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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Bonsoir à tous, 19h c'est l'heure, ravie de vous retrouver en ce lundi soir.
00:05D'abord l'info, Maureen Vidal, bonsoir ma belle.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:09A la une de l'actualité, pas de rentrée scolaire pour les enseignants avant la semaine prochaine à Mayotte.
00:14Reporté à cause de la tempête d'Ikeledi, Elisabeth Borne et François Bayrou n'ont pas encore annoncé la date de la rentrée pour les élèves.
00:21L'alerte rouge a été levée à 15h, heure locale.
00:23L'archipel subit encore les conséquences météorologiques du passage de la tempête d'Ikeledi.
00:29Un record a annoncé, Bruno Retailleau, 47 tonnes de cocaïne ont été saisies en 2024 en France.
00:35En déplacement ce matin au Havre, le ministre de l'Intérieur a rappelé l'engagement de l'Etat dans la lutte contre le narcotrafic.
00:41En un an, les saisies de cocaïne ont plus que doublé, 23 tonnes avaient été saisies sur l'ensemble de l'année 2023.
00:48Et le bilan s'alourdit à Los Angeles, 24 morts ont été recensées dans les terribles incendies qui ravagent la ville.
00:54Des vents violents menacent à nouveau, une inquiétude pour les autorités qui risquent de voir les flammes s'intensifier.
00:59Le service météorologique américain prévoit des vents qui culmineront à 110 km heure à partir de mardi matin.
01:06Merci beaucoup pour ces informations et au sommaire ce soir, le gouvernement veut supprimer X
01:13et le patron du journal Le Monde déclare assumer son combat contre l'extrême droite.
01:18Alors que la drogue bouleverse notre sécurité, alors que la France est secouée par la pornographie accessible aux plus jeunes,
01:26alors que la France est en déclin économique, politique, éducatif, financier, intellectuel, culturel,
01:34c'est au réseau social X que le gouvernement veut s'en prendre et le supprimer.
01:38De quoi cette croisade ? Est-elle le nom, l'édito de Mathieu Boccoté ?
01:43La France se voit obligée d'engager un bras de fer avec l'Algérie,
01:48l'Algérie qui appuie sur le même ressort de la culpabilité du colonisateur
01:53et s'il était temps d'oser contrer ce narratif officiel par quelques bonnes vérités,
02:00jusque-là interdite l'analyse de ces vérités avec Gabriel Cusel.
02:05Alors que Marine Le Pen a accordé un entretien exclusif au JDD,
02:10elle réagit au communiqué de l'Elysée lors de la mort de son père.
02:13Selon elle, le jugement de l'histoire sera bien plus sévère pour Emmanuel Macron que pour Jean-Marie Le Pen.
02:19En quoi le jugement sera plus sévère avec le président de la République ?
02:24Le jugement de l'histoire, le regard de Marc Meunier.
02:27La gauche alerte sur la campagne de recensement de la population française en 2025.
02:32Y participer est un acte civique, grâce à ces chiffres,
02:36une image fidèle de la population française est ainsi recensée.
02:39Mais attention, il y a une question à laquelle la CGT, le MRAP, la LDH, entre autres, appellent à ne pas répondre.
02:46C'est une nouvelle question introduite cette année sur le pays de naissance de vos parents.
02:51Pourquoi cette information inquiète-t-elle la gauche ?
02:55Le décryptage de Charlotte Dornéas.
02:57Et puis la France, ça finit par ouvrir les yeux et découvre que de nombreux influenceurs,
03:02sans doute des milliers selon un opposant au régime algérien,
03:05appellent à la haine de la France.
03:08Le dernier en date interpellé et expulsé vers l'Algérie a été refoulé.
03:12L'Algérie a été jusqu'à dénoncer cette expulsion arbitraire et abusive, je cite.
03:18Que peut donc faire la France ?
03:20La France est-elle définitivement prise au piège ?
03:22L'édito de Mathieu Beaucoup.
03:24Voilà une heure avec nos mousquetaires du lundi soir, c'est parti !
03:39Comment va mon Marc ?
03:42Ben écoutez, comme un jeune homme.
03:44J'ai essayé ce matin de compter les rythmes et ça va encore.
03:47Il est toujours, il est toujours.
03:49Il y en a moins que nous.
03:50Comment ?
03:51Il y en a moins que nous.
03:53Ça va ma Charlotte, la toule, la voix, comment ça va ?
03:56Ça va beaucoup mieux.
03:57Je vous trouve très belle, bien reposée et tout.
03:59C'est gentil.
04:00Et Gabrielle, elle brille de mille feux.
04:03Boulevard Voltaire va bien ?
04:05J'ai enlevé les sapins, j'ai millé.
04:08Et Mathieu ?
04:09Toujours bien.
04:11Conquérant.
04:12Absolument, très juste.
04:14J'adore.
04:15À l'abordage.
04:16Mathieu, on a besoin de vos éclairages.
04:18On a besoin de votre force ce soir pour comprendre et analyser.
04:23La ministre déléguée chargée de l'intelligence artificielle et du numérique, Clara Chappaz,
04:28a lancé une bombe hier sur une chaîne de service public qui en dit beaucoup
04:33sur la vraie nature des débats entourant la liberté d'expression.
04:38Elle dit vouloir s'assurer qu'on puisse, je cite,
04:41déplateformer aisément les fausses opinions.
04:45C'est-à-dire ?
04:47Alors, je vous avouerai, j'ai entendu ça, j'ai vu ça et je me suis dit là,
04:50on est devant une déclaration de guerre explicite contre la liberté d'opinion.
04:55Pendant des années, on faisait semblant de vouloir simplement l'encadrer,
04:59poser les limites raisonnables que toute personne raisonnable accepterait.
05:03On n'en est plus là.
05:04La guerre est déclarée.
05:05Et je précise, parce que je comprends que l'idée de se passionner pour l'avenir des réseaux sociaux
05:10peut sembler, vous avez tout à fait raison de le dire en introduction,
05:13complètement lunaire quand on voit tant de gens souffrir de tant de manières au quotidien.
05:17Mais à travers cette guerre des réseaux sociaux, c'est l'avenir de la démocratie qui se joue.
05:21C'est même l'avenir de nos pays.
05:23C'est la possibilité de s'exprimer librement sur le sort de nos pays,
05:27quels qu'ils soient, en Europe à tout le moins.
05:30Donc on parle de X, on parle de Twitter, de TikTok,
05:33on parle de la modération selon la formule utilisée,
05:36on parle de la possibilité d'un débat politique, intellectuel, civique
05:41qui ne soit pas encadré par des gardiens de la vérité officielle
05:45qui veulent nous dire ce qu'on peut dire et ne pas dire,
05:47nous coller une contravention si on ose de moindre dérapage selon leur point de vue.
05:51Donc, petit rappel, la formule de la ministre Clara Chapaz,
05:57comment s'assurer que les fausses opinions soient sorties de la plateforme?
06:02Les fausses opinions.
06:04Ce qui veut donc dire qu'il y a les vraies opinions et les fausses opinions.
06:07Donc là, on n'est pas sur le mode de la désinformation qui causait déjà problème.
06:11On n'est pas sur le mode des discours haineux qui causait déjà problème.
06:16On est sur le registre du ministère de la vérité.
06:19Il y a les fausses opinions et les vraies opinions.
06:22Tonton Orwell nous expliquera probablement de quelle manière distinguer l'un et l'autre.
06:27Et dès lors, il faut immédiatement déplateformer
06:30ceux qui tiennent les opinions extérieures au ministère de la vérité.
06:34Elle dit cela immédiatement, il vaut la peine de le dire.
06:37Elle est corrigée par le présentateur
06:40qui comprend bien que nous sommes devant un dérapage de gauche.
06:44C'est-à-dire que le présentateur comprend que cette notion de fausse opinion
06:47va réorienter complètement son plateau.
06:50Donc, il a force, en quelque sorte, à corriger son propos
06:53pour qu'elle dise fausse information.
06:55Mais si on écoute le contexte global du propos de la ministre,
06:59elle pense vraiment au concept de fausse opinion.
07:02Elle se corrige seulement lorsqu'elle voit la conséquence de ce concept.
07:06Je note que ce n'est pas n'importe quelle émission.
07:08C'est l'émission où on avait entendu, il y a quelques semaines,
07:11plusieurs personnes parler de Boislem-Sensal
07:13et passer à deux doigts d'excuser le régime algérien
07:17qui a décidé de l'enfermer.
07:19Il trouvait d'excellentes raisons à son enfermement, même s'il le condamnait.
07:22Je pense que dans tous les services publics,
07:24et il y a quand même une belle concurrence, c'est la pire des émissions.
07:27C'est l'émission la plus orientée, la plus militante.
07:29Ces gens-là prennent un homme de centre-gauche pour un homme d'extrême-droite.
07:32Dans leur univers mental, le désaccord intellectuel n'est pas possible.
07:36Donc, vraie et fausse opinion.
07:39Et à partir de là, qu'est-ce que ça veut dire?
07:42Ça veut dire qu'il y a, autrement dit, le souci de pardon.
07:45S'exprimer dans l'espace public aujourd'hui,
07:47ce n'est plus la conformité à la vérité.
07:49C'est-à-dire, je dis quelque chose, est-ce que c'est vrai, est-ce que c'est faux?
07:52C'est la conformité à une doctrine.
07:54Il y a un propos obligatoire que vous devez tenir,
07:57et si vous vous éloignez de cela, vous êtes dans la fausse opinion.
08:01Et on a tout de suite compris,
08:03la réaction sur les réseaux sociaux a été immense.
08:05On en a très peu parlé, cela dit, au-delà des réseaux sociaux,
08:08mais plusieurs ont dit, est-ce qu'on comprend très bien
08:10que cette police de la vérité qui se met en place
08:13sera en fait une police de la pensée
08:15qui, inévitablement, sera coercitive très rapidement.
08:18Parce qu'on voit que le grand souci en Occident aujourd'hui,
08:21c'est paradoxal, c'est l'envers des lumières dont tous se réclament,
08:24le grand souci en Occident aujourd'hui,
08:26c'est qu'on puisse dire de moins en moins de choses sur les réseaux sociaux.
08:29Le grand souci en Occident,
08:31c'est de restreindre le périmètre de la pensée autorisée
08:34pour éviter que des gens qui pensent mal aient accès aux médias.
08:38Tout ça n'est pas sans lien avec la querelle des fact-checkers
08:41dont on a beaucoup parlé ces jours-ci.
08:43Marc nous en a parlé la semaine dernière.
08:45Facebook a décidé d'en finir avec son programme de fact-checkers,
08:48ce qui fait pleurer tous ceux qui vivaient justement,
08:51qui étaient accrochés à la mamelle exhémateuse
08:53des fact-checkers de Facebook
08:55et qui têtaient la chose de telle manière.
08:57C'est quand même ça.
08:59Et qui aujourd'hui ont perdu leur lait.
09:01Alors, il faut voir les fameux fact-checkers.
09:03De quoi parlons-nous?
09:05Ce ne sont pas des gens qui corrigeaient sur le mode
09:07non, 2 plus 2 n'égale pas 5, 2 plus 2 égale 4.
09:10Les fact-checkers étaient les gardiens d'une idéologie officielle
09:13et souvent les premiers gardiens de mensonges institutionnalisés.
09:18Je vais vous donner quelques exemples des fact-checkers
09:21ces dernières années qu'on a connus d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique,
09:24le type de mensonge qu'ils préservaient.
09:26Depuis 2020 à 2024, on en a souvent parlé ici d'ailleurs,
09:30on regardait Joe Biden et nous savions,
09:33il suffisait d'avoir des yeux pour savoir qu'il était sénile.
09:36C'était comme ça, il était en effondrement cognitif.
09:38Je ne le reproche pas, ça peut arriver à tout le monde,
09:40mais le fait est qu'il était président des États-Unis.
09:42Ça, ça n'arrive pas à tout le monde.
09:43On le notait et les fact-checkers régulièrement,
09:45par exemple, je me souviens, la porte-parole de la Maison-Blanche
09:47qui dit, de mémoire, « he's sharp as stack ».
09:49Autrement dit, il est vif comme l'éclair, il va parfaitement bien.
09:52Et les médias, globalement, reprenaient cela
09:54et accusaient de désinformation
09:57ceux qui notaient l'effondrement cognitif de Joe Biden.
10:01Ces gens-là se prennent aujourd'hui pour des professeurs de vérité.
10:04Et inversement, j'y reviens toujours, c'est toujours mon exemple préféré,
10:07mais si vous expliquez qu'un homme ne sera jamais enceinte,
10:09alors là, vous êtes dans le dérapage,
10:12vous venez de tenir un propos qui est hors idéologie autorisée.
10:15Autre exemple, la question de l'ordinateur du fils Biden.
10:17Je le rappelle, les médias, partout en Occident,
10:21avec l'appui du FBI,
10:23donc des services de renseignement censés protéger notre démocratie,
10:26se sont liés pour porter une fake news,
10:30pour défendre la candidature d'un homme plutôt que d'un autre,
10:33parce qu'ils étaient dans la trompe-phobie intégrale.
10:35Il y a quand même des limites à mentir comme ça.
10:37Telford, dont on a beaucoup parlé ici,
10:39je précise que le scandale des gangs pakistanais
10:42qui violaient des jeunes filles blanches de la classe ouvrière britannique,
10:44pendant des années, on en a parlé ici.
10:46Parce que le sujet existait depuis longtemps,
10:48mais on n'en parlait pas ailleurs.
10:49Et là, le sujet remontait à la surface, très bien.
10:51Quand on parlait de ce sujet-là,
10:53on était accusé de propager des théories conspirationnistes d'extrême droite.
10:56On l'entend encore aujourd'hui.
10:58Et ajoutons, au-delà des fact-checkers,
11:00les différents mensonges qui circulent dans nos sociétés,
11:02même dans le débat public.
11:04Lorsqu'on va répéter, par exemple,
11:06je donne un exemple qui touche une personne qui a déjà été sur ce plateau,
11:08Éric Zemmour.
11:10On peut apprécier ou non, mais le répéter sans cesse,
11:12comme je l'ai entendu, le pétainiste Éric Zemmour,
11:14c'est objectivement faux.
11:16Quand des médias officiels,
11:18quand les médias officiels du service public
11:20souvent reprenaient cette formule et ne corrigeaient pas
11:22ceux qui l'utilisaient, ils étaient où, les fact-checkers,
11:24cette journée-là?
11:25Ils légitimaient la répétition d'un mensonge
11:27qui est à ce point répété,
11:29qu'il devait, pour plusieurs, une vérité.
11:31Ça, c'est construire le mensonge contre la démocratie.
11:33Mais ça, ça ne dérangeait personne.
11:35De la même manière, la construction
11:37de plateaux toujours déséquilibrés
11:39sur le service public, qui déforment
11:41complètement les débats présents dans la société,
11:43ce qui est une manière de falsifier le réel,
11:45ça ne dérange personne.
11:47Réduire le RN aujourd'hui,
11:49quoi qu'on pense de ce parti,
11:51aux déclarations polémiques de son fondateur,
11:53qui n'est plus aujourd'hui, pour toujours leur amener
11:55des déclarations faites en 1987,
11:57le réel n'existe plus, il faut toujours questionner sur ça.
11:59Est-ce que ce n'est pas une manière de déformer
12:01le débat public? Où sont les fact-checkers
12:03lorsqu'on est devant cette déformation du récit?
12:05Comment? En tordant le récit public.
12:07Alors, je note une chose,
12:09c'est-à-dire, je regardais une émission,
12:11l'émission dont je parlais, sur la 5, je pense,
12:13on nous a expliqué que la liberté d'expression
12:15aujourd'hui fait à l'enfinir un peu avec ça.
12:17De quelle manière? En nous expliquant
12:19qu'elle doit être régulée selon des valeurs.
12:21Les valeurs de l'Europe, qui ne sont pas les valeurs
12:23de l'Amérique du Nord, on nous dit,
12:25les Américains ont une conception de la liberté d'expression
12:27qui n'est pas la nôtre. Parce que là-bas, on peut tout dire.
12:29J'en comprends qu'en Europe, on se fait une fierté
12:31de ne pas pouvoir tout dire. Et une intellectuelle
12:33du régime, Mme Asma Malla,
12:35qui manque pas d'intelligence,
12:37mais nous explique, cela dit,
12:39de manière assez triste, qu'il faut justement limiter
12:41au nom de certaines valeurs la liberté d'expression.
12:43Ce à quoi je répondrai,
12:45quelle valeur, et qui va décider au nom de quelle valeur
12:47plutôt que de telle autre, on va interdire
12:49la liberté d'expression? Est-ce qu'on va demander
12:51aux marches pour la vie de réguler, par exemple,
12:53la liberté d'expression au nom de leurs valeurs?
12:55Ou est-ce que ce sont les valeurs de Mme Asma Malla
12:57qui doivent fixer le débat public?
12:59Ça m'intéresse beaucoup.
13:01Par ailleurs, dans cette guerre qui s'est menée ce week-end,
13:03mais qui se mine depuis longtemps contre la liberté d'expression,
13:05on a Mme Tondelier,
13:07des Verts, qui a non seulement dit
13:09qu'elle se retirerait probablement bientôt de Twitter,
13:11mais qui a aussi appelé à la fermeture
13:13possible du site. Quant à
13:15Sandrine Rousseau, qui ne nous déçoit jamais,
13:17je pense qu'elle en est rendue à sa quatrième ou cinquième
13:19annonce, comme quoi elle va finir par quitter Twitter.
13:21A ce que j'en sais, elle ne l'a toujours pas fait.
13:23Mais peut-être tiendra-t-elle sa promesse un jour.
13:25La bataille
13:27de l'opinion, Mathieu Bocoté, c'est aussi
13:29celle de milliardaires qui
13:31s'engagent explicitement au service
13:33d'une cause. On en a déjà parlé.
13:35Par exemple, Mathieu Pigasse,
13:37qui veut mettre les médias
13:39qu'il contrôle au service
13:41de sa vision du monde.
13:43Et il explique. De manière très explicite.
13:45Voilà un homme qui ne dit pas
13:47de mettre des médias pour favoriser
13:49la diversité de point de vue dans une société.
13:51Il dit « Je veux servir
13:53un point de vue en particulier et je vais faire
13:55ce qu'il faut pour orienter la ligne éditoriale
13:57de mes médias pour qu'ils
13:59fassent la promotion de mes idées. »
14:01Ça, quand ça parle d'autres personnes, ça fait scandale.
14:03Mais là, étrangement, il n'y a pas eu de scandale. C'est très bizarre.
14:05Je vais vous citer deux ou trois extraits.
14:07Alors il nous dit qu'il y a un grand clivage
14:09aujourd'hui entre les progressistes et les conservateurs.
14:11Enfin, les progressistes et la droite radicale,
14:13dit-il. Et il ajoute
14:15« Il y a un combat
14:17majeur à mener et il
14:19se présente avec des moyens inégaux. »
14:21Je pense qu'il croit qu'il est dans le camp minoritaire.
14:23C'est un comique. « Je veux
14:25mettre les médias que je contrôle
14:27dans ce combat au service
14:29d'une conception ouverte du
14:31monde progressiste.
14:33Je veux mettre les médias que
14:35je contrôle. » Imaginons
14:37un autre milliardaire, il y en a quelques-uns apparemment
14:39dans ce monde, qui dirait aussi ouvertement
14:41vouloir mettre ses médias
14:43au service d'une idéologie.
14:45Mais le scandale que ça ferait,
14:47le scandale serait
14:49immense. Et là, étrangement,
14:51pas de scandale. On l'entend
14:53si on lit l'article paru dans l'Ibé.
14:55Il nous explique que l'embauche de Guillaume Meurisse
14:57à Radio Nova, qui lui appartient,
14:59« a pour fonction de réorienter explicitement
15:01la ligne éditoriale dans une perspective
15:03progressiste. » Imagine-t-on
15:05ce qu'il se dirait si, dans un autre
15:07groupe, on disait « J'ai embauché cet homme-là
15:09pour porter cette orientation
15:11de manière explicite. » Il se mêle directement
15:13de la ligne éditoriale d'une radio,
15:15d'un journal, d'un groupe. Comment réagirait-on
15:17dans l'univers médiatique?
15:19On hurlerait au scandale.
15:21Et bien là, pas de
15:23scandale du tout. Et ce monsieur,
15:25comique, comme j'ai dit, prétend que son camp
15:27est minoritaire dans les médias.
15:29Que le camp du progressisme hégémonique, mondialiste,
15:31oligarchique, en sermoneur,
15:33il est minoritaire.
15:35Mais c'est un blagueur de talent.
15:37Parce qu'on va simplement rappeler quelques déclarations
15:39qui ont façonné notre actualité
15:41ces dernières années.
15:432023, Delphine Hernot,
15:45qui dirige France Télévisions,
15:47nous explique que France Télévisions a pour vocation
15:49de représenter la France telle
15:51qu'on voudrait qu'elle soit, et non pas telle
15:53qu'elle est. Donc le souci,
15:55c'est pas la description du réel,
15:57c'est façonner idéologiquement le monde
15:59selon ce qu'on souhaiterait. Et c'est pour ça, je donnerais
16:01comme exemple, qu'on a comme éditorialiste,
16:03par exemple, sur le service
16:05public, Patrick Cohen, plutôt que
16:07Charlotte Dornelas. Ça serait étonnant d'avoir
16:09Charlotte à la place de Patrick Cohen. Je me demande
16:11comment le service public réagirait.
16:13Ça m'étonnerait beaucoup.
16:15Mars 2024, Adèle Van Riet,
16:17France Inter est une radio progressiste
16:19et elle l'assume.
16:21Et elle l'assume.
16:23Je pense que Mme Van Riet est une femme très intelligente.
16:25Elle sait que quand elle dit progressiste, elle veut pas simplement dire
16:27nous aimons le progrès de la médecine,
16:29on sait que c'est pas de ça dont elle parle.
16:31Donc elle assume
16:33qu'une radio financée par tous
16:35soit au service d'une idéologie
16:37particulière. N'oublions pas
16:39la décision du Conseil d'État concernant notre
16:41chaîne, qui a considéré que
16:43CNews n'était pas suffisamment pluraliste
16:45et objectif. Pourquoi? Parce que CNews
16:47ne fixait pas sa ligne éditoriale en fonction
16:49de la ligne de BFM.
16:51BFM, c'est l'objectivité.
16:53CNews, c'est la pas-objectivité.
16:55Tout ça fondé sur un rapport,
16:57le rapport Joss, qui était catastrophique
16:59intellectuellement. Mais sur ce rapport
17:01catastrophique, on a fondé une décision
17:03du Conseil d'État qui a eu des effets
17:05immenses sur le paysage audiovisuel.
17:07Donc on comprend que dans leur esprit,
17:09l'existence de
17:11médias non réformés est un
17:13scandale. L'existence de médias qui ne
17:15reprennent pas la ligne éditoriale
17:17dominante est un scandale.
17:19Et on comprend encore une fois qu'un milliardaire, s'il
17:21veut servir une cause progressiste,
17:23aucun souci, on l'encourage,
17:25on dit très bien mon gars, s'il veut servir
17:27une autre cause, c'est mal. Donc j'en comprends
17:29que le problème c'est pas que les milliardaires se mêlent
17:31de la vie publique, c'est qu'ils se mêlent de la vie publique
17:33pour servir autre chose que la cause,
17:35l'idéologie dominante.
17:37De ce point de vue, rappelons-nous que personne
17:39ne s'indignait du fait que Twitter,
17:41jusqu'à la reprise par Musk,
17:43Twitter faisait objectivement,
17:45censurait les comptes conservateurs,
17:47faisait tout pour que les comptes...
17:49Non, non, non, les censuraient, les cachaient,
17:51les dissimulaient, les shadowbannaient, comme on dit.
17:53Et là, soudainement, quand Musk
17:55arrive, et lui, ce que fait Musk, il ne
17:57censure personne. Il donne la parole à tous.
17:59C'est ça qui fait scandale,
18:01donner la parole à tous.
18:07Thierry Breton se montre particulièrement
18:09vif, ces jours-ci,
18:11dans ses dénonciations de l'ingérence
18:13supposée d'Elon Musk,
18:15et il est prêt à aller très loin
18:17pour empêcher la progression
18:19des forces qu'il combat.
18:21Oui, c'en est un autre qui, en ce moment,
18:23dit une chose et prétend ne pas l'avoir dit.
18:25Alors, il a parlé des élections récentes en Roumanie,
18:27on en a parlé ici. Encore une fois, quand on n'en parlait
18:29nulle part ailleurs, on en parlait ici.
18:31Et qu'est-ce qu'on disait? On a rappelé que, parce que
18:33le résultat des élections déplaisait
18:35à la caste, eh bien,
18:37les élections ont été annulées, tout simplement.
18:39Est-ce que, sur le mode formel,
18:41est-ce qu'il y avait eu traficotage? Non, rien de tout ça.
18:43Bourrage dur? Non. C'est simplement qu'on a dit
18:45TikTok
18:47a influencé les résultats de telle manière
18:49que les gens ont voté de telle manière, comme si c'était
18:51tous des crétins manipulés par Sarouman TikTok.
18:53Bon. Eh bien, ça,
18:55qu'est-ce qu'on a vu? Thierry Breton nous dit
18:57eh bien, récemment, on l'a fait
18:59en Roumanie et on le fera demain
19:01en Allemagne, si nécessaire. En Allemagne,
19:03si l'AFD, auquel
19:05Mosque a donné une certaine visibilité en parlant
19:07avec Alice Vidal, eh bien, ça,
19:09on comprend, on annulera les élections.
19:11Ensuite, il a dit qu'il n'a pas dit qu'il avait
19:13participé à l'annulation des élections. Il nous a dit
19:15on va activer le DSA, donc le règlement numérique
19:17européen. Ce qu'on comprend,
19:19formellement ou informellement, c'est que
19:21le système de pouvoir technocratique et
19:23juridique et politique en Europe se permet
19:25aujourd'hui d'annuler les élections
19:27qui déplaisent parce qu'on s'explique toujours
19:29si les gens votent mal, c'est pas parce que les gens
19:31pensent autrement. C'est parce qu'ils ont été
19:33manipulés. Il fait réofférence lui-même
19:35au Brexit de 2016.
19:37Il ressort la vieille fake news comme quoi Cambridge
19:39Analytica aurait, ceux qui
19:41pilotaient les données,
19:43auraient complètement changé le résultat des élections.
19:45Sans ça, jamais les Britanniques auraient voulu regagner
19:47leur souveraineté. Je note que la théorie
19:49du complot russe commence, c'est assez agaçant.
19:51Que les Russes cherchent à manipuler des opinions
19:53en Occident, il n'y a pas de doute là-dessus, comme les Américains
19:55d'ailleurs, comme le vrai tout le monde cherche à manipuler son
19:57prochain en politique. Mais là, si on explique
19:59tous les résultats qui nous déplaisent par
20:01la théorie du complot russe, c'est une agréable
20:03manière d'abolir la possibilité même
20:05du désaccord démocratique.
20:07Je termine avec une chose simple. Là, il y a un nouveau concept
20:09qui est apparu cette semaine. Le concept
20:11d'ingérence algorithmique, qui
20:13justifie la possibilité de censurer
20:15Elon Musk. Derrière cela, je ne peux
20:17m'empêcher de voir tout simplement un
20:19remplacement soviétique de l'empire
20:21européiste.
20:23Merci beaucoup pour votre regard.
20:25Vous avez vu Mark Zuckerberg qui veut
20:27un soufflé, plus d'énergie masculine
20:29dans le monde professionnel,
20:31le patron de Meta qui opère un virage
20:33conservateur, peut-être pour plaire à Donald Trump.
20:35Ce qui veut dire que la masculinité ne serait pas que toxique.
20:37Aïe, aïe, aïe, aïe, c'est la révolution.
20:39C'est nouveau ça.
20:41Vous avez vu ça Charlotte? Qu'est-ce qu'on va faire de cette info?
20:45Incroyable, incroyable.
20:47La France se voit
20:49obligée d'engager
20:51un bras de fer avec l'Algérie.
20:53L'Algérie appuie sur le même
20:55ressort de la culpabilité du
20:57colonisateur. Et s'il était temps
20:59d'oser contrer ce narratif
21:01avec quelques bonnes vérités
21:03jusque-là interdites,
21:05on va mettre les deux pieds dans le plat,
21:07on marque une pause et on revient tout de suite.
21:13Sur le plateau de Face à l'Info, dans un instant,
21:15Nonno parlera de
21:17Marine Le Pen qui a fait
21:19donner un entretien exclusif
21:21au GDD et qui a expliqué que
21:23l'histoire sera plus dure avec
21:25Emmanuel Macron qu'avec Jean-Marie Le Pen. Vous allez nous
21:27dire pourquoi. Donnez notre regard.
21:29Vous partagez votre regard
21:31et avec Charlotte Dornelas
21:33on verra dans un instant comment la gauche
21:35alerte sur la campagne de
21:37recensement de 2025.
21:39Attention, il y a une question, une nouvelle question
21:41à laquelle il ne faut pas répondre.
21:45Et Charlotte Dornelas nous a
21:47concocté une petite chronique
21:49magnifique et on terminera
21:51avec vous Mathieu
21:53sur
21:55l'Algérien qui a été
21:57expulsé
21:59et ré-expulsé.
22:01Là justement, l'Algérie,
22:03la France se voit obligée d'engager
22:05un bras de fer avec l'Algérie, je le disais tout à l'heure
22:07et puis on va s'arrêter peut-être ce soir
22:09en se disant est-ce que ce n'est pas le moment,
22:11est-ce qu'il n'est pas temps ce soir
22:13de dire quelques bonnes vérités
22:15qu'on n'osait pas dire jusqu'à présent ?
22:17Exactement. Alors vous savez, on dit souvent que
22:19si on n'ose pas engager
22:21le bras de fer, c'est à cause du, notamment
22:23du gaz algérien, vous savez, que nous importons.
22:25Moi je peux vous dire que
22:27on exporte nous aussi un carburant très
22:29inflammable que les Algériens
22:31produisent aussi de leur côté mais qui a encore plus
22:33de poids quand il est produit d'une autre, c'est la
22:35détestation française. Parce que quand
22:37la gauche française
22:39critique
22:41calomnie du reste quelquefois
22:43tout ce que nous avons fait en Algérie
22:45et bien évidemment ça a une force
22:47supérieure parce que cela sonne comme
22:49un aveu. Et moi
22:51j'ai été très frappée parce
22:53qu'il n'y a pas forcément la gauche, on accueille
22:55toujours elle et fille, il y a aussi
22:57une gauche assez classique,
22:59assez comme il faut.
23:01J'ai été très frappée par les déclarations de
23:03Ségolène Royal. Vous savez Ségolène Royal, je me suis
23:05rendue compte que c'était une Rima Hassan
23:07en collier de perles et escartin vernis
23:09parce que
23:11regardez ce qu'elle a dit hier.
23:13C'est un petit extrait parce qu'on ne peut pas
23:15tout mettre mais elle a expliqué
23:17qu'on avait une dette morale à l'égard de
23:19l'Algérie, que la décolonisation en Algérie avait été
23:21atroce et qu'il ne fallait pas oublier
23:23les dégâts que nous avions commis
23:25sur ce territoire.
23:27Et quand vous écoutez
23:29l'ensemble de son intervention, vous vous rendez compte qu'elle
23:31relaie absolument le
23:33narratif officiel de l'Algérie.
23:35Je ne sais pas mais si nous sommes dans
23:37ce match-retour, comme le disent certains
23:39de la guerre d'Algérie, comment s'appelle
23:41ceux qui relaient la
23:43propagande de l'ennemi ? Je vous pose la question.
23:47Alors on peut un peu explorer
23:49tout ce qu'elle a dit.
23:51Elle a dit qu'on a une dette morale
23:53à l'égard de l'Algérie, la
23:55colonisation,
23:57éteint nos sauvagements, etc.
23:59Ça, ça s'apparente à de la propagande
24:01soviétique. Moi je crois qu'il faut quand même
24:03se souvenir d'une chose, c'est que
24:05la décolonisation a eu
24:07lieu dans un contexte
24:09où l'Union soviétique
24:11influençait fortement
24:13et intervenait en réalité.
24:15Et toute cette propagande que le
24:17FLN a construite et qui a été
24:19relayée par la gauche, elle est vraiment
24:21d'inspiration soviétique.
24:23Alors nous, ce soir,
24:25osons évoquer ces vérités
24:27interdites. Quelles sont-elles ?
24:29Alors la première, je reprends ce qu'a dit
24:31Ségolène Royal,
24:33veuillez m'attaquer à elle, mais je trouve qu'elle est assez
24:35emblématique. Je rappelle qu'elle a été ministre socialiste,
24:37députée socialiste, encore une
24:39fois, elle n'est pas de la France insoumise.
24:41Alors elle dit que la France se serait enrichie.
24:43Alors non, c'est faux, la France ne s'est pas
24:45enrichie. Ça revient très très
24:47souvent. Très souvent.
24:49C'est l'argument qui fait dire que c'est normal
24:51que les Algériens reprennent leur
24:53dû en France.
24:55Alors il n'y a plus à voir des colons qui individuellement
24:57ont fait fortune, ça c'est une réalité,
24:59mais la France ne s'est pas enrichie. C'est même tout l'inverse.
25:01Pour soutenir l'Algérie,
25:03et j'ai eu Jean Sevilla ce matin
25:05qui me l'a encore confirmé,
25:07la France achetait à un surpris
25:09les produits algériens.
25:11Daniel Lefeuvre,
25:13un historien, développe ça dans son livre qui s'appelle
25:15Cher Algerie. Donc l'idée que la France
25:17se serait accrochée à sa colonie
25:19parce qu'elle lui permettait de l'enrichir,
25:21c'est totalement faux. Il y a eu ici
25:23Jacques Marseille qui a dit exactement
25:25la même chose. Il y avait un déficit commercial
25:27croissant en Algérie et il y avait en même temps
25:29une démographie très forte.
25:31D'ailleurs on s'interrogera peut-être plus tard
25:33sur le pourquoi de cette démographie très forte.
25:35Peut-être parce que la population était
25:37soignée. Et on se souvient
25:39de la célèbre formule,
25:41on appelle ça le
25:43quartierisme ce mouvement.
25:45Parce qu'il y avait un journaliste qui s'appelait
25:47Cartier, en fait la formule
25:49n'était pas de lui
25:51mais on voyait très bien la philosophie.
25:53On disait la Corrèze avant le Zambèze.
25:55Alors que voulait dire cette philosophie ?
25:57Eh bien tout simplement
25:59que pour certains, il n'était pas
26:01normal d'aller aider les
26:03colonies alors que la métropole avait
26:05besoin, elle, d'argent.
26:07Et c'est
26:09l'historien Bernard Lugan qui fait
26:11le détail des routes bitumées,
26:13des hôpitaux, des ponts,
26:15des barrages, etc.
26:17Et il a évalué la dépense rien que pour l'Algérie
26:19entre 1950 et 1960
26:21à 20% du budget
26:23de l'Etat français.
26:25Bernard Lugan, on ne le cite pas beaucoup aujourd'hui
26:27mais Raymond Aron, lui aussi,
26:29avait plaidé pour la décolonisation
26:31pour ce motif. Il était d'accord avec
26:33Sartre, mais Sartre avait un motif plus
26:35idéologique, mais Raymond Aron pensait
26:37lui, que garder toutes
26:39ces colonies et ces protectorats étaient
26:41très coûteux.
26:43Et on peut dire à ce sujet qu'aujourd'hui
26:45encore, l'Algérie est soutenue
26:47matériellement, et ça
26:49on n'a pas le droit de le dire, puisque
26:51vous avez vu la réaction quand Sarah Knafo
26:53a osé jeter le sujet sur la table.
26:55Via l'aide
26:57au développement, l'Algérie est encore soutenue
26:59par la France, et il y a aussi un sujet absolument tabou,
27:01c'est celui de la
27:03dette dans les hôpitaux, la dette
27:05des Algériens. Alors ça,
27:07c'est absolument interdit.
27:09Alors elle dit aussi, la colonisation
27:11a été un ensauvagement. Alors c'est
27:13vrai que la colonisation ne s'est pas faite avec un bouquet de
27:15fleurs, ça nous sommes tout à fait d'accord.
27:17Mais rappelons qu'avant
27:19la France, et curieusement c'est Emmanuel Macron
27:21qui l'a dit une fois, il a eu le courage de le dire,
27:23avant la France, il y a eu la Turquie
27:25qui a
27:27dominé l'Algérie.
27:29Et bien avant d'ailleurs, elle a été conquise par
27:31les Arabos musulmans. Je ne sais pas pourquoi on ne parle
27:33que de la France. Et si vous regardez les
27:35relations entre les Berbères et
27:37les Algériens, c'est une relation
27:39entre colonisés
27:41et colonisateurs, puisque
27:43c'est entre répression,
27:45compromis, révolte.
27:47Donc c'est extrêmement frappant.
27:49En novembre 2019, à une manifestation
27:51contre le régime, il y a 18
27:53personnes qui ont été arrêtées pour avoir
27:55porté un drapeau berbère.
27:57Ils ont été condamnés à 6 mois de prison ferme.
27:59Donc vous allez convenir avec moi que
28:01c'est quand même assez sévère.
28:03Et donc pour la terre, aux premiers occupants, vous vous souvenez que c'était
28:05ce mantra, c'est quand même un
28:07peu compliqué.
28:09Et par ailleurs, pour ne parler
28:11que de la domination ottomane,
28:13si le mot en sauvagement est bien
28:15choisi, c'est pour
28:17cette période-là. Encore une fois,
28:19dans les livres d'histoire que nous
28:21donnons aux enfants, il n'y a
28:23rien, absolument rien, sur
28:25la période des barbaresques qui faisaient
28:27des radias.
28:29Alors soit ils prenaient les bateaux
28:31qui naviguaient sur la mer Méditerranée,
28:33soit ils allaient carrément sur les côtes
28:35jusqu'à Marseille.
28:37Et cela, évidemment, on n'en parle plus. Il y avait pourtant
28:39deux ordres qui avaient été fondés
28:41pour aller racheter ces chrétiens
28:43prisonniers qui étaient même tenus
28:45en esclavage. Donc l'enlèvement
28:47des européens. Exactement, les mercédaires
28:49et les trinitaires. Alors, difficile
28:51de chiffrer, mais certains historiens
28:53parlent d'un million
28:55d'esclaves
28:57européens
28:59chrétiens.
29:01Alors, pour être tout à fait honnête,
29:03les historiens s'accordent à dire
29:05que les barbaresques ont été défaits en
29:071815. Donc ce n'est pas ça,
29:09semble-t-il, qui a déclenché
29:11la conquête d'Algérie, ou en tout cas, ce n'est pas la raison
29:13principale, puisque en 1815
29:15c'était à peu près terminé.
29:17Mais Ségolène Royal
29:19devrait savoir, à minima, que l'ensauvagement
29:21n'est pas arrivé avec la
29:23colonisation française.
29:25Mais ça, c'est absolument interdit.
29:27Absolument interdit, il ne faut
29:29pas le dire. Et puis,
29:31un autre point qui est absolument
29:33indicible, au sens étymologique
29:35du terme, et d'ailleurs peut-être qu'on en veut beaucoup
29:37à Boalem-Sensal, puisque dans son dernier
29:39livre, il en parle, pour cette raison,
29:41c'est qu'il a interdit de dire
29:43que l'Algérie,
29:45dans ses frontières,
29:47et même dans son nom, est une création
29:49française.
29:51Ségolène Royal parle d'une histoire
29:53douloureuse avec l'Algérie. Là, elle n'a
29:55pas tort, en fait. Oui,
29:57vous avez raison, l'histoire a été douloureuse, surtout sur
29:59la fin. Mais la douleur,
30:01elle n'était pas que d'un seul côté.
30:03Et c'est ça qui est proprement troublant
30:05dans le résumé qu'elle en fait.
30:07Alors, vous savez, elle parle
30:09de la torture en Algérie. Elle profite
30:11du décès de Jean-Marie Le Pen pour parler
30:13de la torture en Algérie. Mais ce qui est
30:15assez curieux, c'est que cette torture,
30:17comme l'a rappelé Benjamin Stora
30:19récemment, il y a eu des décideurs.
30:21Ce n'étaient pas les militaires. Si tant est
30:23qu'ils aient torturé, ce n'étaient pas eux qui avaient décidé
30:25de le faire. Il y avait des décideurs, et notamment
30:27François Mitterrand, qui était garde
30:29des Sceaux à l'époque. Lui, il était décideur.
30:31Et Ségolène Royal, sauf erreur
30:33de ma part, a été ministre sous
30:35François Mitterrand. Donc, visiblement, ça ne lui
30:37a pas posé de problème.
30:39Et puis, si on parle de torture,
30:41comment qualifieriez-vous ce qui s'est passé
30:43pendant la guerre d'Algérie ?
30:45La Toussaint-Rouge. Vous savez qu'aujourd'hui, c'est la fête
30:47nationale en Algérie. Il y a
30:49même des députés
30:51LFI qui l'ont
30:53souhaitée et qui ont dit aux Algériens
30:55« bonne fête nationale ». Donc,
30:57c'est le 1er novembre, puisque c'est l'anniversaire
30:59de la Toussaint-Rouge. La Toussaint-Rouge,
31:01c'est l'anniversaire du décès
31:03d'un
31:05d'un instituteur français
31:07qui s'appelait Guy Monroe, qui était en quelque sorte
31:09le Samuel Paty. Je crois que Marc en a déjà parlé.
31:11Qui était le Samuel Paty
31:13de la guerre d'Algérie. Mais ce n'est
31:15pas tout. Vous savez,
31:17dans le nord-constantinois, les massacres
31:19à Philippeville,
31:21à Sétif, ailleurs, des familles
31:23ont été massacrées et
31:25mutilées, déjà au cri d'Allah Akbar.
31:27D'ailleurs, le 7 octobre,
31:29il y avait comme un écho à ce qui s'était
31:31passé là-bas. C'était le sourire
31:33des hommes et masculins
31:35dont on mettait les parties dans la bouche.
31:37Une femme a été éventrée
31:39avec son nourrisson tué qui a été
31:41replacée dans ses entrailles
31:43dans une mise en scène macabre.
31:45Emmanuel Macron avait dit en 2022
31:47qu'il rendrait justice aux pieds noirs. On n'a pas vu
31:49beaucoup venir. De la même façon,
31:51il faut savoir qu'il y a 2375
31:53personnes qui ont été capturées
31:55ou enlevées pendant la guerre d'Algérie. On n'a plus
31:57jamais eu signe de vie. Plus jamais.
31:59Terminé. On ne sait pas ce qui s'est passé
32:01encore aujourd'hui. Il y a des épouses qui vont mourir
32:03sans savoir ce qu'est devenu leur mari. Il a disparu
32:05un jour et on ne le saura jamais.
32:07Vous savez, en 2020, le ministre de
32:09l'Intérieur, Gérald Darmanin, allait déposer
32:11une gerbe sur le monument du
32:13FLN.
32:15Moi, je doute fort que jamais
32:17un gouvernement israélien, même dans 60 ans,
32:19honore de la sorte
32:21un cénotaphe du Hamas.
32:23Et puis,
32:25dernier pont, on peut parler des médecins militaires.
32:27Vous savez, des médecins militaires qui se sont sacrifiés.
32:29Alors, je vais vous dire pourquoi j'en veux à
32:31Ségolène Royal, parce que Ségolène Royal,
32:33fille d'officiel, a vécu à Dakar.
32:35Elle sait exactement ce qui s'est passé. Elle sait la vérité.
32:37Elle sait qu'il y a beaucoup
32:39de médecins militaires qui sont morts là-bas
32:41pour avoir soigné les populations,
32:43pour avoir trouvé les
32:45traitements contre le paludisme,
32:47comme par exemple Alphonse Lavran.
32:49Vous savez qu'il y a une plaque sur l'île de Gorée,
32:51près de Dakar,
32:53qui montre tous ces noms
32:55de médecins qui sont tombés.
32:57Alors, tout cela, il est interdit de le raconter.
32:59La France a
33:01relayé ce récit
33:03officiel, verrouillé par l'Algérie
33:05et alimenté par
33:07la gauche, et on n'a pas réussi
33:09à en sortir. Aujourd'hui, on en paie le prix.
33:11Et, dernier point,
33:13moi, une seule question
33:15se pose, si les Français avaient été
33:17aussi terribles et méchants avec les
33:19Algériens, pourquoi seraient-ils si
33:21nombreux, aujourd'hui, à rejoindre le
33:23colonisateur sur son sol ?
33:25Merci
33:27beaucoup, Gabriel, pour ces
33:29vérités interdites
33:31à dire jusque-là.
33:33Mathieu, on parlera, justement, de
33:35est-ce que la France est prise au piège,
33:37finalement, parce qu'on voit qu'on ne peut même plus
33:39expulser les Algériens qui critiquent
33:41et qui crachent leur haine de la France, on en parle
33:43dans un instant. Marc Menon,
33:45d'abord avec vous, on va voir
33:47lorsque
33:49Marine Le Pen, qui accorde un entretien
33:51exclusif au Journal du Dimanche,
33:53Charlotte Dornelas, vous étiez là,
33:55avec vous.
33:57C'est la même équipe.
33:59Ah, il y a des sections.
34:05Et qu'elle réagit en disant
34:07que le jugement, au communiqué
34:09de l'Élysée, lors de la mort de
34:11Jean-Marie Le Pen, disant que le jugement
34:13sera le jugement de l'histoire par rapport
34:15à Jean-Marie Le Pen, et qu'elle dit que le jugement sera
34:17plus sévère par rapport à Emmanuel Macron,
34:19qu'est-ce que cela vous évoque ?
34:21Alors, bon, déjà,
34:23il y a une évidence, c'est
34:25que la longévité de
34:27Jean-Marie Le Pen, 60 ans
34:29de présence politique
34:31avec une élection
34:33dès les années 50,
34:35dans un mouvement de contestation,
34:37ce mouvement de petits commerçants mené
34:39par Poujade, et puis après,
34:41l'unification de tous ces
34:43micro-partis qui n'avaient rien à voir entre eux,
34:45à part une sorte
34:47d'idéologie, mais qui se détestaient.
34:49Il a réussi à les regrouper
34:51et ensuite à créer une dynamique.
34:53Il est passé de moins de 1%
34:55à 20%. Là, je ne parle pas
34:57des résultats du
34:59RN, mais des résultats du
35:01FN, avec son
35:03deuxième tour face à Jacques
35:05Chirac. Alors, oui,
35:07obligatoirement, les historiens
35:09seront obligés, quand ils évoqueront
35:11cette période, d'avoir quelques lignes
35:13sur ce personnage qui fait
35:15émerger une idée,
35:17une idée qui vient,
35:19je dirais, bousculer
35:21l'ordre établi et qui met en
35:23évidence, entre autres,
35:25les problèmes liés à
35:27l'immigration. Alors, forcément,
35:29on voit en effet un moment où des gens
35:31« Ah ! Si on regarde
35:33ce qu'il restera
35:35d'Emmanuel Macron. » Alors,
35:37j'ai tenté l'exercice.
35:39Ben oui !
35:41J'ai pris ma loupe, j'ai relu, etc.
35:43J'ai secoué ma petite caboche
35:45pour essayer de teuer les souvenirs
35:47marquants. Et que restera-t-il
35:49d'Emmanuel
35:51Macron ? Alors, première image, c'est un
35:53gars qui est là, en bras
35:55de chemise. Il a tombé la veste
35:57et il est face au peuple.
35:59Et il discute. Enfin,
36:01il organise son soliloque.
36:03On doit l'écouter de ville en ville.
36:05C'est le mouvement des
36:07gilots jaunes. Le résultat, c'est rien
36:09du tout. Après,
36:11dans cette logique sociale,
36:13il faut regarder où nous en sommes aujourd'hui.
36:15Eh bien, cette année,
36:17vous avez 60 000
36:19défaillances d'entreprises.
36:2160 000,
36:23ça signifie que 86 %
36:25d'entreprises parmi celles-ci,
36:2786 % d'employés
36:29qui ont moins de 5
36:31salariés. Eh bien,
36:33ces gens-là sont
36:35dans la
36:37crainte d'avoir l'entreprise
36:39qui ferme, alors que
36:41juste avant le Covid,
36:43il n'y en avait que 14 500.
36:45Donc, on est dans une
36:47déchéance sociale, dans une
36:49déchéance industrielle.
36:51Beau record. Après,
36:53le Premier ministre
36:55éphémère que fut Michel Barnier
36:57avait dit, dans un
36:59de ses discours au mois d'octobre,
37:01le
37:03grand but de
37:052025 sera
37:07la grande cause nationale,
37:09c'est-à-dire lutter
37:11contre la santé mentale.
37:13Où en sommes-nous de la santé mentale ?
37:15Et ça, c'est quand même déterminant.
37:17Qu'est-ce qui se passe dans nos têtes ?
37:19Eh bien, c'est dramatique.
37:21150 millions de boîtes
37:23d'antidépresseurs
37:25sont vendues chez nous
37:27tous les ans.
37:29Un Français sur quatre,
37:31chez les jeunes de moins de 34 ans,
37:33un sur quatre
37:35a des pensées suicidaires.
37:37Un sur deux
37:39sur les 11-24 ans
37:41a connu
37:43une période
37:45dépressive d'au moins
37:4715 jours. Vous vous rendez compte ?
37:49C'est-à-dire que ce qui est l'avenir
37:51d'un pays, cette jeunesse,
37:53ses graines en train d'éclore,
37:55elle ne croit pas en l'avenir.
37:57Et dans cette logique-là,
37:59on voit quoi monter de l'autre côté ?
38:01C'est l'utilisation des drogues.
38:03La drogue qui est là,
38:05qui se répand partout sur le territoire.
38:07Il n'y a pas donc que les antidépresseurs,
38:09il y a ce que l'on va chercher
38:11et qui permet de développer
38:13les mafias
38:15avec tout ce que cela a
38:17de sinistre.
38:19Alors, ce qu'il faut remarquer,
38:21c'est que cette situation mentale,
38:23elle vient avant tout
38:25de la période Covid.
38:27C'est-à-dire qu'avant le Covid,
38:29ça se passait plutôt bien, mais en revanche,
38:31eh bien oui, les jeunes n'ont pas réussi
38:33à pouvoir s'émanciper
38:35de toutes les mesures d'enfermement,
38:37de terreur mentale
38:39qui leur a été nichée
38:41dans la tête,
38:43et le véritable virus, il est là.
38:45Et cinq ans après,
38:47malheureusement, cette lèpre
38:49de l'esprit est de plus en plus vivace.
38:51Donc Gilets jaunes, Covid,
38:53dépression...
38:55Voyons la laïcité !
38:57La laïcité, la soi-disant
38:59grande victoire d'Emmanuel Macron.
39:01Emmanuel Macron, souvenez-vous de cette image.
39:03Il est face à une femme voilée
39:05et il lui dit, Madame,
39:07vous incarnez la liberté.
39:09C'est quand même formidable
39:11de savoir que le président
39:13d'un pays qui voudrait
39:15que l'on puisse
39:17évoluer en toute indifférence
39:19les uns par rapport aux autres.
39:21Quand je dis indifférence, c'est-à-dire
39:23qu'il n'y ait pas la moindre haine en fonction
39:25de sa croyance. Eh bien, il encourage
39:27une femme qui se place sous le signe
39:29d'une soumission qui est donc
39:31affligeante pour son propre
39:33son propre reflet.
39:35A savoir, en tant que femme,
39:37elle ne peut pas vivre en toute liberté.
39:39Il dit, vous incarnez
39:41la liberté. Et vous avez
39:43aujourd'hui, selon le
39:45sondage sorti la semaine dernière,
39:4752%
39:49des jeunes qui sont
39:51contre le blasphème. Ce blasphème
39:53qui est né d'Erablay.
39:55C'est-à-dire que c'est une tradition française.
39:57C'est quelque chose que nous avons forgé
39:59pour essayer de faire émerger
40:01le principe de la dérision
40:03et de l'esprit critique.
40:0530%
40:07de ces jeunes
40:09estiment que c'est la prééminence
40:11de leur foi religieuse
40:13qui devrait l'emporter sur les lois
40:15de la République. Voilà
40:17le résultat de la laïcité
40:19sous Emmanuel Macron.
40:21Tant et si bien que quand M. Retailleau
40:23essaie de changer au moins
40:25des petits points, pas aussi loin
40:27comme le rappelait Charlotte la semaine dernière,
40:29à savoir, s'il y a une laïcité,
40:31il faut qu'elle soit partout, sinon ça ne veut rien dire.
40:33S'il n'y a que des points de laïcité, c'est plus une République
40:35laïque. Elle l'a très bien démontré,
40:37Charlotte, la semaine dernière. Retailleau, il essaie de dire
40:39déjà, sur les accompagnements
40:41etc., ces petites réformettes
40:43qui sont quand même signifiantes,
40:45il n'est pas question de
40:47les appliquer. Puis alors après, il y a
40:49le zoro de la paix.
40:51On l'a vu. Comment ça,
40:53Zoro Macron, je cours à Moscou
40:55et puis maintenant, je vais
40:57faire fléchir
40:59ce dictateur qui
41:01ose attaquer l'Ukraine.
41:03Bien évidemment, ça n'a rien donné.
41:05Après, on a eu les contacts
41:07avec le Hamas, ça n'a rien donné.
41:09L'Algérie, ça n'a rien donné.
41:11Et puis, il y a la Nouvelle-Calédonie.
41:13Il prend une réforme et ça a foutu
41:15la pagaille. Voilà où nous en sommes
41:17si aujourd'hui, on regarde
41:19le bilan.
41:21Aujourd'hui, on regarde
41:23le bilan d'Emmanuel Macron.
41:25Reste quand même, oui, formidable,
41:27quand il embrasse Mbappé.
41:29Ah, ça c'est beau !
41:31L'image de la fraternité.
41:33Ça restera dans l'histoire.
41:35Sinon,
41:37vous aurez quoi ?
41:39Parce que quand on dit les Jeux Olympiques, il n'y est pas pour
41:41grand-chose. Et puis sinon, oui, il dira
41:43grâce à moi, notre drame s'est
41:45redressé. Merci pour ceux qui ont bossé.
41:47Merci.
41:49Merci beaucoup, Marc Menand,
41:51pour votre regard sur ce jugement
41:53de l'histoire. Charlotte Dornelas,
41:55plusieurs personnalités ont
41:57signé une tribune appelant à ne pas répondre
41:59à une question sur le pays
42:01des naissances des parents
42:03dans cette campagne de recensement
42:052025 parmi ces personnalités.
42:07La Ligue des Droits de l'Homme, CGT,
42:09MRAP, etc. Pour quelles raisons
42:11de quoi cet
42:13appel à la
42:15résistance à cette question est-il
42:17le nom ? C'est très intéressant
42:19parce que quand on décortique tout le texte, il y a
42:21énormément d'incohérences. Donc on va y aller par étapes.
42:23Mais leur tribune
42:25commence par un encouragement à participer
42:27au recensement
42:29qui est décrit
42:31comme un bien public
42:33qui permet, je cite, d'avoir une
42:35image fidèle de la population
42:37et de sa répartition locale
42:39et ainsi d'obtenir
42:41une connaissance fine,
42:43nécessaire notamment
42:45à la gestion des services publics et à l'aménagement
42:47du territoire. Voilà comment ils définissent
42:49le recensement et donc la nécessité
42:51d'y participer.
42:53Le recensement, pour faire simple,
42:55tous les habitants des communes de moins de 10 000
42:57habitants sont recensés intégralement
42:59tous les 5 ans et dans les communes
43:01qui sont plus grandes, c'est la moitié de la population
43:03à chaque fois qui est recensée. Donc vous avez
43:05une image
43:07à ce moment-là un peu
43:09qui se renouvelle
43:11de votre population.
43:13Et dans la tribune, ils appellent surtout,
43:15vous le disiez, à ne pas répondre à une nouvelle
43:17question qui est facultative,
43:19qui se permet d'expliquer qu'il faut un grand mouvement
43:21de résistance civique pour ne pas
43:23répondre à cette question
43:25qui est une question qui concerne le pays de naissance
43:27des parents.
43:29Donc vous remplissez votre formulaire de recensement
43:31et vous indiquez où sont nés vos parents.
43:33Le tout, nous précist-il, après avoir
43:35milité ardemment pour que cette question
43:37n'existe pas. Alors, pourquoi ?
43:39Parce qu'aucune politique
43:41publique, nous disent-ils,
43:43toutes les raisons du recensement,
43:45il n'y a plus que les politiques publiques.
43:47C'est la seule chose qui intéresse.
43:49Une politique publique ne devrait
43:51justifier que l'origine immigrée
43:53de nos parents soit collectée
43:55sur un bulletin individuel.
43:57Donc ça, ils le refusent. Pourquoi ?
43:59Parce que cela présente, je cite,
44:01beaucoup de dangers.
44:03Alors, cherchons les dangers dans la tribune,
44:05ils vont nous les expliquer.
44:07Ils nous expliquent que, comme tout le monde
44:09finit par répondre à une campagne de recensement,
44:11toute la population,
44:13et donc bien peu de personnes échapperont
44:15à l'enregistrement et à la conservation
44:17de l'origine immigrée
44:19de leurs parents, et cela pourrait donc
44:21être un pas vers, je cite encore,
44:23une possible inégalité de traitement
44:25par l'Etat sur cette base.
44:27Fermez les guillemets.
44:29Il n'y a plus beaucoup de dangers, il y en a un, finalement.
44:31Et c'est celui-là.
44:33Le seul fait que vous indiquiez la nationalité
44:35éventuellement étrangère de vos parents
44:37pourrait engendrer
44:39une politique publique différente, où il y aurait
44:41les Français de parents étrangers
44:43et les Français de parents français. C'est extrêmement crédible.
44:45Par ailleurs, comme inquiétude.
44:47Ne peut-on pas
44:49comprendre, Charlotte Dornalas,
44:51que le déploiement des services publics
44:53se soucie peu de l'origine
44:55des parents des personnes, dès lors que la nationalité
44:57est indiquée ?
44:59Si, mais ce n'est évidemment pas le cas, et ce n'est pas pour cette raison que la question
45:01est posée dans le recensement. Ils font évidemment
45:03le mal à le comprendre. En l'occurrence,
45:05dans la tribune encore, ils nous expliquent
45:07sur quoi repose leur crainte. Ils citent Jordan Bardella,
45:09qui indiquait
45:11que des personnes d'origine étrangère,
45:13qui travaillent, qui ne font rien de mal, n'ont rien à craindre
45:15de mon parti. Donc ça, c'est la phrase de
45:17Jordan Bardella qu'ils citent. Et ils nous disent
45:19que ce serait clairement un critère
45:21dans les politiques d'extrême droite.
45:23Je les cite encore.
45:25Alors, il y a une confusion évidente
45:27dans les termes, en l'occurrence.
45:29Confusion qui est faite en permanence.
45:31Vous savez, on parle toujours, une personne
45:33qui est née en France, et dont les parents sont nés à l'étranger,
45:35c'est une personne d'origine étrangère.
45:37Un Algérien, un influenceur expulsé,
45:39c'est une personne d'origine algérienne.
45:41Ben non, en l'occurrence, c'est un Algérien.
45:43Donc le mot «origine», il est mis pour toutes les
45:45situations et toutes les personnes. Donc forcément,
45:47à la fin, cette confusion empêche
45:49de faire la distinction. Mais on l'avait
45:51vu au moment de la loi Immigration.
45:53Le RN, comme tous les autres partis,
45:55peut interroger la distribution
45:57des services publics aux étrangers
45:59en fonction de leur situation
46:01administrative, entre les clandestins,
46:03les personnes régularisées,
46:05mais évidemment pas sur le critère
46:07de la nationalité. Pour ce qui est des services publics,
46:09je rappelle que c'est la seule chose
46:11qui les intéresse. A la fin,
46:13ça n'est évidemment qu'une politique
46:15publique se fait en fonction du critère
46:17de la nationalité des personnes,
46:19et non pas de celle des parents. C'est une évidence.
46:21Mais alors, à quoi cette question
46:23dans le recensement pourrait-elle servir ?
46:25Eh bien, la tribune donne la raison,
46:27mais elle l'oublie aussitôt.
46:29Un recensement sert à obtenir une image
46:31fidèle de la population,
46:33à savoir qui est présent
46:35sur le sol français, et savoir
46:37si les parents des personnes présentes
46:39sont français ou étrangers
46:41est évidemment un
46:43indicateur, non pas pour
46:45la distribution et le déploiement
46:47des services publics, mais par exemple,
46:49de la teneur culturelle de votre population.
46:51Pourquoi je dis ça ? Parce que les mêmes
46:53qui signent cette tribune nous expliquent
46:55extrêmement régulièrement
46:57qu'il est normal que des enfants,
46:59des petits-enfants, des arrière-petits-enfants
47:01revendiquent fièrement, et dans
47:03l'espace public, et dans l'espace privé,
47:05leur culture d'origine.
47:07On retrouve le mot «origine». Et donc, celle-ci
47:09peut se déployer, on l'avait vu au moment des prénoms,
47:11mais bien au-delà des prénoms,
47:13dans la manière d'être au monde,
47:15dans la langue qui est parlée, dans la culture
47:17gastronomique qui est enseignée,
47:19qui est cultivée,
47:21jusque dans les écoles,
47:23par exemple, dans la manière
47:25de se vêtir, puisque la baïa n'est pas,
47:27pour ces gens-là, un vêtement religieux,
47:29mais culturel. Donc, la culture
47:31des parents devrait être revendiquée
47:33en permanence, mais par contre, l'indication
47:35de cette culture par le biais des parents n'intéresse
47:37pas pour avoir une image, nous disent-ils,
47:39fidèle de la population
47:41en France. Donc là, la question
47:43n'intéresse plus. On n'a pas très envie d'avoir l'image globale,
47:45apparemment. La deuxième chose,
47:47on ne peut pas déplorer en permanence
47:49une machine d'intégration
47:51cassée,
47:53ce qui veut dire une machine d'intégration cassée,
47:55c'est-à-dire que vous avez des populations
47:57qui arrivent de l'étranger, dont
47:59les enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants
48:01sont français, mais ne le revendiquent
48:03pas. Ils ont des papiers
48:05français, ils ont la nationalité française,
48:07ils auront donc les mêmes services publics que tout le monde,
48:09mais il y a une intégration qui n'est
48:11pas bonne. Alors, eux diront, ce, très
48:13probablement, par manque de moyens,
48:15uniquement, c'est la seule question qui se pose,
48:17d'autres diront en raison du nombre,
48:19mais peu importe, si cette intégration
48:21est cassée, c'est bien qu'il y ait une revendication
48:23étrangère, c'est peut-être important
48:25de savoir dans quelle proportion, là, en l'occurrence,
48:27un recensement, ce n'est pas individuel, ce ne sont pas
48:29des histoires individuelles, c'est une photographie
48:31globale. Et enfin,
48:33on ne peut pas nous dire en permanence qu'il y a
48:35hallucination collective sur
48:37l'évolution de l'immigration en France,
48:39parce qu'évidemment, on nous dit
48:41non, non, le nombre d'étrangers
48:43sur la question de la nationalité est
48:45stable. Ah bah oui, je vous confirme,
48:47mais là, par contre, il faut peut-être se pencher
48:49un tout petit peu sur la question des régularisations,
48:51des naturalisations,
48:53et de voir qu'au-delà de la question administrative,
48:55il y a des personnes qui,
48:57en effet, sont absolument françaises,
48:59et donc, encore une fois, je tiens
49:01à les rassurer, auront les mêmes services publics
49:03que tout le monde, de manière générale,
49:05d'ailleurs, pour les étrangers, c'est vrai aussi en France,
49:07donc il ne faut vraiment pas qu'ils s'inquiètent,
49:09mais qui, en revanche, portent en eux
49:11un, comment dire,
49:13un poids culturel et une manière
49:15d'être au monde qui change
49:17la population sur le nombre
49:19française. Donc, pour
49:21le meilleur moyen
49:23de répondre à un fantasme, c'est de
49:25donner la réponse. Eux nous expliquent qu'il ne faut
49:27surtout pas la donner, surtout pas la voir, même.
49:29Cela revient
49:31à une forme de statistique
49:33quasiment ethnique déguisée,
49:35finalement. Ces personnes-là ne s'inscrivent-elles
49:37pas dans une tradition
49:39de refus de ces
49:41données qui existent bel et bien
49:43en France ? Alors, vous avez raison de dire
49:45quasiment, puisqu'évidemment, la question de la
49:47nationalité ne dit pas nécessairement
49:49l'ethnie, et même de manière générale,
49:51ne le dit pas pour certains
49:53français. Je vais prendre un exemple, même sans
49:55parler de l'immigration extra-européenne,
49:57qui est évidemment un sujet
49:59très fort sur la question migratoire.
50:01Un maorais est français, un italien ne l'est pas.
50:03Et ça, ça ne se retrouvera pas dans des
50:05statistiques ethniques. Mais plus
50:07largement, évidemment, l'indication
50:09de la nationalité des parents
50:11pour l'immigration
50:13extra-européenne, qui est très forte ces dernières
50:15années en France, est une indication.
50:17Mais pour répondre à votre question,
50:19est-ce que finalement ces gens s'inscrivent dans une tradition
50:21de refus des statistiques
50:23étrangers et étrangers français ?
50:25Il n'y a jamais eu de refus des statistiques entre
50:27étrangers et français,
50:29mais de statistiques ethniques. Eh bien, non.
50:31Puisque dans leurs tribunes, ils nous expliquent
50:33qu'ils ne sont absolument pas opposés,
50:35même pas aux statistiques nationales,
50:37aux statistiques ethniques. Pourquoi ?
50:39Parce qu'ils tiennent à préciser dans un long paragraphe
50:41de cette tribune
50:43qu'ils sont extrêmement attachés
50:45aux études produites pour montrer,
50:47je cite à nouveau, les inégalités
50:49qui résultent des discriminations
50:51pratiquées en lien
50:53avec une origine étrangère.
50:55Alors, donc, dans l'étude,
50:57on peut l'indiquer, l'origine étrangère,
50:59puisqu'il faut bien la renseigner pour qu'on puisse savoir s'il y a des
51:01discriminations. Donc là, cette fois-ci, on a le droit de la
51:03renseigner, ça ne gêne plus personne.
51:05Une couleur de peau, il faut donc non seulement
51:07la voir, mais la considérer, la couleur de peau
51:09dans une étude pour savoir s'il y a
51:11discrimination. Et une religion
51:13supposée, une religion supposée,
51:15pour faire une étude
51:17des discriminations en fonction de la religion
51:19supposée, ça revient à reconnaître
51:21que les religions, même supposées,
51:23ne sont pas exactement également
51:25réparties dans le monde.
51:27Si on peut supposer une religion en fonction
51:29de la personne qu'on a en face de soi,
51:31c'est bien qu'en effet, les religions ne sont pas également
51:33distribuées dans le monde et que
51:35toutes les religions n'ont pas toujours existé
51:37partout dans le monde.
51:39Ils appellent même à poursuivre et
51:41amplifier ce travail statistique
51:43de lutte contre les discriminations, mais nous disent-ils
51:45le recensement n'est pas l'outil
51:47adapté. Pourquoi ?
51:49Parce que le recensement permet d'avoir une photographie
51:51globale de la population et donc
51:53de voir son évolution, alors que si
51:55vous travaillez que sur les discriminations, vous prenez
51:57une population donnée, en fonction
51:59de ces critères-là, et vous lui posez des questions.
52:01Vous n'avez pas la photographie
52:03globale de l'évolution de votre population.
52:05En clair, et pour ces personnes,
52:07les statistiques ethniques, cette
52:09fois-ci, et non plus la seule question
52:11sur la nationalité, qui était notre
52:13discussion de base. Les statistiques
52:15ethniques, c'est oui pour mesurer
52:17le degré d'accablement que mérite la
52:19France. C'est aussi simple que ça.
52:21Vous avez le droit de le considérer
52:23si c'est pour accabler la France, c'est non
52:25pour tout le reste. On se souvient de la question qui s'était posée
52:27au moment des émeutes, dire que dans les émeutes
52:29il y avait Mathéo et Kévin, c'est une statistique ethnique.
52:31Il n'était pas en train de nous expliquer que Mathéo
52:33et Kévin, ça peut être un prénom donné partout
52:35dans le monde. C'était une statistique ethnique
52:37déguisée qui n'avait gêné personne.
52:39Donc c'est non pour tout le reste,
52:41et notamment pour avoir une photographie
52:43précise, puisqu'ils confondent les deux.
52:45On comprend que de la question sur la nationalité,
52:47ils en viennent à la question tout simplement
52:49de la couleur de peau, ou de la religion
52:51supposée.
52:53Très intéressant d'aller
52:55dénicher et décortiquer tout ça. Merci beaucoup
52:57Charlotte. Mathieu,
52:59on termine avec l'Algérie
53:01et cette histoire d'influenceurs algériens.
53:03On se disait avec
53:05Gabriel Cluzel que l'influenceur
53:07Doualem a été expulsé,
53:09l'Algérie refuse. Question,
53:11la France est-elle prise au piège ?
53:13Question, la France
53:15peut-elle faire quelque chose ?
53:17La première question, je pense, c'est est-ce qu'elle s'est
53:19autopiégée ? Est-ce que la France s'est
53:21autopiégée dans son rapport à l'Algérie ?
53:23Vous savez, quand on s'enferme dans une
53:25représentation fausse du réel,
53:27les actions qui suivent cet
53:29enfermement seront inévitablement
53:31inadéquates. La première chose à faire
53:33quand on regarde les choses, c'est de voir les choses,
53:35le souci de la description des choses telles qu'elles sont.
53:37Or, premier élément, je pense
53:39qu'il y a deux éléments qu'on doit noter.
53:41Le premier, c'est l'absence de réciprocité
53:43des discours de la France par rapport à
53:45l'Algérie et de l'Algérie par rapport à la France.
53:47Regardez l'ensemble de la classe politique
53:49française, à quelques exceptions près,
53:51on présente généralement l'Algérie
53:53comme une nation amie, une nation
53:55soeur, un destin historique partagé.
53:57Fondamentalement, la France
53:59n'aurait que de nobles
54:01sentiments à l'endroit de l'Algérie, qui n'aurait que
54:03de nobles sentiments à l'endroit de la France.
54:05Mais c'est un peu un discours
54:07d'Erotomane, en quelque sorte.
54:09C'est-à-dire que la France se fait croire qu'elle est
54:11aimée alors qu'elle ne l'est peut-être pas.
54:13Parce que, vous savez, c'est cette idée,
54:15il ne suffit pas d'aimer très fort quelqu'un pour
54:17que l'autre personne nous aime en même temps.
54:19C'est un peu le problème avec l'histoire
54:21de l'Algérie. C'est l'histoire de nos
54:23vies, quelquefois.
54:25C'est avec des sorts. Aime-moi!
54:27Parlez pour vous, j'adore.
54:29Aime-moi, aime-moi, mais ça ne suffit pas.
54:31On est un peu là-dedans. C'est-à-dire
54:33quand on regarde le discours tenu par l'Algérie
54:35sur la France, on n'est pas
54:37du tout dans un discours sur le
54:39mode nous sommes des partenaires historiques,
54:41nous avons traversé l'épreuve de la
54:43réconciliation, et désormais
54:45nous faisons face à l'histoire
54:47ensemble, la main dans la main,
54:49en avant, on n'est pas du tout dans ce discours-là.
54:51Donc à sans cesse tenir
54:53un discours qui s'ajoute
54:55à la repentance. J'ajoute,
54:57on a eu tort, on est coupable, on n'aurait pas
54:59dû, on n'aurait pas dû lui, chez vous, et ainsi de suite.
55:01Et de l'autre côté, un discours de perpétuel
55:03reproche, comment peut-on
55:05dans de telles circonstances
55:07espérer quelque chose comme
55:09un dialogue fructueux? C'est-à-dire, on se compte
55:11des histoires, on se ment à soi-même.
55:13Et il y a en Algérie un discours revanchiste
55:15fort, qui est un des fondements
55:17du régime FLN depuis l'indépendance,
55:19mais plus encore, c'est un régime
55:21qui a façonné sa population.
55:23Ce qui fait, et j'y arrive dans un instant,
55:25ce qui fait que la population algérienne,
55:27une partie, à tout le moins, a intériorisé
55:29ce discours revanchiste à l'endroit de la France,
55:31et qu'on a souvent l'occasion
55:33de le constater lorsqu'elle
55:35exporte une partie de ses populations en France.
55:37Ce qui nous amène au deuxième point, je crois,
55:39l'indépendance algérienne, du point de vue
55:41des Algériens, est une grande réussite, c'est-à-dire qu'ils ont
55:43réussi à avoir leur propre pays. Très bien,
55:45personne ne les blâmera. Mais sur le plan de la réussite
55:47historique, pour l'instant, on est plutôt sur
55:49le registre de l'échec. C'est un régime qui a
55:51confisqué les richesses, qui a
55:53confisqué les fortunes, à l'avantage
55:55de quelques-uns, et qui,
55:57dans les faits, condamne
55:59ou, à tout le moins, pousse une partie de sa population à s'exiler.
56:01Mais elle arrive en France, et là,
56:03on est dans ce paradoxe algérien, souvent,
56:05où la fierté est d'autant
56:07plus forte qu'elle n'est pas vécue
56:09sur le territoire algérien. Donc, une partie de la population
56:11arrive ici et est entretenue
56:13dans une forme de fantasme contre
56:15le pays qui l'accueille. La France accueille ces algériens
56:17qui, pas toujours, pas toujours,
56:19pas tous, évidemment, mais n'ont pas
56:21une déclaration d'amour aussi forte à l'endroit de la France.
56:23Et je pense qu'il y a un texte assez intéressant,
56:25d'ailleurs, qui vient de paraître sur le Figaro Vox de Diane Lebourg-Gazidon,
56:27et je me perds la peine de le noter.
56:29Pourquoi? Parce qu'elle dit le discours des influenceurs
56:31algériens, c'est une chose. Mais ce qui est intéressant,
56:33c'est pourquoi y a-t-il
56:35un terreau qui est réceptif
56:37à ça, en France même? La question,
56:39c'est pas l'histoire des 2, 3, 4, 15,
56:4120 zozos, c'est les centaines de milliers de personnes
56:43qui sont réceptives.
56:45Vous parlez, Mathieu,
56:47d'un devoir de vérité,
56:49mais des actions
56:51sont-elles possibles?
56:53Je vais évoquer simplement, en un instant,
56:55les fameux accords de 68.
56:57Pourquoi on revient toujours sur ça?
56:59Parce que c'est devenu le symbole du privilège
57:01algérien dans la vie politique
57:03française. Dès lors, si on veut
57:05créer une suite, si on veut
57:07remettre en question, par exemple,
57:09l'ampleur de l'immigration algérienne
57:11qui se poursuit aujourd'hui, donc pas seulement
57:13les visas des apparatchiks du régime, mais plus largement
57:15contenir des flux migratoires
57:17qui transforment, par ailleurs, la France en profondeur,
57:19la dénonciation de ces accords
57:21est le préalable qui permet la suite
57:23des choses. Je note que dans le débat,
57:25on nous dit souvent que c'est trop complexe, mais l'argument du
57:27c'est trop complexe, c'est l'argument préféré de ceux qui ne veulent
57:29rien faire. Je note, par ailleurs,
57:31que rien ne sera possible
57:33s'il n'y a pas une déculpabilisation
57:35de la mémoire française,
57:37mais pas avec la permission des Algériens.
57:39La France doit réviser minimalement son histoire pour se dire
57:41qu'on n'était quand même pas que des nazis
57:43de passage en Algérie. La colonisation
57:45est probablement une mauvaise étape de notre histoire.
57:47D'accord, d'accord, mais on n'était pas des nazis là-bas
57:49et c'est pas un crime contre l'humanité, on doit se délivrer de cela.
57:51Et je terminerai avec une phrase du général
57:53de Gaulle qui est assez intéressante.
57:55On lui connaît beaucoup de phrases dans ses échanges
57:57avec Peyrefitte. Il parlait, on voit, de la possible
57:59intégration des peuples. Je cite de Gaulle,
58:01« Essayez d'intégrer de l'huile
58:03et du vinaigre. Agitez la bouteille.
58:05Au bout d'un moment, ils se sépareront
58:07de nouveau. Les Arabes sont
58:09des Arabes, les Français sont des Français. »
58:11Fin de la citation. On peut être en désaccord
58:13avec ce propos, je ne le dis pas le contraire,
58:15mais on ne doit pas oublier que c'est le fondement identitaire de la 5e République.
58:19Peyrefitte.
58:21Merci Mathieu, merci Gabriel,
58:23merci Charlotte, merci Marc,
58:25Pascal Praud tout de suite. Excellente suite
58:27du programme.

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