Aurélien Rousseau: "Il n'y a absolument aucun déni, la situation de l'hôpital est extrêmement tendue"

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Benjamin Duhamel reçoit Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce lundi 21 août 2023.

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00:00 Il n'y a absolument aucun déni.
00:02 La situation de l'hôpital est extrêmement tendue et si ça tient,
00:06 et si l'hôpital, comme je l'ai formulé, tiendra,
00:09 c'est parce que les soignants, les personnels médicaux, paramédicaux
00:13 ou les personnels non soignants sont là et donnent le meilleur d'eux-mêmes.
00:18 Aujourd'hui, on a en France 680 services d'urgence.
00:23 Il y en a, vous l'avez dit, 40 qui sont partiellement fermés.
00:26 Qu'est-ce que ça veut dire partiellement fermés ?
00:28 Ça veut dire par exemple qu'ils n'accueillent pas de malades en nuit profonde ?
00:31 Prenons un exemple, Aurélien Rousseau.
00:32 Vous dites, le système tient, il est robuste.
00:34 À Saint-Tropez, cet été, trois nuits de suite, au mois d'août,
00:38 même trois ou quatre, les urgences étaient fermées.
00:41 Est-ce qu'on peut vraiment dire qu'un système de santé tient et robuste
00:44 alors que dans des endroits, en France, on a des services d'urgence
00:48 qui ne peuvent pas accueillir de public la nuit ?
00:50 Est-ce que là, encore une fois, il n'y a pas une forme de déni de votre part ?
00:53 Est-ce qu'il ne faudrait pas mieux dire oui ?
00:55 C'est plus que tendu.
00:56 C'est un système de santé qui est à bout de souffle.
00:58 Moi, je ne reprends pas ce vocabulaire.
01:01 Et vous prenez un exemple Saint-Tropez.
01:03 Ma question, si je prends cet exemple, c'est de savoir si une personne
01:08 qui subit une difficulté de santé, qui doit aller aux urgences,
01:15 est-ce qu'elle va pouvoir trouver un service qui l'accueille
01:19 à proximité sans prendre de risques vitaux ?
01:22 La réponse est, sur tout le territoire,
01:24 il y a une organisation qui permet de prendre en charge
01:27 les risques vitaux de tous nos concitoyens.
01:30 Donc oui, la situation est extrêmement tendue.
01:32 On est sur une ligne de crête et dans beaucoup de services.
01:35 Vous avez un nourrisson qui est atteint de bronchiolite,
01:37 qui est transféré des Hauts-de-Seine jusqu'à Rouen
01:40 parce qu'il n'y a plus de place en réanimation pédiatrique.
01:42 Vous comprenez que là encore, les Français se disent
01:43 "on met tellement d'argent dans le système de santé,
01:46 dans le système social, les Français qui sont fiers de leur santé".
01:49 Mais là, ça ne marche plus.
01:50 Il y a de très grandes difficultés.
01:53 Je les ai vus à nouveau en visitant de nombreux services cet été.
02:00 Personne ne le nie.
02:01 Je serais le dernier à tourner la tête face à cela.
02:05 Il suffit d'aller dans la nuit dans un service d'urgence
02:08 et vous voyez la réalité.
02:10 La réalité aussi, et ce n'est pas pour faire de l'autosatisfaction,
02:15 ce serait ridicule et même dérisoire.
02:18 Mais la réalité, c'est que dans notre pays,
02:19 on est pris en charge si on est malade
02:22 et que le travail qui a été mené depuis un an
02:25 fait qu'on a appris de ce qu'on a vécu à l'été 2022
02:29 et que oui, aujourd'hui, notamment la coopération
02:31 entre les médecins de ville et l'hôpital est meilleure.
02:33 Vous redites malgré la ridicule, ça va tenir ?
02:35 Je pense, je crois et j'espère que ça va tenir
02:40 parce que je sais que notre système de santé,
02:43 il a cette force-là et que les soignants,
02:45 ils ne veulent pas être des héros, ils veulent faire leur métier.
02:48 Et le système qu'on a mis en place,
02:49 notamment avec la régulation par le 15,
02:52 il permet d'adresser les malades
02:55 là où ils pourront être le mieux pris en charge.

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