Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau encourage une nouvelle fois sur BFMTV les Français à se faire vacciner contre la grippe et le Covid, alors que les fêtes de fin d'année débutent dans moins de deux semaines.
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00:00 Je vais commencer sur une note un peu malicieuse.
00:03 On est loin des fêtes de Noël où on met papier mamie dans la cuisine ?
00:07 Oui, on en est loin et en même temps, on sait qu'on veut protéger ceux à qui on tient.
00:15 Et on sait aussi qu'on a des doses, on sait comment les protéger.
00:20 On sait comment protéger les plus fragiles, que ce soit les plus âgés ou les plus jeunes.
00:24 Et donc, j'allais dire d'une certaine manière, il n'y a pas de dramatisation à avoir.
00:29 Il y a un risque, mais ce risque, on sait y échapper.
00:32 Mais une certaine gravité quand même ?
00:34 Oui, parce que d'une certaine manière, et c'est normal, on a tous un peu banalisé le Covid, la grippe, la bronchiolite.
00:43 Or, on sait aussi que notre système de santé est très fragile et que si tout d'un coup,
00:50 en pleine vacances de Noël, il y a beaucoup de malades qui arrivent dans les services,
00:56 et ça va être non seulement des malades dont certains vont être dans des situations très graves,
01:02 mais aussi une pression très forte sur le système de santé.
01:05 Et donc, cet appel, il est solennel pour rappeler qu'on a l'outil, qu'on sait comment le faire.
01:12 On a des vaccins, ils sont fiables, ils l'ont montré et il est encore temps,
01:17 ce n'est pas parce que Noël est dans dix jours, il est encore temps de se faire vacciner.
01:21 Donc, à un moment de gravité, un appel solennel.
01:24 Margot, on en est où précisément sur ces trois épidémies principales ?
01:27 Alors, sur le Covid, ça augmente, sans qu'on puisse donner, évidemment, avec précision le nombre de cas,
01:31 parce qu'on n'a plus les indicateurs dont on disposait au pire de la pandémie.
01:34 Ça augmente en ville, à l'hôpital, même si l'impact reste pour l'instant faible.
01:38 Progression également dans les eaux usées, progression de 28% la semaine dernière dans les 12 sites de traitement qui sont étudiés.
01:43 Pour la grippe, vous le voyez, l'épidémie débute en Provençalpe-Côte d'Azur.
01:47 Il y a huit régions de métropole qui sont en phase pré-épidémique, c'est donc le début.
01:51 Quant à la bronchiolite, tout l'hexagone reste en phase épidémique,
01:54 mais on pourrait avoir franchi le pic ou le franchir cette semaine, ça reste à confirmer.
01:58 En tout cas, si on regarde l'impact à l'hôpital, il a été bien moindre que l'année précédente.
02:03 Faut-il y voir un impact du traitement préventif administré aux nourrissons depuis le 15 septembre ?
02:09 On peut vous poser des questions, Monsieur le Ministre.
02:11 Moi, je suis très prudent, parce qu'on verra, on aura des données scientifiques.
02:17 Ce qui est sûr, c'est qu'on a beaucoup moins de nourrissons tout petits qui sont en réa pédiatrique.
02:24 Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a pas la même courbe de gravité que nos voisins.
02:29 Donc, je pense que le traitement qui s'appelle le BFortus a contribué à ça.
02:34 Et je pense que l'adhésion des jeunes mamans et des jeunes papas à ce traitement,
02:37 qui a été au-delà de ce qu'on pensait, 60-70 % jusqu'à 90 % à Bayotte,
02:43 a sans doute contribué à ce qu'on ait moins de cas de très jeunes enfants de moins de deux mois qui soient hospitalisés.
02:49 Et moi, c'est non seulement important pour le système de santé,
02:52 mais c'est aussi très important parce qu'on sait le traumatisme que ça peut représenter pour des parents d'avoir son bébé en réanimation.
03:00 Donc, je pense que c'est le combo.
03:02 C'est les gestes barrières, c'est moins exposer ces enfants à la vie sociale quand ils sont tout petits.
03:08 Et je pense que ce traitement d'immunisation qu'on avait fait le choix,
03:13 on est un des seuls pays au monde à avoir acheté ce traitement et administré ce traitement,
03:18 je pense que ça y a contribué, mais on va rester extrêmement prudents.
03:22 Vous avez déjà commandé des doses pour l'an prochain ?
03:24 On est déjà en discussion.
03:26 On avait commandé des doses au printemps dernier.
03:29 Mon prédécesseur l'avait fait alors que le traitement était encore en phase d'études.
03:34 On s'est battus pour avoir encore plus de doses et pour pouvoir assurer qu'on a des doses jusqu'à la fin de la saison hivernale
03:43 pour tous les nouveaux-nés et leurs parents qui le souhaiteraient quand ils naissent.
03:48 Donc, on a administré, on aura administré à la fin de l'hiver 250 000 doses de Befortus.
03:53 Et on est déjà en discussion, évidemment, avec les laboratoires.
03:56 Mais il se trouve que beaucoup de pays du monde désormais sont très intéressés par ce traitement.
04:01 Covid et grippe, vous appelez donc à la vaccination.
04:04 Aujourd'hui, ce sont les seniors qui doivent y aller en priorité.
04:07 Et ce sont ceux qui ne sont pas vraiment au rendez-vous.
04:09 Un quart seulement sont allés se faire vacciner.
04:12 Alors, on a franchi deux chiffres symboliques et donc on n'est pas non plus, on ne va pas se flageller.
04:19 On est à 10 millions de vaccinés contre la grippe et on est à 5 millions de vaccinés contre le Covid.
04:25 Ce qui est sûr, c'est qu'effectivement, faire sa quatrième, sa cinquième dose, il y a une lassitude.
04:33 Je ne sais pas si ça va jusqu'au ras-le-bol, il y a une lassitude et il y a une banalisation.
04:38 Mais je dois le dire, et ce n'est pas pour faire peur, c'est ma responsabilité.
04:44 Ce n'est pas de dire aux gens comment ils doivent vivre ou de les inquiéter.
04:47 Mais je dois dire, la réalité, c'est qu'une personne âgée, fragile, on peut et on aura encore des décès du Covid.
04:54 Et on a un vaccin qui fonctionne.
04:56 C'est aussi pour les gens qui sont en contact avec ces personnes fragiles.
05:01 Et c'est vrai que les fêtes de Noël vont être un moment où on se retrouve et on serait tous plus rassurés si les chiffres étaient plus élevés.
05:07 Ils sont déjà beaucoup plus élevés que l'an dernier sur la vaccination Covid.
05:10 Sur la grippe, on est en train de rattraper le retard, mais l'épidémie arrive juste maintenant.
05:15 Donc, j'allais dire, c'est encore plus le bon moment pour le faire.
05:19 - Mais vous appelez tout le monde à se faire vacciner, c'est-à-dire tous ceux qui vont se retrouver en famille, pas forcément les seniors ?
05:24 - Les seniors, c'est la priorité des priorités, c'est eux qu'il faut protéger.
05:28 Donc ça, c'est priorité maximale.
05:32 Après, pour le Covid, tout le monde est éligible à cette vaccination.
05:35 Et puis pour la grippe, on sait aussi qu'il y a des facteurs de risque.
05:40 Et donc, il faut y aller.
05:42 Les personnes qui ont déjà une santé fragile, notamment les personnes qui sont immunodéprimées.
05:48 Donc c'est ça, c'est aussi le réflexe du test.
05:52 Et puis, ce que je veux dire aussi, c'est que par rapport, on a connu ça.
05:56 Et à l'époque, dans d'autres fonctions, j'étais sur votre plateau il y a quatre ans.
06:01 C'était la galère pour se faire vacciner.
06:04 - Alors là, justement, c'est le paradoxe, c'est-à-dire que les vaccins sont là.
06:06 - Les vaccins sont là.
06:07 - Vous vous appelez à y aller, les gens n'y vont pas.
06:09 Il y a quoi ? Il y a un rejet de la vaccination aujourd'hui ?
06:10 Après les polémiques qu'il y a pu y avoir pendant le Covid ?
06:13 - Moi, je pense qu'il y a d'abord, comme vous le disiez tout à l'heure, une forme de lassitude.
06:17 Et puis, on pense toujours que c'est plus compliqué que ça n'est.
06:20 Vous allez aujourd'hui dans une pharmacie, le pharmacien peut vous vacciner immédiatement.
06:25 Ça n'est pas compliqué.
06:27 Alors, évidemment, on se dit, est-ce que je vais avoir le contre-coup du vaccin, mal au bras, etc. ?
06:32 Ça peut arriver, mais c'est d'abord des vaccins qui vont nous permettre de ne pas être malade.
06:37 Et on a tous vu autour de nous le Covid qui reprend un peu.
06:42 Il est évidemment très loin des niveaux qu'on a connus pendant la phase la plus dure de l'épidémie,
06:48 mais il reste là. Il faut vivre avec.
06:50 Et vivre avec, c'est utiliser les vaccins qu'on a pour se protéger.
06:53 - Donc, cet appel solennel à la vaccination, on a...
06:55 - Lassitude vis-à-vis de la vaccination, lassitude aussi avec les gestes barrières.
06:58 Si on regarde la dernière enquête Covid-Prév' de Santé publique France,
07:01 on voit que seuls 15% des Français disent porter le masque en présence de personnes vulnérables.
07:05 Et à peine la moitié, un peu plus de 54% des personnes ayant des symptômes type fièvre et tout, porteraient le masque.
07:12 Est-ce que vous appelez aujourd'hui un retour des masques ? Certains hôpitaux l'ont fait déjà.
07:16 - Oui, après, moi, je pense que la santé publique, c'est un exercice de ténacité.
07:21 - On est sorti de l'obligation.
07:23 - Voilà, encore une fois, il y a trois ans, personne n'imaginait mettre un masque quand ils toussent.
07:30 Ce matin, j'étais dans une rencontre où il y avait quelques centaines de personnes dans une salle.
07:35 Bon, mais il y avait quelques personnes qui portaient le masque.
07:38 Ça ne serait jamais arrivé auparavant.
07:40 Mais oui, ce réflexe des gestes barrières, on pourrait aussi les appeler des gestes d'hygiène de base,
07:48 qui est présent dans plein de pays dans le monde.
07:51 Il faut qu'on l'ait un peu plus, a fortiori, quand on approche de Noël, a fortiori quand on est jeune.
07:58 Et c'est vrai que de temps en temps, vous voyez à côté de vous des gens toussés,
08:01 vous avez envie de leur dire, mais vous avez fait un petit test, au moins, est-ce que vous portez un masque ?
08:05 C'est du civisme et c'est de la solidarité.
08:07 Pour moi, ce n'est pas de l'obligation ou de montrer du doigt.
08:10 C'est qu'on est ensemble, on veut vivre ensemble, on veut franchir ces difficultés ensemble.
08:15 Ça s'appelle la solidarité.
08:17 Appel donc à les faire vacciner, à la prudence.
08:19 Les gestes barrières seraient les bienvenus avant les fêtes.
08:22 Quelques questions d'actualité.
08:24 La revue Prescrire, hier, revue qui, chaque année, publie une liste de médicaments jugés plus dangereux qu'efficaces.
08:33 On a découvert, alors tous les médicaments pour le rhume, on savait, on connaissait les alertes.
08:37 On a découvert hier, on en parle ici avec Margot, le Smecta, le Vogalene, le Vogalib, le Smecta avec du plomb.
08:43 Est-ce qu'on a laissé les Français prendre des médicaments dangereux pendant des années ?
08:48 Je crois qu'on n'a pas laissé les Français prendre des médicaments dangereux.
08:53 Il y a aussi des évolutions dans l'analyse des conséquences pharmacologiques sur le corps humain de certains médicaments.
09:03 Et donc, on actualise très régulièrement.
09:05 Et c'est vrai, je pense que petit à petit, nos concitoyens savent et comprennent
09:10 que les produits anti-rhume qui sont censés tout bloquer en quelques jours,
09:17 ben non, ce n'est pas si évident que ça.
09:19 Je pense que c'est aussi compris sur le paracétamol et son utilisation qui est massive.
09:26 Et puis, en effet, on a des médicaments qui sont entrés dans nos vies quotidiennes
09:31 et qui font de l'automédication dont les Français se prennent sans forcément avoir vu de médecin.
09:38 Et c'est là qu'il faut qu'on réactualise et qu'on soit.
09:40 J'en prends ma responsabilité.
09:42 Le Smecta, c'est d'abord.
09:43 Meilleur dans la transparence sur les effets secondaires.
09:46 Aucun médicament, ce sont des produits de santé, aucun médicament n'est un morceau de sucre.
09:53 Est-ce qu'on les retire, ces produits ? Est-ce qu'on retire le Smecta ?
09:56 On va examiner.
09:58 Le premier élément, c'est évidemment d'analyser l'efficacité médicale.
10:06 Et puis après, sur ces médicaments comme sur d'autres, on fait des balances bénéfices-risques.
10:10 Il y a des médicaments qui ont des effets secondaires,
10:13 mais qui ont aussi des effets pour soigner des pathologies.
10:17 Et donc, on fait cette balance-là.
10:19 Je pense qu'on a un effort global de transparence à faire et un effort aussi qui renvoie à d'autres débats.
10:25 C'est qu'en France, on a tendance à tous être un peu pharmaciens dans nos têtes,
10:29 avec des armoires à pharmacie bien remplies.
10:31 Le médicament n'est pas un produit de consommation.
10:33 Le chef, c'est vous, j'ai envie de dire, pour faire simple.
10:35 Donc, vous n'excluez pas de retirer ces produits-là après analyse ?
10:38 Je pense que, en tout cas, ma seule ligne, c'est la science.
10:42 Si les autorités et il y a une agence qui est d'ailleurs autonome d'analyse de la sécurité du médicament,
10:49 je me plie évidemment à toutes les instructions qu'elle donnera.
10:53 En l'espèce, le chef, ce sont les scientifiques.
10:55 Margot, un autre sujet.
10:57 Les pénuries.
10:58 Effectivement, les pénuries de médicaments.
10:59 Il y a trois semaines, vous avez tenu une réunion au ministère avec tous les acteurs
11:02 où ils se sont engagés à faire des efforts, les industriels, les grossistes répartiteurs, les pharmaciens.
11:07 Il y a toujours de grosses difficultés d'approvisionnement,
11:09 notamment pour les antibiotiques, l'amoxycyline pédiatrique.
11:13 Pourtant, les pharmaciens nous disent que les industriels ont trois à cinq mois de stock,
11:17 comme la loi les y oblige.
11:19 Alors, que se passe-t-il ?
11:19 Pourquoi les pharmaciens et donc les patients n'en voient pas la couleur ?
11:23 Alors, c'est toujours évidemment ma préoccupation numéro un,
11:27 parce que c'est extrêmement difficile pour nos concitoyens d'aller d'une pharmacie à l'autre pour trouver.
11:34 La situation, elle est différente de l'an dernier, petit.
11:37 On a les stocks sur le territoire national.
11:39 Donc, effectivement, il y a trois semaines, à l'issue d'un travail avec eux,
11:44 les industriels, tous les acteurs de la chaîne de la pharmacie se sont engagés à remettre de la régulation.
11:50 Quelle est la situation aujourd'hui ?
11:52 Il y a trois grandes catégories.
11:54 Il y a des médicaments sur lesquels ça y est, ça va mieux.
11:57 Les corticoïdes, par exemple, dans une période épidémique, ça n'est pas rien de le dire.
12:01 Donc, on a beaucoup, beaucoup moins de ruptures.
12:04 On a sur le paracétamol beaucoup moins de ruptures également.
12:08 Il y a eu des engagements qui ont été tenus par les industriels.
12:11 Ça frémit, mais pas assez fort sur l'amoxycyline.
12:14 Donc, ça, c'est ce sur quoi on met l'accent.
12:17 Et notamment, j'ai encore demandé hier à l'Agence nationale de sécurité du médicament de remettre un coup.
12:22 Et puis, il y a toutes les doses pédiatriques où on a une difficulté qui est européenne,
12:28 qui est notamment, ça peut paraître fou dans le monde dans lequel on vit,
12:32 mais c'est les petites bouteilles en verre où on a des ruptures d'approvisionnement.
12:35 Mais là, votre pharmacien, il est aussi capable de vous accompagner pour dire
12:39 « on coupe la gélule en deux » ou « je vous fais une préparation pédiatrique ».
12:46 Donc là aussi, les pharmaciens, ils sont des pivots du système de santé pour tout cela.
12:50 Deux questions d'actualité rapidement pour terminer.
12:53 Deux acteurs qui vous interpellent directement.
12:54 L'UFC Que Choisir, ce matin, vous demande d'agir sur les dépassements d'honoraires.
12:58 Tout médecin qui s'installerait dans une zone où il y a déjà trop de médecins,
13:03 une zone bien dotée, voire surdotée, devrait s'installer en secteur 1
13:07 pour faire jouer la concurrence et faire baisser les prix et limiter les dépassements d'honoraires.
13:10 Vous dites oui ou vous dites non ?
13:11 Moi, je dis aujourd'hui, il y a des négociations qui sont engagées entre l'assurance maladie et les médecins.
13:17 Mon sujet, c'est que je crois que c'est plutôt de la confiance,
13:23 plutôt que la coercition qu'il faut rétablir.
13:25 Après, il est certain qu'on a devant nous, il faut qu'on aide et qu'on accompagne
13:31 pour que les médecins s'installent là où il y a les plus gros besoins.
13:35 Mais moi, ce dont je suis sûr, parce que je le vois au quotidien dans toutes les visites que je peux faire,
13:40 c'est que les médecins ne s'installeront pas parce qu'il y a une décision administrative,
13:43 ils s'installeront parce qu'il y a un projet médical avec d'autres professionnels de santé
13:47 et ça peut marcher en Dordogne, dans le Gard, comme dans une grande métropole.
13:52 L'attractivité, elle passe par l'intérêt et le sens du travail pour les professionnels de santé,
13:57 quels qu'ils soient.
13:58 Et si on met des règles et des impositions administratives et technocratiques,
14:03 à la fin, on va se planter parce qu'ils choisiront peut-être notre métier.
14:08 Dernière question, 48 addictologues ont signé une tribune.
14:11 Ils vous interpellent, le gouvernement n'en fait pas assez sur la lutte contre la consommation d'alcool,
14:15 tout à l'approche du dry janvier.
14:16 Est-ce qu'on ne fait pas assez de messages de prévention sur les dangers de l'alcool,
14:21 comme on le fait sur les tigarettes ?
14:23 Alors, moi, on passe ces messages de prévention à l'alcool,
14:28 c'est 45 000 décès évitables par an.
14:32 Donc, il n'y a absolument aucun doute.
14:34 On a fait une campagne, justement, une campagne de réduction des risques,
14:38 pour parler plus aux jeunes, parce que c'est le plus bouleversant,
14:42 c'est quand des jeunes tombent dans l'alcoolisme.
14:44 Donc, il ne faut pas banaliser la consommation d'alcool.
14:48 Et par ailleurs, on doit aussi avoir une réflexion sur soi-même.
14:51 Moi, si je prends mon exemple, je suis très sédentaire, un peu stressé par moment.
15:00 Et bien là, je me dis, je vais essayer de profiter de ce mouvement collectif,
15:05 moi, pour ne pas consommer d'alcool.
15:07 Ce n'est pas le gouvernement qui vous dit,
15:10 vous devez vivre comme ça ou vous devez vivre comme ça,
15:13 mais qui dit, en fait, il y a des risques associés à la consommation d'alcool,
15:18 donc il ne faut pas en abuser.
15:21 Et c'est ça, c'est la réduction des risques.
15:22 Les addictologues vous reprochent une proximité peut-être trop forte
15:25 avec les lobbies de l'alcool.
15:26 Oui, moi, je n'ai jamais croisé de lobby de l'alcool.
15:31 Personnellement, le ministère de la Santé, il est engagé depuis des dizaines d'années
15:35 sur des campagnes de lutte contre l'alcool.
15:38 Moi, j'aurais un combat en 2024, c'est l'alcoolisation fétale,
15:43 parce que j'assume de dire que j'ai deux priorités sur l'alcool.
15:47 La jeunesse, c'était la campagne qu'on a lancée en septembre,
15:50 et l'alcoolisation fétale, c'est-à-dire le premier verre d'alcool pour une femme enceinte,
15:54 ce sont des risques graves pour le bébé.
15:57 Voilà, donc il faut avancer comme ça.
16:00 Encore une fois, la santé publique, c'est aussi un travail de conviction,
16:05 quelquefois de coercition, et on peut aussi mêler les deux.
16:09 Mais si ça n'est pas compris, de toute façon, c'est rejeté et ça ne fonctionne pas.
16:13 Merci beaucoup.
16:14 Aujourd'hui, vous apportez votre soutien à l'opération Janvier Sobre ?
16:17 En tout cas, moi, je serai sobre, j'ai d'ailleurs commencé maintenant.
16:21 Et ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas qu'on stigmatise ceux qui ne boivent pas.
16:27 Ce ne sont pas des gens qui sont moins sympas que d'autres, etc.
16:29 Donc, on doit être assez, comment dirais-je, il faut qu'on s'ouvre là-dessus.
16:35 Et après, à titre personnel, moi, je suis toujours très méfiant ou prudent
16:40 quand on dit "tiens, le gouvernement lance une campagne pour savoir comment vivre pendant un mois".
16:44 Ça me laisse, voilà, après je donne mon exemple à moi et je dis pourquoi j'ai fait le choix
16:50 d'un peu plus de sobriété en cette matière.
16:53 Merci beaucoup, M. Bélizer, d'être venu répondre à nos questions.
16:56 On rappelle votre message, cet appel à la vaccination pour passer des fêtes de fin d'année sereines.