Soir Info (Émission du 12/12/2023)

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 -Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver à la même heure.
00:00:03 "Soir Info" vous accompagne jusqu'à minuit.
00:00:06 On décrypte l'actualité.
00:00:07 Je vous fais les présentations dans une poignée de secondes.
00:00:11 On accueille Maureen Vidal
00:00:12 pour l'essentiel à retenir de ce 12 décembre 2023.
00:00:15 Bonsoir, Maureen. -Bonsoir, Julien.
00:00:17 Bonsoir à tous. Emmanuel Macron reçoit à l'Elysée
00:00:20 Elisabeth Borne ainsi que les principaux ministres
00:00:23 et chefs de groupes de la majorité pour un dîner politique
00:00:26 en pleine crise après la motion de rejet
00:00:29 contre le projet de loi immigration
00:00:31 qui poursuivra son parcours en commission mixte paritaire
00:00:34 dans l'espoir de trouver un compromis.
00:00:36 Dans le procès de Monique Olivier,
00:00:38 les experts psychiatriques ont été entendus.
00:00:41 Le but, déterminer la personnalité et son implication
00:00:44 dans les meurtres de son mari Michel Fourniret.
00:00:46 Pour la défense, les experts se contredisent.
00:00:49 Pour les partis civils, aucun doute.
00:00:51 Michel Fourniret n'aurait pas été un tueur en série sanguinaire.
00:00:55 L'armée israélienne annonce avoir récupéré le corps
00:00:58 d'une femme de la bande de Gaza lors d'une opération spéciale.
00:01:01 Une jeune femme de 28 ans, Eden Zakaria,
00:01:04 kidnappée le 7 octobre lors du festival de musique
00:01:07 dans le désert de Negev, et du soldat Ziv Dado,
00:01:09 âgé de 36 ans et père d'une petite fille de 5 mois,
00:01:12 les combattent.
00:01:13 Les combats entre Tsal et le Hamas continuent dans les rues de Gaza.
00:01:17 Avec le début de la 6e et dernière journée
00:01:20 des phases de poules de Ligue des champions,
00:01:22 une très bonne nouvelle pour Lens.
00:01:24 Après sa victoire ce mardi soir, 2 buts à 1 contre Séville,
00:01:28 qui est le 2e de son groupe et se qualifie pour la Ligue Europa
00:01:31 grâce à des buts de Frankowski sur pénalty et de Fulgini.
00:01:34 En toute fin de match, les nordistes connaîtront
00:01:37 un printemps européen.
00:01:39 -Et bravo aux sang et or du RC Lens,
00:01:41 qui obtiennent cette 3e place.
00:01:43 Merci, Maureen. On vous retrouve plus tard
00:01:45 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:01:48 Pierre Lelouch, bonsoir.
00:01:49 -Bonsoir.
00:01:50 -Ancien ministre, spécialiste de politique internationale.
00:01:54 Alexandre Devecquia est parmi nous.
00:01:56 Le directeur en chef au Figaro, Guylain Benessa,
00:01:59 avocat, auteur de ce livre,
00:02:00 "Le référendum impossible",
00:02:02 qu'on remonte aux éditions L'Artilleur.
00:02:05 Amaury Bucaud est parmi nous.
00:02:07 Bonsoir, Amaury, Yoann Uzay, du service politique de CNews.
00:02:10 J'accueille également le député Charles Zitzenstuhl.
00:02:13 Merci d'être présent, député Renaissance du Bas.
00:02:16 On sera curieux de vous entendre
00:02:18 après ce camouflet reçu hier
00:02:20 par la jambe majoritaire à l'Assemblée nationale.
00:02:22 D'ailleurs, j'ai une info, la France est sauvée.
00:02:25 On organise un dîner ce soir à l'Elysée
00:02:28 avec les ministres concernés par la loi immigration
00:02:31 après ce rejet par l'Assemblée nationale
00:02:33 de la loi immigration.
00:02:34 Dans un instant, on joindra Thomas Bonnet,
00:02:37 notre reporter devant le palais de l'Elysée.
00:02:40 Vous nous direz tout, Thomas, entre la poire et le dessert.
00:02:43 Musique de suspense
00:02:45 22h05, précisément.
00:02:49 Nous sommes de retour sur le plateau de soirée.
00:02:52 Alexandre Devecquia, Pierre Lelouch,
00:02:54 Guylain Benessa, pardon, cher Guylain,
00:02:56 Amaury Blucot et Yohann Nusa.
00:02:58 Nous sommes, ça n'a échappé à personne,
00:03:00 depuis 24h, en pleine crise politique.
00:03:03 Après le rejet du projet de loi immigration
00:03:05 présenté par Gérald Darmanin,
00:03:07 Emmanuel Macron organise ce soir
00:03:09 un dîner à l'Elysée autour de la table.
00:03:11 Sont présents Elisabeth Borne,
00:03:13 les principaux ministres,
00:03:14 les chefs de groupes de la majorité.
00:03:17 Thomas Bonnet, pour ces news.
00:03:18 Vous êtes devant le palais de l'Elysée.
00:03:21 Après le camouflet reçu hier,
00:03:23 l'attaque s'organise autour d'un dîner
00:03:25 et surtout autour du chef de l'Etat.
00:03:27 -Oui, deux enjeux pour ce dîner de travail
00:03:31 que l'on pourrait aussi qualifier d'énième réunion de crise
00:03:34 autour du chef de l'Etat.
00:03:36 D'abord, fixer la date de cette commission mixte paritaire.
00:03:39 Le gouvernement veut aller vite avec une convocation,
00:03:42 pourquoi pas dès la semaine prochaine.
00:03:45 C'est une décision qui ne fait pas l'unanimité.
00:03:47 Certains estiment qu'il faut temporiser,
00:03:50 faire redescendre la pression
00:03:52 et faire un temps pour les négociations.
00:03:54 D'ailleurs, c'est le 2e enjeu principal
00:03:56 de ce dîner ce soir, déterminer quels seront les points
00:03:59 qui pourront être discutés dans le cadre de cette CMP.
00:04:02 On l'a répété, cette commission mixte paritaire
00:04:05 sera majoritairement composée d'élus de droite et du centre.
00:04:08 Les Républicains ont d'ores et déjà fait savoir
00:04:11 qu'ils souhaitaient voir sortir de cette commission mixte paritaire
00:04:15 le texte tel qu'il a été adopté au Sénat.
00:04:17 Il va donc falloir tenter de les convaincre.
00:04:19 C'est dans cette politique que l'on a appris ce soir
00:04:22 qu'à la fois Olivier Marlex, le chef de file des députés
00:04:25 et Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs,
00:04:28 sont conviés demain à Matignon
00:04:30 pour s'entretenir avec la Première ministre.
00:04:33 -Thomas Bonnet, pour CNews, devant le palais de l'Elysée.
00:04:36 Merci, cher Thomas.
00:04:37 Je me tourne vers vous.
00:04:38 M. le député Charles Hitzenstuhl,
00:04:40 vous êtes député Renaissance du Bas.
00:04:42 Je le disais avant la pub, la France est sauvée.
00:04:45 Le président de la République organise un dîner à l'Elysée ?
00:04:49 -Il faut trouver une issue politique
00:04:50 à ce qui s'est passé lundi à l'Assemblée nationale.
00:04:53 C'est un échec.
00:04:54 Gérald Darmanin l'a dit lui-même lors de son 20h.
00:04:57 La procédure n'est pas terminée.
00:04:59 C'est un texte avec des mesures extrêmement importantes,
00:05:02 qui sont soutenues par les Français.
00:05:04 Je pense notamment aux mesures de fermeté.
00:05:07 Aujourd'hui, les Français veulent de la fermeté
00:05:09 sur les sujets migratoires.
00:05:11 Il faut trouver les voies et moyens de dessiner ce compromis.
00:05:15 Je pense notamment autour des mesures d'ordre public
00:05:19 pour faciliter l'expulsion des délinquants étrangers,
00:05:23 que ce soit pour des mesures autour de la maîtrise du français.
00:05:26 Tout ça peut trouver une large majorité à l'Assemblée nationale.
00:05:29 -Cet échec est-il encore plus celui du président de la République
00:05:33 que celui de Gérald Darmanin ? -C'est un échec pour la majorité.
00:05:36 Ça fait un an et demi qu'on parle de ce texte,
00:05:39 depuis l'été 2022.
00:05:41 Numériquement, pour le moment,
00:05:43 il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale sur ce texte.
00:05:46 Il faut trouver la façon d'écrire une nouvelle version de ce texte,
00:05:51 trouver un compromis.
00:05:53 On va devoir le trouver notamment avec les Républicains.
00:05:56 Je pense qu'il ne faut plus trop tarder.
00:05:59 Il y a encore beaucoup d'autres sujets
00:06:01 sur lesquels les Français nous attendent.
00:06:03 -Pierre Lelouch, je devine un rictus sur votre visage.
00:06:06 Pourquoi ? -Je ne veux pas être cruel,
00:06:08 mais mon excellent collègue,
00:06:12 je l'appelle collègue,
00:06:13 parle de majorité.
00:06:16 Ils n'ont pas la majorité. C'est même tout le problème.
00:06:19 Je crois qu'on est en train de vivre la fin d'une logique
00:06:22 qui est celle de tout faire en même temps.
00:06:26 Un peu de droite, un peu de gauche.
00:06:28 -La morde en même temps, on t'entend depuis hier.
00:06:30 -Je connais bien Darmanin. On a servi dans le même gouvernement.
00:06:34 Il est doué, mais il y a un moment où ça ne marche pas.
00:06:37 Aller au Sénat pour donner des trucs aux sénateurs de droite,
00:06:42 puis ensuite, on passe à l'Assemblée,
00:06:44 on vend autre chose aux députés Renaissance et de gauche
00:06:47 en espérant que ça va faire une salade qui va passer à l'arrivée,
00:06:51 ça ne passe pas.
00:06:52 Surtout sur un texte...
00:06:53 Vous disiez qu'il est soutenu par les Français.
00:06:57 Il est voulu par les Français.
00:06:58 Les Français ont ras-le-bol de l'immigration.
00:07:01 C'est ça, le sujet.
00:07:02 Ras-le-bol de la violence, ne plus être chez eux.
00:07:05 C'est ça que j'entends.
00:07:06 Ça fait longtemps que je l'entends.
00:07:08 Là, ça monte. Ils ne sont pas d'accord.
00:07:11 S'ils sont d'accord avec telle ou telle mesure,
00:07:13 dans le détail, là, il n'y a plus de consensus.
00:07:16 Est-ce qu'on va assez loin dans ce texte sur le groupement familial ?
00:07:20 Non.
00:07:21 Six mois de plus, ça ne change rien.
00:07:23 Les Français approuvaient ce texte.
00:07:25 Ils ne savent pas le détail.
00:07:27 Si on rentre dans le détail...
00:07:29 Ce qu'ils approuvent, c'est un texte qui va régler le problème.
00:07:33 On voit bien qu'il y a à boire et à manger.
00:07:35 Il a été conçu comme ça.
00:07:37 Il a même été à un moment envisagé d'en faire deux textes.
00:07:40 Un pour la droite, un pour la gauche.
00:07:42 Ça ne marche pas.
00:07:44 Le problème que le président de la République a,
00:07:46 c'est que toute sa logique de déconstruction
00:07:49 ne marche plus.
00:07:50 Il y a bien une droite et une gauche dans le pays.
00:07:53 Les députés Renaissance le savent bien.
00:07:55 S'il y a une élection, il va y avoir un problème.
00:07:58 La droite et la gauche, ça existe.
00:08:00 Deuxièmement, et peut-être de façon plus fondamentale,
00:08:03 sur un texte aussi grave que ça,
00:08:06 il y a une attente de l'opinion,
00:08:08 il y a un rejet,
00:08:09 et puis c'est quand même devant le Parlement.
00:08:12 Donc le président avait le choix entre ne pas maintenir le texte,
00:08:16 il a décidé de le maintenir,
00:08:17 il a décidé de faire porter la responsabilité
00:08:20 sur les oppositions en les dénonçant.
00:08:22 - Un peu de mauvaise foi, peut-être.
00:08:24 - C'est une erreur,
00:08:25 parce que c'est pas comme ça qu'il va trouver un consensus.
00:08:29 Il va voter sur le problème suivant,
00:08:31 il va falloir trouver une solution
00:08:33 entre les sept députés et sept sénateurs.
00:08:35 Soit ça bascule du côté droit,
00:08:38 soit ça bascule pas du côté droit.
00:08:39 Et si au bout, on retombe sur une discussion à l'Assemblée
00:08:43 qui se termine par un 49-3,
00:08:46 là, on peut aller vers la dissolution.
00:08:48 - Je voudrais que les gens qui nous regardent
00:08:51 comprennent bien vers où on se dirige.
00:08:54 Cette fameuse CMP, cette Commission mixte paritaire,
00:08:58 c'est le choix qu'a fait la majorité
00:09:00 pour continuer de faire cheminer ce texte.
00:09:02 On voit ce petit sujet de Santos
00:09:04 pour bien comprendre la CMP.
00:09:06 On continue le tour de la table.
00:09:08 - Objectif de la Commission mixte paritaire,
00:09:10 trouver un compromis sur le projet de loi immigration.
00:09:13 Sept députés et sept sénateurs
00:09:15 vont être choisis par leur chambre respective.
00:09:18 A l'Assemblée nationale, les présidents de groupe
00:09:21 communiquent les noms à la présidente, Yelm Broun-Pivet.
00:09:24 Au Sénat, une commission les désigne.
00:09:26 La CMP doit respecter l'équilibre
00:09:28 des forces politiques en présence au Parlement.
00:09:31 Autrement dit, les sénateurs LR et les députés
00:09:34 La République en marche seront majoritaires.
00:09:36 Un avantage, selon Eric Ciotti.
00:09:38 -Nous pouvons aller très vite si le gouvernement le décide,
00:09:42 s'il se range à notre position sur le texte du Sénat,
00:09:46 un texte du Sénat, je le rappelle,
00:09:48 qui a été lui-même approuvé par les sénateurs de la majorité.
00:09:52 -En cas d'accord, le nouveau texte sera soumis
00:09:54 par le gouvernement au Sénat, une étape aux allures de formalité.
00:09:58 A l'Assemblée nationale, la situation pourrait se compliquer
00:10:02 si le texte penche à droite,
00:10:03 l'aile gauche du camp présidentiel pourrait s'y opposer.
00:10:06 Le gouvernement devra éviter un nouveau camouflet,
00:10:09 selon Roger Carucci, sénateur des Hauts-de-Seine.
00:10:12 -La majorité relative et LR au moins,
00:10:14 votent le texte issu de la commission mixte paritaire,
00:10:18 pas de problème. Soit c'est pas le cas
00:10:20 et le gouvernement va être obligé de faire du 49-3.
00:10:23 -Un 49-3, le 21e sous le gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:10:28 Enfin, si aucun compromis n'est trouvé,
00:10:30 le texte reprend la navette parlementaire.
00:10:33 La situation pourrait être bloquée,
00:10:35 le retrait du projet de loi serait presque inévitable.
00:10:38 -La CMP, c'est l'ultime recours pour le gouvernement
00:10:41 pour continuer à faire illusion, d'une certaine façon ?
00:10:44 -C'est le dernier recours.
00:10:45 En tout cas, après, s'il n'y a pas d'accord en CMP,
00:10:48 il n'y a plus d'alternative, si vous voulez.
00:10:51 La CMP, voilà, c'est le dernier moment
00:10:53 où on peut trouver un accord pour qu'un texte immigration
00:10:56 soit effectivement acté.
00:10:59 Mais comprenons bien que ça ne sera pas le texte du gouvernement.
00:11:03 C'est un texte qui sera à la main de la droite,
00:11:05 façonné par les Républicains.
00:11:07 D'ailleurs, Éric Ciotti le dit,
00:11:09 "Nous n'accepterons que le texte du Sénat",
00:11:11 c'est-à-dire un texte plus à droite ou plus dur
00:11:14 que le texte du gouvernement.
00:11:16 Après, on verra comment le gouvernement
00:11:18 peut convaincre l'aile gauche de sa majorité
00:11:21 de voter ce texte.
00:11:22 Ça va être sans doute un peu compliqué,
00:11:25 mais il n'y a pas tellement d'alternative.
00:11:28 Les Républicains sont clairement en position de force.
00:11:31 Ce soir, c'est eux qui vont dicter la loi, très clairement.
00:11:35 - Guylain Bénézade, depuis 24 heures,
00:11:37 on dit qu'on entre dans une crise politique majeure,
00:11:40 la plus grosse depuis qu'Emmanuel Macron est au palais de l'Elysée.
00:11:43 On parle de 2017.
00:11:45 Ça va changer beaucoup de choses.
00:11:47 Qu'est-ce qui s'est passé hier soir pour la suite du quinquennat ?
00:11:50 - Écoutez, Julien... - Au-delà de cette loi, bien sûr.
00:11:53 - Vous avez eu la gentillesse de rappeler
00:11:56 que vous avez sorti un bouquin sur le référendum
00:11:58 qui traite de la façon dont on essaie
00:12:00 de gérer la Constitution et nos institutions
00:12:03 depuis 60 ans, depuis De Gaulle jusqu'à Macron.
00:12:05 Et en fait, première remarque, c'est une anecdote historique,
00:12:09 mais je trouve qu'elle dit tout.
00:12:10 En 68, lorsque le général De Gaulle
00:12:12 est confronté à un épisode dramatique,
00:12:15 on va dire, mais 68, sa femme,
00:12:16 ses quelques mots dans la foulée lui disent
00:12:19 "Charles, il est temps de référender."
00:12:21 Parce qu'elle sent que la crise ne peut pas passer autrement
00:12:25 que par un passage devant les Français.
00:12:27 Ce qui veut dire qu'immédiatement,
00:12:29 cette dimension de court-circuitage
00:12:31 du Parlement, de s'en remettre aux Français,
00:12:33 vient dans l'esprit du général De Gaulle.
00:12:36 C'est peut-être une anecdote historique,
00:12:38 mais c'est quelque chose de la façon dont on gère une crise.
00:12:41 Deuxième élément, et là je me mets à l'aune
00:12:44 de ce que vivent les Français depuis quelques années,
00:12:47 repartons de choses simples.
00:12:49 Les Français ont conscience que l'élection présidentielle
00:12:52 est jouée d'avance,
00:12:54 le résultat est tombé avant même d'avoir voté.
00:12:56 On a des élections intermédiaires
00:12:58 qui ne servent plus à rien en termes d'électrochoc,
00:13:01 puisqu'à part un vax, changement de portefeuille,
00:13:04 on n'a jamais de changement réel.
00:13:06 - Les derniers registres vont changer la donne,
00:13:08 avec cette majorité... - Ça fait des mois...
00:13:11 - C'est une majorité relative.
00:13:12 - Ça fait des mois qu'on s'est habitués au 49-3
00:13:15 et à des façons de gouverner,
00:13:17 et désormais, on a donc une loi fondamentale
00:13:20 pour la Macronie qui passerait de cette façon,
00:13:22 en commission mixte paritaire,
00:13:24 c'est-à-dire, et il faut comprendre les Français,
00:13:27 ils se diraient...
00:13:28 - Ils se disent qu'une loi a été rejetée,
00:13:31 mais dans 15 jours ou 3 mois, elle va passer.
00:13:33 - Imaginez si ça se finit...
00:13:35 - Gilles Lambénès a fini, je reviens.
00:13:37 - On entendait dans le sujet.
00:13:39 Imaginez si ça se finit avec un 49-3.
00:13:41 Ça veut dire qu'au bout du compte,
00:13:43 il y a quelque chose de totalement bloqué
00:13:46 qui ne trouve pas de déblocage.
00:13:48 - Alexandre n'a pas dit un mot.
00:13:50 Pierre Lelouch, vous reprenez.
00:13:52 - Comme on dit dans le sens de Guyla,
00:13:54 je pense que ce qu'on vit là
00:13:56 est le symptôme d'une crise démocratique,
00:13:58 en réalité, d'une fracture entre les élites et le peuple,
00:14:02 entre les représentants et les représentants,
00:14:04 qui dure le début...
00:14:06 - Avec une partie de la droite
00:14:08 qui a voulu se payer Gérald Darmanin.
00:14:10 - Oui, mais on peut faire du conjoncturel,
00:14:14 mais je pense que c'est beaucoup plus large que ça.
00:14:17 Ça date de 2005, où, pour le coup,
00:14:20 il y a un référendum,
00:14:21 la représentation nationale s'assoit dessus.
00:14:24 Et on voit bien que les Français ne veulent plus de ce statu quo.
00:14:28 C'est pour ça, d'ailleurs... - Une feuille de route claire.
00:14:31 - Ils n'ont pas donné de majorité au président de la République.
00:14:35 Donc, il n'a pas de majorité.
00:14:37 Le seul moyen de gouverner, d'avoir un vrai électrochoc,
00:14:40 c'est d'en revenir au peuple.
00:14:42 Je pense que, effectivement, les règles seraient respectées
00:14:45 si ça passait par une commission mixte paritaire,
00:14:48 comme on le croit aux yeux des Français,
00:14:50 comme un accord sur un quad-table.
00:14:52 Ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu de l'immigration.
00:14:55 Je disais qu'il y avait crise démocratique.
00:14:58 Je pense qu'on est un peu en 1958, via la guerre d'Algérie.
00:15:01 La guerre d'Algérie fait chuter le régime
00:15:04 parce qu'ils n'arrivent pas à trouver de solution.
00:15:06 La question de l'immigration,
00:15:08 où il y a eu beaucoup de lâcheté et de renoncement
00:15:11 depuis des décennies,
00:15:13 va être ce qui va faire chuter ce régime politique.
00:15:16 - Au-delà du spectacle qu'on a assisté à l'Assemblée nationale,
00:15:20 parce que c'est un spectacle dont on parle,
00:15:22 ce qu'on a vu hier,
00:15:24 un vrai perdant, ce sont les citoyens français.
00:15:27 - Pierre Lelouch.
00:15:28 - On ira voir ce qui s'est passé
00:15:30 avec ces échanges particulièrement houleux
00:15:32 à l'Assemblée nationale.
00:15:34 - On rentre dans une phase
00:15:35 où le gouvernement va essayer de faire de la tambouille
00:15:39 et de trouver des accords pour repasser le texte.
00:15:42 C'est le choix qu'il a fait.
00:15:43 Ils font semblant de rien, il s'est rien passé.
00:15:46 C'est là qu'on est dans la maladie du système actuel,
00:15:49 parce qu'on est dans la Ve République
00:15:52 avec un jeu qui est celui de la IVe,
00:15:54 puisqu'il n'y a pas de majorité.
00:15:56 C'est très pervers.
00:15:57 Je ne sais pas si ça va marcher, la tambouille.
00:16:00 Donner quelques gages au LR,
00:16:02 puis donner quelques gages à la gauche du parti présidentiel
00:16:06 pour essayer d'avoir un texte qui soit voté
00:16:08 avec des abstentions de part et d'autre,
00:16:11 en promettant des bouts d'égrets ou d'ordonnances.
00:16:14 C'est ça qui prépare.
00:16:16 Je ne suis pas du tout sûr que ça marche.
00:16:18 Si le texte est bancal, il l'est.
00:16:21 Il le sera à la fin de la CMP et il y aura à nouveau une crise.
00:16:25 Question. Est-ce que le gouvernement...
00:16:27 Je reviens à la question que vous avez soulevée.
00:16:30 Est-ce que le gouvernement peut faire passer au forceps
00:16:33 une deuxième fois après l'affaire des retraites,
00:16:36 un 49-3, alors même qu'il a été désavoué dans la motion d'hier ?
00:16:40 Ma réponse est non.
00:16:41 D'abord parce que les Français se souviennent de la retraite.
00:16:45 C'était majoritaire.
00:16:46 C'est le match retour des retraites, Pierre Lelouch.
00:16:49 Là, les députés ont dit qu'ils ne voulaient pas discuter de ce texte.
00:16:53 Voilà, on n'en veut pas.
00:16:55 Le faire passer au 49-3, ce sera du grand délire.
00:16:59 Il y a une différence.
00:17:00 Les Français ne voulaient pas de la réforme des retraites.
00:17:03 Ils veulent une loi immigration.
00:17:05 C'est ce que dit le gouvernement.
00:17:07 C'est ce que disent les sondages.
00:17:09 Les sondages sont très partiels. Ils veulent une réforme.
00:17:13 Mais ils ne sont pas au courant des équilibres internes compliqués.
00:17:17 Il faut qu'on avance.
00:17:19 Si on avait un tableau très précis de ce que ça fait,
00:17:22 entre nous, ça ne fait pas grand-chose.
00:17:25 Je suis d'accord. Il n'y a pas de débat.
00:17:27 Avançons, les amis.
00:17:28 Il y a beaucoup de choses à montrer à nos téléspectateurs.
00:17:32 Ce que je crois, c'est que un 49-3 entraînerait une dissolution.
00:17:36 Et le gouvernement jouerait quelque chose de très compliqué.
00:17:40 Il faut qu'une dissolution intervienne avant même ce 49-3.
00:17:43 On en parlera dans quelques instants.
00:17:45 Aujourd'hui, l'heure était au règlement de compte.
00:17:48 L'hémicycle s'est transformé en champ de bataille politique.
00:17:52 Vous y étiez ?
00:17:53 Vous allez nous en parler aussi.
00:17:55 -C'est d'abord Mathilde Panot, pour la France insoumise,
00:17:59 qui a pris la parole.
00:18:00 Elle s'est adressée à la Première ministre
00:18:02 en l'accusant de semer la haine.
00:18:05 -Vous et tous les semeurs de haine,
00:18:07 hier, votre loi immigration a été battue par l'Assemblée
00:18:10 du jamais vu en 25 ans.
00:18:12 Hier, nous sommes fiers d'avoir épargné au pays
00:18:15 deux semaines de déchaînement de paroles racistes et xénophobes.
00:18:19 Celles qui divisent le peuple,
00:18:21 celles qui permettent les passages à l'acte
00:18:23 de la tentative d'égorgement de Mourad
00:18:25 aux expéditions punitives racistes à Romand-sur-Isère.
00:18:28 Hier comme demain, nous serons toujours
00:18:31 les gardiens de l'unité du peuple.
00:18:33 -En entendant cela, le sang de la Première ministre
00:18:36 est à l'aise.
00:18:37 -La France insoumise serait le gardien de l'unité du peuple.
00:18:40 Le "one woman show" de Mathilde Panot
00:18:43 est de ce point de vue-là très réussi.
00:18:45 C'est hilarant de la part de ceux qui, depuis le 7 octobre,
00:18:48 ont contribué à mettre nos compatriotes juifs en danger
00:18:51 avec leur prise de parole abjecte et souvent fallacieuse.
00:18:55 Il harangue aussi quand on sait que la France insoumise
00:18:58 ne cesse de diviser les Français en affirmant que la police tue,
00:19:02 qu'il y a un racisme systémique.
00:19:04 Jean-Luc Mélenchon et ses collègues
00:19:06 ont participé en 2019 à la marche contre l'islamophobie,
00:19:09 marche à l'appel du CCIF,
00:19:11 collectif en lien avec les frères musulmans.
00:19:13 Elisabeth Borne, elle, est allée sur un autre terrain
00:19:17 pour répondre à Mathilde Panot.
00:19:18 -Une fois de plus,
00:19:20 vous vous êtes coalisée avec le Rassemblement national.
00:19:24 Acclamations
00:19:26 Hier...
00:19:28 Acclamations
00:19:30 Hier, une fois de plus,
00:19:33 vous avez fait le choix délibéré
00:19:35 de la compromission avec l'extrême droite.
00:19:38 Acclamations
00:19:41 Vous qui souhaitez l'immigration,
00:19:43 vous qui souhaitez l'immigration sans règles,
00:19:46 vous avez voté avec des partisans...
00:19:49 -S'il vous plaît. -...de l'immigration zéro.
00:19:51 Vous qui souhaitez des régularisations massives,
00:19:54 vous avez voté avec ceux qui prônent la fermeture des frontières.
00:19:58 -Voilà donc pour sa réponse à la France insoumise.
00:20:01 Elisabeth Borne a présent au Parti socialiste
00:20:03 renvoyé à un petit parti allié de la France insoumise
00:20:07 par intérêt et non par conviction,
00:20:09 qui, selon la Première ministre, a prouvé qu'il n'était plus
00:20:12 un parti de gouvernement.
00:20:14 -Vous avez mis de côté
00:20:16 des décennies d'histoire du Parti socialiste
00:20:19 pour refuser le débat
00:20:21 en vous appuyant sur le Rassemblement national.
00:20:24 Acclamations
00:20:26 ...
00:20:29 Vous étiez un parti de gouvernement.
00:20:32 Hier, vous avez fait le choix de l'irresponsabilité.
00:20:35 -Tournons-nous à présent de l'autre côté de l'hémicycle,
00:20:39 du côté du Rassemblement national.
00:20:41 Cette Edwige Diaz a interrogé le gouvernement
00:20:44 et explique pourquoi le RN a d'emblée rejeté le texte immigration.
00:20:49 -Hier, en même temps, si cher à E.Macron,
00:20:51 a montré ses limites et s'est soldé
00:20:53 par un véritable camouflet pour votre gouvernement.
00:20:57 Alors que les Français expriment leur volonté
00:20:59 d'une baisse drastique de l'immigration dans notre pays,
00:21:02 comme d'habitude, vous ne les avez pas écoutés.
00:21:05 Au contraire, vous avez proposé un texte
00:21:07 qui aurait permis la création de nouvelles filières d'immigration,
00:21:11 la répartition de migrants dans nos campagnes
00:21:14 et la régularisation massive de clandestins.
00:21:16 -Piqué au vif, Gérald Darmanin répond
00:21:18 en mettant le RN devant ses responsabilités
00:21:21 et en l'accusant de mettre en danger les Français.
00:21:24 -Le non-débat d'hier a démontré une chose, d'abord,
00:21:27 c'est que vous avez peur du débat.
00:21:29 Vous n'avez pas voulu parler d'immigration.
00:21:32 Vous en parlez dans les meetings,
00:21:34 dans les marchés, sur les tracts,
00:21:36 vous en parlez sur les plateaux de télévision,
00:21:39 mais vous n'en parlez jamais devant la représentation nationale
00:21:42 parce que vous avez eu peur.
00:21:44 Comme d'habitude, le RN vit des problèmes
00:21:47 et ne veut aucune des solutions.
00:21:49 Vous avez désarmé nos policiers,
00:21:51 vous avez désarmé nos préfets,
00:21:53 vous désarmez les Français,
00:21:55 et vous allez vous réjouir au prochain fait d'hiver.
00:21:58 -S'il y a en France un attentat dans les prochains mois
00:22:01 commis par un étranger qui aurait pu être expulsé
00:22:04 grâce à cette loi immigration, Gérald Darmanin
00:22:07 tiendra donc pour responsable le RN,
00:22:09 mais également les Républicains.
00:22:11 La parole, justement, à Eric Ciotti,
00:22:14 qui règle ses comptes avec Gérald Darmanin.
00:22:16 On sent d'ailleurs chez lui une réaction
00:22:19 à ce qu'il a dit à Gérald Darmanin.
00:22:21 Ecoutez.
00:22:22 -Notre Assemblée a rappelé une vérité.
00:22:25 Vous êtes minoritaire dans cette Assemblée.
00:22:28 Applaudissements
00:22:30 Notre Assemblée...
00:22:32 Notre Assemblée a sanctionné,
00:22:34 a sanctionné dans la forme,
00:22:36 le mépris insupportable du ministre de l'Intérieur...
00:22:40 ...qui cède...
00:22:41 Qui cède depuis hier
00:22:43 à la réduction de la taxe sur les Français.
00:22:47 Qui cède, qui cède depuis hier,
00:22:49 perdant ses nerfs
00:22:51 à la caricature et à l'insulte.
00:22:55 -Eric Ciotti, qui, comme une partie importante des Républicains,
00:22:59 déteste viscéralement Gérald Darmanin,
00:23:01 toujours perçu comme un traître pour avoir rejoint Macron en 2017.
00:23:05 L'heure de la vengeance à droite a donc sonné.
00:23:08 Le texte immigration va arriver en commission mixte paritaire.
00:23:12 Députés et sénateurs de droite et du Parti présidentiel
00:23:15 ont fait un compromis.
00:23:17 Ciotti, en position de force, ne se prive pas
00:23:19 d'humilier publiquement le ministère de l'Intérieur.
00:23:22 Il affirme ne négociera pas avec Gérald Darmanin,
00:23:25 mais uniquement avec la Première ministre,
00:23:28 Gérald Darmanin mis hors jeu par la droite,
00:23:31 qui attendait ce moment depuis 7 ans.
00:23:33 -Merci, Yoann.
00:23:34 Monsieur le député, le plus triste, finalement,
00:23:37 c'est que plus on voit ces séquences à l'Assemblée nationale,
00:23:41 qui plus est depuis 24 heures,
00:23:43 plus on se dit que le fossé n'a jamais été aussi grand
00:23:46 entre les Français et vous, les élites.
00:23:49 -C'est exactement ce que j'allais dire
00:23:51 avant que vous me posiez la question.
00:23:54 Ce qui me frappe depuis quelques heures,
00:23:56 c'est le décalage qu'il y a entre le débat parlementaire
00:23:59 et la tonalité du débat parlementaire.
00:24:02 -Vous vous incluez pas là-dedans ?
00:24:04 -Quand je rentre chez moi en Alsace,
00:24:06 mes concitoyens me disent qu'ils sont effarés
00:24:09 par la façon dont l'Assemblée nationale
00:24:12 peut fonctionner à certains moments.
00:24:14 Ce n'est pas à tous les moments.
00:24:16 On a voté trois textes de loi, ça s'est très bien passé,
00:24:19 donc personne n'en parlera.
00:24:21 Mais il y a certains instants où ça part dans tous les sens.
00:24:24 Et sur le sujet de la loi immigration,
00:24:27 ce qui est quand même difficile à comprendre...
00:24:29 -Quand Elisabeth Mordic a une union sacrée
00:24:32 entre le RN et LFI,
00:24:33 c'est de la mauvaise foi,
00:24:35 on ne respecte pas le vote des parlementaires.
00:24:38 C'est un député Lévers qui a lancé cette loi,
00:24:40 qui a lancé cette motion de rejet.
00:24:42 -Sur quelque chose qui interroge,
00:24:45 c'est qu'on a eu hier, sur le rejet de ce texte,
00:24:47 une alliance des contraires.
00:24:49 Le sujet migratoire est probablement l'un des sujets
00:24:52 sur lesquels les deux extrêmes de l'hémicycle
00:24:55 sont le plus opposés.
00:24:56 Ce sont les mêmes qui, il y a six mois,
00:24:59 nous ont reproché de ne pas avoir fait assez de débats
00:25:02 lors de la réforme des retraites,
00:25:04 et qui ont terminé le débat au bout de quelques minutes.
00:25:07 -Sauf que tout le monde est perdant.
00:25:10 -Tout le monde est perdant.
00:25:11 -Je pense que tout ça donne une image plutôt contrastée,
00:25:15 pour ne pas dire mauvaise, de la représentation de l'Assemblée.
00:25:19 -Un conseil, d'amis, quand on est dans la panade
00:25:21 et qu'on est à l'origine de ces fautes,
00:25:24 on n'accuse pas constamment le camp d'en face,
00:25:27 ou on ne dit pas que c'est la faute du peuple.
00:25:29 Si vous en êtes là... -C'est la faute du peuple.
00:25:32 -Dans l'affaire de retraite, oui.
00:25:34 Vous dites que le peuple soutient ce texte,
00:25:37 mais je crois que vous récoltez ce que vous avez semé.
00:25:40 Vous avez essayé de faire un texte
00:25:42 dans lequel il y en avait un peu pour la droite, un peu pour la gauche,
00:25:46 et il n'y avait pas de cap, comme souvent avec ce gouvernement.
00:25:50 A quoi sert ce texte ?
00:25:51 Est-ce qu'il sert à régulariser ?
00:25:53 Est-ce qu'il sert à fermer les frontières ?
00:25:56 Est-ce qu'il sert à bloquer le regroupement familial ?
00:25:59 Est-ce qu'il sert à modifier l'AME ?
00:26:01 À supprimer l'AME ? Il ne fait pas.
00:26:03 -Il y a qu'une chose qui est actée depuis hier,
00:26:06 qui va faire tourner la parole,
00:26:08 c'est la mort du "en même temps".
00:26:10 Le mantra "en même temps", c'est terminé depuis hier soir.
00:26:13 Ce serait bien que la majorité,
00:26:15 que le chef de l'Etat en premier lieu,
00:26:18 en prenne conscience et, encore une fois,
00:26:20 nous donne une feuille de route, une direction pour les années à venir.
00:26:25 -Vous avez raison, mais hier, on a eu la preuve
00:26:28 que le "en même temps" continue.
00:26:30 Pour une raison simple, qui n'a rien à voir avec le gouvernement.
00:26:34 On a découvert que d'un côté, la loi immigration a été rejetée,
00:26:38 en tout cas, fera l'objet de tout cela.
00:26:40 On a découvert, les Français, en même temps,
00:26:43 l'affaire de l'Ousbec radicalisée.
00:26:45 -C'est ce qu'on appelle l'art du teasing,
00:26:48 puisque Amaury Bucaud va nous expliquer ce cas dans quelques minutes.
00:26:52 -Je tise un peu, je prépare.
00:26:54 -Elle est folle, cette histoire.
00:26:56 -Non, elle n'est pas folle.
00:26:58 -Pour les Français, elle est folle.
00:27:00 -Non, elle n'est pas folle,
00:27:02 mais, au contraire, elle dit bien ce qu'elle veut dire.
00:27:05 Ca signifie qu'on empile des textes comme la loi immigration,
00:27:09 qui ne servira à rien, puisque, de toute façon,
00:27:12 le vrai blocage qu'on ne pourra toucher que par référendum,
00:27:15 dont on doit parler, de toute façon...
00:27:18 La Convention amène les droits de l'homme.
00:27:20 -Est-ce qu'on ne ferait pas la chronique d'Amaury ?
00:27:23 -Ce qu'on essaie de faire par la loi immigration.
00:27:26 -On va bousculer le conducteur,
00:27:28 comme Guylain Bénézat a évoqué le sujet,
00:27:31 mais je ne suis pas sûr que tous sachent de quoi on parle.
00:27:34 Je trouve cette histoire folle.
00:27:36 La 1re chose à laquelle j'ai pensé, c'est la famille du terroriste.
00:27:40 On était dans la même configuration.
00:27:42 Pour que les gens qui nous regardent comprennent bien,
00:27:46 on est dans ces considérations d'immigration
00:27:49 et de volonté des Français.
00:27:50 On verra le sondage, à quel point les Français demandent
00:27:54 la fin de l'immigration.
00:27:56 Outre cette motion de rejet, Gérald Darmanin a essuyé
00:27:59 le conseil d'Etat à demander à la France
00:28:02 de rapatrier un étranger radicalisé,
00:28:04 que Gérald Darmanin s'était félicité d'avoir expulsé.
00:28:07 Expliquez-nous ce qui s'est passé.
00:28:10 -Oui, alors, Julien,
00:28:11 cette décision concerne un certain M.A.
00:28:14 C'est ses initiales. Il a 39 ans, il est de nationalité ouzbèque,
00:28:17 radicalisé, fiché au FSPRT, le fichier des signalements
00:28:21 pour la prévention de la radicalisation
00:28:23 en caractère terroriste, connu des services de police
00:28:26 pour son ancrage dans la mouvance islamiste.
00:28:29 C'était l'avril 2021, donc il y a deux ans et demi.
00:28:32 Cet homme est visé par une interdiction
00:28:34 administrative du territoire.
00:28:36 Il est en situation irrégulière.
00:28:38 Vous dites qu'il devrait être expulsé.
00:28:41 Huit mois plus tard, le 24 décembre 2021,
00:28:44 cet homme dépose une demande d'asile auprès de l'OFPRA.
00:28:48 C'est un peu la bizarrerie du système.
00:28:50 Vous pouvez être interdit du territoire
00:28:52 et demander le statut de réfugié.
00:28:55 Ce n'est pas incompatible.
00:28:56 Et donc, il fait cette demande.
00:28:59 Il essuie un premier refus de l'OFPRA
00:29:01 et donc il effectue plusieurs recours.
00:29:03 Vous savez qu'il y a beaucoup de recours possibles,
00:29:06 notamment auprès de la CNDA, la Cour nationale du droit d'asile,
00:29:10 mais aussi auprès de la CEDH,
00:29:12 en invoquant les risques inhumains ou dégradants dans son pays.
00:29:16 En attendant, la justice administrative suit son cours.
00:29:19 Le 23 mars 2022, il est assigné à résidence à Melin.
00:29:23 A Prignonon, on prévoit son expulsion.
00:29:25 Et puis, un mois plus tard, le 15 avril 2022,
00:29:28 sa demande d'asile est définitivement rejetée par la France.
00:29:32 Et là, à priori, on se dit encore,
00:29:34 il devrait être logiquement expulsé.
00:29:37 Mais le 26 avril, un mois plus tard,
00:29:39 la CEDH, la Cour européenne des droits de l'homme,
00:29:42 demande la suspension de cette décision de la France
00:29:45 parce qu'on estime qu'il faut approfondir sa demande
00:29:48 à cause des risques qu'il a en cours de son pays.
00:29:51 Là, il ne peut plus être expulsé.
00:29:53 -Si on vous suit bien,
00:29:55 il ne pouvait pas être expulsé vers l'Ouzbékistan.
00:29:58 -Alors, ce qui s'est passé, les mois passent,
00:30:00 la décision de la CEDH ne tombe pas,
00:30:02 mais il y a la mort de ce professeur, Dominique Bernard,
00:30:06 assassiné par un ressortissant ingouche radicalisé
00:30:08 avec un profil un peu similaire.
00:30:10 Sa famille n'avait pas pu être expulsée.
00:30:12 Gérald Darmanin montre les muscles,
00:30:16 et notamment dans le JD,
00:30:17 annonce qu'il va procéder à des expulsions d'étrangers radicalisés
00:30:21 et passer outre les décisions de la CEDH.
00:30:25 Chose promise, chose due,
00:30:27 Gérald Darmanin procède à l'expulsion
00:30:29 de nombreux étrangers délinquants ou dangereux,
00:30:32 dont cet homme, le 16 novembre 2023,
00:30:34 donc il y a un mois, il annonce sur Twitter,
00:30:37 vous allez le voir dans un tweet,
00:30:39 qu'effectivement, cet homme a été expulsé vers l'Ouzbékistan.
00:30:43 Mais là, plusieurs associations pro-migrants,
00:30:46 comme la Ligue des droits de l'homme,
00:30:48 la CIMAD ou la JISTI, crient au scandale.
00:30:50 Vous avez aussi le syndicat de la magistrature
00:30:53 qui s'indigne en dénonçant une expulsion illégale.
00:30:56 C'est la même histoire que la CEDH,
00:30:58 donc on conclut à donner raison à ce monsieur.
00:31:02 Pour finir, et c'est là que ça se corse,
00:31:05 le 7 décembre, le Conseil d'Etat indique
00:31:07 que la France n'aurait pas dû l'expulser
00:31:10 à cause des risques qu'il a en cours.
00:31:12 Il indique que cet Ouzbék a été placé
00:31:15 dans une ciégule exiguë à son arrivée en Ouzbékistan,
00:31:18 qui risque d'être condamnée pour des motifs politiques,
00:31:21 qui pourrait même être torturée.
00:31:23 Le Conseil d'Etat demande plusieurs choses.
00:31:26 D'une part, l'annulation des décisions d'expulsion,
00:31:29 lui attribuer un visa pour qu'il revienne en France,
00:31:31 pour qu'on le rapatrie en France,
00:31:33 avec une astreinte de 300 euros par jour de retard,
00:31:36 le versement de 3000 euros à cet étranger
00:31:39 en guise de réparation, probablement.
00:31:41 Comme je vous dis, les choses se corsent.
00:31:43 La France, qui a tant de mal à expulser des étrangers
00:31:46 en situation régulière, se trouve dans l'inverse.
00:31:49 Il a eu le choix de lui renvoyer un de ses ressortissants
00:31:52 emprisonné dans son pays, après avoir demandé à ce pays
00:31:55 de le reprendre. Il n'est pas du tout sûr
00:31:58 que l'Ouzbékistan accepte de renvoyer cet homme.
00:32:00 Et en plus, pendant tout ce temps, la France va devoir payer
00:32:04 300 euros par jour d'assaut. -Si ce n'était pas si grave,
00:32:07 on pourrait rigoler, parce que c'est complètement fou.
00:32:10 -C'est grave, Julien. C'est que ce n'est pas le premier cas.
00:32:13 -Je parle du terroriste Daras.
00:32:15 La famille du terroriste Daras, qui devait être expulsée,
00:32:19 a été exactement le même. On connaît la suite.
00:32:21 -Il y a une affaire très célèbre, c'est l'affaire de Jamel Begal,
00:32:25 qui a été la même chose au début des années 2000.
00:32:28 J'ai écrit tout un bouquin en 2015 pour expliquer
00:32:30 qu'il fallait changer le système de la CEDH
00:32:33 et que tant qu'on ne sortait pas de cette jurisprudence,
00:32:36 on ne pourrait pas avoir le contrôle de nos frontières.
00:32:39 -Ca fait une demi-heure qu'on parle de cette loi d'immigration.
00:32:43 Mais la vérité, c'est qu'ils auraient pu la discuter,
00:32:46 ils auraient pu la voter quelques jours après.
00:32:48 Ce cas-là est très symptomatique du fait que nous ne sommes pas souverains,
00:32:52 nous sommes pieds et points liés sur les questions d'immigration
00:32:56 par Bruxelles, par la CEDH et les instances supranationales.
00:32:59 -On a eu sur ce plateau une discussion où à l'époque,
00:33:02 Johan m'a quelque peu repris, parce que je disais
00:33:05 que cette loi de migration ne servait à rien,
00:33:08 qu'on ne s'attaquerait pas aux problèmes globaux.
00:33:11 -J'ai toujours dit que cette loi ne servait à rien.
00:33:14 -Je ne vous attaquais pas. -On va refaire l'histoire.
00:33:17 -La synthèse que je dis décelée d'emblée,
00:33:19 c'est que pour moi, la seule chose qui compte,
00:33:22 et tout le reste, c'est de la littérature,
00:33:24 c'est de se rappeler que la Constitution française
00:33:27 prime toutes les autres règles, y compris les CEDH.
00:33:30 Et j'irais plus loin. Je termine simplement.
00:33:33 Je vous disais qu'on a une vision très statutaire des choses.
00:33:36 On se dit que l'Europe, c'est pas bien.
00:33:39 On a somatisé ces règles-là et on les a intégrées à tel point
00:33:43 qu'il y a une ferveur, une dévotion,
00:33:45 qui fait qu'on ne se pose plus que les juges français
00:33:48 contre, in fine, l'argumentation.
00:33:50 Et d'ailleurs, pour terminer, essayons d'être un peu objectifs.
00:33:53 -La loi de Gérald Darmanin vise à simplifier les procédures.
00:33:57 Est-ce qu'on aurait eu exactement le même cas
00:34:00 si la loi était passée objectivement ?
00:34:02 -Oui, absolument. -La réponse est oui.
00:34:04 -Je veux quand même expliquer.
00:34:06 Il faut quand même expliquer une chose simple.
00:34:09 -On fera tourner la parole. -C'est très important.
00:34:12 -Si on dit qu'un accord international
00:34:14 est ratifié par le Parlement ou par un référendum,
00:34:18 il est supérieur à la loi nationale.
00:34:21 En ratifiant la Convention européenne des droits de l'homme,
00:34:24 donc la CEDH,
00:34:25 nous considérons que la jurisprudence de la CEDH,
00:34:29 qui n'a rien à voir avec le problème migratoire actuel,
00:34:33 a été inventée pendant la guerre froide
00:34:35 pour les réfugiés qui venaient d'Union soviétique.
00:34:38 C'est ça, la Convention européenne des droits de l'homme.
00:34:41 -Les réfugiés venant d'Afrique... -Pierre,
00:34:44 les juges de la CEDH sont supérieurs aux droits français.
00:34:48 -C'est l'ancien mythe. -Aux lois françaises.
00:34:51 -D'Europe, je peux vous dire que le sujet clé,
00:34:54 c'est de reprendre le contrôle, d'où la question du référendum.
00:34:57 S'il n'y a pas du référendum pour sortir la France de ce système...
00:35:01 -C'est ce que vous proposez. -Bien entendu.
00:35:04 Je l'ai proposé il y a 10 ans.
00:35:06 Ca fait 10 ans que cette affaire tourne.
00:35:08 Si vous voulez reprendre le contrôle de l'immigration,
00:35:11 vous devez sortir de la CEDH,
00:35:13 sinon la justice française applique les décisions.
00:35:16 -Avec 100 devéniments,
00:35:18 qu'est-ce qu'on fait avec la CEDH ?
00:35:20 Si on veut répondre à ce chiffre, la régie, les amis,
00:35:23 80 % des Français veulent mettre fin à l'immigration en France,
00:35:27 veulent stopper les arrivées d'immigrés en France.
00:35:30 Comment on leur répond ?
00:35:31 Qu'est-ce qu'on fait avec cette CEDH ?
00:35:34 Il est là, le coeur du problème.
00:35:36 C'est pas la loi qui a été rejetée hier.
00:35:38 Le peuple avait une fracture entre les élus
00:35:41 et il y a une manque de confiance en la démocratie.
00:35:43 Les élus n'ont plus les manettes.
00:35:46 Le peuple veut reprendre les manettes.
00:35:48 Le seul moyen, c'est pas ce débat sur une loi qui mènera à rien,
00:35:52 c'est un référendum constitutionnel
00:35:54 pour dire que la Constitution française prime
00:35:57 sur tous les autres taxes,
00:35:58 y compris les traités qu'on a signés, type la CEDH.
00:36:03 C'est la seule solution
00:36:05 pour avoir une véritable révolution
00:36:07 en matière migratoire.
00:36:10 Du reste, les Républicains sont pour et c'est tant mieux.
00:36:14 - On s'en fout. - Mais en 2005,
00:36:16 il y a eu un référendum sur le traité européen
00:36:19 et on n'a pas respecté le choix souverain des Français.
00:36:22 C'est pour ça qu'on est dans la seringue
00:36:24 et qu'on est dans cette impasse démocratique.
00:36:27 Pourquoi les Français n'ont plus confiance
00:36:29 en leur classe politique ?
00:36:31 - Avec la CEDH et les droits européens,
00:36:33 les libertés individuelles des uns et des autres,
00:36:36 les droits individuels,
00:36:37 priment sur l'intérêt général.
00:36:39 - Il y a plusieurs choses.
00:36:41 On se rend compte que le ministre de l'Intérieur
00:36:43 a mis deux ans pour décider de l'expulsion
00:36:46 d'un islamiste radicalisé qui était fiché.
00:36:48 On considérait qu'il pouvait passer à l'acte
00:36:51 et commettre un attentat.
00:36:52 - Expulsé pour soupçon de radicalisation.
00:36:55 - Deux ans, c'est quand même très long
00:36:57 pour quelqu'un qui représente un danger pour notre pays.
00:37:01 Première chose.
00:37:02 Ensuite, la CEDH nous dit qu'on ne peut pas le renvoyer
00:37:06 parce qu'il risque d'être torturé,
00:37:08 il risque de subir des violences,
00:37:10 d'être emprisonné pour raison politique.
00:37:12 Mais on s'en fiche.
00:37:13 Quelqu'un qui veut venir chez nous
00:37:15 parce qu'il risque sa vie dans son pays,
00:37:18 il se comporte normalement,
00:37:19 en bon français, avec les valeurs républicaines.
00:37:22 - On est d'accord, Johan,
00:37:24 mais là où Guyla avait raison,
00:37:26 j'ai eu ce débat avec vous,
00:37:27 je me souviens m'être engueulé l'année dernière,
00:37:30 c'est qu'on a sacralisé l'état de droit.
00:37:33 Vous avez dit sur ces plateaux,
00:37:35 "l'état de droit, c'est..."
00:37:36 - L'état de droit est sacré.
00:37:38 - Non, parce que l'état de droit,
00:37:40 c'est à nous de le faire évoluer.
00:37:42 L'état de droit, c'est le peuple souverain
00:37:44 qui décide du droit.
00:37:45 - C'est pas les juges.
00:37:47 - L'état de droit, ça peut évoluer.
00:37:49 Quand on fait évoluer le droit, on change l'état de droit.
00:37:52 - Mais là, qu'est-ce que vous changez,
00:37:54 puisque c'est Bruxelles qui décide ?
00:37:56 - Dernière chose, on a quand même vu
00:37:58 qu'il y a des associations qui ont souhaité
00:38:01 que ce terroriste en puissance,
00:38:03 en tout cas cette personne...
00:38:04 - Se radicaliser. - Oui, mais se radicaliser,
00:38:07 cette islamiste, revienne sur le sol national.
00:38:09 La Ligue des droits de l'homme se bat
00:38:12 pour qu'une personne radicalisée
00:38:14 revienne en France.
00:38:15 Amnistie internationale se bat
00:38:17 pour que quelqu'un qui, potentiellement,
00:38:19 met en danger nos compatriotes français...
00:38:22 - Parce qu'il ne voit que les libertés individuelles.
00:38:25 - Il faut que chacun sache ce que sont devenues
00:38:28 ces associations qui, indiscutablement,
00:38:30 au vu de cet exemple,
00:38:32 représentent désormais un danger pour notre pays.
00:38:34 La Ligue des droits de l'homme est un danger pour la France.
00:38:38 - Je peux rebondir sur ce que vous venez de dire.
00:38:40 Vous parlez de Gérald Darmanin.
00:38:42 On ne peut pas en vouloir à lui.
00:38:44 Il a un peu pêché par enthousiasme.
00:38:46 - Oui, mais c'est la jurisprudence qui nous sène.
00:38:49 On montre les muscles
00:38:50 parce qu'on a réussi une expulsion.
00:38:53 - Je peux rendre son avis en se disant
00:38:55 "je le fais quand même".
00:38:56 Après, la deuxième chose...
00:38:58 - Mais si, on peut lui en vouloir.
00:39:00 - On peut lui mettre de la poudre aux yeux.
00:39:02 On sait très bien que Gérald Darmanin connaît les accords.
00:39:06 - C'est une humiliation.
00:39:07 Vis-à-vis de l'Ouzbékistan,
00:39:09 on met deux ans et demi,
00:39:10 on leur demande de le reprendre malgré le danger qu'il représente,
00:39:14 ils le reprennent,
00:39:15 on leur dit "vous n'avez pas le droit de le faire,
00:39:18 "vous allez nous le renvoyer."
00:39:20 Imaginez qu'il nous le revoie en France.
00:39:22 Est-ce qu'on pourra demander à l'Ouzbékistan de le reprendre ?
00:39:26 C'est fini.
00:39:27 - S'il revient en France, il ne repartira jamais.
00:39:30 - Je voudrais que le député Zitzs...
00:39:32 Pardon, j'ai du mal, je suis vraiment désolé.
00:39:35 Zitzschtoul me donne son commentaire là-dessus.
00:39:38 Encore une fois, pensez aux gens qui nous regardent,
00:39:41 pensez à vos administrés, pensez aux gens que vous représentez.
00:39:44 C'est insupportable.
00:39:46 Si ce monsieur,
00:39:47 et évidemment, je ne veux pas faire de mauvais présage,
00:39:50 mais si ce monsieur se retrouve dans la rue avec un couteau,
00:39:54 à qui la faute ?
00:39:55 Qui sera responsable de ça ?
00:39:57 - Mais ça fait partie des sujets
00:39:59 qui perdent complètement nos compatriotes.
00:40:01 La Cour européenne des droits de l'homme,
00:40:04 la France y est rentrée souverainement.
00:40:06 Elle s'y est à Strasbourg, d'ailleurs.
00:40:09 - Elle peut en sortir souverainement.
00:40:11 - La Cour est à Strasbourg.
00:40:12 - La France y est entrée souverainement
00:40:15 dans le cadre de traités...
00:40:16 - C'est pas l'heure d'en sortir.
00:40:18 - Sortir de la CEDH.
00:40:20 - Renégocier les accords.
00:40:21 - Effectivement, on voit bien qu'aujourd'hui,
00:40:24 il se pose dans plusieurs Etats européens,
00:40:27 pas que dans la société française,
00:40:28 avec des collègues allemands, d'autres pays,
00:40:31 les débats sont les mêmes dans ces pays-là.
00:40:34 On voit bien que les principes qui ont été fixés
00:40:37 il y a plusieurs décennies,
00:40:38 Pierre Lelouch l'a rappelé,
00:40:40 dans un cadre historique totalement différent
00:40:43 qui était celui de la guerre froide,
00:40:45 et avec les réalités de ce que sont
00:40:47 certaines sociétés européennes aujourd'hui
00:40:50 avec de nouvelles menaces pour l'ordre public,
00:40:52 l'arrivée de l'islamisme en Europe, etc.,
00:40:55 vont nous poser, je pense, à rediscuter,
00:40:58 à rediscuter autour de ces traités-là.
00:41:01 - Là, on est en train de parler du réel.
00:41:03 On est en train de parler du réel.
00:41:05 A votre avis, les Français attendent quoi
00:41:07 d'une loi immigration ?
00:41:09 Une loi qui leur permette de penser
00:41:11 que des hommes radicalisés venant de l'étranger
00:41:13 peuvent être renvoyés chez eux ?
00:41:15 Ou alors que des métiers en tension
00:41:17 vont pouvoir régulariser des gens
00:41:19 dans des restaurants qui manquent de personnel ?
00:41:22 Qu'attendent les Français d'une loi immigration ?
00:41:25 - Les deux sujets n'ont rien à voir.
00:41:27 - Parce qu'ils sont dans la même loi.
00:41:29 Ils ont à voir, puisqu'ils sont dans la même loi.
00:41:32 - Je pense qu'aujourd'hui,
00:41:34 c'était ma première intervention,
00:41:36 l'attente très majoritaire de la société française,
00:41:39 elle est à la fermeté sur les sujets migratoires.
00:41:42 Et c'est la fermeté qui doit dicter nos décisions,
00:41:45 la décision des gouvernements
00:41:47 et les décisions de la majorité sur ces sujets.
00:41:50 On parle de questions européennes.
00:41:52 Ca tombe bien.
00:41:53 On va voir les élections européennes
00:41:55 dans quelques mois.
00:41:57 Et moi, j'espère que ces sujets-là
00:41:59 seront débattus notamment à l'occasion
00:42:01 des élections européennes.
00:42:03 - Qu'est-ce que le représentant du peuple français
00:42:06 propose pour qu'il n'y ait plus d'hommes radicalisés
00:42:09 qui soient rapatriés sur demande du Conseil d'Etat ?
00:42:12 - Les moyens ?
00:42:14 - On parle quand même là.
00:42:16 - Je vais vous mettre en difficulté,
00:42:18 car je sais que la réponse n'existe pas.
00:42:21 - On a la donnée.
00:42:22 - La réponse existe.
00:42:23 - Il y a des réponses juridiques.
00:42:25 Et moi, je pense qu'il faut qu'on puisse avoir ce débat.
00:42:28 Ensuite, il y a des réponses de moyens.
00:42:31 On voit aussi que nos policiers, nos gendarmes...
00:42:34 J'en ai discuté avec certains en Alsace il y a quelques jours.
00:42:37 Il y a aussi des sujets de moyens.
00:42:39 Il faut des hommes, des véhicules,
00:42:41 du temps de travail pour envoyer ces personnes
00:42:44 dans les aéroports.
00:42:45 C'est un débat juridique et de moyens.
00:42:48 - Guylain Benessa...
00:42:49 - J'essaie de répartir le plus équitablement possible la parole.
00:42:52 Vous êtes le prochain à l'apprendre.
00:42:55 - Une remarque sur le...
00:42:56 Il faut que les gens un jour comprennent,
00:42:59 à mon sens, c'est très simple,
00:43:01 comprennent l'entourloupe que constitue la légende
00:43:04 de la relation entre la France et la Cour européenne
00:43:07 des droits de l'homme.
00:43:08 Le général de Gaulle n'en voulait pas.
00:43:11 Il a fait le nécessaire pour ne pas en vouloir.
00:43:14 - On y est, 60 ans ont passé.
00:43:15 - Je veux parler d'histoire, c'est pas le problème.
00:43:19 A l'origine, il y a une volonté présidentielle
00:43:21 de ne pas se soumettre au juge de la CEDH.
00:43:24 Vous savez ce qui s'est passé ?
00:43:26 De Gaulle file, et dans un intérim de 50 jours,
00:43:28 dans son dos, son successeur, le président du Sénat,
00:43:32 qui vient à sa place, fait et déconstruit,
00:43:34 démolit ce que son prédécesseur a fait.
00:43:37 Il y a un débat qu'on a essayé de passer sous silence.
00:43:40 Deuxième chose, et après j'en aurai terminé.
00:43:42 Sur cette question d'un débat sur le référendum sur l'immigration.
00:43:46 Pourquoi ce débat n'a pas lieu tout en ayant vraiment lieu ?
00:43:50 Emmanuel Macron en a parlé, on l'a laissé tomber.
00:43:52 Il faut bien comprendre qu'en fait, depuis 60 ans,
00:43:55 on joue un grand débat, un débat très simple,
00:43:58 c'est que personne ne veut du référendum
00:44:01 sauf les premiers temps de la Ve République.
00:44:03 Quand on nous dit qu'on ne peut pas référender,
00:44:06 c'est parce que les élites refusent de référender.
00:44:09 62, 69, ils voulaient pas référender.
00:44:12 Parce qu'en fait, depuis 60 ans, personne ne veut vraiment référender.
00:44:16 - On ne veut pas donner la parole au peuple.
00:44:18 - Si on fait pas de référendum, est-ce qu'on dissout ?
00:44:22 Il nous reste 8 minutes avant la pub,
00:44:24 et je voudrais qu'on parle de cette idée de dissolution.
00:44:27 Si ce n'est pas un référendum, c'est abandonné.
00:44:30 Est-ce qu'Emmanuel Macron doit avoir le courage politique,
00:44:33 celui qu'a eu Jacques Chirac ?
00:44:35 - C'est pas les mêmes circonstances.
00:44:38 - Le même acte, le même geste.
00:44:40 C'était pas une grande réussite,
00:44:42 mais il a répondu aux attentes des Français.
00:44:44 - Pierre Lelouch, est-ce que la dissolution est une solution ?
00:44:48 - C'est pas que c'est une solution,
00:44:50 c'est qu'à un moment, le gouvernement ne peut plus gouverner.
00:44:54 Si nous sommes à l'issue de cette crise,
00:44:56 dans une situation où la seule solution possible
00:44:59 pour le gouvernement, c'est à nouveau 49-3,
00:45:02 il y aura une crise entre le Parlement,
00:45:04 les Français et le président de la République.
00:45:07 A partir de ce moment-là, la dissolution deviendra
00:45:10 la seule option possible.
00:45:12 - Je voudrais entendre Olivier Véran,
00:45:14 parce que là encore, le gouvernement dit une chose
00:45:17 et son contraire.
00:45:18 On va entendre Olivier Véran et on va voir
00:45:21 ce que dit Gérald Darmanin sur cette idée de dissolution.
00:45:24 - Que répondez-vous à ceux qui estiment
00:45:26 qu'une dissolution de l'Assemblée devient inévitable ?
00:45:30 - C'est leur droit de le penser,
00:45:32 c'est mon droit de ne pas être en accord avec cela.
00:45:35 Je vous l'ai dit, nous avons adopté plus de 50 textes
00:45:38 en un an et demi au Parlement.
00:45:40 Les Français ont souhaité qu'on soit en majorité relative,
00:45:43 qu'on ne puisse pas décider seul.
00:45:45 J'entends le message politique envoyé par les Français
00:45:49 en juin 2022.
00:45:50 Pour les électeurs de ma circonscription,
00:45:52 ils m'ont reconduit au Parlement,
00:45:54 ils ont fait en sorte que nous ayons une majorité,
00:45:57 mais que cette majorité ne soit pas absolue.
00:46:00 Nous devons trouver des majorités avec d'autres groupes politiques.
00:46:04 Il n'y a rien de déshonorant à cet exercice.
00:46:06 La recherche de compromis, c'est l'honneur politique
00:46:10 et le doute de la classe politique.
00:46:12 Continuons.
00:46:13 - Regardez ce que dit Gérald Darmanin
00:46:15 dans un entretien que chacun pourra lire demain
00:46:18 dans "La Voix du Nord".
00:46:20 Le ministre de l'Intérieur se livre longuement
00:46:23 et le journaliste lui demande si l'idée d'une dissolution
00:46:26 serait acceptable.
00:46:27 Ça ne fait pas peur à Gérald Darmanin.
00:46:30 Il dit le contraire de ce que dit Olivier Véran.
00:46:33 Si on peut l'afficher, ça arrive.
00:46:35 Je le résume en une phrase.
00:46:37 Je n'ai pas peur de retourner...
00:46:39 - Pas de retourner, mais de retourner face au vote des Français.
00:46:43 C'est le chef de l'Etat qui prend cette décision.
00:46:46 Je n'ai jamais eu peur de retourner devant les électeurs.
00:46:49 - J'entends ce que dit Pierre Lelouch.
00:46:51 Il y a peut-être un moment où le président de la République
00:46:55 n'aura plus le choix parce que ce sera ingouvernable.
00:46:58 Mais c'est une dissolution qui risque de rien régler.
00:47:01 On peut se retrouver dans la même configuration
00:47:05 dans laquelle il n'y a aucune majorité claire
00:47:08 étant donné les forces en présence.
00:47:10 Je ne suis pas sûr que le RN l'emporterait.
00:47:13 Il aurait à lui seul une majorité absolue.
00:47:15 Encore une fois...
00:47:17 - Les sondages disent oui.
00:47:18 - Les sondages disent que le RN sortirait vainqueur.
00:47:22 - Il progresserait en nombre des députés.
00:47:24 Ça ne veut pas dire qu'il pourrait avoir
00:47:27 une majorité absolue avec le RN sans faire d'alliance.
00:47:30 On peut être dans une situation de blocage.
00:47:33 Le président de la République
00:47:35 devrait prendre ses responsabilités
00:47:38 et consulter directement le peuple.
00:47:40 D'une certaine manière, le résultat des législatives
00:47:44 l'incite à faire ça.
00:47:45 Les Français n'ont pas voulu lui donner de majorité claire.
00:47:49 - Il va falloir écouter les Français.
00:47:51 Ce sera la référendum, une solution, un large remaniement.
00:47:55 - Pour trancher cette question de l'immigration,
00:47:58 on l'a dit, il faut sans doute revoir
00:48:00 tout notre système de droit européen.
00:48:03 Ça passe par un référendum.
00:48:05 De toute manière, on a le problème des juges,
00:48:08 qui empiètent sur la souveraineté populaire.
00:48:11 Un référendum serait aussi une manière de dire aux élites
00:48:14 que c'est le peuple français qui a décidé.
00:48:17 Vous ne pouvez plus y revenir.
00:48:19 - Guillaume Bénessa, Yoann Usaï,
00:48:21 si je vous avais dit un mot,
00:48:23 je voudrais qu'on entende Jordan Bardella.
00:48:26 Je suis pour faire des remcés.
00:48:28 Il est prêt à occuper le poste de Premier ministre ?
00:48:32 - Si Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale,
00:48:35 que le Rassemblement national obtient une majorité,
00:48:38 nous assumerons notre responsabilité.
00:48:41 Pour une raison simple,
00:48:42 nous sommes prêts à revenir devant les Français,
00:48:45 mais également à gouverner la France.
00:48:48 - Vous accepteriez d'être le Premier ministre ?
00:48:51 - D'être un Premier ministre de cohabitation ? Bien sûr.
00:48:54 - Il nous fait une Jean-Luc Mélenchon.
00:48:56 Jordan Bardella a voté pour moi.
00:48:59 - C'est parce que le RN demande une disposition
00:49:02 qu'il n'y aura pas de dissolution.
00:49:04 C'est évident. Emmanuel Macron ne va pas se plier
00:49:07 aux injonctions du RN.
00:49:09 - C'est sûr.
00:49:10 - Il n'a aucune envie, en cas de victoire du RN,
00:49:13 à supposer que ce soit possible.
00:49:15 - Sauf s'il y est contraint.
00:49:17 - Comment ?
00:49:18 - Comment vous êtes contraint ?
00:49:20 - Sincèrement, il n'est pas contraint de faire cela.
00:49:23 Il y a une grosse différence par rapport à Jacques Chirac.
00:49:27 - Il est contraint de marquer le coup.
00:49:29 - Quand il décide de la dissolution en 97,
00:49:32 il a la conviction qu'il va gagner.
00:49:34 Il est certain qu'il va gagner.
00:49:36 Il va perdre.
00:49:38 Mais quand il décide, il est certain qu'il va gagner.
00:49:41 Si Emmanuel Macron décide de dissoudre,
00:49:43 il est certain de perdre.
00:49:45 Il n'en gagnera pas.
00:49:47 Il aura moins de députés demain qu'il en a aujourd'hui.
00:49:50 Le pays serait encore plus ingouvernable.
00:49:53 Il serait impossible de dégager une majorité de gouvernants.
00:49:57 - Le pays est ingouvernable.
00:49:59 - Pas du tout. Le pays est tout à fait gouvernable.
00:50:02 Un texte a été rejeté avec une motion de rejet préalable.
00:50:05 Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de texte.
00:50:08 Mais ce pays est encore gouvernable.
00:50:11 Avec une dissolution, il est possible que ce pays
00:50:14 soit totalement ingouvernable.
00:50:16 - Une petite minute.
00:50:18 - Dans la mesure où le gouvernement et le président
00:50:21 ont choisi de garder le texte,
00:50:23 s'ils avaient écarté le texte, il n'y avait pas de risque.
00:50:27 Il y aurait eu un échec, une défaite,
00:50:29 mais le système restait en l'état.
00:50:31 Ils ont décidé de maintenir le texte et la navette parlementaire.
00:50:35 Donc, un deal avec l'un et l'autre camp,
00:50:38 si le deal ne fonctionne pas,
00:50:40 et je pense que c'est tellement radicalisé des deux côtés,
00:50:44 plus les outrages présidentiels contre les deux camps,
00:50:47 je crois que ça va être très compliqué
00:50:50 de fabriquer une tambouille vendable
00:50:52 qui empêche un 49-3.
00:50:54 - Il y aura un 49-3.
00:50:55 - Non, mais attends.
00:50:57 Je dis que si le président et le Premier ministre
00:51:00 décident de faire un 49-3 avec le précédent
00:51:02 qu'il y a eu sur les retraites,
00:51:04 il y aura une crise politique majeure.
00:51:07 Les Français n'en voudront pas.
00:51:09 Non seulement ils perdront le 49-3,
00:51:11 mais il y aura une motion de censure,
00:51:14 le gouvernement tombera, il sera obligé de dissoudre.
00:51:17 - Très vite. J'avais promis la conclusion à Guylain.
00:51:20 - Le 49-3 est un outil institutionnel.
00:51:23 Ça va se terminer comme ça,
00:51:25 qu'il y aura une crise politique, démocratique.
00:51:27 On est dans la post-démocratie,
00:51:30 un gouvernement qui gouverne sans le peuple et sans majorité.
00:51:33 Emmanuel Macron va continuer comme ça pendant 3 ans.
00:51:37 Mais en croisant les doigts pour que ça craque pas.
00:51:40 - Avec la remarque de Jordan Bardella,
00:51:42 qui vient jouer le nouveau Mélenchon,
00:51:45 Premier ministre à la place du Premier ministre,
00:51:48 on en oublie que la dissolution, ça ne conduit pas à cela.
00:51:51 Une dissolution perdue veut dire le départ du président de la République.
00:51:56 C'était ça, les premiers temps.
00:51:58 Or, on s'est tellement habitués à la corruption des institutions
00:52:02 que maintenant, on ne dissout plus,
00:52:04 et on n'en tire pas les leçons qu'il faut.
00:52:06 Celui qui est sur le grill, c'est Emmanuel Macron.
00:52:09 C'est pas Gérald Darmanin.
00:52:11 - On va marquer une courte pause.
00:52:13 C'est passionnant de discuter de tout ça.
00:52:16 On voit à quel point la situation est complète.
00:52:19 On ne peut pas dire que c'est invernable,
00:52:21 mais il reste 3 ans et demi de mandat à Emmanuel Macron.
00:52:25 Et franchement, qui peut dire, même pas vous,
00:52:27 monsieur le député Renaissance, où va cette majorité ?
00:52:31 On a encore une heure.
00:52:32 Un ministre sort son épingle du jeu en ce moment,
00:52:35 sur qui la tempête glisse, c'est M. Attal.
00:52:39 - Gabriel Attal, qui a été très bon aujourd'hui.
00:52:41 Il a montré beaucoup de fermeté à l'Assemblée
00:52:44 concernant cette affaire à Issou.
00:52:46 Cette enseignante qui a été pointée du doigt en classe
00:52:49 par certains élèves, voire menacée,
00:52:52 car elle a montré un tableau de la Renaissance.
00:52:54 Nous en sommes. Bienvenue en France en 2023.
00:52:57 - C'est...
00:52:58 - Il est quasiment 23h, le plateau est un peu agité,
00:53:01 mais on retrouve notre sérieux et on accueille de nouveau
00:53:04 Maureen Vidal pour l'essentiel de l'actualité.
00:53:07 Musique de tension
00:53:09 ...
00:53:11 - Emmanuel Macron reçoit à l'Elysée Elisabeth Borne
00:53:15 ainsi que les principaux ministres et chefs de groupes
00:53:18 de la majorité pour un dîner politique,
00:53:20 en pleine crise après la motion de rejet
00:53:22 contre le projet de loi Immigration,
00:53:24 qui poursuivra son parcours en commission mixte paritaire
00:53:28 dans l'espoir de trouver un compromis.
00:53:30 Dans le procès de Monique Olivier,
00:53:32 les experts psychiatriques ont été entendus.
00:53:35 Aujourd'hui, le but, déterminer la personnalité
00:53:37 et donc son implication dans les meurtres de son mari Michel Fourniret.
00:53:41 Pour l'avocat de Monique Olivier, les experts se contredisent.
00:53:45 ...
00:53:47 -Moi, j'estime qu'elle pouvait dire non,
00:53:50 tout en étant quand même quelqu'un de...
00:53:53 de peureuse, si vous voulez.
00:53:55 Et puis, on nous parle du sinérage.
00:53:57 Michel Fourniret, tantôt, c'est un petit banlieusard,
00:54:00 un délinquant de banlieue, nous a dit l'expert.
00:54:03 Le problème, c'est les vases communicants.
00:54:05 Plus vous faites monter Monique Olivier
00:54:07 dans sa responsabilité, parce que vous avez envie de la salir,
00:54:11 plus vous diminuez Michel Fourniret.
00:54:13 Il reste le tueur en série, on nous a défié comme le plus absolu.
00:54:16 -Avec le début de la 6e et dernière journée
00:54:20 des phases de poules de Ligue des champions,
00:54:23 et une très belle nouvelle pour Lens,
00:54:25 après sa victoire ce mardi soir de Buzyn contre Séville,
00:54:28 le club entraîné par Franck Hesse termine 3e de son groupe
00:54:31 et se qualifie pour la Ligue Europa,
00:54:33 grâce à des buts de Frankowski sur pénalty
00:54:35 et de Fulgini en toute fin de match.
00:54:38 Les nordistes connaîtront donc un printemps européen.
00:54:41 -Et voilà le dernier but avec ce contre de Sotoka,
00:54:44 qui a tout vu sur son côté droit pour servir Fulgini dans l'axe.
00:54:47 Et là, son duel du pied gauche remporté face aux gardiens,
00:54:50 c'est magnifique.
00:54:52 Et ça fait 2-1 pour le RC Lens dans le temps additionnel.
00:54:55 Merci beaucoup, chère Maureen Vidal.
00:54:57 On vous retrouve en 30 minutes pour un nouveau point actuel.
00:55:00 Avec Alexandre de Vecchio, Pierre Lelouch,
00:55:03 Charles Sitsenstuhl, député Renaissance du Barin,
00:55:06 Guylain Bénézet, Amaury Buco et Yoann Usa.
00:55:08 On a évoqué cette loi de migration
00:55:10 et les conséquences de ce rejet hier.
00:55:12 Je voudrais qu'on évoque un ministre qui surnage actuellement,
00:55:16 c'est Gabriel Attal.
00:55:17 Procédure disciplinaire ouverte à l'encontre des 3 élèves
00:55:21 de ce collège à Issou, dans les Yvides,
00:55:23 à l'origine des accusations visant leur enseignante,
00:55:26 qui a montré en classe une peinture,
00:55:28 qu'on va peut-être revoir,
00:55:30 sur laquelle figurent des femmes dénudées.
00:55:32 Plusieurs élèves de 6e, donc on parle de gamins de 11-12 ans,
00:55:35 ont dit avoir été gênés à la vue des corps
00:55:38 de ces femmes dénudées sur cette toile du XVIIe siècle
00:55:41 et ont accusé leur enseignante d'avoir montré le tableau
00:55:44 pour choquer délibérément les musulmans.
00:55:47 Voilà où nous en sommes.
00:55:48 Échange entre Attal et Modem.
00:55:50 -Vendredi dernier, une professeure de français
00:55:55 a illustré son cours sur les métamorphoses d'Ovide
00:55:59 avec la présentation d'un tableau de Guiseppe Cesari.
00:56:03 Il ne s'agissait donc ni plus ni moins
00:56:07 d'une manière de lier deux arts, la peinture et la littérature.
00:56:10 Depuis, pourtant, cette professeure
00:56:13 et l'ensemble de l'équipe éducative
00:56:15 ont demandé à bénéficier de leur droit de retrait.
00:56:18 En cause, des élèves se sont insurgés
00:56:21 contre des propos ressentis comme racistes.
00:56:24 Accusation qu'ils ont pourtant depuis reconnue
00:56:26 comme étant mensongères.
00:56:28 Trop tard, le mal était fait.
00:56:31 Il ne s'agit pas d'un simple fait divers.
00:56:33 Je crois que cette situation est l'illustration
00:56:36 d'un problème plus profond dans nos écoles,
00:56:39 celle de la remise en question de notre principe de laïcité.
00:56:43 -Il faut en revenir à l'essentiel.
00:56:45 Le rôle de l'école française, c'est de former des Républicains.
00:56:49 Et notre école, l'école française, elle a des racines.
00:56:53 Et dans ces racines, il y a la laïcité,
00:56:55 il y a l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:56:58 il y a l'autorité de l'enseignant.
00:57:00 Jamais je n'accepterais à l'école de la République
00:57:03 qu'on refuse de regarder un tableau,
00:57:05 qu'on se bouche les oreilles en cours de musique,
00:57:08 qu'on s'en prenne à l'autorité d'un enseignant.
00:57:10 C'est pour cela que j'ai dit dès hier
00:57:13 que les élèves responsables de cette situation à Issou
00:57:15 seraient sanctionnés.
00:57:17 Ce matin, une procédure disciplinaire a été ouverte
00:57:20 à l'endroit des trois élèves à l'origine de cette situation.
00:57:23 Oui, monsieur le député, c'est un combat,
00:57:25 un combat qui est difficile, mais je sais, avec cette majorité,
00:57:29 que nous gagnerons ce combat pour l'école de la République.
00:57:32 -Très intéressante, cette affaire, Alexandre Devecchio,
00:57:35 parce qu'on n'est pas vraiment, je trouve,
00:57:37 même pas du tout sur une atteinte à la laïcité.
00:57:40 Le cadre de la loi laïcité ne correspond pas.
00:57:43 On est sur un rejet de l'image de la femme,
00:57:45 des gamins qui se sentent offensés
00:57:47 par une image, par une représentation culturelle.
00:57:50 Ca va au-delà de la loi laïcité,
00:57:52 qui ne répond pas à cette problématique.
00:57:54 -Ca n'a rien à voir avec la loi laïcité.
00:57:56 La réponse d'Attal est habile, mais c'est au-delà de ça.
00:58:00 -On peut mesurer qu'on est dans le pays des Lumières et de Voltaire.
00:58:03 On est... Enfin, les obscurantistes de l'époque
00:58:06 étaient peut-être moins bigots que ceux qu'on a aujourd'hui,
00:58:10 qu'on a importés aussi, il faut le dire.
00:58:12 -C'est les enfants de 11 ans. Derrière, c'est des parents.
00:58:15 -On a importé leurs parents, etc.
00:58:17 -Il y a 11 ans, vous n'avez pas de conviction.
00:58:20 -Il y a la question de l'immigration derrière,
00:58:22 mais c'est quand même un pays qui a montré la voie de la liberté
00:58:26 au monde entier.
00:58:28 Et regardez où on en est.
00:58:30 Donc, la question, c'est, est-ce qu'on va maintenir, d'une part,
00:58:33 la liberté qui est la nôtre, et d'autre part,
00:58:36 un minimum de raison, de savoir et de culture ?
00:58:39 C'est ça qui est attaqué.
00:58:41 C'est pas la laïcité, c'est tout simplement la culture,
00:58:44 l'histoire de la France.
00:58:46 Il faut en prendre conscience.
00:58:48 Et effectivement, là où Gabriel Attal est juste,
00:58:51 c'est qu'il est clair.
00:58:54 Il a un discours clair,
00:58:56 mais quand même, on est tombés très bas.
00:58:58 -C'est terrible à quel point le disque est rayé.
00:59:02 Il y a 10 minutes avant la pub, on parlait d'un radicalisé ouzbek
00:59:05 et d'une histoire qui ressemblait à celle du terroriste d'Arras.
00:59:09 Là, on est sur une histoire d'une enseignante
00:59:12 qui est fustigée parce qu'elle montre une représentation
00:59:15 qui ne plaît pas à des élèves musulmans.
00:59:17 La 1re personne à laquelle on pense, c'est Samuel Paty.
00:59:20 Ca a commencé de la même façon.
00:59:22 Le disque est rayé, et c'est toujours la même chose.
00:59:25 -Ca dit les choses très justement. Ca n'a rien à voir avec la laïcité,
00:59:29 ni avec l'histoire culturelle
00:59:32 de notre civilisation européenne, judéo-chrétienne.
00:59:37 C'est basé sur ça.
00:59:39 Ce sont des peintures qui datent de la Renaissance,
00:59:42 qui sont magnifiques.
00:59:44 Je rappelle que quand certaines personnalités du Golfe
00:59:47 allaient à Rome, on couvrait les statues.
00:59:50 -Ah bon ? -Eh bien oui.
00:59:51 Donc, on a affaire à une population
00:59:55 qui est installée chez nous, qui sont français,
00:59:57 mais qui considère que ces valeurs sont fondamentalement hostiles.
01:00:02 Ils considèrent ça comme du racisme,
01:00:04 parce que pour eux, c'est islamophobe.
01:00:06 -On leur dit quoi ?
01:00:07 "La République, c'est comme ça et pas autrement."
01:00:10 Le discours de Gabriel Attal est le bon ?
01:00:12 -C'est très simple.
01:00:15 On est dans un pays de liberté.
01:00:17 Si vous pensez que ces tableaux, que notre histoire,
01:00:20 la Renaissance, les grands peintres italiens, français,
01:00:23 c'est des enfants de 11 ans.
01:00:25 -Vous n'allez pas dire "des enfants de 11 ans, partez de la France".
01:00:28 -Il faut absolument que les parents mettent leurs enfants
01:00:32 dans des endroits protégés.
01:00:33 L'Arabie saoudite, c'est très bien, le Qatar, c'est impeccable.
01:00:37 Vous ne risquez pas d'être agressés.
01:00:39 -Vous dites ça assez cyniquement.
01:00:41 J'ai l'impression...
01:00:42 J'aimerais que ces enfants embrassent le récit national,
01:00:46 la République française et qu'on les remette sur le gros chemin.
01:00:49 Je ne sais pas si c'est l'expression que j'ai utilisée,
01:00:52 mais je le dis au coeur.
01:00:54 -Atal est très doué et très bon,
01:00:56 sauf que le problème, c'est pas seulement les enfants,
01:00:59 c'est les parents.
01:01:00 La procédure doit être engagée contre les parents.
01:01:03 Des gens qui désignent l'art de la France
01:01:05 comme un art hostile à leur propre mode de vie et religion
01:01:09 doivent être conscients.
01:01:10 Soit ils acceptent cette société et notre histoire,
01:01:13 soit il faut aller dans un endroit où ils se sentiront protégés.
01:01:17 Le Qatar, c'est très bien.
01:01:19 Je recommande beaucoup.
01:01:20 Les frères musulmans ne risquent pas d'être agressés
01:01:23 par des images de ce genre.
01:01:25 Il fait beau et il y a un très bon niveau de vie.
01:01:28 -On poursuit le tour de table et on va avancer.
01:01:30 -Qu'il y ait une responsabilité des parents,
01:01:33 c'est indéniable.
01:01:34 Quand on a un enfant de 10, 11 ou 12 ans,
01:01:37 on est responsable de ses enfants.
01:01:39 Mais je crois que vous commettez une erreur
01:01:41 en oubliant, en ne parlant pas du tout
01:01:44 du rôle des réseaux sociaux, encore une fois.
01:01:46 Les gamins, aujourd'hui, à 11 ans,
01:01:49 ils ont souvent un smartphone.
01:01:50 -C'est la responsabilité des parents.
01:01:53 -Oui, mais là aussi, oui.
01:01:54 -Les réseaux sociaux comme TikTok...
01:01:56 -Les parents sont 100 % responsables.
01:01:59 -Vous parliez des frères musulmans
01:02:01 qui sont très actifs sur TikTok,
01:02:03 auprès de cette jeunesse-là, précisément,
01:02:05 pour les embrigader, pour leur dire
01:02:07 à quel point la France est islamophobe,
01:02:10 pour leur dire à quel point la laïcité en France,
01:02:13 c'est une manière de lutter contre l'islam,
01:02:15 pour les embrigader là-dedans.
01:02:17 -C'est aussi aux parents d'aller contrôler les réseaux sociaux.
01:02:21 -En théorie, bien sûr,
01:02:22 mais les parents ne sont pas derrière leurs gamins.
01:02:25 -Les parents de ces gamins-là,
01:02:27 ils sont déjà... -24h/24.
01:02:29 Véritablement, les frères musulmans,
01:02:31 les salafistes sont très présents
01:02:33 auprès de ces jeunes-là,
01:02:35 auprès des jeunes un peu plus âgés également.
01:02:37 C'est un problème que le gouvernement,
01:02:39 je crois, n'a pas pris à bras-le-corps.
01:02:42 Il n'en a pas suffisamment conscience.
01:02:44 C'est une menace pour aujourd'hui,
01:02:46 mais pour l'avenir.
01:02:48 -Guylain Benessa et Sarge Titsenstuhl.
01:02:50 -Julien, ce que vous dites sur le fait que ça vient de quelque part,
01:02:54 donc des parents, etc.,
01:02:56 évidemment, mais j'observe quand même une chose
01:02:58 dont tout le monde a connaissance.
01:03:00 C'est que, sondage après sondage,
01:03:02 depuis des années, on joue un odieux jeu de sondage,
01:03:05 qu'on se rend compte que les enfants
01:03:07 sont beaucoup plus islamisés que les parents.
01:03:10 C'est qu'en fait, à rebours de ce qu'on a l'habitude de croire,
01:03:14 que ça ira de mieux en mieux,
01:03:15 parce que c'est le progressisme en vigueur,
01:03:18 en réalité, on observe, sondage après sondage,
01:03:21 que c'est de pire en pire.
01:03:22 Je ne vous dis pas qu'à 11 ans, on va les mettre dehors,
01:03:26 mais ça signifie que tout notre logiciel
01:03:28 de croire que ça va de mieux en mieux,
01:03:30 c'est de pire en pire.
01:03:32 À 10 ans, ils sont pires qu'à 30 ans,
01:03:34 qu'à 50 ans, etc.
01:03:35 Donc, il faut enrayer toute cette marche.
01:03:38 Et là, j'en finirai avec Gabriel Attal.
01:03:40 Je comprends ce que vous dites.
01:03:42 Mais par contre, peut-être que je suis trop cynique
01:03:45 ou trop tragique, mais d'entendre
01:03:47 "je combattrai toujours ça", etc.,
01:03:49 où ça ne passera pas, mais ça passe.
01:03:51 -C'était les mots d'Elisabeth Borne
01:03:53 lors de l'attentat à Bir-el-Kaïm.
01:03:56 -Je l'ai lu très fort.
01:03:57 -C'est des paroles importantes.
01:03:59 -Ce n'est pas entendu de la part d'un ministre.
01:04:02 -M. le député, je ne veux pas faire du Macron-Bashing
01:04:05 et vous donner l'impression que je vous saute dessus,
01:04:08 mais qu'a fait la majorité présidentielle,
01:04:11 le chef de l'Etat, depuis 2017, sur ces questions ?
01:04:14 -Je ne peux pas laisser dire que rien n'a été fait.
01:04:17 -Les problèmes restent les mêmes.
01:04:19 -Les paroles du ministre de l'Education nationale,
01:04:22 ce sont des paroles extrêmement importantes.
01:04:25 Elles sont attendues par les enseignants,
01:04:27 qui sont les premières victimes, une nouvelle fois,
01:04:30 d'une entreprise de déstabilisation.
01:04:32 Il y en a eu des pires, vous les avez rappelées.
01:04:35 Mais je crois que dans ce genre de situation,
01:04:38 la parole de l'autorité, de l'Etat, de la République,
01:04:41 est importante. On n'a pas toujours entendu ce discours
01:04:44 de certains ministres de l'Education nationale.
01:04:47 -Vous pensez au prédécesseur de G. Lattal ?
01:04:49 -On peut donner crédit à lui sur ce sujet,
01:04:52 du respect des principes de la République,
01:04:55 du respect de la laïcité, d'être très clair,
01:04:57 voire même d'assumer...
01:04:59 -Il a annoncé des sanctions disciplinaires.
01:05:01 -Il faut s'assurer.
01:05:03 On parle d'enfants qui, en 11 ans,
01:05:05 et donc à 11 ans... -11 ou 12 ans.
01:05:07 -On n'envoie pas totalement son libre-arbitre,
01:05:10 on se construit.
01:05:11 Et ce sont des enfants qui, hélas, sont sous influence.
01:05:14 -Evidemment. -Ils sont sous influence
01:05:17 de cette idéologie islamiste
01:05:19 qui gangrène une partie de la société française
01:05:21 et qui, hélas, gangrène une partie de notre jeunesse.
01:05:25 Et moi, je pense que, face à cela,
01:05:27 la République doit être intraitable.
01:05:30 On attend ça de la part de l'Etat.
01:05:32 -On espère que les actes suivront,
01:05:34 parce que les mots sont forts.
01:05:36 Et ceux du nouveau ministre de l'Education nationale.
01:05:39 On verra à quel point les sanctions sont lourdes.
01:05:42 Vous me faites signe ?
01:05:43 Non ? Pardon. Je crois que vous m'aviez fait un signe.
01:05:46 Et on conclut là-dessus bien.
01:05:48 -Emmanuel Macron a essayé de faire adopter
01:05:51 une charte de l'islam laïque en France.
01:05:53 Vous vous souvenez de ça ?
01:05:55 Malheureusement, ça n'a pas fonctionné.
01:05:58 Et il s'est rien passé depuis.
01:06:00 Donc je crois qu'il faut redoubler d'efforts.
01:06:03 Mais je crois aussi qu'il faut être très clair.
01:06:06 Il y a des musulmans en France
01:06:08 qui veulent être français,
01:06:10 qui aiment ce pays, qui veulent s'intégrer.
01:06:12 -Bien sûr. Ils sont majoritaires.
01:06:15 -Ils ne comprennent pas.
01:06:16 Beaucoup me le disent. Beaucoup de parents me disent.
01:06:19 "C'est parce que vous êtes trop mous
01:06:22 "que certains se comportent comme ça."
01:06:24 Ils n'oseraient pas faire ça au Maroc, en Tunisie ou en Algérie.
01:06:28 Ils n'oseraient pas taper sur les flics,
01:06:30 ils n'oseraient pas cracher sur l'uniforme
01:06:33 ou les institutions au Maghreb.
01:06:35 -C'est faux, enfin !
01:06:36 -C'est ce que, même, parfois,
01:06:38 certains dirigeants de ces pays nous disent.
01:06:41 -Bien sûr.
01:06:42 -Côté sécurité. -Et me l'ont dit.
01:06:44 -Avançons, Pierre. Côté sécurité,
01:06:46 l'ensauvagement, j'ai envie de dire, se poursuit.
01:06:49 Une nouvelle rixe entre jeunes dans l'Essonne,
01:06:52 à Saint-Michel-sur-Orge, à coups d'armes à feu,
01:06:55 provoque l'exaspération des habitants.
01:06:57 Regardez ce sujet de Tony Pitaro.
01:07:00 -Les Émirats nous disent...
01:07:01 -Un projectile qui traverse la vitre d'un appartement,
01:07:05 une vitrine de commerce brisée,
01:07:08 une douzaine de véhicules dégradés.
01:07:10 Voici les résultats d'une rixe qui s'est produite samedi soir
01:07:14 dans la commune de Saint-Michel-sur-Orge,
01:07:16 en Essonne. Une vingtaine de personnes
01:07:19 se sont affrontées, munies de barres de fer, de sabres
01:07:22 et autres objets pouvant servir d'armes.
01:07:24 Des violences habituelles pour cette habitante.
01:07:27 -J'ai entendu du bruit,
01:07:29 j'ai voulu sortir, parce que c'est toujours comme ça.
01:07:32 Ca arrive souvent, oui.
01:07:33 Un moment, ils vendaient...
01:07:35 Beaucoup de jeunes étaient devant, ils vendaient la drogue.
01:07:38 On est dans l'insécurité, parce que dans les quartiers, oui,
01:07:42 c'est toujours les mêmes personnes.
01:07:44 Même si vous faites appel à la police,
01:07:46 la police ne fait rien.
01:07:47 Ils dégagent les jeunes et après, ça recommence.
01:07:50 -Deux suspects de 19 ans ont été interpellés.
01:07:53 Le premier, né en Tunisie.
01:07:55 Le second, né à Arpajon,
01:07:57 est connu des services de police.
01:07:59 Des rixes de plus en plus fréquentes dans ce secteur
01:08:02 et des jeunes de plus en plus violents.
01:08:04 -Sur le département de l'Essonne,
01:08:06 on est habitué aux guerres, aux rixes interquartiers.
01:08:09 La différence, c'est qu'ils sont prêts à tuer.
01:08:12 La différence par rapport aux autres générations.
01:08:15 On avait cette violence qui était latente, effectivement,
01:08:19 mais ces jeunes-là sont décidés à en découdre.
01:08:22 -Vendredi dernier, une rixe s'était déjà produite
01:08:25 dans ce quartier.
01:08:26 -On va se mordre la queue, j'ai envie de dire,
01:08:29 puisqu'on va revenir au sujet qui nous intéressait en premier.
01:08:32 On disait que Léon Mimeton est mort hier,
01:08:35 mais j'espère que Léon Mimeton va peut-être
01:08:37 vivre ses dernières heures.
01:08:39 Quand la Première ministre disait, il y a encore une semaine,
01:08:42 que c'est un sentiment que la violence augmente,
01:08:45 c'est plus possible de dire ça.
01:08:47 Ca, ça arrive tous les jours.
01:08:49 On a beau vous montrer tous les jours
01:08:51 des phénomènes aussi importants, ultra violents
01:08:54 que celui qu'on vient de montrer à nos téléspectateurs.
01:08:57 Ca n'a pas infusé dans la tête de ceux qui nous gouvernent.
01:09:00 -Oui, si.
01:09:02 Il n'y a pas de sentiment d'insécurité en France,
01:09:04 il y a des réalités d'insécurité.
01:09:06 -Je parle de votre Premier ministre.
01:09:08 -Certains Français vivent difficilement.
01:09:11 Là, il y a encore un exemple.
01:09:13 Il y a eu d'autres drames les dernières semaines.
01:09:16 Il faut prendre ces sujets très au sérieux,
01:09:18 et ça fait souffrir de nombreux nos compatriotes.
01:09:21 -Alexandre ?
01:09:22 -La triste réalité à laquelle on s'habitue,
01:09:25 c'est presque ça, le drame.
01:09:26 Ca ne nous surprend plus, des sujets comme ça.
01:09:29 On en montre presque tous les jours.
01:09:31 -La question, c'est qu'est-ce qu'on fait ?
01:09:33 On n'a pas l'impression qu'il y a la révolution politique
01:09:37 en marche, si j'ose dire,
01:09:39 parce qu'en réalité, il faut tout changer.
01:09:41 C'est une politique globale,
01:09:43 à la fois une politique de sécurité,
01:09:45 il faut plus de forces de l'ordre,
01:09:47 ce qui est compliqué dans une politique comptable.
01:09:50 -C'est compliqué. -Oui, mais pas assez fortement.
01:09:53 C'est la plus petite partie du problème.
01:09:55 Il y a la réforme pénale,
01:09:57 parce que c'est une chaîne, la sécurité,
01:09:59 donc il faut que la justice suive.
01:10:02 Troisièmement, il y a la question de l'immigration,
01:10:04 parce que c'est souvent dans des quartiers
01:10:07 où il y a eu une immigration forte et où l'intégration a échoué.
01:10:11 Si on ne change pas radicalement de logiciel
01:10:13 sur ces trois questions-là, on n'y arrivera pas.
01:10:16 -Les seuls interlocuteurs dans ces quartiers,
01:10:19 c'est les forces de l'ordre.
01:10:20 Rudy Mana, du syndicat de police Allianz Sud,
01:10:23 qui était sur le plateau de Laurence Ferrari,
01:10:26 nous parle de ces phénomènes et de cette ultra-violence.
01:10:29 -Le souci, c'est que vous contrôlez des gamins
01:10:31 dans la rue de 14, 15, 16 ans, et ils ont tous un couteau sur eux.
01:10:35 Je ne parle pas de la totalité de la population,
01:10:38 mais ces gamins qui sortent de cités,
01:10:40 qui sont dans la délinquance, qui sont déscolarisés,
01:10:43 quand vous les contrôlez, ils ont un couteau sur eux.
01:10:46 L'objectif d'un policier, c'est que quand vous contrôlez
01:10:49 un gamin avec un couteau, notamment quand il a 16 ans,
01:10:53 vous n'avez pas de force face à lui,
01:10:55 parce que si vous le présentez à la justice,
01:10:57 il ne sera pas condamné et il va ressortir immédiatement.
01:11:01 -J'ai noté un chiffre, Pierre Lelouch,
01:11:03 120 attaques au couteau en France par jour.
01:11:09 120 attaques au couteau en France par jour.
01:11:11 Les chiffres datent de 2017.
01:11:13 Je n'ose même pas imaginer les chiffres en 2023.
01:11:16 C'est terrible ce qu'il dit, Rudy Manay.
01:11:18 En l'occurrence, les policiers connaissent le terrain.
01:11:22 -La question, c'est combien de temps ça va durer
01:11:24 avant que ça se passe très mal. -Ca se passe pas déjà très mal ?
01:11:28 -Non, je veux dire qu'il y a un moment
01:11:30 où les gens vont en avoir vraiment marre.
01:11:33 J'entends beaucoup de gens qui n'en peuvent plus autour de moi.
01:11:36 Je ne dirais peut-être pas ça publiquement,
01:11:39 mais il y en a beaucoup qui n'en peuvent plus.
01:11:42 -C'est un peu comme quotidiennement.
01:11:44 J'ai encore eu l'exemple d'une dame qui me disait...
01:11:47 Un ado, 16 ans, très violent,
01:11:50 qui lui a demandé de s'écarter
01:11:52 en la traitant de sale française blanche.
01:11:56 Ca voulait dire une pourriture. -Il n'y a plus de règles.
01:12:00 -C'est-à-dire qu'il y a cette culture du mépris.
01:12:04 Il y a un racisme anti-blanc, malheureusement.
01:12:07 Il y a des gens qui veulent... -Anti-France, je dirais plus.
01:12:10 -Il y a une détestation, mais notre drame, il est là.
01:12:13 Il y a des gens qui en rajoutent.
01:12:15 Les associations en rajoutent, la presse américaine en rajoute.
01:12:19 -Et les filles en rajoutent. -C'est possible.
01:12:22 -Mélenchon en rajoute.
01:12:24 Le racisme systémique, la police qui tue...
01:12:26 -Je veux bien que Mélenchon fasse du mal à notre société,
01:12:30 mais on ne peut pas lui imputer tous les mots de la société.
01:12:33 -Mélenchon essaie d'instrumentaliser ça,
01:12:36 parce que c'est son réservoir électoral.
01:12:38 -Il est dans le peuple suivant, celui qui est en train d'arriver.
01:12:42 Notre problème, c'est ça,
01:12:44 c'est que 400 000 entraient par an en France.
01:12:47 400 000, 4 ans.
01:12:48 -Le pire bilan de la Ve République est à imputer Emmanuel Macron
01:12:51 en termes d'immigration.
01:12:53 -Vous ne pouvez pas intégrer les gens dans des banlieues difficiles
01:12:57 en laissant arriver 400 000 personnes,
01:12:59 même si vous les distribuez par la loi SRU
01:13:02 dans les petites communes de 3 500 habitants.
01:13:05 Il faut y aller. -C'est pire.
01:13:07 -Vous avez le même genre de problème.
01:13:09 -La violence est prégnante dans toutes ces petites communes.
01:13:13 -Il faut prendre le taureau par les cornes.
01:13:15 On revient à la question migratoire.
01:13:17 Les Français l'ont compris.
01:13:19 C'est pour ça que la loi fait sauter le régime.
01:13:22 -Il y a la question migratoire, mais aussi cette impunité grandissante,
01:13:26 ce sentiment que la vie ne vaut rien,
01:13:28 que le risque inestimable n'a aucun sens,
01:13:31 que ce pays est détestable.
01:13:33 -50 milliards de la drogue.
01:13:35 -Il y a 30 ans, vous avez entendu Rudy Manin,
01:13:37 ces bagarres de bandes.
01:13:39 Il y en avait déjà beaucoup, mais ça se réglait à coup de poing.
01:13:42 Là, ça se règle à coup de couteau.
01:13:44 -Justement, moi, je...
01:13:46 Disons que je...
01:13:47 Je vais le dire en souriant,
01:13:49 alors qu'il est difficile de sourire dans cette atmosphère,
01:13:53 mais on a encore de la chance.
01:13:55 C'est ce qui m'y a souvent à l'esprit.
01:13:57 Je suis étonné que ça ne tourne pas encore plus vite.
01:14:00 -Parce que les Français sont résilients.
01:14:03 -D'un côté. La violence explose à tel point
01:14:05 que je me demande des fois
01:14:07 pourquoi on a presque de la chance qu'il n'y ait pas plus de coups de feu.
01:14:11 On en vient à se dire que ça ne s'est pas passé trop mal
01:14:14 parce que ça aurait pu être bien pire.
01:14:17 Cette espèce de façon de franchir des paliers successifs,
01:14:20 on a l'impression que c'est inarrêtable.
01:14:22 C'est une espèce d'escalier de l'enfer.
01:14:25 On voit que tout se poursuit tranquillement.
01:14:28 Vous le dites vous-même.
01:14:29 -Je voudrais qu'on parte pour Nantes
01:14:32 où depuis le début de l'année,
01:14:33 on dénombre 36 épisodes de tirs dans la ville de Nantes,
01:14:37 dont la moitié ont lieu dans le quartier de Bellevue,
01:14:40 dont on parle régulièrement après une fusillade.
01:14:43 Le syndicat FO a déposé une alerte sociale
01:14:45 auprès de la Direction de la Société des Transports Publics.
01:14:49 Ce syndicat estime que les conducteurs de bus
01:14:51 dont le terminus de ligne est au milieu de la place principale
01:14:55 sont en danger, parce qu'ils doivent attendre 20 à 25 minutes
01:14:59 pour aller à la place principale.
01:15:01 On perd une balle perdue dans ce quartier.
01:15:03 -Place Mendes, France, quartier Bellevue.
01:15:06 Les derniers coups de feu datent de samedi soir, 19h.
01:15:09 Devant cette supérette, un homme de 32 ans
01:15:12 a été blessé à la jambe.
01:15:13 A quelques dizaines de mètres, les arrêts de bus et de tramway,
01:15:17 Stéphane est un habitué de la ligne 23,
01:15:20 dont le terminus est ici.
01:15:21 17 minutes d'attente avant de repartir à 21h13
01:15:24 au volant de son bus.
01:15:26 -Généralement, dans la plupart des cas,
01:15:28 j'ai une attente assez longue, je reste porte fermée.
01:15:31 J'ai tendance à regarder à gauche, à droite.
01:15:34 On sait jamais si c'est une balle perdue ou un tir,
01:15:37 ou un mortier.
01:15:38 Moi, je sais que j'ai été au bus,
01:15:40 j'ai un mortier qui m'est passé au-dessus du bus.
01:15:43 -Un homme de 17 ans est mort le 7 octobre.
01:15:46 Place Mendes, France, connu pour être un lieu de deal lucratif.
01:15:49 Force ouvrière vient de déposer une alerte sociale
01:15:52 pour que les bus n'observent plus le terminus au milieu de la place.
01:15:56 -En voyant des personnes avec des armes de poing
01:15:59 en train de tirer sur d'autres,
01:16:01 bien sûr que tout le monde se sent démuni.
01:16:03 On a peur qu'un des conducteurs ou conductrice
01:16:06 se retrouve avec une balle perdue.
01:16:08 C'est la police nationale qui manque, de toute façon.
01:16:11 Ca, c'est indéniable.
01:16:12 -FO souhaite que l'arrêt soit maintenu
01:16:14 pour ne pas pénaliser les usagers du quartier.
01:16:17 Un préavis de grève est en préparation pour les fêtes.
01:16:20 -Amaury voulait apporter quelques précisions.
01:16:23 Des transports publics
01:16:24 ne veulent plus entrer dans certains quartiers.
01:16:27 -Ce quartier est un peu le Far West.
01:16:29 Je sais pas si vous vous rappelez,
01:16:31 fin septembre, j'avais fait une chronique sur ce plateau.
01:16:34 -On en parle régulièrement.
01:16:36 -Deux jeunes à scooter en situation régulière.
01:16:39 Un Algérien s'était fait course-poursuite avec la BAC.
01:16:42 Les policiers leur avaient dit
01:16:43 "Pourquoi vous n'êtes pas arrêtés ?"
01:16:46 "On savait que la moto était volée, j'ai pas le permis."
01:16:49 Ils disaient "Pourquoi vous rouliez comme ça ?"
01:16:51 Ils avaient fait des ministres.
01:16:54 Ils expliquaient aux policiers que tout le monde roulait sans casque
01:16:57 et qu'ils trouvaient que c'était un quartier pas fréquentable.
01:17:01 C'est n'importe quoi.
01:17:02 Je pense que Nantes y est une dérive.
01:17:04 C'est l'incarnation de ces villes
01:17:06 qui faisaient bon vivre, comme on dit.
01:17:10 Les gens étaient heureux dans une grande ville.
01:17:13 -Il n'y a plus de Père Noël.
01:17:14 On va demander à Johanna Orland de faire...
01:17:18 -La maire de Nantes.
01:17:19 -Restons deux minutes sur ce sujet.
01:17:21 On a des chauffeurs de bus qui ont peur de s'arrêter un terminus
01:17:25 car ils craignent de prendre des balles perdues.
01:17:28 Les populations, les riverains sont pénalisés.
01:17:31 Vous n'aurez plus de terminus, d'arrêt de bus.
01:17:34 A priori, il n'y a plus beaucoup de services...
01:17:36 Comment on appelle ça ?
01:17:38 ...de services publics au sein de ces quartiers.
01:17:41 Si vous n'avez plus de transports publics,
01:17:43 ils vont se retrouver désœuvrés, dans un dénuement total.
01:17:47 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
01:17:49 -Monsieur le ministre a raison.
01:17:51 Julien, il ne faut pas passer ça sous silence.
01:17:54 -On en parle.
01:17:55 -Le fait qu'il y ait un lien, en termes de concordance des temps,
01:17:59 un lien entre d'un côté la Mère Noël et de l'autre,
01:18:02 le fait qu'on ferme les yeux, est parfaitement logique.
01:18:05 On a comme objectif de walkiser la ville,
01:18:08 qu'on ne va pas du tout s'occuper de faire le reste.
01:18:11 La concordance est là.
01:18:12 En réalité, qu'est-ce qu'on veut ?
01:18:14 -L'Etat doit s'en mêler.
01:18:16 -Vous avez raison.
01:18:17 Mais la question n'est pas là.
01:18:19 Ces mairies préfèrent toujours s'occuper des centres-villes
01:18:23 pour les rendre agréables aux individus qui vivront encore,
01:18:26 et y feront en réalité, du Airbnb,
01:18:28 parce que c'est comme ça que ça fonctionne,
01:18:31 pour reléguer le reste en dehors de la ville.
01:18:34 C'est aussi simple que ça.
01:18:36 Mais est-ce tragique et épouvantable ?
01:18:38 Oui, évidemment.
01:18:39 -Il faut trouver une solution.
01:18:41 On isole des populations entières.
01:18:43 Ce n'est pas vos circonscriptions.
01:18:46 -Il y a un peu à l'opposé.
01:18:47 -Je suis sûr que si on va dans le Barin,
01:18:50 on trouvera une commune ou un quartier...
01:18:52 Je me permets de finir avec le député.
01:18:55 -Quand je vois les images,
01:18:57 ça me fait penser un petit peu
01:18:58 à ce qui s'était passé dans certains quartiers Strasbourg.
01:19:02 Il y avait eu beaucoup d'investissements publics
01:19:05 venant de l'Etat et de la mairie,
01:19:07 des différentes municipalités,
01:19:09 où on avait fait venir le tramway,
01:19:11 les transports en commun.
01:19:13 Tout ça a coûté énormément d'argent.
01:19:15 C'était très bien.
01:19:16 Et ensuite, on va dire que les comportements
01:19:19 dans certains quartiers de certaines personnes
01:19:22 n'ont pas forcément évolué favorablement.
01:19:25 On en revient à ce débat qu'on a déjà eu cet été
01:19:28 au moment des émeutes.
01:19:29 De plus en plus de nos compatriotes
01:19:31 se disent aussi "à quoi bon ?"
01:19:33 En réalité, les premiers qui trinquent,
01:19:36 ce sont les populations paisibles de ces quartiers.
01:19:39 -Si on ne fait pas quelque chose de constructif et de durable,
01:19:42 on va se retrouver dans une société
01:19:45 comme la sud-africaine, Johannesburg.
01:19:47 Les gens vont se sécuriser au maximum.
01:19:49 On va mettre des fils barbelés autour de chez nous,
01:19:52 appeler de la sécurité privée.
01:19:54 On ne fera que contourner le problème.
01:19:57 -Juste un mot pour dire que les élus locaux,
01:20:00 les maires de ces villes, ont une responsabilité majeure.
01:20:03 -La maire de la ville, si vous l'interrogez,
01:20:06 va se défausser sur l'Etat en disant
01:20:08 "nous n'avons pas les moyens, pas de police nationale."
01:20:11 Comment ça va se passer ?
01:20:13 -Grenoble a vu la situation, des catastrophes.
01:20:16 -Terrible.
01:20:17 -Lyon s'est dégradé.
01:20:18 Il y a la coloration, malheureusement,
01:20:21 la coloration politique et la qualité des élus ont un...
01:20:24 -Elles jouent beaucoup.
01:20:25 -Il n'y avait pas ce genre de problème.
01:20:28 J'ai connu le Paris de Jacques Chirac.
01:20:30 Et quand... Juste une seconde, si j'ai le temps.
01:20:33 Je me souviens des débats au Conseil de Paris
01:20:36 quand j'ai demandé s'il y avait des caméras de surveillance
01:20:39 à l'époque de Delanoé, on m'a traité de facho.
01:20:42 C'est dans l'hémicycle.
01:20:44 C'est dire à quel point il y avait un décalage
01:20:46 par rapport à la réalité.
01:20:48 Heureusement qu'il y a des caméras de surveillance.
01:20:51 Et la police municipale, ça a pris 20 ans.
01:20:53 Alors que ce sont des mesures élémentaires.
01:20:56 Heureusement qu'il y a un préfet de police à Paris.
01:20:59 Si c'était Mme Hidalgo qui gérait la police,
01:21:02 là, on aurait peut-être un problème supplémentaire.
01:21:05 -Qui refuse d'armer la police.
01:21:06 Elle veut une police qui ne soit pas armée.
01:21:09 -Encore une fois, j'ai envie de prendre le problème
01:21:12 beaucoup plus en amont et tenter de comprendre
01:21:15 pourquoi ces quartiers se retrouvent dans cette situation,
01:21:19 pourquoi ces jeunes cèdent à l'hyperviolence.
01:21:22 Oui, bien sûr, et on en parlait, ce sont des sujets transversaux.
01:21:26 Des parents ne savent pas éduquer leurs enfants.
01:21:29 Mais quand vous vivez dans une barre d'immeubles
01:21:32 ou dans les cages d'escalier,
01:21:33 vous avez des dealers qui vous empêchent de passer,
01:21:36 c'est difficile d'échapper à la criminalité.
01:21:39 Et vraiment, c'est tout un système
01:21:42 qui est gangréné.
01:21:43 Il faut reprendre le contrôle de ce pays.
01:21:45 Alexandre ?
01:21:46 -Oui, on parlait de... -C'est peut-être un peu angélique.
01:21:50 -C'est pas angélique, mais on parlait de territoire perdu.
01:21:53 Ca dit bien ce que ça dit.
01:21:55 On pourrait même parler de territoire conquis
01:21:57 par les voyous, parfois par les islamistes,
01:22:00 car souvent, il y a un mélange des deux.
01:22:02 Donc, effectivement, il faut reprendre le contrôle,
01:22:05 ce qui est compliqué.
01:22:07 Vous dites qu'il y a des familles qui ne savent pas éduquer
01:22:10 et qui sont difficiles d'échapper à la criminalité.
01:22:13 Il y a beaucoup d'honnêtes gens dans ces quartiers-là,
01:22:16 et ce sont les premières victimes de tout cela,
01:22:19 mais il y a aussi un environnement,
01:22:21 une économie parallèle,
01:22:22 et des familles qui sont dans une zone grise,
01:22:25 qui bénéficient du trafic de drogue,
01:22:27 qui ferment les yeux sur les exactions de leurs enfants.
01:22:30 Là aussi, il faut agir,
01:22:32 peut-être avec des solutions un peu plus radicales,
01:22:35 notamment en termes de logements sociaux.
01:22:37 A qui on donne un logement social ?
01:22:39 Est-ce que vous conservez ce logement social-là ?
01:22:42 Quand on est délinquant, c'est toute une famille,
01:22:45 est-ce qu'il ne faut pas les virer de ces barres-là,
01:22:48 qu'ils n'y reviennent jamais ?
01:22:50 C'est le seul moyen de reprendre le contrôle,
01:22:52 je dirais, de manière pacifique.
01:22:54 - Plus l'État sera faible, plus ils seront forts.
01:22:57 - Après, ça se fera avec la violence.
01:22:59 Certains parlent de faire venir l'armée.
01:23:02 Je ne sais pas si c'est la situation,
01:23:04 mais si on ne fait pas des solutions radicales...
01:23:07 - Ce n'est pas la mission de l'armée.
01:23:09 - Ce n'est pas leur mission pour le moment,
01:23:12 mais c'est l'étape supérieure.
01:23:14 - 23h30, on va marquer une rapide pause actue
01:23:16 avec Maureen Vidal, et on va revenir avec tout autre chose,
01:23:20 le baromètre annuel IFOP pour Paris Match
01:23:22 des personnalités politiques.
01:23:24 Vous allez être surpris.
01:23:26 A tout de suite. Maureen Vidal, Logit.
01:23:28 - Un mineur mis en examen et écroué
01:23:36 pour homicide volontaire et tentative d'homicide volontaire
01:23:39 après avoir reconnu le meurtre de Brian à Valenton,
01:23:42 dans le Val-de-Marne.
01:23:43 Vendredi soir, l'adolescent de 17 ans
01:23:45 se rendait à un rendez-vous pour vendre un bas de survêtement.
01:23:49 La transaction a mal tourné et le jeune Brian est décédé.
01:23:52 L'armée israélienne annonce avoir récupéré
01:23:54 les corps de deux otages dans la bande de Gaza
01:23:57 lors d'une opération spéciale.
01:23:59 Il s'agit d'une jeune femme de 28 ans,
01:24:01 Eden Zakaria, kidnappée le 7 octobre
01:24:03 lors du festival de musique dans le désert de Negev,
01:24:06 et du soldat Ziv Dado, âgé de 36 ans
01:24:08 et père d'une petite fille de 5 mois.
01:24:10 Les corps ont été ramenés en Israël
01:24:12 et les familles ont été prévenues.
01:24:14 Un député polonais d'extrême droite
01:24:16 a éteint à l'aide d'un extincteur
01:24:18 une ménorah, symbole du judaïsme, au Parlement.
01:24:21 Un acte aussitôt condamné
01:24:23 par la majorité des groupes parlementaires
01:24:25 et par le Premier ministre Donald Tusk.
01:24:27 C'est une honte, a-t-il déclaré.
01:24:29 La ménorah avait été allumée
01:24:31 pour la célébration de la fête juive de Chanukka
01:24:34 en présence de personnalités juives.
01:24:36 -Merci beaucoup, Maureen.
01:24:37 Je voudrais qu'on reste sur cette image.
01:24:40 On avait prévu d'en parler ensemble,
01:24:42 mais elle est complètement folle.
01:24:44 Maureen vient de nous raconter cette histoire.
01:24:47 C'était un député de l'extrême droite polonaise,
01:24:49 alors que le chandelier est allumé chaque année
01:24:52 au sein du Parlement polonais.
01:24:54 -On est en plein dedans avec la fête de Chanukka.
01:24:57 -Bien sûr. Et ce député, si on peut rejouer l'image,
01:25:00 qui décide de venir l'éteindre avec un extincteur,
01:25:02 il a été expulsé par le président du Parlement.
01:25:05 Cette image est complètement folle.
01:25:07 Qu'est-ce qu'elle dit de notre époque et de ce pays ?
01:25:10 -Elle n'est pas folle, cette image.
01:25:12 Elle correspond à une réalité.
01:25:14 C'est l'antisémitisme qui est partout.
01:25:17 Il est partout, il est latent, l'antisémitisme.
01:25:20 On ne le découvre pas aujourd'hui.
01:25:22 Il ressurgit, il est plus visible depuis le 7 octobre
01:25:25 parce que la parole s'est libérée,
01:25:27 parce que certains partis politiques ont contribué.
01:25:30 -On a pu traduire ce qu'il disait quand il est éteint.
01:25:33 Il dit que ce sont des démons, des démoniaques.
01:25:35 Voilà comment il justifie son acte.
01:25:38 -C'est l'antisémitisme pur.
01:25:39 Et on ne le découvre pas aujourd'hui.
01:25:42 Il s'exprime et il est visible.
01:25:44 -Attention, c'est un député individuellement qui fait ça.
01:25:48 C'est pas représentatif d'une part de l'échiquier politique polonais.
01:25:52 -Il est partout.
01:25:53 -Peut-être que c'est représentatif d'une part
01:25:56 d'un échiquier politique polonais.
01:25:58 C'est un député d'extrême droite.
01:26:00 Ca nous rappelle ce qu'est l'extrême droite en Pologne.
01:26:03 Si on peut se réjouir de quelque chose,
01:26:05 c'est qu'on n'a pas ce type d'image.
01:26:08 -La vraie extrême droite siège dans le Parlement.
01:26:11 -Oui, c'est une démocratie,
01:26:12 mais il y a des démocraties où l'extrême droite siège au Parlement.
01:26:16 Je vais peut-être en choquer certains.
01:26:19 -Ces gens-là ne sont pas au pouvoir en Pologne.
01:26:21 -Ils y siègent quand même.
01:26:23 -C'est un pays qui a une tradition antisémite plus lourde
01:26:27 que la France.
01:26:28 Il y a peut-être un chandelier au Parlement.
01:26:30 Ce qui serait surprenant.
01:26:32 -J'ose espérer qu'on ne pourrait jamais voir
01:26:35 une telle image dans notre pays.
01:26:37 Pierre Lelouch.
01:26:38 -Il y a malheureusement une histoire de la Pologne
01:26:41 avec l'antisémitisme.
01:26:43 Entre nous aussi, Biélorussie, Ukraine,
01:26:45 ce sont les territoires de sang, comme dit Timothy Schneider.
01:26:49 Il y a eu 11 millions de personnes massacrées dans cette zone-là.
01:26:53 L'antisémitisme...
01:26:54 -Réduisons pas les Polonais d'aujourd'hui
01:26:56 aux Polonais des années 30.
01:26:58 Les Allemands des années 30 ne sont pas les Allemands de 2023.
01:27:02 -Il y a eu ce travail de fait en Allemagne après la guerre.
01:27:05 A ce qui a été fait en Pologne, c'est plus discutable.
01:27:08 Il y a un vaste problème autour de ça.
01:27:11 Par exemple, des relations entre la Pologne et Auschwitz,
01:27:14 la reconnaissance du rôle des Polonais
01:27:17 dans la destruction des Juifs en Pologne,
01:27:20 dans le ghetto de Varsovie.
01:27:22 C'est une histoire enterrée que les Polonais ont du mal à accepter.
01:27:25 On peut se réjouir de la victoire de Donald Tusk,
01:27:28 un vrai Européen moderniste qui essaie de rompre.
01:27:31 -Et on peut saluer une chose.
01:27:33 -Ce passé existe.
01:27:35 -Pierre, dans l'heure où ce geste ignoble a été effectué,
01:27:38 ce monsieur a été rappelé à l'ordre,
01:27:40 sanctionné, viré du Parlement.
01:27:42 A mon avis, on ne le reverra pas avant longtemps
01:27:46 sur un siège officiel dans une institution polonaise.
01:27:49 -Il y a dans des segments de la société polonaise
01:27:52 une base antisémite très dure, très violente.
01:27:55 Mais elle existe dans d'autres pays.
01:27:57 -Bien sûr, il y a des antisémites beaucoup plus proches de chez nous.
01:28:01 On le sait tous.
01:28:02 Le baromètre des personnalités politiques...
01:28:05 Drôle de lapsus.
01:28:06 ...politiques de l'année 2023 pour IFOP et Paris Match,
01:28:10 on va découvrir ça ensemble.
01:28:12 L'homme politique de l'année, en bas de votre écran,
01:28:15 c'est Edouard Philippe, homme politique préféré des Français.
01:28:19 Je serais moins mal à l'aise, les amis,
01:28:21 puisque je ne l'ai pas appris par coeur.
01:28:23 Le voici, Gabriel Attal, dont on parlait,
01:28:26 qui est 2e, François Hollande, 3e.
01:28:28 Vous m'expliquerez, les amis,
01:28:30 parce que je n'ai pas l'explication.
01:28:32 J'ai envie de m'intéresser, avant de remonter à Edouard Philippe,
01:28:36 à Jordan Bardella, qui, non seulement est 6e,
01:28:39 mais surtout, Yoann Uzay,
01:28:40 qui est devant Marine Le Pen.
01:28:42 Est-ce que ça vous étonne ?
01:28:44 -Ecoutez, honnêtement, ce baromètre,
01:28:47 -Je ne veux rien dire.
01:28:48 -Vous voyez, ça ne vaut pas grand-chose.
01:28:51 -Ah bon ? -Non, ça ne veut pas dire grand-chose.
01:28:53 -Je vais vous poser une question différente.
01:28:56 Si, début 2027, ce baromètre, qui n'a pas de sens pour vous,
01:29:00 indique une nouvelle fois que Jordan Bardella
01:29:02 est devant Marine Le Pen,
01:29:04 vous ne pensez pas qu'au RN,
01:29:06 on va se poser une question sur le candidat ?
01:29:09 -Absolument pas. -Ce qui est le mieux placé ?
01:29:11 -Absolument pas. -Vous ne croyez pas
01:29:13 que Jordan Bardella se dira "je suis peut-être mieux placé
01:29:17 que Marine Le Pen" ? -Non.
01:29:18 -C'est impossible. Une enquête de popularité
01:29:21 ne fait pas une élection.
01:29:22 Je vais même vous dire, c'est très mauvais signe
01:29:25 pour Edouard Philippe,
01:29:27 parce que toutes les personnalités politiques
01:29:29 préférées politiques des Français
01:29:31 qui ont tenté d'accéder à l'Elysée
01:29:33 n'y sont jamais parvenues et ont souvent pris des normes vestes.
01:29:37 Vous voyez que ça ne veut rien dire.
01:29:39 -Tout le monde est d'accord ? -Tout à fait.
01:29:42 -Et sur le RN... -Je vais dire,
01:29:44 politique fiction totale, début 2027,
01:29:46 Jordan Bardella est première personnalité politique.
01:29:49 Marine Le Pen, je ne sais pas. -Non, je crois que...
01:29:52 -C'est Marine Le Pen qui y va. -Oui, c'est certain.
01:29:55 -Je pense que Jordan Bardella est trop intelligent
01:29:58 pour tenter la scission avec la famille Le Pen.
01:30:00 D'autres ont tenté. Ca s'est toujours mal terminé.
01:30:03 Marine Le Pen est bien installée,
01:30:05 ils ont une répartition des rôles.
01:30:07 -Désolé pour Oliphop, mais c'est un sondage qui ne veut rien dire.
01:30:11 -Je suis d'accord avec Johan, Bernard Kouchler et Jack Lang.
01:30:15 -Vous pensez que les hommes ou les femmes politiques...
01:30:18 -Quand vous êtes le préféré,
01:30:19 je ne parle pas de Jordan Bardella,
01:30:22 mais par exemple Edouard Philippe,
01:30:24 c'est souvent les personnalités les plus consensuelles.
01:30:27 Quand on veut un président, on veut quelqu'un qui change les choses.
01:30:31 Vous faites des mécontents, mais vous faites de la politique.
01:30:34 -Bardella et Le Pen, c'est quand même Bruno Le Maire.
01:30:37 -Il y a deux indications.
01:30:39 Marine Le Pen et Jordan Bardella venaient du RN,
01:30:42 il y a une époque où le RN était diabolisé
01:30:45 et n'aurait pas pu se trouver dans ce type de tableau-là
01:30:48 parce que c'était l'antéchrist.
01:30:50 Aujourd'hui, on voit que ce sont des personnalités
01:30:53 qui sont jugées sympathiques.
01:30:55 -Je n'ai pas évoqué la 26e place.
01:30:57 J'aimerais juste avoir votre sentiment, Pierre Lelouch.
01:31:01 Je suis le seul à être naïf et à croire
01:31:03 qu'une place favorable pour Jordan Bardella
01:31:06 le mettrait dans une autre position pour 2027.
01:31:09 -C'est trop tôt pour le dire.
01:31:11 -C'est un sondage qui fait vivre les instituts de sondage.
01:31:14 -Ca nous fait parler quelques minutes.
01:31:16 -C'est Pipo et Mario, pour être clair.
01:31:19 J'ai vu la semaine dernière un sondage
01:31:21 qui montrait que Macron et Borne étaient en hausse.
01:31:24 Je ne sais plus dans quel magazine.
01:31:27 -Je n'ai pas de souvenirs.
01:31:28 JDD ?
01:31:29 -Ca, il y a trois jours, j'ai vu, en hausse.
01:31:32 Je le vois en 26e position,
01:31:34 je me dis que ce ne sont pas les mêmes Français qui ont voté.
01:31:38 -Gabriel Attal en 2e position.
01:31:40 -Ca va dans le sens du vent, actuellement.
01:31:42 -E. Philippe, en effet, depuis un moment,
01:31:45 est très aimé des Français,
01:31:46 car les Français voient que c'est quelqu'un
01:31:49 qui a un discours politique qui correspond aux attentes des Français,
01:31:53 qui fait preuve de volontarisme.
01:31:55 On entend un discours qu'on n'entend pas,
01:31:58 qui tranche avec son prédécesseur.
01:32:00 Est-ce que c'est pour ça que les Français
01:32:03 veulent voir Attal à l'Elysée ?
01:32:05 -Je ne sais pas.
01:32:06 -L'autre fait notable,
01:32:08 c'est qu'ils sont tous à moins de 50 % presque.
01:32:10 -Il y a un élément marquant dans ce sondage.
01:32:13 -La 3e place ?
01:32:14 -C'est qu'il est truqué.
01:32:16 Si François Hollande se retrouve...
01:32:18 -Ah, voilà !
01:32:19 -Il est truqué !
01:32:20 -J'allais y venir !
01:32:21 -Vous avez devancé, mon petit.
01:32:23 -Attendez, je suis désolé,
01:32:25 mais c'est une illusion d'optique.
01:32:27 -Mais non !
01:32:28 -C'est la 1re chose que je me suis dit en voyant ça.
01:32:32 Que fait François Hollande à la 3e place ?
01:32:34 -Vous avez repris le sondage avant de le passer ?
01:32:37 -Non, même pas.
01:32:38 -Sérieusement, sur le fond,
01:32:40 ce qu'il faut comprendre,
01:32:42 par le fait que c'est un cliché,
01:32:44 un peu très loin des élections,
01:32:46 le principe de cela,
01:32:48 c'est que plus vous êtes consensuel,
01:32:50 moins vous êtes un homme politique,
01:32:52 moins vous imprimez et plus on vous aime.
01:32:55 C'est un peu comme Yannick Noah en chanson.
01:32:58 C'est la variété.
01:32:59 -Qu'est-ce que ça dit de la 26e place d'Emmanuel Macron ?
01:33:02 -Il est président de l'Assemblée.
01:33:05 -Bravo !
01:33:06 -Exactement. -Bonne réponse.
01:33:08 -Président en exercice.
01:33:09 -Ce qui me frappe... -Yohann et Amaury.
01:33:12 -C'est dans les figures des Républicains,
01:33:14 que ce soit Aurélien Pradié, Laurent Wauquiez,
01:33:17 David Lissiat, mais qui ne sont pas les figures
01:33:20 qu'on pourrait imaginer.
01:33:22 -C'est plus l'Amérique de Paris.
01:33:24 -Il n'y en a pas qui sont vraiment dans ce sondage.
01:33:27 La figure de la droite, c'est Edouard Philippe.
01:33:30 -Pierre Lelouch n'y est plus.
01:33:32 -Bruno Le Maire n'est pas...
01:33:34 -Il est en exercice.
01:33:35 -Il n'est pas dans...
01:33:37 -Il y a deux ministres en exercice.
01:33:39 Bruno Le Maire et Gabriel Attal.
01:33:41 -Si je peux faire un commentaire,
01:33:43 comme député de la majorité,
01:33:45 c'est un peu anglais,
01:33:46 mais le président de la République est en exercice.
01:33:49 Dans les sondages, tout président de la République
01:33:52 qui fait des réformes impopulaires,
01:33:55 bien sûr, ce n'est pas les moments où on est au mieux,
01:33:58 mais c'est pas mal.
01:33:59 -C'est beau, 26e personnalité préférée des Français.
01:34:02 -Il y a deux ministres en exercice
01:34:05 qui sont au gouvernement depuis longtemps,
01:34:07 Gabriel Attal et Bruno Le Maire,
01:34:09 qui sont bien, qui aussi, tous les deux,
01:34:11 font face à des sujets compliqués,
01:34:13 éducation nationale, l'économie,
01:34:16 et c'est plutôt pas mal.
01:34:17 -Mon collègue a fait le job.
01:34:19 -C'est vrai.
01:34:20 -Quand Emmanuel Macron aura quitté le pouvoir,
01:34:23 il sera dans le top 10.
01:34:24 Nicolas Sarkozy, battu en 2012,
01:34:26 il est dans le sondage.
01:34:28 François Hollande, qui n'a même pas été en position
01:34:31 de se représenter, il est 3e.
01:34:33 -C'est normal, il est 3e,
01:34:35 parce que François Hollande, il est sympathique,
01:34:38 il fait des blagues,
01:34:39 pour les Français.
01:34:40 Il fait un bon président de la République.
01:34:43 -Il nous reste 7-8 minutes.
01:34:44 On a tout dit ?
01:34:45 -Largement. -On avance.
01:34:47 -Il y en a que 2 au-dessus de 50 %,
01:34:49 ça dit aussi la popularité de la classe politique.
01:34:52 -C'est pas faux.
01:34:53 On va aborder un dernier thème.
01:34:55 Je voudrais vous faire écouter un petit extrait musical
01:34:58 avant le dernier thème.
01:35:00 Vous allez me dire si vous comprenez pourquoi.
01:35:03 -C'est bon.
01:35:04 Et dans ce bouquin, il y a écrit
01:35:06 Que dégace la coule douce à Miami
01:35:09 Pendant ce temps que je fais le soiveux
01:35:12 Au fond de la cave
01:35:14 Il paraît qu'il y a pas de son métier
01:35:16 Moi, je fais des trous dans les billets
01:35:18 Je fais des trous, des petits trous,
01:35:20 Encore des petits trous
01:35:22 Des petits trous, des petits trous,
01:35:24 Toujours des petits trous
01:35:25 Des trous de seconde classe
01:35:27 Des trous de première classe
01:35:30 Je fais des trous, des petits trous,
01:35:32 Encore des petits trous,
01:35:34 Des petits trous, des petits trous,
01:35:36 Encore des petits trous, des petits trous...
01:35:38 -Pourquoi je vous fais entendre
01:35:41 ce classique de la chanson française ?
01:35:44 Parce que le nom d'une future station de métro
01:35:46 est dans le viseur de certains riverains,
01:35:49 au Lila, au pensionnaire des Lilas,
01:35:51 et à Romainville, dans le nord de Paris.
01:35:53 Un arrêt Serge Gainsbourg sera ajouté
01:35:55 à la ligne 11 du métro parisien.
01:35:57 Les travaux doivent se terminer au 1er semestre 2024,
01:36:00 et il n'y a pas l'unanimité.
01:36:02 Une pétition a été lancée
01:36:04 pour changer le nom de l'arrêt de métro.
01:36:06 Près de 3 500 personnes l'ont déjà signé.
01:36:09 Serge Gainsbourg, et je lis le texte
01:36:12 des signataires de cette pétition
01:36:15 et de l'initiatrice de cette pétition,
01:36:17 est un homme violent, misogyne notoire,
01:36:20 chanteur de l'inceste,
01:36:21 peut-on lire dans ce texte.
01:36:23 Petit tour de table.
01:36:25 Tiens, Alexandre, qui sent d'électe d'avance.
01:36:28 On a 3 715.
01:36:29 On ne sait pas quand la capture d'écran date.
01:36:32 On est à plus de 3 500.
01:36:33 Vous comprenez cette polémique ?
01:36:35 - Je vous l'avais dit, 3 500,
01:36:37 on peut trouver ça beaucoup, mais c'est très faible.
01:36:40 On va peut-être arrêter de se soumettre
01:36:43 à des minorités radicalisées
01:36:45 qui se proclament féministes,
01:36:47 qui sont pour la culture de l'effacement,
01:36:49 qui ont un bouc émissaire, le mal blanc occidental.
01:36:52 - C'est pas le mal blanc occidental.
01:36:54 - Si, si, parce que c'est le même symbole.
01:36:57 Il est juif, qui pleure.
01:36:59 - Les féministes qui ont fait un mal blanc au carré.
01:37:02 Non, non, en réalité, je dis juste que oui,
01:37:04 ces féministes-là, ces néo-féministes
01:37:07 ne défendent pas le féministe.
01:37:09 Elles en veulent au mal blanc occidental.
01:37:11 Tous les prétextes sont bons pour s'en prendre
01:37:14 à des gens qui sont morts,
01:37:16 et pas pour embrasser les vrais combats,
01:37:18 parce qu'il pourrait y avoir des causes féministes.
01:37:21 Je pense aux caissières qui sont maltraitées.
01:37:24 Je ne les entends jamais parler,
01:37:26 des filles dans les cités qui sont maltraitées.
01:37:29 En Israël, les femmes qui ont été violées par le Hamas,
01:37:32 ça ne les intéresse pas.
01:37:33 Tout ce qui les intéresse, c'est le mal blanc occidental,
01:37:37 quitte à aller déterrer les morts.
01:37:39 Voilà, c'est tout.
01:37:40 Il faut arrêter d'opposer au sérieux.
01:37:42 - J'entends très bien vos arguments,
01:37:44 ils sont tout à fait justifiés.
01:37:46 C'est vrai ce que vous dites.
01:37:48 Concentrons-nous uniquement sur ce sujet.
01:37:51 Est-ce que la figure de Serge Gainsbourg,
01:37:53 c'est un artiste subversif, provocateur ?
01:37:58 Voilà, et l'époque est aseptisée.
01:38:01 - Ah, ça, c'est moi.
01:38:02 - On aurait besoin de Serge Gainsbourg.
01:38:05 J'ai pensé à lui quand on a interdit la club...
01:38:08 - Dans les endroits publics ?
01:38:10 - Sur les plages.
01:38:12 Je me dis que parfois, le personnel politique
01:38:14 dénonce les wokistes, et encore plus wok que les wokes.
01:38:18 - Je préfère marcher sur une plage sans mégots...
01:38:20 - C'est autre chose.
01:38:22 - Le problème, c'est que les incivilités...
01:38:24 - D'accord, qu'un maire prenne un arrêté municipal,
01:38:27 à la limite, parce qu'il y a trop de mégots sur la plage,
01:38:31 OK, mais que le ministre de la Santé
01:38:33 vienne faire la police de la club sur la plage,
01:38:36 c'est un autre sujet.
01:38:37 - Ça fait 10 ans.
01:38:38 - Juste un mot.
01:38:40 - Une précision.
01:38:41 Ça fait 10 ans que depuis 2013,
01:38:43 on sait que la station sera nommée Serge Gainsbourg.
01:38:46 Ça fait 10 ans qu'on le sait.
01:38:48 Depuis la vague #MeToo,
01:38:50 qui a libéré la parole des femmes sur les violences sexuelles,
01:38:53 eh bien, tout ça a changé.
01:38:55 Ce qui n'avait interpellé personne à l'époque
01:38:58 suscite aujourd'hui des réactions.
01:39:00 Est-ce que ça, vous pouvez l'entendre ?
01:39:02 - Je peux pas du tout l'entendre, je trouve ça minable.
01:39:06 Je pense que ces personnes devraient se regarder dans la glace
01:39:09 et se demander ce qu'elles ont fait pour la musique et la poésie.
01:39:13 Gainsbourg était un de nos très grands musiciens.
01:39:16 Je le considère comme un génie.
01:39:18 Une palette tellement large, un immense, immense musicien.
01:39:21 Quand je me souviens...
01:39:23 - J'ai entendu une dame réagir sur ce sujet.
01:39:25 Pardon de vous couper, mais elle disait
01:39:28 "Est-ce qu'on aurait idée d'appeler une station Gérard Depardieu ?"
01:39:31 Un monument du cinéma français.
01:39:33 - Dans 20 ans, on le fera peut-être.
01:39:36 - L'autre réflexion que je me suis faite, Pierre Lelouch,
01:39:39 c'est que Serge Gainsbourg, de son vivant,
01:39:42 n'a jamais été accusé de quoi que ce soit.
01:39:45 C'est la grande différence.
01:39:47 J'ai entendu cette réflexion,
01:39:48 et je me suis mis...
01:39:50 - En plus, on l'accuse de quoi ?
01:39:53 On l'accuse de quoi ?
01:39:55 D'avoir été un peu graveleux ?
01:39:57 - Pas qu'un peu.
01:39:58 - Vous parlez de qui ?
01:40:00 - Non, je parle de Gainsbourg.
01:40:02 - Ah, de Gainsbourg.
01:40:03 - Vous voulez que je vous rappelle, par exemple, à ces féministes,
01:40:07 ce que chantait Juliette Gréco quand elle chantait "Déshabillez-moi" ?
01:40:10 Vous voulez que je vous parle de Brassens quand il parlait de Fernande ?
01:40:15 - C'est vrai.
01:40:16 Mais la suite ne nous intéresse pas.
01:40:18 - Et quelques autres.
01:40:20 Et quand Margot dégrafait son cortège...
01:40:22 - Elle donnait la gougoute à son chat.
01:40:24 - ...culture d'une chanson française
01:40:27 qui était extraordinairement vivante avec des gens...
01:40:30 - Si vous voulez appeler une rue ou une station Georges Brassens,
01:40:34 vous allez voir des gens qui vont vous dire...
01:40:36 - C'était un anarche de gauche.
01:40:38 - Et alors ?
01:40:40 - Il avait calculé des billets de banque,
01:40:42 il avait repris l'hymne national.
01:40:44 - Il y a eu des problèmes de comportement avec Whitney Houston,
01:40:48 Catherine Ringer...
01:40:49 - Il était insolent envers tout le monde.
01:40:51 - La police de la pensée m'enripille.
01:40:54 Je ne supporte pas ce genre de comportement.
01:40:57 - Ce qu'il faut retenir en tant que polémique,
01:40:59 c'est qu'il n'a jamais été accusé de quoi que ce soit.
01:41:03 Johan, vous l'y rajoutez ?
01:41:04 - C'est dingue.
01:41:06 - Ce qui est quand même interpellant et troublant et navrant,
01:41:10 c'est que ces féministes sont complètement à côté de la plaque.
01:41:14 Elles ne sont jamais dans le bon combat,
01:41:16 elles ne sont jamais du bon côté des choses,
01:41:19 elles ne servent jamais la cause féministe.
01:41:22 Il y a plein de causes féministes à défendre,
01:41:24 il y a plein de femmes dans le monde,
01:41:26 même en France, qui sont en danger.
01:41:29 - Ce sont des riverains qui se plaignent.
01:41:31 C'est à Paris que ça se passe, au Lila, précisément.
01:41:34 C'est pas à Besançon qu'on...
01:41:36 - C'est des questions sur Internet.
01:41:39 - C'est au Lila, des gens qui n'en veulent pas.
01:41:42 - On ne peut pas toujours refaire le passé.
01:41:44 On ne peut pas juger le passé en ayant la réflexion qu'on a.
01:41:48 Ça n'a aucun sens.
01:41:49 Si c'était moi qui nommais les stations de métro,
01:41:52 je nommerais deux stations de métro,
01:41:54 comme ça, au moins, ça serait une bonne réponse.
01:41:57 - Le dernier mot, Guylain Benessa,
01:41:59 parce qu'il ne faut pas dépasser ce soir.
01:42:02 - Vous avez enlevé l'encas.
01:42:04 - Remettez-le.
01:42:05 - Avec les personnes qui se plaignent.
01:42:07 Ce qui est intéressant, on a "Nous sommes révoltés",
01:42:10 évidemment, extrême, point E, point S.
01:42:13 Je me demande, depuis quelques années,
01:42:15 à quoi ressemble ce petit point,
01:42:17 les petits points qu'on met partout dans l'écriture inclusive,
01:42:21 qui contamine la langue française.
01:42:23 Je comprends, c'est le point vengeur.
01:42:26 Dès qu'on voit apparaître cela,
01:42:28 ça correspond à une mise à l'index, une accusation.
01:42:31 C'est Serge Gainsbourg, mais demain,
01:42:33 ce sera autre chose.
01:42:34 - Je vous propose qu'on se donne rendez-vous
01:42:37 au métro Serge Gainsbourg,
01:42:39 pour chanter ensemble.
01:42:40 - Et en boire un bon coup.
01:42:42 - Non, parce que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé,
01:42:46 comme chacun sait.
01:42:47 Est-ce qu'on a de la musique pour finir ?
01:42:49 Ca nous ferait du bien dans cette actualité morose,
01:42:52 le point sonneur des Lilas.
01:42:54 C'est un de ses premiers succès.
01:42:56 Il l'a écrit tout jeune.
01:42:58 On l'a pas ? Ah, voilà.
01:42:59 Je veux remercier Martin Mazur.
01:43:01 Quel est son nom, Gwendal ?
01:43:03 Gwendal qui vient d'arriver à l'édition,
01:43:06 qui est très, très bon.
01:43:07 C'est très compliqué à dire.
01:43:09 C'est presque aussi compliqué que le député Stiefenstuhl.
01:43:13 Alors, redites-moi.
01:43:14 Dobres Chal.
01:43:15 Bravo à Erwan.
01:43:17 Du coup, j'ai oublié son prénom.
01:43:19 Gwendal, Martin Mazur, Céline Géneau,
01:43:21 notamment Julien qui était avec nous,
01:43:23 également Julien Durou.
01:43:25 Merci de nous aider chaque soir.
01:43:27 Merci à Simon Guillain.
01:43:28 A demain. Soir info revient.
01:43:30 Bonne nuit.
01:43:31 Que dégaste la couleur !