Petit et laid, Ugolin, le dernier des Soubeyran, revient du service militaire. Il retrouve son oncle, le Papet, à qui il dévoile son projet : rester au pays pour cultiver des oeillets. Convaincu que l'affaire peut être rentable, le Papet accepte de financer l'entreprise. Il faut donc trouver une terre, ensoleillée bien sûr mais surtout bien arrosée. Celle de Pique-Bouffigue ferait l'affaire. Le Papet tente, en vain, de convaincre le vieillard irascible de lui céder son bien. Celui-ci perd la vie dans le bref affrontement qui s'ensuit. A la surprise générale, un héritier se présente, Jean Cadoret, un bossu qu'accompagnent son épouse et sa fille...
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00:00 Alors c'est toi qui hérite ? Non, c'est Florette.
00:08 Mais qui c'est cette Florette ? Ni acheté, ni loué.
00:15 Et pourtant, je suis ici chez moi.
00:17 Est-ce que par hasard vous ne seriez pas jeune de Florette ?
00:19 Quel genre d'homme c'est ? C'est le genre d'homme breçu de la ville.
00:22 Elle vous dolore cet été. Une si belle terre, ça me tue.
00:26 Si un été ne pleut pas pendant quelques jours, vous n'aurez plus d'eau.
00:29 Dans les terres dont nous avons hérité, il y a une source.
00:31 Une source ? Quelle source ?
00:32 C'est souvent qu'un paysan devient breçu,
00:38 mais c'est rare qu'un breçu devienne un paysan.
00:40 Et c'est pas moi.
00:41 Mais jamais de la vie ! Jamais je ne mordrai le mât où ma mère est née,
00:45 où j'espère finir mes jours.
00:47 Papa, ça coule plus ! Il n'y a plus d'eau.
00:50 C'est pas avec d'autres rois bidons qu'il pourra sauver des maïs,
00:53 le potager et tout le reste.
00:54 C'est là-bas qu'il pleut.
00:59 Je suis breçu ! Vous croyez que c'est facile ?
01:03 Il n'y a personne là-haut !
01:05 Dis, papy, comment on fait pour parler aux filles ?
01:11 Parce que tes mots d'amour, moi je ne connais pas.
01:14 Manon ! Je t'aime, Manon !
01:17 Je t'aime, mot d'amour ! Je t'aime !
01:21 Vous savez pourquoi Dieu les a punis ?
01:32 La vérité, c'est que la source vous l'avait bouchée.
01:34 Voilà la vérité.
01:35 Écoute-moi, Manon.
01:36 À tout le tas, je te vois.
01:37 À tout le tas, je te parle.
01:39 Alors si tu ne me veux pas, ou je meurs, ou je deviens fou.
01:41 Tout ça, c'est de ta faute ! J'ai tout perdu à cause de toi !
01:46 Je n'avais qu'à lui dire la source.
01:48 Et maintenant, il joue encore de l'harmonica.
01:51 Personne ne le sait, mais quand même, géante devant tout le monde.
01:54 Même des arbres.
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