Avec l'incertitude concernant les droits TV, le contrat entre CVC la LFP ainsi que les déficits structurels des clubs, beaucoup d'équipes sont dans le rouge.
Faisons en point avec des cas concrets, notamment en L2 et National.
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SportTranscription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue.
00:01 Le football français va mal.
00:02 Très mal.
00:03 Et ça, on en parle depuis un moment sur la chaîne, notamment d'un point de vue financier.
00:07 C'est-à-dire qu'on voit ce qu'il y a en haut, mais tout le reste, l'intermédiaire
00:11 Ligue 2 National et en dessous, c'est bien souvent des gestions abracadabrantesques
00:14 et de véritables problèmes, des rétrogradations, des potentiels dépôts de bilan ou des rachats
00:19 inespérés de dernière minute pour sauver les meubles.
00:21 Et il y a quelques temps, j'avais évoqué tout ce qui se passe avec les droits TV, ce
00:25 qui crée une énorme incertitude vis-à-vis des revenus des clubs de Ligue 1 et de Ligue
00:28 2, cette partie de poker menteur à laquelle la LFP avait promis un milliard et risque
00:33 évidemment de tailler le bout de gant.
00:35 Et de l'autre côté, on a aussi ce fameux deal CVC.
00:38 Alors, depuis quelques semaines, il y a eu un livre de Christophe Boucher sur le sujet,
00:41 évidemment très intéressant.
00:43 Ça s'agit dans le microcosme médiatico-sportif.
00:45 Nous, on en avait parlé depuis très longtemps, dès la signature, en disant « mais attendez,
00:49 il y a un gros problème, on est en train de mettre un sparadrap sur une jambe de bois
00:52 en pensant qu'on va arrêter, que tout va aller, qu'on va pouvoir remarcher dès demain.
00:56 » On rappelle que l'argent de CVC, le cash, avait permis aux clubs de ne pas péricliter
01:01 parce qu'il y avait énormément de dettes.
01:02 Donc, on s'en est servi de ce cash directement, ces parachutes et tout.
01:05 Ça donnait une bouffée d'air frais.
01:06 Mais à quel prix ? Puisqu'au final, à vie, tu es handicapé de 13% de tes droits TV qui,
01:12 on le rappelle, est la principale source de revenus des clubs professionnels.
01:15 Donc, devant ces circonstances, j'avais réalisé pas mal de vidéos en disant « attention,
01:18 aujourd'hui, il est temps d'évoquer un peu ces clubs-là qui sont en difficulté sur
01:22 ces prochains mois.
01:23 » Alors, il y aura plusieurs possibilités.
01:25 La première, c'est est-ce que les actionnaires vont encore mettre la main au pot ? C'est-à-dire
01:29 les actionnaires qui vont remettre afin de maintenir le club à flot.
01:33 Le deuxième point, c'est évidemment de vendre encore des joueurs, etc. parce qu'on est dans
01:37 un championnat de trading et qui vend dès qu'il peut pour, justement, combler le déficit
01:41 structurel.
01:42 Ou alors, il y a d'autres possibilités.
01:43 Ça va être de chercher de nouveaux investisseurs et on va avoir encore une cascade de revente
01:46 ou le pire des cas, potentiellement des rétrogradations administratives, des dépôts de bilan ou
01:50 des fates.
01:51 C'est un peu ce qu'on va voir aujourd'hui et on va tout de suite commencer par la Ligue
01:54 1 qui n'est pas tellement touchée par cela.
01:56 C'est-à-dire qu'il y a des situations assez préoccupantes.
01:59 Il y a des situations où tu te dis, un club comme Metz, ça perd quand même pas mal d'argent.
02:02 Mais pour le moment, ça va.
02:03 Sachant qu'en effet, le président était intéressé pour vendre à des prix absolument
02:07 faramineux comme beaucoup, clairement, etc.
02:09 Tous, ils sont plus ou moins intéressés à écouter les offres.
02:11 Mais pour le monde, on veut énormément.
02:13 Sauf qu'en Ligue 1, là, pour la fin de saison, il n'y aura pas de problème.
02:16 C'est après que la question va se poser.
02:18 Avec le nouveau contrat de DroitTV, il y aura forcément un énorme manque à gagner pour
02:21 les clubs et donc vu qu'il n'y a aucun modèle économique 2.0 qui est repensé, je pense
02:26 que la Ligue 1, ces prochaines années, il y aura une cascade de rachats et ça va créer
02:30 pas mal de soucis.
02:31 En fait, la seule question en Ligue 1, c'est Lyon.
02:32 On avait parlé des montages financiers et tout.
02:34 Donc, ça pose question à l'avenir, mais pas dans un futur très très proche.
02:37 En Ligue 2, par contre, ce n'est pas pareil.
02:39 En Ligue 2, on a Bordeaux et Saint-Etienne.
02:40 On peut mettre deux points d'interrogation et un très gros sur Bordeaux.
02:43 Pourquoi ? Parce que c'est le plus gros budget de Ligue 2.
02:45 C'est un club qui est calibré, évidemment, pour la Ligue 1 et qui est donc déjà en
02:48 défi structurel en Ligue 1 et a fortiori en Ligue 2 sans l'énorme manne des droits
02:52 TV.
02:53 Et cette année, pour le moment, Bordeaux est en position de relais gaffe.
02:56 Ça ne va pas.
02:57 Sans monter, ça va être très dur.
02:58 Il y a eu toute cette histoire des 40 millions mis par Gérard Lopez, etc.
03:00 Comme on l'avait expliqué dans une vidéo, c'est un peu plus compliqué que cela à
03:04 comprendre.
03:05 Il y a des comptes à rendre.
03:06 Donc, on peut mettre un gros point d'interrogation parce que, oui, qu'est-ce qui va se passer ?
03:09 Comment Bordeaux va repartir ? Parce qu'on se souvient également que l'an passé, il
03:12 y a eu pas mal de ventes de joueurs, notamment à Strasbourg, ce qui a permis évidemment
03:16 d'aider pour les comptes.
03:17 Là, quand tu vois les joueurs actuellement dans l'effectif, est-ce que tu as des mecs
03:20 d'e-bankable ? Pas forcément.
03:22 Donc, il va falloir soit un apport, soit potentiellement une nouvelle revente.
03:26 On rappelle que là, il y a certaines personnes autour de Gérard Lopez qui font fuiter, qui
03:30 ont des intérêts notamment du golf pour le club.
03:32 Alors ça, c'est le jeu médiatique.
03:33 Donc, Bordeaux, tu mets un point d'interrogation, pas pour finir la saison, mais quid de la
03:38 saison prochaine.
03:39 C'est-à-dire qu'il va falloir quelque chose, soit des ventes, soit un apport, soit potentiellement
03:42 une revente.
03:43 Pour Saint-Etienne, la situation est un peu similaire.
03:46 C'est-à-dire que le club n'est pas embêté financièrement jusqu'à la fin de saison.
03:48 Il y aura la trésorerie, il n'y a pas de problème.
03:50 Sauf que déjà, ils ont mis dans leur bilan d'NCG qu'ils allaient vendre pour 10 à 12
03:53 millions de joueurs au 30 juin.
03:55 Ça, c'est le premier point.
03:56 Est-ce qu'après avoir vendu pas mal de joueurs ces dernières années, est-ce que tu as encore
03:59 des valeurs marchandes suffisantes pour arriver à cela ? Et dans le même temps, pour l'année
04:02 prochaine, vu que le club, c'est comme Bordeaux, c'est un club taillé lignin, qui a un déficit
04:06 structurel qu'il avait déjà en lignin, qu'il a forcément en Ligue 2, même si tu as renié
04:09 sur les coûts, ben forcément l'année prochaine, il va falloir soit remettre au pot, il y aura
04:13 peut-être une dizaine de millions également au moins à remettre, voire potentiellement
04:16 15.
04:17 Pour le moment, ce n'est pas le but des actionnaires qui espèrent toujours vendre.
04:19 Sauf qu'il y a pas mal de bisbilles à ce sujet-là.
04:21 Il y a pas mal d'intérêts, des faux intérêts aussi, des gens qui aimeraient mais qui n'ont
04:24 pas l'argent.
04:25 Dans le même temps, tu as aussi ce contrat avec KPMG qui se terminera fin décembre.
04:28 On pourrait en reparler évidemment de cette boîte KPMG impliquée dans pas mal de rachats
04:31 et malheureusement avec certaines méthodes un peu troubles.
04:33 En fait, le véritable problème, il se situe en dessous.
04:35 National N1, N2, N3.
04:36 Et on va commencer par le N1, on a parlé de Rouen il y a quelques jours, qui en effet
04:39 a un besoin urgent d'argent.
04:41 Alors cette gestion, parce que j'avais donné tout le point de vue, le point de vue du président
04:44 actuel majoritaire Charles Marrec, évidemment il y a beaucoup de problèmes.
04:48 On a parlé de ses dettes, vous avez l'URSA, vous avez la sécurité, vous avez le traiteur,
04:51 vous avez des bus, même si les bus ont été réglés, il y a le maraîcher.
04:54 Il y a beaucoup de dettes de prestataires qui des fois s'étalent sur 1, 2, 3 ans,
04:57 des kinés, des restaurations.
04:59 C'est absolument anormal, plus c'est quand même une grosse facture l'URSA.
05:02 Alors oui, il va y avoir des rentrées d'argent, on devrait terminer en trésorerie la saison
05:06 à Rouen, sauf que pour l'année prochaine, pareil, quid.
05:08 Et en même temps, la DNCG, je ne l'ai peut-être pas précisé, mais vu qu'ils se sont sentis
05:12 floués, attention, si Charles Marrec est toujours l'homme fort lors du passage DNCG cet été,
05:17 attention à ce que ça ne se termine pas comme cela, avec une oucharde, avec des potentielles
05:20 relégations dans les niveaux régionales.
05:22 Ensuite, on a surtout Marignane qui est montée, qui est un promu, qui n'a plus d'argent.
05:26 Il y a eu des difficultés pour payer, il y a eu des retards pour payer les joueurs,
05:29 il y a des dettes, mais surtout là, il y a un énorme manque, entre 600 et 700 000 euros
05:32 il va falloir pour la fin de saison.
05:33 On n'a pas réussi à trouver d'accord, il y a eu toutes ces bisbilles entre les prénoms,
05:36 enfin bref, c'est un cirque d'ego et tout, mais surtout, il n'y a pas de cash.
05:39 Donc là, au club, on a été très clair, s'il n'y a pas de cash, potentiellement
05:42 le 15 décembre, ça peut aller au tribunal de commerce.
05:43 La saison nationale n'est pas garantie que toutes les équipes terminent la saison.
05:48 Je ne sais pas si on se rend compte du délire.
05:50 Sauf qu'il n'y a pas que ça.
05:51 On a Châteauroux, on a parlé d'un rachat, sauf qu'on avait parlé de somme importante.
05:54 Là, pour le moment, c'est Anne Masserand, ne vois-tu rien venir, avec une personne qui
05:57 est un peu habituée, qui a été impliquée dans pas mal de rachats, du moins qui a voulu
06:00 s'impliquer, ce n'est jamais allé au bout.
06:01 A Châteauroux, on a dit oui.
06:02 A Châteauroux, là, tu as un énorme point d'interrogation sur les finances, parce qu'en
06:06 plus, les pertes de l'an passé étaient bien supérieures à ce qui avait été annoncé.
06:09 Donc tu te dis, comment le club va potentiellement repartir, à fortiori, vu les résultats
06:13 sportifs.
06:14 Et là, Orléans, il y a des centaines de milliers d'euros de cotisations sociales
06:16 qui n'ont pas été payées.
06:17 J'en avais parlé l'été dernier en disant à la DNCG, comment ils vont passer.
06:20 Et là, le club me trollait.
06:22 Parce que la DNCG, d'une manière, il ne faut pas se poser la question, comment la DNCG
06:26 a laissé Orléans sans problème.
06:27 Certes, ils ont été encadrés.
06:28 Orléans, aujourd'hui, c'est très compliqué.
06:31 Il y a des dettes.
06:32 Bravo aux joueurs, bravo aux staffs.
06:34 Le nouveau, franchement, depuis que c'est arrivé, ça commence à bien travailler et
06:36 tout.
06:37 Et là même, on espère pour Orléans que ça remonte, etc.
06:40 Mais pareil, le Prédon veut vendre le club.
06:42 Alors, tu avais Peggy Louindoula, une faison qui devait ramener des investisseurs.
06:45 Le Prédon voit également ailleurs.
06:46 Là, il y a une vraie volonté de vente à Orléans, sauf qu'on en parle depuis des années
06:49 et des années.
06:50 C'est un serpent de mer, cette idée de la revente.
06:52 Mais Orléans, c'est aussi un gros point d'interrogation au niveau financier.
06:55 Après, il y a Sochaux et Dijon, c'est-à-dire des clubs taillés au minimum Ligue 2 qui,
06:58 en national, vont perdre énormément d'argent.
07:00 Sochaux va falloir plusieurs millions pour l'été prochain.
07:02 Donc ça, on verra s'ils vont trouver des apports ou que sais-je encore.
07:05 Et Dijon, ça va être d'énormes pertes.
07:07 S'il n'y a pas de remontée en Ligue 2 pour ces deux clubs-là, l'année prochaine, un
07:10 va falloir remettre parce que surtout, il va falloir prévoir les pertes à venir.
07:16 Donc, Sochaux et Dijon ont un impératif besoin de remonter d'ici deux ans, même avant, parce
07:21 que pour l'année prochaine, il va falloir prévoir.
07:22 Donc, c'est une affaire de plusieurs millions.
07:24 C'est comme Nancy, il va falloir mettre plus de 3 millions en fin d'année parce qu'il
07:27 n'y aura pas de remontée à Nancy.
07:28 Donc, est-ce que ces millions vont bien être mis à Nancy ?
07:31 Dans le même temps, vous avez Versailles qui a un modèle économique catastrophique
07:34 et le propriétaire, le nouveau propriétaire, il va devoir remettre 3 millions cet été.
07:38 Donc, est-ce qu'il va le faire ?
07:39 Dans le même temps, on a Marti qui était en Bisbille, je vous l'avais expliqué l'été
07:43 dernier.
07:44 Certes, il y a eu un rachat inextrémiste par des Américains à qui on fait croire
07:46 tout ce qu'on veut, qu'on va vendre je ne sais pas combien de millions de joueurs en
07:48 Ligue 2.
07:49 C'est quand même faux à quel point on peut être un pigeon dans le monde du foot.
07:52 Sauf que là, il y a eu ce Bisbille avec l'ancien sponsor et mécène, Vierten-Sermakes.
07:57 On parle de 825 000 euros quand même potentiellement à payer pour le club.
08:01 Quand on se rend compte au national, j'ai quasiment fait la moitié des clubs.
08:04 On pourrait évidemment parler de New York ou pareil, tu m'as mis un point d'interrogation
08:07 parce qu'il y a quelques incertitudes.
08:09 Alors, certes, s'il y a remonté, ça va passer.
08:11 Mais pareil, tu te dis attention.
08:12 Et si on parle N2, N3, alors là, c'est le festival.
08:15 Il y a quelques mois, je vous ai parlé de Poitiers, c'est reparti pour un tour.
08:18 Les retards de salaire, les cibles et là.
08:20 Alors évidemment, c'était un mensonge à l'époque soi-disant.
08:22 Je ne sais pas comment Poitiers, ça va finir la saison.
08:24 Donc, on a tous ces clubs.
08:25 Et je pourrais vous en parler de plein d'autres en N2, N3.
08:27 Ça pose vraiment question.
08:28 Et là, vous allez me dire, mais justement, il y en a beaucoup, je comprends.
08:31 C'est la Ligue 1, c'est la Ligue 2, ce que vous voulez.
08:32 Mais il ne faut pas oublier les autres clubs d'en bas.
08:34 Que ce soit pour les clubs formateurs et les clubs intermédiaires.
08:36 Il ne faut pas oublier que c'est une pyramide le football français.
08:38 Avec toutes les réformes et le fait de faire l'autruche perpétuellement, on se rend compte
08:42 qu'on va dans le mur.
08:43 Mais on continue, on continue, on continue.
08:45 Et avec le fiasco qui s'annonce avec les droits TV et le contrat de CVC, on peut s'attendre
08:49 malheureusement au pire.
08:50 Alors pour tous ces clubs dont je l'ai cité, il y a beaucoup d'incertitudes, etc.
08:53 Mais surtout quand tu vois le nombre de clubs qui ont un statut pro.
08:56 Je rappelle que Orléans, que les Châteauroux, que les Dijon, que les Sochaux, Nancy, ils
09:01 ont des statuts pro.
09:02 Quand tu vois tout cela, tu peux simplement te poser d'énormes questions et que sans
09:05 une profonde réforme, également liée sans doute à l'État, aux pouvoirs politiques
09:09 et aux instances du football, on va encore se planter.
09:12 Le problème aujourd'hui, c'est que personne ne veut rien faire dans ce national qui est
09:15 un championnat de la faillite.
09:16 On a parlé potentiellement de cette L3, etc.
09:18 Mais c'est plus que préoccupant.
09:20 Parce qu'avec les droits TV, comme je vous dis à certains, la Ligue 1, pas cette année,
09:23 mais la prochaine, commencera à être touchée.
09:24 Parce qu'il y a certains clubs qui perdent beaucoup trop d'argent.
09:26 Ils vont perdre entre 10, 15, 20, 25 millions par an.
09:29 Oui, vous pouvez vendre des joueurs.
09:30 Mais si vous faites une année mauvaise et que vous ne pouvez pas vendre ces joueurs-là,
09:32 il se passe quoi ?
09:33 Donc voilà, j'espère en tout cas que cela vous permet d'y voir plus clair.
09:35 Et pour terminer, parce que Noël arrive et que je n'ai toujours aucune promo, je le
09:38 remets, mon dernier livre à 11 euros, "Industrie du football", l'épisode numéro 1.
09:42 N'hésitez surtout pas, disponible en librairie Fnac et de partout.
09:44 J'ai mis les liens, merci pour vos retours, équipe de Faith !