Pendant 2 ans, il a fait le tour du monde à la barre d'un bateau éco-responsable, le Stern, constitué en grande partie de matériaux renouvelables. Gilles Melon, un navigateur sétois, lance deux nouveaux projets. Et notament la construction d'un nouveau bateau 100% écolo.
Les nouveaux projets de Gilles Melon ont été présentés il y a quelques jours, à la Balaruc-les-bains.
La commune va d 'ailleurs lui mettre un terrain à disposition pour la construction du nouveau bateau.
Les nouveaux projets de Gilles Melon ont été présentés il y a quelques jours, à la Balaruc-les-bains.
La commune va d 'ailleurs lui mettre un terrain à disposition pour la construction du nouveau bateau.
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00:00 Vous écoutez France Bleu et Rond et vous nous regardez sur France 3 Occitanie
00:03 chaque matin entre 7h et 9h. On va prendre le large, on va partir en mer.
00:08 - On va prendre la mer. - Ouais.
00:09 - On prend la mer. - Et bien on fait ça.
00:10 - C'est pas la mer qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme, comme disait l'autre.
00:12 - Exactement Guillaume. C'est Renaud qui chantait ça.
00:14 - Absolument, Vivian.
00:16 - Et bien alors allons-y avec notre invité Gilles Melon qui est avec nous ce matin.
00:19 - Bonjour Gilles Melon. - Bonjour.
00:21 - Merci d'être venu nous rejoindre en studio en février 2023.
00:25 Vous êtes revenu dans le port de Sète après un long tour du monde de deux ans.
00:29 - Oui, tout à fait.
00:31 Donc l'arrivée dans le port de Sète après deux ans,
00:35 beaucoup d'aventures pendant un tour du monde où il s'est passé beaucoup de choses.
00:41 - Et vous naviguez à bord d'un bateau éco-responsable.
00:46 - Alors voilà. Donc le Stern c'est un voilier qu'on a construit avec l'association des Ferlandt Océane
00:52 qui est un voilier avec des matériaux biosourcés,
00:58 c'est-à-dire qu'on va retrouver de la fibre de lin, de la fibre de jute, de la fibre de basalte sur ce voilier.
01:03 Au départ on voulait en construire six et faire une transatlantique avec cinq autres bateaux
01:07 qui étaient 100% biosourcés. On n'a pas réussi à trouver les financements
01:11 donc on a décidé d'organiser ce tour du monde avec ce bateau qui avait été fabriqué avec l'association.
01:17 - Alors évidemment on avait parlé de votre tour du monde au moment de votre retour en février.
01:22 Je crois qu'on était sur le quai de Sète d'ailleurs.
01:24 - Oui, on est rentré. Mais six mois après, il y a des images qui restent, des souvenirs particuliers
01:32 depuis que vous avez retrouvé la terre ferme. On vous en parle beaucoup j'imagine de ce tour du monde.
01:36 - Alors oui, il y a toujours un temps où il faut digérer. C'est-à-dire deux ans c'est long.
01:42 Un tour du monde sur un petit voilier de 7 mètres c'est vraiment pas facile.
01:47 Physiquement c'est difficile aussi. Et puis on a été frappé par la foudre.
01:53 J'ai rencontré des pirates. Il y a eu beaucoup de faits assez marquants.
01:58 La dernière fois quand j'ai fait une conférence de presse, mercredi dernier à la Balaruque-Lesbains
02:05 dans le centre nautique Manureva. Quand j'ai parlé de l'arrivée à Sète,
02:10 mon fils m'avait rejoint à Bonifacio pour faire la dernière étape.
02:13 Et quand j'ai parlé de cette dernière étape, notamment au moment où on voit cette butte
02:18 qui est à quelques milles devant, là c'était vraiment un moment très touchant.
02:26 Donc quand j'en ai parlé j'ai eu la petite larme qui revenait.
02:30 C'est-à-dire deux ans d'efforts qui aboutissent en voyant cette butte, en voyant Sète qui arrive,
02:36 le point d'arrivée. Donc c'est un moment très important.
02:38 - En tout cas une belle aventure et qui s'est bien terminée puisque vous êtes revenu entier.
02:41 - Qui s'est bien terminée, je suis revenu entier, le bateau est revenu entier.
02:45 - Et alors quelques mois après, après avoir retrouvé la terre ferme, vous avez décidé de vous lancer dans
02:51 deux nouveaux projets. On va parler du premier qui est le projet SCO.
02:55 SCO c'est le nom que vous voulez donner à votre nouveau bateau.
02:58 Nouveau bateau 100% écolo. Il sera différent du Stern ?
03:03 - Alors déjà un SCO c'est un type de bateau.
03:06 Un SCO c'est des voiliers avec lesquels on naviguait sur des lacs canadiens il y a quelques années.
03:12 C'est des voiliers qui ont des avantes très très larges.
03:15 Donc c'est pas très joli, c'est assez bizarre comme bateau.
03:18 C'est quasiment un rectangle. Par contre on s'est aperçu que c'était des bateaux qui étaient très puissants,
03:22 qui fonctionnaient très bien. Et la plupart aujourd'hui des bateaux de course sont construits avec des avantes très larges
03:28 pour gagner en vitesse, pour gagner en puissance.
03:30 Donc le bateau ça sera un type SCO, le nom du bateau on ne le connaît pas encore.
03:34 - C'est pas le nom SCO, j'ai cru que c'était le nom.
03:36 - Voilà le nom c'est un peu le type du bateau.
03:38 - 100% écolo ça veut dire quoi alors ?
03:41 - C'est pas 100% écolo, c'est sur le papier 100% recyclable.
03:46 C'est à dire qu'on va utiliser une résine qui elle est quasiment 100% recyclable.
03:51 Donc on a des protocoles de recherche avec l'école des mines d'Alesse, ils ont des laboratoires.
03:55 Donc là ils font des tests des différents matériaux, on avait déjà beaucoup travaillé avec eux.
04:00 Et la région Occitanie avait financé d'ailleurs des protocoles de recherche sur l'ancien bateau.
04:04 Là on a effectué des plaques avec de la fibre de carbone et une résine qui est une résine Arkema.
04:11 Pour citer le nom de l'industrie, c'est une résine qui est 100% recyclable.
04:16 C'est à dire qu'on peut récupérer la résine, on peut récupérer la fibre
04:19 et ensuite on peut refaire des bateaux ou des casques de moto, des cabines de douche ou autre chose.
04:25 - Et le projet c'est de faire quoi avec ce bateau exactement ?
04:28 On va partir pour un tour du monde ou pas ?
04:30 - Alors moi je ne repartirai pas sur un tour du monde sur un bateau de moins de 15 mètres c'est sûr.
04:33 C'est physiquement trop dur.
04:35 On a le temps d'y réfléchir, c'est à dire que le stern on l'a construit, on a eu le temps d'y réfléchir,
04:41 on a fini par faire un tour du monde.
04:43 Ce qui est sûr c'est qu'il fera au moins une transatlantique pour tester ces nouveaux matériaux.
04:48 Après ça reste vraiment à définir au niveau navigation.
04:52 - Mais ce bateau ce n'est pas forcément pour un usage personnel,
04:54 qu'est-ce que vous voulez au bout du compte ?
04:56 Convaincre tous les navigateurs, cette communauté des gens de la mer
04:59 que maintenant il faut faire des bateaux en matériaux recyclables ?
05:02 - Alors ça serait plus les industriels qu'il faudrait éventuellement convaincre.
05:06 C'est à dire que le projet à la base, le projet Cotransat,
05:09 c'est d'essayer de faire avancer cette construction un peu moins polluante.
05:13 Et donc si on trouve des solutions,
05:18 donc aujourd'hui quand je dis que c'est sur le papier que le bateau est 100% recyclable,
05:20 c'est à dire qu'on n'a pas les filières derrière pour recycler ces matériaux.
05:23 Par contre si on s'aperçoit qu'il y a la majorité des bateaux qui sont construits avec cette résine,
05:28 il y aura certainement un business qui va se créer,
05:30 c'est à dire récupérer cette résine pour pouvoir la réutiliser derrière.
05:33 Et là on aura tout gagné.
05:35 - C'est pas l'image...
05:37 - Sébastien est spécialiste voile, donc je lui laisse volontiers la parole.
05:40 - C'est pas l'image que le grand public a, j'imagine, de la voile et du bateau à voile.
05:45 On se dit que ça ne pollue pas, en tout cas beaucoup moins qu'un avion.
05:48 Mais c'est quand même un discours qui revient de plus en plus.
05:50 On dit "bah si, les bateaux malheureusement ça pollue,
05:53 d'ailleurs ça gêne un petit peu aux entournures certains skippers aujourd'hui".
05:58 - Tout à fait, l'image de la voile c'est un sport propre,
06:03 par contre c'est aussi un sport mécanique,
06:06 et donc on utilise quand même beaucoup de matériaux,
06:09 il y a beaucoup de travaux sur les bateaux continuellement,
06:12 il y a de nouveaux bateaux qui sortent tout le temps,
06:16 pour renouveler un peu le parc.
06:18 Et donc tout ça a un impact sur l'environnement, c'est sûr.
06:22 - Donc ça c'est votre premier projet, Gilles Melon, vous en avez un second.
06:26 Ce qui explique la présence à vos côtés dans ce studio de Vincent Lacour.
06:29 Bonjour Vincent Lacour.
06:31 Alors Vincent, vous êtes journaliste indépendant,
06:33 et engagé dans le projet, via l'association des Ferlantes Océanes,
06:39 engagé dans le projet Artemis, qui est le second projet de Gilles Melon.
06:42 Vous en dites un mot d'abord Gilles, et après je vous donnerai la parole Vincent.
06:45 C'est quoi Artemis ?
06:46 - Alors l'Artemis en fait c'est Vincent qui est tombé un jour sur une tombe à San Francisco,
06:51 une tombe d'un français dans un cimetière,
06:54 une tombe cassée, abandonnée,
06:56 et il s'est demandé qui appartenait à cette tombe, qui était ce monsieur là.
07:00 Et puis après diverses recherches, il s'avère que c'est un marin de l'armée française,
07:05 qui est mort en 1850, et qui était marin à bord d'une corvette française.
07:09 - D'accord. Alors c'est quoi cette corvette Vincent Lacour ?
07:11 - Alors c'est une corvette qui s'appelle Artemis, d'où le nom du projet.
07:15 C'est une corvette de la marine royale française,
07:18 qui est partie de Cherbourg en 1851,
07:22 qui a passé le Cap-Horne, qui est remontée en Polynésie française,
07:26 qui a vécu tout un tas d'aventures,
07:28 et qui a fini entre autres par s'amarrer dans le port de San Francisco,
07:34 et c'est là que le fameux Alfred Simon, donc, qui est enterré à San Francisco, est décédé.
07:39 Et c'est un petit peu le départ de toute cette histoire.
07:42 - D'accord. Et toute cette histoire, si j'ai bien compris,
07:44 c'est vous, Gilles, de partir donc, et de suivre le chemin de la corvette Artemis, c'est ça ?
07:49 - C'est ça, alors, c'est moi, en fait, l'idée ça serait de le faire sur un bateau
07:53 qui est quand même beaucoup plus grand que le Stern ou le Sco qu'on va construire.
07:57 Ça serait un bateau de 18, 20, 25 mètres ou 30 mètres.
08:00 - D'accord.
08:01 - L'idée ça serait aussi d'embarquer avec nous des scientifiques,
08:03 et de faire un état des lieux sur l'état climatique à l'époque,
08:07 parce que Vincent a récupéré l'intégralité des livres de bord de l'Artemis de 1850 à Cherbourg,
08:14 ce qui est assez génial.
08:15 Donc on a des données assez incroyables sur la météo, l'état de la mer, etc.
08:19 Et donc l'idée c'est de faire un état des lieux entre 1850 et 2025, le départ de l'Artemis.
08:25 - Alors, il en est où ce projet, Vincent Lacour ?
08:27 - Alors là, c'est vraiment les prémices, on a commencé à communiquer dessus.
08:30 Il y a eu une conférence de presse, donc, à Balaruc, ce que vous mentionnez.
08:34 - La semaine dernière.
08:35 - Voilà, la semaine dernière.
08:36 On commence à en parler, et effectivement d'en parler sur France Bleu Hérault,
08:40 ça peut peut-être nous apporter...
08:42 - Et France 3 Occitanie.
08:43 - Et France 3 Occitanie, pardon, ça peut nous amener effectivement des contacts.
08:48 On est vraiment dans un travail de démarrage du projet.
08:51 L'idée c'est de faire le tour des Amériques, tout simplement.
08:54 Ça c'est une idée qu'a eue, donc, Gilles, c'est d'aller un peu plus loin que l'Artemis,
08:59 c'est de revenir donc de San Francisco par le passage du Nord-Ouest,
09:03 ce qui était totalement impossible, inimaginable à l'époque.
09:06 Et donc, pour faire l'état des lieux climatique, écologique.
09:10 - Avec des scientifiques à bord.
09:11 - Absolument.
09:12 - Vous devez d'abord commencer par trouver un bateau.
09:14 - Absolument, et donc ça c'est le gros poste du financement du projet.
09:18 On met toute notre énergie en œuvre pour justement sensibiliser le grand public,
09:24 les investisseurs, les mécènes, les sponsors.
09:26 Et voilà, objectif 2025, puisque 2025 ça correspond à l'année des océans.
09:33 Donc on va essayer de faire en sorte que les deux événements se conjuguent.
09:38 - Faire un état des lieux, c'était déjà l'objectif de votre première aventure, Gilles Belon, à bord du Stern.
09:44 Je me souviens, j'étais venu vous voir avant le départ,
09:48 et l'idée c'était d'aller à la rencontre des populations qui sont sur des îles menacées par la montée des eaux.
09:54 Est-ce que vous avez pu le faire en partie, totalement ? Qu'est-ce que vous avez constaté ?
09:59 - Alors malheureusement sur ce volet, on n'a pas pu développer, tout simplement,
10:02 parce qu'on est parti en pleine période de Covid, en mars 2021,
10:06 et qu'on a eu de gros problèmes pour arriver dans les différents pays qu'on a croisés,
10:11 c'est-à-dire entre autres en Indonésie, en Australie, etc.
10:15 Les pays étaient globalement fermés, on s'est même fait refouler d'une île française, l'île de Wallis,
10:21 alors qu'on avait 17 jours de mer sur un petit voilier.
10:24 Donc on n'a pas pu développer vraiment ce volet-là, malheureusement, dans le projet.
10:29 - Merci Gilles Belon. - De rien.
10:31 - Merci Vincent Lacour. - Merci à vous.
10:33 - Vous nous tenez au courant pour les deux projets dont vous nous avez parlé ce matin,
10:36 le nouveau bateau et puis le projet Artemis, qu'on suivra avec plaisir s'il se met en place, et on vous le souhaite.
10:41 Merci à tous les deux. - Merci.
10:43 Vous pouvez réécouter cette interview en allant sur le site francebleu.fr, comme à chaque fois.
10:47 Il est 8h20, petit coup d'œil sur la circulation.
10:49 Pour vous qui êtes en voiture, on est sur...