LE TROMBINOSCOPE - Jordan Bardella se voit déjà à Matignon

  • l’année dernière
Du lundi au jeudi, Laurent Ruquier présente dans "le 20H de Ruquier" le trombinoscope des personnalités qui ont marqué l'actualité.

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Transcription
00:00 Et le visage suivant, ça évoque une autre solution, autre solution justement qu'un changement de gouvernement.
00:06 Remarquez, ça serait aussi un changement de gouvernement parce qu'il y aurait une cohabitation certaine.
00:10 C'est en cas de dissolution de l'Assemblée.
00:12 Et aujourd'hui, vous avez certainement entendu Jordan Bardella.
00:15 Le président du Rassemblement national qui demande donc la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:20 Et si une dissolution avait bien lieu, il se déclare prêt à assumer la fonction de Premier ministre de cohabitation.
00:25 C'était chez Apolline de Malherbe ce matin. On l'écoute.
00:29 Si les Français le décident, alors nous aurons la charge de la politique de la nation, bien sûr.
00:34 Vous accepteriez d'être le Premier ministre d'Emmanuel Macron ?
00:36 D'être un Premier ministre de cohabitation ? Bien sûr.
00:39 Si Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale, que le Rassemblement national obtient une majorité,
00:46 nous assumerons notre responsabilité.
00:48 Et pour une raison très simple, c'est que nous sommes prêts non seulement à revenir devant les Français,
00:52 mais que nous sommes prêts également à gouverner la France.
00:55 Le projet de loi sur l'immigration, nous l'avons, il est rédigé, il est prêt.
00:58 Et il est mille fois plus dur que celui qui a été proposé par le gouvernement.
01:02 Jordan Bardella peut-il être, j'ai envie de dire, le baladur, ce qui était baladur à Jacques Chirac,
01:09 pour Marine Le Pen, M. Duhamel ?
01:11 Je crois que s'il y avait une dissolution, et si comme c'est malheureusement vraisemblable,
01:17 le Rassemblement national arrivait en tête, pas ayant une majorité, mais une majorité relative,
01:22 peut-être plus étroite d'ailleurs encore que celle-ci, Marine Le Pen souhaiterait que ce soit lui.
01:27 Est-ce qu'ensuite ce serait lui le candidat ?
01:31 Vous savez, d'être...
01:31 Non, non, quand je dis le baladur de Chirac, c'est parce qu'on se souvient qu'évidemment,
01:35 Jacques Chirac avait choisi, on parle de la cohabitation avec François Mitterrand évidemment,
01:39 et Édouard Baladur à Matignon, il avait choisi de ne pas être le Premier ministre.
01:43 Absolument.
01:43 Parce qu'il se disait "je serai candidat à l'Élysée", et évidemment il s'est fait griller la politesse
01:48 par Édouard Baladur, il a finalement gagné, parce qu'on sait qu'il était meilleur en campagne.
01:51 De peu ?
01:52 De peu.
01:52 De peu.
01:53 Mais c'est vrai que tout le monde misait à cette époque sur Baladur,
01:55 et c'est un bon calcul de la part de Germain Bardella de s'être placé.
01:59 Est-ce qu'il l'a fait, cette déclaration aujourd'hui, avec l'accord de Marine Le Pen ?
02:02 Évidemment, je pense que oui.
02:04 Je pense que oui, et je pense que de son point de vue, c'est bien joué,
02:08 d'autant plus qu'il a une allure, vrai ou faux, on le saurait s'il exerçait le pouvoir,
02:14 mais il a une allure quand même plus rassurante que Marine Le Pen.
02:18 Donc ça pourrait être un danger pour Marine Le Pen s'il devenait Premier ministre.
02:21 On ne peut pas l'exclure.
02:23 Et justement, c'est là où c'est intéressant,
02:25 c'est-à-dire que puisqu'il a pris cette parole avec l'accord,
02:29 l'assentiment de Marine Le Pen,
02:30 et que ce serait potentiellement un danger si jamais ça se produisait réellement,
02:34 c'est finalement la preuve que Marine Le Pen n'y croit pas du tout,
02:37 et qu'au contraire, le fait de faire cet acte de candidature,
02:40 finalement, rend les choses encore plus improbables.
02:42 De toute façon, il n'y aura pas de dissolution de l'Assemblée,
02:44 c'est exclu Alain Duhamel ?
02:45 Non, ce n'est pas exclu, c'est peu vraisemblable.
02:51 Il n'y aurait pas beaucoup de bénéficiaires en dehors du RN.
02:56 Cela dit, avec le système de la Ve République,
02:59 dans une période de crise, de crise économique, de crise internationale,
03:03 si à un moment il y a, comme ça arrive en France,
03:07 de très fortes oppositions, de grands clivages, des manifestations,
03:12 un sujet qui clive terriblement,
03:14 il y a un moment où, quand il n'y a pas d'autre arme, on dissout.
03:18 C'est la démocratie.

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