ne vont pas être contents s'ils m'écoutent
02:13 mais je vous pose la question.
02:14 Certaines filières oui sont en grande difficulté et heureusement qu'il y a des soutiens publics,
02:19 200% du revenu d'un éleveur bovin viande aujourd'hui dépend des soutiens publics et
02:23 notamment de la politique agricole commune.
02:24 On a 25% quand même des agriculteurs français qui sont en dessous du seuil de pauvreté
02:29 et on a un niveau de revenu qui est autour de 30 000 euros donc ça ne va pas chercher
02:33 bien loin.
02:34 Et donc voilà, il faut aujourd'hui accompagner et puis avoir des agriculteurs sur le territoire
02:39 c'est le fruit d'une construction politique, d'une volonté politique.
02:41 Si on veut des agriculteurs aujourd'hui en Occitanie, il faut le dire et puis il faut
02:46 mettre en place des politiques publiques et c'est plus ou moins le cas qui vont permettre
02:50 à ces agriculteurs de se maintenir.
02:52 Des salons comme celui qui va se tenir au Mead, ça les aide vraiment nos agriculteurs?
02:56 C'est un espace qui permet à des agriculteurs qui s'efforcent justement de répondre à
03:02 de nouvelles attentes pour des consommateurs qui attendent beaucoup beaucoup quand même
03:07 des agriculteurs français et notamment occitans.
03:10 Trop.
03:11 Trop, disons que l'agriculture cristallise des enjeux qui sont forts, l'enjeu alimentaire,
03:14 territorial, économique donc il est important pour les agriculteurs de se donner à voir
03:19 et ce salon en fait incarne un espace au sein duquel ils peuvent donner à voir finalement
03:25 les efforts qu'ils ont faits et qui sont parfois peu connus.
03:28 Merci beaucoup François Purcegl, votre dernier livre co-écrit avec Bertrand Hervieux, vous
03:32 l'avez amené je crois, vous pouvez le montrer pour ceux qui nous regardent sur France 3,
03:36 s'intitule "Une agriculture sans agriculteurs" vous dirigez le département de sciences économiques,
03:41 sociales et de gestion à l'école nationale supérieure agronomique de Toulouse.
03:43 Merci à vous.
03:44 Rendez-vous aussi sur l'appli ici ICI et sur francebleu.fr.

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